du site:
Benoît XVI a consacré 23 nouveaux cardinaux dont l’Irakien Emmanuel Delly
Le pape Benoît XVI a consacré samedi au Vatican 23 nouveaux cardinaux dont l’Irakien Emmanuel Delly, patriarche de la petite communauté chaldéenne plongée dans la tourmente de la guerre à qui le souverain pontife a adressé un message de « proximité spirituelle ».
Le Français André Vingt-Trois consacré par Benoit XVI, le 24 novembre 2007 au Vatican
Pour ce consistoire célébré dans la basilique Saint-Pierre, Benoît XVI était revêtu d’un « piviale », manteau de drap brodé d’or confectionné au XVe siècle et coiffé d’une mitre ayant appartenu au pape Pie IX (1846-1878), témoignant ainsi de son attachement aux fastes liturgiques des siècles passés.
« Vous êtes, selon une antique institution, les plus proches conseillers et collaborateurs du successeur de Pierre (le pape) dans la conduite de l’Eglise », a-t-il déclaré aux nouveaux cardinaux revêtus de pourpre, avant de leur remettre à chacun la « barrette », la coiffe à quatre côtés symbole de leur fonction.
Le nouveau cardinal Delly, 80 ans, chef spirituel des chrétiens d’Irak, a été chaleureusement applaudi par les milliers de personnes assistant à la cérémonie, et le pape lui a réservé une place particulière dans son homélie.
« Comment, en ce moment de joie, ne pas tourner notre regard avec appréhension et affection vers les chères communautés chrétiennes qui se trouvent en Irak » et vivent « les conséquences dramatiques d’un conflit qui persiste » a-t-il déclaré.
« En appelant à entrer dans le collège des cardinaux le patriarche de l’Eglise chaldéenne, j’ai voulu exprimer de façon concrète ma proximité spirituelle et mon affection à ces populations », a-t-il souligné avant d’exprimer la « solidarité » de toute l’Eglise catholique envers les peuples de la région.
Le nouveau cardinal italo-argentin de la Curie Leonardo Sandri a exprimé au nom de tous ses pairs leur engagement à « servir la cause de l’homme » et à défendre aux côtés du pape la cause de la paix, de la liberté religieuse, du dialogue entre les religions et les cultures, du mariage et de la famille, et « de la protection de la vie de son tout début à son terme naturel ».
Dix-huit des 23 nouveaux cardinaux ont moins de 80 ans, ce qui leur ouvre la possibilité de participer à l’élection d’un nouveau pape en cas de décès de Benoît XVI.
A côté de plusieurs hauts prélats de la curie, figurent des archevêques de grandes métropoles comme André Vingt-Trois (Paris), Lluis Martinez Sistach (Barcelone, Espagne), Théodore-Adrien Sarr (Dakar), Oswald Gracias (Bombay), Odilio Pedro Scherer (Sao Paulo, Brésil) ou John Njue (Nairobi).
Le collège des cardinaux compte désormais 201 membres dont 120 électeurs. La moitié d’entre eux viennent d’Europe, alors que la majorité des fidèles catholiques se trouvent aujourd’hui hors de ce continent.
Benoît XVI a cependant assuré que « la diversité » des membres du collège cardinalice reflète celle d’une Eglise « aujourd’hui disséminée sur tous les continents ».
Vendredi, le pape avait présidé une réunion à huis-clos de tous les cardinaux pour faire le point de l’oecuménisme, autrement dit des relations avec les autres confessions chrétiennes.
Selon un communiqué, la discussion a évoqué le « dégel » des rapports avec les orthodoxes russes et les difficultés persistant avec les protestants en raison de divergences sur les « questions éthiques ».
Les cardinaux se sont par ailleurs réjouis de récents « signes encourageants » dans les rapports entre le Vatican et l’islam, avec un appel au dialogue lancé par 138 personnalités musulmanes et la visite du roi d’Arabie Saoudite au pape le 6 novembre.