Entrer dans l’Avent
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Entrer dans l’Avent
Quelle sera notre attitude pendant l’avent, période préparatoire à Noël ? Que signifie d’attendre la venue du Sauveur qui est déjà venu ? Que signifie de préparer la naissance de Jésus qui est déjà né ? Pourquoi disons-nous avec l’Eglise pendant l’Avent : « Maranatha ! Viens Seigneur Jésus ! » ? Une catéchèse de Mgr Rivière.
+ Mgr Benoît Rivière
27/11/2004La pri
ère de l’Eglise, justement, éclaire notre cœur, et rend visible notre foi. Dans la prière de l’Eucharistie, après la consécration, nous proclamons le mystère de la foi en disant : « Gloire à Toi qui étais mort ! Gloire à Toi qui est vivant ! Notre Sauveur et notre Dieu, viens, Seigneur Jésus ! » Nous exprimons là notre foi en l’avènement du Seigneur Jésus qui a livré sa vie pour nous et qui est toujours vivant. Nous désirons que sa venue, sa manifestation, sa mort et sa résurrection soient de plus en plus réelles en nous-mêmes et dans le cœur de tous nos contemporains. En d’autres termes, nous ne voulons pas seulement redire ce qui s’est passé au sujet de Jésus, mais connaître la réalité de ce que Lui, Jésus, connaît : sa vie avec les hommes et avec Dieu, sa victoire sur le péché et sur la mort. En entrant dans l’Avent, temps de l’avènement du Sauveur, nous attendons et travaillons pour que s’accomplissent en nous la naissance et le déploiement de la vie même de Dieu.
Attendre l’avènement du Seigneur Jésus, c’est nous prêter, à l’exemple de Marie, à l’action de Dieu en nous. C’est ne pas rêver d’être dans des conditions autres pour laisser toute la place à Dieu. C’est nous tenir prêt à la visite continuelle, discrète et si réelle, de l’Esprit-Saint. Car Il vient, de même qu’Il est venu en Marie, dans notre humanité actuelle.
Il vient faire toute chose nouvelle. Il ouvre l’horizon des hommes à Dieu. Il ne clôt jamais la vie, mais il en est au contraire le donateur infini. L’expérience spirituelle de l’Avent, c’est l’espérance. C’est l’appui sur Jésus seul et l’expérience qu’en Lui est la source de vie ; c’est l’aventure du grand large et non plus les mesquineries de sous-sol. Aussi laisserons-nous éclater l’action de grâce du Magnificat : « le Puissant fait pour moi de grandes choses ! Saint est son Nom ! » Car en vérité Dieu fait toute chose nouvelle, et « il apporte toute nouveauté, comme le disait si bien saint Irénée, en s’apportant lui-même ». Le recevrons-nous de plus en plus profondément ?
Les premiers chrétiens, et toute l’Eglise à leur suite, ont toujours rapproché la méditation du mystère de l’Incarnation avec celle du mystère de l’Eucharistie. De même qu’Il a plu à Dieu de prendre chair dans le sein de la Vierge Marie pour notre salut, de même Il lui plait de nous faire recevoir le vrai corps et le vrai sang du Sauveur chaque fois que nous communions. Chaque fois nous sommes transformés et divinisés en Celui-là même qui s’est abaissé jusqu’à mourir pour nous. Nous devenons davantage unis au Fils unique de Dieu, mieux même, il s’unit à nous pour nous faire devenir semblable à Lui. C’est pourquoi nous puisons dans l’Eucharistie à la fois le pain pour la route, l’aliment de l’espérance et déjà aussi ce à quoi conduit l’espérance, c’est-à-dire l’union avec Dieu. « Un émerveillement qui ne cesse d’envahir mon esprit », dit le pape Jean-Paul II.
Qu’il en soit de même pour chaque croyant, et que la joie eucharistique irradie le monde !Mgr Benoît Rivière est évêque auxiliaire de Marseille
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