Archive pour le 12 novembre, 2007

Antonio Rosmini

12 novembre, 2007

Antonio Rosmini dans images rosmcol

http://www.geocities.com/lorpino/rosm.html

par Sandro Magister : Bienheureuse liberté. Le miracle posthume de l’abbé Antonio Rosmini

12 novembre, 2007

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/175502?fr=y

 

Bienheureuse liberté. Le miracle posthume de l’abbé Antonio Rosmini

Il y a six ans encore, la condamnation du Saint-Office pesait sur ce grand penseur libéral. Il a été absous. Aujourd’hui, il est sur le point d’être béatifié. Le philosophe Dario Antiseri brosse le portrait de ce maître d’un libéralisme ouvert à la religion

par Sandro Magister

ROMA, le 12 novembre 2007 Dans quelques jours aura lieu une béatification qui est un miracle en elle-même: celle du prêtre et philosophe Antonio Rosmini.

C’est un miracle car il y a six ans à peine, ce nouveau bienheureux était encore sous le coup d’une condamnation que le Saint-Office avait lancée en 1887 contre 40 propositions tirées de ses écrits.

L’absolution a eu lieu le 1er juillet 2001 sous la forme d’une note de celui qui était alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Joseph Ratzinger.

C’est seulement après la levée de cet obstacle que le procès en béatification a pu rapidement avancer.

L’abbé Antonio Rosmini sera béatifié le dimanche 18 novembre à Novare (nord de l’Italie), dans le diocèse où il a passé la dernière partie de sa vie. C’est le cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation pour les causes des saints, mandaté par Benoît XVI, qui présidera la célébration.

L’abbé Rosmini a été un prêtre d’une grande spiritualité mais aussi un penseur profond et un écrivain prolifique. L’édition de ses œuvres complètes, par Città Nuova, représentera à terme quelque 80 tomes. Le père Umberto Muratore, religieux de la congrégation fondée par l’abbé Rosmini lui-même, n’hésite pas à le comparer, en tant que philosophe, à des géants comme saint Thomas ou saint Augustin.

Son livre le plus lu et le plus traduit encore aujourd’hui est « Delle cinque piaghe della santa Chiesa [Les cinq plaies de la sainte Eglise]« . Une des plaies quil dénonçait était lignorance du clergé et du peuple dans la célébration de la liturgie. Mais on aurait tort de voir en lui un précurseur de labandon de la messe en latin. Il a au contraire écrit qu« en voulant réduire les rites sacrés dans les langues vernaculaires, on choisirait un remède pire que le mal ».

L’abbé Rosmini a aussi été un grand théoricien de la politique. C’était un esprit libéral de pure souche, à une époque le milieu du XIXe siècle où pour lEglise, libéralisme rimait avec satanisme. Dans son livre « Philosophie de la politique », le philosophe fait part de son admiration pour « La démocratie en Amérique », le chef-d’œuvre de son contemporain Alexis de Tocqueville, le père du libéralisme ami de lesprit religieux.

L’abbé Rosmini a prévu plus d’un siècle à l’avance les thèses soutenues par le Concile Vatican II à propos de la liberté religieuse. Il était opposé au catholicisme comme « religion d’état ». Il a été un défenseur infatigable des libertés des citoyens et des « corps intermédiaires » contre les abus dun état tout-puissant.

Rien de surprenant, dès lors, à ce que la pensée de l’abbé Rosmini soit aujourd’hui surtout diffusée chez les catholiques par les défenseurs du libéralisme ouvert à la religion, dont les maîtres en Europe appartiennent à l’ »école de Vienne » de Ludwig von Mises et Friedrich von Hayek.

Le portrait de l’abbé Rosmini publié ci-dessous est justement écrit par un représentant de marque de ces catholiques libéraux, Dario Antiseri, professeur à lUniversité Libre internationale des sciences sociales « Guido Carli » (LUISS) de Rome et auteur dune très appréciée « Histoire de la Philosophie », traduite en plusieurs langues. Sa note est parue le 1er novembre dans « Avvenire », le quotidien de la conférence des évêques d’Italie.

Le professeur Antiseri concentre son propos sur un seul aspect de la figure de l’abbé Rosmini, celui de théoricien de la politique. Mais c’est peut-être l’aspect qui reflète le mieux son originalité. Les thèses de l’abbé Rosmini sont encore mal vues par une grande partie des catholiques, évêques et prêtres compris.

Lorsque l’abbé Rosmini aura été béatifié, sa pensée devra encore parcourir un long chemin avant de devenir un langage accepté dans l’Eglise catholique.

Rosmini, lantitotalitaire

par Dario Antiseri

En matière de politique, la préoccupation première et essentielle de l’abbé Antonio Rosmini a été de déterminer les conditions permettant de garantir la dignité et la liberté de lhomme. Selon lui, cest dans cette optique que la question de la propriété devient cruciale.

Opposé à l’économisme socialiste, l’abbé Rosmini a clairement établi le lien qui unit la propriété à la liberté de la personne.

« La propriété écrit-il dans ‘Philosophie du droit’ exprime vraiment cette union étroite entre un objet et une personne. [] La propriété est le principe doù dérivent les droits et les devoirs juridiques. La propriété constitue une sphère autour de la personne, dont celle-ci est le centre: personne dautre ne peut entrer dans cette sphère ».

Le respect de la propriété dautrui est le respect de la personne dautrui. La propriété privée est un instrument de défense de la personne contre lenvahissement par l’état.

La personne et l’état: la première est faillible, le second nest jamais parfait. Voici maintenant un célèbre passage extrait de « Philosophie de la politique »:

« Le perfectisme cest-à-dire ce système qui estime que la perfection est possible dans les choses humaines et qui sacrifie les biens présents à la perfection future que lon envisage est un effet de lignorance. Le perfectisme est un préjugé présomptueux selon lequel on juge trop favorablement la nature de lhomme, en se basant sur une pure hypothèse, sur un postulat inadmissible et avec un manque total de réflexion sur les limites naturelles des choses ».

Le perfectisme ignore le grand principe de la limitation des choses; il ne se rend pas compte que la société nest pas composée d« anges confirmés dans la grâce », mais plutôt d« hommes faillibles ». Il oublie que tout gouvernement « est composé de personnes qui, étant des hommes, sont toutes faillibles ».

Le perfectiste ne fait pas usage de sa raison, il en abuse. Les plus intoxiqués par lidée néfaste du perfectisme sont les utopistes. Promettant le paradis sur terre, ces « prophètes du bonheur démesuré« , mettent tout en œuvre pour construire de très respectables enfers pour leurs semblables.

L’utopie affirme l’abbé Rosmini est le « tombeau de tout vrai libéralisme ». « Loin de rendre les hommes heureux, elle creuse labîme de la misère; loin de les ennoblir, elle les rend ignobles comme les brutes; loin de les pacifier, elle introduit la guerre universelle, remplaçant le droit par le fait; loin de distribuer les richesses, elle les accumule; loin de modérer le pouvoir des gouvernements, elle le rend totalitaire; loin douvrir à tous la concurrence sur tous les biens, elle détruit toute concurrence; loin de développer lindustrie, lagriculture, lart, le commerce, elle leur retire tous leurs stimulants, en empêchant la volonté privée ou le travail spontané; loin de pousser les esprits à de grandes inventions et les cœurs aux grandes vertus, elle comprime et écrase tout élan de l’âme, elle rend impossible toute noble initiative, toute magnanimité, tout héroïsme; et la vertu elle-même est exclue, la foi en la vertu elle-même est anéantie ».

Une précision: l’abbé Rosmini associe à son antiperfectisme une critique ferme de larrogance de cette pensée qui a célébré ses fastes dans les textes des Lumières avant de déchaîner les horreurs de la révolution française.

La déesse Raison symbolise un homme qui prétend se substituer à Dieu et pouvoir créer une société parfaite. Le jugement du philosophe sur la présomption fatale des Lumières rappelle des considérations semblables, celles d’Edmund Burke avant lui, celles de Friedrich August von Hayek après.

Antiperfectiste, à cause de l’ »infirmité des hommes » naturelle, l’abbé Rosmini toujours dans « Philosophie de la politique » s’empresse de rappeler que les flèches qu’il décoche contre le perfectisme « ne sont pas destinées à nier la perfectibilité de l’homme et de la société. Que l’homme soit continuellement perfectible tout au long de sa vie: c’est là un bien précieux, un dogme du christianisme ».

L’antiperfectisme de l’abbé Rosmini implique donc un plus grand engagement. D’ailleurs, c’est de là que vient son attention à ce qu’il appelle la « longue, publique et libre discussion », puisque c’est de cet affrontement amical que les hommes peuvent tirer le meilleur d’eux-mêmes et éliminer les erreurs de leurs propres projets et idées.

On lit encore dans « Philosophie du droit »:

« Les individus qui forment un peuple ne peuvent pas se comprendre s’ils ne se parlent pas beaucoup; s’ils ne s’affrontent pas avec vigueur; si les erreurs ne sortent pas des esprits et si, s’étant pleinement manifestées, elles ne sont pas combattues sous toutes leurs formes ».

Anti-étatiste et donc défenseur des « corps intermédiaires », protecteur des droits de liberté, l’abbé Rosmini a été très attentif aux souffrances et aux problèmes des nécessiteux, des plus défavorisés.

Mais la juste solidarité chrétienne ne lui fait pas ignorer les dommages d’un système d’assistance d’état.

« La bienfaisance gouvernementale affirme-t-il a une lourde charge à porter face aux plus graves difficultés. Elle peut savérer non pas avantageuse, mais très dommageable non seulement pour la nation, mais précisément pour la classe pauvre à qui elle prétend faire du bien. En ce cas, au lieu de bienfaisance, cest de la cruauté. Bien souvent cest de la cruauté justement parce quelle assèche les sources de la bienfaisance privée, en décourageant les citoyens d’aider les pauvres, parce que lon croit quils sont déjà secourus par le gouvernement, alors quils ne le sont pas, quils ne peuvent pas l’être, sinon dans une faible mesure ».

Voilà donc quelques unes des positions d’Antonio Rosmini théoricien de la politique. On saisit facilement leur extrême pertinence et leur impressionnante actualité.

Mais aussi l’incalculable dommage et pas uniquement pour la culture catholique qu’a provoqué la longue marginalisation de ce prêtre-philosophe.

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Les étapes de sa vie

Antonio Rosmini naît le 24 mars 1797 à Rovereto, dans l’empire austro-hongrois. Il fait ses études à l’école publique. En août 1816, il passe les examens finals au lycée impérial en obtenant la mention « éminent » dans toutes les matières ainsi que l’appréciation: « doté d’une intelligence fulgurante ».

A l’automne 1816, il commence à étudier la théologie à l’université de Padoue, d’où il sort diplômé le 23 juin 1822. Entre-temps, en 1821, il a été ordonné prêtre par l’évêque de Chioggia.

Le cardinal Ladislas Pyrker, patriarche de Venise, l’emmène à Rome. Là, il est introduit chez l’abbé Mauro Cappellari, futur Grégoire XVI et rencontre à deux reprises le pape Pie VIII. Celui-ci donne le conseil suivant au prêtre-philosophe: « Rappelez-vous, vous devez vous consacrer à la rédaction de livres et ne pas vous occuper des affaires de la vie active; vous maniez très bien la logique et nous avons besoin d’auteurs qui sachent se faire respecter ».

En 1830, l’abbé Rosmini publie sa première grande œuvre philosophique: « Nuovo saggio sullorigine delle idee [Nouvel essai sur les origines des idées] « .

Le 2 février 1831, le cardinal Cappellari, grand ami de l’abbé Rosmini, monte sur le trône de Pierre. Le 20 septembre 1839, l’Institut de la Charité que le philosophe a fondé est définitivement approuvé.

En une douzaine de jours, du 18 au 30 novembre 1832, l’abbé Rosmini écrit « Delle cinque piaghe della santa Chiesa [Les cinq plaies de la sainte Eglise]« , où il dénonce les dangers qui menacent lunité et la liberté de lEglise et en donne les remèdes. Le livre sera publié en 1846.

En 1839, le philosophe publie Traité de la conscience morale, où il soutient que l’intelligence est éclairée par la lumière de l’être qui est la lumière de la vérité, ce qui fait quil y a quelque chose de divin dans lhomme. Ses thèses sont âprement critiquées par certains jésuites.

En 1848, labbé Rosmini revient à Rome en mission diplomatique. Il est chargé par le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Albert de Savoie, dinciter le pape Pie IX à présider une confédération d’états italiens. Mais lorsque le gouvernement piémontais demande que le pape entre lui aussi en guerre contre lAutriche, le père Rosmini renonce à sa mission diplomatique.

Pie IX lui ordonne cependant de rester à Rome. On parle de lui comme prochain cardinal secrétaire d’état et, après la fondation de la République de Rome, comme premier ministre. Mais il refuse de présider un gouvernement révolutionnaire qui prive le pape de liberté. Le 24 novembre 1848, Pie IX senfuit à Gaète (au sud de Rome). L’abbé Rosmini le suit. Mais il tombe rapidement en disgrâce, car en désaccord avec la ligne politique du cardinal Giacomo Antonelli, qui veut que le pape soit soutenu par des armées étrangères. En 1849, il prend congé de Pie IX.

Pendant son voyage de retour dans le nord de l’Italie, à Stresa, il apprend que ses œuvres « Les cinq plaies de la sainte Eglise » et « La constitution civile selon la justice sociale » ont été mises à lIndex des livres interdits.

Attaqué par les jésuites mais réconforté par les visites de ses amis, dont l’écrivain Alessandro Manzoni, labbé Rosmini passe les dernières années de sa vie à Stresa, à la tête des deux congrégations quil a fondées, à écrire son œuvre la plus aboutie, Théosophie.

Jugé une première fois par le Vatican en 1854, il est acquitté. Il meurt à Stresa le 1er juillet 1855. En 1887, l’Eglise condamne 40 propositions extraites de ses œuvres, condamnation qui a été levée en 2001.

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Le quotidien de la conférence des évêques d’Italie, dans lequel est paru l’article de Dario Antiseri:

> « Avvenire »

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La note de la congrégation pour la doctrine de la foi qui a acquitté le père Antonio Rosmini le 1er juillet 2001:

> « Le magistère de l’Eglise… »

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France : « Naître au XXIe siècle »

12 novembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16604?l=french

France : « Naître au XXIe siècle »

« Le Monde de l’Enfance » s’interroge

ROME, Vendredi 9 novembre 2007 (ZENIT.org

) Il ne serait pas « prudent » de « permettre [aux parents] d’avoir l’enfant qu’ils ont pré-dessiné », estime Axel Kahn. Boris Cyrulnik estime que la science soulève un problème sérieux : « nous nous prenons pour des dieux capables de fabriquer l’enfant rêvé ».

« Naître au XXIe siècle » : un numéro spécial du « Monde de l’enfance » aborde sous ce titre un dossier sur les grandes questions bioéthiques liées au début de la vie : les tentations du bébé à la carte, l’utérus artificiel, l’assistance médicale à la procréation, etc. La synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune, fait le point.

Axel Khan, généticien, membre du Comité français consultatif national d’éthique (1992-2004) et directeur de l’Institut Cochin de recherches biomédicales et Boris Cyrulnik, éthologue, neuropsychiatre et psychanalyste, enseignant en éthologie humaine à l’université Sud-Toulon-Var, répondent aux questions du « Monde » dans le dossier intitulé « Naître au 21e siècle ».

A la question du « Monde » : « Aujourd’hui les méthodes de procréation se développent mais certaines posent des questions éthiques importantes, comme l’utérus artificiel et le clonage reproductif. Que pensez-vous de ces évolutions ? », Axel Khan répond : « Pour l’homme, il n’y a donc aucune raison théorique pour que le clonage reproductif soit impossible [...]. Personne ne peut prétendre que la qualité biologique du conceptus produit par le clonage devienne un jour équivalente à celle des méthodes de procréation ». Axel Khan, opposé au clonage reproductif, pense que le clonage « peut correspondre à la demande de certains couples ».

A la question du Monde : « Le XXIe siècle est marqué par la recherche du bébé zéro défaut. Cet objectif vous semble-t-il dangereux ? » , Axel Khan explique que les techniques de dépistages, dans l’assistance médicale à la procréation, permettent déjà de détecter des maladies rares. « Mais le diagnostic pré-implantatoire ne permettra jamais d’éviter tout handicap! », prévient-il.

Il poursuit : « Aujourd’hui les tests génétiques permettent de choisir l’embryon en fonction d’autres caractéristiques, comme le sexe. A l’avenir, il sera sans doute possible de sélectionner l’embryon en fonction de son potentiel physique ».

« Dans tous ces domaines, dès lors qu’il s’agit d’une technique possible, il y aura toujours des ressorts psychologiques et des moyens économiques pour les mettre en œuvre. La question, comme pour le clonage reproductif, est davantage du domaine du jugement moral que celui de la réalisation », ajoute-t-il.

Axel Khan émet des réserves face à la tentation de l’enfant parfait : « Je ne pense pas qu’il soit prudent de permettre [aux parents] d’avoir l’enfant qu’ils ont pré-dessiné. De plus, l’enfant qui va naître est une autre personne (…). Il ne doit pas devenir une prothèse du corps des parents ou le produit du choix parental en fonction de son identité biologique, comme le sexe ou la forme du visage ».

Boris Cyrulnik fait pour sa part remarquer : « On appelle ces enfants les chargés de mission : ils doivent être parfaits, sinon ils deviennent des sous-hommes ! ».

« D’un point de vue génétique, avertit-t-il, on sera un jour capable de fabriquer l’enfant de nos représentations idéales. Les prémices sont déjà présentes, avec la loi autorisant les avortements en cas d’anomalie génétique grave (…) Mais cette situation soulève un problème, à savoir que nous nous prenons pour des dieux capables de fabriquer l’enfant rêvé ».

© genethique.org
Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse des articles de bioéthique parus dans la presse et dont les sources sont indiquées. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.

Source : « Le Monde de l’enfance » 09/11/07

Angélus du dimanche 11 novembre

12 novembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16605?l=french

Angélus du dimanche 11 novembre

ROME, Dimanche 11 novembre 2007 (ZENIT.org

) Nous publions ci-dessous le texte de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée ce dimanche avant la prière de lAngélus, en présence des pèlerins réunis place Saint-Pierre.

AVANT L’ANGELUS

Chers frères et sœurs,

Aujourdhui, 11 novembre, lEglise rappelle saint Martin, évêque de Tours, lun des saints les plus célèbres et les plus vénérés dEurope. Né de parents païens en Pannonie, lactuelle Hongrie, vers 316, il fut destiné par son père à la carrière militaire. Encore adolescent, Martin découvrit le christianisme et, surmontant de nombreuses difficultés, il sinscrivit parmi les catéchumènes pour se préparer au Baptême. Il reçut le sacrement vers l’âge de vingt ans mais dût rester encore longtemps dans larmée où il donna un témoignage de sa nouvelle manière de vivre : il était respectueux et compréhensif envers tous, traitait son serviteur comme un frère et évitait les divertissements vulgaires. Lorsquil termina son service militaire il se rendit à Poitiers, en France, auprès du saint évêque Hilaire. Ordonné diacre et prêtre par ce dernier, il choisit la vie monastique et fonda, avec quelques disciples, le plus ancien monastère connu en Europe, à Ligugé. Environ dix ans plus tard, les chrétiens de Tours, restés sans pasteur, lacclamèrent évêque de Tours. Martin se consacra alors avec un zèle ardent, à l’évangélisation des campagnes et la formation du clergé. Même si de nombreux miracles lui sont attribués, saint Martin est surtout célèbre pour un acte de charité fraternelle. Alors quil était encore jeune soldat, il rencontra sur la route un pauvre transi de froid et tout tremblant. Il prit alors son propre manteau, le partagea en deux avec son épée et en donna la moitié à cet homme. La nuit même, Jésus lui apparut en songe, souriant, enveloppé dans ce même manteau.

Chers frères et soeurs, le geste de charité de saint Martin sinscrit dans la logique qui poussa Jésus à multiplier les pains pour les foules affamées, mais surtout à se donner lui-même comme nourriture pour lhumanité dans lEucharistie, Signe suprême de lamour de Dieu, Sacramentum caritatis. Cest la logique du partage, à travers lequel on exprime de manière authentique son amour pour son prochain. Que saint Martin nous aide à comprendre que ce nest qu’à travers un engagement commun de partage que lon peut répondre au grand défi de notre temps : celui de construire un monde de paix et de justice, dans lequel tout homme puisse vivre dignement. Ceci pourra advenir si prévaut un modèle mondial de solidarité authentique, en mesure dassurer à tous les habitants de la planète la nourriture, leau, les soins médicaux nécessaires, mais également le travail et les ressources énergétiques, de même que les biens culturels, les connaissances scientifiques et technologiques.

Nous nous tournons maintenant vers la Vierge Marie afin quelle aide tous les chrétiens à être, comme saint Martin, des témoins généreux de lEvangile de la charité et dinfatigables constructeurs de partage solidaire.

APRES L’ANGELUS

LAssemblée nationale libanaise sera prochainement appelée à élire un nouveau chef dEtat. Comme le montrent les nombreuses initiatives entreprises ces jours derniers, il sagit dun passage crucial, dont dépend la survie même du Liban et de ses institutions. Je fais miennes les préoccupations exprimées récemment par le patriarche maronite, Sa Béatitude le cardinal Nasrallah Sfeir, ainsi que son vœu que tous les Libanais puissent se reconnaître dans le nouveau président. Supplions ensemble Notre-Dame du Liban, afin quelle inspire à toutes les parties intéressées le détachement nécessaire des intérêts personnels et une véritable passion pour le bien commun.

On célèbre aujourdhui en Italie la « Journée dAction de grâce » qui a pour thème : « Gardiens dun territoire aimé et servi ». De nos jours, en effet, les agriculteurs sont non seulement des producteurs de biens essentiels mais aussi des gardiens du milieu naturel et de son patrimoine culturel. Par conséquent, tout en rendant grâce à Dieu pour les dons de la création, nous prions afin que ceux qui travaillent la terre puissent vivre et œuvrer dans la sérénité et la prospérité et prendre soin de lenvironnement, pour le bien de tous.

Jadresse une salutation spéciale à la communauté argentine de Rome. Chers amis, vous êtes venus nombreux à loccasion de la béatification de Zeffirino Namuncurá, qui se déroulera aujourdhui à Chimpay, en Argentine, où la célébration sera présidée par le cardinal Tarcisio Bertone, qui sest rendu là-bas en mon nom. Que le bienheureux Zeffirino intercède pour vous et pour vos familles !

Le pape s’est ensuite adressé aux pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :

Chers pèlerins francophones, je vous salue cordialement. Les textes de la liturgie de ce jour nous invitent à accueillir le message du Christ, qui nous parle de l’éternité bienheureuse, à laquelle nous sommes appelés. Le bonheur qui nous est préparé nous invite à lespérance et à une vie belle et bonne. Que le Seigneur et la Vierge Marie vous accompagnent sur votre route quotidienne. Avec ma Bénédiction apostolique

bonne nuit

12 novembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. Yellow%20sunflower
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Demander pardon et pardonner aux autres

12 novembre, 2007

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Discours sur les psaumes, Ps 60,9 ; CCL 39,771 (trad. cf. Delhougne, Les Pères commentent, p. 400))

Demander pardon et pardonner aux autres

« Toutes les voies du Seigneur sont amour et vérité pour qui veille à son alliance et à ses lois » (Ps 24,10). Ce que dit ce psaume de l’amour et de la vérité est de première importance… Il parle de l’amour, car Dieu ne regarde pas nos mérites mais sa bonté, en vue de nous pardonner nos péchés et de nous promettre la vie éternelle. Il parle aussi de la vérité, parce que Dieu ne manque jamais de tenir ses promesses. Reconnaissons ce modèle divin et imitons Dieu qui nous a manifesté son amour et sa vérité… Comme lui, accomplissons en ce monde des oeuvres pleines d’amour et de vérité. Soyons bons envers les faibles, les pauvres et même envers nos ennemis.

Vivons dans la vérité en évitant de faire le mal. Ne multiplions pas les péchés, car celui qui présume de la bonté de Dieu, laisse s’introduire en lui la volonté de rendre Dieu injuste. Il se figure que, même s’il s’obstine dans ses péchés et refuse de s’en repentir, Dieu viendra quand même lui donner une place parmi ses fidèles serviteurs. Mais serait-il juste que Dieu te mette à la même place que ceux qui ont renoncé à leurs péchés, alors que tu persévères dans les tiens ?… Pourquoi donc veux-tu le plier à ta volonté ? Soumets-toi plutôt à la sienne.

Le psalmiste dit justement à ce propos : « Qui recherchera la miséricorde et la vérité du Seigneur auprès de lui ? » (Ps 60,8 Vlg)… Pourquoi dire « auprès de lui » ? Beaucoup cherchent à s’instruire de l’amour du Seigneur et de sa vérité dans les Livres saints. Mais une fois qu’ils y sont parvenus, ils vivent pour eux, non pour lui. Ils recherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ. Ils prêchent l’amour et la vérité et ne les pratiquent pas. Quant à celui qui aime Dieu et le Christ, lorsqu’il prêche la vérité et l’amour divins, il les recherche pour Dieu et non dans son propre intérêt. Il ne prêche pas pour en retirer des avantages matériels, mais pour le bien des membres du Christ, c’est-à-dire de ses fidèles. Il leur distribue ce qu’il a appris en esprit de vérité, « de sorte que celui qui vit n’ait plus sa vie centrée sur lui-même, mais sur celui qui est mort pour tous » (2Co 5,15). « Qui cherchera la miséricorde et la vérité du Seigneur ? »