Archive pour le 31 janvier, 2008
DANTE ALIGHIERI
31 janvier, 2008du site:
http://www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/Victor%20Hugo/Notes/Dante.htm
DANTE ALIGHIERI
Né à Florence en 1265, Dante Alighieri, mondialement connu sous son seul prénom, comme beaucoup d’artistes italiens d’autrefois, est mort en exil, à Ravenne, en 1321. Issu d’une famille appartenant à la petite noblesse, il aperçoit pour la première fois en 1274 une jeune fille, Béatrice, dont on ne sait rien ; il la revoit deux fois encore par la suite sans jamais faire sa connaissance, sans jamais lui adresser la parole, et pourtant c’est pour elle qu’il écrit la Vita nuova, et c’est elle
qui occupe une place prépondérante dans la Divina Commedia ! Il perd sa mère en 1278 et son père en 1282.
De l’éducation qu’il a reçue, on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il vit à Bologne, vers 1285, où il poursuit des études supérieures : mais il suffit de lire son œuvre pour se rendre compte que cet homme possède des connaissances encyclopédiques, recouvrant quasiment tout le savoir de son temps.
D’autre part, il est clair qu’il a subi l’influence du philosophe florentin Brunetto Latini, lequel, exilé en France, a écrit son œuvre majeure, une somme des connaissances de l’époque, en français. On sait aussi qu’il fréquente de nombreux poètes, en particulier Guido Cavalcanti et Cino da Pistoia.
La vie politique florentine de l’époque est pour le moins compliquée, comme d’ailleurs dans toute l’Italie. Deux grands groupes se disputent le pouvoir : les guelfes d’un côté, qui soutiennent le pouvoir temporel du pape, et qui émettent des revendications nationalistes ; les gibelins de l’autre, qui soutiennent l’autorité émanant du Saint-Empire romain germanique, lequel exerce une forte influence en Italie. En fait, plus que d’une simple opposition, il s’agit d’une véritable guerre civile : Dante, partisan des guelfes, participe en 1289 à la bataille de Campaldino, qui oppose les deux factions ; les Florentins y remportent la victoire sur les gibelins de Pise et d’Arezzo. Mais, pour compliquer les choses, le parti guelfe est lui-même victime d’une scission, et se divise en deux groupes rivaux, celui des guelfes blancs et celui des guelfes noirs : disons, pour simplifier, que les blancs sont des modérés, qui désirent garder leur indépendance tant face au pape que face à l’empereur, les noirs des extrémistes, qui considèrent le pape comme un allié dans leur lutte contre l’empire, sachant que la réalité est beaucoup plus compliquée. Dante, qui a épousé entre-temps Gemma Donati, jeune femme appartenant à une famille guelfe jouant un rôle politique fort important à Florence, se range du côté des guelfes blancs.
Il participe d’ailleurs activement à la vie politique de sa ville natale de 1295 à 1301, occupant des fonctions administratives ou chargé de missions diplomatiques. C’est durant cette période que la lutte entre les blancs et les noirs s’intensifie, au point que le Conseil qui dirige Florence décide, pour calmer les esprits et restaurer un climat plus serein dans la cité, d’exiler les chefs des deux factions. Mais les noirs, grâce au soutien du pape Boniface VIII, reviennent d’exil dès 1301 et prennent le pouvoir. En 1302, alors qu’il est en mission diplomatique auprès du pape, Dante, en tant que guelfe blanc, est condamné à un exil de deux ans et à une forte amende. Comme il est dans l’impossibilité de payer celle-ci, il est condamné à mort s’il rentre à Florence, ce qui équivaut à un exil définitif.
À partir de ce moment, il séjourne dans diverses villes d’Italie du nord, notamment à Vérone, et effectue un voyage en France où en retrouve sa trace à Paris entre 1307 et 1309. En même temps, il change d’opinion politique : pensant qu’un empereur éclairé pourrait élaborer une union européenne qui éviterait guerres et conflits, il embrasse la cause des gibelins. En 1310, Henri VII de Luxembourg accède au trône impérial, avec pour objectif déclaré de placer l’Italie sous son autorité : Dante alors envoie des lettres à de nombreux princes et hommes politiques italiens pour les exhorter à reconnaître l’autorité de Henri VII, afin de mettre fin une fois pour toutes aux conflits qui déchirent les cités et les principautés italiennes, insistant cependant sur la nécessaire séparation de l’Église et de l’État, ce qui apparaît également dans un ouvrage qu’il rédige à cette époque, De monarchia, dont le titre français est la Monarchie universelle ; mais l’empereur meurt en 1313, alors qu’il séjourne à Pise, ce qui ruine les espoirs du poète.
En 1316, le Conseil de la cité autorise Dante à revenir dans sa ville natale, mais à des conditions telles que le poète refuse énergiquement : il ne reviendra que si Florence le rétablit dans sa dignité et lui rend les honneurs qui lui sont dus. Il passe donc la fin de sa vie à Ravenne, où il meurt en 1321. C’est là qu’il est enterré.
En France, on ne connaît guère la Vita nuova, ni les œuvres dites mineures, comme le De vulgari eloquentia, inachevé, qui constitue pourtant un essai linguistique important ; en revanche, la Divine Comédie est connue de tous les lettrés du XIXe siècle, et elle a été traduite trente-sept fois, totalement ou en partie, depuis 1921 !
Dante a sans doute commencé à écrire Comédie vers 1307, alors qu’il était en exil, et il ne l’a achevée que peu avant sa mort. Ce n’est que dans l’édition de 1555 que le titre devient la Divine Comédie, sans doute parce que le parcours relaté par le poète se termine bien, par la vision de Dieu en qui se dissout toute volonté individuelle.
Dans la Divine Comédie, Dante raconte en vers – en toscan, la madre lingua, qui va devenir l’italien, grâce à lui – le voyage imaginaire qu’il effectue, guidé par Virgile puis par Béatrice, de l’enfer au paradis en passant par le purgatoire ; chacun des lieux visités contitue une partie de l’œuvre, l’Enfer, le Purgatoire, le Paradis, et chacune de ces parties est divisée en trente-trois chants. Le vers utilisé est la terza rima, c’est-à-dire que Dante utilise des tercets, groupes de trois vers dont le premier rime avec le troisième, alors que le deuxième fournit la première et la troisième rime du tercet suivant, et ainsi de suite :
Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura
chè la diritta via era smarrita.
Ah quanto a dir qual era è cosa dura
esta selva selvaggia e aspra e forte
che nel pensier rinova la paura !
Tant’è amara che poco è più morte ;
ma per trattar del ben ch’io vi trovai,
dirò dell’altre cose ch’i’ v’ho scorte.
Inferno, I
Ulrico Hoepli, Editore-Libraio,
Milano, 1965
Au milieu du chemin de notre vie
je me trouvai par une selve obscure
et vis perdue la droiturière voie.
Ha, comme à la décrire est dure chose
cette forêt sauvage et âpre et forte,
qui, en pensant, renouvelle ma peur !
Amère est tant, que mort n’est guère plus ;
mais pour traiter du bien que j’y trouvai,
telles choses dirai que j’y ai vues.
Traduction André Pézard,
Œuvres complètes de Dante,
Bibliothèque de la Pléiade, 1965
Tout au long de son voyage, Dante rencontre des personnages mythologiques, historiques ou contemporains de son époque ; chacun d’eux est la personnification d’une faute ou d’une vertu, religieuse ou politique, et le poète décrit en détails le châtiment subi ou la récompense accordée. Le poète latin Virgile, qui représente la raison, est son guide à travers l’enfer et le purgatoire, mais c’est la douce et vertueuse Béatrice qui le conduit au paradis. Qu’on ne s’imagine pas pour autant que la Divine Comédie est une œuvre religieuse : elle est en réalité une somme des conceptions politiques, scientifiques et philosophiques de la fin du XIIIe siècle ; complexe malgré sa simplicité apparente, elle peut se lire à différents niveaux et être interprétée de différentes façons.
Audience générale du 30 janvier : saint Augustin (III)
31 janvier, 200830-01-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17164?l=french
Audience générale du 30 janvier : saint Augustin (III)
ROME, Mercredi 30 janvier 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, ce mercredi, dans la salle Paul VI du Vatican.
Chers amis,
Après la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous revenons aujourd’hui sur la grande figure de saint Augustin. Mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II lui a consacré en 1986, c’est-à-dire pour le seizième centenaire de sa conversion, un long document très dense, la Lettre apostolique Augustinum Hipponensem. Le pape lui-même souhaita qualifier ce texte d’« action de grâce à Dieu pour le don fait à l’Eglise, et pour elle à l’humanité tout entière, avec cette admirable conversion » (AAS, 74, 1982, p. 802). Je voudrais revenir sur le thème de la conversion lors d’une prochaine audience. C’est un thème fondamental non seulement pour sa vie personnelle, mais aussi pour la nôtre. Dans l’Evangile de dimanche dernier, le Seigneur a résumé sa prédication par la parole : « Convertissez-vous ». En suivant le chemin de saint Augustin, nous pourrions méditer sur ce qu’est cette conversion : c’est une chose définitive, décisive, mais la décision fondamentale doit se développer, doit se réaliser dans toute notre vie.
La catéchèse d’aujourd’hui est en revanche consacrée au thème foi et raison, qui est un thème déterminant, ou mieux, le thème déterminant dans la biographie de saint Augustin. Enfant, il avait appris de sa mère Monique la foi catholique. Mais adolescent il avait abandonné cette foi parce qu’il ne parvenait plus à en voir la caractère raisonnable et il ne voulait pas d’une religion qui ne fût pas aussi pour lui expression de la raison, c’est-à-dire de la vérité. Sa soif de vérité était radicale et elle l’a conduit à s’éloigner de la foi catholique. Mais sa radicalité était telle qu’il ne pouvait pas se contenter de philosophies qui ne seraient pas parvenues à la vérité elle-même, qui ne seraient pas arrivées jusqu’à Dieu. Et à un Dieu qui ne soit pas uniquement une ultime hypothèse cosmologique, mais qui soit le vrai Dieu, le Dieu qui donne la vie et qui entre dans notre vie personnelle. Ainsi, tout l’itinéraire spirituel de saint Augustin constitue un modèle valable encore aujourd’hui dans le rapport entre foi et raison, thème non seulement pour les hommes croyants mais pour tout homme qui recherche la vérité, thème central pour l’équilibre et le destin de tout être humain. Ces deux dimensions, foi et raison, ne doivent pas être séparées ni opposées, mais doivent plutôt toujours aller de pair. Comme l’a écrit Augustin lui-même peu après sa conversion, foi et raison sont « les deux forces qui nous conduisent à la connaissance » (Contra Academicos, III, 20, 43). A cet égard demeurent célèbres, à juste titre, les deux formules augustiniennes (Sermones, 43, 9) qui expriment cette synthèse cohérente entre foi et raison : crede ut intelligas (« crois pour comprendre ») – croire ouvre la voie pour franchir la porte de la vérité – mais aussi, et de manière inséparable, intellige ut credas (« comprends pour croire »), scrute la vérité pour pouvoir trouver Dieu et croire.Les deux affirmations d’Augustin expriment de mani
ère immédiate et concrète ainsi qu’avec une grande profondeur, la synthèse de ce problème, dans lequel l’Eglise catholique voit exprimé son propre chemin. D’un point de vue historique, cette synthèse se forme avant même la venue du Christ, dans la rencontre entre la foi juive et la pensée grecque dans le judaïsme hellénistique. Ensuite, au cours de l’histoire, cette synthèse a été reprise et développée par un grand nombre de penseurs chrétiens. L’harmonie entre foi et raison signifie surtout que Dieu n’est pas éloigné : il n’est pas éloigné de notre raison et de notre vie ; il est proche de tout être humain, proche de notre cœur et proche de notre raison, si nous nous mettons réellement en chemin.
C’est précisément cette proximité de Dieu avec l’homme qui fut perçue avec une extraordinaire intensité par Augustin. La présence de Dieu en l’homme est profonde et dans le même temps mystérieuse, mais elle peut être reconnue et découverte dans notre propre intimité : ne sors pas – affirme le converti – mais « rentre en toi-même ; c’est dans l’homme intérieur qu’habite la vérité ; et si tu trouves que la nature est muable, transcende-toi toi-même. Mais rappelle-toi, lorsque tu te transcendes toi-même, que tu transcendes une âme qui raisonne. Tends donc là où s’allume la lumière de la raison » (De vera religione, 39, 72). Précisément comme il le souligne, dans une affirmation très célèbre, au début des Confessiones, son autobiographie spirituelle écrite en louange à Dieu : « Tu nous as faits pour toi et notre cœur est sans repos, tant qu’il ne repose en toi » (I, 1, 1).Etre
éloigné de Dieu équivaut alors à être éloigné de soi-même : « En effet – reconnaît Augustin (Confessiones, III, 6, 11) en s’adressant directement à Dieu – tu étais à l’intérieur de moi dans ce que j’ai de plus profond et plus au-dessus de ce que j’ai de plus haut », interior intimo meo et superior summo meo ; si bien que – ajoute-t-il dans un autre passage lorsqu’il rappelle l’époque antérieure à sa conversion – « tu étais devant moi ; et quant à moi en revanche, je m’étais éloigné de moi-même, et je ne me retrouvais plus ; et moins encore te retrouvais-je » (Confessiones, V, 2, 2). C’est précisément parce qu’Augustin a vécu personnellement cet itinéraire intellectuel et spirituel, qu’il a su le rendre dans ses œuvres de manière immédiate et avec tant de profondeur et de sagesse, reconnaissant dans deux autres passages célèbres des Confessiones (IV, 4, 9 et 14, 22) que l’homme est « une grande énigme » (magna quaestio) et « un grand abîme » (grande profundum), une énigme et un abîme que seul le Christ illumine et sauve. Voilà ce qui est important : un homme qui est éloigné de Dieu est aussi éloigné de lui-même, et il ne peut se retrouver lui-même qu’en rencontrant Dieu. Ainsi il arrive également à lui-même, à son vrai moi, à sa vraie identité.
L’être humain – souligne ensuite Augustin dans De civitate Dei (XII, 27) – est social par nature mais antisocial par vice, et il est sauvé par le Christ, unique médiateur entre Dieu et l’humanité et « voie universelle de la liberté et du salut », comme l’a répété mon prédécesseur Jean-Paul II (Augustinum Hipponensem, 21) : hors de cette voie, qui n’a jamais fait défaut au genre humain – affirme encore Augustin dans cette même œuvre – « personne n’a jamais trouvé la liberté, personne ne la trouve, personne ne la trouvera » (De civitate Dei, X, 32, 2). En tant qu’unique médiateur du salut, le Christ est la tête de l’Eglise et il est uni à elle de façon mystique au point qu’Augustin peut affirmer : « Nous sommes devenus le Christ. En effet, s’il est la tête et nous les membres, l’homme total est lui et nous » (In Iohannis evangelium tractatus, 21, 8).Peuple de Dieu et maison de Dieu, l’Eglise, dans la vision augustinienne est donc li
ée étroitement au concept de Corps du Christ, fondée sur la relecture christologique de l’Ancien Testament et sur la vie sacramentelle centrée sur l’Eucharistie, dans laquelle le Seigneur nous donne son Corps et nous transforme en son Corps. Il est alors fondamental que l’Eglise, Peuple de Dieu au sens christologique et non au sens sociologique, soit véritablement inscrite dans le Christ, qui – affirme Augustin dans une très belle page – «prie pour nous, prie en nous, est prié par nous ; prie pour nous comme notre prêtre, prie en nous comme notre chef, est prié par nous comme notre Dieu : nous reconnaissons donc en lui notre voix et en nous la sienne» (Enarrationes in Psalmos, 85, 1).
Dans la conclusion de la Lettre apostolique Agustinum Hipponensem
Jean-Paul II a voulu demander au saint lui-même ce qu’il avait à dire aux hommes d’aujourd’hui et il répond tout d’abord avec les paroles qu’Augustin confia dans une lettre dictée peu après sa conversion : « Il me semble que l’on doive reconduire les hommes à l’espérance de trouver la vérité » (Epistulae 1, 1) ; cette vérité qui est le Christ lui-même, le Dieu véritable, auquel est adressée l’une des plus belles et des plus célèbres prières des Confessiones (X, 27, 38) : « Je t’ai aimée tard, beauté si ancienne, beauté si nouvelle, je t’ai aimée tard. Mais quoi ! Tu étais au dedans, moi au dehors de moi-même ; et c’est au dehors que je te cherchais ; et je poursuivais de ma laideur la beauté de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi ; retenu loin de toi par tout ce qui, sans toi, ne serait que néant. Tu m’appelles, et voilà que ton cri force la surdité de mon oreille ; ta splendeur rayonne, elle chasse mon aveuglement ; ton parfum, je le respire, et voilà que je soupire pour toi ; je t’ai goûté, et me voilà dévoré de faim et de soif ; tu m’as touché, et je brûle du désir de ta paix ».
Voilà, Augustin a rencontré Dieu et tout au long de sa vie, il en a fait l’expérience au point que cette réalité – qui est avant tout la rencontre avec une Personne, Jésus – a changé sa vie, comme elle change celle de tous ceux, femmes et hommes, qui de tous temps ont la grâce de le rencontrer. Prions afin que le Seigneur nous donne cette grâce et nous permette de trouver sa paix.
Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape :
Chers Frères et Sœurs,
En 1986, le Pape Jean-Paul II a écrit une Lettre apostolique sur saint Augustin. Il y soulignait en particulier que l’Évêque d’Hippone était un homme de passion et de foi, tout en ne renonçant jamais à la raison. Son itinéraire intellectuel et spirituel est un modèle de la relation entre foi et raison. Des formules expriment bien l’harmonie qui doit exister entre les deux : « Crois pour comprendre » et aussi, inséparablement : « Comprends pour croire » ! Cette harmonie signifie que Dieu est proche de tout homme, proche de son cœur comme de sa raison.Pour Augustin, la pr
ésence de Dieu dans l’homme est profonde et mystérieuse. Mais elle peut être reconnue par l’homme au plus profond de lui-même. Car « dans l’homme intérieur habite la vérité ». De plus, l’être humain est social par nature et antisocial par vice, et il est sauvé par le Christ, unique médiateur entre Dieu et l’humanité, chemin universel de liberté et de salut. Hors de ce chemin, « personne n’a jamais été libéré, personne n’est libéré, personne ne sera libéré ».
En achevant sa Lettre apostolique, Jean-Paul II ajoutait qu’Augustin avait voulu « ramener les hommes à l’espérance de trouver la vérité », vérité qui est le Christ lui-même. Sa rencontre avec Jésus a changé sa vie, comme elle change la vie de tous ceux qui ont la grâce de le rencontrer.
Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française, et je salue particulièrement les membres de la Congrégation de Saint-Victor et les jeunes. À la suite de saint Augustin, je vous encourage à aimer et à servir toujours davantage l’Église, pour trouver des réponses aux questions des hommes de notre temps. Avec ma Bénédiction apostolique.
bonne nuit
31 janvier, 2008La lampe sur le chandelier
31 janvier, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Saint Maxime le Confesseur (vers 580-662), moine et théologien
Question 63 à Thalassius : PG 90, 667-670 (trad. Orval rev.)
La lampe sur le chandelier
La lampe placée sur le chandelier, dont parle l’Écriture, c’est notre Seigneur Jésus Christ, lumière véritable du Père qui éclaire tout homme venant au monde (Jn 1,9). Quant au chandelier, c’est la sainte Église. C’est sur sa prédication que repose la Parole lumineuse de Dieu, qui éclaire les hommes du monde entier comme les habitants de sa maison, et qui remplit tous les esprits de la connaissance de Dieu…
La Parole ne veut nullement demeurer sous le boisseau ; elle désire être mise bien en évidence, au sommet de l’Église. Dissimulée sous la lettre de la Loi comme sous le boisseau, la Parole aurait privé tous les hommes de la lumière éternelle. Elle n’aurait pas pu donner la contemplation spirituelle à ceux qui cherchent à se dégager de la séduction des sens, capables d’illusion et prompts à percevoir seulement les choses matérielles et passagères. Mais placée sur le chandelier qu’est l’Église, c’est-à-dire fondée sur le culte en esprit et en vérité (Jn 4,24), elle éclaire tous les hommes… Car la lettre, si elle n’est pas comprise selon l’esprit, n’a qu’une valeur matérielle et limitée ; à elle seule, elle ne permet pas à l’intelligence de saisir la portée de ce qui est écrit…
Ne plaçons donc pas sous le boisseau, par nos pensées et nos actions, la lampe allumée, c’est-à-dire la Parole de Dieu qui éclaire l’intelligence. Ne soyons pas coupables de dissimuler sous la lettre la force incompréhensible de la Sagesse divine. Plaçons la Parole plutôt sur le chandelier qu’est l’Église, au sommet de la vraie contemplation qui fait luire pour tous la lumière de la révélation divine.