Archive pour décembre, 2007

Entrer dans l’Avent

1 décembre, 2007

du site:

http://www.inxl6.org/article1861.php

Entrer dans l’Avent

Quelle sera notre attitude pendant l’avent, période préparatoire à Noël ? Que signifie d’attendre la venue du Sauveur qui est déjà venu ? Que signifie de préparer la naissance de Jésus qui est déjà né ? Pourquoi disons-nous avec l’Eglise pendant l’Avent : « Maranatha ! Viens Seigneur Jésus ! » ? Une catéchèse de Mgr Rivière.

+ Mgr Benoît Rivière
27/11/2004
La pri

ère de l’Eglise, justement, éclaire notre cœur, et rend visible notre foi. Dans la prière de l’Eucharistie, après la consécration, nous proclamons le mystère de la foi en disant : « Gloire à Toi qui étais mort ! Gloire à Toi qui est vivant ! Notre Sauveur et notre Dieu, viens, Seigneur Jésus ! » Nous exprimons là notre foi en l’avènement du Seigneur Jésus qui a livré sa vie pour nous et qui est toujours vivant. Nous désirons que sa venue, sa manifestation, sa mort et sa résurrection soient de plus en plus réelles en nous-mêmes et dans le cœur de tous nos contemporains. En d’autres termes, nous ne voulons pas seulement redire ce qui s’est passé au sujet de Jésus, mais connaître la réalité de ce que Lui, Jésus, connaît : sa vie avec les hommes et avec Dieu, sa victoire sur le péché et sur la mort. En entrant dans l’Avent, temps de l’avènement du Sauveur, nous attendons et travaillons pour que s’accomplissent en nous la naissance et le déploiement de la vie même de Dieu.

Attendre l’avènement du Seigneur Jésus, c’est nous prêter, à l’exemple de Marie, à l’action de Dieu en nous. C’est ne pas rêver d’être dans des conditions autres pour laisser toute la place à Dieu. C’est nous tenir prêt à la visite continuelle, discrète et si réelle, de l’Esprit-Saint. Car Il vient, de même qu’Il est venu en Marie, dans notre humanité actuelle.

Il vient faire toute chose nouvelle. Il ouvre l’horizon des hommes à Dieu. Il ne clôt jamais la vie, mais il en est au contraire le donateur infini. L’expérience spirituelle de l’Avent, c’est l’espérance. C’est l’appui sur Jésus seul et l’expérience qu’en Lui est la source de vie ; c’est l’aventure du grand large et non plus les mesquineries de sous-sol. Aussi laisserons-nous éclater l’action de grâce du Magnificat : « le Puissant fait pour moi de grandes choses ! Saint est son Nom ! » Car en vérité Dieu fait toute chose nouvelle, et « il apporte toute nouveauté, comme le disait si bien saint Irénée, en s’apportant lui-même ». Le recevrons-nous de plus en plus profondément ?

Les premiers chrétiens, et toute l’Eglise à leur suite, ont toujours rapproché la méditation du mystère de l’Incarnation avec celle du mystère de l’Eucharistie. De même qu’Il a plu à Dieu de prendre chair dans le sein de la Vierge Marie pour notre salut, de même Il lui plait de nous faire recevoir le vrai corps et le vrai sang du Sauveur chaque fois que nous communions. Chaque fois nous sommes transformés et divinisés en Celui-là même qui s’est abaissé jusqu’à mourir pour nous. Nous devenons davantage unis au Fils unique de Dieu, mieux même, il s’unit à nous pour nous faire devenir semblable à Lui. C’est pourquoi nous puisons dans l’Eucharistie à la fois le pain pour la route, l’aliment de l’espérance et déjà aussi ce à quoi conduit l’espérance, c’est-à-dire l’union avec Dieu. « Un émerveillement qui ne cesse d’envahir mon esprit », dit le pape Jean-Paul II.

Qu’il en soit de même pour chaque croyant, et que la joie eucharistique irradie le monde !Mgr Benoît Rivière est évêque auxiliaire de Marseille

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI: CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES DU PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT 2005/2006 (année B)

1 décembre, 2007

 du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2005/documents/hf_ben-xvi_hom_20051126_vespri-avvento_fr.html

CHAPELLE PAPALE
CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES DU PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVIBasilique Vaticane
Samedi 26 novembre 2005

Chers frères et soeurs!

Avec la célébration des Premières Vêpres du Premier dimanche de l’Avent nous commençons une nouvelle Année liturgique. En chantant ensemble les Psaumes, nous avons élevé nos coeurs à Dieu, en prenant l’attitude spirituelle qui caractérise ce temps de grâce: la « veillée dans la prière » et l’ »exultation dans la louange » (cf. Missel Romain, Préface de l’Avent II/A). Imitant le modèle de la Très Sainte Vierge Marie, qui nous enseigne à vivre dans une écoute religieuse de la parole de Dieu, nous nous arrêtons sur la brève Lecture biblique qui vient d’être proclamée. Il s’agit de deux versets contenus dans la partie conclusive de la Première Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens (1 Th 5, 23-24). Le premier exprime le voeu de l’Apôtre à la communauté; le deuxième offre, pour ainsi dire, la garantie de son accomplissement. Le souhait est que chacun soit sanctifié par Dieu et demeure irréprochable dans toute sa personne – « esprit, âme et corps » – pour la venue finale du Seigneur Jésus; la garantie que cela puisse se produire est offerte par la fidélité à Dieu lui-même, qui ne manquera pas de mener à bien l’oeuvre commencée chez les croyants.

Cette Première Lettre aux Thessaloniciens est la première de toutes les Lettres de saint Paul, probablement écrite en l’an 51. Dans cette première Lettre on sent, encore davantage que dans les autres, le coeur de l’Apôtre qui bat, son amour paternel, nous pouvons même dire maternel, pour cette nouvelle communauté. Et l’on sent aussi sa préoccupation pleine d’inquiétude pour que ne s’éteigne pas la foi de cette nouvelle Eglise, encerclée par un contexte culturel qui, sous de nombreux points de vue, est contraire à la foi. Ainsi, Paul conclut sa Lettre par un souhait, nous pourrions même dire par une prière. Le contenu de la prière que nous avons entendue est qu’ils soient saints et irréprochables au moment de la venue du Seigneur. La parole centrale de cette prière est « venue ». Nous devons nous demander: que signifie venue du Seigneur? En grec c’est la « parousie », en latin l’« adventus »: « avent », « venue ». Qu’est cette venue? Nous concerne-t-elle ou non?

Pour comprendre la signification de cette parole et donc de la prière de l’Apôtre pour cette communauté et pour les communautés de tous les temps – également pour nous – nous devons nous tourner vers la personne grâce à laquelle s’est réalisée de manière unique, singulière, la venue du Seigneur: la Vierge Marie. Marie appartenait à cette partie du peuple d’Israël qui, à l’époque de Jésus, attendait de tout son coeur la venue du Sauveur. Et à partir des paroles, des gestes rapportés par l’Evangile nous pouvons voir comment Elle vivait réellement plongée dans les paroles des Prophètes, elle était tout entière en attente de la venue du Seigneur. Toutefois, Elle ne pouvait pas imaginer comment cette venue se serait réalisée. Peut-être attendait-elle une venue dans la gloire. C’est pourquoi fut d’autant plus surprenant pour elle le moment où l’Archange Gabriel entra dans sa maison et lui dit que le Seigneur, le Sauveur, voulait prendre chair en Elle, d’elle, voulait réaliser sa venue à travers Elle. Nous pouvons imaginer l’émotion de la Vierge. Marie, avec un grand acte de foi, d’obéissance, dit oui: « Me voici, je suis la servante du Seigneur ». Ainsi, Elle est devenue « demeure » du Seigneur, véritable « temple » dans le monde et « porte » à travers laquelle le Seigneur est entré sur la terre.

Nous avons dit que cette venue est singulière: « la » venue du Seigneur. Toutefois il n’y a pas que la dernière venue à la fin des temps: dans un certain sens, le Seigneur désire toujours venir à travers nous. Et il frappe à la porte de notre coeur: es-tu disposé à me donner ta chair, ton temps, ta vie? Telle est la voix du Seigneur, qui veut entrer également dans notre époque, il veut entrer dans l’histoire humaine à travers nous. Il cherche également une demeure vivante, notre vie personnelle. Voilà la venue du Seigneur. C’est ce que nous voulons à nouveau apprendre pendant le temps de l’Avent: que le Seigneur peut venir également à travers nous.

Nous pouvons donc dire que cette prière, ce souhait exprimé par l’Apôtre contient une vérité fondamentale, qu’il cherche à inculquer aux fidèles de la communauté qu’il a fondée et que nous pouvons résumer ainsi: Dieu nous appelle à la communion avec lui, qui se réalisera pleinement au retour du Christ, et Il s’engage lui-même à faire en sorte que nous arrivions préparés à cette rencontre finale et décisive. L’avenir est, pour ainsi dire, contenu dans le présent, ou mieux, dans la présence de Dieu lui-même, de son amour indéfectible, qui ne nous laisse pas seuls, qui ne nous abandonne pas même un seul instant, comme un père et une mère n’arrêtent jamais de suivre leurs enfants sur le chemin de leur croissance. Face au Christ qui vient, l’homme se sent interpellé dans tout son être, que l’Apôtre résume par les termes « esprit, âme et corps », indiquant ainsi toute la personne humaine, comme une unité articulée possédant une dimension somatique, psychique et spirituelle. La sanctification est un don de Dieu et une initiative venant de lui, mais l’être humain est appelé à y répondre de tout son être, sans que rien de lui ne soit exclu.

C’est précisément l’Esprit Saint, qui dans le sein de la Vierge a formé Jésus, Homme parfait, qui mène à bien dans la personne humaine l’admirable projet de Dieu, transformant tout d’abord le coeur et, à partir de ce centre, tout le reste. Il arrive ainsi que dans chaque personne se résume toute l’oeuvre de la création et de la rédemption, que Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, accomplit du début jusqu’à la fin de l’univers et de l’histoire. Et de même que dans l’histoire de l’humanité se trouve au centre le premier Avent du Christ et, à la fin, son retour glorieux, de même chaque existence personnelle est appelée à se mesurer à lui – de façon mystérieuse et multiforme – au cours du pèlerinage terrestre, pour être trouvée « en lui » au moment de son retour.

Que la Très Sainte Vierge Marie, Vierge fidèle, nous guide pour faire de ce temps de l’Avent et de toute la nouvelle Année liturgique un chemin de sanctification authentique, à la louange et à la gloire de Dieu Père, Fils et Esprit Saint.

bonne nuit

1 décembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. columbine-1

Columbine

http://www.shortcourses.com/naturelog/2004_05_01_month

« Restez éveillés et priez en tout temps »

1 décembre, 2007

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon 86 sur le Cantique des Cantiques (trad. Béguin, Seuil 1953, p. 876 rev.)

« Restez éveillés et priez en tout temps »

Celui qui veut prier en paix ne tiendra pas seulement compte du lieu, mais du temps. Le moment du repos est le plus favorable et lorsque le sommeil de la nuit établit partout un silence profond, la prière se fait plus libre et plus pure. « Lève-toi la nuit, au commencement des vigiles, et épanche ton coeur comme de l’eau devant le Seigneur ton Dieu » (Lm 2,19). Avec quelle sûreté la prière monte dans la nuit, quand Dieu seul en est témoin, avec l’ange qui la reçoit pour aller la présenter à l’autel céleste ! Elle est agréable et lumineuse, teinte de pudeur. Elle est calme, paisible, lorsqu’aucun bruit, aucun cri ne viennent l’interrompre. Elle est pure et sincère, quand la poussière des soucis terrestres ne peut pas la salir. Il n’y a pas de spectateur qui puisse l’exposer à la tentation par ses éloges ou ses flatteries.

C’est pourquoi l’Épouse [du Cantique des Cantiques] agit avec autant de sagesse que de pudeur lorsqu’elle choisit la solitude nocturne de sa chambre pour prier, c’est-à-dire pour chercher le Verbe, car c’est tout un. Tu pries mal si en priant tu cherches autre chose que le Verbe, la Parole de Dieu, ou si tu ne demandes pas l’objet de ta prière par rapport au Verbe. Car tout est en lui : les remèdes à tes blessures, les secours dont tu as besoin, l’amendement de tes défauts, la source de tes progrès, bref tout ce qu’un homme peut et doit souhaiter. Il n’y a aucune raison de demander au Verbe autre chose que lui-même, puisqu’il est toutes choses. Si, comme il est nécessaire, nous paraissons demander certains biens concrets, et si, comme nous le devons, nous les souhaitons par rapport au Verbe, c’est moins ces choses elles-mêmes que nous demandons, que celui qui est la cause de notre prière.

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