Archive pour septembre, 2007

Éloge de l’ordinaire

5 septembre, 2007

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Éloge de l’ordinaire

Caroline Pinet

 

Entre eux deux fume le café. Autour d’eux dans la cuisine, fusent les cris des enfants qui se poursuivent. Imperturbables, ils boivent leur café avec un calme étonnant ! C’est leur rendez-vous yeux dans les yeux. Rien ne saurait les en distraire… Les tâches du quotidien ne s’y prêtent pourtant pas. Il leur faut arracher ce rendez-vous sacré comme un temps de prière que l’on réserve à Dieu. La relation conjugale ressemble étrangement à celle que l’on vit avec Dieu. Il faut y consacrer du temps quotidiennement. On conseille souvent aux couples de se réserver du temps ensemble. Reviennent en exemple les sorties au restaurant, la fin de semaine passée sans les enfants ou mieux, le voyage annuel réservé au couple. Cela laisse dubitatif. Non pas que ce soit de mauvais conseils en soi. Mais c’est nettement insuffisant pour nourrir sa vie matrimoniale ! Réserverions-nous nos rencontres avec Dieu uniquement à la messe dominicale, ou à la visite exceptionnelle d’une abbaye, ou encore à une retraite annuelle au monastère ? Notre relation à Dieu a besoin de plus que de rencontres extraordinaires. Il nous faut la nourrir essentiellement de l’ordinaire de nos jours. C’est la nourriture privilégiée de Dieu. Se réveiller en Lui offrant notre journée. Réciter un Notre Père en pensant à un ami malade. Demander sa lumière avant un coup de fil important. Le remercier pour la vie qui bat dans nos bras en tenant notre enfant. Le soir, s’endormir en Lui confiant nos soucis. Il nous faut parfois beaucoup de discipline pour Lui réserver du temps à travers nos occupations. Et souvent, la concentration n’y est pas. Pourtant, nous sommes là. Et Dieu aussi. Il se plaît à se revêtir d’ordinaire. Il en est de même pour la relation entre les époux. Leur amour se tisse en filigrane dans la trame du quotidien. Le baiser au saut du lit. Le petit coup de fil en mi-journée à partir du travail. La contemplation le temps d’un café. L’étreinte en se retrouvant le soir sur le pas de la porte. Des fils qui s’entrelacent d’ordinaire ! Mais sans tous ces petits gestes banals, fidèles et répétés, l’amour conjugal aura peine à prendre de l’étoffe.

Card. Schönborn : Le christianisme, une véritable alternative (II) – Entretien à quelques jours de la visite de Benoît XVI en Autriche

5 septembre, 2007

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Card. Schönborn : Le christianisme, une véritable alternative (II)

Entretien à quelques jours de la visite de Benoît XVI en Autriche

ROME, Mercredi 5 septembre 2007 (ZENIT.org ) – Selon l’archevêque de Vienne, le grand défi d’aujourd’hui consiste à vivre la foi chrétienne « comme une alternative ». Dans un monde sécularisé il faut « offrir la foi comme une alternative authentique à la société actuelle ». A quelques jours de la visite du pape Benoît XVI à Vienne, Mariazell et Heiligenkreuz (7-9 septembre), le président de la Conférence épiscopale d’Autriche a répondu aux questions de ZENIT, évoquant le ministère pétrin et les qualités humaines de Benoît XVI, insistant sur l’importance vitale des familles nombreuses pour l’avenir de l’Autriche et de l’Europe, ainsi que sur la présence du Christ dans le coeur des chrétiens. « Quand le pape parle, il faut écouter avec attention, car ce qu’il a à dire est toujours très clair. Je ne sais pas ce qu’il nous dira. Il faut que nous soyons ouverts à ses paroles », affirme-t-il. Nous publions ci-dessous la deuxième partie de cet entretien. Pour la première partie, cf. Zenit du 4 septembre. Zenit – Le thème de la visite du pape est « Tourner son regard vers le Christ ». Dans quels domaines le Christ devrait-il être plus présent ? Card. Schönborn – Je pense que Jésus n’est pas moins présent parmi nous qu’autrefois ; aujourd’hui, sa présence est peut-être plus anonyme, moins perceptible. Mais je relèverais trois domaines dans lesquels nous la sentons plus active. Tout d’abord dans sa parole. Que le pape Benoît XVI ait écrit un livre sur Jésus, axé avant tout sur sa parole, sur sa prédication et son enseignement, n’est pas vain. Nous rencontrons le Christ dans sa parole. C’est pourquoi le pape Benoît XVI tient absolument à encourager le plus de personnes possible à s’ouvrir aux sources des Saintes Ecritures. C’est pourquoi aussi il a décidé de consacrer les travaux du prochain synode des évêques à ce thème. On y parlera des Saintes Ecritures, de la parole de Dieu dans la vie de l’Eglise. Deuxièmement, le Christ est présent dans les sacrements, dans les signes qu’il nous a donnés pour entrer en contact avec Lui : le baptême, l’onction avec le Saint Esprit (la confirmation), les sacrements qui ponctuent le cours de notre vie – le mariage, l’ordination – et les sacrements de la guérison, de la guérison de l’âme (le sacrement de la confession) et de la guérison physique, (l’onction des malades). Tout ceci confluant dans le grand sacrement de sa présence réelle dans l’Eucharistie. Cette couronne de sacrements est extrêmement importante car elle a une grande incidence sur notre vie de foi et touche tous les aspects de notre vie, tous les tournants, les étapes, et les met en relation avec le Christ. La troisième forme de rencontre avec le Christ – « Tourner notre regard vers le Christ » – est la rencontre avec le Christ dans les pauvres dont il se montre si proche et auxquels il s’identifie de manière explicite : j’étais malade et tu m’as aidé. J’étais en prison et tu m’as rendu visite. J’étais nu et tu m’as habillé ; affamé et tu m’as nourri. Jésus Christ s’identifie aux pauvres, aux souffrants, c’est donc surtout parmi eux que nous le rencontrons. C’est sur cela que le pape veut attirer notre attention, lorsqu’il nous dit de tourner notre regard vers Dieu. Zenit – Le premier objectif du Saint-Père n’est pas sa visite en Autriche mais le pèlerinage à Mariazell. Quelle importance ce site a-t-il dans la vie chrétienne ? Card. Schönborn – Le thème « Tourner son regard vers le Christ » s’inspire en effet profondément de Mariazell. Lorsqu’on observe la statue pleine de grâce de Mariazell, une toute petite statue sculptée dans du bois de tilleul il y a 850 ans, dépouillée de tout ornement festif, et sans les vêtements précieux qu’elle revêt habituellement, on voit une simple figure de la mystérieuse Mère de Dieu, souriante, avec, assis sur ses genoux, un enfant tenant une pomme dans la main, symbole du royaume du pouvoir divin. De sa main, Marie indique clairement l’enfant. Par ce geste, elle nous dit, ce qu’elle avait dit à Cana « Faites tout ce qu’il vous dira », nous enseignant ainsi à regarder le Christ. Marie nous regarde mais elle indique le Christ. En un certain sens elle nous lance un appel : « Regardez dans cette direction, regardez mon fils ». Et je crois que c’est ce que le pape Jean-Paul II a choisi comme devise pour sa vie tout entière et spécialement pour son pontificat. Le « Totus tuus » signifie en effet : au Christ à travers Marie. Elle nous indique le chemin à suivre. C’est pourquoi nous commençons le pèlerinage du Saint-Père et avec le Saint-Père vers Mariazell, volontairement sur la place jouxtant la colonne de Marie. Le 8 décembre 2006, lors de fête de l’Immaculée conception, nous avons commencé la grande neuvaine qui nous accompagne jusqu’au 8 septembre, la grande neuvaine de la préparation au patronage, à la fête de Mariazell et à la visite du Saint-Père. Zenit – Il y a quelques temps vous évoquiez le problème du manque d’enfants. Comment la société pourrait-elle se montrer plus attentive aux besoins de l’enfance ? Card. Schönborn – C’est avant tout le problème énorme d’une société qui compromet purement et simplement son avenir en ayant trop peu d’enfants. Nous le savons bien : presque toute l’Europe est appelée à se confronter au problème de la chute démographique, que seule une forte immigration arrive à compenser. Cette décision est une décision qui concerne toute la société qui doit faire face aujourd’hui à la question du « Non Avenir ». Pourquoi en sommes nous là, précisément où les choses vont si bien comme en Autriche où les mesures de soutien familial n’ont jamais été si bonnes. A aucun moment de notre histoire, nous n’avons autant manqué de règles qu’aujourd’hui. Autrefois, pourtant, les familles avaient beaucoup plus d’enfants qu’aujourd’hui. Le drame de l’avortement y est certainement pour quelque chose. Un drame auquel s’ajoute par ailleurs le fait ne pas vouloir d’enfants, le « non » aux enfants, avec la contraception. Ces 40 dernières années l’Europe a dit trois fois « non » à son avenir : la première fois avec la pilule, la deuxième fois avec l’avortement et la troisième fois avec le mariage homosexuel. Au-delà de toute considération morale concernant ces phénomènes, ces ‘non’ sont un « non » de fait à l’avenir. Le « oui » à l’avenir ne peut que signifier : oui aux enfants. Et je pense que de nombreuses personnes en Europe commencent à prendre conscience de la nécessité de prendre une décision. Et le « oui » à l’avenir est déjà une belle chose si l’on pense que l’avenir a quelque chance. Zenit – L’archidiocèse de Cologne possède depuis quelque temps des « Centres familiaux ». Quelles sont les initiatives concrètes qui sont prises dans l’archidiocèse de Vienne en faveur du soutien familial ? Card. Schönborn – Bien entendu il existe beaucoup d’initiatives en faveur des familles, comme par exemple l’association des familles ou l’œuvre familiale. Plusieurs mouvements religieux possèdent des organisations familiales, comme le mouvement Schönstatt. Tous les mouvements religieux issus du renouveau ont toujours été très engagés dans le domaine de la famille. Mais je pense qu’il s’agit de tout autre chose. C’est une question de voir. Jésus a dit à ses premiers disciples: « Venez et voyez ! » Il nous faut voir, il nous faut pouvoir toucher – autrement on ne le vit pas. Durant mes vacances, j’ai passé quelques jours au sein d’une jeune famille qui vient d’avoir son sixième enfant. Bien entendu c’est une vie qui demande beaucoup de sacrifices, mais c’est une vie incomparablement plus vivante que celle que l’on peut avoir lorsque l’on a peur de mettre au monde une nouvelle vie. Je pense que nous avons besoin de voir ce telles familles, qui disent « oui » en leur âme et conscience, malgré les énormes résistances possibles de leur entourage. « Vous êtes fous ! Vous ne pouvez pas faire attention ? ». Par leur témoignage de vie, ces familles montrent que c’est beau et que c’est bien d’avoir un enfant. C’est bien sûr fatiguant mais c’est très gratifiant et très valorisant. Et je pense que la vie de familles comme celles-ci encouragent d’autres à tenter l’expérience. Et étrangement, il ne s’agit pas d’un problème financier, de possibilités financières. Bien entendu, élever six enfants est difficile. Mais grâce à Dieu, en Autriche les familles bénéficient d’un bon soutien. Certaines choses pourraient aller mieux encore mais il est fondamental de le vivre et de le rendre possible pour les autres. « Venez et voyez ! » Je le vois bien dans beaucoup de jeunes familles qui ont trois, quatre, cinq ou six enfants, voire plus encore. On se dit alors : l’avenir, l’espérance, la vie, sont là. Ce sont les comportements dont se nourrit la société tout entière : la solidarité, le respect mutuel, l’aide réciproque ; l’expérience logique que l’on doit aussi renoncer à beaucoup de choses. C’est là que nous trouvons toutes les valeurs dont nous avons absolument besoin, pour pouvoir vivre et aimer. C’est là que nous faisons notre apprentissage ! Malheur à une société dans laquelle ces valeurs viendraient à se perdre car cette société deviendrait mauvaise et cruelle. Zenit – Qu’attendez-vous de la visite du pape ? Card. Schönborn – Un renforcement de la foi, de la joie dans la foi ; un encouragement à parcourir notre vie de foi avec l’Eglise et non sur un sentier où nous serions tous seuls à nous construire.

bonne nuit

4 septembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. orchisit2

Orchis italica

http://www.capriorchids.com/localorchis.htm

Le Christ médecin

4 septembre, 2007

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Marc, no. 2 ; PLS 2, 125s (trad. DDB 1986, p. 51)

Le Christ médecin

« La belle-mère de Simon était couchée ; elle avait de la fièvre ». Puisse le Christ venir dans notre maison, entrer et guérir d’une seule parole la fièvre de nos péchés. Chacun d’entre nous est pris de fièvre. Chaque fois que nous nous mettons en colère, nous avons de la fièvre ; tous nos défauts sont autant d’accès de fièvre. Demandons aux apôtres de prier Jésus afin qu’il vienne auprès de nous et qu’il nous prenne la main ; car dès qu’il aura touché notre main, la fièvre disparaîtra.

Le chef des médecins est un médecin éminent et sérieux. Moïse est un médecin, Isaïe et tous les saints sont des médecins ; mais Jésus, lui, est le chef des médecins. Il sait parfaitement palper le pouls et sonder les secrets des maladies. Il ne touche ni le front, ni l’oreille, ni aucune autre partie du corps, mais il prend la main… Quand notre main révèle les symptômes de nos mauvaises actions, nous ne pouvons pas nous relever, nous sommes incapables de marcher, car nous sommes vraiment malades… Mais ce médecin miséricordieux s’approche lui-même du lit ; celui qui avait porté une brebis malade sur ses épaules s’avance à présent vers notre lit.

Pape Benoît prie devant la Vierge de Lorette

4 septembre, 2007

Pape Benoît prie devant la Vierge de Lorette dans images sacrée

In this photo released by Vatican newspaper L’Osservatore Romano Sunday, Sept. 2, 2007 Pope Benedict XVI prays in front of the Virgin Mary statue in the Holy House of the shrine of in Loreto, central Italy, Saturday, Sept. 1, 2007. (AP Photo/ Osservatore Romano, ho)

photo yahoo USA

La Vierge de Lorette

4 septembre, 2007

La Vierge de Lorette dans image bon nuit, jour, dimanche etc. statua%20madonna%20nera

http://www.le-marche.it/pgn/religione.htm

encore un article de « Avvenire » sur le rencontre du Pape avec le Jeune a Lorette: « Le gel entre les cheveux les yeux riant »s

4 septembre, 2007

encore un article de « Avvenire » sur le rencontre du Pape avec le Jeune a Lorette

(une traduction difficile et peut-être que ne rende pas bien le texte très bien écrit)

 

Public (ou Parterre, « Platea » en italien) comme aucune autre

Le gel entre les cheveux les yeux riants

Davide Rondoni

Il est serein et pensif. Aucun autre dans le monde ne se trouve de front un public ainsi. Aucun acteur, aucun chanteur. Un public de ce genre. Qu’elle n’est pas un public. Il n’est pas de gens, de garçons venus à s’amuser. Il n’est pas de gens qui ont payé un billet et veut s’amuser. Elle n’est pas une public qui a des exigences particulières. Qu’il ne semble occuper plus que beaucoup aux choses auxquelles en genre ils occupent des publics ainsi. S’il y a des chanteurs de crie, s’il y a des grands effets spéciaux, si cela détonne ou cet autre a le couvre-chef un peu tordu. Non, il a de front une public comme personne. Pour quantité, et pour ainsi dire, de qualité. Pas parce qu’il se traite de jeunes plus bons. Ou plus profonds. Ou plus jolis. Non, ils sont comme tous, tu attentes, ou distraits, font salut le tv, lambinent avec le portable, aiment ils les chapeaux coloriés qui ont couvert la place dans la canicule, en rendant tous – ministres, notables et gamins – amusants et semblables. Mais elle est un public qui s’attend d’lui une route. Pas un peu de sentiments. Pas un peu choc de facile. Mais une route. Il est pensif, serein. Il tient son homélie sur l’humilité – qui est un mot bombe pour l’actuelle culture. Il dit avec force qui Dieu cherche des cœurs jeunes. Il est pensif, serein. Il est l’unique au monde qui parle à une public ainsi. Il dit : aimées l’Église. Et cet applaudit. Il se rappelle des noms de garçons saints, et spécialement tant de garçons saints anonymes qui cependant ne sont pas anonymes pour Dieu. Il y a tendresse infinie dans ces mots. Il touche tous les thèmes importants. De l’éducation au bien commun. Du respect pour le créé, jusqu’au fort appel à être critique sur la séduction des media. Il parle décidé, comme un qui prie pendant qu’il parle. Beaucoup qui la forte invocation final à Marie, parce qu’à travers ces jeunes il ne manque pas l’annonce chrétienne, la conclut avec les yeux fermés. Peut-être qu’est-ce que en voyant, ou en cherchant d’apercevoir dans sa mission de bergères. Dans son tremblement et dans sa certitude de bergères. Il est serein, pensif. Ensuite il sourit. Parce que ces garçons ils sont la. Et ils lui veulent bien. Il semble qu’ils veuillent bien à l’Église. Personne n’a un public ainsi. Qu’elle n’est pas un public. Qu’il ne veut pas être séduit de quelque bonne chansonnette. De quelque gribouillis spirituel. Des quelques bonnes exhortations. Non, elle est une question impressionnante de certitude. Une question de vie non trahie dans ses désirs. Que donc il est disposée, second l’invitation ancienne et nouvelle, à ne pas avoir de la peur d’aller contre-courant. Il le disait Saint Paul : ne vous conformez pas. Il le répète Benoît : vous n’ayez pas de la peur d’apparaître différents. Les paroisses disparues d’Italie, les diocèses, les associations, groupes et très petit groupes, oratoires et chambrettes, le pullman et les petit pullmans, les sac et les voitures, ceux de grande foi et ceux-là ainsi ainsi, se sont mis en mouvement, sont devenus ce grand mouvement qui remplit la douce vallée aux pieds de Loreto. Il est pensif, serein. Il est un qui fait attention à l’essentiel. Et, en dépit de ce qui pense dans beaucoup, même elles pensent à l’essentiel. Pour ceci ils se sont trouvés. Eux et cette Pape qui en second lieu les cliché mondain ne devait pas avoir rien pour plaisent aux jeunes et que par contre il parle à une public de garçons, comme personne. Il occupe à l’essentiel, ferme les yeux en invoque Marie. Eux ont le gel entre les cheveux, les yeux riants. Beaucoup portent des croix dans. Et lui et eux s’occupent à l’essentiel. Personne n’a une public ainsi. Qu’elle n’est pas une public de spectateurs. Mais chacun un ami qui le regarde comme un qui sait qu’est-ce que est la vie. Terrible responsabilité. Il est pensif, serein.

 

Paul Poupard: « Ministre de la Culture du Saint-Siège », presque un quart de siècle

4 septembre, 2007

du site: 

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« Ministre de la Culture du Saint-Siège », presque un quart de siècle

Discours du card. Poupard

ROME, Lundi 3 septembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le discours de remerciement du cardinal Paul Poupard, alors président du Conseil pontifical de la Culture et du Conseil pontifical pour le Dialogue Interreligieux, lors de la cérémonie de remise des Insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres, par M. Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre français de la Culture et de la Communication, le 10 septembre 2006 (cf. http://www.culture.gouv.fr).

Monsieur le Ministre,

Votre décision – pour moi inattendue – de me décerner le grade de Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres de la République Française m’honore grandement. Je vous en exprime ma vive gratitude, redoublée par votre geste exceptionnel de venir à Rome pour me remettre vous-même les Insignes de cette prestigieuse distinction, en cette Villa Bonaparte, siège de notre Ambassade de France près le Saint-Siège.

En vous remerciant des paroles trop aimables que le Ministre de la Culture de la République a eues pour celui que l’on appelle cavalièrement sur les bords du Tibre depuis presque un quart de siècle le Ministre de la Culture du Saint-Siège, permettez-moi, cher Collègue, si j’ose cette appellation plus familière que formelle, de dire merci du fond du cœur à Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France près le Saint-Siège, et à Madame Bernard Kessedjian, pour avoir convié à cette rencontre de culture, avec de fidèles amis parisiens, tant d’amis romains qui vous témoignent ainsi leur bonheur et leur fierté de vous avoir parmi nous en cette circonstance festive pour les arts et les lettres.

A l’aube du troisième millénaire, nous pressentons tous que l’identité culturelle sera sans nul doute la grande question de ce siècle, dès lors que la culture est l’ensemble des valeurs qui donnent aux êtres humains leurs raisons d’être et d’agir, et que nous partageons un passé à assumer et un avenir à assurer, dans un univers multiculturel et pluri-religieux contrasté. Chacun de nous y contribue à sa manière. Pour ma part, vous l’avez souligné, c’est un privilège de le faire avec toutes les ressources de la langue française dans le ministère qui est le mien à Rome.

La France et Rome.

Roma, amor. « Rome est la capitale du monde », disait Rabelais. « Chacun y est chez soi », pour le dire avec Montaigne, cependant que mon compatriote angevin Joachim du Bellay, chantre incomparable de son petit Liré qui est aussi le mien, décrivait de manière saisissante l’étonnante permanence de Rome dans sa mouvante mobilité :

Nouveau venu qui cherches Rome en Rome

Et rien de Rome en Rome n’aperçoit…

Rome de Rome est le seul monument…

Rome seule pouvait à Rome ressembler…

Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c’est Rome ?

Rome est de tout le monde un publique échafaud

Une scène, un théâtre auquel rien ne défaut

De ce qui peut tomber ès actions de l’homme.

Une fois encore, vous m’avez fait rouvrir les Regrets jaunis de mon compatriote du petit Lyré, le poète Joachim du Bellay. Et vous m’avez incité à transformer le premier quatrain de l’un de ses sommets les plus fameux. J’oserai l’énoncer ainsi aujourd’hui. « France, mère des arts, des lettres et des lois », avant de démentir le second tercet suivant : « Puisque le français,

Quoiqu’au grec et romain égalé tu te sois,

Au rivage latin ne se peut faire entendre ».

Le Français aujourd’hui bien au contraire ne cesse de se faire entendre au rivage latin et sur son versant Vatican, bien entendu de façon privilégiée avec ses sœurs latines, ses cousines anglo-saxonnes et ses plus lointains parents slaves.

Voici déjà un quart de siècle, alors que le jeune Pape Jean-Paul II demandait au jeune Recteur de l’Institut Catholique de Paris que j’étais de revenir à Rome pour y créer le Conseil Pontifical de la Culture, je me permettais de lui observer, en toute humilité, que je n’avais pas, comme lui et ses compatriotes le don des langues. Alors il a posé un peu brusquement sa fourchette –c’était un déjeuner de travail-, et il m’a lancé en termes plutôt vifs –je les restitue de mémoire- : « Alors naturellement, vous, les Français, partout vous pouvez vous faire comprendre dans votre langue. Mais nous autres Polonais, si nous voulons nous faire entendre, alors il faut bien apprendre le français et d’autres langues ! ». Bel hommage, à vrai dire, et ce n’était pas le premier que j’entendais en direct de la bouche d’un pape. Le premier, c’était le bon Pape Jean XXIII qui me disait, en ce lointain automne 1959, pour me détourner d’un avenir universitaire déjà programmé : « Tu es un jeune prêtre et tu veux servir l’Eglise. Alors, si le vieux Pape te demande de l’aider, tu ne vas pas lui refuser ! ». Son successeur, le Pape Paul VI, près de qui j’ai travaillé de longues années à la Section française de la Secrétairerie d’Etat, me partageait, un soir où il m’avait fait venir chez lui –c’était alors tout à fait exceptionnel, et disons même un peu suspect pour l’entourage- son bonheur d’un discours dont l’exorde l’enchantait : « Au moment de prendre la parole devant cet auditoire unique au monde ». Il me le répétait de mémoire treize ans plus tard, quelques semaines avant sa mort, où il m’avait demandé dans une belle lettre autographe de revenir le voir une fois encore, ajoutant avec ferveur : «Le français, cette langue qui exerce la magistrature de l’universel ».

Paul VI qui me disait, c’était à Pâques 1967, où il m’avait demandé de présenter à la Salle de Presse du Saint-Siège –ce fut ma première Conférence de presse- l’Encyclique Populorum Progressio : « Cette encyclique est née dans un berceau français. Et, avant même qu’elle ne fût, je l’ai aimée ». Un autre soir lointain, il me montrait avec tristesse la traduction française d’une remise en cause de la foi catholique dont la langue originale était moins répandue, et il ajoutait : « Maintenant que c’est traduit en français, cela fera le tour du monde » ! Notre Saint-Père Benoît XVI est le quatrième pape près duquel j’ai le privilège de collaborer au service du Saint-Siège pour l’Eglise. C’est le quatrième pape qui s’entretient toujours avec moi en français, et il le fait avec une élégance, et j’allais dire, un charme qui me touche profondément. J’ai encore en mémoire l’allocution qu’il prononçait ici même, alors que l’Ambassadeur de France lui remettait les Insignes de la Légion d’Honneur, et qu’il faisait l’éloge de « la douce France », comme il le fit encore quand il était venu présider le Jury du Prix Henri de Lubac créé pour honorer la meilleure thèse de doctorat en théologie écrite et soutenue en français dans l’une des Universités pontificales.

Un autre souvenir, d’un tout autre ordre, me revient en mémoire. C’est celui de la première réunion du premier Conseil de la Culture, en janvier 1983. Le Président poète Léopold Sedar Senghor, avec un accent métallique que je ne saurais imiter, proféra avec solennité, d’une voix sentencieuse teintée de quelque gourmandise, cet adage savoureux : « Le plus beau mot de la langue française, c’est –je vous le donne en mille !-, c’est confiture ! ».

Le Cardinal Agostino Casaroli, alors le jeune Monseigneur Casaroli, à cette époque lointaine où, ce qui était alors la Première Section de la Secrétairerie d’Etat, n’avait pas de minutant français, m’utilisait souvent pour cet exercice périlleux de limer ses textes en parfait français. Il me disait d’ailleurs avec humour : Je suis Archevêque titulaire de Lima ! Il pratiquait avec une subtilité extrême notre langue et savait me désarmer en me disant : « Je connais suffisamment votre belle langue pour savoir que ce terme est trop fort », et comme je lui en proposais un autre : « Mais celui-ci est trop faible ! », et il avait raison. Ce diplomate hors pair m’a beaucoup appris l’art des nuances entre regretter et déplorer, apprécier et approuver, et l’importance du mot juste, y compris et surtout dans ces textes écrits que les diplomates appellent NOTE VERBALE et qu’ils communiquent en des moments de tension accentuée. Comme le Président Senghor, son attachement privilégié à notre langue venait de l’aptitude singulière qu’il lui reconnaissait, plus qu’à d’autres, d’épouser les nuances les plus subtiles de la pensée, et d’en permettre l’expression avec clarté et précision.Lorsque j’en étais le Recteur, le Président Georges Pompidou, qui était un humaniste, m’avait demandé de participer aux sessions du Haut Comité de la Langue française, où j’avais le privilège de travailler avec d’éminentes personnalités, dont en particulier Gabriel de Broglie, aujourd’hui Chancelier de l’Institut,. Et je pourrais faire miennes les confidences qu’il livrait naguère dans son beau livre « Le Français, pour qu’il vive » (Gallimard, 1986) : « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours ressenti le français comme une fibre de mon être. L’amusement de mes jeux d’enfant, l’impression de mes premières lectures, la force de mes premiers sentiments, n’ont jamais été séparés de la découverte des mots et des phrases qui les traduisaient. Langue maternelle, mais davantage langue d’enfance, langue d’adolescence, langue de maturité. Et aussi langue gardienne, langue heureuse, langue laborieuse. Je n’ai jamais écrit une page sans solliciter le secours de la langue. Fibre de mon être, perception de mes sens, paysage de mon activité : j’ai vécu du français comme on respire le bon air ».

Car la langue est plus que le langage. Dans un récent discours au Cercle de la Revue des Deux Mondes, le 13 décembre 2005, vous avez justement souligné, Monsieur le Ministre, l’importance du rayonnement culturel dans les relations internationales, et exprimé votre conviction qui est aussi la mienne : C’est par la culture que la France est plus ancienne qu’elle ne sait, plus grande qu’elle ne croit, plus audacieuse, plus généreuse qu’elle ne l’imagine. Vous ajoutiez du reste aussitôt, et ce en parfaite syntonie avec le Conseil Pontifical de la Culture : « La diversité culturelle est une valeur essentielle qui offre la meilleure réponse à l’uniformisation, qui est l’une des menaces de la mondialisation actuelle » (Revue des Deux Mondes, Février 2006, p. 69-79).

Je l’ai redit le 27 octobre dernier à Faro où j’avais l’honneur de présider la Délégation du Saint-Siège pour la Célébration du cinquantième anniversaire de la Convention européenne culturelle du Conseil de l’Europe : « Le Saint-Siège, pour sa part, n’a cessé d’apporter son soutien aux initiatives du Conseil de l’Europe pour que les Européens reconnaissent leur patrimoine commun et divers, favorisent la mobilité et les échanges en vue d’une meilleure connaissance et d’une mutuelle compréhension, et soutiennent le vaste courant de coopération culturelle entre les peuples, objectifs fixés par la Convention (Documentation Catholique, n° 2349, 1er Janvier 2006, p.20). Car s’il n’est bien évidemment d’universel qu’enraciné dans le particulier, la culture d’expression française s’est toujours reconnue une vocation d’universalité. Au reste, est-il besoin de le souligner devant un parterre d’Ambassadeurs que je salue avec respect et cordialité, pour chacun d’entre nous, notre amour de la patrie n’est pas le nationalisme. Ce n’est pas un amour exclusif. C’est un amour privilégié. Il en va de même dans la pratique du dialogue des cultures que me confiait le Pape Jean-Paul II voici quasi un quart de siècle, dialogue interculturel que son successeur, le Pape Benoît XVI, m’a demandé de conjuguer désormais avec le dialogue interreligieux, dont l’universalité ne peut se particulariser qu’en s’exprimant dans les diverses cultures de notre vaste monde.

En ce monde plus que jamais pluriel, si le français privilégie la rigueur avec la nuance qui en assure au demeurant l’élégance, il importe de souligner combien l’accès aux grandes langues comme aux moins répandues ajoute de ressources de culture et donc d’humanité, chacune dans son génie propre, tant dans la structure de la pensée que dans le vocabulaire de l’expression, dont la fine pointe est souvent intraduisible dans sa nuance la plus originale. Mais, n’est-ce pas notre désir à tous, hommes d’Eglise aussi bien que diplomates et hommes de bonne volonté que de conjoindre nos efforts pour surmonter la tentation toujours récurrente de Babel par l’Esprit de Pentecôte. Il n’est de culture que de l’universel, non pas d’un universel abstrait, mais d’un universel concret, fait de la richesse des cultures dont la rencontre féconde nous permet d’œuvrer tous à cette civilisation de l’amour dont le Pape Paul VI déjà se faisait le héraut inlassable.

Les arts et les lettres sont le plus bel ornement de la culture. Ils brillent d’un éclat singulier dans l’expression millénaire de la culture française, dans le riche éventail des cultures du monde dont je salue les représentants avec respect et amitié. La culture, j’aime à le rappeler, est l’expression incarnée dans l’histoire de cette identité qui constitue l’âme d’un peuple. Elle façonne l’âme d’une nation qui se reconnaît dans des valeurs, s’exprime dans des symboles, communique par des signes, se pérennise dans des institutions et constitue, comme aimait à le dire le serviteur de Dieu Jean-Paul II, son Ethos propre. Dans la mutation culturelle qui ébranle le monde, chacun de nous est à la fois fils et père de la culture où il est immergé, qui imprègne sa manière de vivre, et s’en trouve progressivement modelé. J’éprouve pour ma part une profonde gratitude pour ma famille et ma paroisse natale, mon petit, grand et séminaire universitaire, tous ces maîtres qui m’ont transmis un patrimoine d’une richesse incomparable dont je leur suis redevable après Dieu. Et je vous remercie, Monsieur le Ministre, de m’avoir donné aujourd’hui l’occasion d’en rendre publiquement témoignage en cette Ville de Rome, dont nous sommes tous les hôtes et qui incarne depuis des millénaires l’insertion privilégiée de l’universel dans le particulier, de la durée dans l’instant, de l’éternité dans le temps.

Rome, cité des rencontres. Les rencontres culturelles sont d’abord des rencontres humaines. Et quoi de plus humain que la culture, dont chacune en sa propre histoire singulière est porteuse de ferments d’humanisme universel.

Rome. Et puisque vous venez, Monsieur le Ministre, de la Ville lumière, permettez-moi de vous dédier ces derniers mots empruntés à mon compatriote poète Joachim Du Bellay qui ne trouva rien de mieux, pour chanter la grandeur de Paris, que de prendre référence à la Ville éternelle :

Paris est en savoir une Grèce féconde

Une Rome en grandeur Paris on peut nommer.

+ Paul cardinal Poupard

Président du conseil pontifical de la Culture

Culture : Le cardinal Poupard se retire, nomination de Mgr Ravasi

4 septembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16077?l=french

Culture : Le cardinal Poupard se retire, nomination de Mgr Ravasi un bibliste italien

ROME, Lundi 3 septembre 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a accepté la renonciation à la charge de président du Conseil pontifical de la Culture que lui a présentée le cardinal Paul Poupard, selon les normes du droit canon sur la limite d’âge. Le cardinal Poupard avait atteint la limite d’âge il y a deux ans, mais Benoît XVI l’avait confirmé à ce poste qu’il occupait depuis avant la fondation du conseil pontifical. Il est le plus ancien cardinal en poste dans un dicastère romain, lui qui voit la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille ».

Un bibliste pour recevoir le témoin
Pour lui succéder, le pape nomme un bibliste italien, Mgr Gianfranco Ravasi, jusqu’ici préfet de la Bibliothèque ambrosienne, de Milan, le nommant également président des commissions pontificales des Biens culturels de l’Eglise et d’archéologie sacrée, l’élevant à la dignité d’archevêque.

Benoît XVI avait chargé ce bibliste familier des media italiens de rédiger les textes des méditations du Chemin de Croix au Colisée lors du vendredi saint de cette année.

Alors que Benoît XVI vient de publier avec succès la première partie de son livre « Jésus de Nazareth », la nomination de Mgr Ravasi confirme cet auteur dans son choix exégétique de ne jamais séparer dans l’enseignement ou la prédication Jésus Christ vrai homme et vrai Dieu.

A la télévision italienne, il offre des commentaires bibliques pour un large public, dans son émission « Les frontières de l’esprit ». Il est également connu pour son commentaire des Psaumes.

Mgr Ravasi est né en 1942 à Merate, au nord de Milan. Il a fait ses études d’exégèse à Rome, à l’Institut biblique pontifical.

En 1989, Mgr Ravasi est devenu préfet de la Bibliothèque ambrosienne, fondée en 1607 par le cardinal Federigo Borromeo. Elle renferme des chefs-d’œuvre comme le « Codex Atlantique » de Léonard de Vinci ou la « Nature morte » du Caravage. De célèbres cardinaux en ont été préfets, dont un certain Achille Ratti, archevêque de Milan en 1921, et pape sous le nom de Pie XI l’année suivante.

Pour le cardinal Poupard, la culture, « un vrai champ de bataille »
En 2004, à l’occasion d’un double jubilé (prêtre depuis 50 ans et évêque depuis 25 ans), le cardinal Poupard estimait retirer de ces années d’expérience que la foi est l’espérance en l’amour et que l’intelligence de la foi est donnée aux pauvres : « Je comprends la joie de sainte Thérèse lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite », affirmait-il.

Le cardinal français, président du conseil pontifical de la Culture et naguère encore président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, a été un proche collaborateur de Jean XXIII, de Paul VI, de Jean-Paul II et de Benoît XVI. « Ma foi a grandi de manière telle que j’oserais donner cette définition, certes pas théologique mais du coeur : la foi, pour moi, est de plus en plus l’espérance en l’amour, même à travers la souffrance », confiait-il lors de ce double jubilé en la basilique Santa-Maria in Trastevere.

« Je comprends de mieux en mieux la joie de sainte Thérèse de Lisieux, lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite. Que peut-elle faire ? Elle comprend que l’échelle de la vie est trop dure pour une fille aussi petite. Elle prendra donc l’ascenseur, c’est-à-dire les bras de Jésus. J’essaie de faire la même chose », avait confié le cardinal Poupard.

Il disait alors mieux comprendre également les Béatitudes : « Maintenant j’ai touché du doigt une béatitude paradoxale, c’est-à-dire que l’intelligence de la foi est donnée, comme dit Jésus, aux pauvres, aux pauvres en esprit, aux affligés, aux doux, à ceux qui ont faim et soif de justice, aux miséricordieux, aux coeurs purs et aux artisans de paix. La joie est vraiment le premier et le dernier mot de l’Evangile et notre monde en a tant besoin ».

« Je ne cesse d’apprendre de mes collaborateurs, des personnes que je rencontre, de tous les évêques du monde et surtout des malades », ajoutait-il.

Le cardinal disait voir la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille, où il n’y a aucune cohérence, et surtout où l’on trouve tout et son contraire ». « Mais dans l’Evangile nous avons le fil conducteur », ajoutait-il.

Le cardinal Poupard avait conclu en affirmant que le christianisme a bel et bien quelque chose à dire au monde : « Plus que jamais aimer Jésus Christ », car « personne ne peut vivre sans aimer et sans être aimé ».

Le cardinal Poupard est né en France, à Bouzillé (diocèse d’Angers), le 30 août 1930. Il a obtenu une licence en théologie et en histoire à la Sorbonne. Après un an au Centre National de Recherche Scientifique il était devenu official à la Secrétairerie d’Etat du Vatican, en 1959.

Recteur de l’Institut catholique de Paris, où il avait accueilli Jean-Paul II, il était nommé évêque auxiliaire de Paris en 1979 et, en 1980 Jean-Paul II le nommait président du Secrétariat pour les non-croyants et deux années plus tard président du conseil pontifical pour la Culture, qui venait d’être créé. Benoît XVI l’avait confirmé dans ces fonctions, lui demandant aussi d’assumer pour un temps la responsabilité du Dialogue interreligieux. Il vient de passer le témoin au cardinal Jean-Louis Tauran, le 25 juin dernier. Il est cardinal depuis le 25 mai 1985.

Le 10 septembre 2006, le cardinal Poupard a reçu les Insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres qui lui ont été remis par M. Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre français de la Culture et de la Communication, au siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège, à Rome.

bonne nuit

4 septembre, 2007

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