Archive pour le 13 décembre, 2007
SAINTE LUCIE, VIERGE *
13 décembre, 2007du site:
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/voragine/tome01/007.htm
SAINTE LUCIE, VIERGE *
Lucie vient de Lux, lumière. La lumière en effet est belle à voir, parce que, selon saint Ambroise, la lumière est naturellement gracieuse à la vue. Elle se répand ;sans se salir, quelque souillés que soient les lieux où elle se projette. Ses rayons suivent une ligne sans la moindre courbe, et elle traverse une étendue immense sans mettre aucune lenteur. Par où l’on voit que la bienheureuse vierge Lucie brille de l’éclat de la virginité, sans la plus petite souillure, elle répand la charité sans aucun mélange d’amour impur: elle va droit à Dieu sans le moindre détour; elle n’apporte aucune négligence à suivre dans toute son étendue la voie qui lui est tracée par l’opération divine. Lucie peut encore signifier Chemin de Lumière, Lucis, via.
Lucie, vierge de Syracuse, noble d’origine; entendant parler, par toute la Sicile, de la célébrité de sainte Agathe, alla à son tombeau avec sa mère Euthicie qui, depuis quatre ans, souffrait, sans espoir de guérison, d’une perte de sang. Or, à la messe, on lisait l’évangile où l’on raconte que N.-S. guérit une femme affligée de la même maladie. Lucie dit alors à sa mère : « Si vous croyez ce qu’on lit, croyez que Agathe jouit toujours de la présence de celui pour lequel elle a souffert. Si donc vous touchez son tombeau avec foi, aussitôt vous serez radicalement guérie. » Quand toute l’assistance se fut retirée, la mère et la fille restèrent en prières auprès du tombeau; le sommeil alors s’empara de Lucie, et elle vit Agathe entourée d’anges,
* Bréviaire, Actes de la sainte.
ornée de pierres précieuses ; debout devant elle et lui disant : « Ma soeur Lucie, vierge toute dévouée à Dieu, que demandez-vous de moi que Vous né puissiez vous-même obtenir à l’instant pour votre mère ? Car elle vient d’être guérie par votre foi. » Et Lucie qui s’éveilla dit : «Mère, vous êtes guérie. Or, je vous conjure, au nom de celle qui vient d’obtenir votre guérison par ses prières, de ne pas me chercher d’époux; mais tout ce que vous deviez me donner en dot, distribuez-le aux pauvres. » « Ferme-moi les yeux auparavant, répondit la mère, et alors tu disposeras de ton bien comme tu voudras. » Lucie lui dit : « En mourant, si vous donnez quelque chose c’est parce que tous ne pouvez l’emporter avec vous,: donnez-le-moi tandis que vous êtes en vie, et vous en serez récompensée. » Après leur retour on faisait journellement des biens une part qu’on distribuait aux pauvres. Le bruit du partage de ce patrimoine vint aux oreilles du fiancé, et il en demanda le motif à la nourrice. Elle eut la précaution de lui répondre que sa fiancée avait trouvé une propriété de plus grand rapport, qu’elle voulait acheter à son nom ; c’était le motif pour lequel on la voyait se défaire de son bien. L’insensé, croyant qu’il s’agissait d’un commerce tout humain, se mit à faire hausser lui-même la vente. Or, quand tout fut vendu et donné aux pauvres, le fiancé traduisit Lucie devant le consul Pascasius : il l’accusa d’être chrétienne et de violer les édits des Césars. Pascasius l’invita à sacrifier aux idoles, mais elle répondit : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est de visiter les pauvres, de subvenir à leurs besoins, et parce que je n’ai plus rien à (50) offrir, je me donne moi-même pour lui être offerte. » Pascasius dit: « Tu pourrais bien dire cela à quelque chrétien insensé, comme toi, mais à moi qui fais exécuter les décrets des princes, c’est bien inutile de poursuivre. » « Toi, reprit Lucie, tu exécutes les lois de tes princes, et moi j’exécute la loi de mon Dieu. Tu crains les princes, et moi je crains Dieu. Tu ne voudrais pas les offenser et moi je me garde d’offenser Dieu. Tu désires leur plaire et moi je souhaite ardemment de plaire à J.-C. Fais donc ce que tu juges te devoir être utile, et moi je ferai ce que je saurai m’ètre profitable. » Pascasius lui dit : « Tu as dépensé ton patrimoine avec des débauchés, aussi tu parles comme une courtisane. » « J’ai placé, reprit Lucie, mon patrimoine en lieu sùr, et je suis loin de connaître ceux qui débauchent l’esprit et le corps. » Pascasius lui demanda: « Quels sont-ils ces corrupteurs? » Lucie reprit : « Ceux qui corrompent l’esprit, c’est vous qui conseillez aux âmes d’abandonner le créateur. Ceux qui corrompent le corps, ce sont ceux qui préfèrent les jouissances corporelles aux délices éternelles. » « Tu cesseras de parler, reprit Pascasius, lorsqu’on commencera à te fouetter. » «Les paroles de Dieu, dit Lucie, n’auront jamais de fin. » « Tu es donc Dieu », repartit Pascasius. « Je suis, répondit Lucie, la servante du Dieu qui a. dit : « Alors que vous serez en présence des rois et des présidents, ne vous inquiétez pas de ce que vous aurez à dire, ce ne sera pas vous qui parlez, mais l’Esprit parlera en vous. » Pascasius reprit: « Alors tu as l’esprit saint en toi ? » « Ceux qui vivent dans la chasteté, dit Lucie, ceux-là sont les (51) temples du Saint-Esprit. » Alors, dit Pascasius je vais te faire conduire dans un lieu de prostitution, pour que tu y subisses le viol, et que tu perdes l’esprit saint. » « Le corps, dit Lucie, n’est corrompu qu’autant que le coeur y consent, car si tu me fais violer malgré moi, je gagnerai la couronne de la chasteté. Mais jamais tu ne sauras forcer ma volonté à y donner cousentement. Voici mon corps, il est disposé à toutes sortes de supplices. Pourquoi hésites-tu? Commence, fils du diable, assouvis sur moi ta rage de me tourmenter. »
Alors Pascasius fit venir des débauchés, en leur disant : « Invitez tout le peuple, et qu’elle subisse tant d’outrages qu’on vienne dire qu’elle en est morte. Or, quand on voulut la traîner, le Saint-Esprit la rendit immobile et si lourde qu’on ne put lui faire exécuter aucun mouvement. Pascasius fit venir mille hommes et lui fit lier les pieds et les mains; mais ils ne surent la mouvoir en aucune façon. Aux mille hommes, il ajouta mille paires de bœufs, et cependant la vierge du Seigneur demeura immobile. Il appela des magiciens, afin que, par leurs enchantements, ils la fissent remuer, mais ce fut chose impossible. Alors Pascasius dit « Quels sont ces maléfices ? une jeune fille ne saurait être remuée par mille hommes? » Lucie lui dit : « Ce ne sont pas maléfices; mais bénéfices de J.-C. Et quand vous en ajouteriez encore dix mille, vous ne m’enverriez pas moins immobile: » Pascasius pensant, selon quelques rêveurs, qu’une lotion d’urine la délivrerait dit maléfice, il l’en fit inonder; mais, comme auparavant, on ne pouvait venir à bout de la mouvoir, il en (52) fut outré ; alors il fit allumer autour d’elle un grand feu. et jeter sur son corps de l’huile bouillante mêlée de poix et de résine.
Après ce supplice, Lucie s’écria : « J’ai obtenu quelque répit dans mes souffrances, afin d’enlever à ceux qui: croient la crainte des tourments, et à ceux qui ne croient pas, le temps de m’insulter. » Les amis de Pascasius, le voyant fort irrité, enfoncèrent une épée dans la gorge de Lucie, qui, néanmoins, ne perdit point la parole : « Je vous annonce, dit-elle, que la paix est rendue à l’Eglise, car Maximien vient de mourir aujourd’hui, et Dioclétien est chassé de son royaume : et de même que ma soeur Agathe a été établie la protectrice de la ville de Catane, de même j’ai été établie la gardienne de Syracuse. »
Comme la vierge parlait ainsi, voici venir les ministres romains qui saisissent Pascasius, le chargent de chaînes et le mènent à César. César avait en effet appris qu’il avait pillé toute la province. Arrivé à Rome, il comparait devant le Sénat, est convaincu, et condamné à la peine capitale.
Quant à la vierge Lucie, elle ne fut pas enlevée du lieu où elle avait souffert, elle rendit l’esprit seulement quand les prêtres furent venus lui apporter le corps du Seigneur. Et tous les assistants répondirent : Amen.
Elle fut ensevelie dans cet endroit là même où on bâtit une église. Or, elle souffrit au- temps de Constantin et de Maxime, vers l’an de N.-S. 310.
Audience générale : saint Paulin de Nole
13 décembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16846?l=french
Audience générale : saint Paulin de Nole
Texte intégral
ROME, Mercredi 12 décembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, ce mercredi, dans la salle Paul VI du Vatican.
Chers frères et sœurs,
Le Père de l’Eglise sur lequel nous portons aujourd’hui notre attention est saint Paulin de Nole. Contemporain de saint Augustin, auquel il fut lié par une vive amitié, Paulin exerça son ministère en Campanie, à Nole, où il fut moine, puis prêtre et évêque. Il était cependant originaire d’Aquitaine, dans le sud de la France et précisément de Bordeaux, où il était né dans une famille de haut rang. Il y reçut une bonne formation littéraire, ayant pour maître le poète Ausone. Il s’éloigna une première fois de son pays natal pour suivre une carrière politique précoce, qui le vit accéder, encore à un jeune âge, à la charge de gouverneur de la Campanie. Dans cette carrière publique, il fit admirer ses dons de sagesse et de douceur. Ce fut au cours de cette période que la grâce fit germer dans son cœur la semence de la conversion. L’impulsion vint de la foi simple et intense avec laquelle le peuple honorait la tombe d’un saint, le martyr Félix, dans le Sanctuaire de l’actuel Cimitile. En tant que responsable du bien public, Paulin s’intéressa à ce Sanctuaire et fit construire un hospice pour les pauvres et une route, pour rendre l’accès plus aisé aux nombreux pèlerins.
En œuvrant pour construire la cité terrestre, il découvrait la route vers la cité céleste. La rencontre avec le Christ fut le point d’arrivée d’un chemin difficile, semé d’épreuves. Des circonstances douloureuses, à commencer par la disparition des faveurs de l’autorité politique, lui firent toucher du doigt l’aspect éphémère des choses. Après avoir découvert la foi, il écrira : « L’homme sans le Christ n’est que poussière et ombre » (Chant X, 289). Souhaitant faire la lumière sur le sens de l’existence, il se rendit à Milan pour se mettre à l’école d’Ambroise. Il compléta ensuite sa formation chrétienne dans son pays natal, où il reçut le baptême des mains de l’évêque Delphin de Bordeaux. Sur son parcours de foi se trouve également le mariage. Il épousa en effet Teresia, une pieuse noble dame de Barcelone, dont il eut un fils. Il aurait continué à vivre en bon laïc chrétien, si la mort de son enfant après quelques jours ne fut arrivée pour l’ébranler, lui montrant que le dessein de Dieu pour sa vie était un autre. Il se sentit en effet appelé à se donner au Christ dans une vie ascétique rigoureuse.En plein accord avec son
épouse Teresia, il vendit ses biens au profit des pauvres et, avec elle, quitta l’Aquitaine pour Nole, où les deux époux établirent leur demeure à côté de la Basilique du protecteur saint Félix, vivant désormais dans une chasteté fraternelle, selon une forme de vie que d’autres personnes adoptèrent. Le rythme communautaire était typiquement monastique, mais Paulin, qui avait été ordonné prêtre à Barcelone, commença également à s’engager dans le ministère sacerdotal en faveur des pèlerins. Cela lui valut la sympathie et la confiance de la communauté chrétienne, qui, à la mort de l’évêque, vers 409, voulut le choisir comme successeur sur la chaire de Nole. Son action pastorale s’intensifia, se caractérisant par une attention particulière à l’égard des pauvres. Il laissa l’image d’un authentique pasteur de la charité, comme le décrivit saint Grégoire le Grand dans le chapitre III de ses Dialogues, où Paulin est décrit alors qu’il accomplit le geste héroïque de s’offrir comme prisonnier à la place du fils d’une veuve. L’épisode est historiquement controversé, mais il nous reste la figure d’un évêque au grand cœur, qui sut rester proche de son peuple face aux tristes événements des invasions barbares.
La conversion de Paulin impressionna ses contemporains. Son maître Ausone, un poète païen, se sentit « trahi », et lui adressa des paroles amères, lui reprochant d’une part le « mépris », jugé insensé, des biens matériels et, de l’autre, l’abandon de la vocation de lettré. Paulin répliqua que son don aux pauvres ne signifiait pas le mépris des choses terrestres, mais plutôt leur valorisation pour l’objectif plus élevé de la charité. Quant aux engagements littéraires, ce dont Paulin avait pris congé n’était pas le talent poétique, qu’il aurait continué à cultiver, mais les thèmes poétiques inspirés de la mythologie et des idéaux païens. Une nouvelle esthétique gouvernait désormais sa sensibilité : il s’agissait de la beauté du Dieu incarné, crucifié et ressuscité, dont il se faisait maintenant le chantre. En réalité, il n’avait pas abandonné la poésie, mais il puisait désormais son inspiration dans l’Evangile, comme il le dit dans ce vers : « Pour moi l’unique art est la foi, et le Christ est ma poésie » (At nobis ars una fides, et musica Christus : Chant XX, 32).Ses chants sont des textes de foi et d’amour, dans lesquels l’histoire quotidienne des petits et des grands
événements est comprise comme l’histoire du salut, comme l’histoire de Dieu parmi nous. Un grand nombre de ces compositions, intitulées « Chants de Noël », sont liées à la fête du martyr Félix, qu’il avait élu comme Patron céleste. En rappelant saint Félix, il entendait glorifier le Christ lui-même, ayant la ferme conviction que l’intercession du saint lui avait obtenu la grâce de la conversion : « Dans ta lumière, joyeux, j’ai aimé le Christ » (Chant XXI, 373). Il voulut exprimer ce même concept en agrandissant les dimensions du sanctuaire avec une nouvelle Basilique, qu’il fit décorer de manière à ce que les peintures, expliquées par des légendes appropriées, puissent constituer une catéchèse visible pour les pèlerins. Il expliquait ainsi son projet d’un Chant consacré à un autre grand catéchète, saint Nicetas de Remesiana, alors qu’il l’accompagnait pendant la visite dans ses Basiliques : « Je désire à présent que tu contemples les peintures qui se déroulent en une longue série sur les murs des portiques peints… Il nous a semblé utile de représenter grâce à la peinture des thèmes sacrés dans toute la maison de Félix, dans l’espérance que, à la vue de ces images, la figure peinte suscite l’intérêt des esprits émerveillés des paysans » (Chant XXVII, vv. 511.580-583). Aujourd’hui encore, on peut admirer les restes de ces réalisations, qui placent à juste titre le saint de Nole parmi les figures de référence de l’archéologie chrétienne.
Dans la retraite ascétique de Cimitile, la vie s’écoulait dans la pauvreté, dans la prière, entièrement plongée dans la lectio divina. L’Ecriture lue, méditée, assimilée, était la lumière sous le rayon de laquelle le saint de Nole examinait son âme, dans une tension vers la perfection. A ceux qui l’admiraient d’avoir pris la décision d’abandonner les biens matériels, il rappelait que ce geste était bien loin de représenter la pleine conversion : « L’abandon ou la vente des biens temporels possédés dans ce monde ne constitue pas l’accomplissement, mais seulement le début de la course dans le stade ; ce n’est pas, pour ainsi dire, le but, mais seulement le départ. En effet, l’athlète ne gagne pas lorsqu’il se déshabille, car il dépose ses vêtements précisément pour commencer à lutter ; alors qu’il est digne d’être couronné comme vainqueur uniquement après avoir combattu comme il se doit » (cf. Ep. XXIV, 7 à Sulpice Sévère).A c
ôté de l’ascèse et de la parole de Dieu, la charité : dans la communauté monastique les pauvres étaient chez eux. Paulin ne se limitait pas à leur faire l’aumône : il les accueillait comme s’ils étaient le Christ lui-même. Il leur avait réservé une partie du monastère et, en agissant ainsi, il ne lui semblait pas tant donner que recevoir, dans un échange de don entre l’accueil offert et la gratitude orante des assistés. Il appelait les pauvres ses « patrons » (cf. Ep. XIII, 11 a Pammachius) et, observant qu’ils étaient logés à l’étage inférieur, il aimait dire que leur prière servait de fondement à sa maison (cf. Chant XXI, 393-394).
Saint Paulin n’écrivit pas de traités de théologie, mais ses chants et sa correspondance intense sont riches d’une théologie vécue, imprégnée par la Parole de Dieu, constamment étudiée comme une lumière pour la vie. Le sens de l’Eglise comme mystère d’unité apparaît en particulier. Il vivait surtout la communion à travers une intense pratique de l’amitié spirituelle. Paulin fut un véritable maître à cet égard, faisant de sa vie un carrefour d’esprits élus : de Martin de Tours à Jérôme, d’Ambroise à Augustin, de Delphin de Bordeaux à Nicetas de Remesiana, de Victrix de Rouen à Rufin d’Aquilée, de Pammachius à Sulpice-Sévère, et à tant d’autres encore, plus ou moins célèbres. C’est dans ce climat que naissent les pages intenses écrites à Augustin. Au delà du contenu de chaque lettre, on est impressionné par la chaleur avec laquelle le saint de Nole célèbre l’amitié elle-même, en tant que manifestation de l’unique Corps du Christ animé par l’Esprit Saint. En voici un passage significatif, au début de la correspondance entre les deux amis : « Il ne faut pas s’émerveiller si, bien qu’étant loin, nous sommes présents l’un à l’autre et sans nous être connus nous nous connaissons, car nous sommes les membres d’un seul corps, nous avons un unique chef, nous sommes inondés par une unique grâce, nous vivons d’un seul pain, nous marchons sur une unique voie, nous habitons la même maison » (Ep. 6, 2). Comme on peut le voir, une très belle description de ce que signifie être chrétiens, être Corps du Christ, vivre dans la communion de l’Eglise. La théologie de notre époque a précisément trouvé dans le concept de communion, la clef pour aborder le mystère de l’Eglise. Le témoignage de saint Paulin de Nole nous aide à percevoir l’Eglise, telle que nous la présente le Concile Vatican II, comme un sacrement de la communion intime avec Dieu et ainsi de l’unité de nous tous et enfin de tout le genre humain (cf. Lumen gentium, n. 1). Dans cette perspective, je vous souhaite à tous un bon temps d’Avent.
Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape :
Chers Frères et Sœurs,
Un Père de l’Église retient ce matin toute notre attention, saint Paulin de Nole. Originaire de Bordeaux, il faisait partie d’une des plus riches familles. Après de brillantes études, il devint Gouverneur en Campanie. Voyant la foule se presser sur la tombe du martyr saint Félix, il se convertit. Il tomba en disgrâce auprès des responsables politiques, mais sa foi lui fit dire que « l’homme sans le Christ n’est que poussière et ombre » (Chant X, 289). Il se mit à l’école de saint Ambroise, puis compléta sa formation théologique à Bordeaux auprès de l’Évêque saint Delphin, de qui il reçut le Baptême. Il épousa une noble de Barcelone, Teresia, avec laquelle il eut un fils, qui mourut quelques jours après sa naissance. C’est alors qu’il se sentit appelé à suivre totalement le Christ dans une vie ascétique rigoureuse. Avec son épouse, il se retira à Nole, où ils vécurent en frère et sœur. Paulin fut ordonné prêtre à Barcelone. Vers 409, à la mort de l’Évêque de Nole, il fut choisi pour lui succéder. Il déploya son action pastorale notamment envers les pauvres. Il laisse l’image d’un authentique pasteur de la charité, donnant tous ses biens. De ses relations avec son précepteur Ausone, il garda le goût pour la poésie et les lettres. Mais c’est de l’Écriture qu’il tira son inspiration et la lumière pour son existence. La lectio divina le conduisait sur la voie de la perfection. Ses écrits sont des chants de foi et d’amour, et il en ressort aussi le sens de l’Église comme mystère d’unité, poussant les fidèles à l’amitié et à la communion spirituelle, sous la conduite de l’Esprit Saint. Le témoignage de Paulin de Nole nous aide aussi à comprendre ce que présente le Concile parlant de l’Église comme communion intime avec Dieu et de l’unité du genre humain.
Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins francophones. Que l’exemple de saint Paulin de Nole vous aide à grandir dans la foi et l’amour de Dieu en ce temps de l’Avent. Avec ma Bénédiction apostolique.
Traduction réalisée par Zenit
Benoît XVI par Natalia Tsarkova, portraitiste de trois papes
13 décembre, 2007quand je trouve une photo de la peinture je la mets sur le Blog, du site:
http://www.zenit.org/article-16851?l=french
Benoît XVI par Natalia Tsarkova, portraitiste de trois papes
Le tableau remis au pape après l’audience générale
ROME, Mercredi 12 décembre 2007 (ZENIT.org) – Le portrait de Benoît XVI en trône, par Natalia Tsarkova, portraitiste de trois papes, a été remis au pape Ratzinger par l’artiste russe à l’issue de l’audience générale, en la salle Paul VI du Vatican.
L’œuvre est de dimensions importantes (180 cm x 120 cm). Benoît XVI est représenté de trois-quart, tourné vers sa droite, et siègeant sur le trône qui fut celui de Léon XIII.Le pape est rev
êtu d’une chape de cérémonie rouge, symbole de foi et d’amour, la primauté du Successeur de Pierre étant fondée avant tout sur la Charité, selon la question posée par le Christ à Pierre, dans le dialogue rapporté par saint Jean : « Pierre m’aimes-tu plus ? » (Jean 21, 15), et le ministère de Pierre étant « d’affermir ses frères dans la foi » (Luc 22, 32) . Il porte la mitre dorée, symbole du Royaume de Dieu.
La chaire de Léon XIII est décorée d’angelots, symboles de la présence de l’Esprit Saint qui inspire le Successeur de Pierre : sa pensée semble recueillie dans le volume qu’il tient entre ses mains.L’ouverture
à la Ville et au monde est symbolisée par le fond représentant la Place Saint-Pierre.
Pour l’artiste, le regard « tendre et lumineux du pontife » veut traduire la manière dont le pape guide l’Eglise catholique moderne par son enseignement limpide : le pape « grand théologien », mais aussi le pape de « l’amitié avec Dieu ».L’
œuvre a été commandée à Natalia Tasrkova par l’association « Patrons of Arts in the Vatican Museums ».
Portraitiste de l’aristocratie romaine et des cardinaux, mais aussi de différentes personnalités internationales, Natalia Tasrkova a déjà réalisé les portraits de Jean-Paul Ier – un portrait visible dans les Musées du Vatican – et de Jean-Paul II : 5 portraits, qui se trouvent au Vatican, à Washington, en l’église romaine de S. Maria del Popolo, et les deux derniers, signés par le pape polonais, à Détroit.Avec Jean-Paul II, l’artiste
échangeait « quelques mots en russe », et il reste « particulièrement cher à son cœur », comme elle l’a déclaré aujourd’hui aux media italiens.
L’artiste n’est pas cependant qu’une potraitiste. Elle a signé différentes toiles inspirées par des thèmes évangéliques comme « La Dernière Cène » et par les écrits de Jean-Paul II, comme « La Vierge de l’espérance », inspirée par les « Mystères lumineux » du Rosaire.
Anita S. Bourdin
bonne nuit
13 décembre, 2007Roma « Madonnelle » (petit image de Marie en route)
dans: Piazza Navona
La vraie violence qui s’empare du Royaume des cieux
13 décembre, 2007Origène (vers 185-253), prêtre et théologien
Homélies sur Josué, n° 5 (trad. SC 71, p. 166)
La vraie violence qui s’empare du Royaume des cieux
Josué a traversé le Jourdain pour attaquer la ville de Jéricho. Mais Saint Paul enseigne : « Nous ne luttons pas contre des hommes, mais contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous » (Ep 6,12). Les choses qui ont été écrites sont des images et des symboles. Car Paul dit ailleurs : « Ces évènements servaient d’exemple ; ils ont été écrits pour notre instruction, à nous qui voyons arriver la fin des temps » (1Co 10,11). Si donc ces choses ont été écrites pour notre instruction, eh bien ! pourquoi tardes-tu ? Comme Josué, partons pour la guerre, prenons d’assaut la plus vaste cité de ce monde, c’est-à-dire la méchanceté, et détruisons les murailles orgueilleuses du péché.
Regarderais-tu alentour quel chemin il faut prendre, quel champ de bataille il faut choisir ? Tu vas trouver, sans doute, mes paroles étonnantes, elles sont pourtant vraies : limite tes recherches à toi seul. En toi est le combat que tu vas livrer, à l’intérieur de toi l’édifice du mal et du péché qu’il faut abattre ; ton ennemi sort du fond de ton coeur. Ce n’est pas moi qui le dis, mais le Christ ; écoute-le : « C’est du coeur que viennent les pensées mauvaises, meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, diffamations » (Mt 15,19). Réalises-tu la puissance de cette armée ennemie qui s’avance contre toi du fond de ton coeur ? Voilà nos vrais ennemis.