Archive pour le 25 novembre, 2007
Jacques de Saroug : Fais le bien avec amour
25 novembre, 2007du site:
http://www.patristique.org/article.php3?id_article=262
Jacques de Saroug : Fais le bien avec amour
Jacques de Saroug († 521) est l’un des plus grands docteurs syriens. Il fit ses études dans l’école très réputée d’Édesse puis il devint moine. Son œuvre poétique est considérable. Nous publions ici un passage de son Poème sur l’amour.
Dès que l’amour entre dans ton coeur,
tes pensées deviennent claires comme la lumière.
Oui, ton intelligence s’ouvre aux mystères de Dieu.
Les bonnes actions plaisent à ceux qui le font.
Mais si tu les fais sans amour,
elles ne te plaisent pas.
Le sel rend la nourriture meilleure.
De même pour faire de bonnes actions,
il faut aimer.
On peut comparer les bonnes actions
aux membres de ton corps.
L’amour, c’est le coeur
qui rend ton corps vivant.
Se priver de nourriture, c’est bien.
Mais si tu jeûnes sans amour,
tu gardes une mauvaise odeur dans ta bouche.
Ton jeûne ne sert à rien.
Ta prière est agréable,
et l’amour te donne des ailes
pour voler comme un oiseau.
Mais si ton aile est faible,
tu ne verras pas le Dieu Très-Haut
là où il habite.
Être juste est une bonne chose
pour celui qui pratique la justice.
Mais si tu es juste sans amour,
tu te fatigues pour rien.
Si tu gardes ton corps pour le Seigneur,
si tu lui appartiens,
tu recevras une glorieuse récompense.
Mais si tu n’aimes pas,
tu es comme un homme marié qui trompe sa femme.
Si tu partages ton pain avec celui qui a faim,
tu recevras une récompense.
Mais si tu partages ton pain sans amour,
tu ne gagnes rien.
Si le martyr donne son corps au feu
pour être brûlé,
il a besoin d’aimer.
Alors il recevra
la récompense des martyrs.
Aimer est plus important
que de parler au nom de Dieu
et de croire en lui.
En effet, sans amour,
tu ne peux pas parler au nom de Dieu
et tu ne crois pas en lui.
Sources :
La prière des Pères, Sodec-a.i.m., Bayard Éditions 1997, p. 196-197.
« Sauvés en espérance » : Titre de la seconde encyclique de Benoît XVI
25 novembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16703?l=french
« Sauvés en espérance » : Titre de la seconde encyclique de Benoît XVI
Présentation au Vatican le 30 novembre
ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (ZENIT.org
) – « Sauvés en espérance » : c’est le titre de la seconde encyclique de Benoît XVI qui sera présentée au Vatican dans une semaine, le 30 novembre, en la fête de saint André, frère de Pierre, anniversaire du voyage du pape en Turquie et spécialement au siège du patriarcat de Constantinople, au Phanar, dont saint André est le protecteur.
La salle de presse du Saint-Siège annonce en effet que le document sera présenté par le cardinal Georges-Marie Cottier, op, théologien émérite de la Maison pontificale, et par le cardinal Albert Vanhoye, sj, professeur émérite d’Exégèse du Nouveau Testament à l’Institut biblique pontifical.
Le texte sera publié ce même jour en latin, en français, en italien, en allemand, en anglais, en espagnol, en portugais et en polonais.
Après sa première encyclique sur la charité, dans « Dieu est amour », « Deus Caritas est », publiée le 25 janvier 2006, le pape a choisi de parler de la deuxième vertu théologale, l’espérance.
Le document s’intitule « Spe salvi », « Sauvés en espérance ». Et une troisième encyclique, sociale cette fois, serait également en préparation, pour février, mais il semble que le pape théologien doive, après l’espérance, préparer aussi une encyclique sur la foi.
« Spe salvi » est donc une méditation sur l’espérance chrétienne, celle que Péguy appelle « la petite fille espérance », « cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout », dans « Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu ».
Benoît XVI s’appuie sur l’Epître de saint Paul aux Romains (ch. 8 v. 24) qui dit : « Car c’est en espérance que nous sommes sauvés ».
Il semble que le pape ait travaillé à son encyclique lors de son séjour dans les Alpes en juillet dernier, à Lorenzago di Cadore et à Castel Gandolfo.
Le document comprendrait quelque 80 pages, offrant, à chaque chapitre, une figure d’espérance chrétienne, que ce soit le théologien favori de Benoît XVI, saint Augustin, ou la jeune esclave soudanaise devenue religieuse en Italie, sainte Joséphine Bakhita.
Quelque journaliste attentif a pu noter que le pape a utilisé le mot « espérance » 11 fois dans l’homélie qu’il a prononcée à Naples le 21 octobre.
C’est aussi le vœu souvent exprimé par le pape lors des visites ad limina, comme dans ses discours des 23 et 29 septembre à une délégation d’évêques du Mexique.
« Je prie le Seigneur pour que dans vos diocèses et dans tout le Mexique, progressent toujours la foi, l’espérance, la charité et le témoignage courageux de tous les chrétiens », disait le pape à un premier groupe.
« Préoccupez-vous de la situation particulière de chaque prêtre, en l’encourageant à poursuivre avec joie et espérance le long du chemin de la sainteté sacerdotale, lui offrant l’aide dont il a besoin et promouvant également la fraternité entre eux », soulignait le pape.
Mais surtout, le pape employait l’expression « apôtres pleins d’espérance » qu’il traduisait ensuite en « joyeuse confiance dans les promesses de Dieu » et en « confiance dans la présence aimante de Dieu dans le monde ». Le pape y voit un antidote à la peur suscitée par une société « changeante » et « complexe », un remède au « sécularisme », un motif d’engagement pour transformer le monde.
Le pape disait en effet : « Face à un horizon aussi changeant et complexe qu’actuellement, la vertu de l’espérance est mise à dure épreuve dans la communauté des croyants. C’est précisément pour cela que nous devons être des apôtres pleins d’espérance, qui placent une joyeuse confiance dans les promesses de Dieu. Il n’abandonne jamais son peuple, et l’invite même à la conversion, afin que son Royaume devienne réalité. Royaume de Dieu veut dire non seulement que Dieu existe et vit, mais également qu’il est présent et oeuvre dans le monde. C’est la réalité la plus intime et décisive dans tout acte de la vie humaine, à tout moment de l’histoire. Le dessein et la réalisation des programmes pastoraux doivent donc refléter cette confiance dans la présence aimante de Dieu dans le monde. Cela aidera les laïcs catholiques à être en mesure d’affronter le sécularisme croissant et à participer de façon responsable aux questions temporelles, éclairés par la Doctrine sociale de l’Eglise ».
Le pape disait au deuxième groupe d’évêques du Mexique en 2005 : « Je suis heureux de vous recevoir à l’occasion de votre visite ad limina, de vous saluer tous ensemble et de vous encourager dans l’espérance, si nécessaire pour le ministère que vous exercez généreusement dans les archidiocèses et diocèses respectifs des provinces ecclésiastiques d’Acapulco, d’Antequera et du Yucatán ».
Le pape concluait son discours de la même façon : « Je vous assure de ma profonde communion dans la prière et de ma solide espérance dans le renouveau spirituel de vos diocèses ».
Cardinal : Article de WikiKto, l’encyclopédie catholique libre. (http://www.wikikto.eu/)
25 novembre, 2007du site:
http://fr.wikikto.eu/index.php/Cardinal
Cardinal
Article de WikiKto, l’encyclopédie catholique libre. (http://www.wikikto.eu/)
Un cardinal est nommé par le pape à Rome. Prince de l’Église, le cardinal siège au conclave pour élire le nouveau pape. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans peuvent participer à l’élection en elle-même (ils sont en principe au maximum 120). Les cardinaux forment le Sacré Collège, dont la réunion est appelée « consistoire ». C’est le collège cardinalice qui assure l’intérim lorsque le Siège est vacant.
On dit qu’untel est « créé cardinal » par le pape ou qu’il « reçoit le chapeau ». Le chapeau rouge (maintenant tombé en désuétude, sinon dans les armoiries) est le symbole de la dignité de cardinal. Il arrive qu’un cardinal soit cr
éé « in petto » ou « in pectore », c’est-à-dire secrètement, sans que le pape ne rende publique sa dignité (souvent pour des raisons politiques, quand le promu court un danger en lien avec des persécutions).
On distingue les cardinaux de curie
(attachés de manière permanente au gouvernement de l’Église universelle), les cardinaux exerçant une charge d’évêque ou d’archevêque traditionnellement « cardinalice » (comme Paris) et les cardinaux spécialement créés pour les honorer (théologiens non évêques, notamment). Jusqu’à un passé récent, il y a eu des cardinaux laïcs.
Le terme est ancien. Au d
épart il désignait les clercs que l’on incardinait à une église, à un diocèse. Ils y étaient rattachés comme les gonds (cardo en latin) à une porte. Homme-charnière de l’Église, en quelque sorte. Le sens en vint à désigner vers le Xe s. les personnages particulièrement importants. À Rome le sens se précisa encore :
-
Les cardinaux-évêques
avaient en charges les diocèses attenants à Rome et appelés pour cette raison « suburbicaires » (urbs = la ville).
Les cardinaux-prêtres étaient les curés en charge des paroisses de Rome les plus importantes,
et les cardinaux-diacres étaient réputés être les héritiers des diacres (appelés diacres régionnaires) qui géraient les sept quartiers de la ville éternelle.
Alexandre III pour la première fois donna ce titre de cardinaux à des ecclésiastiques « extérieurs », signifiant par que d’une manière ou d’une autre, ils étaient appelés à servir spécialement l’Église de Rome.
Nomination
Le cardinal est créé par le pape lors d’un « consistoire ordinaire public », c’est-à-dire lors d’une réunion du « sénat de l’Église » associant l’ensemble des cardinaux. Le pape proclame en latin : « Et donc par l’autorité du Dieu tout-puissant, des saints apôtres Pierre et Paul, et la nôtre, nous créons et proclamons solennellement cardinaux de la Sainte Eglise romaine, nos frères NN.».
Ensuite, chaque nouveau cardinal s’approche du pape, s’agenouillant pour recevoir la barrette
, coiffe rouge qui se porte sur la calotte (ce nom a la même racine que le mot français « béret »). Le cardinal place ensuite ses mains dans les mains du pape, tandis que le pape lui remet la barrette, en r
évélant également le nom du « titre cardinalice » ou de la « diaconie » qui confère un lien avec une paroisse du diocèse de Rome. Cela rappelle le lien historique des cardinaux avec le clergé de Rome, autour de son évêque ; pour cette raison, les cardinaux reçoivent des « grades » (« diacres », ou « prêtres » ou « évêques »).
Avec le souhait de la paix, le pape donne ensuite l’accolade à chacun. Le rite pr
évoit en même temps la remise à chacun de la « bulle » de création des cardinaux, sous forme de rouleau. Après l’avoir reçue, chaque nouveau cardinal échange ensuite le « baiser de paix » avec les autres membres du collège des cardinaux placés à droite de l’auvent papal.
Ensuite ont eu lieu les traditionnelles « visites de courtoisie » aux nouveaux cardinaux. Deux autres gestes marquent l’intronisation des cardinaux, apr
ès la remise de la barette. Le premier est la remise par le pape de l’anneau cardinalice aux nouveaux cardinaux. « signe de dignité, de sollicitude pastorale et d’une plus étroite communion avec le Siège de Pierre ». Le second est la « prise de possession cardinalice » : le cardinal visite son église romaine, au fronton de laquelle figureront ses armoiries, aux côtés de celles du pape régnant.
Hiérarchie
Il existe 3 ordres de cardinaux :
-
les cardinaux évêques,
-
les cardinaux prêtres,
-
les cardinaux diacres.
Les cardinaux
évêques sont titulaires d’un des « sièges suburbicaires », c’est-à-dire d’un des six anciens sièges épiscopaux proches de Rome : Albano ; Frascati (Tusculum) ; Ostie et Velletri ; Palestrina ; Porto et Santa Rufina ; Sabina.
Les cardinaux prêtres sont titulaires d’une des anciennes paroisses de Rome – concrètement donc, d’une des églises romaines ; celles-ci portent à leur entrée les armoiries du pape régnant et celles du cardinal-prêtre. Les cardinaux diacres sont titulaires d’une des anciennes « diaconies » de Rome, c’est-
à-dire d’un secteur couvrant plusieurs paroisses où l’Eglise apportait ses secours aux nécessiteux, par l’entremise des diacres (sept à l’origine).
La pourpre cardinalice
La couleur typique des cardinaux est appelée « pourpre cardinalice » : en fait, ce n’est pas un violet (couleur épiscopale) mais un rouge tirant sur l’orangé.
Cette couleur est aussi à l’origine celle du Pape (et l’est restée en partie, aux côtés du blanc). Cette couleur dérive de la pourpre consulaire et impériale romaine : devenu le Souverain pontife et le défenseur de Rome, le Pape succède aux magistrats de l’ancienne Rome.
La « poupre » cardinalice a depuis longtemps pris un sens supplémentaire, lié à celui de la couleur liturgique rouge. Benoît XVI a en effet expliqué que « signe de la dignité du cardinalat » signifie pour les nouveaux cardinaux qu’ils devront être prêts à se « comporter avec force, jusqu’à l’effusion du sang, pour l’accroissement de la foi chrétienne, pour la paix et la tranquillité au sein du peuple de Dieu, pour la liberté et la diffusion de la Sainte Église romaine ». Loin d’être un signe de puissance et de vanité, la « pourpre cardinalice » évoque le témoignage du martyre.
bonne nuit
25 novembre, 2007Daisy family
Asteraceae
http://www.floralimages.co.uk/phypocradic.htm
« Une inscription était placée au-dessus de sa tête : ‘ Celui-ci est le roi ‘ »
25 novembre, 2007Saint Jean Chrysostome (vers 345-407), évêque d’Antioche puis de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur la croix et le larron, 1, 3-4 ; PG 49, 403 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 462)
« Une inscription était placée au-dessus de sa tête : ‘ Celui-ci est le roi ‘ »
« Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ». Le larron n’a pas osé faire cette prière avant d’avoir déposé par son aveu le fardeau de ses péchés. Tu vois, chrétien, quelle est la puissance de la confession. Il a avoué ses péchés et le paradis s’est ouvert ; il a avoué ses péchés et il a eu assez d’assurance pour demander le Royaume après ses brigandages…
Tu veux connaître le Royaume ? Que vois-tu donc ici qui y ressemble ? Tu as sous les yeux les clous et une croix, mais cette croix même, disait Jésus, est bien le signe du Royaume. Et moi, en le voyant sur la croix, je le proclame roi. Ne revient-il pas à un roi de mourir pour ses sujets ? Lui-même l’a dit : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10,11). C’est également vrai pour un bon roi ; lui aussi donne sa vie pour ses sujets. Je le proclamerai donc roi à cause du don qu’il a fait de sa vie : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume. »
Comprends-tu maintenant comment la croix est le signe du Royaume ? Voici encore une autre preuve. Le Christ n’a pas laissé sa croix sur la terre, mais il l’a soulevée et emportée avec lui dans le ciel. Nous le savons parce qu’il l’aura près de lui quand il reviendra dans la gloire. Pour t’apprendre combien cette croix est digne de vénération, il a fait d’elle un titre de gloire… Lorsque le Fils de l’homme viendra, « le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat ». Il régnera alors une clarté si vive que même les astres les plus brillants seront éclipsés. « Les étoiles tomberont du ciel. Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme » (Mt 24,29s). Tu vois quelle est la puissance du signe de la croix ?… Quand un roi entre dans une ville, les soldats prennent les étendards, les hissent sur leurs épaules et marchent devant lui pour annoncer son arrivée. C’est ainsi que des légions d’anges et d’archanges précéderont le Christ, lorsqu’il descendra du ciel. Ils porteront sur leurs épaules ce signe annonciateur de la venue de notre roi.
Fête du Christ Roi : Le Christ règne-t-il en chacun de nous ?
25 novembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16700?l=french
Fête du Christ Roi : Le Christ règne-t-il en chacun de nous ?
Homélie du dimanche 25 novembre, par le P. Cantalamessa
ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile du Dimanche 25 novembre, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.
Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 23, 35-43
On venait de crucifier Jésus et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui. S’approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée,
ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »
Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. »
Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
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Jésus Christ roi de l’univers et des cœurs
La solennité du Christ Roi a été instituée assez récemment. Elle a été instituée par le pape Pie XI en 1925, en réponse aux régimes politiques athées et totalitaires qui niaient les droits de Dieu et de l’Eglise. Le cadre dans lequel est née cette fête est par exemple celui de la révolution mexicaine, lorsque de nombreux chrétiens marchèrent vers la mort en criant jusqu’au dernier souffle : « Viva Cristo Rey ! », vive le Christ Roi ! Mais si l’institution de cette fête est récente, il n’en est pas de même pour son contenu et son idée centrale qui est en revanche très ancienne et qui est née en quelque sorte avec le christianisme. L’expression « le Christ règne » trouve son équivalent dans la profession de foi : « Jésus est le Seigneur » qui occupe une place centrale dans la prédication des apôtres.
Le passage de l’Evangile est celui de la mort du Christ, car c’est à ce moment-là que le Christ commence à régner sur le monde. La croix est le trône de ce roi. « Une inscription était placée au-dessus de sa tête : ‘Celui-ci est le roi des Juifs’ ». Ce qui, pour ses ennemis devait être la justification de sa condamnation était, aux yeux du Père céleste, la proclamation de sa souveraineté universelle.
Pour comprendre que cette fête nous concerne de près, il suffit de se souvenir d’une distinction très simple. Il existe deux univers, deux mondes ou cosmos : le macrocosme qui est l’univers grand et extérieur à nous et le microcosme, ou petit univers, qui est chaque personne individuelle. La liturgie elle-même, dans la réforme qui a suivi le Concile Vatican II, a senti le besoin de mettre l’accent de la fête, non plus sur son caractère, en quelque sorte, politique, mais sur son aspect humain et spirituel.
L’oraison de la fête ne demande plus, comme dans le passé, d’ « accorder à toutes les familles des peuples de se soumettre à la douce autorité du Christ », mais de faire que « toute créature, libérée de l’esclavage du péché, le serve et le loue éternellement ».
On dit dans l’Evangile qu’au moment de la mort du Christ, au-dessus de sa tête était placée une inscription qui disait : « Celui-ci est le roi des Juifs » ; l’assistance le défiait de manifester ouvertement sa royauté et de nombreuses personnes, également parmi ses amis, s’attendaient à une démonstration spectaculaire de sa royauté. Mais il choisit de démontrer sa royauté en se préoccupant d’un seul homme, de surcroît un malfaiteur : « ‘Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne’. Jésus lui répondit : ‘Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis’ ».
Dans cette perspective, la question la plus importante que nous devons nous poser lors de la fête du Christ Roi n’est pas s’il règne ou non dans le monde, mais s’il règne ou non en chacun de nous ; non pas si sa royauté est reconnue par les Etats et les gouvernements, mais si chacun de nous la reconnaît et la vit. Le Christ est-il le Roi et le Seigneur de ma vie ? Qui règne en moi, qui fixe les objectifs et établit les priorités : le Christ ou quelqu’un d’autre ? Selon saint Paul il existe deux manières de vivre possibles : pour soi ou pour le Seigneur (Rm 14, 7-9). Vivre « pour soi » signifie vivre comme celui qui possède en lui-même son principe et sa fin ; cela indique une existence renfermée sur elle-même, tendue uniquement vers sa propre satisfaction et sa propre gloire, sans aucune perspective d’éternité. Vivre « pour le Seigneur », en revanche, signifie vivre pour le Seigneur, c’est-à-dire dans la perspective du Seigneur, pour sa gloire et pour son règne.
Il s’agit vraiment d’une nouvelle existence, face à laquelle la mort elle-même a perdu son caractère irréparable. La plus grande contradiction dont l’homme ait jamais fait l’expérience – la contradiction entre la vie et la mort – a été dépassée. La contradiction la plus radicale n’est plus désormais entre « vivre » et « mourir », mais entre vivre « pour soi » et vivre « pour le Seigneur ».