Archive pour le 27 décembre, 2007
Jésus, là où Tu es né,
27 décembre, 2007du site:
http://www.ayletmarcharbel.org/priere68.htm
Jésus, là où Tu es né,
Jésus, là où Tu es né,
Au milieu de Joseph et de Marie,
Ta crèche n’était pas fermée.
Tout le monde pouvait entrer.
Jésus, quand Tu es né,
Tu as voulu
Que tout le monde puisse venir Te voir
Parce que Tu es venu pour tout le monde.
Avant que Tu naisses, Jésus,
Joseph et Marie n’avaient trouvé
Que des maisons aux portes fermées :
Fermées au secret de Dieu.
Ils ont trouvé ouverte une étable,
Une pauvre étable.
Mon cœur, il peut aussi
Être ouvert ou fermé pour aimer.
Mes mains, elles peuvent aussi
Être ouvertes ou fermées pour donner.
Ma vie, elle peut aussi
Être ouverte ou fermée pour faire vivre.
Aujourd’hui, Jésus,
Tu ne nais plus dans une étable ;
Mais tu veux naître, dire le secret de Dieu,
Dans toutes les maisons, dans tous les cœurs.
Tu veux déposer le baiser de Dieu
Sur tous les visages.
Tu veux des millions de crèches
Pour habiter le monde.
Tu veux des millions de cœurs
Pour donner ta paix sur la terre.
Tu veux des millions de visages
Pour donner la paix de Dieu.
Tu ceux des millions de Noëls
Pour donner ton Noël.
Ouvre les maisons fermées
Par la peur ou par la richesse.
Ouvre les cœurs fermés
Par le chagrin ou par l’égoïsme.
Ouvre les visages fermés
Par la colère ou par le manque d’amour.
Jésus, viens ouvrir nos sourires et nos lèvres,
Viens ouvrir nos maisons et nos cœurs
Pour dire avec Toi :
Gloire à Dieu, notre Père.
(Prières avec les enfants, Radio Notre Dame)
le deux lecture de l’Office des Lectures (Liturgie des Heures) d’aujourd’hui (Saint Jean)
27 décembre, 2007le deux lecture de l’Office des Lectures (Liturgie des Heures) d’aujourd’hui, de mon Breviaire:
Première lettre de saint Jean (1Jn 1, 1-10; 2, 1-3)
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie
- car la vie s’est manifestée, et nous avons vu et nous rendons témoignage et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était tournée vers le Père et s’est manifestée à nous -,
ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Et notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus Christ.
Et nous vous écrivons cela pour que notre joie soit complète.
Et voici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous dévoilons: Dieu est lumière, et de ténèbres, il n’y a pas trace en lui.
Si nous disons: « Nous sommes en communion avec lui », tout en marchant dans les ténèbres, nous mentons et nous ne faisons pas la vérité.
Mais si nous marchons dans la lumière comme lui-même est dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.
Si nous disons: « Nous n’avons pas de péché », nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous.
Si nous confessons nos péchés, fidèle et juste comme il est, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité.
Si nous disons: « Nous ne sommes pas pécheurs », nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous.Mes petits enfants, je vous écris cela pour que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu’un vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père, Jésus Christ, qui est juste;
car il est, lui, victime d’expiation pour nos péchés; et pas seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.
Et à ceci nous savons que nous le connaissons: si nous gardons ses commandements.
COMMENTAIRE DE S. AUGUSTIN SUR LA 1 ère LETTRE DE JEAN
Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, et que nos mains ont touché, c’est le Verbe de la vie
. Y a-t-il quelqu’un qui touche de ses mains le Verbe de la vie, sinon parce que le Verbe s’est fait chair et qu’il a étable sa demeure parmi nous ?
Or, ce Verbe qui s’est fait chair pour être touché de nos mains, il a commencé d’être chair dans le sein de la Vierge Marie. Mais il n’a pas alors commencé d’être le Verbe, car il était depuis le commencement, dit saint Jean. Voyez comme sa Lettre confirme son Évangile, où naguère vous avez entendu lire : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu.
Peut-être que certains entendent le Verbe de la vie
comme une formule quelconque pour désigner le Christ, et non pas précisément le corps du Christ, que les mains ont touché. Mais voyez la suite : Oui, la vie s’est manifestée. Le Christ est donc le Verbe de la vie.Et comment cette vie s’est-elle manifestée ? Car, si elle était dès le commencement, elle ne s’était pas manifestée aux hommes : elle s’était manifestée aux Anges, qui la voyaient et qui s’en nourrissaient comme de leur pain. C’est ce que dit l’Écriture : L’homme a mangé le pain des Anges
.
Donc, la Vie elle-même s’est manifestée dans la chair : elle a été placée, en effet, en état de manifestation pour qu’une réalité visible seulement par le cœur pût être aussi visible aux yeux, afin de guérir les cœurs. C’est par le cœur seul qu’on voit le Verbe, tandis que la chair est vue aussi par les yeux. C’est la chair qui nous permettait de voir le Verbe. Le Verbe s’est fait chair, une chair que nous puissions voir, afin que soit gué
ri en nous ce qui pourrait voir le Verbe. ~Nous portons témoignage
, dit saint Jean : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée en nous, c’est-à-dire qui s’est manifestée parmi nous ; on dirait plus clairement : qui s’est manifestée à nous.
Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons. Que votre charité soit attentive : Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons. Eux, ils ont vu le Seigneur lui-même présent dans la chair, ils ont entendu les paroles tombant de sa bouche et ils nous les ont annoncées. Mais nous, si nous avons entendu, nous n’
avons pas vu.Sommes-nous donc moins favorisés que ceux qui ont vu et entendu ? En ce cas, pourquoi ajoute-t-il : pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous ?
Eux ont vu ; nous, nous n’avons pas vu ; et pourtant nous sommes en communion avec eux, parce que nous avons une foi commune. ~
Et notre communion est avec Dieu le Père et Jésus Christ son Fils. Et c’est nous qui écrivons cela, ajoute saint Jean, pour que vous ayez la plénitude de la joie. Cette plénitude de la joie, il la fait consister précisément dans la communion, dans l’amour, dans l’unité.
par Sandro Magister : Surprise: le pape amène la curie au Brésil
27 décembre, 2007le texte et les références proposées de Magister sur le site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/184121?fr=y
Surprise: le pape amène la curie au Brésil
Dans le discours qu’il a adressé à la curie à l’occasion de la présentation des vœux de Noël, Benoît XVI est revenu sur les objectifs de son voyage dans le plus grand pays d’Amérique Latine: remettre l’Eglise en situation de mission et annoncer Jésus à tous les peuples du monde. Y compris les musulmans
par Sandro Magister
ROMA, le 24 décembre 2007 – Benoît XVI a créé la surprise il y a trois jours: presque tout son discours à la curie pour la présentation des vœux de Noël a été une réflexion sur son voyage au Brésil. En 2005 et 2006, dans ses discours d’avant Noël à la curie, le pape avait développé des thèses qui sont au coeur de son pontificat, à commencer par son interprétation du Concile Vatican II.Cette fois-ci, en revanche, Benoît XVI a centré son discours sur ce qui semble être le moment le moins réussi dans son activité de pape: son voyage au Brésil, du 9 au 14 mai 2007. Ce déplacement, qui a peu marqué l’opinion publique, a suscité différentes critiques au sein de l’Eglise et a marqué le début, à Aparecida, d’une conférence des évêques d’Amérique Latine moins réussie – elle aussi – que d’autres dans le passé
. Mais il suffit de lire ce qu’a dit le pape en s’inspirant de son voyage au Brésil pour comprendre comment, cette fois encore, il est allé au cœur de la raison d’être de l’Eglise.Benoît XVI a examiné deux objections. La première est que le sujet évoqué à Aparecida n’était pas le bon, que l’Eglise s’est cantonnée à des discussions trop spirituelles et intérieures au lieu d’affronter les grands défis de l’histoire en matière de justice, de paix et de liberté
. Le pape a répliqué que seule la rencontre avec Jésus et avec son Evangile insuffle aux hommes « ces forces du bien sans lesquelles tous nos programmes d’ordre social ne deviennent pas des réalités – face à la surpuissante pression d’autres intérêts, contraires à la paix et à la justice – mais restent des théories abstraites ».Puis il a formulé la seconde objection de la maniè
re suivante: « Aujourd’hui, a-t-on encore le droit d’’évangeliser’? Les différentes religions et conceptions du monde ne devraient-elles pas plutôt cohabiter pacifiquement et chercher à faire ensemble – chacune à sa manière – ce qui est le mieux pour l’humanité ».Oui, a répondu Benoît XVI, c’est une bonne chose qu’une action commune des différentes religions « pour la défense du respect effectif de la dignité de chaque être humain afin de construire une société plus juste et solidaire ». Et de citer à ce propos la lettre des 138 leaders religieux musulmans et la réponse qu’il leur a adressé
e. Mais cela n’interdit pas, bien au contraire, que Jésus soit être annoncé à tous les peuples: »Celui qui a découvert une grande vérité, trouvé une grande joie, doit la transmettre, il ne peut absolument pas la garder pour lui. […] En Jésus Christ une grande lumière – ‘la’ grande Lumière – a surgi pour nous: nous ne pouvons pas la mettre sous le boisseau, mais nous devons l’élever sur son support, pour qu’
elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison ». Deux jours plus tard, lors de l’Angélus du dimanche 23 décembre, Benoît XVI a de nouveau insisté sur cet engagement missionnaire, en citant la « Note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation » diffusée le 14 décembre dernier par la congrégation pour la doctrine de la foi: »Le document se propose, en effet, de rappeler à tous les chrétiens – dans une situation où, bien souvent, la raison d’être de l’évangélisation elle-même n’est plus certaine même pour de nombreux fidèles – que l’accueil de la Bonne Nouvelle dans la foi encourage d’elle-même à transmettre le salut reçu en don. [...] Il n’y a rien de plus beau, de plus urgent et de plus important que de redonner gratuitement aux hommes autant que nous avons reçu gratuitement de Dieu! Rien ne peut nous dispenser ou nous décharger de ce devoir précieux et fascinant. La joie de Noël, dont nous avons déjà un avant-goût, nous pousse à annoncer à tous la présence de Dieu parmi nous, tout en nous comblant d’espé
rance « . Voilà l’ossature de son discours à la curie. Mais le plus intéressant est de suivre l’argumentation.Voici un large extrait du discours de Benoît XVI, lu au matin du 21 décembre 2007, dans la Salle Clé
mentine du palais apostolique: Tous disciples de Jésus. Et missionnairespar Benoît XVI
[...] Une autre année va s’achever. Comme premier évènement marquant de cette période, qui s’est écoulée si vite, je voudrais mentionner le voyage au Brésil. Son but était la rencontre avec la Ve Conférence générale de l’épiscopat d’Amérique Latine et des Caraïbes et par conséquent, de manière plus générale, une rencontre avec l’Eglise du vaste continent latino-américain.Avant de m’arrêter sur la Conférence d’Aparecida, je voudrais parler de quelques moments-clé
s du voyage. Plus que tout autre chose, je me souviens de la soirée solennelle passée avec les jeunes dans le stade de São Paulo: en dépit des températures rigoureuses, nous nous y sommes retrouvés tous unis par une grande joie intérieure, par une expérience vivante de communion et par la volonté nette d’être, dans l’Esprit de Jésus-Christ, les serviteurs de la réconciliation, les amis des pauvres et de ceux qui souffrent et les messagers de ce bien dont nous avons rencontré la splendeur dans l’Evangile. Il existe des manifestations de masse qui n’ont pour effet que l’affirmation de soi. On s’y laisse transporter par l’ivresse du rythme et des sons et l’on finit par ne tirer de joie que de soi-même. A São Paulo, en revanche, nous avons justement ouvert notre âme. La profonde communion qui s’est instaurée spontanément entre nous ce soir-là, quand nous étions unis les uns avec les autres, nous a amenés à exister les uns pour les autres. Elle n’a pas été une fuite devant la vie quotidienne, mais elle est devenue la force d’accepter la vie d’une nouvelle manière. [...]Autre moment inoubliable, le jour où [...] j’ai pu canoniser Frei Galvão, un fils du Brésil, en le proclamant saint pour l’Eglise universelle. [...] Il nous a été dit, à propos du retour définitif du Christ, lors de la parousie, qu’il ne viendrait pas tout seul, mais avec tous ses saints. Ainsi, chaque saint qui entre dans l’histoire constitue déjà une petite portion du retour du Christ, une nouvelle entrée du Christ dans le temps, qui nous en montre l’image d’une nouvelle manière et nous rend sûrs de sa présence. Jésus-Christ n’appartient pas au passé et il n’est pas confiné dans un futur lointain, dont nous n’avons même pas le courage de demander l’arrivée. Le Christ arrive avec une grande procession de saints. Avec ses saints il est déjà constamment en route vers nous, vers notre aujourd’
hui. Je me souviens très clairement le jour passé à la Fazenda da Esperança, où des personnes tombées dans l’esclavage de la drogue, retrouvent la liberté et l’espoir. En arrivant là-bas, j’ai avant tout ressenti d’une nouvelle manière la vertu curative de la création de Dieu. Des montagnes verdoyantes entourent la vaste vallée. Elles attirent le regard vers le haut et, en même temps, donnent une sensation de protection. Du tabernacle de la petite église des Carmélites, jaillit une source d’eau claire. Elle rappelle la prophétie d’Ezéchiel sur l’eau qui, jaillissant du Temple, nettoie la terre salée et fait pousser des arbres qui donnent la vie. Nous devons défendre la création non seulement en vue de nos besoins, mais aussi pour elle-même – comme message du Créateur, comme don de beauté, qui est promesse et espérance. Oui, l’homme a besoin de la transcendance. Seul Dieu suffit, a dit Thérèse d’Avila. S’Il vient à manquer, alors l’homme doit chercher à dépasser tout seul les limites du monde, à ouvrir devant lui l’espace infini pour lequel il a été créé. Alors, la drogue devient pour lui presque une nécessité. Mais, bien vite, il découvre que c’est un infini illusoire – une farce, pourrait-on dire, que le diable fait à l’homme. Là-bas, à la Fazenda da Esperança, les limites du monde sont vraiment dépassées. On ouvre son regard vers Dieu, vers l’amplitude de notre vie. C’est ainsi qu’advient la guérison. [...]Je voudrais ensuite rappeler la rencontre avec les évêques brésiliens dans la cathédrale de São Paulo. La musique solennelle qui nous a accompagnés reste inoubliable. Le fait qu’elle ait été exécutée par un chœur et un orchestre de jeunes pauvres de la ville l’a rendu particulièrement belle. Ces personnes nous ont ainsi offert l’expérience de la beauté qui fait partie de ces dons grâce auxquels les limites du quotidien du monde sont dépassées et nous pouvons percevoir des réalités plus grandes qui nous rendent sûrs de la beauté
de Dieu. [...] Et enfin Aparecida. [...] C’est une bonne chose que nous nous soyons réunis en ce lieu et que nous y ayons élaboré le document sur le sujet “Discipulos e misioneros de Jesucristo, para que en Él tengan la vida”. Bien sûr, on pourrait tout de suite demander: Etait-ce vraiment un sujet adapté au moment de l’histoire que nous vivons? N’était-ce pas un virage excessif vers l’intériorité, à un moment où les grands défis de l’histoire, les questions urgentes concernant la justice, la paix et la liberté exigent l’implication totale de tous les hommes de bonne volonté, en particulier des chrétiens et de l’Eglise? N’aurait-on pas dû plutôt aborder ces problèmes, au lieu de se retirer dans le monde intérieur de la foi?Renvoyons pour l’instant cette objection à plus tard. Avant d’y répondre, en effet, il est nécessaire de bien comprendre le sujet lui-même dans son sens véritable. Après quoi la réponse à l’
objection vient toute seule. L’expression-clé du sujet est: trouver la vie – la vraie vie. Le sujet suppose par là que cet objectif, qui fait peut-être l’unanimité, est atteint dans l’état de disciple de Jésus Christ comme dans l’engagement pour sa parole et sa présence. Les chrétiens d’Amérique Latine, et avec eux ceux du monde entier, sont donc avant tout invités à redevenir principalement “disciples de Jésus Christ“ – ce que, au fond, nous sommes déjà en vertu du Baptême, sans que cela nous fasse oublier que nous devons le devenir à nouveau tout au long de l’appropriation vivante du don de ce Sacrement.Être disciples du christ, qu’est-ce que cela veut dire? Et bien, cela signifie d’abord: parvenir à le connaître. Comment faire? C’est une invitation à l’écouter comme Il nous parle dans les textes des Ecritures Saintes, comme il s’adresse à nous et vient à notre rencontre dans la prière commune de l’Eglise, dans les Sacrements et dans le té
moignage des saints. On ne peut jamais connaître le Christ seulement en théorie. Avec beaucoup de doctrine, on peut tout savoir des Ecritures Saintes, sans jamais L’avoir rencontré. Le connaître pleinement implique de marcher avec Lui, d’entrer dans ses sentiments, comme le dit la Lettre aux Philippiens (2,5). Saint Paul décrit brièvement ces sentiments de la manière suivante: avoir le même amour, former avec lui une seule âme (sýmpsychoi), être d’accord, ne rien faire par rivalité et vanité, en ne se souciant pas uniquement de ses propres intérêts, mais aussi de ceux des autres (2, 2-4).La catéchèse ne peut en aucun cas être seulement un enseignement intellectuel, elle doit toujours devenir également une pratique de la communion de vie avec le Christ, un exercice d’humilité, de justice et d’amour. C’est seulement de cette manière que nous marchons avec Jésus Christ sur sa route et que nous ouvrons les yeux de notre cœur. C’est seulement comme cela que nous apprenons à
comprendre les Ecritures et que nous Le rencontrons. La rencontre avec Jésus Christ demande de l’écoute, elle demande la réponse dans la prière et dans la pratique de ce qu’Il nous dit. En apprenant à connaître le Christ, nous apprenons à connaître Dieu. Et c’est seulement à partir de Dieu que nous comprenons l’homme et le monde, un monde qui, autrement, reste une question sans sens.Devenir les disciples du Christ est donc un cheminement d’éducation vers notre véritable être, vers la bonne façon d’ê
tre des hommes. Dans l’Ancien Testament, le comportement de fond de l’homme qui vit la parole de Dieu était résumé par le terme zadic – le juste: celui qui vit selon la parole de Dieu devient un juste; il pratique et vit la justice.Dans le christianisme, on utilisait ensuite un autre mot pour définir le comportement des disciples de Jésus-Christ: le fidèle. La foi comprend tout. Désormais, ce mot indique à la fois l’existence avec le Christ et avec sa justice. Nous recevons dans la foi la justice de Dieu, nous la vivons en nous-mê
mes et nous la transmettons. Le document d’Aparecida concrétise tout cela en parlant de la bonne nouvelle sur la dignité de l’homme, sur la vie, sur la famille, sur la science et la technologie, sur le travail des hommes, sur la destination universelle des biens de la terre et sur l’écologie. Des dimensions autour desquelles s’articule notre justice, dans lesquelles est vécue la foi et sont données les réponses aux défis de notre temps.Le disciple de Jésus Christ doit aussi être “missionnaire”, messager de l’Evangile, nous dit le document. Là encore, une objection: aujourd’hui, a-t-on encore le droit d’’évangeliser’? Les différentes religions et conceptions du monde ne devraient-elles pas plutôt cohabiter pacifiquement et chercher à faire ensemble – chacune à sa manière – ce qui est le mieux pour l’humanité
? Et bien, il est indiscutable que nous devons tous cohabiter et coopérer dans la tolérance et le respect réciproques. L’Eglise catholique s’engage à cet égard avec beaucoup d’énergie. Avec les deux rencontres d’Assise, elle a aussi donné des indications évidentes en ce sens. Des indications que nous avons réitérées cette année à l’occasion de la rencontre à Naples.A ce sujet je suis heureux d’évoquer ici la lettre que m’ont aimablement envoyée 138 leaders religieux musulmans, le 13 octobre dernier, pour témoigner de leur engagement commun dans la promotion de la paix dans le monde. J’ai répondu avec joie en exprimant mon adhésion forte à ces nobles intentions et en soulignant en même temps l’urgence d’un engagement concerté pour la sauvegarde des valeurs du respect réciproque, du dialogue et de la collaboration. La reconnaissance partagée de l’existence d’un Dieu unique, Créateur prévoyant et Juge universel du comportement de chacun constitue la condition d’une action commune pour la défense du respect effectif de la dignité de chaque être humain, afin de construire une société
plus juste et solidaire. Mais peut-être cette volonté de dialogue et de collaboration signifie-t-elle, parallèlement, que nous ne pouvons plus transmettre le message de Jésus-Christ, que nous ne pouvons plus proposer aux hommes et au monde cet appel et l’espérance qui en découle? Celui qui a découvert une grande vérité, trouvé une grande joie, doit la transmettre, il ne peut pas absolument pas la garder pour lui. Des dons aussi grands ne sont jamais destinés à une seule personne.En Jésus Christ une grande lumière – ‘la’ grande Lumière – a surgi pour nous: nous ne pouvons pas la mettre sous le boisseau, mais nous devons l’élever sur son support, pour qu’
elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison (cf. Matthieu 5, 15). Saint Paul a inlassablement cheminé, apportant partout l’Evangile. Il se sentait véritablement soumis à une sorte d’“obligation” d’annoncer il Vangelo (cf. 1 Corinthiens 9, 16) – non pas tellement en raison d’une préoccupation pour le salut de chaque non-baptisé qui n’avait pas encore été touché par l’Evangile, mais parce qu’il était conscient du fait que l’histoire dans son ensemble ne pouvait parvenir à son achèvement avant que la totalité (plérôme) des peuples ait été touchée par l’Evangile (cf. Romains 11,25).Pour parvenir à son achèvement, l’histoire a besoin de l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous les peuples, à tous les hommes (cf. Marc 13,10). Et de fait, s’il est important que des forces de réconciliation, des forces de paix, des forces d’amour et de justice convergent dans l’humanité, il est tout aussi important que, dans le “bilan” de l’humanité, face aux sentiments et aux manifestations de violence et d’injustice qui la menacent, des forces opposées soient suscitées et renforcé
es! C’est justement ce qui se produit dans la mission chrétienne. Par le biais de la rencontre avec Jésus-Christ et ses saints, par le biais de la rencontre avec Dieu, le bilan de l’humanité est amélioré par ces forces du bien sans lesquelles tous nos programmes d’ordre social ne deviennent pas des réalités – face à la surpuissante pression d’autres intérêts, contraires à la paix et à la justice – mais restent des théories abstraites.Nous revenons ainsi aux questions posées au départ: A Aparecida, était-il bon de donner, dans la recherche de vie pour le monde, la priorité à l’état de disciple de Jésus-Christ et à l’évangélisation? Peut-être était-ce un repli inopportun vers l’intériorité? Non! C’est une bonne décision qui a été prise à Aparecida, car c’est précisément au travers de la nouvelle rencontre avec Jésus-Christ et son Evangile – et seulement ainsi – que sont suscitées les forces qui nous rendent capables de donner la bonne réponse aux défis de notre temps. [...]
bonne nuit
27 décembre, 2007L’enseignement de l’apôtre saint Jean
27 décembre, 2007Pape Benoît XVI
Audience générale du 9/8/06 (trad. DC n° 2365, p. 821 © Libreria Editrice Vaticana)
L’enseignement de l’apôtre saint Jean
S’il est une caractéristique qui ressort des écrits de saint Jean, c’est l’amour… Certes, Jean n’est pas l’unique auteur des origines chrétiennes à parler de l’amour. Étant donné que cela est constitutif et essentiel au christianisme, tous les auteurs du Nouveau Testament en parlent, bien qu’avec des accentuations diverses. Si nous prenons maintenant le temps de réfléchir sur ce thème dans saint Jean, c’est parce qu’il nous en a tracé avec insistance et d’une manière incisive les lignes principales. Nous nous en remettons donc à ses paroles.
Une chose est certaine: il n’a pas fait un traité abstrait, philosophique ou même théologique, sur ce qu’est l’amour. Non, Jean n’est pas un théoricien. En effet, le véritable amour, par sa nature, n’est jamais purement spéculatif, mais il est en référence directe, concrète et vérifiable, à des personnes réelles. Eh bien, Jean, en tant qu’apôtre et ami de Jésus, nous fait voir quelles sont les composantes ou mieux les phases de l’amour chrétien.
La première composante concerne la source même de l’amour, que l’apôtre Jean situe en Dieu, en arrivant à affirmer que « Dieu est amour » (1Jn 4,16). Jean est l’unique auteur du Nouveau Testament à nous donner comme une sorte de définition de Dieu. Il dit par exemple que « Dieu est Esprit » (Jn 4,24) ou que « Dieu est lumière » (1Jn 1,15). Ici, par une intuition fulgurante, il proclame que « Dieu est amour ». Remarquons-le bien : il n’est pas affirmé simplement que « Dieu aime » et encore moins que « l’amour est Dieu ». En d’autres mots, Jean ne se limite pas à décrire l’agir divin, mais il remonte jusqu’à ses racines. De plus, il ne veut pas attribuer une qualité divine à un amour générique et peut-être impersonnel. Il ne remonte pas de l’amour à Dieu, mais il se tourne directement vers Dieu pour définir sa nature par la dimension infinie de l’amour. Par là, Jean veut dire que le constitutif essentiel de Dieu est l’amour et donc toute l’activité de Dieu naît de l’amour et est marquée par l’amour. Tout ce que Dieu fait, il le fait par amour et avec amour, même si nous ne pouvons pas comprendre tout de suite que c’est de l’amour, le véritable amour.