« Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent »

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église

« Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent »

Marie était très réservée ; nous en trouvons la preuve dans l’Evangile. Quand voyez-vous qu’elle ait été loquace ou pleine de présomption ? Un jour, elle se tenait à la porte, désirant parler à son fils, mais elle n’a pas usé de son autorité maternelle ni pour interrompre sa prédication, ni pour entrer dans la maison où il prêchait. (Mc 3,31)

Si j’ai bonne mémoire, les évangélistes ne font entendre que quatre fois les paroles de Marie. La première, quand elle s’adresse à l’ange ; encore n’est-ce qu’une réponse. La seconde, dans sa visite à Elisabeth, lorsque, magnifiée par sa cousine, Marie voulut plus encore magnifier le Seigneur. La troisième, quand elle se plaignit à son fils, alors âgé de douze ans, que son père et elle-même l’avaient cherché dans l’inquiétude. La quatrième, aux noces de Cana, quand elle interpella son fils et les serviteurs.

Dans toutes les autres circonstances, Marie se montre lente à parler, prompte à écouter, car « elle conservait toutes ces paroles, les méditant dans son coeur » (Lc 2,19.51). Non, vous ne trouverez nulle part qu’elle ait parlé, même du mystère de l’Incarnation. Malheur à nous qui avons le souffle aux narines ! Malheur à nous qui répandons toute notre âme, comme un récipient qui serait percé !

Que de fois Marie a entendu son fils, non seulement parler en paraboles à la foule, mais dans l’intimité, révéler aux disciples les secrets du Royaume des cieux. Elle l’a vu faire des miracles, puis suspendu à la croix, expirant, ressuscité, et montant au ciel. Combien de fois nous dit-on qu’en toutes ces circonstances la voix de la Vierge se soit faite entendre ?… Plus Marie est grande, plus elle s’humilie non seulement en tout, mais plus que tous.

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