Archive pour le 21 décembre, 2007

Marie baise l’enfant Jesus

21 décembre, 2007

Marie baise l'enfant Jesus dans images sacrée baby-jesus-pictures

http://www.babypicturesphotos.com/cutebabypictures/baby-jesus-pictures/

Le Christ est-il beau ?

21 décembre, 2007

cette réflexion de Von Balthasar est beaucoup voisine à la pensée du Pape qui, dans son livre de lorsque il était Cardinal, écrit même sur le psaume  44, du site:

http://www.assomption.org/Ressources/ItinerairesAugustiniens/IA31/Balthasar.htm

Le Christ est-il beau ?

La beauté éternelle de Dieu devient homme, elle entre dans le monde déchu, aliéné, du temps et de l’espace ; elle apparaît dans l’humilité et l’obscurité. Le Christ est-il beau ? La catégorie du beau est-elle tout simplement applicable à cette épiphanie de la beauté éternelle ? D’après les Pères de l’Eglise, deux textes de l’Ecriture paraissent se contredire : la parole du psaume 44 qui salue le Christ comme le plus beau des enfants des hommes (44, 3), et la parole d’Isaïe qui lui refuse toute beauté et toute apparence (Is 53, 2). Se fondant sur la première, Chrysostome et Jérôme soutiennent la beauté même physique du Christ, tandis que Justin, Clément d’Alexandrie, Tertullien et Ambroise lui refusent cette beauté. D’après Origène, le Christ était sans beauté pour les non-purifiés, les « charnels », mais aux yeux des purifiés et des « spirituels », il pouvait apparaître (du moins quand il le voulait, comme sur le Thabor) dans sa beauté éternelle.

Augustin exprime cette idée typiquement origénienne dans sa propre manière de parler : on doit aimer le Christ et posséder des yeux purs pour voir sa beauté spirituelle intérieure, car pour les éloignés, a fortiori pour les persécuteurs, il est voilé jusqu’à apparaître haïssable. Et s’il a voilé sa beauté, ce fut non seulement pour devenir en tout semblable à nous, haïssables, mais aussi pour rendre beaux par son amour ceux qui étaient haïssables. Par cette déclaration, Augustin s’éloigne de sa première affirmation d’après laquelle on ne peut aimer que ce qui est beau. L’affirmation platonicienne dont la hardiesse culmine en ce que l’amant, l’ eros du beau, ne doit lui-même être beau, est dépassée par l’affirmation chrétienne que l’amour pour le beau produit le beau dans le Christ d’une manière créatrice : comment ne le ferait-il pas, puisque l’amour du Christ est l’apparition de l’Amour divin créateur de tout ? Dans le commentaire de la première épître de saint Jean, cela est largement développé. Hans Urs von Balthasar, La gloire et la croix

Interview de Nicolas Sarkozy donnée conjointement à Radio Vatican (RV), à

21 décembre, 2007

 du site: 

http://www.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=175307

Retranscription de l’interview de Nicolas Sarkozy

Interview de Nicolas Sarkozy donnée conjointement à Radio Vatican (RV), à l’Osservatore Romano (OR) et au CTV.

NS : Nicolas Sarkozy / RF : Romilda Ferrauto (RV) / JMC : Jean-Michel Coulet (OR)
___________________________

RF :
Monsieur le Président, bonjour.

NS
Bonjour

RF
Et merci d’accorder cet entretien aux médias du Vatican, réunis pour la première fois : le CTV, l’Osservatore Romano et R.V.

NS
C’est un honneur que vous me faites en m’invitant.

RF
Merci M. le président.
Vous avez été reçu par Benoît XVI ce matin. Il y a une semaine le porte-parole de l’Elysée, en annonçant cette visite, avait affirmé qu’elle était extrêmement importante. Alors nous aimerions avoir votre sentiment sur cette visite et si possible, sans indiscrétion, quelques détails sur la teneur de votre entretien.

NS :
Elle est importante parce que le Pape est un chef d’État, le Pape est un chef religieux et je me sens catholique de tradition et de cœur. C’est une autorité mondiale, spirituelle, et pour moi c’était une rencontre différente des rencontres avec d’autres chefs d’État. Il y a une dimension spirituelle, il incarne un message de paix, d’espoir et de réconciliation qui est utile dans le monde d’aujourd’hui qui est tout entier tourné vers la division, les affrontements, les incompréhensions. Et puis l’entretien que j’ai eu avec le Pape était extrêmement chaleureux. C’est un homme de grande culture, un homme intelligent, c’est un homme qui aime écouter, qui a une grande expérience, à qui on peut parler franchement et nous avons eu cette conversation.

RF :
Est-ce que vous pourriez nous donner quelques précisions sur l’échange que vous avez eu avec lui ?

NS
Nous avons parlé en détail de la situation au Liban, je lui ai dit combien j’étais attaché à la notion de diversité dans les pays de l’Orient et du Moyen-Orient. Je lui ai dit l’importance pour moi des valeurs chrétiennes dans l’histoire de France. Je lui ai dit combien j’attachais d’importance à la défense, à l’incarnation d’une identité européenne dans un monde qui ne devait pas s’aplatir devant une seule culture, et c’était un échange extrêmement libre. Mais je lui ai également dit combien je serais heureux que nous le recevions en France – indépendamment de la visite à Lourdes, bien sûr – et combien je serais heureux qu’il vienne à Paris.

JMC
Il y a de nombreuses convergences dans la diplomatie et la politique étrangère de la France et du Saint-Siège. Le Liban, vous l’avez dit, est une priorité. Avez-vous une proposition concrète pour sortir le Liban de l’impasse actuelle, est-ce que ça a été un sujet de conversation, est-ce que vous avez approfondi ?

NS
J’ai dit au Saint Père la nature des échanges que j’avais eus avec les interlocuteurs de la scène libanaise et même avec le Président syrien. Je lui ai dit également ma préoccupation, le souci qui était celui de la France que le Liban sorte de cette période d’incertitude pour se rassembler derrière un Président de consensus. Et je lui ai dit que la France jusqu’à la dernière minute, jusqu’à la dernière seconde, ferait tous ses efforts pour préserver ce miracle de la diversité qu’est le Liban.

JMC
Y a-t-il, selon vous, une possibilité d’action conjointe entre la diplomatie du Saint-Siège et l’Église maronite ?

NS
D’une certaine façon, il y en a eu, puisque le patriarche a joué un rôle extrêmement important en prenant ses responsabilités pour tenter de réconcilier la communauté chrétienne libanaise. Et par ailleurs la voix du pape est entendue dans le monde entier, et spécialement au Liban, où il compte de nombreux fidèles.

RF
Le Liban mais aussi le conflit israélo-palestinien. On sait que la France est très engagée dans ce domaine, on l’a vu encore lundi dernier à la conférence de Paris. Là aussi y a-t-il convergence et de quels moyens la France dispose-t-elle pour agir dans ce dossier ?

NS
À la Conférence de Paris, nous avions invité le nonce apostolique, Mgr Baldelli, qui témoignait de la présence de l’Église dans une enceinte où il y avait tant de représentants de diplomaties d’autres pays. Le Vatican comme la France nous voulons la paix, nous pensons que c’est le moment de faire la paix autour de deux États, un État palestinien moderne, démocratique, viable et un État israélien garanti dans sa sécurité. Et j’ai dit au Pape combien je pensais que c’était maintenant qu’il fallait faire tous les efforts pour aboutir au résultat de la paix et il m’a semblé qu’il partageait mon analyse.

RF
Vous n’avez pas eu l’occasion de discuter avec lui des moyens par lesquels passe la paix aujourd’hui dans cette région ?

NS
Le pape m’a dit combien il avait été satisfait des résultats de la Conférence de Paris : 7 milliards 300 millions pour aider à la reconstruction d’un État palestinien moderne. Parce que la misère fait le lit et le terreau du terrorisme. Par contre ces moyens qui ont été dégagés à la Conférence de Paris, ça compte. Nous avons également parlé des suites de cette Conférence de Paris. Le pape s’inquiétait de savoir s’il y aurait d’autres conférences. Je lui ai confirmé qu’il y en aurait d’autres.

JMC
Si vous voulez, on va passer à la politique intérieure, la France et la laïcité notamment. En 2004 vous pensiez à une modification de la loi de 1905. À la veille de l’élection présidentielle, il semblerait que vous ayiez renoncé… c’était dans un entretien à La Croix…. que vous renonciez à cette modification. Qu’en est-il aujourd’hui, parce que tôt ou tard, il faudra affronter cette question. Qu’en est-il ?

NS
Vous savez, je suis passionné par la question spirituelle depuis bien longtemps, je ne suis pas le seul : la vie a-t-elle un sens ? Qu’est-ce qui se passe après la mort ? Ce sont quand même des questions essentielles, la question spirituelle se pose depuis que l’homme a conscience de sa destiné singulière.
La place des religions, la laïcité positive, c’est-à-dire une laïcité qui reconnaît à chacun le droit de vivre sa foi et de la transmettre à ses enfants. Les besoins immenses qui sont ceux des religions révélées pour s’adapter à la nouvelle réalité française. La France profonde, c’était la France des campagnes il y a 50 ans. Aujourd’hui, la France profonde c’est la France des banlieues. Or les lieux de culte sont dans les campagnes où il y a moins de monde et les banlieues sont devenues des déserts cultuels. Ce n’est pas positif et donc j’avais imaginé des adaptations nécessaires pour la Loi de 1905. Mais j’ai dit : on peut ne faire ces adaptations que dans le cadre d’un consensus et c’est autour de ce consensus que l’on pourra construire d’éventuelles évolutions. Partant du principe également que je ne souhaite pas un islam en France mais un islam de France. C’est donc la question d’un islam européanisé, compatible avec les valeurs de la civilisation européenne et donc c’est pour ça que j’ai créé le C.F.C.M. : voilà les débats que je souhaite voir prospérer en France. Et nous verrons ensuite s’il y a lieu de faire telle ou telle modification.

JMC
Le pape, vous ne l’ignorez pas, appelle les laïcs à une visibilité, il demande d’avoir le courage de la différence aux catholiques d’aujourd’hui. Quelles sont vos convictions profondes sur ce point ?

NS
Le message du Christ, c’est un message très audacieux puisqu’il annonce un Dieu fait de pardon et une vie après la mort. Je ne pense pas que ce message d’audace extrême et d’espérance totale puisse être porté de façon mitigée. Il nécessite une grande affirmation, une grande confiance et je suis de ceux qui pensent que dans les débats d’aujourd’hui, les grandes voix spirituelles doivent s’exprimer plus fortement.

RF
M. le Président vous avez souvent qualifié de déterminante la place du christianisme dans la réalité française et, au début de cet entretien, vous l’avez rappelé. Vous savez que l’Église de France a émis quelques réserves sur certains points de la politique française comme la maîtrise de l’immigration ou encore sur certains points concernant la famille et la bioéthique. Il y a quelques craintes concernant l’euthanasie. Alors quelle place pensez-vous pouvoir accorder dans une République laïque à ces voix de l’Église.

NS
La laïcité, c’est le droit à chacun de vivre sa religion, ses croyances, et d’espérer. Donc, justement dans la république laïque, des voix religieuses doivent s’exprimer. Justement parce qu’elle ne sont pas l’État, qu’elles sont séparées de l’État. C’est justement pour ça qu’elles doivent s’exprimer. Parce que si elles étaient l’État, elles n’auraient pas besoin d’être garanties dans leur droit d’expression. C’est justement parce que l’État est laïc, qu’il est indépendant des religions, que le temporel et le spirituel sont séparés, qu’il est important que, dans le débat, des voix indépendantes, spirituelles s’expriment. Moi, je suis pour qu’elles s’expriment mais je ne suis pas pour qu’elles s’expriment pour dire qu’elles sont d’accord avec ce que je pense. Que l’Église ait un message particulier sur les plus pauvres, sur ceux qui n’ont rien, sur les immigrés… mais si l’Église ne l’avait pas qui l’aurait ? Je reconnais le droit à la différence, moi, mais je pense que c’est positif qu’on s’exprime. Et je souhaite que les grandes religions, y compris la religion de l’Islam de France, puissent avoir des voix qui s’expriment tranquillement, avec un message d’amour, un message de paix. Et ça compte pour moi qu’ils puissent s’exprimer. Ça manque les intellectuels chrétiens, ça manque les grandes voix qui portent dans les débats pour faire avancer une société et lui donner du sens et montrer que la vie n’est pas un bien de consommation comme les autres.

RF
Et vous pensez que les décideurs politiques devraient être à l’écoute de ces voix différentes ?

NS
En tous cas je pense qu’on ne doit pas avoir peur d’aller au contact. Quand le cardinal Vingt-Trois a été créé cardinal, j’ai été moi-même, en tant que président de la République, lui présenter mes félicitations et lui dire combien c’était positif. Il ne faut pas avoir peur des religions : personne n’imagine que les religions vont mettre l’État français sous le boisseau, sous tutelle. Il faut simplement voir les grands courants religieux comme des témoignages d’espérance. Qu’est-ce qu’un homme qui croit si ce n’est un homme qui espère ? Et je ne vois pas au nom de quoi l’espérance serait contraire à l’idéal républicain. D’ailleurs j’ai vu avec plaisir que le Pape dans son encyclique prenait le thème de l’espérance comme thème premier. Je m’étais laissé aller à écrire un livre, en 2004, qui s’appelait « La République, les religions et l’espérance ».

 
JMC
Nous voulons y venir. Si vous voulez, je vais vous amener en Europe, on va sortir de France. Vous rencontrerez ce soir M. Prodi et M. Zapatero pour discuter de votre projet d’union méditerranéenne. Est-ce que vous voulez nous dire quelles seraient les limites de cette union et est-ce que cette union ne risque pas d’affaiblir l’Union Européenne ?

NS
Non. Il y a 60 ans, cette Europe recluse de souffrances, d’affrontements, de guerres fratricides, a décidé de s’unir. La question est posée : est-ce que la rive Sud et la rive Nord de la Méditerranée ne doivent pas s’unir ? Est-ce qu’il n’est pas temps d’arrêter les souffrances et les oppositions ? Est-ce qu’il n’est pas temps de construire autour de cette mer Méditerranée qui est notre mer – et je le dis en Italie – une zone de paix, de faire de la Méditerranée la mer la plus propre au monde ? De créer des sources d’énergie commune entre le Nord et le Sud, notamment avec le nucléaire ? De créer une zone de développement, d’assurer la paix et la sécurité ? De réunir ces peuples qui de toute manière ne changeront pas d’adresse ? Et c’est la grande idée, la grande vision que j’ai de cette Union de la Méditerranée : rassembler pour faire la paix. L’Europe s’est rassemblée sur l’acier et sur le charbon dont on avait besoin pour reconstruire après la guerre. Et bien la Méditerranée doit se rassembler autour de projets concrets : la paix, le développement, l’écologie, la sécurité, la maîtrise de l’immigration, le dialogue des cultures.

RF
Et bien entendu cette union concernerait tous les pays du pourtour méditerranéen ?

NS
Bien sûr, on est méditerranéen ou on ne l’est pas… et je ne vois pas comment on peut porter un message de rassemblement et de paix en excluant tel ou tel.

RF
Vous n’ignorez pas, M. le Président, que certains analystes estiment que ce projet a aussi pour but d’écarter définitivement la candidature de la Turquie à l’Union européenne ou de lui donner une autre forme. Est-ce que vous avez l’occasion de parler de votre point de vue concernant la Turquie et l’Union européenne au Vatican et est-ce que vous pensez que votre point de vue rejoint celui du Saint-Siège ?

NS
Je ne suis pas le porte-parole du Saint-Siège mais j’en ai parlé bien sûr avec le Saint-Siège. La Turquie n’est pas en Europe, c’est une réalité géographique. La Turquie est en Asie mineure. Donc il faut des liens très étroits entre la Turquie et l’Europe. La Turquie c’est une grande civilisation, c’est un grand État, c’est un grand peuple mais qui n’est pas en Europe. Nous avons encore en Europe les Balkans : c’est l’Europe ; et par ailleurs la Turquie est méditerranéenne. Je veux un accord de partenariat entre la Turquie et l’Europe, le plus intense possible, qui n’est pas une adhésion. Et bien sûr la Turquie, dans le cadre de l’union de la Méditerranée, a toute sa place : c’est une grande puissance méditerranéenne, du moins à ma connaissance. Mais cela ne veut pas dire que parce qu’elle est dans l’union de la Méditerranée, elle ne doit pas être en Europe : elle ne doit pas être en Europe, de mon point de vue, parce qu’elle n’est pas européenne.

JMC
Vous parliez tout à l’heure de l’espérance. Vous avez écrit en 2004 ce livre : « La République, les religions, l’espérance ». Le Saint-Père vient de publier sa deuxième Encyclique justement sur le thème de l’espérance. C’est une belle coïncidence, mais qu’en dites-vous ? Ce terme d’espérance….

NS
… Ah ! je ne prétends pas qu’il se soit inspiré de moi… J’en dis qu’il est plus facile d’espérer que d’être condamné au désespoir. Et que dans le doute, il vaut mieux trouver des raisons d’espérer.

JMC
J’aurais une dernière question, peut-être plus personnelle, mais dans le cadre diplomatique. La presse quotidienne italienne ou internationale se fait l’écho quotidiennement de votre diplomatie. Il semble que vous innoviez, en dehors de la diplomatie bilatérale et multilatérale, et que vous utilisiez une diplomatie qu’ils appellent « de l’émotion ». Au Vatican, du temps de Jean-Paul II, on appelait cela « la diplomatie du cœur ». Je pense aux infirmières bulgares, mais je pense à Ingrid Betancourt : en lisant aujourd’hui le communiqué de presse, je sais que vous avez parlé des otages avec le Saint Père. Est-ce que vous pensez que cette défense des droits de l’homme n’a pas de prix et que tout est possible ?

NS
La diplomatie du cœur, c’est une belle expression, mais ce n’est pas parce que c’est de la diplomatie qu’il faut n’y mettre ni sentiment ni cœur. C’est peut-être pour cela que la diplomatie a si souvent échoué. Et si tout d’un coup on y mettait du cœur et du sentiment…
Moi je suis comme je suis et j’essaie d’être authentique, sincère, honnête, vrai. Et partant, je ne vois pas comment on fait de la diplomatie en faisant abstraction de toute forme de sentiment. J’ai remercié le Saint-Père pour ses prières et son message pour que Ingrid Betancourt sorte de l’enfer où elle se trouve. Et en ce qui me concerne, je mettrai tous mes efforts, jusqu’à la dernière seconde, pour qu’elle en sorte. Comme j’ai mis tous mes efforts pour que les infirmières en sortent. Alors appeler cela de l’émotion… je plains beaucoup ceux qui n’en ont pas. Parce que sans émotion, on ne fait rien du pouvoir que le peuple vous a confié. Moi, je veux faire quelque chose du pouvoir qu’on m’a confié : ce quelque chose, c’est d’être utile.

RF
Nous avons une dernière question. L’avenir de l’Europe est un thème qui tient à cœur au Pape Benoît XVI et vous me disiez que vous en avez parlé. Est-ce que vous pourriez nous en dire plus sur cet échange ?

NS
L’Europe a franchi une grande étape avec le Traité simplifié et l’Europe s’est doté d’un groupe des sages. L’Europe doit maintenant mettre du concret. La France assurera la présidence de l’Europe après nos amis Slovènes, au 1
er juillet 2008. Et la France essaiera de porter l’idée d’une Europe de l’immigration, d’une Europe de la défense et d’une Europe de l’environnement, c’est-à-dire d’une Europe qui ait de grandes ambitions en matière de développement durable. Pour montrer le chemin au monde, il faut que le monde arrête de danser sur un volcan.

JMC
Merci Monsieur le Président

 

Au Latran, le président Sarkozy prône une « laïcité positive »

21 décembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16912?l=french

 

Au Latran, le président Sarkozy prône une « laïcité positive »

Et affirme les racines chrétiennes de la France

ROME, Jeudi 20 décembre 2007 (ZENIT.org) – Au Latran, le président Sarkozy prône une « laïcité positive » et reconnaît les « racines chrétiennes de la France ».

C’est en la salle – historique – de la « Conciliation » du palais apostolique du Latran, et en présence du cardinal vicaire du pape, Camillo Ruini, que le président de la République française, Nicolas Sarkozy a tenu en fin d’après-midi un discours sur les relations entre l’Eglise et l’Etat aujourd’hui, opérant une sorte de réconciliation entre deux conceptions longtemps opposées des racines chrétiennes de la France et de la laïcité.

Le président Sarkozy a affirmé : « Nous devons tenir ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité enfin parvenue à maturité. Voilà le sens de la démarche que j’ai voulu accomplir ce soir à Saint-Jean de Latran ».

Il avait déjà abordé la question de la laïcité, il y a quelques jours, à l’archevêché de Paris, lors d’une réception en l’honneur du cardinal André Vingt-Trois (cf. Site de l’Elysée à la date du 13 décembre).

Les racines chrétiennes de la France« En me rendant ce soir à Saint-Jean de Latran, en acceptant le titre de chanoine d’honneur de cette basilique, qui fut conféré pour la première fois à Henri IV et qui s’est transmis depuis lors à presque tous les chefs d’Etat français, j’assume pleinement le passé de la France et ce lien si particulier qui a si longtemps uni notre nation à l’Eglise », a déclaré le président français dans son allocution.

Il a expliqué sa volonté de s’insérer dans une lignée à propos de « cette tradition qui fait du Président de la République française le chanoine d’honneur de Saint-Jean de Latran » : « Saint-Jean de Latran, ce n’est pas rien. C’est la cathédrale du Pape, c’est la ‘tête et la mère de toutes les églises de Rome et du monde’, c’est une église chère au cœur des Romains. Que la France soit liée à l’Eglise catholique par ce titre symbolique, c’est la trace de cette histoire commune où le christianisme a beaucoup compté pour la France et la France beaucoup compté pour le christianisme. Et c’est donc tout naturellement, comme le Général de Gaulle, comme Valéry Giscard d’Estaing, et plus récemment Jacques Chirac, que je suis venu m’inscrire avec bonheur dans cette tradition ».

Des événements historiquesIl a rappelé certaines étapes de ces liens entre la France et le Saint-Siège en disant : « C’est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l‘Eglise. Les faits sont là. En faisant de Clovis le premier souverain chrétien, cet événement a eu des conséquences importantes sur le destin de la France et sur la christianisation de l’Europe. A de multiples reprises ensuite, tout au long de son histoire, les souverains français ont eu l’occasion de manifester la profondeur de l’attachement qui les liait à l’Eglise et aux successeurs de Pierre. Ce fut le cas de la conquête par Pépin le Bref des premiers Etats pontificaux ou de la création auprès du Pape de notre plus ancienne représentation diplomatique ».

Une culture marquée par la foi chrétiennePlus encore, pour le président Sarkozy, « la foi chrétienne a pénétré en profondeur la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature, que la France entretient avec le siège apostolique une relation si particulière ». Ce qui l’a conduit à affirmer, non sans courage: « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. Et la France a apporté au rayonnement du christianisme une contribution exceptionnelle ».

Après avoir illustré son propos, le président s’est arrêté pour rendre un hommage appuyé au regretté cardinal Jean-Marie Lustiger. Mais il a rendu aussi hommage à « l’action », au Vatican des cardinaux français et de Mgr Mamberti.

La laïcité « aussi », « fait incontournable »Le président a également rappelé certaines étapes de l’histoire de la « laïcité » à la française : « Tout autant que le baptême de Clovis, la laïcité est également un fait incontournable dans notre pays. Je sais les souffrances que sa mise en œuvre a provoquées en France chez les catholiques, chez les prêtres, dans les congrégations, avant comme après 1905. Je sais que l’interprétation de la loi de 1905 comme un texte de liberté, de tolérance, de neutralité est en partie une reconstruction rétrospective du passé (n’est-ce pas, cher Max Gallo). C’est surtout par leur sacrifice dans les tranchées de la Grande guerre, par le partage des souffrances de leurs concitoyens, que les prêtres et les religieux de France ont désarmé l’anticléricalisme ; et c’est leur intelligence commune qui a permis à la France et au Saint-Siège de dépasser leurs querelles et de rétablir leurs relations ».

Laïcité et libertéPour le président Sarkozy en effet, laïcité rime avec liberté. « Pour autant, il n’est plus contesté par personne que le régime français de la laïcité est aujourd’hui une liberté : liberté de croire ou de ne pas croire, liberté de pratiquer une religion et liberté d’en changer, liberté de ne pas être heurté dans sa conscience par des pratiques ostentatoires, liberté pour les parents de faire donner à leurs enfants une éducation conforme à leurs convictions, liberté de ne pas être discriminé par l’administration en fonction de sa croyance », a-t-il affirmé.

Plus encore, dans la « diversité » française il y voit « une nécessité et une chance », une « condition de la paix civile » : « Et c’est pourquoi le peuple français a été aussi ardent pour défendre la liberté scolaire que pour souhaiter l’interdiction des signes ostentatoires à l’école ».

Mais le président n’entérine pas pour autant l’aspect qu’il appelait naguère « sectaire » d’une certaine conception la laïcité : « Cela étant, la laïcité ne saurait être la négation du passé. Elle n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n’aurait pas dû (…). Arracher la racine, c’est perdre la signification, c’est affaiblir le ciment de l’identité nationale, et dessécher davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire ».

Convention de BologneLe président a souhaité faire évoluer les relations entre l’Eglise et l’Etat sur la question des diplômes notamment, dans le sens de la Déclaration de Bologne : « Aujourd’hui encore, la République maintient les congrégations sous une forme de tutelle, refuse de reconnaître un caractère cultuel à l’action caritative ou aux moyens de communication des Eglises, répugne à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d’enseignement supérieur catholique alors que la Convention de Bologne le prévoit, n’accorde aucune valeur aux diplômes de théologie. Je pense que cette situation est dommageable pour notre pays. Bien sûr, ceux qui ne croient pas doivent être protégés de toute forme d’intolérance et de prosélytisme. Mais un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent », affirmait M. Sarkozy.

Rappelons que le processus de Bologne, la plus vaste et la plus importante réforme de l’enseignement supérieur en Europe après 1968, a été lancé en juin 1999, lorsque les ministres de l’Education de vingt-neuf Etats européens ont signé la Déclaration de Bologne visant à établir un espace européen de l’enseignement supérieur d’ici à 2010.

La question éthiquePour ce qui est de la question éthique, le président s’est référé implicitement à une « morale naturelle » en disant : « S’il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses. D’abord parce que la morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme quand elle n’est pas adossée à une espérance qui comble l’aspiration à l’infini. Ensuite parce qu’une morale dépourvue de liens avec la transcendance est davantage exposée aux contingences historiques et finalement à la facilité. (…) A terme, le danger est que le critère de l’éthique ne soit plus d’essayer de faire ce que l’on doit faire, mais de faire ce que l’on peut faire. C’est une très grande question ».

Pour une laïcité positiveLe président Sarkozy a expliqué sa conception de la laïcité positive en ces termes : « J’appelle de mes vœux l’avènement d’une laïcité positive, c’est-à-dire une laïcité qui, tout en veillant à la liberté de penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout. Il ne s’agit pas de modifier les grands équilibres de la loi de 1905. Les Français ne le souhaitent pas et les religions ne le demandent pas. Il s’agit en revanche de rechercher le dialogue avec les grandes religions de France et d’avoir pour principe de faciliter la vie quotidienne des grands courants spirituels plutôt que de chercher à la leur compliquer ».

La paix en méditerranéeLe président a rendu hommage aux moines de Tibhérine et à Monseigneur Pierre Claverie, « dont le sacrifice portera un jour des fruits de paix, j’en suis convaincu », a-t-il dit, en rappelant qu’il a voulu que « la France prenne l’initiative d’une Union de la Méditerranée » : ce sera le thème du dîner de ce soir à Rome avec le président italien du conseil Romano Prodi et le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.

« Dans cette partie du monde où les religions et les traditions culturelles exacerbent souvent les passions, où le choc des civilisations peut rester à l’état de fantasme ou basculer dans la réalité la plus tragique, nous devons conjuguer nos efforts pour atteindre une coexistence paisible, respectueuse de chacun sans renier nos convictions profondes, dans une zone de paix et de prospérité. Cette perspective rencontre, me semble-t-il, l’intérêt du Saint-Siège », a commenté le président français.

Des catholiques convaincus« La France, a-t-il conclu, a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d’affirmer ce qu’ils sont et ce en quoi ils croient (…). Depuis toujours, la France rayonne à travers le monde par la générosité et l’intelligence. C’est pourquoi elle a besoin de catholiques pleinement chrétiens, et de chrétiens pleinement actifs (…). Partout où vous agirez, dans les banlieues, dans les institutions, auprès des jeunes, dans le dialogue interreligieux, dans les universités, je vous soutiendrai. La France a besoin de votre générosité, de votre courage, de votre espérance ».

Anita S. Bourdin

bonne nuit

21 décembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 1-1192863040

Aeonium Flower


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« Heureuse, celle qui a cru »

21 décembre, 2007

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon pour l’octave de l’Assomption, Sur les douze prérogatives de Marie

« Heureuse, celle qui a cru »

Marie est bienheureuse, comme sa cousine Elisabeth le lui a dit, non seulement parce que Dieu l’a regardée, mais parce qu’elle a cru. Sa foi est le plus beau fruit de la bonté divine. Mais il a fallu l’art ineffable du Saint Esprit survenant en elle pour qu’une telle grandeur d’âme s’unisse à une telle humilité, dans le secret de son coeur virginal. L’humilité et la grandeur d’âme de Marie, comme sa virginité et sa fécondité, sont pareilles à deux étoiles qui s’éclairent mutuellement, car en Marie la profondeur de l’humilité ne nuit en rien à la générosité d’âme et réciproquement. Alors que Marie se jugeait si humblement elle-même, elle n’en a été pas moins généreuse dans sa foi en la promesse qui lui était faite par l’ange. Elle qui se regardait uniquement comme une pauvre petite servante, elle n’a nullement douté qu’elle soit appelée à ce mystère incompréhensible, à cette union prodigieuse, à ce secret insondable. Et elle a cru tout de suite qu’elle allait vraiment devenir la mère de Dieu-fait-homme.

C’est la grâce de Dieu qui produit cette merveille dans le coeur des élus ; l’humilité ne les rend pas craintifs et timorés, pas plus que la générosité de leur âme ne les rend orgueilleux. Au contraire, chez les saints, ces deux vertus se renforcent l’une l’autre. La grandeur d’âme non seulement n’ouvre la porte à aucun orgueil, mais c’est elle surtout qui fait pénétrer plus avant dans le mystère de l’humilité. En effet, les plus généreux au service de Dieu sont aussi les plus pénétrés de la crainte du Seigneur et les plus reconnaissants pour les dons reçus. Réciproquement, quand l’humilité est en jeu, aucune lâcheté ne se glisse dans l’âme. Moins une personne a coutume de présumer de ses propres forces, même dans les plus petites choses, plus elle se confie dans la puissance de Dieu, même dans les plus grandes.