« Des serviteurs quelconques »
Saint Silouane (1866-1938), moine orthodoxe
Écrits (trad. Eds. Présence 1973, p. 289)
« Des serviteurs quelconques »
Il y a bien des degrés d’humilité. L’un est obéissant et se fait des reproches à lui-même en toutes choses ; cela, c’est de l’humilité. Un autre se repent de ses péchés et se considère comme un misérable devant Dieu. Cela, c’est aussi de l’humilité. Mais autre est l’humilité de celui qui a connu le Seigneur par le Saint Esprit : sa connaissance et ses goûts sont différents.
Lorsque, dans le Saint Esprit, l’âme voit combien le Seigneur est doux et humble, elle s’humilie elle-même jusqu’au bout. Cette humilité est tout à fait particulière et personne ne peut la décrire. Si les hommes pouvaient savoir par le Saint Esprit quel Seigneur nous avons, ils changeraient entièrement : les riches mépriseraient leurs richesses ; les savants, leur science ; les gouvernements, leur pouvoir et leur prestige. Tous vivraient dans une paix profonde et avec amour, et sur terre régnerait une grande joie.
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