bonjour, j’ai mis en article de Zenith d’aujourd’hui sur le moine Saint Colomban, il est sorti en Italie en livre d’en essayiste Paolo Giulisano intitulé « Colombano un santo per l’Europa » (Colomban en Saint pour l’Europe; j’ai étudié l’histoire et la prédication du Colomban et je suis contente de ce libre, j’ai pris cet article da le site au dessous pour en parlé en peu, j’espère que ce livre ou autre il arrive ancre en France ou vous l’avez déjà, du site:
http://www.catholic.pf/colomban.htm
SAINT COLOMBAN,
ABBÉ DE LUXEUIL ET DE BOBBIO (+ 615)
L’Église d’Irlande existait peut-être dès le 3ième siècle; organisée par saint Patrice (432), Breton d’origine et moine de Lérins, elle semble avoir hérité toute la piété des anciens ages chrétiens et toute la sainteté monastique de l’Occident pour les restituer aux pays donateurs, où la foi s’étiolait depuis les invasions barbares. Saint Colomban est le plus anciennement connu et le plus grand de ces seconds apôtres de l’Europe occidentale.
Il vint au monde à une date discutée, mais qu’il faut probablement fixer entre 525 et 530, en une localité inconnue des royaumes de Leinster, dans le centre-est de l’Irlande. Avant sa naissance, sa mère eut une vision: un soleil lui paraissait sortir de son sein; ainsi avertie que l’enfant devait avoir une influence bienfaisante, elle le destina à la vie intellectuelle et cléricale, où son intelligence exceptionnelle parut bientôt lui promettre une place hors pair. Mais vers 545, inquiet des dangers auxquels sa beauté pouvait exposer sa chasteté, et poussé par les conseils d’une religieuse demeurée inconnue, il quitta sa mère après une entrevue dramatisée par le biographe, et alla parfaire ses études à l’école monastique de Claén-Inis (l’île en Pente), située dans les lacs de l’Eirne (comté actuel de Fermanagh), dans la région ulidienne, au nord de l’Irlande. Il y poursuivit une brillante carrière d’élève, puis de maître dans les lettres religieuses et profanes. Vers 558, enthousiasmé par les exemples d’ascétisme héroïque donnés à Inis-Coimhéta (l’île de la Garde ), dans les environs de son monastère, par saint Comgall, représentant de l’école ascétique la plus rigoureuse des îles Britanniques, il le suivit à l’abbaye très vite célèbre qu’il fonda à Bangor (les 2 collines?) sur le Loch Laoigh, ou baie de Belfast, en Ulster (comté actuel de Down). Là il se forma à une observance très rigoureuse et continua d’enseigner la jeunesse pendant une bonne dizaine d’années.
Son existence pendant les 20 ans qui suivent ne peut être retracée qu’avec une part de conjecture, vu le caractère imprécis et les erreurs patentes que présente cette partie de sa biographie. Voici notre hypothèse : il se serait joint, d’abord en sous-ordre, à l’un des groupements missionnaires envoyés par saint Comgall dans le sud de l’Écosse actuelle. Après un séjour (570-573 ou 574?) dans la région de Strathclyde – autour du Firth de Solway – il aurait quitté ce pays, à la suite.., mettons : de revirements politiques.
Ce qui est sûr, c’est que les missionnaires passèrent en Gaule pour semer à nouveau la Foi dans les zones paganisées au siècle précédent par les Francs, notamment l’Austrasie (pays de la Meuse et du Rhin). Le roi Sigebert, affirme Jonas notre biographe, lui offrit, avant décembre 575, un vaste domaine pour fonder un monastère. Colomban refusa. Pendant 14 ans environ, nos pèlerins de Dieu semblent avoir mené une vie apostolique errante dans le nord-est de la Gaule et peut-être en Germanie.
Vers 588-590, les dernières années du roi Gontran, les voici en Bourgogne. Gontran leur céda le fort ruiné d’Annegray (commune de la Voivre , canton de Faucogney, Haute-Saône), dans la vallée du Breuchin. Fortin spirituel où il fut dur de tenir, assiégés par l’insidieuse faim qui fait perdre coeur aux plus braves. Mais Dieu parfois ravitaillait ses pionniers par quelques braves gens. L’union fraternelle, l’abnégation de l’équipe aidèrent Colomban à faire prospérer ce désert. On dut chercher ailleurs où loger les moines trop nombreux. Colomban choisit une ville d’eaux démolie depuis le 3ième siècle, Luxeuil. Le confort et le luxe de la civilisation gallo-romaine avaient laissé des débris ironiques. Les eaux thermales qui animaient jadis d’éclatantes piscines croupissaient en marais. En quête de pierres pour bâtir, les moines trouvaient des fragments de dieux, ou parfois l’image d’une danseuse. Colomban s’arrangea une douce vie semi-érémitique : jeûnes harassants, longues oraisons dans la solitude. Pour les fidèles, il remit en honneur la pénitence privée, avec des tarifs expiatoires importés d’Irlande. Aux pénitents qui voulaient l’habit religieux, il destina une 3ième maison, à Fontaine-les-Luxeuil. Le monastère colombanien comportait un atelier de copistes bien outillé. Artistes ou artisans travaillaient en groupes zélés. Certains cueillaient des simples pour la pharmacie. Une école servait la jeunesse.
Quand on fut 300, Colomban composa une Règle et un Pénitentiel. Nous sommes frappés par leur dureté, sans penser à la rudesse de ces gens-là, à leur brutalité naïve. C’était le temps où, pour se débarrasser d’une reine Brunehaut septuagénaire, on la livrait 3 jours durant, liée sur un chameau, en jouet à la soldatesque, puis on l’attachait à la queue d’un cheval sauvage. Les principes colombaniens sont d’une belle simplicité : « Il faut jeûner chaque jour, comme il faut prier chaque jour, comme il faut travailler chaque jour, comme il faut lire chaque jour. » Dépouillement et nettoyage spirituels sont les 2 premiers degrés de la perfection monastique. Le 3ième est une dilection de Dieu bien achevée, continue, un amour incessant des choses divines, qui succède à l’oubli des choses humaines. La vaine gloire est la mort de tout bien. A quoi bon une virginité physique, si l’esprit n’est pas vierge? La discrétion permet d’éviter les outrances. Le zèle pour l’ascèse doit être soumis au supérieur.
Veut-on des exemples du Pénitentiel? Si on oublie de répondre Amen au choeur, 30 coups. Si en crachant on atteint l’autel, 24 psaumes. Si un laïc s’enivre, mange ou boit jusqu’à vomir, qu’il soit une semaine au pain et à l’eau.
Le maître exigeant savait stimuler son monde par des conférences directes, prenantes, où fusaient parfois des cris pascaliens : « Homme, que tu es misérable! Ce que tu vois, tu dois le haïr, et ce qu’il faut que tu aimes, tu l’ignores. En toi, tu as ce qui t’entrave; en toi, tu n’as pas ce qui te libère. Tu as des yeux, et te laisses lier aveuglément : tu consens à ce qu’on te mène à la mort. » Le discours ascétique atteint d’un çoup d’aile la poésie lyrique dans ce chant de l’âme Celte en route vers l’absolu : « Puisque tu n’es rien, ô vie mortelle, qu’une image, fugitive comme un oiseau, comme une nuée incertaine, et fragile comme une ombre, comme un songe, il faut cheminer à travers toi, bien attentif, bien rapide… comme des routiers vers la vraie patrie! » Lui aussi a orchestré ce duel solennel, à chaque minute, de la vie et de la mort en nous : « Ce que je suis, je ne le fus pas, je ne le serai pas; à chaque heure je suis autre, et jamais ne demeure le même. Perpétuelle course, depuis ma naissance jusqu’à ma mort: à travers tous les jours de ma vie, je change. Et tout ce qui change et comment cela change, je ne le vois pas. Fuis donc, fuis, ombre de la vie mortelle! Fuis-nous, et nous, puissions-nous te fuir! » Progressons vers Dieu en mourant à tout le mortel, en vivant de plus en plus de Dieu. Respectons l’image pacifiante de Dieu en nous. « Toute notre vie est comme une marche d’une journée. En haut notre amour, en haut notre désir, en haut notre goût, en haut notre recherche de la patrie! Là, là est le Père! » Péan triomphal après les thrènes sur l’homme sans Dieu. « Tu as soif? Bois la source de vie. Tu as faim? Mange le pain de vie. » Heureuse soif, inextinguible! Heureux amour toujours blessé, que Dieu soigne par des blessures nouvelles!
Colomban choqua l’épiscopat burgonde par son mode Irlandais de fixer la date des fêtes pascales : il avait l’air de judaïser.. Ces débats troublèrent les monastères, joints à certaines difficultés sur la Règle. Le grand abbé s’aliéna son protecteur et pénitent, le roi Thierry, ainsi que la grand-mère et tutrice de ce prince, Brunehaut, par l’ardeur, outrée dans la forme, qu’il mit à défendre la morale Chrétienne et les usages monastiques. Emprisonné à Besançon (printemps 610), il s’évada. Arrêté encore, semble-t-il, vers le début de l’automne, il se vit expulser de Bourgogne. L’exilé prophétisa que Thierry et sa race disparaîtraient 3 ans plus tard. Le prince le fit conduire en bateau jusqu’à Nantes, où on l’embarquerait pour l’Irlande. Dans ce port, il composa pour ses fils de Luxeuil une lettre où éclatent ses qualités de coeur, sa tendresse. Il les devinait troublés par des envies de le rejoindre, ou de se diviser. Voyons ses dernières lignes: « L’amour n’observe pas (non tenet) un ordre (cf. saint Jérôme, Epist., 7, fin : « Amor ordinem nescit »; 46, 3 « dilectionem ordinem non habere ») : aussi ma lettre est-elle confuse. J’ai voulu tout dire en bref : tout, je n’ai pas pu. Ce que j’avais voulu écrire, je ne l’ai plus voulu, en raison de la diversité des volontés. Ma volonté ne va peut-être pas sans faiblesse humaine : que la volonté de Dieu se fasse en tout!… Vous, voyez vos consciences, si elles sont plus pures et plus saintes en mon absence; ne me recherchez point par amour, mais seulement par nécessité. Ne soyez pas, à cette occasion, des lâcheurs; avec cette séparation, ne cherchez pas une liberté qui vous asservirait aux vices. Mon homme, c’est celui qui aime l’unité. Il n’est pas mon homme, celui qui sépare. Celui qui n’amasse pas avec moi, dit le Seigneur, disperse [Luc 11, 23]… Priez pour moi, mes petits (viscera), afin que je vive pour Dieu. » Un peu plus haut, il avait eu cette formule magnifique : « Si vous enlevez la liberté, vous enlevez la dignité » (Mon. Germ. hist., Epist., t. 3, p. 169).
Le bateau du moine expulsé s’échoua aussitôt. Colomban se rendit dans le royaume de Clotaire, à Rouen ou Beauvais, où il réussit à imposer le respect de la loi Chrétienne au roi et à son entourage. Au reste, Rome attirait l’éternel pèlerin. Il partit pour l’Italie en passant par l’Austrasie (printemps 611). Le prince austrasien Thibert (Théodebert), frère de Thierry, lui fit accepter de fonder un monastère qui convertirait des Alamans idolâtres. Les bateliers du roi remontèrent le Rhin avec Colomban; il composa pour eux un chant en vers au refrain rude, qui fait penser à un Kipling colonial et mystique. Écoutez la première et la dernière strophe (la 8ième). Le refrain est un peu modifié à partir de la 5ième.
« Voici, coupée dans les forêts, la nef qui passe, poussée par les flots du Rhin aux 2 cornes [Enéide, 8, 727 : allusion aux anciennes images des fleuves], et elle glisse, goudronnée [8, 91], sur l’onde. Allons! les hommes! que l’écho résonnant réponde à notre : Allons!
…Et le Roi des puissances, la Source des choses, le suprême Pouvoir, promet au combattant et octroie au vainqueur des récompenses. Que votre âme, les hommes, se rappelle le Christ et fasse retentir : Allons! » (Neues Archic, t.6, 1881, p. 191; M.-M. Dubois, p. 188.)
On s’établit d’abord à Tuggen, vers l’extrémité est du lac de Zurich. Mais le zèle excessif de Gall, un des disciples de Colomban (16 octobre), qui brûlait ou noyait les idoles, obligea les missionnaires à partir devant l’irritation populaire. Le vieil apôtre se replia sur la côte orientale du lac de Constance, à Bregenz. Il continuait à exhorter, en prose ou en vers, ses fils restés en Bourgogne. Mais il perdit son protecteur Thibert, vaincu et tué par son frère Thierry; Colomban jugea prudent de fuir celui qui l’avait exilé naguère, et il partit pour l’Italie, après avoir laissé sur place Gall, malade.
En Lombardie, il trouva la querelle des Trois Chapitres, qui opposait à la papauté romaine quelques diocèses de l’Italie du Nord. Les partisans des Trois Chapitres repoussaient la condamnation portée par le second concile de Constantinople (553) contre 3 écrits de théologiens orientaux taxés de nestorianisme, car le concile de Chalcédoine (451) leur avait témoigné quelques ménagements. Nulle protestation romaine ne s’était élevée contre la censure de 553.. Agilulf et Théodelinde, une catholique, roi et reine des Lombards ariens, poussèrent Colomban à écrire au pape de Rome en faveur du parti lombard qui se prétendait seul fidèle à Chalcédoine et critiquait l’orthodoxie de Rome sur les Trois Chapitres. Cette lettre respire la franchise, l’indépendance, une sorte d’impertinence candide. Elle supplie le pape de se disculper, de parler : humbles sommations, qui rappellent un peu Jérôme, jeune moine à Chalcis, relançant le pape Damase. L’ascète Irlandais, fourvoyé dans la politique italienne, invite Rome, avec des menaces vagues, à désavouer l’attitude du pape Vigile, défavorable aux Trois Chapitres.
Une tentative de Colomban contre l’arianisme vexa les Lombards. L’apôtre encombrant fut invité à se cantonner dans le monastère qu’il fonderait à Bobbio, sur l’Apennin ligure. Le nonagénaire y travailla de ses mains. Il vécut en ermite dans les grottes voisines, sans oublier ses amis auxquels il expédiait ses adieux en vers élégants. Et il priait, corps et âme. Le voyant entrevoyait son Dieu. Colomban mourut dans sa solitude, le 23 novembre 615 : extase définitive.
Merci à Jean Michel Dossogne pour le partage de ce texte