Archive pour le 2 novembre, 2007
HOMÉLIE DE S. AMBROISE POUR L’ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SON FRÈRE
2 novembre, 2007de mon Bréviaire français, Gabriella
HOMÉLIE DE S. AMBROISE
POUR L’ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SON FRÈRE
Nous voyons que la mort est un avantage, et la vie un tourment, si bien que Paul a pu dire : Pour moi, vivre c’est le Christ, et mourir est un avantage. Qu’est-ce que le Christ? Rien d’autre que la mort du corps, et l’esprit qui donne la vie. Aussi mourons avec lui pour vivre avec lui. Nous devons chaque jour nous habituer et nous affectionner à la mort afin que notre âme apprenne, par cette séparation, à se détacher des désirs matériels. Notre âme établie dans les hauteurs, où les sensualités terrestres ne peuvent accéder pour l’engluer, accueillera l’image de la mort pour ne pas encourir le châtiment de la mort. En effet la loi de la chair est en lutte contre la loi de l’âme et cherche à l’entraîner dans l’erreur. ~ Mais quel est le remède ? Qui me délivrera de ce corps de mort ? — La grâce de Dieu, par Jésus Christ, notre Seigneur.
Nous avons le médecin, adoptons le remède. Notre remède, c’est la grâce du Christ, et le corps de mort, c’est notre corps. Alors, soyons étrangers au corps pour ne pas être étrangers au Christ. Si nous sommes dans le corps, ne suivons pas ce qui vient du corps ; n’abandonnons pas les droits de la nature, mais préférons les dons de la grâce.
Qu’ajouter à cela? Le monde a été racheté par la mort d’un seul. Car le Christ aurait pu ne pas mourir, s’il l’avait voulu. Mais il n’a pas jugé qu’il fallait fuir la mort comme inutile, car il ne pouvait mieux nous sauver que par sa mort. C’est pourquoi sa mort donne la vie à tous. Nous portons la marque de sa mort, nous annonçons sa mort par notre prière, nous proclamons sa mort par notre sacrifice. Sa mort est une victoire, sa mort est un mystère, le monde célèbre sa mort chaque année.
Que dire encore de cette mort, puisque l’exemple d’un Dieu nous prouve que la mort seule a recherché l’immortalité et que la mort s’est rachetée elle-même ? II ne faut pas s’attrister de la mort, puisqu’elle produit le salut de tous, il ne faut pas fuir la mort que le Fils de Dieu n’a pas dédaignée et n’a pas voulu fuir. ~
La mort n’était pas naturelle, mais elle l’est devenue ; car, au commencement, Dieu n’a pas créé la mort : il nous l’a donnée comme un remède. ~ L’homme, condamné pour sa désobéissance à un travail continuel et à une désolation insupportable, menait une vie devenue misérable. Il fallait mettre fin à ses malheurs, pour que la mort lui rende ce que sa vie avait perdu. L’immortalité serait un fardeau plutôt qu’un profit, sans le souffle de la grâce. ~
L’âme a donc le pouvoir de quitter le labyrinthe de cette vie et la fange de ce corps, et de tendre vers l’assemblée du ciel, bien qu’il soit réservé aux saints d’y parvenir ; elle peut chanter la louange de Dieu dont le texte prophétique nous apprend qu’elle est chantée par des musiciens : Grandes et merveilleuses sont tes œuvres. Seigneur, Dieu tout-puissant: justes et véritables sont tes chemins. Roi des nations. Qui ne te craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car toi seul es saint. Toutes les nations viendront se prosterner devant toi. Et l’âme peut voir tes noces, Jésus, où ton épouse est conduite de la terre jusqu’aux cieux, sous les acclamations joyeuses de tous — car vers toi vient toute chair — ton épouse qui n’est plus exposée aux dangers du monde, mais unie à ton Esprit. ~
C’est ce que le saint roi David a souhaité, plus que toute autre chose, pour lui-même, c’est ce qu’il a voulu voir et contempler : La seule chose que je demande au Seigneur, la seule que je cherche, c’est d’habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, et de découvrir la douceur du Seigneur.
La liturgie nous plonge, d’emblée, dans le temps de Dieu
2 novembre, 2007du site:
http://www.bible-service.net/site/461.html
Note : le temps liturgique
Chaque activité a son rythme propre. La liturgie a le sien, qui se répète d’une année sur l’autre. Elle a pourtant cette particularité de nous plonger, d’emblée, dans le temps de Dieu. Comment ?
Le temps liturgique court sur une année, rythmé par une suite de célébrations. Qui n’a éprouvé, à cette répétition, un sentiment de lassitude ? Cela peut masquer le fondement de l’organisation de l’année liturgique : le temps qui est célébré est le temps inauguré par la nouveauté de la Résurrection de Jésus.
Le Dimanche
La Résurrection est situé dans le temps. Les apparitions du Ressuscité, disent les Évangiles, ont lieu »le premier jour de la semaine » ; jour devenu ensuite celui du rassemblement des premiers chrétiens qui se démarquaient ainsi de la pratique juive du sabbat. La conception du temps est renouvelée. Le temps n’est pas seulement celui des saisons ou des cycles lunaires, c’est celui de l’histoire humaine dans laquelle Dieu a fait irruption. De cette histoire, Pâques est le centre. De dimanche en dimanche, nous faisons mémoire de la Mort et de la Résurrection du Christ. Et chaque dimanche nous amène progressivement à approfondir, à partir de Pâques, le mystère toujours actuel de l’action de Dieu dans le monde. Le Seigneur est présent à son Église et continue de l’accompagner par son Esprit. Le retour régulier des dimanches rythme notre marche et nous rappelle que l’action de Dieu est encore pour aujourd’hui : le Christ »est maintenant le salut pour tous ceux qui écoutent sa parole » dit le Missel Romain. Le mémorial eucharistique dominical enracine donc le temps humain dans le temps de Dieu.
Pâques et le retour du Christ
Si chaque dimanche est le jour de la Résurrection, la fête annuelle de Pâques s’est imposée progressivement au cours des âges pour devenir le centre de l’actuel calendrier liturgique. Chaque génération a eu soin d’ajouter sa part dans l’approfondissement du mystère de Dieu présent dans l’histoire. En témoigne l’élaboration progressive du calendrier autour des fêtes du Christ d’une part et des fêtes des saints d’autre part : si nous prenons appui sur le passé, c’est pour mieux nous rappeler les promesses réalisées par Dieu ! La Résurrection de Jésus et sa nouveauté projette des générations d’hommes et de femmes dans l’avenir. Dans ces conditions, le temps liturgique n’est pas un temps cyclique, fermé, en boucle, mais un temps ouvert sur le Royaume de Dieu à venir. C’est pour cela que l’année liturgique s’achève par une dimension eschatologique forte (cf. les fêtes de la Toussaint et du Christ-Roi), reprenant ainsi la parole de St Paul : »Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. » (1 Co 11,26)
© Michel LEROY. Article extrait des Dossiers de la Bible n° 85 (2000), p. 27
par Sandro Magister : Nagasaki: la ville de la bombe atomique. Et des martyrs chrétiens
2 novembre, 2007du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/173602?fr=y
Nagasaki: la ville de la bombe atomique. Et des martyrs chrétiens
Ils sont 188, qui vivaient il y a quatre siècles et qui seront béatifiés dans un an. Dans cette même ville, en 1945, les deux tiers de la population catholique du Japon ont été tués en un seul jour. Etait-ce là un choix délibéré?
par Sandro Magister
ROMA, le 30 octobre 2007 – Dans les mémoires du cardinal Giacomo Biffi, en vente en librairie à partir d’aujourd’hui, figure un passage dont la fin est en suspens. Il concerne le Japon.
Dans ce passage, le cardinal Biffi revient sur le choc qu’il avait ressenti en 1945 en apprenant que des bombes atomiques avaient été larguées par les Etats-Unis sur Hiroshima le 6 août et sur Nagasaki le 9.
Il écrit:
« J’avais déjà entendu parler de Nagasaki. Je l’avais retrouvée à plusieurs reprises dans le ‘Manuel d’histoire des missions catholiques’ en trois tomes de Joseph Schmidlin, publié à Milan en 1929. C’est à Nagasaki que se trouvait la première vraie communauté catholique du Japon, au XVIe siècle. Le 5 février 1597, 36 martyrs (six missionnaires franciscains, trois jésuites japonais, 27 laïcs) avaient donné leur vie pour le Christ dans cette même ville. Ils ont été canonisés par Pie IX en 1862. Quand les persécutions reprennent en 1637, ce sont 35 000 chrétiens qui sont tués. Par la suite, la jeune communauté vit pour ainsi dire dans les catacombes, séparée du reste de la communauté catholique et dépourvue de prêtres. Mais elle ne s’éteint pas. En 1865, le père Petitjean découvre cette ‘Eglise clandestine’, qui se révèle à lui après avoir pris soin de vérifier qu’il était célibataire, qu’il rendait un culte à Marie et qu’il obéissait au pape de Rome. C’est ainsi que la vie sacramentelle peut reprendre dans les règles. En 1889, la liberté religieuse totale est proclamée au Japon. C’est la renaissance. Le 15 juin 1891, le diocèse de Nagasaki est érigé canoniquement. En 1927, il reçoit comme pasteur Mgr Hayasaka, qui est le premier évêque japonais et qui est consacré par Pie XI lui-même. Joseph Schimdlin nous apprend qu’en 1929, 63 698 des 94 096 catholiques japonais sont originaires de Nagasaki ».
Le cardinal Biffi conclut ce propos par une inquiétante question:
« On peut supposer que les bombes atomiques n’ont pas été larguées au hasard. Dès lors, la question est inévitable: pourquoi avoir choisi comme cible de la seconde hécatombe, parmi toutes les villes du Japon, justement celle où le catholicisme est le plus répandu et affirmé, celle où il a connu sa plus glorieuse histoire? ».
* * *
En effet, parmi les victimes de la bombe atomique qui a explosé à Nagasaki, les deux tiers de la petite mais dynamique communauté catholique japonaise ont disparu en un seul jour. Une communauté presque anéantie par deux fois en trois siècles.
En 1945, elle l’a été à cause d’un acte de guerre mystérieusement concentré sur elle. Trois siècles auparavant, c’était à cause d’une terrible persécution tout à fait comparable à celle de l’empire romain contre les premiers chrétiens, avec toujours comme épicentre Nagasaki et sa « colline des martyrs ».
Pourtant, la communauté catholique japonaise a su renaître après chacune des ces deux tragédies. Après la persécution au XVIIe siècle, des chrétiens ont conservé la foi en la transmettant de père en fils pendant deux siècles, bien qu’ils aient été privés d’évêques, de prêtres et de sacrements. On raconte qu’en 1865, à l’occasion du vendredi saint, une bonne dizaine de milliers de ces « kakure kirisitan », ces chrétiens cachés, sont sortis des villages pour se présenter à Nagasaki aux missionnaires – stupéfaits – qui venaient d’obtenir l’autorisation d’accès au Japon.
De même, suite à la seconde hécatombe de Nagasaki, celle de 1945, l’Eglise catholique s’est reconstituée au Japon. Selon les dernières données officielles, celles de 2004, on compte un peu plus d’un demi-million de Japonais de confession catholique. C’est peu au regard d’une population de 126 millions d’habitants. Mais ils sont respectés et influents, notamment grâce à leur solide réseau d’écoles et d’universités.
En outre, si l’on ajoute aux Japonais de naissance les immigrés venant d’autres pays d’Asie, le nombre de catholiques est multiplié par deux. Selon un rapport remis en 2005 par la commission pour les migrants de la conférence des évêques, le nombre total de catholiques a récemment dépassé le million, une première dans l’histoire du Japon.
* * *
Cette toile de fond fait apparaître sous un nouveau jour un décret que Benoît XVI a promulgué le 1er juin 2007: la béatification de 188 martyrs japonais, qui s’ajoutent aux 42 saints et aux 395 bienheureux – tous martyrs – déjà élevés à la gloire des autels par les papes précédents.
La cérémonie de béatification – la première à avoir lieu au Japon – sera célébrée le 24 novembre 2008, à Nagasaki justement, par le préfet de la congrégation pour la cause des saints, le cardinal José Saraiva Martins, envoyé spécial de Benoît XVI.
Dans les documents du procès canonique, les 188 martyrs japonais qui seront béatifiés l’année prochaine sont identifiés comme “le père Kibe et ses 187 compagnons“. Ils ont été tués à cause de leur foi entre 1603 et 1639.
Pierre Kibe Kasui est né en 1587. La même année, le shogun Hideyoshi, gouverneur militaire de Nagasaki, émet un édit qui somme les missionnaires étrangers de quitter le Japon. Dix ans plus tard, c’est le début des persécutions.
A cette époque, on comptait environ 300 000 catholiques au Japon, évangélisés d’abord par les jésuites, avec saint François-Xavier, puis par les franciscains également.
En février 1614, un nouvel édit impose la fermeture des églises catholiques et l’assignation à résidence de tous les prêtres encore présents, qu’ils soient japonais ou étrangers, à Nagasaki.
La même année, au mois de novembre, les prêtres et les laïcs qui dirigeaient les communautés sont contraints à l’exil. Le père Kibe rejoint d’abord Macao, puis Rome.
Pierre Kibe Kasui a été ordonné prêtre le 15 novembre 1620. Après avoir accompli son noviciat à Lisbonne, il a prononcé ses premiers vœux de jésuite le 6 juin 1622.
De retour au Japon, le père Kibe retrouve les catholiques qui étaient cruellement persécutés. Il est capturé en 1639 à Sendai avec deux autres prêtres. Torturé pendant 10 jours consécutifs, il refuse d’abjurer. Il est martyrisé à Edo, l’actuelle Tokyo.
Parmi ses 187 compagnons de martyre, en grande partie des laïcs, on trouve Michel Kusurya, appelé le « bon Samaritain de Nagasaki ». Il a gravi la « colline des martyrs », non loin de la ville, en chantant des psaumes. Comme beaucoup, il est mort empalé et brûlé à petit feu.
Nicolas Keian Fukunaga est un autre des futurs bienheureux. Il est mort après avoir été jeté dans un puits de boue. Jusqu’au bout, il aura prié à haute voix, en demandant pardon « pour ne pas avoir amené le Christ à tous les Japonais, à commencer par le shogun ».
D’autres martyrs sont morts cloués sur la croix ou découpés en morceaux. Les femmes et les enfants n’étaient pas épargnés lors de ces actes d’une cruauté inouïe. La population catholique a été décimée non seulement par les exécutions, mais aussi par les apostasies de ceux qui abjuraient parce qu’ils avaient peur. Mais elle n’a pas été anéantie pour autant. Une partie de la population a vécu dans la clandestinité et a gardé la foi jusqu’à l’arrivée, deux siècles plus tard, d’un régime plus libéral.
En septembre dernier, le diocèse de Takamatsu a consacré un colloque à un autre des 188 martyrs qui seront béatifiés en 2008. Il s’agit du jésuite Diego Ryosetsu Yuki, qui descend d’une famille de shoguns.
L’un des rapporteurs, le professeur Shinzo Kawamura, de l’université jésuite Sophia de Tokyo, a démontré que tant de catholiques de l’époque tiraient également leur force indomptable de l’esprit communautaire avec lequel ils se soutenaient réciproquement dans la foi. Ils parvenaient ainsi à résister aux tortures et à affronter le martyre. Les catholiques avaient en partie suivi l’exemple des communautés bouddhistes de Jodo Shinshu, la Terre Pure. « Les kumi, les communautés des kirisitan, c’est-à-dire des chrétiens, sont la terre où ont fleuri les 188 martyrs. Au Japon, l’Eglise de cette époque était une véritable Eglise populaire ».
bonne nuit
2 novembre, 2007« Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » (Jn 11, 25)
2 novembre, 2007Saint Cyprien (vers 200-258), évêque de Carthage et martyr
Traité sur la mort, PL 4,596s (trad. Orval)
« Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra » (Jn 11, 25)
Nous ne devons pas pleurer nos frères que l’appel du Seigneur a retirés de ce monde, puisque nous savons qu’ils ne sont pas perdus mais partis avant nous : ils nous ont quittés comme des voyageurs, des navigateurs, pour nous précéder. Nous devons donc les envier au lieu de les pleurer, et ne pas nous vêtir ici-bas de sombres vêtements alors qu’ils ont revêtu là-haut des robes blanches. Ne donnons pas aux païens l’occasion de nous reprocher avec raison de nous lamenter sur ceux que nous déclarons vivants auprès de Dieu, comme s’ils étaient anéantis et perdus. Nous trahissons notre espérance et notre foi si ce que nous disons paraît feinte et mensonge. Il ne sert à rien d’affirmer son courage en parole et d’en détruire la vérité par les faits.
Lorsque nous mourons, nous passons par la mort à l’immortalité ; et la vie éternelle ne peut être donnée que si nous sortons de ce monde. Ce n’est pas là un point final mais un passage. Au terme de notre voyage dans le temps, c’est notre passage dans l’éternité. Qui ne se hâterait vers un plus grand bien ? Qui ne désirerait être changé et transformé à l’image du Christ ?
Notre patrie, c’est le ciel… Là un grand nombre d’êtres chers nous attend, une immense foule de parents, de frères et de fils nous désire ; assurés désormais de leur salut, ils pensent au nôtre… Hâtons-nous d’arriver à eux, souhaitons ardemment d’être vite auprès d’eux et d’être vite auprès du Christ.