Archive pour novembre, 2007

dimanche 4 novembre 2007 – Jésus et la liberté. – Jésus est reçu par Zachée

3 novembre, 2007

du site:

http://www.oraweb.net/oraweb-ecole/meditations/meditations-jour/meditations-2007-11-nov/04.11.2007.m.html

LE REGARD DE JESUS
Référence de l’évangile : Lc 19, 1-10 -
et de la m
é
ditation : C 122 S 226

dimanche 4 novembre 2007
Jésus et la liberté. – Jésus est reçu par Zachée

Le regard de Jésus transperce et transforme.
Dans l
histoire de Zachée, il est noté que, lorsque celui-ci grimpe sur un sycomore :

« Jésus levant les yeux, lui dit :
Zach
ée, descends vite, car il faut quaujourdhui Je demeure dans ta maison
»
(Lc 19,5)

Avec quel plaisir Jésus lève les yeux vers cet homme perché

sur son arbre
et que sa recherche du Christ avait
à
ce point grandi.
Regard plein de bont
é, d
ironie sans doute,
mais si engageant que rapidement voici Zach
ée aux pieds du Maî
tre :

« Et Zachée se hâta de descendre et reçut Jésus avec joie »
(Lc 19, 6)

Lappel de Jésus sadresse à tous ceux qui le cherchent :

« Zachée, descends vite, car il faut quaujourdhui Je demeure dans ta maison »

.
On rejoint ici le prologue de Jean, au chapitre 1 de son
Évangile, au verset 9 :

« La lumière, la Vraie, celle qui éclaire tout homme, entrant dans le monde.

»
«
Oui, le Verbe sest fait chair et Il a habité parmi nous. »

Dieu nous attend.
D
où lextraordinaire invitation faite à Zaché

e
et
à travers lui à
nous tous,
par le Seigneur :

« Zachée, descends vite, car il faut quaujourdhui Je demeure dans ta maison »
(Lc 19, 5)

Jésus a donc transformé

la vie de cet homme.
D
un homme riche et méprisé il s
est fait un ami.
Ce percepteur aura d
ésormais le courage de choisir le difficile chemin de la liberté

et de se compromettre en compagnie du Proph
è
te ;
il renonce m
ême à la fortune acquise avec tant d’âpreté
!

« Or Zachée, debout, dit en face du Seigneur :
Voici, Seigneur, que je donne aux pauvres la moiti
é
de mes biens.
Si j
ai fait tort à quelqu
un en quelque chose,
je rends quatre fois autant
»
(Lc 19, 8)

Voilà lEspérance et la Liberté que nous apporte le Seigneur.

aujourd’hui: Saint Hubert

3 novembre, 2007

du site: 

http://nominis.cef.fr//contenus/saint/6/Saint-Hubert.html

Saint Hubert

Prénom masculin

Etymologie germanique : « hug », intelligent et « berht », brillant

Evêque de Tongres-Maastricht-Liège (+ 727)


On le dit apparenté à Charles Martel. Il est vrai qu’on le trouve à la cour de Pépin d’Héristal, maire du Palais. Il épouse Floribanne, la fille du roi Dagobert, et les chroniqueurs nous disent qu’il était connu par  » les folles joies de sa vie mondaine  » peu édifiante, jusqu’au jour où la grâce de Dieu et les conseils de saint Lambert, évêque de Maestricht l’entraînèrent vers la sainteté. La tradition légendaire raconte cette belle histoire du cerf qu’il vit durant une chasse, un jour de Vendredi-saint, et qui lui apparut avec une croix entre ses bois  » Chasser un jour pareil ? pourquoi ne vas-tu pas prier ?  » Dès le 11ème siècle, il était le patron des chasseurs. Ce qui est historique, c’est qu’en 688, il abandonne le duché d’Aquitaine à son frère pour se consacrer totalement à Dieu. Après une vie monastique exemplaire, il est élu évêque de Liège-Maestricht et Tongres, puisque saint Lambert venait d’être martyrisé. Saint Hubert fut un grand évêque, proche de ses fidèles qu’il rejoignait là où ils vivaient, dans les clairières, sur les rivières, dans les villages. Attentif à toute misère, il aidait les malheureux et les prisonniers. Il mourut des suites d’une blessure occasionnée par un ouvrier maladroit qui lui écrasa la main gauche.

Angélus du jeudi 1er novembre

3 novembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16548?l=french

Angélus du jeudi 1er novembre

ROME, Vendredi 2 novembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée ce jeudi avant la prière de l’Angélus, en présence des pèlerins réunis place Saint-Pierre.

AVANT L’ANGELUS

Chers frères et sœurs !

Aujourd’hui, en la solennité de la Toussaint, notre cœur, franchissant les limites du temps et de l’espace, s’élargit aux dimensions du Ciel. Au début du christianisme, les membres de l’Eglise étaient également appelés les « saints ». Dans la Première Lettre aux Corinthiens, par exemple, saint Paul s’adresse à « vous qui avez été sanctifiés dans le Christ Jésus, vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Co 1, 2). En effet, le chrétien est déjà saint, car le Baptême l’unit à Jésus et à son mystère pascal, mais il doit dans le même temps le devenir, en se conformant à Lui toujours plus profondément. On pense parfois que la sainteté est une condition privilégiée réservée à quelques élus. En réalité, devenir saint est la tâche de chaque chrétien, et nous pourrions même dire de chaque homme ! L’Apôtre écrit que Dieu nous a depuis toujours bénis et choisis dans le Christ « pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard » (Ep 1, 3-4). Tous les êtres humains sont donc appelés à la sainteté qui, en dernière analyse consiste à vivre en enfants de Dieu, dans cette « ressemblance » à Lui, à partir de laquelle il nous a créés.

Tous les êtres humains sont enfants de Dieu et tous doivent devenir ce qu’ils sont, à travers le chemin exigeant de la liberté. Dieu invite chacun à faire partie de son peuple saint. Le « Chemin » est le Christ, le Fils, le Saint de Dieu : personne ne parvient au Père sans passer par Lui (cf. Jn 14, 6).

C’est avec sagesse que l’Eglise a placé en étroite succession la fête de la Toussaint et la Commémoration de tous les fidèles défunts. A notre prière de louange à Dieu et de vénération des esprits bienheureux, que la liturgie nous présente aujourd’hui comme « une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues » (Ap 7, 9), s’unit la prière d’intention pour ceux qui nous ont précédés dans le passage de ce monde à la vie éternelle. Demain, nous consacrerons de manière particulière notre prière à ces derniers et nous célébrerons le sacrifice eucharistique pour eux. En vérité, l’Eglise nous invite chaque jour à prier pour eux, en offrant également les souffrances et les difficultés quotidiennes afin que, complètement purifiés, ils soient admis à jouir pour l’éternité de la lumière et de la paix du Seigneur.

Au centre de l’assemblée des saints, resplendit la Vierge Marie, « humble et plus élevée que toute créature » (Dante, Paradis, XXXIII, 2). En mettant notre main dans la sienne, nous nous sentons incités à marcher avec plus d’élan sur le chemin de la sainteté. Nous lui confions notre engagement quotidien et nous la prions aujourd’hui également pour nos chers défunts, avec l’intime espérance de nous retrouver un jour tous ensemble, dans la communion glorieuse des saints.

APRES L’ANGELUS

Le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :

Je vous salue de tout cœur, pèlerins francophones venus participer à la prière de l’Angelus, en particulier le groupe de la Maisonnée Saint-Joseph de Montpellier. En ce jour où nous célébrons la fête de tous les saints, chacun est invité à entendre les béatitudes, qui constituent comme un carnet de route pour découvrir la voie de la sainteté. Puisse chacun reconnaître dans le Christ celui qui seul peut donner le vrai bonheur et la vie éternelle. Avec la Bénédiction apostolique.

bonne nuit

3 novembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. roses

http://www.photosforsouls.com/nature42.html

« Donner à Dieu la première place »

3 novembre, 2007

Diadoque de Photicé (vers 400- ?), évêque
Sur la perfection spirituelle, 12-15 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 240)

« Donner à Dieu la première place »

Celui qui se chérit lui-même ne peut pas aimer Dieu ; mais celui qui ne se chérit pas lui-même à cause des richesses supérieures de la charité divine, celui-là aime Dieu. C’est pourquoi un tel homme ne cherche jamais sa propre gloire, mais celle de Dieu ; car celui qui se chérit lui-même cherche sa propre gloire. Celui qui chérit Dieu aime la gloire de son créateur. C’est, en effet, le propre d’une âme intérieure et amie de Dieu de chercher constamment la gloire de Dieu dans tous les commandements qu’elle accomplit, et de jouir de son propre abaissement. Car à Dieu convient la gloire du fait de sa grandeur, à l’homme l’abaissement ; par ce moyen, il devient le familier de Dieu. Si nous agissons ainsi, nous réjouissant de la gloire du Seigneur, à l’exemple de saint Jean Baptiste, nous commencerons à dire sans fin : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (Jn 3,30).

Je connais quelqu’un qui aime tellement Dieu, bien qu’il gémisse de ne pas l’aimer comme il voudrait, que son âme brûle sans cesse du désir de voir Dieu glorifié en lui, et de se voir lui-même comme s’il n’était pas. Cet homme-là ne sait pas ce qu’il est, même lorsqu’on fait son éloge, en paroles ; car dans son grand désir d’abaissement il ne pense pas à sa propre dignité. Il s’acquitte du service divin comme il convient aux prêtres, mais dans son extrême disposition d’amour pour Dieu il dérobe le souvenir de sa propre dignité dans l’abîme de sa charité pour son Dieu, enfouissant dans d’humbles pensées la gloire qu’il en retirerait. En tout temps, à ses propres yeux, il ne parait ainsi qu’un serviteur inutile ; son désir d’abaissement l’exclut en quelque sorte de sa propre dignité. Voilà ce que nous devons faire, nous aussi, de façon à fuir tout honneur, toute gloire, en raison de la richesse débordante de l’amour de Celui qui nous a tant aimés.

celébration pour les défunt

2 novembre, 2007

celébration pour les défunt dans images sacrée

http://santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=20550&pic=20550C.JPG&dispsize=Original&start=0

HOMÉLIE DE S. AMBROISE POUR L’ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SON FRÈRE

2 novembre, 2007

de mon Bréviaire français, Gabriella

HOMÉLIE DE S. AMBROISE
POUR L’ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SON FRÈRE

Nous voyons que la mort est un avantage, et la vie un tourment, si bien que Paul a pu dire : Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage. Qu’est-ce que le Christ? Rien d’autre que la mort du corps, et l’esprit qui donne la vie. Aussi mourons avec lui pour vivre avec lui. Nous devons chaque jour nous habituer et nous affectionner à la mort afin que notre âme apprenne, par cette séparation, à se détacher des désirs matériels. Notre âme établie dans les hauteurs, où les sensualités terrestres ne peuvent accéder pour l’engluer, accueillera l’image de la mort pour ne pas encourir le châtiment de la mort. En effet la loi de la chair est en lutte contre la loi de l’âme et cherche à l’entraîner dans l’erreur. ~ Mais quel est le remède ? Qui me délivrera de ce corps de mort ? — La grâce de Dieu, par Jésus Christ, notre Seigneur.

Nous avons le médecin, adoptons le remède. Notre remède, c’est la grâce du Christ, et le corps de mort, c’est notre corps. Alors, soyons étrangers au corps pour ne pas être étrangers au Christ. Si nous sommes dans le corps, ne suivons pas ce qui vient du corps ; n’abandonnons pas les droits de la nature, mais préférons les dons de la grâce.

Qu’ajouter à cela? Le monde a été racheté par la mort d’un seul. Car le Christ aurait pu ne pas mourir, s’il l’avait voulu. Mais il n’a pas jugé qu’il fallait fuir la mort comme inutile, car il ne pouvait mieux nous sauver que par sa mort. C’est pourquoi sa mort donne la vie à tous. Nous portons la marque de sa mort, nous annonçons sa mort par notre prière, nous proclamons sa mort par notre sacrifice. Sa mort est une victoire, sa mort est un mystère, le monde célèbre sa mort chaque année.

Que dire encore de cette mort, puisque l’exemple d’un Dieu nous prouve que la mort seule a recherché l’immortalité et que la mort s’est rachetée elle-même ? II ne faut pas s’attrister de la mort, puisqu’elle produit le salut de tous, il ne faut pas fuir la mort que le Fils de Dieu n’a pas dédaignée et n’a pas voulu fuir. ~

La mort n’était pas naturelle, mais elle l’est devenue ; car, au commencement, Dieu n’a pas créé la mort : il nous l’a donnée comme un remède. ~ L’homme, condamné pour sa désobéissance à un travail continuel et à une désolation insupportable, menait une vie devenue misérable. Il fallait mettre fin à ses malheurs, pour que la mort lui rende ce que sa vie avait perdu. L’immortalité serait un fardeau plutôt qu’un profit, sans le souffle de la grâce. ~

L’âme a donc le pouvoir de quitter le labyrinthe de cette vie et la fange de ce corps, et de tendre vers l’assemblée du ciel, bien qu’il soit réservé aux saints d’y parvenir ; elle peut chanter la louange de Dieu dont le texte prophétique nous apprend qu’elle est chantée par des musiciens : Grandes et merveilleuses sont tes œuvres. Seigneur, Dieu tout-puissant: justes et véritables sont tes chemins. Roi des nations. Qui ne te craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car toi seul es saint. Toutes les nations viendront se prosterner devant toi. Et l’âme peut voir tes noces, Jésus, où ton épouse est conduite de la terre jusqu’aux cieux, sous les acclamations joyeuses de tous — car vers toi vient toute chair — ton épouse qui n’est plus exposée aux dangers du monde, mais unie à ton Esprit. ~

C’est ce que le saint roi David a souhaité, plus que toute autre chose, pour lui-même, c’est ce qu’il a voulu voir et contempler : La seule chose que je demande au Seigneur, la seule que je cherche, c’est d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, et de découvrir la douceur du Seigneur.

La liturgie nous plonge, d’emblée, dans le temps de Dieu

2 novembre, 2007

du site:

http://www.bible-service.net/site/461.html

Note : le temps liturgique

Chaque activité a son rythme propre. La liturgie a le sien, qui se répète d’une année sur l’autre. Elle a pourtant cette particularité de nous plonger, d’emblée, dans le temps de Dieu. Comment ?

Le temps liturgique court sur une année, rythmé par une suite de célébrations. Qui n’a éprouvé, à cette répétition, un sentiment de lassitude ? Cela peut masquer le fondement de l’organisation de l’année liturgique : le temps qui est célébré est le temps inauguré par la nouveauté de la Résurrection de Jésus.


Le Dimanche

La Résurrection est situé dans le temps. Les apparitions du Ressuscité, disent les Évangiles, ont lieu  »le premier jour de la semaine » ; jour devenu ensuite celui du rassemblement des premiers chrétiens qui se démarquaient ainsi de la pratique juive du sabbat. La conception du temps est renouvelée. Le temps nest pas seulement celui des saisons ou des cycles lunaires, cest celui de lhistoire humaine dans laquelle Dieu a fait irruption. De cette histoire, Pâques est le centre. De dimanche en dimanche, nous faisons mémoire de la Mort et de la Résurrection du Christ. Et chaque dimanche nous amène progressivement à approfondir, à partir de Pâques, le mystère toujours actuel de laction de Dieu dans le monde. Le Seigneur est présent à son Église et continue de l’accompagner par son Esprit. Le retour régulier des dimanches rythme notre marche et nous rappelle que l’action de Dieu est encore pour aujourdhui : le Christ  »est maintenant le salut pour tous ceux qui écoutent sa parole » dit le Missel Romain. Le mémorial eucharistique dominical enracine donc le temps humain dans le temps de Dieu.

Pâques et le retour du Christ

Si chaque dimanche est le jour de la Résurrection, la fête annuelle de Pâques s’est imposée progressivement au cours des âges pour devenir le centre de l’actuel calendrier liturgique. Chaque génération a eu soin dajouter sa part dans lapprofondissement du mystère de Dieu présent dans lhistoire. En témoigne l’élaboration progressive du calendrier autour des fêtes du Christ dune part et des fêtes des saints d’autre part : si nous prenons appui sur le passé, cest pour mieux nous rappeler les promesses réalisées par Dieu ! La Résurrection de Jésus et sa nouveauté projette des générations d’hommes et de femmes dans lavenir. Dans ces conditions, le temps liturgique nest pas un temps cyclique, fermé, en boucle, mais un temps ouvert sur le Royaume de Dieu à venir. C’est pour cela que lannée liturgique sachève par une dimension eschatologique forte (cf. les fêtes de la Toussaint et du Christ-Roi), reprenant ainsi la parole de St Paul :  »Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Co 11,26)

© Michel LEROY. Article extrait des Dossiers de la Bible n° 85 (2000), p. 27

par Sandro Magister : Nagasaki: la ville de la bombe atomique. Et des martyrs chrétiens

2 novembre, 2007

du site: 

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/173602?fr=y

Nagasaki: la ville de la bombe atomique. Et des martyrs chrétiens

Ils sont 188, qui vivaient il y a quatre siècles et qui seront béatifiés dans un an. Dans cette même ville, en 1945, les deux tiers de la population catholique du Japon ont été tués en un seul jour. Etait-ce là un choix délibéré?

par Sandro Magister

ROMA, le 30 octobre 2007 Dans les mémoires du cardinal Giacomo Biffi, en vente en librairie à partir daujourdhui, figure un passage dont la fin est en suspens. Il concerne le Japon.

Dans ce passage, le cardinal Biffi revient sur le choc quil avait ressenti en 1945 en apprenant que des bombes atomiques avaient été larguées par les Etats-Unis sur Hiroshima le 6 août et sur Nagasaki le 9.

Il écrit:

« Javais déjà entendu parler de Nagasaki. Je lavais retrouvée à plusieurs reprises dans le Manuel dhistoire des missions catholiques en trois tomes de Joseph Schmidlin, publié à Milan en 1929. Cest à Nagasaki que se trouvait la première vraie communauté catholique du Japon, au XVIe siècle. Le 5 février 1597, 36 martyrs (six missionnaires franciscains, trois jésuites japonais, 27 laïcs) avaient donné leur vie pour le Christ dans cette même ville. Ils ont été canonisés par Pie IX en 1862. Quand les persécutions reprennent en 1637, ce sont 35 000 chrétiens qui sont tués. Par la suite, la jeune communauté vit pour ainsi dire dans les catacombes, séparée du reste de la communauté catholique et dépourvue de prêtres. Mais elle ne s’éteint pas. En 1865, le père Petitjean découvre cette Eglise clandestine, qui se révèle à lui après avoir pris soin de vérifier quil était célibataire, quil rendait un culte à Marie et quil obéissait au pape de Rome. Cest ainsi que la vie sacramentelle peut reprendre dans les règles. En 1889, la liberté religieuse totale est proclamée au Japon. Cest la renaissance. Le 15 juin 1891, le diocèse de Nagasaki est érigé canoniquement. En 1927, il reçoit comme pasteur Mgr Hayasaka, qui est le premier évêque japonais et qui est consacré par Pie XI lui-même. Joseph Schimdlin nous apprend quen 1929, 63 698 des 94 096 catholiques japonais sont originaires de Nagasaki ».

Le cardinal Biffi conclut ce propos par une inquiétante question:

« On peut supposer que les bombes atomiques nont pas été larguées au hasard. Dès lors, la question est inévitable: pourquoi avoir choisi comme cible de la seconde hécatombe, parmi toutes les villes du Japon, justement celle où le catholicisme est le plus répandu et affirmé, celle où il a connu sa plus glorieuse histoire? ».

* * *

En effet, parmi les victimes de la bombe atomique qui a explosé à Nagasaki, les deux tiers de la petite mais dynamique communauté catholique japonaise ont disparu en un seul jour. Une communauté presque anéantie par deux fois en trois siècles.

En 1945, elle la été à cause dun acte de guerre mystérieusement concentré sur elle. Trois siècles auparavant, c’était à cause dune terrible persécution tout à fait comparable à celle de lempire romain contre les premiers chrétiens, avec toujours comme épicentre Nagasaki et sa « colline des martyrs ».

Pourtant, la communauté catholique japonaise a su renaître après chacune des ces deux tragédies. Après la persécution au XVIIe siècle, des chrétiens ont conservé la foi en la transmettant de père en fils pendant deux siècles, bien quils aient été privés d’évêques, de prêtres et de sacrements. On raconte quen 1865, à loccasion du vendredi saint, une bonne dizaine de milliers de ces « kakure kirisitan », ces chrétiens cachés, sont sortis des villages pour se présenter à Nagasaki aux missionnaires stupéfaits qui venaient dobtenir lautorisation daccès au Japon.

De même, suite à la seconde hécatombe de Nagasaki, celle de 1945, lEglise catholique sest reconstituée au Japon. Selon les dernières données officielles, celles de 2004, on compte un peu plus dun demi-million de Japonais de confession catholique. Cest peu au regard dune population de 126 millions dhabitants. Mais ils sont respectés et influents, notamment grâce à leur solide réseau d’écoles et duniversités.

En outre, si lon ajoute aux Japonais de naissance les immigrés venant dautres pays dAsie, le nombre de catholiques est multiplié par deux. Selon un rapport remis en 2005 par la commission pour les migrants de la conférence des évêques, le nombre total de catholiques a récemment dépassé le million, une première dans lhistoire du Japon.

* * *

Cette toile de fond fait apparaître sous un nouveau jour un décret que Benoît XVI a promulgué le 1er juin 2007: la béatification de 188 martyrs japonais, qui sajoutent aux 42 saints et aux 395 bienheureux tous martyrs déjà élevés à la gloire des autels par les papes précédents.

La cérémonie de béatification la première à avoir lieu au Japon sera célébrée le 24 novembre 2008, à Nagasaki justement, par le préfet de la congrégation pour la cause des saints, le cardinal José Saraiva Martins, envoyé spécial de Benoît XVI.

Dans les documents du procès canonique, les 188 martyrs japonais qui seront béatifiés lannée prochaine sont identifiés comme le père Kibe et ses 187 compagnons. Ils ont été tués à cause de leur foi entre 1603 et 1639.

Pierre Kibe Kasui est né en 1587. La même année, le shogun Hideyoshi, gouverneur militaire de Nagasaki, émet un édit qui somme les missionnaires étrangers de quitter le Japon. Dix ans plus tard, cest le début des persécutions.

A cette époque, on comptait environ 300 000 catholiques au Japon, évangélisés dabord par les jésuites, avec saint François-Xavier, puis par les franciscains également.

En février 1614, un nouvel édit impose la fermeture des églises catholiques et lassignation à résidence de tous les prêtres encore présents, quils soient japonais ou étrangers, à Nagasaki.

La même année, au mois de novembre, les prêtres et les laïcs qui dirigeaient les communautés sont contraints à lexil. Le père Kibe rejoint dabord Macao, puis Rome.

Pierre Kibe Kasui a été ordonné prêtre le 15 novembre 1620. Après avoir accompli son noviciat à Lisbonne, il a prononcé ses premiers vœux de jésuite le 6 juin 1622.

De retour au Japon, le père Kibe retrouve les catholiques qui étaient cruellement persécutés. Il est capturé en 1639 à Sendai avec deux autres prêtres. Torturé pendant 10 jours consécutifs, il refuse dabjurer. Il est martyrisé à Edo, lactuelle Tokyo.

Parmi ses 187 compagnons de martyre, en grande partie des laïcs, on trouve Michel Kusurya, appelé le « bon Samaritain de Nagasaki ». Il a gravi la « colline des martyrs », non loin de la ville, en chantant des psaumes. Comme beaucoup, il est mort empalé et brûlé à petit feu.

Nicolas Keian Fukunaga est un autre des futurs bienheureux. Il est mort après avoir été jeté dans un puits de boue. Jusquau bout, il aura prié à haute voix, en demandant pardon « pour ne pas avoir amené le Christ à tous les Japonais, à commencer par le shogun ».

Dautres martyrs sont morts cloués sur la croix ou découpés en morceaux. Les femmes et les enfants n’étaient pas épargnés lors de ces actes dune cruauté inouïe. La population catholique a été décimée non seulement par les exécutions, mais aussi par les apostasies de ceux qui abjuraient parce quils avaient peur. Mais elle na pas été anéantie pour autant. Une partie de la population a vécu dans la clandestinité et a gardé la foi jusqu’à larrivée, deux siècles plus tard, dun régime plus libéral.

En septembre dernier, le diocèse de Takamatsu a consacré un colloque à un autre des 188 martyrs qui seront béatifiés en 2008. Il sagit du jésuite Diego Ryosetsu Yuki, qui descend dune famille de shoguns.

Lun des rapporteurs, le professeur Shinzo Kawamura, de luniversité jésuite Sophia de Tokyo, a démontré que tant de catholiques de l’époque tiraient également leur force indomptable de lesprit communautaire avec lequel ils se soutenaient réciproquement dans la foi. Ils parvenaient ainsi à résister aux tortures et à affronter le martyre. Les catholiques avaient en partie suivi lexemple des communautés bouddhistes de Jodo Shinshu, la Terre Pure. « Les kumi, les communautés des kirisitan, cest-à-dire des chrétiens, sont la terre où ont fleuri les 188 martyrs. Au Japon, lEglise de cette époque était une véritable Eglise populaire ».

bonne nuit

2 novembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. horse.fish.black

http://www.cepolina.com/freephoto/f/nature.animalsea/horse.fish.black.jpg

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