Le trois Rois Mages
9 janvier, 2008page de l’image: http://catholique-rouen.cef.fr/spip.php?article567
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Une étoile immuable pour la diplomatie de l’Eglise: celle des Mages
Dans son discours de début d’année au corps diplomatique, Benoît XVI a fait le point sur la politique du Vatican dans le monde. Mais il en a dit beaucoup plus aux fidèles pendant la messe de l’Epiphanie. Il a prêché sa théologie de l’histoire. La voicipar Sandro Magister
ROMA, le 8 janvier 2008 – Le lundi après l’Epiphanie, dans la Sala Regia du Palais Apostolique du Vatican, Benoît XVI a adressé au corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège son traditionnel discours de vœux pour le nouvel an.Les observateurs trouvent dans les discours comme celui-là une synthèse de la géopolitique internationale de l’Eglise. Et, en effet, le texte que le pape a lu aux diplomates était le résultat du travail consciencieux des services du Vatican qui s’occupent des rapports avec les états et avec les organismes internationaux.A la fin du discours, cependant, on retrouvait, bien reconnaissable, la touche personnelle de Benoî
t XVI. En ces mots:« La diplomatie est, d’une certaine façon, l’art de l’espérance. Elle vit de l’espérance et cherche à en discerner même les signes les plus ténus. La diplomatie doit donner de l’espérance. La célébration de Noël vient chaque année nous rappeler que, quand Dieu s’est fait petit enfant, l’Espérance est venue habiter dans le monde, dans le cœur de la famille humaine ».De l’art de la diplomatie à ce « petit enfant » qu’est Jésus, il y a un saut vertigineux. Pourtant, c’est justement là – selon Benoît XVI – que se situe la mission originelle de l’Eglise, sa vision du monde, sa théologie de l’
histoire.Devant le corps diplomatique, le pape n’a fait étinceler cette vision grandiose que l’espace d’un instant.Vingt-quatre heures auparavant, en revanche, pendant l’homélie de la messe de l’Epiphanie qu’il célébrait en la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI a développé cette vision dans sa totalité. Il l’a fait avec une force synthétique et une imagination fertile peut-être sans égales dans sa précédente pré
dication.Les Mages qui parviennent jusqu’à Jésus en suivant l’étoile – a expliqué le pape – ont fait l’inverse de ce qui s’est produit à Babel. L’Epiphanie est déjà Pentecôte. Elle est la bénédiction de Dieu qui sauve et réconcilie les hommes et les nations. L’enfant de Bethléem marque le début des « derniers temps ». L’Eglise « ne remplit parfaitement sa mission que lorsqu’elle reflète en elle-même la lumière du Christ Seigneur et vient ainsi en aide aux peuples du monde sur la voie de la paix et du vrai progrès. »Le pape a prononcé son homélie en italien et les services du Vatican n’ont fourni aucune traduction dans une autre langue. Il s’agit pourtant d’un texte capital pour comprendre ce pontificat, un texte sans lequel le discours au corps diplomatique du lundi 7 janvier reste incomplet et incompré
hensible.Voici donc l’homélie complète que Benoît XVI a prononcée pendant la messe célébrée à Saint-Pierre le 6 janvier 2008, fête de l’Epiphanie:« Nous avons tous besoin du courage des mages… »
par Benoît XVIChers frères et sœurs, aujourd’hui nous célébrons le Christ, lumière du monde, et sa manifestation aux hommes. Le jour de Noël, le message de la liturgie était le suivant: « Hodie descendit lux magna super terram », aujourd’hui une grande lumière descend sur la terre (Missel Romain). A Bethléem, cette « grande lumière » est apparue à un petit groupe de personnes, un minuscule « reste d’Israël »: la Vierge Marie, Joseph son époux et quelques bergers. Une lumière humble, à l’image du vrai Dieu; une flammèche allumée dans la nuit: un nouveau-né fragile, qui crie dans le silence du monde… Mais cette naissance cachée et ignorée était accompagnée de l’hymne de louanges de l’armée cé
leste, qui chantait la gloire et la paix (cf. Luc 2,13-14).Ainsi, cette lumière, si modeste que fût son apparition sur la terre, se projetait avec puissance dans les cieux: la naissance du Roi des Juifs avait été annoncée par l’apparition d’une étoile, visible de très loin. C’est là le témoignage de « quelques mages », venus à Jérusalem depuis l’Orient peu après la naissance de Jésus, au temps du roi Hérode (cf. Mathieu 2, 1-2).Une fois encore, le ciel et la terre, le cosmos et l’histoire s’appellent et se répondent. Les anciennes prophéties trouvent un écho dans le langage des astres. « De Jacob monte une étoile, d’Israël surgit un sceptre » (Nombres 24,17), avait annoncé le voyant païen Balaam, appelé à maudire le peuple d’Israël et qui au contraire l’avait béni parce que – lui révéla Dieu – « ce peuple est bé
ni » (Nombres 22,12).Chromace d’Aquilée, dans son commentaire de l’Evangile de Matthieu, établit un lien entre Balaam et les Mages. Il écrit: « Le premier prophétisa la venue du Christ; les autres le suivirent avec les yeux de la foi ». Il ajoute une observation importante: « Tous aperçurent l’Etoile, mais tous n’en comprirent pas le sens. De la même manière notre Seigneur et Sauveur est né pour tous, mais tous ne l’ont pas accueilli (ivi, 4,1-2). Ici apparaît le sens, dans une perspective historique, du symbole de la lumière appliqué à la naissance du Christ: ce dernier exprime la bénédiction spéciale de Dieu sur la descendance d’Abraham, destinée à s’étendre à tous les peuples du monde.L’épisode de l’Evangile que nous commémorons au moment de l’Epiphanie – la visite des Mages à l’Enfant Jésus à Bethléem – nous renvoie ainsi aux origines de l’histoire du peuple de Dieu, c’est-à-dire à la vocation d’
Abraham.Nous sommes au chapitre 12 du Livre de la Genèse. Les 11 premiers chapitres sont semblables à de grandes fresques qui répondent à certaines questions fondamentales de l’humanité: quelle est l’origine de l’univers et du genre humain? D’où vient le mal? Pourquoi existe-t-il différentes langues et civilisations?Parmi les récits initiaux de la Bible, apparaît une première « alliance », établie par Dieu avec Noé, après le déluge. Il s’agit d’une alliance universelle, qui concerne l’humanité toute entière: le nouveau pacte avec la famille de Noé
est aussi un pacte avec « toute chair ».Puis, avant la vocation d’Abraham, on trouve une autre grande fresque très importante pour comprendre le sens de l’Epiphanie: celle de la tour de Babel. Le texte sacré affirme qu’à l’origine « la terre entière se servait de la même langue et des mêmes mots » (Genèse 11,1). Par la suite, les hommes dirent: « Allons, bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre » (Genèse 11, 4). La conséquence de ce péché d’orgueil, semblable à celui d’Adam et Eve, a été la confusion des langues et la dispersion de l’humanité sur toute la surface de la terre (cf. Genèse 11, 7-8). Voilà ce que signifie « Babel ». Ce fut une sorte de malédiction, semblable à l’expulsion du paradis terrestre.C’est à ce moment que commence l’histoire de la bénédiction, avec la vocation d’Abraham: c’est le début du grand dessein de Dieu de faire de l’humanité une famille par l’alliance avec un peuple nouveau, choisi par lui pour être une bénédiction au milieu de tous les peuples de la terre (cf. Genè
se 12,1-3).Ce plan divin est encore en cours et il a connu son point culminant dans le mystère du Christ.Depuis lors ont commencé les « derniers temps », en ce sens que le dessein a été entièrement révélé et réalisé dans le Christ, mais qu’il demande à être accueilli par l’histoire de l’homme, qui reste toujours une histoire de fidélité de la part de Dieu et malheureusement aussi d’infidélité de la part de nous les hommes. L’Eglise elle-même, dépositaire de la bénédiction, est sainte et composée de pécheurs, marquée par la tension entre le « déjà » et le « pas encore ». Dans la plénitude des temps, Jésus-Christ est venu accomplir l’alliance: Lui-même, vrai Dieu et vrai homme, est le Sacrement de la fidélité de Dieu à son dessein de salut pour l’humanité toute entiè
re, pour nous tous.L’arrivée des mages venus d’Orient à Bethléem pour adorer le nouveau-né Messie, est le signe de la manifestation du Roi universel aux peuples et à tous les hommes qui cherchent la vérité.C’est le début d’un mouvement opposé à celui de Babel: de la confusion vers la compréhension, de la dispersion à la réconciliation. Nous percevons ainsi un lien entre l’Epiphanie et la Pentecôte: si le Noël du Christ, qui est la Tête, est aussi le Noël de l’Eglise, son corps, nous voyons dans les Mages les peuples qui s’agrègent au reste d’Israël, annonçant ainsi le grand signe de l’« Eglise polyglotte », accompli par l’Esprit Saint cinquante jours après Pâques. L’amour fidèle et tenace de Dieu, qui n’a jamais manqué à son alliance de génération en génération, est le « mystère » dont parle saint Paul dans ses lettres, y compris dans le passage de la Lettre aux Ephésiens proclamé tout à l’heure au cours de la messe. L’Apôtre affirme qu’« il a eu connaissance de ce mystère par révélation » (Ephésiens 3,2) et qu’il est chargé de le faire connaî
tre.Ce « mystère » de la fidélité de Dieu constitue l’espérance de l’histoire. Certes, des poussées de division et d’oppression, qui déchirent l’humanité à cause du péché et du combat des égoïsmes, s’y opposent. Au cours de l’histoire, l’Eglise est au service de ce « mystère » de bénédiction pour l’humanité toute entière. Dans ce mystère de la fidélité de Dieu, l’Eglise ne remplit parfaitement sa mission que lorsqu’elle reflète en elle-même la lumière du Christ Seigneur et vient ainsi en aide aux peuples du monde sur la voie de la paix et du vrai progrès.En effet cette parole que Dieu nous a révélée par la bouche du prophète Isaïe est toujours valable: « Les ténèbres couvrent la terre et un brouillard, les cités, mais sur toi le Seigneur va se lever et sa gloire, sur toi, est en vue » (Isaïe 60,2). Ce que le prophète annonce à Jérusalem s’accomplit dans l’Eglise du Christ: « Les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers la clarté de ton lever » (Isaï
e 60,3).Avec Jésus-Christ, la bénédiction d’Abraham s’est étendue à tous les peuples, à l’Eglise universelle en tant que nouvel Israël qui accueille en son sein l’humanité toute entière.Mais aujourd’hui encore, ce que disait le prophète reste vrai à bien des égards: « un brouillard couvre les cités » et notre histoire. En effet, on ne peut pas dire que la globalisation soit synonyme d’ordre mondial, bien au contraire. Les conflits pour la suprématie économique et l’accaparement des ressources énergétiques ou hydriques et des matières premières rendent difficile le travail de ceux qui, à tous les niveaux, s’
efforcent de construire un monde juste et solidaire.Nous avons besoin d’une plus grande espérance, pour pouvoir préférer le bien de tous au luxe de quelques uns et à la misère du plus grand nombre. « Cette grande espérance ne peut être que Dieu seul… Non pas n’importe quel dieu, mais le Dieu qui possède un visage humain » (« Spe salvi », n° 31): le Dieu qui s’est manifesté dans l’Enfant de Bethléem et dans le Crucifié-Ressuscité.S’il y a une grande espérance, l’on peut persévérer dans la sobriété. Si la vraie espérance fait défaut, on cherche le bonheur dans l’ivresse, dans le superflu, dans les excès, et l’on détruit soi-même et le monde. La modération n’est donc pas seulement une règle ascétique, mais aussi une voie de salut pour l’humanité. Il est désormais évident que ce n’est qu’en adoptant un mode de vie sobre, accompagné par un engagement sérieux pour une distribution équitable des richesses, qu’il sera possible d’instaurer un ordre de dé
veloppement juste et durable.Pour cela, il faut des hommes qui nourrissent une grande espérance et qui possèdent donc beaucoup de courage: le courage des Mages, qui ont entrepris un long voyage en suivant une étoile et qui ont su s’agenouiller devant un Enfant et lui offrir leurs précieux dons. Nous avons tous besoin de ce courage, enraciné dans une solide espérance. Que Marie nous l’obtienne, en nous accompagnant au cours de notre pèlerinage terrestre avec sa protection maternelle. Amen!__________
ils suivent autres références sur le site
Commentaire du site EAQ à l’évangile d’aujourd’hui:
Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI]
Der Gott Jesu Christi (trad. Le Dieu de Jésus Christ, Fayard 1977, p.82)
« Voyant qu’ils se débattaient avec les rames…, il vient à eux vers la fin de la nuit »
Les apôtres traversent le lac. Jésus seul est à terre, tandis qu’ils s’épuisent à ramer sans pouvoir avancer, car le vent est contraire. Jésus prie et dans sa prière il les voit s’efforcer à avancer. Il vient donc à leur rencontre. Il est clair que ce texte est rempli de symboles ecclésiologiques : les apôtres sur la mer et contre le vent, et le Seigneur auprès du Père. Mais ce qui est déterminant c’est que dans sa prière, lorsqu’il est « auprès du Père », il n’est pas absent ; bien au contraire, en priant il les voit. Quand Jésus est auprès du Père, il est présent à l’Eglise. Le problème de l’avènement final du Christ est ici approfondi et transformé de manière trinitaire : Jésus voit l’Eglise dans le Père et, par la puissance du Père et par la force de son dialogue avec lui, il est présent auprès d’elle. C’est justement ce dialogue avec le Père lorsqu’il « est sur la montagne » qui le rend présent, et inversement. L’Eglise est pour ainsi dire objet de l’entretien entre le Père et le Fils, donc elle-même ancrée dans la vie trinitaire.
du site:
http://www.zenit.org/article-16992?l=french
De l’Inde des signes de soutien à un moratoire universel sur l’avortement
Le cardinal archevêque de Bombay appuie la proposition d’un journaliste italien
ROME, Mercredi 9 janvier 2008 (ZENIT.org) – Des voix en faveur d’une proposition de loi moratoire universelle sur l’avortement s’élèvent en l’Inde, un pays où, comme dans d’autres lieux, l’avortement sélectif des filles est largement pratiqué, ainsi qu’en Corée.
Cette idée de moratoire, lancée par le journaliste italien Giuliano Ferrara, est soutenue par le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay, dans un article signé de sa main publié par « AsiaNews.it ».
« C’est de tout cœur que j’accueille et apporte mon soutien à une loi moratoire universelle sur l’avortement », déclare le cardinal en expliquant le bien fondé d’une telle disposition « pour sensibiliser la communauté mondiale à créer et bâtir une culture de la vie ».
« L’avortement, a-t-il dénoncé, est un mal horrible, et est devenu l’une des principales menaces contre la dignité humaine dans la mesure où il constitue une attaque contre la vie même ».
Il s’agit par ailleurs, a-t-il commenté, d’« un crime commis contre les plus faibles et les sans défense, ceux que nous pouvons vraiment définir comme ‘les plus pauvres parmi les pauvres’ ».Le cardinal a ensuite fait l’
éloge de la récente décision prise par les Nations Unies de voter une résolution en faveur d’un moratoire universel sur la peine capitale, rappelant que cette pratique entraîne « le risque de tuer des personnes innocentes et d’ôter toute possibilité de repentir et de changement de vie ».
Quant à l’avortement, il est « la mort de la vraie liberté », écrit-il. Selon lui, soutenir que l’avortement est un droit « signifie attribuer à la liberté humaine une signification perverse et mauvaise : celle d’un pouvoir absolu sur les autres et contre les autres ». « La culture de l’avortement, hélas, est répandue dans le monde entier » , a-t-il constaté.
« En le permettant de manière légale, en ce sens qu’aucune peine n’est prévue contre celui qui le pratique, on laisse penser qu’avoir recours à l’avortement est moralement correct. Mais cela est faux : l’avortement est toujours la suppression d’une vie ».
« Des millions de vies sont supprimées à cause de cette culture de mort ! », s’exclame-t-il.
C’est la raison pour laquelle, poursuit le cardinal, il est nécessaire que « chaque personne commence par s’engager à ne tuer, ou à ne contribuer à tuer, intentionnellement, aucune vie humaine, quand bien même cette vie se révèlerait brisée, difforme, invalide, désespérée ».
« L’avortement est incompatible avec la dignité de la personne humaine, créée à l’image de Dieu. Cette pratique est une violente attaque contre la femme et contre son enfant à naître », a-t-il précisé.
« Tuer un enfant dans le ventre de sa mère c’est tuer une personne », a-t-il conclu.
La Corée soutient également ce moratoire sur l’avortement. Le père Casimiro Song, secrétaire du « Life 31 Movement » a adressé un message en ce sens à AsiaNews, au nom de la Conférence des évêques de Corée.Les catholiques de Cor
ée « accueillent favorablement le moratoire international sur la peine de mort » qui doit toutefois « être immédiatement suivi, comme une conséquence logique, d’un autre moratoire, sur l’avortement. C’est un fait, et non une opinion, que la vie humaine commence au moment même de sa conception : celle-ci doit être défendue dès ce moment », écrit-il.
de mon Bréviaire:
SERMON DE SAINT PROCLUS DE CONSTANTINOPLE POUR LE BAPTÊME DU CHRIST
La sanctification des eaux
Le Christ s’est manifesté au monde, il a restauré ce monde livré au chaos, il lui a rendu sa splendeur. Il a endossé le péché du monde et il a terrassé l’ennemi du monde. Il a sanctifié les sources des eaux et il a illuminé les âmes des hommes. Aux miracles il a joint des miracles plus grands encore.
Aujourd’hui, en effet, la terre et la mer se sont partagé la grâce du Sauveur et le monde entier a été comblé de joie; et la fête d’aujourd’hui montre un surcroît de merveilles par rapport à la fête précédente.
Car dans celle-ci la terre se réjouissait de la naissance du Sauveur, parce qu’elle tenait couché dans la crèche le Seigneur de l’univers; mais aujourd’hui, avec la fête des Théophanies, c’est la mer qui se réjouit hautement ; elle se réjouit de ce que, par l’intermédiaire du Jourdain, elle a reçu la bénédiction qui la sanctifie.
La fête précédente nous montrait un pauvre nourrisson qui manifestait notre pauvreté. La fête d’aujourd’hui nous le fait voir dans sa perfection, elle nous suggère qu’il est l’Être parfait, issu de l’Être parfait. Alors, pour les Mages, le Roi était revêtu de la pourpre de son corps. Aujourd’hui, au Baptême, celui qui est la Source, est enveloppé par l’eau du fleuve.
Allons, regardez ces merveilles incroyables: le Soleil de justice qui se baigne dans le Jourdain, le Feu qui se plonge dans l’eau, Dieu qui est sanctifié par un homme!
Aujourd’hui, toute la création éclate en louanges et s’écrie: Béni soit, au nom du Seigneur, celui qui vient! Béni soit celui qui vient en tout temps, car ce n’est pas aujourd’hui son premier avènement.
Et qui est-il? Dis-le-nous clairement, bienheureux David: Le Seigneur est le Dieu qui nous illumine. Le prophète David n’est pas le seul à nous le dire; l’Apôtre Paul y ajoute son témoignage lorsqu’il proclame: La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Elle nous instruit. Elle ne s’est pas manifestée pour le salut de certains hommes, mais pour le salut de tous. Car c’est à tous, Juifs aussi bien que Grecs, qu’elle accorde le salut par le baptême, qu’elle offre le baptême comme un bienfait universel.
Allons, regardez ce stupéfiant déluge, bien supérieur à celui du temps de Noé. Alors l’eau du déluge fit mourir le genre humain; aujourd’hui, l’eau du baptême, par la puissance de celui qui a été baptisé, ramène les morts à la vie.
Alors une colombe, portant dans son bec un rameau d’olivier, a préfiguré la bonne odeur du Christ. Aujourd’hui le Saint-Esprit, en survenant sous l’apparence d’une colombe, nous montre combien le Seigneur est miséricordieux.