Archive pour le 17 janvier, 2008

Sant’Antoine abbé

17 janvier, 2008

Sant'Antoine abbé dans saints

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Audience générale du mercredi 16 janvier : saint Augustin (II)

17 janvier, 2008

du site: 

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Audience générale du mercredi 16 janvier : saint Augustin (II)

Texte intégral

ROME, Mercredi 16 janvier 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, ce mercredi, dans la salle Paul VI du Vatican.

Chers frères et sœurs !Aujourd’hui, comme mercredi dernier, je voudrais parler du grand

évêque d’Hippone, saint Augustin. Quatre ans avant de mourir, il voulut nommer son successeur. C’est pourquoi, le 26 septembre 426, il rassembla le peuple dans la Basilique de la Paix, à Hippone, pour présenter aux fidèles celui qu’il avait désigné pour cette tâche. Il dit : « En cette vie nous sommes tous mortels, mais le dernier jour de cette vie est toujours incertain pour tout homme. Toutefois, dans l’enfance on espère parvenir à l’adolescence ; dans l’adolescence à la jeunesse ; dans la jeunesse à l’âge adulte ; dans l’âge adulte à l’âge mûr, dans l’âge mûr à la vieillesse. On n’est pas sûr d’y parvenir, mais on l’espère. La vieillesse, au contraire, n’a devant elle aucun temps dans lequel espérer ; sa durée même est incertaine… Par la volonté de Dieu, je parvins dans cette ville dans la force de l’âge ; mais à présent ma jeunesse est passée et désormais je suis vieux » (Ep 213, 1). Augustin cita alors le nom du successeur désigné, le prêtre Eraclius. L’assemblée applaudit en signe d’approbation en répétant vingt-trois fois : « Dieu soit remercié ! loué soit le Christ ! ». En outre, les fidèles approuvèrent par d’autres acclamations ce qu’Augustin dit ensuite à propos de ses intentions pour l’avenir : il voulait consacrer les années qui lui restaient à une étude plus intense des Ecritures Saintes (cf. Ep 213, 6).

De fait, les quatre années qui suivirent furent des années d’une extraordinaire activité intellectuelle : il mena à bien des œuvres importantes, il en commença d’autres tout aussi prenantes, il mena des débats publics avec les hérétiques – il cherchait toujours le dialogue -, il intervint pour promouvoir la paix dans les provinces africaines assiégées par les tribus barbares du sud. C’est à ce propos qu’il écrivit au comte Darius, venu en Afrique pour résoudre le différend entre le comte Boniface et la cour impériale, dont profitaient les tribus des Maures pour effectuer leurs incursions. « Le plus grand titre de gloire – affirmait-il dans sa lettre – est précisément de tuer la guerre grâce à la parole, au lieu de tuer les hommes par l’épée, et de rétablir ou de conserver la paix avec la paix et non avec la guerre. Bien sûr, ceux qui combattent, s’ils sont bons, cherchent eux aussi sans aucun doute la paix, mais au prix du sang versé. Toi, au contraire, tu as été envoyé précisément pour empêcher que l’on cherche à verser le sang de quiconque » (Ep 229, 2). Malheureusement, les espérances d’une pacification des territoires africains furent déçues : en mai 429, les Vandales, invités en Afrique par Boniface lui-même qui voulait se venger, franchirent le détroit de Gibraltar et envahirent la Mauritanie. L’invasion atteint rapidement les autres riches provinces africaines. En mai ou en juin 430, les « destructeurs de l’empire romain », comme Possidius qualifie ces barbares (Vie, 30, 1), encerclaient Hippone, qu’ils assiégèrent.Boniface avait lui aussi cherch

é refuge en ville et, s’étant réconcilié trop tard avec la cour, il tentait à présent en vain de barrer la route aux envahisseurs. Le biographe Possidius décrit la douleur d’Augustin : « Les larmes étaient, plus que d’habitude, son pain quotidien nuit et jour et, désormais parvenu à la fin de sa vie, il traînait plus que les autres sa vieillesse dans l’amertume et dans le deuil » (Vie, 28, 6). Et il explique : « Cet homme de Dieu voyait en effet les massacres et les destructions des villes ; les maisons dans les campagnes détruites et leurs habitants tués par les ennemis ou mis en fuite et dispersés ; les églises privés de prêtres et de ministres, les vierges sacrées et les religieuses dispersées de toute part ; parmi eux, des personnes mortes sous les tortures, d’autres tuées par l’épée, d’autres encore faites prisonnières, ayant perdu l’intégrité de l’âme et du corps et également la foi, réduites en un esclavage long et douloureux par leurs ennemis » (ibid., 28, 8).

Bien que vieux et fatigué, Augustin resta cependant sur la brèche, se réconfortant et réconfortant les autres par la prière et par la méditation sur les mystérieux desseins de la Providence. Il parlait, à cet égard, de la « vieillesse du monde », – et véritablement ce monde romain était vieux -, il parlait de cette vieillesse comme il l’avait déjà fait des années auparavant, pour réconforter les réfugiés provenant de l’Italie, lorsqu’en 410 les Goths d’Alaric avaient envahi la ville de Rome. Pendant la vieillesse, disait-il, les maux abondent : toux, rhumes, yeux chassieux, anxiété, épuisement. Mais si le monde vieillit, le Christ est éternellement jeune. D’où l’invitation : « Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ, qui te dit : Ne crains rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de l’aigle » (Serm. 81, 8). Le chrétien ne doit donc pas se laisser abattre, mais se prodiguer pour aider celui qui est dans le besoin. C’est ce que le grand Docteur suggère en répondant à l’évêque de Thiave, Honoré, qui lui avait demandé si, sous la pression des invasions barbares, un évêque, un prêtre ou tout autre homme d’Eglise pouvait fuir pour sauver sa vie : « Lorsque le danger est commun pour tous, c’est-à-dire pour les évêques, les clercs et les laïcs, que ceux qui ont besoin des autres ne soient pas abandonnés par ceux dont ils ont besoin. Dans ce cas, qu’ils se réfugient même tous ensemble dans des lieux sûrs ; mais si certains ont besoin de rester, qu’ils ne soient pas abandonnés par ceux qui ont le devoir de les assister par le saint ministère, de manière à ce qu’ils se sauvent ensemble ou qu’ils supportent ensemble les catastrophes que le Père de famille voudra qu’ils pâtissent » (Ep 228, 2). Et il concluait : « Telle est la preuve suprême de la charité » (ibid., 3). Comment ne pas reconnaître dans ces mots, le message héroïque que tant de prêtres, au cours des siècles, ont accueilli et adopté ?En attendant la ville d’Hippone r

ésistait. La maison-monastère d’Augustin avait ouvert ses portes pour accueillir ses collègues dans l’épiscopat qui demandaient l’hospitalité. Parmi eux se trouvait également Possidius, autrefois son disciple, qui put ainsi nous laisser le témoignage direct de ces derniers jours dramatiques. « Au troisième mois de ce siège – raconte-t-il – il se mit au lit avec la fièvre : c’était sa dernière maladie » (Vie, 29, 3). Le saint Vieillard profita de ce temps désormais libre pour se consacrer avec plus d’intensité à la prière. Il avait l’habitude d’affirmer que personne, évêque, religieux ou laïcs, aussi irrépréhensible que puisse sembler sa conduite, ne peut affronter la mort sans une pénitence adaptée. C’est pourquoi il continuait sans cesse à répéter, en pleurant, les psaumes pénitentiels qu’il avait si souvent récités avec le peuple (cf. ibid., 31, 2).

Plus le mal s’aggravait, plus l’évêque mourant ressentait le besoin de solitude et de prière : « Pour n’être dérangé par personne dans son recueillement, environ dix jours avant de sortir de son corps, il nous pria, nous tous présents, de ne laisser entrer personne dans sa chambre, en dehors des heures où les médecins venaient l’examiner ou lorsqu’on lui apportait les repas. Sa volonté fut exactement accomplie et, pendant tout ce temps, il se consacra à la prière » (ibid., 31, 3). Il cessa de vivre le 28 août 430 : son grand cœur s’était finalement apaisé en Dieu.

« Pour la déposition de son corps – nous informe Possidius – le sacrifice, auquel nous assistâmes, fut offert à Dieu, puis il fut enseveli » (Vie, 31, 5). Son corps, à une date incertaine, fut transféré en Sardaigne, puis, vers 725, à Pavie, dans la Basilique « San Pietro in Ciel d’oro », où il repose encore aujourd’hui. Son premier biographe a exprimé ce jugement conclusif sur lui : « Il laissa à l’Eglise un clergé très nombreux, ainsi que des monastères d’hommes et de femmes pleins de personnes consacrées à la chasteté sous l’obéissance de leurs supérieurs, ainsi que des bibliothèques contenant ses livres et ses discours et ceux d’autres saints, grâce auxquels on sait quel a été, par la grâce de Dieu, son mérite et sa grandeur dans l’Eglise, où les fidèles le retrouvent toujours vivant » (Possidius, Vie, 31, 8). C’est un jugement auquel nous pouvons nous associer : dans ses écrits nous aussi nous le « retrouvons vivant ». Lorsque je lis les écrits de saint Augustin, je n’ai pas l’impression qu’il s’agisse d’un homme mort il y a plus ou moins 1600 ans, mais je le perçois comme un homme d’aujourd’hui : un ami, un contemporain qui me parle, qui nous parle avec sa foi fraîche et actuelle. Chez saint Augustin qui nous parle, qui me parle dans ses écrits, nous voyons l’actualité permanente de sa foi ; de la foi qui vient du Christ, Verbe éternel incarné, Fils de Dieu et Fils de l’homme. Et nous pouvons voir que cette foi n’est pas d’hier, même si elle a été prêchée hier ; elle est toujours d’aujourd’hui, car le Christ est réellement hier, aujourd’hui et à jamais. Il est le chemin, la Vérité et la Vie. Ainsi, saint Augustin nous encourage à nous confier à ce Christ toujours vivant et à trouver de cette manière le chemin de la vie.

Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape :

Chers Frères et Sœurs,

Nous poursuivons aujourd’hui notre catéchèse sur le grand évêque d’Hippone saint Augustin. Quatre ans avant sa mort, il voulut nommer son successeur. Le 26 septembre 426, il rassembla le peuple dans la Basilique de la Paix, à Hippone, pour présenter aux fidèles celui qu’il avait choisi pour remplir cette tâche : le prêtre Éraclius. L’assemblée applaudit et approuve en répétant vingt-trois fois « Dieu soit remercié ! loué soit le Christ ! » Augustin déclare alors vouloir consacrer le reste de sa vie à l’étude de l’Écriture Sainte.De fait, il eut ensuite une activit

é intellectuelle extraordinaire ; il termina d’importants travaux, entretint un débat public contre les hérétiques et intervint pour promouvoir la paix dans les provinces africaines contre les tribus barbares du sud. Malheureusement, l’espérance d’une pacification de ce territoire d’Afrique s’évanouit : en mai 429, les Vandales envahissent l’Afrique et assiégèrent Hippone. Vieux et fatigué, Augustin reste sur la brèche pour réconforter le peuple, méditant les desseins mystérieux de la Providence. Il parle de « la vieillesse du monde », soulignant cependant que le Christ est perpétuellement jeune. Le chrétien ne doit donc pas être abattu, mais se dépenser pour aider ses frères dans le besoin.

Possidius, son disciple, livre son témoignage sur les derniers jours du saint Vieillard. Ce dernier profite du temps enfin libre pour se consacrer plus intensément à la prière, dans la solitude, comme le moine qu’il aspirait être. Il meurt le 28 août 430, remettant sa vie entre les mains de Dieu. Aujourd’hui encore, la vie et l’œuvre de saint Augustin sont un réconfort et une lumière pour notre route.

Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones, particulièrement le groupe de la paroisse du Pradet. Que l’exemple de saint Augustin vous aide à tenir bon dans les épreuves et à rester fermes dans la foi tout au long de votre vie. Avec ma Bénédiction apostolique.

A l’issue de l’Audience générale le pape a lancé un appel pour la semaine de prière pour l’unité des chrétiens :

Après-demain, vendredi 18 janvier, commence la traditionnelle Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui cette année revêt une valeur singulière car cent ans se sont écoulés depuis sa naissance. Le thème est l’invitation de saint Paul aux Thessaloniciens : « Priez sans relâche » (1 Th 5, 17) ; une invitation que je fais mienne et que j’adresse bien volontiers à toute l’Eglise. Oui, il est nécessaire de prier sans relâche en demandant avec insistance à Dieu le grand don de l’unité entre tous les disciples du Seigneur. Que la force inépuisable de l’Esprit Saint nous pousse à un engagement sincère de recherche de l’unité, afin que nous puissions professer tous ensemble que Jésus est l’unique Sauveur du monde.

XVII JANVIER. SAINT ANTOINE, ABBÉ.

17 janvier, 2008

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/noel/noel02/017.htm

XVII JANVIER. SAINT ANTOINE, ABBÉ.

Qu aujourd’hui, l’Orient et l’Occident s’unissent pour célébrer le Patriarche des Cénobites, le grand Antoine. Avant lui, la profession monastique existait déjà, comme le démontrent d’irrécusables monuments; mais il apparaît comme le premier des Abbés,parce que le premier il a établi sous une forme permanente les familles de moines, livrés au service de Dieu, sous la houlette d’un pasteur.D’abord hôte sublime de la solitude, et fameux par ses combats avec les démons, il a laissé se réunir autour de lui les disciples que ses œuvres merveilleuses et l’attrait de la perfection lui avaient conquis ; et le déserta vu, par lui, commencer les monastères. L’âge des Martyrs touche à sa fin ; la persécution de Dioclétien sera la dernière ; il est temps pour la Providence, qui veille sur l’Eglise, d’inaugurer une milice nouvelle. Il est temps que le caractère du moine se révèle publiquement dans la société chrétienne ; les Ascètes, même consacrés, ne suffisent plus. Les monastères vont s’élever de toutes parts, dans les solitudes et jusque dans les cités, et les fidèles auront désormais sous les yeux, comme un encouragement à garder les préceptes du Christ, la pratique fervente et littérale de ses conseils. Les traditions apostoliques de la prière continuelle et de la pénitence ne s’éteindront pas, la doctrine sacrée sera cultivée

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avec amour, et l’Eglise ne tardera pas à aller chercher, dans ces citadelles spirituelles, ses plus vaillants défenseurs, ses plus saints Pontifes, ses plus généreux Apôtres.Car l’exemple d’Antoine inspirera les si

ècles à venir ; on se souviendra à jamais que les charmes de la solitude et les douceurs de la contemplation ne surent le retenir au désert, et qu’il apparut tout à coup dans les rues d’Alexandrie, au fort de la persécution païenne, pour conforter les chrétiens dans le martyre. On n’oubliera pas non plus que, dans cette autre lutte plus terrible encore, aux jours affreux de l’Arianisme, il reparut dans la grande cité, pour y prêcher le Verbe consubstantiel au Père, pour y confesser la foi de Nicée, et pour soutenir le courage des orthodoxes. Qui pourrait jamais ignorer les liens qui unissaient Antoine au grand Athanase, ou ne pas se rappeler que cet illustre champion du Fils de Dieu visitait cet autre Patriarche, au fond de son désert, qu’il procurait de tous ses moyens l’avancement de l’œuvre monastique, qu’il plaçait dans la fidélité des moines l’espoir du salut de l’Eglise, et qu’il voulut écrire lui-même la vie sublime de son ami ?C’est dans cet admirable récit qu’on apprend à connaître Antoine ; c’est là que se révèlent la grandeur et la simplicité de cet homme qui fut toujours si près de Dieu. Agé de dix-huit ans, déjà héritier d’une fortune considérable, il entend lire à l’église un passage de l’Evangile où notre Seigneur conseille à celui qui veut tendre à la vie parfaite de se désapproprier de tous les biens terrestres. Il ne lui en faut pas davantage ; aussitôt il se dessaisit de tout ce qu’il possède, et se fait pauvre volontaire pour toute sa vie.

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L’Esprit-Saint le pousse alors vers la solitude, où les puissances infernales ont dressé toutes leurs batteries pour faire reculer le soldat de Dieu ; on dirait que Satan a compris que le Seigneur a résolu de se bâtir une cité au désert, et qu’Antoine est envoyé pour en dresser les plans. Alors commence une lutte corps à corps avec les esprits de malice, et le jeune Egyptien demeure vainqueur à force de souffrances. Il a conquis cette nouvelle arène dans laquelle se consommera la victoire du christianisme sur le Prince du monde.Apr

ès vingt ans de combats qui l’ont aguerri, son âme s’est fixée en Dieu ; et c’est alors qu’il est révélé au monde. Malgré ses efforts pour demeurer caché , il lui faut répondre aux hommes qui viennent le consulter et demander ses prières ; des disciples se groupent autour de lui, et il devient le premier des Abbés. Ses leçons sur la perfection chrétienne sont reçues avec avidité ; son enseignement est aussi simple que profond, et il ne descend des hauteurs de sa contemplation que pour encourager les âmes. Si ses disciples lui demandent quelle est la vertu la plus propre à déjouer les embûches des démons, et à conduire sûrement l’âme à la perfection, il répond que cette vertu principale est la discrétion.Les chrétiens de toute condition accourent pour contempler cet anachorète dont la sainteté et les miracles font bruit dans tout l’Orient. Ils s’attendent aux émotions d’un spectacle, et ils ne voient qu’un homme d’un abord aisé , d’une humeur douce et agréable. La sérénité de ses traits reflète celle de son âme. Il ne témoigne ni inquiétude de se voir environné de la foule, ni vaine complaisance des marques d’estime et de respect qu’on lui prodigue ; car son âme, dont

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toutes les passions sont soumises, est devenue l’habitation de Dieu.

Il n’est pas jusqu’aux philosophes qui veulent explorer la merveille du désert. Les voyant venir, Antoine leur adresse le premier la parole: « Pourquoi donc, ô philosophes, leur dit-il, avez-vous pris tant de peines pour venir visiter un insensé ? » Déconcertés d’un tel accueil, ces hommes lui répondirent qu’ils ne le croyaient pastel, mais qu’ils étaient au contraire persuadés de sa haute sagesse. « A ce compte, reprit Antoine, si vous me croyez sage, imitez ma sagesse. » Saint Athanase ne nous apprend pas si la conversion fut le résultat de leur visite. Mais il en vint d’autres qui osèrent attaquer, au nom de la raison, le mystère d’un Dieu incarné et crucifié. Antoine sourit en les entendant débiter leurs sophismes et finit par leur dire : « Puisque vous êtes si bien établis sur la dialectique, répondez-moi, je vous prie : A quoi doit-on plutôt croire quand il s’agit de la connaissance de Dieu, ou à l’action efficace de la foi, ou aux arguments de la raison ?» « A l’action efficace de la foi, » répondirent-ils. « Eh bien ! reprit Antoine, pour vous montrer la puissance de notre foi, voici des possédés du démon, guérissez-les avec vos syllogismes ; ou si vous ne le pouvez, et que j’y parvienne par l’opération de la foi, et au nom de Jésus-Christ, avouez l’impuissance de vos raisonnements, et rendez gloire à la croix que vous avez osé mépriser. » Antoine fit trois fois le signe de la croix sur ces possédés, et invoqua le nom de Jésus sur eux: aussitôt ils furent délivrés.Les philosophes étaient dans la stupeur et gardaient le silence. « N’allez pas croire, leur dit le

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saint Abbé, que c’est par ma propre vertu que j’ai délivré ces possédés; c’est uniquement par celle de Jésus-Christ. Croyez aussi en lui, et vous éprouverez que ce n’est pas la philosophie, mais une foi simple et sincère qui fait opérer les miracles. » On ignore si ces hommes finirent par embrasser le christianisme ; mais l’illustre biographe nous apprend qu’ils se retirèrent remplis d’estime et d’admiration pour Antoine, et avouèrent que leur visite au désert n’avait pas été pour eux sans utilité.Cependant le nom d’Antoine devenait de plus en plus c

élèbre et parvenait jusqu’à la cour impériale. Constantin et les deux princes ses fils lui écrivirent comme à un père, implorant de lui la faveur d’une réponse. Le saint s’en défendit d’abord ; mais ses disciples lui ayant représenté que les empereurs après tout étaient chrétiens, et qu’ils pourraient se tenir offensés de son silence, il leur écrivit qu’il était heureux d’apprendre qu’ils adoraient Jésus-Christ, et les exhorta de ne pas faire tant d’état de leur pouvoir, qu’ils en vinssent à oublier qu’ils étaient hommes. Il leur recommanda d’être cléments, de rendre une exacte justice, d’assister les pauvres et de se souvenir toujours que Jésus-Christ est le seul roi véritable et éternel.Ainsi écrivait cet homme qui était né sous la persécution de Décius, et qui avait bravé celle de Dioclétien : entendre parler de Césars chrétiens, lui était une chose nouvelle. Il disait au sujet des lettres de la cour de Constantinople: « Les rois de la terre nous ont écrit ; mais qu’est-ce que cela doit être pour un chrétien? Si leur dignité les élève au-dessus des autres, la naissance et la mort ne les rendent-elles pas égaux à tous ? Ce qui doit

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nous émouvoir bien davantage et enflammer notre amour pour Dieu, c’est la pensée que ce Maître souverain a non seulement daigné écrire une loi pour les hommes, mais qu’il leur a aussi parlé par son propre Fils. »

Cependant, cette publicité donnée à sa vie fatiguait Antoine, et il lui tardait d’aller se replonger dans le désert, et de se retrouver face à face avec Dieu. Ses disciples étaient formés, sa parole et ses œuvres les avaient instruits ; il les quitta secrètement, et ayant marché trois jours et trois nuits, il arriva au mont Colzim, où il reconnut la demeure que Dieu lui avait destinée. Saint Jérôme fait, dans la Vie de saint Hilarion, la description de cette solitude. « Le roc, dit-il, s’élève à la hauteur de mille pas : de sa base s’échappent des eaux dont le sable boit une partie ; le reste descend en ruisseau, et son cours est bordé d’un grand nombre de palmiers qui en font une oasis aussi commode qu’agréable à l’œil. » Une étroite anfractuosité de la roche servait d’abri à l’homme de Dieu contre les injures de l’air.L’amour de ses disciples le poursuivit, et le découvrit encore dans cette retraite lointaine ; ils venaient souvent le visiter et lui apporter du pain. Voulant leur épargner cette fatigue, Antoine les pria de lui procurer une bêche, une cognée et un peu de blé, dont il sema un petit terrain. Saint Hilarion, qui visita ces lieux après la mort du grand patriarche, était accompagné des disciples d’Antoine qui lui disaient avec attendrissement : « Ici, il chantait les psaumes ; là, il s’entretenait avec Dieu dans l’oraison ; ici, il se livrait au travail ; là, il prenait du repos, lorsqu’il se sentait fatigué ; lui-même a planté cette vigne et ces arbustes, lui-même a disposé cette aire, lui-même

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a creusé ce réservoir avec beaucoup de peines pour l’arrosement du jardin. » Ils racontèrent au saint, en lui montrant ce jardin, qu’un jour des ânes sauvages étant venus boire au réservoir, se mirent à ravager les plantations. Antoine commanda au premier de s’arrêter, et lui donnant doucement de son bâton dans le flanc, il lui dit : « Pourquoi manges-tu ce que tu n’as pas semé? » Ces animaux s’arrêtèrent soudain, et depuis ils ne firent plus aucun dégât.

Nous nous laissons aller au charme de ces récits; il faudrait un volume entier pour les compléter. De temps en temps, Antoine descendait de sa montagne, et venait encourager ses disciples dans les diverses stations qu’ils avaient au désert. Une fois même il alla visiter sa sœur dans un monastère de vierges, où il l’avait placée, avant de quitter lui-même le monde. Enfin, étant parvenu à sa cent cinquième année, il voulut voir encore les moines qui habitaient la première montagne de la chaîne de Colzim, et leur annonça son prochain départ pour la patrie. A peine de retour à son ermitage, il appela les deux disciples qui le servaient depuis quinze ans, à cause de l’affaiblissement de ses forces, et il leur dit :

« Mes fils bien-aimés, voici l’heure où, selon le langage de la sainte Ecriture, je vais entrer dans la voie de mes pères. Je vois que le Seigneur m’appelle, et mon cœur brûle du désir de s’unir à lui dans le ciel. Mais vous, mes fils, les entrailles de mon âme, n’allez pas perdre, par un relâchement désastreux, le fruit du travail auquel vous vous êtes appliqués depuis tant d’années. Représentez-vous chaque jour à vous-mêmes que vous ne faites que d’entrer au service de Dieu et d’en pratiquer les exercices :

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par ce moyen, votre bonne volonté sera plus énergique, et ira toujours croissant. Vous savez quelles embûches nous tendent les démons. Vous avez été témoins de leurs fureurs, et aussi de leur faiblesse. Attachez-vous inviolablement à l’amour de Jésus-Christ; confiez-vous à lui entièrement, et vous triompherez de la malice de ces esprits pervers. N’oubliez jamais les divers enseignements que je vous ai donnés ; mais je vous recommande surtout de penser que chaque jour vous pouvez mourir. »

Il leur rappela ensuite l’obligation de n’avoir aucun commerce avec les hérétiques, et demanda que son corps fût enseveli dans un lieu secret, dont eux seuls auraient connaissance. « Quant aux habits que je laisse, ajouta-t-il, en voici la a destination : vous donnerez à l’évêque Athanase une de mes tuniques, avec le manteau qu’il m’avait apporté neuf, et que je lui rends usé. » C’était un second manteau que le grand docteur avait donnée Antoine, celui-ci ayant disposé du premier pour ensevelir le corps de l’ermite Paul. « Vous donnerez, reprit le saint, l’autre tunique à l’évêque Sérapion, et vous garderez pour vous mon cilice. » Puis, sentant que le dernier moment était arrivé, il se tourna vers les deux disciples : « Adieu, leur dit-il, mes fils bien-aimés; votre Antoine s’en va, il n’est plus avec vous. »

C’est avec cette simplicité et cette grandeur que la vie monastique s’inaugurait dans les déserts de l’Egypte, pour rayonner de là dans l’Eglise entière ; mais à qui ferons-nous hommage de la gloire d’une telle institution, à laquelle seront désormais attachées les destinées de l’Eglise, toujours forte quand l’élément monastique triomphe, toujours affaiblie quand il est en

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décadence ? Qui inspira à Antoine et à ses disciples l’amour de cette vie cachée et pauvre, mais en même temps si féconde, sinon, encore une fois, le mystère des abaissements du Fils de Dieu ? Que tout l’honneur en revienne donc à notre Emmanuel, anéanti sous les langes, et cependant tout rempli de la force de Dieu.

Mais il est temps de lire le récit que la sainte Eglise nous fait dans ses Offices de quelques-unes des actions du grand Antoine.Antoine naquit en Egypte de parents nobles et chr

étiens, qu’il perdit dès sa jeunesse. Entrant un jour dans une Eglise, il entendit lire ces paroles de l’Evangile : « Si vous voulez être parfait, allez et vendez tout ce que vous avez, et donnez-le aux pauvres. » Il pensa que ces paroles s’adressaient à lui, et crut devoir obéir à la lettre au Christ notre Seigneur. Il vendit donc son bien, et en distribua tout l’argent aux pauvres. Dégagé de cet embarras, il résolut de mener sur la terre une vie céleste. Mais, pour descendre dans une arène si périlleuse, il jugea qu’il devait adjoindre au bouclier de la foi, dont il était armé, le secours des autres vertus, et il se prit d’une telle ardeur pour les acquérir, que tous ceux en qui il en voyait briller quelqu’une, il s’appliquait aussitôt à les imiter.

Nul ne surpassa jamais sa continence et sa vigilance. Il dépassait tous les autres en patience, en mansuétude, en miséricorde, en humilité, dans le travail et dans l’étude des divines Ecritures. 11 avait une telle horreur de l’approche et des discours des hérétiques et des schismatiques,«principalement des Ariens, qu’il ne voulait pas même qu’on les abordât. Il couchait à terre, lorsqu’il était contraint de prendre quelque sommeil. Il se portait au jeûne avec tant d’ardeur qu’il ne mangeait que du pain avec du sel, et ne buvait que de l’eau ; encore ne prenait-il cette nourriture et ce breuvage qu’après le coucher du soleil; souvent même il s’abstenait de nourriture pendant deux jours, et très souvent il passait la nuit en prières. Antoine, étant devenu ainsi un vaillant soldat de Dieu, fut attaqué de diverses tentations par l’ennemi du genre humain ; mais le très saint jeune homme en triomphait par le jeûne et par la prière. Toutefois, après de nombreuses victoires sur Satan, Antoine ne se croyait pas encore en sûreté ; car il connaissait les innombrables artifices que le diable emploie pour nuire.C’est pourquoi il se retira dans une vaste solitude de l’Egypte, o

ù, avançant tous les jours dans la perfection chrétienne, il en vint à mépriser les démons, dont les assauts étaient d’autant plus violents qu’Antoine se montrait plus fort dans la résistance ; jusque-là qu’il leur reprochait leur faiblesse. Souvent, pour animer ses disciples à combattre contre le diable , et pour leur apprendre par quelles armes ils le pourraient vaincre, il leur disait : « Croyez-moi, mes Frères, Satan a redoute les veilles, les prières, les jeûnes, la pauvreté volontaire, la miséricorde, l’humilité, mais surtout l’ardent amour pour notre Seigneur Jésus-Christ, dont la croix lui est si redoutable, que le seul signe de cette croix le terrasse et le met en fuite. » Il devint lui-même si formidable aux démons, qu’un grand nombre de possédés en Egypte furent délivrés par la seule invocation du nom d’Antoine. La renommée de sa sainteté était si grande, que Constantin le Grand et ses fils lui écrivirent pour se recommander à ses prières. Enfin, âgé de cent cinq ans, ayant une infinité d’imitateurs du genre de vie qu’il avait institué, il assembla ses moines , et, après les avoir instruits des règles les plus parfaites de la vie chrétienne, illustre par sa sainteté et ses miracles, il alla au ciel, le seize des calendes de février.

Le moyen âge des Eglises d’Occident nous a légué, dans les anciens Missels, plusieurs Proses en l’honneur de saint Antoine. Comme elles sont assez peu remarquables, nous n’en donnerons ici qu’une seule.

Le « Notre Père », l’invocation commune des juifs et des chrétiens

17 janvier, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-17062?l=french

17-01-2008

Le « Notre Père », l’invocation commune des juifs et des chrétiens

XIX Journée mondiale pour le dialogue entre juifs et catholiques

ROME, Jeudi 17 janvier 2008 (ZENIT.org) – « Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux » (Exode 20, 7) : tel est le thème de la XIXe Journée mondiale pour l’approfondissement et le développement du dialogue entre catholiques et juifs, célébrée ce jeudi.

Cette journée, née en 1990 à l’initiative de la Conférence épiscopale italienne et coordonnée avec les responsables et les représentants du monde juif, est également célébrée en Europe depuis 1998, l’année de la rencontre œcuménique de Graz (Autriche), en prélude à la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier).

L’Eglise catholique entend ainsi répondre à une exigence : avoir une meilleure compréhension de soi à travers la connaissance de ses origines et souligner, par un geste, son souci de dialogue et de fraternité envers le peuple juif.

Depuis 2005, le thème général de cette Journée s’appuie sur un programme de réflexion, étalé sur dix ans, dont l’objectif consiste à méditer sur les « Dix paroles » ou « Décalogue » révélées à Moïse sur le Mont Sinaï.

Pour accompagner cette Journée et illustrer ses enjeux au plan ecclésiologique et œcuménique, un document a été rédigé, signé par Mgr Vincenzo Paglia, président de la Commission épiscopale de la Conférence épiscopale italienne pour l’œcuménisme et le dialogue, et par le rabbin Giuseppe Laras, président du tribunal rabbinique de Milan et du nord de l’Italie.

Le texte rappelle que « les préceptes donnés au Sinaï, et en particulier les dix commandements où tout apparaît comme résumé et unifié, sont donnés à l’homme pour sa sanctification et dans le contexte de l’Alliance de salut ».

« Ceci implique que ‘pour l’homme’ la foi, l’alliance, le culte et l’éthique personnelle et sociale sont radicalement unis devant Dieu », poursuit le texte.

Dans un des commandements, celui que l’on trouve en troisième position, selon l’ordre traditionnel suivi par les juifs, mais aussi par les chrétiens orthodoxes et protestants, il est dit en particulier : « Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux. Car le Seigneur ne laisse pas impuni celui qui prononce son nom à faux. »

« Ce commandement, explique le texte, interdit tout usage inconvenant du nom de Dieu pour des maisons mauvaises ou futiles », ce Dieu que l’on invoque d’abord sous le nom d’Avinu (Is 63, 16), « Notre Père » (Mt 6, 9), « l’invocation la plus simple et la plus profonde que la Bible révèle au croyant juif et chrétien ».

« Ce saint nom, invoqué et béni sous la forme d’une prière ardente et confiante, s’élève du cœur des fils et des filles, jusqu’au Père de tous les hommes. Elle lui est adressée chaque jour dans la Birkat ha-Torà (‘Bénédiction de la Torà’) juive et dans le Notre Père chrétien ».

En même temps Dieu, par son « nom saint et aimant », exprime la relation qui lie le Christ Rédempteur à ses fils.

« De cette révélation fondamentale que Dieu est le Créateur et notre Père à tous (cf. Ml 2, 10), poursuit le texte, est née la certitude de Son amour éternel qui s’exprime dans une Alliance irrévocable, dont les ‘Dix Paroles’ constituent le sceau éthique pour la conduite du peuple de Dieu, fils et filles du Très Haut ».

« Le respect, la vénération, l’adoration, l’amour envers Dieu, lit-on encore dans le texte, s’expriment sous forme de prière et de louanges, personnelles et communautaires, spécialement dans la liturgie juive familiale et synagogale, à laquelle Jésus lui-même prenait généralement part, et dans laquelle, après lui, l’Eglise puisa pour développer les trésors de sa propre liturgie ».

« Ainsi en proclamant et en écoutant la Parole de Dieu, en récitant et en chantant les Psaumes et les hymnes, les chrétiens peuvent encore aujourd’hui apprendre à bénéficier de ces mêmes trésors spirituels qui constituent et nourrissent la vie de foi et de fidélité des juifs aux dons de la grâce divine » conclut le texte.

Mirko Testa

 

buona notte

17 janvier, 2008

buona notte dans image bon nuit, jour, dimanche etc. hst_stingray_nebula

stingray nebula

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« Jésus étendit la main et le toucha »

17 janvier, 2008

du site:

http://levangileauquotidien.org/

Jean Paul II
Homélie prononcée devant des jeunes

« Jésus étendit la main et le toucha »

Le geste affectueux de Jésus qui s’approche des lépreux, les réconfortant et les guérissant, a son expression pleine et mystérieuse dans la Passion. Supplicié et défiguré par la sueur de sang, par la flagellation, par le couronnement d’épines, par la crucifixion, abandonné par la population oublieuse de ses bienfaits, dans sa Passion Jésus s’identifie avec les lépreux ; il devient leur image et leur symbole, comme le prophète Isaïe en avait eu l’intuition en contemplant le mystère du Serviteur du Seigneur : « Il n’avait ni beauté ni éclat, il était méprisé, abandonné des hommes, semblable à quelqu’un devant qui on cache son visage… Et nous, nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu et humilié » (Is 53,2-4). Mais c’est précisément des plaies du corps supplicié de Jésus et de la puissance de sa résurrection que jaillissent la vie et l’espérance pour tous les hommes frappés du mal et des infirmités.L’Eglise a toujours été fidèle à sa mission d’annoncer la parole du Christ, unie au geste concret de miséricorde solidaire à l’égard des plus humbles, des derniers. Au cours des siècles, il y a eu un crescendo de dévouement bouleversant et extraordinaire en faveur de ceux qui étaient frappés par les maladies humainement les plus répugnantes. L’histoire met nettement en lumière le fait que les chrétiens ont été les premiers à se préoccuper du problème des lépreux. L’exemple du Christ avait fait école ; il a été fécond en gestes de solidarité, de dévouement, de générosité et de charité désintéressée.