Les Prophètes (une présentation)

du site:

http://www.aelf.org:591/bibledelaliturgie/intro/FMPro?-db=at.fm5&-lay=base&-format=Is.html&-view

Ancien Testament

Les Prophètes

Au long des « livres historiques », spécialement dans Samuel et les Rois (voir p. 87), nous avons rencontré des figures prestigieuses de prophètes. Voici maintenant ceux qu’on appelle parfois les « prophètes écrivains » : en fait, ce sont plutôt leurs disciples qui ont recueilli leurs oracles pour en composer des livres.

Les prophètes d’Israël sont avant tout des hommes appelés pour dire à leur peuple les exigences et les promesses de Dieu. On devient prophète par vocation, par cette certitude qui s’impose un jour à un homme d’être saisi par la main de Dieu et envoyé. Dès lors, et parfois comme malgré lui, le prophète témoigne par ses paroles, par ses gestes, par toute sa vie. Il affronte les rois, dénonce le péché du peuple et de ses chefs, appelle à la conversion et au repentir. Ce qu’il exige au nom du Seigneur, c’est d’une part la fidélité au Dieu unique malgré la séduction de toutes les idoles, et d’autre part le respect de l’homme, et particulièrement la défense des plus pauvres et des plus démunis. Ces valeurs centrales de respect de Dieu et de respect des hommes s’approfondissent à travers la prédication des prophètes ; Israël découvre ainsi des dimensions nouvelles de sa foi traditionnelle et se prépare à accueillir l’approfondissement bien plus grand encore qu’apportera le Christ.

Témoin passionné des exigences du Seigneur, le prophète proclame qu’il faut changer son coeur pour éviter le châtiment divin. Mais quand, malgré ses avertissements, la colère de Dieu a sévi sur le peuple « à la nuque raide », il appelle de nouveau à l’espérance et affirme que Dieu ne saurait renoncer à son Alliance, même si le peuple, lui, y a manqué. C’est ainsi que les prophètes annoncent l’avenir prestigieux du peuple enfin sauvé, et parfois évoquent la figure du Messie, le roi descendant de David, qui viendra donner la justice et la paix sans limite à Israël, voire à l’univers entier.

La vocation prophétique s’est exprimée de façon très diverse suivant la personnalité des différents prophètes. Certains ont été prophètes pendant une longue existence mouvementée, d’autres durant une période très courte, parfois même à l’occasion d’un seul événement. Certains livres prophétiques sont tout entiers du même auteur ; d’autres ont eu une histoire plus complexe, des oracles d’auteurs plus tardifs étant venus se regrouper autour du noyau primitif.

Quand la Bible s’est constituée, les livres prophétiques y ont été regroupés d’une manière assez artificielle : d’abord les « grands », ceux dont les livres sont les plus longs : Isaïe, Jérémie, Ézéchiel (auxquels la bible grecque et latine ajoute Daniel, qui n’est pas prophète – voir p. 301), puis les « douze petits » dont les livres sont plus courts. En outre, deux livres assez différents figurent à la suite de Jérémie : les Lamentations et Baruc. Cet ordre, on le voit, n’a pas grand chose à voir avec l’ordre chronologique. On pourra retrouver celui-ci en consultant le tableau chronologique, à la fin du volume. Isaïe

Isaïe vit à Jérusalem au VIIIe siècle, dans le royaume du Sud gouverné par des rois souvent médiocres et peu ardents au service du Seigneur, au moment où le royaume du Nord divisé, sans force, miné par l’idolâtrie, s’écroule sous les coups des Assyriens (voir 2 Rois 17 Õ 118). Il est hanté par les menaces qui pèsent sur son peuple. Au jour de sa vocation, Dieu s’est révélé à lui comme le Saint, le Tout-Puissant, l’inégalable Dieu de l’univers (ch. 6 Õ 219). Tout au long de sa vie, Isaïe sera inspiré par ce souvenir.

Prophète de la sainteté de Dieu, il dénonce avec vigueur toutes les infidélités et les injustices qui sont un scandale pour sa foi et qui attirent la colère divine. Cependant, prophète de la fidélité du Seigneur, il annonce qu’un « reste » subsistera, et qu’un jour le Messie régnera dans la paix et dans la justice sur un Israël transformé qui rassemblera autour de lui toutes les nations.

Vers la fin de sa vie, sous Ézékias, Isaïe voit grandir la menace assyrienne : Jérusalem est assiégée ; mais le jour de la colère de Dieu n’est pas encore venu, et Dieu, cette fois encore, sauve son peuple (voir 2 Rois 19 Õ 119).

L’admiration universelle pour le grand prophète du VIIIe siècle amena les Juifs (beaucoup moins préoccupés que nous de garder intact le texte des grands auteurs) à mettre sous son nom et sous son patronage un grand nombre d’oracles ou de poèmes écrits bien après lui.

On en trouve quelques-uns dispersés au long du livre, par exemple ceux de l’« Apocalypse d’Isaïe » (ch. 24 à 26) et ceux du chapitre 35, qui décrivent un monde de bonheur, où Dieu libérera les siens de toute oppression et les introduira dans la joie définitive. D’autres oracles ajoutés occupent les chapitres 40 à 66, qu’on appelle souvent le « deuxième Isaïe » (40 à 55) et le « troisième Isaïe » (56 à 66).

Dans le « deuxième Isaïe » ou « livre de la Consolation d’Israël », un auteur inconnu, vivant à la fin de l’exil, médite sur la victoire de Cyrus, roi de Perse, qui est en train d’anéantir l’empire babylonien. Sans le savoir, le conquérant est l’instrument de la puissance du Seigneur et de son amour pour Israël : le Dieu du monde entier a choisi un peuple et reste fidèle à son Alliance ; le « Saint d’Israël » rachète son peuple esclave et lui rend la liberté ; il prépare, pour le ramener sur la terre qu’il lui a jadis donnée, un nouvel exode plus beau que celui du temps de Moïse ; une ère de bonheur va commencer.

Une Réponse à “Les Prophètes (une présentation)”

  1. emmanuel dit :

    j’ appecie bcp mais j’aimerai reçevoicette predicationsur mon site svp..

Laisser un commentaire