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Audience générale du 6 février : Mercredi des Cendres
6 février, 200806-02-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17224?l=french
Audience générale du 6 février : Mercredi des Cendres
ROME, Mercredi 30 janvier 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, ce mercredi, dans la salle Paul VI du Vatican.
Chers frères et sœurs,Aujourd’hui, Mercredi des Cendres, nous reprenons, comme chaque ann
ée, le chemin quadragésimal, animés par un esprit plus intense de prière et de réflexion, de pénitence et de jeûne. Nous entrons dans un temps liturgique « fort » qui, alors qu’il nous prépare à la célébration de la Pâque – cœur et centre de l’année liturgique et de notre existence tout entière – nous invite, et nous pourrions même dire nous incite, à donner un élan plus décidé à notre existence chrétienne. Etant donné que les engagements, les soucis et les préoccupations nous font retomber dans l’habitude, nous exposent au risque d’oublier à quel point l’aventure à laquelle Jésus nous fait participer est extraordinaire, nous avons besoin, chaque jour, de recommencer notre itinéraire exigeant de vie évangélique, en rentrant en nous-mêmes à travers des pauses restauratrices de l’esprit. Avec l’antique rite de l’imposition des cendres, l’Eglise nous introduit dans le Carême comme dans une grande retraite spirituelle qui dure quarante jours.
Nous entrons donc dans le climat quadragésimal, qui nous aide à redécouvrir le don de la foi reçue avec le Baptême et nous pousse à recevoir le Sacrement de la Réconciliation, en plaçant notre engagement de conversion sous le signe de la miséricorde divine. Aux origines, dans l’Eglise primitive, le Carême était un temps privilégié pour la préparation des catéchumènes aux sacrements du Baptême et de l’Eucharistie, qui étaient célébrés pendant la Veillée pascale. Le Carême était considéré comme le temps du devenir chrétien, qui ne se réalisait pas en un seul moment, mais qui exigeait un long itinéraire de conversion et de renouvellement. Ceux qui étaient déjà baptisés s’unissaient également à cette préparation en se rappelant le souvenir du Sacrement reçu, et en se disposant à une communion renouvelée avec le Christ dans la célébration joyeuse de la Pâque. Ainsi, le Carême possédait, et possède encore, le caractère d’un itinéraire baptismal, au sens où il aide à garder éveillée la conscience que l’être chrétien se réalise toujours comme un nouveau devenir chrétien : ce n’est jamais une histoire terminée qui se trouve derrière nous, mais un chemin qui exige toujours une pratique nouvelle.En imposant les cendres sur la t
ête, le célébrant dit : « Rappelle-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière » (cf. Gn 3, 19), ou bien il répète l’exhortation de Jésus : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (cf. Mc 1, 15). Ces deux formules constituent un rappel à la vérité de l’existence humaine : nous sommes des créatures limitées ; des pécheurs qui ont toujours besoin de pénitence et de conversion. Comme il est important d’écouter et d’accueillir cet appel à notre époque ! Lorsqu’il proclame sa totale autonomie de Dieu, l’homme contemporain devient l’esclave de lui-même et il se retrouve souvent dans une solitude désespérée. L’invitation à la conversion est alors un élan à revenir entre les bras de Dieu, Père tendre et miséricordieux, à avoir confiance en Lui, à se remettre à Lui comme des enfants adoptifs, régénérés par son amour. Avec une sage pédagogie, l’Eglise répète que la conversion est tout d’abord une grâce, un don qui ouvre le cœur à l’infinie bonté de Dieu. Il devance lui-même par sa grâce notre désir de conversion et accompagne nos efforts vers la pleine adhésion à sa volonté salvifique. Se convertir signifie alors se laisser conquérir par Jésus (cf. Ph 3, 12) et « retourner » avec Lui au Père.
La conversion implique donc de se mettre humblement à l’école de Jésus et de marcher en suivant docilement ses traces. A ce propos, les paroles avec lesquelles Il indique lui-même les conditions pour devenir ses véritables disciples sont éclairantes. Après avoir affirmé que « celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera », il ajoute « Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier en le payant de sa vie ? » (Mc 8, 35-36). La conquête du succès, la soif de prestige et la recherche des facilités, lorsqu’elles envahissent totalement la vie jusqu’à exclure Dieu de son propre horizon, conduisent-elles véritablement au bonheur ? Peut-il exister un bonheur authentique en dehors de Dieu ? L’expérience démontre que l’on n’est pas heureux parce que l’on répond aux attentes et aux exigences matérielles. En réalité, la seule joie qui comble le cœur humain est celle qui vient de Dieu : nous avons en effet besoin de la joie infinie. Ni les préoccupations quotidiennes ni les difficultés de la vie ne réussissent à éteindre la joie qui naît de l’amitié avec Dieu. L’invitation de Jésus à prendre notre croix et à le suivre peut dans un premier temps apparaître dure et contraire à ce que nous voulons, mortifiante pour notre désir de réalisation personnelle. Mais en regardant de plus près nous pouvons découvrir qu’il n’en est pas ainsi : le témoignage des saints démontre que dans la Croix du Christ, dans l’amour qui se donne, en renonçant à la possession de soi-même, se trouve cette profonde sérénité qui est source de généreux dévouement envers nos frères, en particulier les pauvres et les indigents. Et cela nous donne de la joie à nous aussi. Le chemin quadragésimal de conversion, que nous entreprenons aujourd’hui avec toute l’Eglise, devient donc l’occasion propice, « le moment favorable » (cf. 2 Co 6, 2) pour renouveler notre abandon filial entre les mains de Dieu et pour mettre en pratique ce que Jésus continue à nous répéter : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive » (Mc 8, 34), et qu’il avance ainsi sur la route de l’amour et du bonheur vé
ritable.Pendant le temps de Car
ême, l’Eglise, faisant écho à l’Evangile, propose plusieurs tâches spécifiques qui accompagnent les fidèles au cours de cet itinéraire de renouvellement intérieur : la prière, le jeûne et l’aumône. Dans le Message pour le Carême de cette année, publié il y a quelques jours, j’ai voulu m’arrêter « sur la pratique de l’aumône : elle est une manière concrète de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin, et, en même temps, un exercice ascétique pour se libérer de l’attachement aux biens terrestres » (n. 1). Nous savons cependant à quel point l’attrait des richesses matérielles envahit en profondeur la société moderne. En tant que disciples de Jésus Christ nous sommes appelés à ne pas idolâtrer les biens terrestres, mais à les utiliser comme des moyens pour vivre et pour aider les autres qui sont dans le besoin. En nous indiquant la pratique de l’aumône, l’Eglise nous éduque à aller à la rencontre des besoins de notre prochain, à l’imitation de Jésus qui, comme le remarque saint Paul, s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2 Co 8, 9). « A son école – ai-je encore écrit dans le Message cité -, nous pouvons apprendre à faire de notre vie un don total ; en l’imitant, nous réussissons à devenir disposés, non pas tant à donner quelque chose de ce que nous possédons, qu’à nous donner nous-même ». Et j’ai ajouté : « L’Evangile tout entier ne se résume-t-il pas dans l’unique commandement de la charité ? La pratique quadragésimale de l’aumône devient donc un moyen pour approfondir notre vocation chrétienne. Quand il s’offre gratuitement lui-même, le chrétien témoigne que c’est l’amour et non la richesse matérielle qui dicte les lois de l’existence » (n. 5).
Chers frères et sœurs, demandons à la Vierge, Mère de Dieu et de l’Eglise, de nous accompagner sur le chemin quadragésimal, pour qu’il soit un chemin de conversion véritable. Laissons-nous guider par Elle et nous parviendrons, intérieurement renouvelés, à la célébration du grand mystère de la Pâque du Christ, révélation suprême de l’amour miséricordieux de Dieu.
Bon Carême à tous!
Puis le pape a lu le résumé de sa catéchèse, en français :
Chers Frères et Sœurs,
Le Mercredi des Cendres nous fait entrer dans le Carême. C’est l’occasion de recommencer un itinéraire exigeant de vie évangélique et de renouvellement intérieur, dans un esprit de prière, de pénitence, d’aumône et de jeûne. Ce temps fort liturgique nous prépare aux fêtes pascales, centre de l’année liturgique. Il nous aide à redécouvrir la foi de notre Baptême et nous pousse à recevoir le Sacrement du pardon. L’imposition des cendres nous introduit dans le Carême comme dans une grande retraite spirituelle. Dans l’Église primitive, c’était le temps privilégié pour la préparation des catéchumènes au Baptême et à l’Eucharistie, célébrés lors de la Veillée pascale. L’invitation à la conversion est un appel à revenir vers Dieu, Père tendre et miséricordieux, à avoir confiance en Lui, comme fils adoptifs régénérés par son amour. Se convertir consiste à se mettre humblement à l’école de Jésus, pour trouver la vraie joie. Prendre sa croix peut paraître dur pour notre désir de réalisation personnelle; mais cela ouvre à la sérénité et à la générosité envers nos frères, spécialement les plus pauvres. Demandons à la Vierge Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Église, de nous accompagner pendant ce Carême, pour que ce soit un chemin de conversion véritable. Bon carême à tous.
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue particulièrement les jeunes et le groupe de l’International Police Association, Avec ma Bénédiction apostolique.
APPEL DE BENOÎT XVI
Je suis particulièrement proche, ces jours-ci, des chères populations du Tchad, secouées par des luttes intestines douloureuses, qui ont fait de nombreuses victimes et provoqué la fuite de milliers de civils de la capitale. Je confie également à votre prière et à votre solidarité, ces frères et sœurs qui souffrent, en demandant que de nouvelles violences leur soient épargnées et que soit assurée l’assistance humanitaire nécessaire, et j’adresse un appel pressant à déposer les armes et à emprunter le chemin du dialogue et de la réconciliation.
par Sandro Magister : Cinq musulmans au Vatican, pour préparer l’audience avec le pape
6 février, 2008du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/188961?fr=y
Cinq musulmans au Vatican, pour préparer l’audience avec le pape
Ce sont les représentants de la « lettre des 138″ écrite à Benoît XVI en octobre dernier. Voici qui ils sont et d’où ils viennent. L’un d’entre eux, Yahya Pallavicini, raconte dans un livre comment l’on peut vivre en tant que musulman dans un pays chrétien, en paix avec les deux religions
par Sandro Magister
ROMA, le 6 février 2008 – Les deux jours qui ont précédé ce mercredi des cendres ont été marqués par les premières rencontres de préparation de la visite au Vatican d’un groupe de représentants des 138 personnalités musulmanes qui, en octobre 2007, avaient adressé au pape et aux chefs d’autres confessions chrétiennes une lettre invitant au dialogue intitulée: « Une parole commune entre vous et nous ».
Les réunions se sont déroulées au conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran. Selon l’agenda, les représentants de l’islam rencontreront Benoît XVI et d’autres autorités de l’Eglise à partir du printemps prochain. Ils participeront aussi à des sessions d’étude dans des instituts tels que l’Université pontificale grégorienne et l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie, PISAI, présidé par le père Miguel Angel Ayuso Guixot.
La délégation musulmane était composée de cinq chercheurs de cinq pays différents:
– Le Turc Ibrahim Kalin, directeur de la Fondation SETA à Ankara et professeur à l’université de Georgetown, à Washington;
– L’Anglais Abd al-Hakim Murad Winter, professeur d’études islamiques à la Shaykh Zayed Divinity School de l’université de Cambridge et directeur du Muslim Academic Trust du Royaume-Uni;
– Le Jordanien Sohail Nakhooda, directeur d »Islamica Magazine », revue internationale éditée aux Etats-Unis;
– Le Libyen Aref Ali Nayed, membre de l’Interfaith Program de la Faculty of Divinity de l’université de Cambridge et qui enseigne déjà à l’International institute for islamic thought and civilization de Malaisie et à l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie de Rome;
– L’Italien Yahya Sergio Yahe Pallavicini, imam de la mosquée al-Wahid de Milan, président du Conseil ISESCO pour l’étude et la culture en Occident et vice-président de la Communauté religieuse islamique d’Italie, COREIS.
Tous font partie du groupe d’experts coordonné depuis Amman par le prince de Jordanie Ghazi bin Muhammad bin Talal, président de l’Aal al-Bayt Institute for Islamic Thought. C’est lui qui est à l’origine de la lettre des 138 et qui a supervisé l’échange de lettres avec Benoît XVI en novembre et décembre par le biais du cardinal secrétaire d’état Tarcisio Bertone, pour préparer la future rencontre.
Parmi les cinq, les plus connus par les autorités et les experts du Vatican sont Aref Ali Nayed et Yahya Pallavicini.
Nayed – également bien connu des lecteurs de www.chiesa qui a publié plusieurs de ses textes en avant-première – est l’un des plus grands experts musulmans de la philosophie occidentale et de la théologie chrétienne. Il a étudié à la Grégorienne et dans des universités des Etats-Unis et du Canada. Peu de personnes connaissent aussi bien que lui la « Summa Theologiae » de saint Thomas d’Aquin. Il est l’un des principaux rédacteurs de la lettre des 138. Il est en outre l’auteur d’une lettre elle aussi très importante par laquelle il a répondu au message adressé par le cardinal Tauran à l’occasion du dernier ramadan.
Yahya Pallavicini est lui aussi un interlocuteur de choix pour les autorités et les experts du Vatican depuis longtemps.
Son père Abd al-Wahid Pallavicini a embrassé la foi musulmane en 1951 à l’instar d’autres intellectuels européens qui se sont convertis à l’islam à cette époque, dans la lignée du métaphysicien français René Guénon. Au cours d’un long voyage en Orient, il a intégré la confrérie soufie Ahamadiyyah Idrissiyyah Shadhiliyyah, opposée à l’islamisme sectaire wahhabite qui domine encore en Arabie Saoudite. Une confrérie qu’il a ensuite dirigée en Italie. A Assise, en 1986, Abd al-Wahid Pallavicini a participé à la rencontre de prière entre les chefs religieux invités par Jean-Paul II. Il rêve de bâtir à Milan « une petite Jérusalem qui verrait les fils d’Abraham – juifs, chrétiens et musulmans – unis dans la prière ». Il a la ferme conviction que l’islam est « l’expression ultime et définitive de cette tradition primordiale qui a fondé, qui confirme et qui vivifie les précédentes révélations ».
Yahya Pallavicini, 43 ans, est né musulman. Il est aujourd’hui connu en Italie comme l’un des principaux représentants de l’islam éclairé, démocratique, « modéré« , avec l’Algérien Khaled Fouad Allam et la Marocaine Souad Sbai. Yahya Pallavicini se distingue des autres personnalités musulmanes avec lesquelles il se trouve souvent en accord – le plus connu en Italie est l’Egyptien Magdi Allam – par son profil religieux. A la différence de Magdi Allam, qui ne pratique pas la religion dans laquelle il est né et qui représente un islam nettement sécularisé, Yahya Pallavicini est un fervent musulman pratiquant, au point d’être imam d’une mosquée de Milan et chef d’une communauté d’Italiens convertis à l’islam, actifs dans différentes villes. Il participe aussi à la formation de nouveaux imams.
Depuis 2006, il est conseiller au ministère de l’Intérieur italien, pour le Conseil de l’islam. Il condamne sans relâche les dérives violentes de la pensée et de la pratique musulmanes. Il a écrit et affirmé plusieurs fois publiquement – fait rare et souvent risqué pour un musulman – que « les actes de violence ne trouvent aucune légitimité dans les enseignements du prophète Mahomet ou des sages ». Il a condamné fermement à plusieurs reprises « l’instrumentalisation de la charia, la loi islamique, pour créer un monde parallèle et alternatif, qui refuse de s’intégrer au système occidental ». Il a dénoncé « la culture de la haine » qui suinte des prédications faites dans de nombreuses mosquées d’Italie et d’Europe par des imams « qui sont en réalité des agitateurs politiques n’ayant rien d’authentiquement islamique ».
A l’inverse, Yahya Pallavicini est partisan convaincu d’un dialogue positif avec le judaïsme et le christianisme. En 2005, il a publiquement contesté la fatwa, c’est-à-dire la disposition juridique, retransmise depuis les écrans de la chaîne de télévision al-Jazira par l’un des plus influents leaders mondiaux de l’islam fondamentaliste, le Cheikh Yusuf al-Qaradawi, qui interdisait tout dialogue avec les juifs. Le problème a soudain refait surface il y a quelques jours en Italie quand, sur ordre de l’université égyptienne al-Azhar, les représentants de la Grande Mosquée de Rome ont dû annuler leur visite – la première – programmée pour le 23 janvier dans la synagogue de la même ville.
Yahya Pallavicini reprend ces critiques dans un livre publié récemment en Italie sous le titre « Dentro la moschea ».
Mais il y a beaucoup plus dans ce livre. En positif, l’on trouve le récit d’une communauté musulmane en Italie qui a été suivie dans les lieux et les moments de sa vie religieuse: la mosquée, ceux qui la fréquentent, comment et quand l’on prie, le ramadan, le mariage, le voile, l’école, la naissance, la mort, le pèlerinage à La Mecque. C’est la communauté soufie à laquelle appartient Yahya Pallavicini, à mille lieues de l’image de l’islam qui monopolise les médias. A tel point que les représentants de cet islam fondamentaliste et agressif s’opposent fréquemment à elle dans des luttes fratricides.
Dans son livre, Yahya Pallavicini donne la parole à un grand nombre de ses frères dans la foi. Toute une partie du livre est un recueil de prédications prononcées le vendredi dans les mosquées par 25 imams italiens. Une autre partie du livre égrène des tranches de vie d’un entrepreneur, d’un violoniste, d’un peintre, des hommes et des femmes qui se sont convertis à l’islam au cœur de l’Occident. L’un de ces convertis, Ahmad Abd al-Wahliyy Vincenzo, a inauguré une chaire d’histoire de la civilisation et du droit islamique à l’université Federico II de Naples. Son récit s’achève ainsi: « Une fois, après un examen, un étudiant m’a dit quelque chose dont je suis fier: professeur, je voulais vous dire que j’ai fait ma confirmation hier. Et étudier l’islam avec vous a été la plus belle préparation que je pouvais faire ».
bonne nuit
6 février, 2008Le carême, un chemin vers la vraie liberté
6 février, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Pape Benoît XVI
Audience générale du 21/02/07 (trad. DC 2376, p. 266 © Libreria Editrice Vaticana)
Le carême, un chemin vers la vraie liberté
Depuis les origines, le Carême a été vécu comme un temps de préparation immédiate au baptême, lequel était solennellement administré pendant la Vigile pascale. Le Carême entier était une marche vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ, ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais le baptême n’est pas toujours à l’oeuvre dans notre vie quotidienne. C’est pourquoi le Carême est un catéchuménat renouvelé par lequel nous allons de nouveau vers notre baptême, pour le redécouvrir, pour le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. C’est donc une occasion pour « re-devenir » chrétiens, selon un processus constant de changement intérieur et de progrès dans la connaissance et dans l’amour du Christ.
La conversion n’est jamais faite une fois pour toutes, mais elle est un processus, un chemin intérieur de toute la vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut pas se limiter à une période particulière de l’année ; elle est un chemin de chaque jour, qui doit embrasser la globalité de l’existence, chaque jour de notre vie… Se convertir, qu’est-ce donc en réalité ? Se convertir, c’est chercher Dieu, marcher avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils Jésus Christ ; ce n’est pas un effort d’auto-réalisation, parce que l’être humain n’est pas l’architecte de son propre destin éternel. Ce n’est pas nous qui nous sommes faits. C’est pourquoi la réalisation personnelle est en réalité une contradiction, et même, elle est encore trop peu pour nous. Nous avons une destinée plus élevée. Nous pourrions dire que la conversion consiste justement à ne pas se considérer comme le « créateur » de nous-mêmes et à découvrir par là la vérité, parce que nous ne sommes pas nos propres auteurs. La conversion consiste dans la libre et amoureuse acceptation de notre dépendance en toute chose de Dieu notre vrai Créateur, une dépendance d’amour. Ce n’est pas une entrave, c’est la liberté.