Archive pour le 29 janvier, 2008

Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit,

29 janvier, 2008

Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, dans images sacrée 02

http://www.evangile-et-peinture.org/static/vernissage_10_2003/det_02.htm

Marie, aide-nous à devenir simples

29 janvier, 2008

du site:

http://users.skynet.be/prier/textes/PR1135.HTM 

 

Marie, aide-nous à devenir simples
Auteur : Pierre Pythoud
 

 

Marie, quand je te regarde,
et que je contemple ta vie pleine de merveilles,
je suis bien obligé de voir ta simplicité :
tu as aimé ce que tu étais !
Ce que tu avais : une foi ouverte à tous les vents.
Ce que tu étais : une femme prête à servir.
Autrement dit, presque rien aux yeux des hommes,
et carrément tout aux yeux du coeur de Dieu !
Et tu as su aimer ce Dieu ce que Dieu aimait,
et tu as donné chair à cet Amour de Dieu !

Alors, Marie, aide-nous à devenir simples :
en aimant ce que nous avons
et en aimant ce que nous sommes.
Ce que nous avons : la vie avec toutes ses couleurs
et notre corps avec ses beautés et ses laideurs.
Ce que nous sommes : des hommes et des femmes
parfois sans saveur et parfois pleins de flammes,
mais toujours  »bien-aimés » de Dieu, notre Père !

Fais que nous sachions aimer ce que Dieu aime en nous
pour donner chair à cet amour autour de nous !
 

LES ACTES DE SAINT APOLLONIUS. A ROME, VERS 183

29 janvier, 2008

 du site: 

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/martyrs/default.htm

 

LES ACTES DE SAINT APOLLONIUS. A ROME, VERS 183

 

 Apollonius, qui fut mis à mort sous Commode, appartenait à l’aristocratie romaine. Eusèbe raconte son martyre et saint Jérôme lui donne le titre de sénateur. La découverte récente des actes authentiques permet de compléter ces détails. Apollonius paraît avoir été dénoncé comme chrétien par un délateur, il fut traduit par Perennia, préfet du prétoire, devant le Sénat. Eusèbe avait induit saint Jérôme à penser qu’en cette circonstance Apollonius présenta au Sénat, pour sa défense, une apologie en règle du christianisme. Cette pièce n’a probablement jamais existé. Mais ce qui a pu donner lieu à cette imagination, c’est la longueur des discours d’Apollonius tels que nous les ont conservés les actes. Trois jours après la comparution devant le Sénat il fut interrogé par le préfet seul. Il persista dans sa confession et fut condamné à être décapité

F. C. C.(ONYBEARE), dans The Guardian, 18 juin 1893, contenant une traduction anglaise du texte arménien donné par les Méchitharistes (Venise, 1874). LE MÊME, The Armenian Apology and Acts of Apollonius and other monuments of early Christianity (1896). Apology and Acts of A., p. 29-49. Une passion grecque a été découverte et donnée par les Bollandistes : Analecta Bollandiana, t. XIV (1895), p. 284. HARNACK, dans Theolog. Literaturz., t. XX (1895), p. 590. LE MÊME, Sitzungsberichte der koen. preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin (1893), p. 721-746. MOMMSEN, même recueil (1894), p. 497-503. R. SEERERG, Neue Kirchliche Zeitschrift, IV (1893), 836.872. HARDY, Christianity and the Roman government (1894), 200-208. P. ALLARD, Le Christianisme et l’Empire romain (1897), p. 63 et suiv. HILGEEFELD, Apollonius von Rom

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dans Zeitschrift f. wissensch. Theol. (1894), t. I, p. 55-91. BARDENHEWER, Patrologie (éd. all. 1894), p. 99. KRUGER, Grundriss der Wiss. Theol., p. 240. BATIFFOL, La Littérature grecque, p. 52-53. KLETTE, Der Process and die Acta S. Ap., dans les Texte und Unters., XV, a (1897). Anal. Boll. (1898), p. 234. HILGENFELD, Die Apol. d. Apoll. von Rom, dans Zt. f. wiss. Theolog., XLI (1898), p. 180-203. 

MARTYRE DU SAINT ASCÈTE APOLLONIUS 

Le Christ, qui donne toutes choses, prépare une couronne de justice aux hommes de bonne volonté qui se tiennent attachés fermement à la foi en Dieu ; quant aux élus de Dieu, ils sont appelés à lui afin que, ayant livré le bon combat avec courage, ils obtiennent la réalisation des promesses qu’un Dieu, ennemi du mensonge, a faites à ceux qui l’aiment et qui croient en lui de toute leur âme. 

L’un d’entre eux fut le saint martyr et vaillant champion du Christ, Apollonius. Il passa à Rome une existence remplie par les exercices de la piété et de l’ascèse, et, impatient de posséder le gage de sa vocation, il fut au nombre de ceux qui rendirent témoignage à Jésus-Christ ; ce qu’il fit en présence du Sénat et du préfet Terentius. Il s’exprima avec une grande hardiesse. Voici le procès-verbal de sa déposition. 

Le préfet donna ordre d’introduire Apollonius devant le Sénat, il lui dit : « Apollonius, pourquoi résistes-tu aux lois invincibles et, aux décrets des empereurs et refuses-tu de sacrifier aux dieux ? » 

Apollonius : « Parce que je suis chrétien, c’est pourquoi je crains Dieu qui a fait le ciel et la terre et je ne sacrifie pas aux faux dieux. 

Le préfet : « Tu dois te repentir de ces pensées à cause des édits des empereurs, et prêter serment par la fortune de Commode. » 

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Apollonius : « Ecoutez maintenant l’exposé de ma conduite. Celui qui regrette ses actions justes et vertueuses est impie et n’a pas d’espérance ; celui au contraire qui se repent de ses actions contraires aux lois et de ses pensées coupables et n’y retombe plus, celui-là aime Dieu et s’essaye à faire passer son expérience dans la réalité. En ce qui me concerne, je suis absolument résolu d’observer le beau et glorieux commandement de Dieu que nous a enseigné Notre-Seigneur le Christ à qui la pensée de l’homme est révélée et qui voit tout ce qui se fait en secret comme à découvert. Sans doute, il est préférable de ne pas jurer du tout, mais de vivre en toutes choses dans la paix et dans la foi. La vérité n’est-elle pas en elle-même un grand serment ? et pour la même raison il est mauvais et répréhensible de jurer par le Christ, mais le mensonge a produit les mécréants à cause desquels on a employé le serment. Je veux jurer volontairement, par le vrai Dieu, que nous aussi nous aimons l’empereur et prions pour lui. » 

Le préfet : « Approche alors, et sacrifie à Apollon, et aux autres dieux, et à l’image de l’empereur. » 

Apollonius : « Quant à changer d’idées ou à prêter serment je m’en suis expliqué. En ce qui concerne le sacrifice, les chrétiens et moi nous offrons un sacrifice non sanglant à Dieu, Maître du ciel et de la terre, et de la mer et de tout ce qui a la vie, et nous offrons ce sacrifice non pas à l’image, mais pour les personnes douées d’intelligence et de raison qui ont été choisies de Dieu pour gouverner les hommes. Voilà pourquoi, conformément aux ordres du Dieu à qui il appartient de commander, nous offrons nos prières à celui qui habite dans le ciel, au seul Dieu qui puisse gouverner la terre avec justice, tenant pour assuré que l’empereur tient de Lui ce qu’il est, et d’aucun autre, si ce n’est du Roi, du Dieu, qui tient toutes choses dans sa main. » 

Le préfet : « A coup sûr ce n’est pas pour philosopher qu’on t’a amené ici. Je te laisse un jour de répit, tu peux 

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réfléchir sur tes intérêts et choisir la vie ou la mort. » Et il le fit reconduire en prison. Trois jours après il le fit comparaître de nouveau et lui dit : 

« Eh bien ! à quoi t’es-tu décidé

A demeurer ferme dans ma religion, comme je te l’avais dit auparavant. 

Vu le décret du Sénat je te réitère de te repentir et de sacrifier aux dieux auxquels la terre entière rend hommage et offre des sacrifices ; il est préférable pour toi de vivre parmi nous plutôt que souffrir une mort avilissante. Il me semble que tu ne dois pas ignorer le décret du Sénat. 

Je sais le commandement du Dieu tout-puissant et je demeure ferme dans ma religion, je ne rends pas hommage aux idoles fabriquées de main d’homme, façonnées avec de l’or, de l’argent, ou du bois; qui ne peuvent ni voir, ni entendre, parce qu’elles sont l’ouvrage d’hommes qui ignorent le vrai service de Dieu. Mais j’ai appris à adorer le Dieu du ciel, à ne rendre hommage qu’à lui seul, qui a insufflé le souffle de la vie dans tous les hommes et qui ne cesse de départir la vie à chacun d’eux. Je n’entends pas m’avilir moi-même et me jeter dans l’abîme. Il est honteux de rendre hommage à de vils objets, c’est une action ignominieuse d’adorer en vain, et les hommes qui le font commettent le péché. Ceux qui ont inventé ces adorations étaient fous, plus fous encore que ceux qui adorent et rendent hommage. Dans leur folie, les Égyptiens adorent un oignon. Les Athéniens, jusqu’à nos jours, fabriquent et adorent une tête de boeuf en cuivre qu’ils nomment la fortune d’Athènes, et ils lui font une place en évidence près de la statue de Jupiter et d’Héraclès, à telle enseigne qu’ils lui adressent leurs prières. Et cependant cela ne vaut guère mieux que la boue séchée ou une poterie brisée. Ils ont des yeux et ils ne voient pas, ils ont des oreilles et ils n’entendent pas, ils ont des mains mais ils ne savent qu’en faire, ils ont des pieds et ils ne marchent pas ; c’est qu’apparence 

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n’est pas substance, et je pense que Socrate lui aussi se moque des Athéniens quand il jure par l’arbre populaire, par le chien et par le bois sec. 

« Les hommes, en adorant ces choses, pèchent d’abord contre eux-mêmes. De plus, ils sont coupables d’impiété envers Dieu parce qu’ils ignorent la vérité. Les Égyptiens, je reviens à eux, ont donné le nom de Dieu à l’oignon, à la truelle de bois, aux fruits des champs que nous mangeons, qui entrent dans l’estomac et que nous rejetons. Ils ont adoré cela; mais ce n’est pas tout, ils rendent hommage au poisson, à la colombe, au chien, à la pierre, au loup, dans lesquels ils adorent les fantaisies de leur imagination. Enfin, les hommes pèchent encore toutes les fois qu’ils adressent leurs hommages aux hommes, aux anges ou aux démons et les appellent leurs dieux. » 

Le préfet : « Assez philosophé, nous sommes pleins d’admiration ; maintenant Apollonius, rappelle-toi ce décret du Sénat qui ne tolère nulle part de chrétiens. » 

Apollonius : « Sans doute, mais un décret humain, fût-il du Sénat, ne prévaut pas contre un décret de Dieu. Il est bien vrai que les hommes inconséquents haïssent leurs bienfaiteurs et les font mourir, et de la sorte les hommes restent éloignés de Dieu. Mais tu n’ignores pas que Dieu a décrété la mort, après la mort le jugement pour tous les hommes, rois ou mendiants, potentats, esclaves ou hommes libres, philosophes ou ignorants. On peut mourir de deux manières. Les disciples du Christ meurent tous les jours en mortifiant leurs désirs et en se renonçant à eux-mêmes suivant ce qu’enseignent les saintes Écritures. Quant à nous, nous ne cédons pas aux mauvais désirs, nous ne jetons pas des regards impurs, pas de coups d’oeil furtifs, notre oreille se refuse à écouter le mal, de peur que nos âmes en soient souillées. Mais puisque nous observons une conduite si pure et que nous pratiquons de si saintes résolutions, nous ne trouvons rien de si ardu à mourir 

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pour le vrai Dieu, de qui vient tout ce que nous avons, par qui nous sommes tout ce que . nous sommes, pour qui nous affrontons les tortures afin d’éviter la mort éternelle. 

« Bien plus, nous ne nous offensons pas quand on confisque nos biens, parce que nous savons que, soit dans la vie, soit dans la mort, nous appartenons à Dieu. La fièvre, la jaunisse et toute autre maladie peut tuer un homme. Moi-même, je puis m’attendre à mourir de l’une d’elles. » 

Le préfet : « Tu veux mourir ? » 

Apollonius : « Mon désir est de vivre dans le Christ, mais je n’ai pas sujet de craindre la mort à cause de mon attachement à la vie. Il n’y a rien de plus désirable que la vie éternelle, source d’immortalité pour l’âme qui a mené une vie honnête. » 

Le préfet : « Je n’y comprends plus rien du tout. » 

Apollonius : « Et cependant que puis-je dire de plus ? C’est à la parole de Dieu d’illuminer le coeur comme la lumière naturelle luit devant les yeux. » 

Un philosophe qui se trouvait là dit : « Apollonius, tu te fais tort à toi-même, tu es sorti du chemin de la vérité, ce qui ne t’empêche pas de croire que tu développes de hautes vérités. » 

Apollonius : « J’ai appris à prier et non à outrager, mais la façon dont tu parles témoigne l’aveuglement du coeur, car la vérité ne semble une insulte qu’à ceux qui ont perdu le sens. » 

Le préfet : « Explique-toi. » 

Apollonius : « Le Verbe de Dieu, le Sauveur des âmes et des corps, s’est fait homme en Judée et il a pratiqué tout le bien possible; il était rempli de sagesse et enseignait une religion pure, digne des enfants des hommes et d’imposer silence au péché. Il enseignait à apaiser la colère, modérer les désirs, détruire ou contenir les appétits, chasser la mélancolie, être compatissant, accroître l’amour, repousser la vaine gloire, s’abstenir de la vengeance, n’être pas intraitable, 

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mépriser la mort, non pas tant par mépris que par indulgence pour ceux qui ont perdu toute loi, obéir aux lois de Dieu, honorer les princes, adorer Dieu, garder notre volonté fidèle au Dieu immortel, prévoir le jugement qui suit la mort, attendre la récompense qui suit la résurrection et que Dieu accorde à ceux qui ont vécu dans la sainteté

« Il enseignait tout ce que je viens de dire avec beaucoup de force par ses paroles et par ses actions, tous ceux à qui il avait accordé quelque bienfait lui rendaient gloire. Mais enfin il fut mis à mort, comme, avant lui, les sages et les justes l’ont été eux aussi; car il semble que les justes soient un reproche aux méchants. 

« Nous lisons dans la divine Écriture : Saisissons-nous de l’homme juste, car il est un sujet de reproche pour nous ; et un philosophe [Socrate] dit de son côté : « Le juste sera torturé, on lui crachera au visage, enfin il sera crucifié. » 

« De même que les Athéniens ont porté contre lui une injuste sentence de mort et l’ont accusé faussement pour obéir à la canaille, de même notre Sauveur fut condamné à mort par les méchants que l’envie et la malice dévoraient, suivant la parole prophétique : Il fera du bien à tous et les persuadera, par sa bonté, d’adorer Dieu le Père et Créateur de toutes choses, en qui nous aussi nous croyons et à qui nous rendons hommage, parce que nous avons été instruits de ses saints commandements que nous ignorions, ce qui rend notre erreur moins profonde ; aussi, après une vie sainte, comptons-nous recevoir la vie future. » 

Le préfet : « J’espérais que la nuit te porterait conseil. » 

Apollonius : « Et moi aussi j’espérais que la nuit te porterait conseil et que ma réponse t’ouvrirait les yeux, et que ton coeur porterait des fruits, que tu adorerais Dieu, le Créateur de toutes choses, et que tu lui offrirais tes prières sous forme de compassion, car la compassion réciproque 

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est un sacrifice non sanglant qui ne laisse pas d’être agréable à Dieu. » 

Le magistrat : « Je voudrais bien t’accorder ton pardon, mais c’est impossible, il y a ce décret du Sénat, mais c’est sans haine que je prononce ta sentence. » Et il ordonna qu’on lui coupât la tête. 

Apollonius : « Dieu soit béni pour ta sentence ! » 

Et aussitôt les bourreaux l’entraînèrent et lui coupèrent la tête. Lui n’avait pas cessé de rendre honneur au Père, au Fils et au Saint-Esprit, à qui soit la gloire pour toujours. Amen 

Réflexion de Benoît XVI sur « L’identité changeante de l’individu »

29 janvier, 2008

28-01-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17145?l=french

 

 Réflexion de Benoît XVI sur « L’identité changeante de l’individu »

 

Texte intégral

 

 ROME, Lundi 28 janvier 2008 (ZENIT.org) – « L’homme est toujours au-delà de ce que l’on en voit ou de ce que l’on en perçoit par l’expérience », souligne Benoît XVI, qui propose une réflexion approfondie sur la relation de la science et de la foi, de la foi et de la raison, à l’occasion d’un colloque sur « l’individu »

Benoît XVI a reçu ce matin en audience au Vatican les participants d’un colloque sur le thème : « L’identité changeante de l’individu », organisé sous l’égide de l’Académie pontificale des Sciences et l’Académie pontificale des Sciences sociales, l’Académie des Sciences morales et politiques, l’Académie des Sciences et l’Institut Catholique de Paris. 

Nous publions ci-dessous le texte intégral de son intervention. 

Messieurs les Chanceliers,
Excellences,
Chers Amis Acad
é
miciens,
Mesdames et Messieurs, 

C’est avec plaisir que je vous accueille au terme de votre Colloque qui s’achève ici à Rome, après s’être déroulé à l’Institut de France, à Paris, et qui fut consacré au thème «L’identité changeante de l’individu». Je remercie tout d’abord le Prince Gabriel de Broglie pour les paroles d’hommage par lesquelles il a voulu introduire notre rencontre. Je voudrais également saluer les membres de toutes les institutions sous l’égide desquelles ce Colloque a été organisé: l’Académie pontificale des Sciences et l’Académie pontificale des Sciences sociales, l’Académie des Sciences morales et politiques, l’Académie des Sciences, l’Institut Catholique de Paris. Je me réjouis que, pour la première fois, une collaboration inter-académique de cette nature ait pu s’instaurer, ouvrant la voie à de larges recherches pluridisciplinaires toujours plus fécondes. 

Alors que les sciences exactes, naturelles et humaines sont parvenues à de prodigieuses avancées sur la connaissance de l’homme et de son univers, la tentation est grande de vouloir circonscrire totalement l’identité de l’être humain et de l’enfermer dans le savoir que l’on peut en avoir. Pour ne pas s’engager sur une telle voie, il importe de faire droit à la recherche anthropologique, philosophique et théologique, qui permet de faire apparaître et de maintenir en l’homme son mystère propre, car aucune science ne peut dire qui est l’homme, d’où il vient et où il va. La science de l’homme devient donc la plus nécessaire de toutes les sciences. C’est ce qu’exprimait Jean-Paul II dans l’encyclique Fides et ratio: «Un grand défi qui se présente à nous est celui de savoir accomplir le passage, aussi nécessaire qu’urgent, du phénomène au fondement. Il n’est pas possible de s’arrêter à la seule expérience; même quand celle-ci exprime et rend manifeste l’intériorité de l’homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose» (n. 83). L’homme est toujours au-delà de ce que l’on en voit ou de ce que l’on en perçoit par l’expérience. Négliger le questionnement sur l’être de l’homme conduit inévitablement à refuser de rechercher la vérité objective sur l’être dans son intégralité et, de ce fait, à ne plus être capable de reconnaître le fondement sur lequel repose la dignité de l’homme, de tout homme, depuis la période embryonnaire jusqu’à sa mort naturelle. 

Au cours de votre colloque, vous avez fait l’expérience que les sciences, la philosophie et la théologie peuvent s’aider pour percevoir l’identité de l’homme, qui est toujours en devenir. À partir d’une interrogation sur le nouvel être issu de la fusion cellulaire, qui est porteur d’un patrimoine génétique nouveau et spécifique, vous avez fait apparaître des éléments essentiels du mystère de l’homme, marqué par l’altérité : être créé par Dieu, être à l’image de Dieu, être aimé fait pour aimer. En tant qu’être humain, il n’est jamais clos sur lui-même ; il est toujours porteur d’altérité et il se trouve dès son origine en interaction avec d’autres êtres humains, comme nous le révèlent de plus en plus les sciences humaines. Comment ne pas évoquer ici la merveilleuse méditation du psalmiste sur l’être humain tissé dans le secret du ventre de sa mère et en même temps connu, dans son identité et dans son mystère, de Dieu seul, qui l’aime et le protège (cf. Ps 138 [139], 1-16). 

L’homme n’est pas le fruit du hasard, ni d’un faisceau de convergences, ni de déterminismes, ni d’interactions physico-chimiques; il est un être jouissant d’une liberté qui, tout en prenant en compte sa nature, transcende cette dernière et qui est le signe du mystère d’altérité qui l’habite. C’est dans cette perspective que le grand penseur Pascal disait que «l’homme passe infiniment l’homme». Cette liberté, qui est le propre de l’être-homme, fait que ce dernier peut orienter sa vie vers une fin, qu’il peut, par les actes qu’il pose, se diriger vers le bonheur auquel il est appelé pour l’éternité. Cette liberté fait apparaître que l’existence de l’homme a un sens. Dans l’exercice de son authentique liberté, la personne réalise sa vocation; elle s’accomplit; elle donne forme à son identité profonde. C’est aussi dans la mise en œuvre de sa liberté qu’elle exerce sa responsabilité propre sur ses actes. En ce sens, la dignité particulière de l’être humain est à la fois un don de Dieu et la promesse d’un avenir. 

L’homme porte en lui une capacité spécifique: discerner ce qui est bon et bien. Mise en lui par le Créateur comme un sceau, la syndérèse le pousse à faire le bien. Mû par elle, l’homme est appelé à développer sa conscience par la formation et par l’exercice, pour se diriger librement dans l’existence, en se fondant sur les lois essentielles que sont la loi naturelle et la loi morale. À notre époque où le développement des sciences attire et séduit par les possibilités offertes, il importe plus que jamais d’éduquer les consciences de nos contemporains, pour que la science ne devienne pas le critère du bien, et que l’homme soit respecté comme le centre de la création et qu’il ne soit pas l’objet de manipulations idéologiques, ni de décisions arbitraires ni non plus d’abus des plus forts sur les plus faibles. Autant de dangers dont nous avons pu connaître les manifestations au cours de l’histoire humaine, et en particulier au cours du vingtième siècle. 

Toute démarche scientifique doit aussi être une démarche d’amour, appelée à se mettre au service de l’homme et de l’humanité, et à apporter sa contribution à la construction de l’identité des personnes. En effet, comme je le soulignais dans l’encyclique Deus Caritas est, «l’amour comprend la totalité de l’existence dans toutes ses dimensions, y compris celle du temps… L’amour est extase’», c’est-à-dire, «chemin, exode permanent allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, et précisément vers la découverte de soi-même» (n. 6). L’amour fait sortir de soi pour découvrir et reconnaître l’autre; en ouvrant à l’altérité, il affermit aussi l’identité du sujet, car l’autre me révèle à moi-même. Tout au long de la Bible, c’est l’expérience qui, à partir d’Abraham, a été faite par de nombreux croyants. Le modèle par excellence de l’amour est le Christ. C’est dans l’acte de donner sa vie pour ses frères, de se donner totalement, que se manifeste son identité profonde et que nous avons la clé de lecture du mystère insondable de son être et de sa mission. 

Confiant vos recherches à l’intercession de saint Thomas d’Aquin, que l’Église honore en ce jour et qui demeure un «authentique modèle pour ceux qui recherchent la vérité» (Fides et Ratio, n. 78), je vous assure de ma prière pour vous, pour vos familles et pour vos collaborateurs, et j’accorde à tous avec affection la Bénédiction apostolique. 

 

[Texte original : français] 

bonne nuit

29 janvier, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. attwater-chick-hatchling-708075-ga

Attwater’s Prairie Chick Hatchling, Texas, 2002
Photograph by Joel Sartore

Newly hatched at Fossil Rim Wildlife Center in Glen Rose, Texas, this Attwater’s prairie-chicken is part of a captive breeding program aimed at increasing the birds’ numbers in the wild. These charismatic birds once numbered about a million along the Texas coastline, but overhunting and habitat loss have cut their wild population to just 50 or so. Captive breeding programs like this one are trying to reverse the trend.

(Text adapted from and photo shot on assignment for, but not published in, « Down to a Handful, » March 2002, National Geographic magazine)

http://photography.nationalgeographic.com/photography/photo-of-the-day/attwater-chick-hatchling.html

« Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, ma mère »

29 janvier, 2008

du site:

http://levangileauquotidien.org/

Isaac de l’Étoile (?-vers 1171), moine cistercien
Homélie 51, pour l’Assomption ; PL 194, 1862 (trad. bréviaire)

« Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, ma mère »

Le Fils de Dieu est le premier-né d’un grand nombre de frères (Rm 8,29) car, étant Fils unique par nature, il s’est associé par la grâce une multitude de frères qui ne font qu’un avec lui : « A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12). Devenu fils d’homme, il a fait de la multitude des hommes des fils de Dieu. Il se les est associés, alors qu’il est unique par son amour et sa puissance. Les hommes, en eux-mêmes, par leur naissance selon la chair, sont une multitude ; mais par la seconde naissance, la naissance divine, ils ne sont avec lui qu’un seul. Le seul Christ, unique et total, c’est la tête et le corps (Col 1,18).

Et ce Christ unique est le Fils d’un seul Dieu dans le ciel et d’une seule mère sur la terre. Il y a beaucoup de fils, et il n’y a qu’un seul fils. Et de même que la tête et le corps sont un seul fils et plusieurs fils, de même Marie et l’Église sont une seule mère et plusieurs mères, une seule vierge et plusieurs vierges. L’une et l’autre sont mères ; l’une et l’autre, vierges. L’une et l’autre ont conçu du Saint Esprit, sans désir charnel. L’une et l’autre ont donné une progéniture à Dieu le Père, sans péché. L’une a engendré, sans aucun péché, une tête pour le corps ; l’autre a fait naître, dans la rémission des pêchés, un corps pour la tête. L’une et l’autre sont mères du Christ, mais aucune des deux ne l’enfante tout entier sans l’autre. Aussi c’est à juste titre que, dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit en général de la vierge mère qu’est l’Église s’applique en particulier à la Vierge Marie. Et ce qui est dit de la vierge mère qu’est Marie en particulier se comprend en général de la vierge mère qu’est l’Église.