Archive pour le 27 septembre, 2007

bonne nuit

27 septembre, 2007

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« Pour vous, qui suis-je ? »

27 septembre, 2007

Pape Benoît XVI
Exhortation apostolique Sacramentum caritatis, 77 (trad. DC 2377, p. 335 © copyright Libreria Editrice Vaticana)

« Pour vous, qui suis-je ? »

Il faut reconnaître que l’un des effets les plus graves de la sécularisation [de la société] consiste dans le fait d’avoir relégué la foi chrétienne aux marges de l’existence, comme si elle était inutile pour ce qui concerne le déroulement concret de la vie des hommes. L’échec de la manière de vivre « comme si Dieu n’existait pas » est maintenant devant les yeux de tous. Aujourd’hui, il est nécessaire de redécouvrir que Jésus Christ n’est pas une simple conviction privée ou une doctrine abstraite, mais une personne réelle, dont l’insertion dans l’histoire est capable de renouveler la vie de tous.

C’est pourquoi l’eucharistie, comme source et sommet de la vie et de la mission de l’Église, doit se traduire en spiritualité, en vie « selon l’Esprit » (Rm 8,4;Ga 5,16.25). Il est significatif que saint Paul, dans le passage de la lettre aux Romains où il invite à vivre le nouveau culte spirituel, rappelle en même temps la nécessité du changement dans la manière de vivre et de penser : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait » (12,2). De cette façon, l’apôtre des nations souligne le lien entre le vrai culte spirituel (Rm 12,1) et la nécessité d’une nouvelle manière de percevoir l’existence et de conduire sa vie. Renouveler sa façon de penser fait partie intégrante de la forme eucharistique de la vie chrétienne, « alors nous ne serons plus comme des enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d’idées » (Ep 4,14).

Saint Vincent de Paul

27 septembre, 2007

Saint Vincent de Paul dans saints

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Sainte Emilie de Vialar: Recueillement et zèle apostolique

27 septembre, 2007

du site:

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010227_emilie-de-vialar_fr.html

Recueillement et zèle apostolique

« Dans les premiers mois qui suivirent mon retour à la piété, le Seigneur me porta au recueillement et il m’y formait en me faisant sentir sa présence au milieu même de mes occupations, de telle sorte que mon âme s’unissait très fortement à lui. Dieu voulant que je conservasse cette union le plus possible me dit ces paroles : « Garde ma présence, je t’y rappellerai lorsque tu t’en éloigneras. » J’ai malheureusement été peu fidèle à suivre l’attrait au recueillement, et tandis que j’obéissais à la voix de Dieu pour lui faire les sacrifices qu’il me demandait, je me suis sans cesse reprochée mon peu d’application à rester unie à lui dans l’intérieur de mon cœur.

En même temps, je considérais que, n’étant pas fidèle à garder le recueillement, en conservant la présence de Dieu, ce serait un bon moyen pour l’observer de m’y engager par vœu. Je le fis, en promettant au Seigneur de garder sa présence autant que je le pourrais. D

ès ce moment et dans la suite, pendant vingt trois ans, je continuai d’aimer Dieu d’un amour tendre et dominant, mais je n’étais pas satisfaite de moi-même par rapport à l’esprit intérieur et la peine constante que j’éprouvais d’être infidèle à Dieu m’entraînait à commettre plus facilement diverses fautes, de telle sorte que, même en l’aimant, je ne laissais pas de lui déplaire.

Il arriva qu’en 1843, me rendant pour la seconde fois à Tunis en vue d’y établir une nouvelle œuvre dans le territoire de Carthage, je fis une traversée longue et pénible, manquant de pain et ne pouvant me reposer qu’assise. Ce fut pendant le cours de ce voyage qu’il plut à Dieu de me faire trouver une grande facilité à m’unir à lui dans le fond de mon cœur et je passai ainsi huit jours dans une sorte de retraite. »

(Emilie de Vialar, Relation des Grâces, écrite à la demande de son confesseur en 1842) “L’esprit de cette Congrégation est de consacrer les Sœurs à lexercice des différentes œuvres de la charité acquérir cette divine vertu elles méditent chaque jour de leur vie sur la charité immense dont le cœur de Jésus-Christ est rempli; et elles sefforcent dimiter son zèle pour le salut des âmes, et sa grande miséricorde pour le prochain.Elles considèrent souvent les plaies adorables du Sauveur, afin que, réfléchissant sans cesse sur lamour de Dieu pour les hommes, elles entretiennent et augmentent chaque jour les sentiments de compassion et de zèle qui doivent les animer pour leurs semblables.

(Emilie de Vialar, Esprit et Règles de la Congrégation,1841). “Le Seigneur fait brûler au-dedans de moi le même feu quil y a allumé depuis longtemps et je me réjouis de cette grâce car si Dieu ne soufflait pas en moi lesprit de zèle, mon cœur cesserait d’être animé et, dès lors, je ne pourrais plus rien faire.Fasse sa bonté que, tant que jexisterai, ce feu divin ne s’éteigne pas…

(Emilie de Vialar à M. Balitrand, 1844).Sainte Emilie de Vialar

Notices biographiques

Sainte Emilie est née en 1797 à Gaillac (France). En 1832 elle a fondée en cette même ville, une Congrégation missionnaire: les Sœurs de St Joseph de l’Apparition. Ce nom évoque l’apparition de l’Ange à St Joseph relatée en Mt. 1, 20-24. Comme St Joseph, les sœurs de cette Congrégation s’efforcent de contribuer à la réalisation du Plan sauveur de Dieu pour l’humanité, témoignant que Dieu a tant aimé les hommes qu’il leur a donné son Fils unique.

Ste Emilie est morte à Marseille en 1856, et a été canonisée en 1951.

Prière

O Sainte Emilie, vous qui avez voulu, dans l’Eglise, continuer à manifester l’Amour du Père accompli dans l’Incarnation de son Fils, obtenez nous d’avoir votre docilité à l’Esprit, votre audace et courage apostolique.

LES INNOCENTS

27 septembre, 2007

du site: 

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/013.htm

LES INNOCENTS

Les Innocents furent ainsi nommés pour leur vie, leur châtiment et leur innocence acquise. Leur vie fut innocente, n’ayant jamais nui, ni à Dieu par désobéissance, ni au prochain par injustice, ni à eux-mêmes par malice en péchant. Ils furent innocents dans leur vie et simples dans la foi . Le châtiment, ils le subirent innocemment et injustement, ainsi qu’il est dit au psaume : «Ils répandirent un sang innocent. » Ils possédèrent l’innocence acquise; dans- leur martyre, ils méritèrent l’innocence baptismale, c’est-à-dire que le péché originel fut effacé. en eux.. En parlant de cette innocence, le psalmiste dit : « Conservez l’innocence et considérez la droiture, » c’est-à-dire conservez l’innocence baptismale et considérez la droiture d’une vie pleine de bonnes oeuvres.

Les Innocents furent tués par Hérode l’Ascalonite. La sainte Ecriture fait mention de trois Hérode que leur infâme cruauté a rendus célèbres. Le premier fut Hérode l’Ascalonite, sous (105) lequel naquit le Seigneur et par qui furent massacrés les enfants. Le second fut Hérode Antipas, qui fit décoller saint Jean-Baptiste. Le troisième fut Hérode Agrippa, qui tua saint Jacques et emprisonna saint Pierre. On a fait ces vers à leur sujet :

Ascalonita necat pueros, Antipa Joannem,

Agrippa Jacobum, claudens in carcere Petrum.

Mais racontons en peu de mots l’histoire du premier Hérode. Antipater l’Icluméen, ainsi qu’on lit dans l’Histoire scholastique*, se maria à une nièce du roi des Arabes : il en eut un, fils, qu’il appela Hérode et qui plus tard fut surnommé l’Ascalonite. Ce fut lui qui reçut le royaume de Judée de César-Auguste et dès lors, pour la première fois; le sceptre sortit de Juda. Il eut six fils : Antipater, Alexandre, Aristobule, Archelaüs, Hérode, Antipas. et Philippe. Il envoya à Rome, pour s’instruire dans les arts libéraux, Alexandre et Aristobule dont la mère était juive; leurs études achevées, ils revinrent. Alexandre se fit grammairien et Aristobule devint un orateur très véhément : déjà ils avaient eu des différends. avec leur père pour la possession du trône. Le père eu fut offensé et s’attacha à faire prévaloir Antipater. Comme ils avaient comploté la mort de leur père et qu’ils avaient été chassés par lui, ils allèrent se plaindre à César de l’injustice qu’ils avaient subie. Sur ces entrefaites, les Mages viennent à Jérusalem et s’informent avec grand soin de la naissance d’un nouveau roi. A . cette nouvelle, Hérode se trouble, et, craignant que de la race légitime des rois, il ne fût né un rejeton qu’il ne pourrait chasser comme usurpateur, il prie les Mages de l’avertir aussitôt qu’ils l’auraient trouvé, simulant vouloir adorer celui qu’il voulait tuer. Cependant les Mages retournèrent en leur pays par un autre chemin. Hérode, ne les voyant pas revenir, crut qu’ils avaient eu honte de retourner vers lui, parce qu’ils auraient été les dupes de l’apparition de l’étoile et ne s’occupa plus de rechercher l’enfant. Mais ayant appris le récit des bergers et les prédictions de Siméon et d’Anne, ses appréhensions redoublèrent et il se

* Sozomène, Histoire Tripartite, ch. II.

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crut indignement trompé par les Mages. Il pensa donc alors à tuer les enfants qui étaient à Bethléem, pour faire périr avec eux celui qu’il ne connaissait pas. Mais sur les avis de l’Ange, Joseph avec sa mère et l’Enfant s’enfuit en Egypte et demeura sept ans à Hermopolis, jusqu’à la mort d’Hérode. Or, quand le Seigneur entra en Egypte, toutes les idoles furent renversées, selon la prédiction d’Isaïe. Et de même que lors de la sortie des enfants d’Israël de l’Égypte, il n’y eut pas une maison où parla main de Dieu, le premier né, ne fût mort, de même il n’y eut pas de temple dans lequel une idole ne fût renversée. Cassiodore rapporte dans son Histoire Tripartite *, qu’à Hermopolis, en Thébaïde, il existe un arbre appelé Persidis qui a la propriété de guérir ceux des malades au cou desquels on attache de son fruit, de ses feuilles ou de son écorce. Or, comme la bienheureuse Marie s’enfuyait en Egypte avec son fils; cet arbre s’inclina jusqu’à terre et adora humblement Jésus-Christ.

Hérode se préparait à massacrer les enfants, lorsqu’une lettre de César-Auguste le cita à comparaître devant lui pour répondre aux accusations de ses fils. En traversant Tharse, il sut que les mages avaient passé la mer sur des vaisseaux tharsiens, et il fit brûler toute la flotte, selon qu’il avait été prédit : « D’un souffle impétueux vous briserez les vaisseaux de Tharsis. » (Ps. VI.) Le père ayant vidé ses différends avec ses enfants devant César, il fut arrêté que ceux-ci obéiraient en tout à leur père, et que celui-là céderait lempire à qui il voudrait. Hérode, devenu plus hardi à son retour par laffermissement de son pouvoir, envoya égorger tous les enfants qui se trouvaient à Bethléem, âgés de deux ans et au-dessous, selon le temps qu’il avait supputé d’après les mages. Ceci a

* Liv. VI, chap. XLII.

besoin de deux éclaircissements : le premier par rapport au temps, et voici comment on lexplique : âgés de deux ans et au-dessous, c’est-à-dire, en commençant par les enfants de deux ans jusqu’aux enfants d’une nuit.

Hérode avait en effet appris des mages qu’un prince était né le jour même de lapparition de l’étoile, et comme il s’était déjà écoulé un an depuis son voyage à Rome et son retour, il croyait que le Seigneur avait un an et quelques jours de plus; c’est pour cela qu’il exerça sa fureur sur ceux qui étaient plus âgés, c’est-à-dire, qui avaient deux ans et au-dessous, jusqu’aux enfants qui, n’avaient qu’une nuit : dans la crainte que cet enfant, auquel les autres obéissaient, ne subît quelque transformation qui le rendrait ou plus vieux ou plus jeune. C’est le sentiment le plus commun et le plus vraisemblable. Le second éclaircissement se tire de lexplication qu’en donne saint Chrysostome. Il entend ainsi lordre du nombre d’années ; depuis deux ans et au-dessous, c’est-à-dire, depuis les enfants de deux ans jusqu’à cinq., Il avance ainsi que l’étoile, apparut aux mages pendant un an avant là naissance du Sauveur. Or, depuis qu’il avait: appris cela, Hérode avait: été à Rome et son. projet fut différé d’un an. Il croyait donc que le Sauveur était né quand l’étoile apparut aux mages. D’après son calcul, le Sauveur aurait eu deux ans: voilà pourquoi il fit massacrer les enfants de deux à cinq ans, mais pas moins jeunes que de deux ans. Ce qui rend cette assertion vraisemblable, ce sont les ossements des innocents dont quelques-uns sont trop grands pour ne (108) pouvoir appartenir à des corps qui n’auraient eu que deux ans *. On pourrait peut-être encore dire que les hommes étaient de plus haute taille alors qu’aujourd’hui. Mais Hérode en fut bientôt puni. En effet Macrobe rapporte et Méthodien en sa chronique dit que le petit fils d’Hérode était en nourrice et qu’il fut tué avec les autres par les bourreaux. Alors fut accomplie la parole du Prophète : « Rama, c’est-à-dire les hauts lieux, retentirent des pleurs et des gémissements des pieuses mères. »

Mais Dieu dont les desseins sont souverainement équitables ** ne permit pas que laffreuse cruauté d’Hérode restât impunie. Il arriva, par le jugement de Dieu, que celui qui avait privé tant de parents de leurs enfants fut aussi privé des siens plus misérablement encore. Car Alexandre et Aristobule inspirèrent de nouveaux soupçons à leur père.

Un de leurs complices avoua que Alexandre lui avait fait de grandes promesses s’il empoisonnait son père: un barbier déclara aussi qu’on lui avait promis des récompenses considérables, si en rasant la barbe d’Hérode, il lui coupait la gorge : il ajouta qu’Alexandre aurait dit que lon ne pouvait .rien espérer d’un vieillard qui se teignait les cheveuxpour paraître jeune. Le père, irrité, les fit tuer ; sur le trône, il établit Antipater pour régner après lui, et il substitua encore Antipas à Antipater. De plus, Hérode affectionnait particulièrement Agrippa, ainsi qu’Hérodiade, femme* Tout ce r

écit est copié dans lHistoire scholastique, Ev, C. XI.** Eusèbe, Histoire-ecclésiastique, livreI1, c. VIII.

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de Philippe, qu’il avait eus d’Aristobule. Pour ces deux motifs Antipater conçut une haine si implacable contre son père, qu’il tenta de s’en défaire par le poison ; Hérode s’en méfiant, le fit jeter en prison. César-Auguste apprenant qu’il avait tué ses fils : « J’aimerais mieux, dit-il, être le pourceau d’Hérode que son fils ; car comme prosélyte, il épargne ses porcs et il tue ses enfants. » Parvenu à l’âge de 70 ans, Hérode tomba gravement malade: il était miné par une forte fièvre, ses membres se pourrissaient et ses douleurs étaient incessantes; il avait les pieds enflés, les testicules rongés de vers; il exhalait une puanteur intolérable ; sa respiration était courte et ses soupirs continuels. Ayant pris un bain d’huile par lordre des médecins, on len sortit presque mort.Ayant entendu dire que les juifs seraient contents de le voir mourir, il fit rassembler dans une prison les plus nobles jeunes gens de toute la Jud

ée et dit à Salomé sa soeur : « Je sais que les juifs se réjouiront de ma mort; mais il pourra s’y répandre bien des larmes et j’aurai de nobles funérailles, si vous voulez obéir à mon ordre; c’est, aussitôt que j’aurai rendu lesprit, de tuer tous ceux que je garde en prison afin qu’ainsi toute la Judée me pleure malgré qu’elle en ait. » Après chaque repas, il avait coutume de manger une pomme qu’il pelait lui-même avec une épée. Or, comme il tenait cette arme à la main, il fut pris d’une toux violente et regardant autour de lui si personne ne lempêcherait de se frapper, il leva la main pour le faire, mais un de ses cousins lui retint le bras en lair. Aussitôt, comme s’il eût été mort, des gémissements (110) retentirent dans le palais. A ces cris, Antipater bondit de .joie, et promit toute sorte de présents aux gardes, si on len délivrait. Quand Hérode en fut informé, il souffrit plus de la joie de son fils que de :sa propre mort ; il envoya alors des satellites, le fit tuer et institua Archélaüs son successeur. Il mourut cinq jours après. Il avait été fort heureux en bien des circonstances, mais il eut fort à souffrir dans son intérieur.

Salomé délivra tous ceux dont le roi avait ordonné la mort. Remi, dans son original sur saint Mathieu *, dit que Hérode se suicida de l’épée avec laquelle il pelait une pomme, et que sa sueur Salomé fit tuer tous ceux qui étaient en prison, ainsi qu’elle lavait décidé avec son frère.

Homélie 6e de Remi d’Auxerre

Audience générale : saint Jean Chrysostome (II)

27 septembre, 2007

 du site:

http://www.zenit.org/article-16255?l=french

Audience générale : saint Jean Chrysostome (II)

Texte intégral

ROME, Mercredi 26 septembre 2007 (ZENIT.org

)

Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de laudience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.


Chers frères et sœurs !

Nous poursuivons aujourd’hui notre réflexion sur saint Jean Chrysostome. Après la période passée à Antioche, il fut nommé en 397, évêque de Constantinople, la capitale de l’Empire romain d’Orient. Dès le début, Jean projeta la réforme de son Eglise : l’austérité du palais épiscopal devait constituer un exemple pour tous : clergé, veuves, moines, personnes de la cour et riches. Malheureusement, un grand nombre d’entre eux, concernés par ses jugements, s’éloignèrent de lui. Plein d’attention à l’égard des pauvres, Jean fut également appelé l’« aumônier ». En effet, en administrateur attentif, il avait réussi à créer des institutions caritatives très appréciées. Son esprit d’entreprise dans les divers domaines fit de lui pour certains un dangereux rival. Toutefois, en véritable pasteur, il traitait chacun de manière cordiale et paternelle. En particulier, il avait toujours des accents tendres pour la femme et des attentions spéciales pour le mariage et la famille. Il invitait les fidèles à participer à la vie liturgique, qu’il rendit splendide et attrayante grâce à une créativité de génie.Malgr

é son bon cœur, il ne connut pas une vie tranquille. Pasteur de la capitale de l’Empire, il se trouva souvent impliqué dans des questions et des intrigues politiques, en raison de ses relations permanentes avec les autorités et les institutions civiles. De même, sur le plan ecclésiastique, ayant déposé en Asie en 401 six évêques illégitimement élus, il fut accusé d’avoir franchi les limites de sa juridiction, et devint ainsi la cible d’accusations faciles. Un autre prétexte contre lui fut la présence de plusieurs moines égyptiens, excommuniés par le patriarche Théophile d’Alexandrie et qui s’étaient réfugiés à Constantinople. Une vive polémique naquit ensuite en raison des critiques faites par Jean Chrysostome à l’égard de l’impératrice Eudoxie et de ses courtisanes, qui réagirent en jetant sur lui le discrédit et des insultes. On arriva ainsi à sa déposition, lors du synode organisé par le patriarche Théophile lui-même en 403, avec pour conséquence une condamnation à un premier bref exil. Après son retour, l’hostilité suscitée contre lui par la protestation contre les fêtes en l’honneur de l’impératrice – que l’évêque considérait païennes et luxueuses – et l’expulsion des prêtres chargés des baptêmes lors de la veillée pascale de 404 marquèrent le début de la persécution des fidèles de Chrysostome, qu’on appelait les « Johannites ».

Jean dénonça alors les faits, par écrit, à l’évêque de Rome, Innocent Ier. Mais il était désormais trop tard. En l’an 406, il dut à nouveau sexiler, cette fois à Cucuse, en Arménie. Le pape était convaincu de son innocence, mais n’avait pas le pouvoir de l’aider. Un Concile, voulu par Rome pour parvenir à une pacification entre les deux parties de l’Empire et entre leurs Eglises, ne put avoir lieu. Le voyage épuisant de Cucuse vers Pytius, un objectif qu’il n’atteint jamais, devait empêcher les visites des fidèles et briser la résistance de l’exilé, épuisé : sa condamnation à l’exil fut une véritable condamnation à mort ! Les nombreuses lettres de son exil, dans lesquelles Jean manifeste ses préoccupations pastorales avec des accents de participation et de douleur pour les persécutions contre les siens, sont émouvantes. La marche vers la mort s’arrêta à Comana dans le Ponto. C’est là que Jean, moribond, fut conduit dans la chapelle du martyre saint Basilisque, où il rendit son esprit à Dieu et fut enseveli, martyr à côté d’un martyr (Pallade, Vie 119). C’était le 14 septembre 407, fête de l’Exaltation de la sainte Croix. Sa réhabilitation eut lieu en 438 avec Théodose II. Les reliques du saint évêque, déposées dans l’église des Apôtres, à Constantinople, furent ensuite transportées à Rome en 1204, dans la Basilique constantinienne primitive, et elles reposent à présent dans la chapelle du Chœur des Chanoines de la Basilique Saint-Pierre. Le 24 août 2004, une partie importante de ces reliques fut donnée par le pape Jean-Paul II au patriarche Bartholomé Ier de Constantinople. La mémoire liturgique du saint est célébrée le 13 septembre. Le bienheureux Jean XXIII le proclama patron du Concile Vatican II.On dit de Jean Chrysostome que, lorsqu’il fut assis sur le tr

ône de la nouvelle Rome, c’est-à-dire de Constantinople, Dieu fit voir en lui un deuxième Paul, un docteur de l’Univers. En réalité, chez Chrysostome, il existe une unité substantielle entre la pensée et l’action, à Antioche comme à Constantinople. Seuls le rôle et les situations changent. En méditant sur les huit œuvres accomplies par Dieu dans la séquence des six jours dans le commentaire de la Genèse, Chrysostome veut reconduire les fidèles de la création au Créateur : « C’est un grand bien », dit-il, « de connaître ce qu’est la créature et ce qu’est le Créateur ». Il nous montre la beauté de la création et la transparence de Dieu dans sa création, qui devient ainsi presque comme une « échelle » pour monter vers Dieu, pour le connaître. Mais à ce premier passage s’en ajoute un deuxième : ce Dieu créateur est également le Dieu de la condescendance (synkatabasis). Nous sommes faibles dans notre démarche de « monter », nos yeux sont faibles. Et ainsi, Dieu devient le Dieu de la condescendance, qui envoie à l’homme déchu et étranger une lettre, l’Ecriture Sainte, si bien que la Création et l’Ecriture se complètent. Dans la lumière de l’Ecriture, de la Lettre que Dieu nous a donnée, nous pouvons déchiffrer la création. Dieu est appelé « père tendre » (philostorgios) (ibid.), médecin des âmes (Homélie 40, 3 sur la Genèse), mère (ibid.) et ami affectueux (Sur la providence 8, 11-12). Mais, à ce deuxième passage – tout d’abord la Création comme « échelle » vers Dieu, et ensuite la condescendance de Dieu à travers une lettre qu’il nous a donnée, l’Ecriture Sainte – s’ajoute un troisième passage. Dieu ne nous transmet pas seulement une lettre : en définitive, il descend lui-même, il s’incarne, il devient réellement « Dieu avec nous », notre frère jusqu’à la mort sur la Croix. Et à ces trois passages – Dieu est visible dans la création, Dieu nous donne une lettre, Dieu descend et devient l’un de nous – s’ajoute à la fin un quatrième passage. A l’intérieur de la vie et de l’action du chrétien, le principe vital et dynamique de l’Esprit (Pneuma), qui transforme les réalités du monde. Dieu entre dans notre existence elle-même à travers l’Esprit Saint et il nous transforme de l’intérieur de notre cœur.

C’est dans ce cadre que Jean, précisément à Constantinople, dans le commentaire continu des Actes des Apôtres, propose le modèle de l’Eglise primitive (Ac 4, 32-37), comme modèle pour la société, en développant une « utopie » sociale (presque une « cité idéale »). En effet, il s’agissait de donner une âme et un visage chrétien à la ville. En d’autres termes, Chrysostome a compris qu’il n’est pas suffisant de faire l’aumône, d’aider les pauvres ponctuellement, mais il est nécessaire de créer une nouvelle structure, un nouveau modèle de société ; un modèle fondé sur la perspective du Nouveau Testament. C’est la nouvelle société qui se révèle dans l’Eglise naissante. Jean Chrysostome devient donc réellement ainsi l’un des grands Pères de la Doctrine sociale de l’Eglise : la vieille idée de la « polis » grecque doit être remplacée par une nouvelle idée de cité inspirée par la foi chrétienne. Chrysostome soutenait avec Paul (cf. 1 Co 8, 11) le primat de chaque chrétien, de la personne en tant que telle, également de l’esclave ou du pauvre. Son projet corrige ainsi la vision grecque traditionnelle de la « polis », de la cité, dans laquelle de larges couches de la population étaient exclues des droits de citoyen, alors que dans la cité chrétienne, tous sont frères et sœurs avec des droits égaux. Le primat de la personne est également la conséquence du fait que c’est réellement à partir d’elle que l’on construit la cité, alors que dans la « polis » grecque, la patrie était au-dessus de l’individu, qui était totalement subordonné à la cité dans son ensemble. Ainsi, Chrysostome définit la vision d’une société construite par la conscience chrétienne et il nous dit que notre « polis » est une autre, « notre patrie est dans les cieux » (Ph 3, 20) et, même sur cette terre, cette patrie nous rend tous égaux, frères et sœurs, et nous oblige à la solidarité.Au terme de sa vie, dans son exil aux fronti

ères de l’Arménie, « le lieu le plus reculé du monde », Jean, se rapportant à sa première prédication de 386, reprit le thème qui lui était cher du dessein que Dieu poursuit à l’égard de l’humanité : c’est un dessein « indicible et incompréhensible », mais certainement guidé par Lui avec amour (cf. Sur la Providence 2, 6). Telle est notre certitude. Même si nous ne pouvons pas déchiffrer les détails de l’histoire personnelle et collective, nous savons que le dessein de Dieu est toujours inspiré par son amour. Ainsi, malgré ses souffrances, Chrysostome réaffirmait la découverte que Dieu aime chacun de nous avec un amour infini, et désire donc le salut de tous. Pour sa part, le saint évêque coopéra généreusement à ce salut, sans ménager ses forces, toute sa vie. En effet, il considérait comme le but ultime de son existence cette gloire de Dieu, que – désormais mourant – il laissa comme dernier testament : « Gloire à Dieu pour tout ! » (Pallade, Vie 11).

Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience, en particulier Mgr Guy Thomazeau, Archevêque de Montpellier avec des pèlerins de Béziers, le groupe de Frères Maristes en année de formation permanente, les jeunes de Tours et les pèlerins de La Réunion. Puisse votre séjour à Rome vous donner loccasion de découvrir davantage le Seigneur, qui nous aime et qui veut nous sauver.