l’architecture et sa disposition disent déjà la rencontre avec Dieu: fleurir

du site:

http://www.liturgiecatholique.fr/fleurir,1153.html

 

fleurir 

lundi, 15 octobre 2007 / Netis 

 

On pourrait croire, en entrant dans une église en dehors des célébrations quil ne sy passe rien ou presque rien. Et pourtant, à regarder de plus près, si lon a pris soin de la maison de Dieu et des hommes, larchitecture et sa disposition disent déjà la rencontre avec Dieu. 

La présence des fleurs est de cet ordre. Déjà, lon perçoit la douceur domestique et invitatoire de lornement floral, contemplation gratuite qui ravit le regard et qui dit que la Maison est habitée. Puis, dans la prière, personnelle ou communautaire, le bouquet indique le centre liturgique du lieu. Il accompagne le lieu de la Parole, le lieu de la Table eucharistique, ou celui de la présidence. La multiplicité des bouquets est à éviter. Mieux vaut privilégier un des pôles liturgiques plutôt que brouiller la lisibilité de lespace sacré. Labondance nest pas la surcharge. Comme dans bien des domaines, on ne dit pas mieux parce que lon dit plus. 

Doù limportance du vide dans les compositions florales (1) et autour. Le vide, sil est habité est un espace daccueil, une respiration, un silence offert à soi-même et à lautre. 

La nature, en fait, la Création, oscille selon les saisons, selon les âges entre labondance et le dénuement. Le bouquet reflète au cours du temps liturgique labondance et le dénuement qui parsèment nos chemins de vie, nos chemins de foi. Suivre ces variations, cest respecter le rythme des saisons, mais aussi conserver la « spontanéité végétative » de la plante, cest-à-dire conserver le sens de sa pousse. De même, le « contenant » doit montrer lenracinement du bouquet, extrait de la terre. Ainsi, le bouquet de Carême dit lattente et la promesse à venir, témoin dun dénuement volontaire, non pas dune pauvreté subie. Les compositions florales de Pâques exaltent la joie de la Résurrection. Au cours dune année liturgique, la succession des bouquets, dimanche après dimanche, évite la routine et crée une cohérence, une continuité visuelle qui accompagne avec simplicité ce quelle sert ; la liturgie. Le cycle végétal nous rappelle enfin par sa finitude notre propre fin. La présence de fleurs nest dailleurs mentionnée que dans le rituel des funérailles (2). Les plantes sont le « point de départ dune métaphore () pour passer de vie perdue à la vie recouvrée », à travers la vie des plantes plus lente, plus enracinée dans le passé, plus prometteuse davenir, se découvre et se tisse une espérance de vie. 

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais sil meurt il porte beaucoup de fruit »Evangile selon saint Jean, 12, 23-24 

Sandrine Vivier 

Article publié dans les Chroniques dart sacré, n° 80, p. 28. 

1. Propos de Marie-Jeanne Ribier, voir également son article dans la revue Célébrer n°314, octobre 2002.On consultera avec profit les livrets édités par le CNPL, Fleurir en Liturgie. 

2. Christophe Boureux, Les plantes de la Bible et leur symbolique, Editions du Cerf, Paris, 2001. 

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