Archive pour décembre, 2007
SAINTE LUCIE, VIERGE *
13 décembre, 2007du site:
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/voragine/tome01/007.htm
SAINTE LUCIE, VIERGE *
Lucie vient de Lux, lumière. La lumière en effet est belle à voir, parce que, selon saint Ambroise, la lumière est naturellement gracieuse à la vue. Elle se répand ;sans se salir, quelque souillés que soient les lieux où elle se projette. Ses rayons suivent une ligne sans la moindre courbe, et elle traverse une étendue immense sans mettre aucune lenteur. Par où l’on voit que la bienheureuse vierge Lucie brille de l’éclat de la virginité, sans la plus petite souillure, elle répand la charité sans aucun mélange d’amour impur: elle va droit à Dieu sans le moindre détour; elle n’apporte aucune négligence à suivre dans toute son étendue la voie qui lui est tracée par l’opération divine. Lucie peut encore signifier Chemin de Lumière, Lucis, via.
Lucie, vierge de Syracuse, noble d’origine; entendant parler, par toute la Sicile, de la célébrité de sainte Agathe, alla à son tombeau avec sa mère Euthicie qui, depuis quatre ans, souffrait, sans espoir de guérison, d’une perte de sang. Or, à la messe, on lisait l’évangile où l’on raconte que N.-S. guérit une femme affligée de la même maladie. Lucie dit alors à sa mère : « Si vous croyez ce qu’on lit, croyez que Agathe jouit toujours de la présence de celui pour lequel elle a souffert. Si donc vous touchez son tombeau avec foi, aussitôt vous serez radicalement guérie. » Quand toute l’assistance se fut retirée, la mère et la fille restèrent en prières auprès du tombeau; le sommeil alors s’empara de Lucie, et elle vit Agathe entourée d’anges,
* Bréviaire, Actes de la sainte.
ornée de pierres précieuses ; debout devant elle et lui disant : « Ma soeur Lucie, vierge toute dévouée à Dieu, que demandez-vous de moi que Vous né puissiez vous-même obtenir à l’instant pour votre mère ? Car elle vient d’être guérie par votre foi. » Et Lucie qui s’éveilla dit : «Mère, vous êtes guérie. Or, je vous conjure, au nom de celle qui vient d’obtenir votre guérison par ses prières, de ne pas me chercher d’époux; mais tout ce que vous deviez me donner en dot, distribuez-le aux pauvres. » « Ferme-moi les yeux auparavant, répondit la mère, et alors tu disposeras de ton bien comme tu voudras. » Lucie lui dit : « En mourant, si vous donnez quelque chose c’est parce que tous ne pouvez l’emporter avec vous,: donnez-le-moi tandis que vous êtes en vie, et vous en serez récompensée. » Après leur retour on faisait journellement des biens une part qu’on distribuait aux pauvres. Le bruit du partage de ce patrimoine vint aux oreilles du fiancé, et il en demanda le motif à la nourrice. Elle eut la précaution de lui répondre que sa fiancée avait trouvé une propriété de plus grand rapport, qu’elle voulait acheter à son nom ; c’était le motif pour lequel on la voyait se défaire de son bien. L’insensé, croyant qu’il s’agissait d’un commerce tout humain, se mit à faire hausser lui-même la vente. Or, quand tout fut vendu et donné aux pauvres, le fiancé traduisit Lucie devant le consul Pascasius : il l’accusa d’être chrétienne et de violer les édits des Césars. Pascasius l’invita à sacrifier aux idoles, mais elle répondit : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est de visiter les pauvres, de subvenir à leurs besoins, et parce que je n’ai plus rien à (50) offrir, je me donne moi-même pour lui être offerte. » Pascasius dit: « Tu pourrais bien dire cela à quelque chrétien insensé, comme toi, mais à moi qui fais exécuter les décrets des princes, c’est bien inutile de poursuivre. » « Toi, reprit Lucie, tu exécutes les lois de tes princes, et moi j’exécute la loi de mon Dieu. Tu crains les princes, et moi je crains Dieu. Tu ne voudrais pas les offenser et moi je me garde d’offenser Dieu. Tu désires leur plaire et moi je souhaite ardemment de plaire à J.-C. Fais donc ce que tu juges te devoir être utile, et moi je ferai ce que je saurai m’ètre profitable. » Pascasius lui dit : « Tu as dépensé ton patrimoine avec des débauchés, aussi tu parles comme une courtisane. » « J’ai placé, reprit Lucie, mon patrimoine en lieu sùr, et je suis loin de connaître ceux qui débauchent l’esprit et le corps. » Pascasius lui demanda: « Quels sont-ils ces corrupteurs? » Lucie reprit : « Ceux qui corrompent l’esprit, c’est vous qui conseillez aux âmes d’abandonner le créateur. Ceux qui corrompent le corps, ce sont ceux qui préfèrent les jouissances corporelles aux délices éternelles. » « Tu cesseras de parler, reprit Pascasius, lorsqu’on commencera à te fouetter. » «Les paroles de Dieu, dit Lucie, n’auront jamais de fin. » « Tu es donc Dieu », repartit Pascasius. « Je suis, répondit Lucie, la servante du Dieu qui a. dit : « Alors que vous serez en présence des rois et des présidents, ne vous inquiétez pas de ce que vous aurez à dire, ce ne sera pas vous qui parlez, mais l’Esprit parlera en vous. » Pascasius reprit: « Alors tu as l’esprit saint en toi ? » « Ceux qui vivent dans la chasteté, dit Lucie, ceux-là sont les (51) temples du Saint-Esprit. » Alors, dit Pascasius je vais te faire conduire dans un lieu de prostitution, pour que tu y subisses le viol, et que tu perdes l’esprit saint. » « Le corps, dit Lucie, n’est corrompu qu’autant que le coeur y consent, car si tu me fais violer malgré moi, je gagnerai la couronne de la chasteté. Mais jamais tu ne sauras forcer ma volonté à y donner cousentement. Voici mon corps, il est disposé à toutes sortes de supplices. Pourquoi hésites-tu? Commence, fils du diable, assouvis sur moi ta rage de me tourmenter. »
Alors Pascasius fit venir des débauchés, en leur disant : « Invitez tout le peuple, et qu’elle subisse tant d’outrages qu’on vienne dire qu’elle en est morte. Or, quand on voulut la traîner, le Saint-Esprit la rendit immobile et si lourde qu’on ne put lui faire exécuter aucun mouvement. Pascasius fit venir mille hommes et lui fit lier les pieds et les mains; mais ils ne surent la mouvoir en aucune façon. Aux mille hommes, il ajouta mille paires de bœufs, et cependant la vierge du Seigneur demeura immobile. Il appela des magiciens, afin que, par leurs enchantements, ils la fissent remuer, mais ce fut chose impossible. Alors Pascasius dit « Quels sont ces maléfices ? une jeune fille ne saurait être remuée par mille hommes? » Lucie lui dit : « Ce ne sont pas maléfices; mais bénéfices de J.-C. Et quand vous en ajouteriez encore dix mille, vous ne m’enverriez pas moins immobile: » Pascasius pensant, selon quelques rêveurs, qu’une lotion d’urine la délivrerait dit maléfice, il l’en fit inonder; mais, comme auparavant, on ne pouvait venir à bout de la mouvoir, il en (52) fut outré ; alors il fit allumer autour d’elle un grand feu. et jeter sur son corps de l’huile bouillante mêlée de poix et de résine.
Après ce supplice, Lucie s’écria : « J’ai obtenu quelque répit dans mes souffrances, afin d’enlever à ceux qui: croient la crainte des tourments, et à ceux qui ne croient pas, le temps de m’insulter. » Les amis de Pascasius, le voyant fort irrité, enfoncèrent une épée dans la gorge de Lucie, qui, néanmoins, ne perdit point la parole : « Je vous annonce, dit-elle, que la paix est rendue à l’Eglise, car Maximien vient de mourir aujourd’hui, et Dioclétien est chassé de son royaume : et de même que ma soeur Agathe a été établie la protectrice de la ville de Catane, de même j’ai été établie la gardienne de Syracuse. »
Comme la vierge parlait ainsi, voici venir les ministres romains qui saisissent Pascasius, le chargent de chaînes et le mènent à César. César avait en effet appris qu’il avait pillé toute la province. Arrivé à Rome, il comparait devant le Sénat, est convaincu, et condamné à la peine capitale.
Quant à la vierge Lucie, elle ne fut pas enlevée du lieu où elle avait souffert, elle rendit l’esprit seulement quand les prêtres furent venus lui apporter le corps du Seigneur. Et tous les assistants répondirent : Amen.
Elle fut ensevelie dans cet endroit là même où on bâtit une église. Or, elle souffrit au- temps de Constantin et de Maxime, vers l’an de N.-S. 310.
Audience générale : saint Paulin de Nole
13 décembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16846?l=french
Audience générale : saint Paulin de Nole
Texte intégral
ROME, Mercredi 12 décembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, ce mercredi, dans la salle Paul VI du Vatican.
Chers frères et sœurs,
Le Père de l’Eglise sur lequel nous portons aujourd’hui notre attention est saint Paulin de Nole. Contemporain de saint Augustin, auquel il fut lié par une vive amitié, Paulin exerça son ministère en Campanie, à Nole, où il fut moine, puis prêtre et évêque. Il était cependant originaire d’Aquitaine, dans le sud de la France et précisément de Bordeaux, où il était né dans une famille de haut rang. Il y reçut une bonne formation littéraire, ayant pour maître le poète Ausone. Il s’éloigna une première fois de son pays natal pour suivre une carrière politique précoce, qui le vit accéder, encore à un jeune âge, à la charge de gouverneur de la Campanie. Dans cette carrière publique, il fit admirer ses dons de sagesse et de douceur. Ce fut au cours de cette période que la grâce fit germer dans son cœur la semence de la conversion. L’impulsion vint de la foi simple et intense avec laquelle le peuple honorait la tombe d’un saint, le martyr Félix, dans le Sanctuaire de l’actuel Cimitile. En tant que responsable du bien public, Paulin s’intéressa à ce Sanctuaire et fit construire un hospice pour les pauvres et une route, pour rendre l’accès plus aisé aux nombreux pèlerins.
En œuvrant pour construire la cité terrestre, il découvrait la route vers la cité céleste. La rencontre avec le Christ fut le point d’arrivée d’un chemin difficile, semé d’épreuves. Des circonstances douloureuses, à commencer par la disparition des faveurs de l’autorité politique, lui firent toucher du doigt l’aspect éphémère des choses. Après avoir découvert la foi, il écrira : « L’homme sans le Christ n’est que poussière et ombre » (Chant X, 289). Souhaitant faire la lumière sur le sens de l’existence, il se rendit à Milan pour se mettre à l’école d’Ambroise. Il compléta ensuite sa formation chrétienne dans son pays natal, où il reçut le baptême des mains de l’évêque Delphin de Bordeaux. Sur son parcours de foi se trouve également le mariage. Il épousa en effet Teresia, une pieuse noble dame de Barcelone, dont il eut un fils. Il aurait continué à vivre en bon laïc chrétien, si la mort de son enfant après quelques jours ne fut arrivée pour l’ébranler, lui montrant que le dessein de Dieu pour sa vie était un autre. Il se sentit en effet appelé à se donner au Christ dans une vie ascétique rigoureuse.En plein accord avec son
épouse Teresia, il vendit ses biens au profit des pauvres et, avec elle, quitta l’Aquitaine pour Nole, où les deux époux établirent leur demeure à côté de la Basilique du protecteur saint Félix, vivant désormais dans une chasteté fraternelle, selon une forme de vie que d’autres personnes adoptèrent. Le rythme communautaire était typiquement monastique, mais Paulin, qui avait été ordonné prêtre à Barcelone, commença également à s’engager dans le ministère sacerdotal en faveur des pèlerins. Cela lui valut la sympathie et la confiance de la communauté chrétienne, qui, à la mort de l’évêque, vers 409, voulut le choisir comme successeur sur la chaire de Nole. Son action pastorale s’intensifia, se caractérisant par une attention particulière à l’égard des pauvres. Il laissa l’image d’un authentique pasteur de la charité, comme le décrivit saint Grégoire le Grand dans le chapitre III de ses Dialogues, où Paulin est décrit alors qu’il accomplit le geste héroïque de s’offrir comme prisonnier à la place du fils d’une veuve. L’épisode est historiquement controversé, mais il nous reste la figure d’un évêque au grand cœur, qui sut rester proche de son peuple face aux tristes événements des invasions barbares.
La conversion de Paulin impressionna ses contemporains. Son maître Ausone, un poète païen, se sentit « trahi », et lui adressa des paroles amères, lui reprochant d’une part le « mépris », jugé insensé, des biens matériels et, de l’autre, l’abandon de la vocation de lettré. Paulin répliqua que son don aux pauvres ne signifiait pas le mépris des choses terrestres, mais plutôt leur valorisation pour l’objectif plus élevé de la charité. Quant aux engagements littéraires, ce dont Paulin avait pris congé n’était pas le talent poétique, qu’il aurait continué à cultiver, mais les thèmes poétiques inspirés de la mythologie et des idéaux païens. Une nouvelle esthétique gouvernait désormais sa sensibilité : il s’agissait de la beauté du Dieu incarné, crucifié et ressuscité, dont il se faisait maintenant le chantre. En réalité, il n’avait pas abandonné la poésie, mais il puisait désormais son inspiration dans l’Evangile, comme il le dit dans ce vers : « Pour moi l’unique art est la foi, et le Christ est ma poésie » (At nobis ars una fides, et musica Christus : Chant XX, 32).Ses chants sont des textes de foi et d’amour, dans lesquels l’histoire quotidienne des petits et des grands
événements est comprise comme l’histoire du salut, comme l’histoire de Dieu parmi nous. Un grand nombre de ces compositions, intitulées « Chants de Noël », sont liées à la fête du martyr Félix, qu’il avait élu comme Patron céleste. En rappelant saint Félix, il entendait glorifier le Christ lui-même, ayant la ferme conviction que l’intercession du saint lui avait obtenu la grâce de la conversion : « Dans ta lumière, joyeux, j’ai aimé le Christ » (Chant XXI, 373). Il voulut exprimer ce même concept en agrandissant les dimensions du sanctuaire avec une nouvelle Basilique, qu’il fit décorer de manière à ce que les peintures, expliquées par des légendes appropriées, puissent constituer une catéchèse visible pour les pèlerins. Il expliquait ainsi son projet d’un Chant consacré à un autre grand catéchète, saint Nicetas de Remesiana, alors qu’il l’accompagnait pendant la visite dans ses Basiliques : « Je désire à présent que tu contemples les peintures qui se déroulent en une longue série sur les murs des portiques peints… Il nous a semblé utile de représenter grâce à la peinture des thèmes sacrés dans toute la maison de Félix, dans l’espérance que, à la vue de ces images, la figure peinte suscite l’intérêt des esprits émerveillés des paysans » (Chant XXVII, vv. 511.580-583). Aujourd’hui encore, on peut admirer les restes de ces réalisations, qui placent à juste titre le saint de Nole parmi les figures de référence de l’archéologie chrétienne.
Dans la retraite ascétique de Cimitile, la vie s’écoulait dans la pauvreté, dans la prière, entièrement plongée dans la lectio divina. L’Ecriture lue, méditée, assimilée, était la lumière sous le rayon de laquelle le saint de Nole examinait son âme, dans une tension vers la perfection. A ceux qui l’admiraient d’avoir pris la décision d’abandonner les biens matériels, il rappelait que ce geste était bien loin de représenter la pleine conversion : « L’abandon ou la vente des biens temporels possédés dans ce monde ne constitue pas l’accomplissement, mais seulement le début de la course dans le stade ; ce n’est pas, pour ainsi dire, le but, mais seulement le départ. En effet, l’athlète ne gagne pas lorsqu’il se déshabille, car il dépose ses vêtements précisément pour commencer à lutter ; alors qu’il est digne d’être couronné comme vainqueur uniquement après avoir combattu comme il se doit » (cf. Ep. XXIV, 7 à Sulpice Sévère).A c
ôté de l’ascèse et de la parole de Dieu, la charité : dans la communauté monastique les pauvres étaient chez eux. Paulin ne se limitait pas à leur faire l’aumône : il les accueillait comme s’ils étaient le Christ lui-même. Il leur avait réservé une partie du monastère et, en agissant ainsi, il ne lui semblait pas tant donner que recevoir, dans un échange de don entre l’accueil offert et la gratitude orante des assistés. Il appelait les pauvres ses « patrons » (cf. Ep. XIII, 11 a Pammachius) et, observant qu’ils étaient logés à l’étage inférieur, il aimait dire que leur prière servait de fondement à sa maison (cf. Chant XXI, 393-394).
Saint Paulin n’écrivit pas de traités de théologie, mais ses chants et sa correspondance intense sont riches d’une théologie vécue, imprégnée par la Parole de Dieu, constamment étudiée comme une lumière pour la vie. Le sens de l’Eglise comme mystère d’unité apparaît en particulier. Il vivait surtout la communion à travers une intense pratique de l’amitié spirituelle. Paulin fut un véritable maître à cet égard, faisant de sa vie un carrefour d’esprits élus : de Martin de Tours à Jérôme, d’Ambroise à Augustin, de Delphin de Bordeaux à Nicetas de Remesiana, de Victrix de Rouen à Rufin d’Aquilée, de Pammachius à Sulpice-Sévère, et à tant d’autres encore, plus ou moins célèbres. C’est dans ce climat que naissent les pages intenses écrites à Augustin. Au delà du contenu de chaque lettre, on est impressionné par la chaleur avec laquelle le saint de Nole célèbre l’amitié elle-même, en tant que manifestation de l’unique Corps du Christ animé par l’Esprit Saint. En voici un passage significatif, au début de la correspondance entre les deux amis : « Il ne faut pas s’émerveiller si, bien qu’étant loin, nous sommes présents l’un à l’autre et sans nous être connus nous nous connaissons, car nous sommes les membres d’un seul corps, nous avons un unique chef, nous sommes inondés par une unique grâce, nous vivons d’un seul pain, nous marchons sur une unique voie, nous habitons la même maison » (Ep. 6, 2). Comme on peut le voir, une très belle description de ce que signifie être chrétiens, être Corps du Christ, vivre dans la communion de l’Eglise. La théologie de notre époque a précisément trouvé dans le concept de communion, la clef pour aborder le mystère de l’Eglise. Le témoignage de saint Paulin de Nole nous aide à percevoir l’Eglise, telle que nous la présente le Concile Vatican II, comme un sacrement de la communion intime avec Dieu et ainsi de l’unité de nous tous et enfin de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1). Dans cette perspective, je vous souhaite à tous un bon temps d’Avent.
Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape :
Chers Frères et Sœurs,
Un Père de l’Église retient ce matin toute notre attention, saint Paulin de Nole. Originaire de Bordeaux, il faisait partie d’une des plus riches familles. Après de brillantes études, il devint Gouverneur en Campanie. Voyant la foule se presser sur la tombe du martyr saint Félix, il se convertit. Il tomba en disgrâce auprès des responsables politiques, mais sa foi lui fit dire que « l’homme sans le Christ n’est que poussière et ombre » (Chant X, 289). Il se mit à l’école de saint Ambroise, puis compléta sa formation théologique à Bordeaux auprès de l’Évêque saint Delphin, de qui il reçut le Baptême. Il épousa une noble de Barcelone, Teresia, avec laquelle il eut un fils, qui mourut quelques jours après sa naissance. C’est alors qu’il se sentit appelé à suivre totalement le Christ dans une vie ascétique rigoureuse. Avec son épouse, il se retira à Nole, où ils vécurent en frère et sœur. Paulin fut ordonné prêtre à Barcelone. Vers 409, à la mort de l’Évêque de Nole, il fut choisi pour lui succéder. Il déploya son action pastorale notamment envers les pauvres. Il laisse l’image d’un authentique pasteur de la charité, donnant tous ses biens. De ses relations avec son précepteur Ausone, il garda le goût pour la poésie et les lettres. Mais c’est de l’Écriture qu’il tira son inspiration et la lumière pour son existence. La lectio divina le conduisait sur la voie de la perfection. Ses écrits sont des chants de foi et d’amour, et il en ressort aussi le sens de l’Église comme mystère d’unité, poussant les fidèles à l’amitié et à la communion spirituelle, sous la conduite de l’Esprit Saint. Le témoignage de Paulin de Nole nous aide aussi à comprendre ce que présente le Concile parlant de l’Église comme communion intime avec Dieu et de l’unité du genre humain.
Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins francophones. Que l’exemple de saint Paulin de Nole vous aide à grandir dans la foi et l’amour de Dieu en ce temps de l’Avent. Avec ma Bénédiction apostolique.
Traduction réalisée par Zenit
Benoît XVI par Natalia Tsarkova, portraitiste de trois papes
13 décembre, 2007quand je trouve une photo de la peinture je la mets sur le Blog, du site:
http://www.zenit.org/article-16851?l=french
Benoît XVI par Natalia Tsarkova, portraitiste de trois papes
Le tableau remis au pape après l’audience générale
ROME, Mercredi 12 décembre 2007 (ZENIT.org) – Le portrait de Benoît XVI en trône, par Natalia Tsarkova, portraitiste de trois papes, a été remis au pape Ratzinger par l’artiste russe à l’issue de l’audience générale, en la salle Paul VI du Vatican.
L’œuvre est de dimensions importantes (180 cm x 120 cm). Benoît XVI est représenté de trois-quart, tourné vers sa droite, et siègeant sur le trône qui fut celui de Léon XIII.Le pape est rev
êtu d’une chape de cérémonie rouge, symbole de foi et d’amour, la primauté du Successeur de Pierre étant fondée avant tout sur la Charité, selon la question posée par le Christ à Pierre, dans le dialogue rapporté par saint Jean : « Pierre m’aimes-tu plus ? » (Jean 21, 15), et le ministère de Pierre étant « d’affermir ses frères dans la foi » (Luc 22, 32) . Il porte la mitre dorée, symbole du Royaume de Dieu.
La chaire de Léon XIII est décorée d’angelots, symboles de la présence de l’Esprit Saint qui inspire le Successeur de Pierre : sa pensée semble recueillie dans le volume qu’il tient entre ses mains.L’ouverture
à la Ville et au monde est symbolisée par le fond représentant la Place Saint-Pierre.
Pour l’artiste, le regard « tendre et lumineux du pontife » veut traduire la manière dont le pape guide l’Eglise catholique moderne par son enseignement limpide : le pape « grand théologien », mais aussi le pape de « l’amitié avec Dieu ».L’
œuvre a été commandée à Natalia Tasrkova par l’association « Patrons of Arts in the Vatican Museums ».
Portraitiste de l’aristocratie romaine et des cardinaux, mais aussi de différentes personnalités internationales, Natalia Tasrkova a déjà réalisé les portraits de Jean-Paul Ier – un portrait visible dans les Musées du Vatican – et de Jean-Paul II : 5 portraits, qui se trouvent au Vatican, à Washington, en l’église romaine de S. Maria del Popolo, et les deux derniers, signés par le pape polonais, à Détroit.Avec Jean-Paul II, l’artiste
échangeait « quelques mots en russe », et il reste « particulièrement cher à son cœur », comme elle l’a déclaré aujourd’hui aux media italiens.
L’artiste n’est pas cependant qu’une potraitiste. Elle a signé différentes toiles inspirées par des thèmes évangéliques comme « La Dernière Cène » et par les écrits de Jean-Paul II, comme « La Vierge de l’espérance », inspirée par les « Mystères lumineux » du Rosaire.
Anita S. Bourdin
bonne nuit
13 décembre, 2007Roma « Madonnelle » (petit image de Marie en route)
dans: Piazza Navona
La vraie violence qui s’empare du Royaume des cieux
13 décembre, 2007Origène (vers 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur Josué, n° 5 (trad. SC 71, p. 166)
La vraie violence qui s’empare du Royaume des cieux
Josué a traversé le Jourdain pour attaquer la ville de Jéricho. Mais Saint Paul enseigne : « Nous ne luttons pas contre des hommes, mais contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous » (Ep 6,12). Les choses qui ont été écrites sont des images et des symboles. Car Paul dit ailleurs : « Ces évènements servaient d’exemple ; ils ont été écrits pour notre instruction, à nous qui voyons arriver la fin des temps » (1Co 10,11). Si donc ces choses ont été écrites pour notre instruction, eh bien ! pourquoi tardes-tu ? Comme Josué, partons pour la guerre, prenons d’assaut la plus vaste cité de ce monde, c’est-à-dire la méchanceté, et détruisons les murailles orgueilleuses du péché.
Regarderais-tu alentour quel chemin il faut prendre, quel champ de bataille il faut choisir ? Tu vas trouver, sans doute, mes paroles étonnantes, elles sont pourtant vraies : limite tes recherches à toi seul. En toi est le combat que tu vas livrer, à l’intérieur de toi l’édifice du mal et du péché qu’il faut abattre ; ton ennemi sort du fond de ton coeur. Ce n’est pas moi qui le dis, mais le Christ ; écoute-le : « C’est du coeur que viennent les pensées mauvaises, meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, diffamations » (Mt 15,19). Réalises-tu la puissance de cette armée ennemie qui s’avance contre toi du fond de ton coeur ? Voilà nos vrais ennemis.
Notre Dame de Guadalupe (12 décembre)
12 décembre, 2007Poème du Rav. Yehoshua Ra’hamim Dufour : Père lumière
12 décembre, 2007du site:
http://www.modia.org/poeme/tresor/perelumiere.html
Extrait du recueil de Poèmes
Trésor du sanctuaire
par le Pr Rav Yehoshua Ra’hamim Dufour
Père lumière
Ô mon père,
Ô ma lumière
peut dire tout Israël,
tu étais présence du Ciel,
conseil fraternel
et justice paternelle,
Rabbénou Chalom ben Ra’hel.
Même les fleurs merveilles
qui ne font jamais la guerre
et comme lui seulement aiment,
se sont inclinées et ont pleuré
quand tu as rejoint la terre.
Même quand nous pleurons,
jamais nous n’oublions
chacune de tes bénédictions
et le sourire de conviction
que bientôt nous allions
recevoir tout le bon.
En ton aura de lumière
et ton immense affection sereine
où tu nous accueillais chacun de même,
il était clair que Là-haut dans le Ciel
l’Etre saint, éblouissant, éternel
est pour chacun son père.
Il était pureté céleste
et humain plus qu’humain
en chaque geste,
géant et modeste.
Il dominait en savant les plus grands
et près de sa douceur chacun perdait sa superbe.
Chaque mot était vrai, pesé, sincère.
Il nous a montré le bonheur d’être.
Il était en ses fibres Jérusalem.
Gloire, bénédiction et santé ferme
à celle qui lui a donné de si belles ailes.
Et gloire et merci à la couronne diverse
des soeurs et des frères
qui l’ont partagé avec tout Israël.
Une telle source,
jamais plus ne s’arrête,
comme la rosée elle sera discrète,
en chaque jour elle restera douce caresse,
présence et science pour tout Israël,
Torah de bonté certaine.
aujourd’hui: Notre-Dame de Guadalupe
12 décembre, 2007du site:
http://www.spiritualite2000.com/An2004/Aventure/nov_04.htm
Notre-Dame de Guadalupe
Le livre des Merveilles
Quelle agitation dans les couloirs! Intrigué par tout ce bruit, Juan de Zumarraga, l’évêque de Mexico sort de son bureau. Le 9 décembre 1531, dans les couloirs de la résidence épiscopale, le désordre bat son plein. Un Indien d’une cinquantaine d’années, de condition très modeste, demande à rencontrer l’évêque. Le personnel hésite à mettre à la porte. Tout le monde regarde cet étrange visiteur avec des yeux ronds. L’homme parle si vivement, dans sa langue maternelle, le nahuatl, que l’évêque accepte de le recevoir. Pourquoi donc cet Indien lui demande-t-il un entretien avec autant d’insistance ? On recherche un interprète. Le visiteur attend dans l’anti- chambre. Intimidé, il pénètre enfin dans le bureau de l’ecclésiastique.
- Pourquoi désirez-vous me rencontrer si expressément ? lui demande l’évêque sur un ton paternel.
- Je m’appelle Juan Diego et je suis chrétien, répond-il dans un souffle.
Le modeste paysan raconte calmement et très précisément ce qui lui est arrivé, le jour même, alors qu’il se rendait au couvent franciscain le plus proche pour entendre la messe.
- Je marchais au pied de la petite colline de Tepeyac. Et puis, tout à coup, j’ai entendu un drôle de bruit. Il venait d’en haut… C’était comme un chant d’oiseau très mélodieux. Je me suis arrêté de marcher. J’ai fermé les yeux. J’entendais une voix m’appeler tout doucement : « Juantzin, Juan Diegotz…. » C’est comme ça qu’on m’appelait quand jetais petit. J’étais tellement surpris que j’ai grimpé à toute vitesse sur la colline. Quand je suis arrivé en haut, je n’en croyais pas mes yeux. Je n’avais jamais vu ça de ma vie. Une jeune dame, toute brillante de lumière était là, juste devant moi. Elle portait une longue robe, éclatante comme le soleil. La lumière était si grande que les pierres et les rochers de la colline étincelaient, comme des pierres précieuses. Des arcs-en-ciel inondaient le ciel et la terre de couleurs vives. Je n’osais plus bouger. Mais la jeune dame m’a vite rassuré. Elle me parlait avec beaucoup de douceur. Elle disait «Sache et tiens pour certain, mon fils, le plus petit, que je suis la parfaite et toujours Vierge Marie, Mère du Vrai Dieu, de Celui par qui tout vit, le créateur des hommes, le maître du voisinage immédiat et le Seigneur du Ciel et de la Terre. » Puis elle m’a demandé ceci : « Je désire très ardemment, et c’est ma volonté, qu’en cet endroit on me construise mon petit teocali, ma Maison de Dieu. »
L’évêque touché par ce récit reste prudent. Il remercie l’Indien de sa confiance et lui demande de rentrer chez lui : il réfléchira tranquillement à toute cette affaire. Juan Diego ne semble pas surpris par la réaction de l’ecclésiastique. Résigné, il quitte tranquillement la résidence épiscopale
Le lendemain matin le dimanche 10 décembre 1531, on prévient l’évêque que l’Indien est revenu et demande à le voir. Juan de Zumarraga fait prévenir immédiatement l’interprète et reçoit Juan Diego. Celui-ci explique qu’il est retourné sur la colline la veille, après avoir quitté la résidence épiscopale. La jeune femme l’attendait.
- Je lui ai dit qu’elle ferait mieux de demander à une autre personne d’aller voir l’évêque, un riche ou une personne très influente, continue l’Indien. Moi, je ne suis qu’un paysan, le plus pauvre de mon village ! Personne n’a jamais fait attention à moi. Je vois bien que vous ne croyez rien de tout ce que je suis en en train de vous raconter… Mais vous ne savez pas ce qu’elle m’a répondu, avec un merveilleux sourire ? Elle m’a dit : « C’est à toi, le plus petit de mes fils, de me servir et de transmettre ma demande. »
Juan Diego se tait. Il attend la réponse de l’évêque. Celui-ci le questionne longuement sur cette jeune dame, sur ses gestes, ses paroles. Il écoute avec attention l’Indien qui répond calmement à chaque question. Juan de Zumarraga est convaincu que Juan Diego est parfaitement sain d’esprit. Ses propos sont cohérents. Bien qu’il soit très intimidé, son attitude est sereine. Ce qu’il raconte ne comporte rien qui ne soit pas conforme à la doctrine chrétienne. Se pourrait-il alors que ce petit paysan ait vraiment vu la Mère de Dieu ? A-t-il pu être manipulé ? Par mesure de prudence, l’évêque demande à Juan Diego un signe qui prouverait la véracité de ses propos.
L’indien repart donc, sans manifester la moindre impatience. Comment un évêque pourrait-il le croire, lui, Juan Diego, le dernier de son village ?
Persévérant, l’Indien retourne chaque jour sur la colline. Il scrute les branchages. Il épie chaque bruit, chaque murmure du vent dans les feuilles. Il a mal aux yeux à force de regarder le soleil. Pendant deux jours, la jeune femme ne vient pas. Le mardi, le 12 décembre 1531, elle lui apparaît pour la dernière fois. Juan Diego lui explique que l’évêque attend un signe pour le croire et construire l’église. La Vierge demande alors de monter au plus haut de la colline et d’y cueillir des fleurs. C’est l’hiver. Juan Diego s’attend à trouver des chardons et tout au plus quelques résineux au milieu des rochers. Mais il obéit et escalade la colline. Quelle n’est pas sa surprise en arrivant au sommet : une myriade de fleurs, toutes plus belles les unes que les autres recouvrent, comme un tapis, le sol gelé de la colline. Aussitôt, il en cueille une brassée et la serre sur son cœur, dans son manteau. Pour la troisième fois, Juan Diego demande à rencontrer l’évêque de Mexico. Plus personne ne le fait attendre.
Quand il entre dans le bureau de Juan de Zumarraga, il se contente d’ouvrir son manteau pour lui montrer les fleurs. « Des fleurs en plein hiver, l’évêque n’a jamais vu cela », se dit-il. Le bouquet tombe… Mais l’évêque jette à peine un regard sur les fleurs qui jonchent le sol. Sous ses yeux, une image apparaît comme une peinture sur le tissu blanc du manteau. C’est un dessin d’une extrême finesse. Le visage de la Vierge, car c’est bien celui de la Mère de Dieu, l’évêque en est convaincu, est d’une merveilleuse beauté. Un sourire maternel d’une très grande douceur l’illumine. Elle se tient les mains jointes, la tête légèrement penchée sur la droite, couverte d’un voile constellé d’étoiles d’or qui tombe jusqu’à ses pieds. Soutenue par un ange aux ailes à demi déployées, elle éclipse le soleil au point que ses rayons semblent jaillir de son corps.
Juan de Zumarraga est bouleversé par cette image dont l’origine est à n’en pas douter, miraculeuse. Il demande aussitôt à Juan Diego de le mener sur la colline de Tepeyac. Il est maintenant certain que la Vierge Marie est apparue en ce lieu. Le jour même, il ordonne qu’une chapelle y soit construite pour répondre à la demande de celle qu’il nomme Notre-Dame de Tepeyac.
Mais ce n’est pas ainsi qu’il convient d’appeler celle qui est apparue en ces lieux. Le même jour, la Vierge est aussi apparue à Juan Bernardino, l’oncle de Juan Diego. Atteint d’une grave maladie, il fut aussitôt guéri par celle qui lui demanda qu’on l’honore sous le vocable de Notre-Dame de Guadalupe. À ce moment-là Juan Bernardino ignore qu’en Espagne, dans la région de l’Estremadure, la Vierge est vénérée sous ce nom depuis deux siècles. L’évêque, lui, ne l’ignore pas, et il y voit un signe supplémentaire de la véracité des apparitions.
À partir de ce jour, les Mexicains se convertirent en grand nombre. Et c’est ainsi que Notre-Dame de Guadalupe est honorée depuis cinq siècles par des millions de Mexicains, puis d’Américains, qui viennent se recueillir dans le sanctuaire et lui confier leur prières.
Indulgence plénière à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de Lourdes
12 décembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16838?l=french
Indulgence plénière à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de Lourdes
Texte intégral du décret
ROME, Mardi 11 décembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral du décret publié le 5 décembre dernier annonçant la décision de Benoît XVI de concéder une indulgence plénière à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de Lourdes.
Accueillant les suppliques de nombreux pasteurs et fidèles, le Souverain Pontife Benoît XVI a décidé de concéder une indulgence plénière spéciale à l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de la Bienheureuse Vierge Marie à sainte Bernadette Soubirous dans la Grotte de Massabielle, près de Lourdes. La Pénitencerie apostolique a répondu à la décision du Saint-Père en formulant le Décret suivant:
Pénitencerie apostolique
Décret
À l’occasion du 150e anniversaire des apparitions de la Bienheureuse Vierge Marie dans la Grotte de Massabielle, près de Lourdes, l’Indulgence plénière est quotidiennement accordée aux fidèles qui, du 8 décembre 2007 jusqu’au 8 décembre 2008, avec piété et selon les conditions établies, rendront visite à la Grotte de Massabielle et qui, du 2 au 11 février 2008, rendront visite, dans n’importe quelle église, oratoire, grotte ou lieu digne, à l’image de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes solennellement exposée à la vénération publique.
La toute-puissance et l’infinie bonté de Dieu ont relié, de manière admirable, la tâche providentielle de Marie, Mère de Notre Seigneur Jésus Christ et donc Mère de son Corps mystique qui est l’Église, et l’œuvre salvifique de l’Église elle-même. De cette manière, le bienheureux Guerric, Abbé, associe la protection, que les fidèles attendent avec confiance de Marie notre Mère, et le ministère universel de salut de l’Église catholique: «Cette bienheureuse Mère du Christ, qui se sait mère des chrétiens en raison de ce mystère, se montre aussi leur mère par le soin qu’elle prend d’eux et l’affection qu’elle leur témoigne…. Voyez si de leur côté les fils ne reconnaissent pas leur mère. Poussés par une sorte d’instinct naturel inspiré par la foi, ils recourent spontanément et irrésistiblement à l’invocation de son nom en toutes nécessités et dans tous les dangers, comme des enfants se jettent dans les bras de leur mère» (Disc. 1. en l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie).
C’est ainsi que la Constitution dogmatique «Lumen Gentium» du Concile Vatican II exalte la mission, que nous pouvons appeler conjointe, de la Bienheureuse Vierge Marie et de l’Église catholique: «Marie, en effet, intimement engagée dans l’histoire du salut, unit et reflète en elle-même d’une certaine façon les plus importantes données de la foi, et, quand elle est l’objet de la prédication et de la vénération, elle appelle les croyants à se tourner vers son Fils et son sacrifice, et vers l’amour du Père. L’Église, en cherchant la gloire du Christ, devient plus semblable à son type si éminent en progressant continuellement dans la foi, l’espérance et la charité, en recherchant en tout la volonté divine et en y obéissant» (n. 65).
L’histoire de l’Église et de mémorables témoignages du culte marial manifestent et recommandent souvent aux fidèles avec une claire évidence, pour accroître leur dévotion, cette façon d’agir de la Divine Providence.Or, la prochaine f
ête du cent cinquantième anniversaire du jour où la Très Sainte Vierge Marie — révélant qu’elle était l’Immaculée Conception à la jeune Bernadette Soubirous — voulut que soit érigé et vénéré un sanctuaire, trésor de grâce, au lieu-dit «Massabielle», de la ville de Lourdes, évoque l’innombrable série de prodiges à travers lesquels la vie surnaturelle des âmes et la santé même des corps purent retirer un grand bénéfice de la bonté toute puissante de Dieu; grâce à cette disposition de la Providence divine, par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, se révèle avec évidence que la fin intégrale de l’homme est le bien de toute la personne, ici sur la terre et surtout dans l’éternité du salut.
Dès les origines du sanctuaire de Lourdes, les fidèles comprirent que la Bienheureuse Vierge Marie, par le ministère de l’Église catholique, désire prodiguer en ce lieu, de manière pleine d’amour, ce salut intégral des hommes.En effet, en v
énérant la Bienheureuse Vierge Marie dans le lieu «que ses pieds touchèrent», les fidèles se nourrissent des Sacrements, forment de fermes propos d’avoir à l’avenir une vie chrétienne toujours plus parfaite, perçoivent vivement le sens de l’Église et font l’expérience des fondements très solides de toutes ces choses. Du reste, au fil du temps, la relation entre divers événements merveilleux laisse entrevoir l’action conjointe de la Bienheureuse Vierge Marie et de l’Église. En effet, en l’an 1854, fut défini le dogme de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie; en l’an 1858, la Très Sainte Vierge se montra avec une ineffable douceur maternelle à la pieuse Bernadette Soubirous, en utilisant les mots de la définition dogmatique «Je suis l’Immaculée Conception».
Afin que de cette pieuse mémoire jaillissent des fruits croissants de sainteté renouvelée, le Souverain Pontife Benoît XVI a établi d’accorder largement le don de l’Indulgence plénière, comme c’est expliqué ci-dessous:Tous les fid
èles et chacun d’eux véritablement repentis, purifiés comme il se doit par le sacrement de la Confession, et nourris par la Sainte Communion, élevant enfin de ferventes prières aux intentions du Souverain Pontife, pourront quotidiennement obtenir l’Indulgence plénière, également applicable, sous forme de suffrage, aux âmes des fidèles du Purgatoire:
A. si, du 8 décembre 2007 au 8 décembre inclus de la prochaine année 2008, ils visitent pieusement, de préférence selon l’ordre proposé: 1. le baptistère paroissial utilisé pour le baptême de Bernadette; 2. la maison appelée «cachot» de la famille Soubirous; 3. la Grotte de Massabielle; 4. la chapelle de l’hospice, où Bernadette fit sa Première Communion et si, à chaque fois, ils font halte pendant un laps de temps convenable en se recueillant en de ferventes méditations, concluant par la récitation du Notre Père, la Profession de foi sous une des formes légitimes, et la prière jubilaire ou une autre invocation mariale.B. si, du 2 f
évrier 2008, en la Présentation du Seigneur, jusqu’au 11 février compris, jour de la mémoire liturgique de Notre-Dame de Lourdes et du 150e anniversaire de la première Apparition, ils rendent visite avec dévotion, dans n’importe quelle église, oratoire, grotte, ou lieu digne, à l’image de la Vierge de Lourdes, solennellement exposée à la vénération publique et si, face à cette image, ils participent à un exercice fervent de dévotion mariale, ou tout au moins font halte pendant un laps de temps convenable en se recueillant en de ferventes méditations, concluant par la récitation du Notre Père, de la Profession de foi sous toutes ses formes légitimes et de l’invocation de la Bienheureuse Vierge Marie.
C. Les personnes âgées, les malades et tous ceux qui, pour une raison légitime, ne peuvent pas sortir de chez eux, pourront également obtenir l‘Indulgence plénière, dans leur propre maison ou bien là où l’empêchement les retient, si, ayant le désir de rejeter tout péché et l’intention de remplir, dès que possible, les trois conditions, ils accomplissent avec le désir du cœur, spirituellement, entre le 2 et le 11 février 2008, une visite (aux lieux ci-dessus mentionnés), récitent les prières indiquées ci-dessus et offrent avec confiance à Dieu, par Marie, les maladies et les difficultés de leur vie.Afin que les fid
èles puissent plus facilement recevoir ces faveurs célestes, que les prêtres, approuvés pour l’écoute des confessions par les autorités compétentes, soient prêts à les accueillir avec disponibilité et générosité et guident solennellement la récitation de prières publiques à la Vierge Immaculée Mère de Dieu.
Nonobstant toutes choses contraires.
Rome, du siège de la Pénitencerie apostolique, le 21 novembre 2007, en la Présentation de la Vierge Marie.
James Francis Card. STAFFORD
Grand Pénitencier
S.Exc. Mgr Gianfranco GIROTTI, o.f.m. conv.
Évêque titulaire de Meta, Régent