Archive pour le 26 septembre, 2007
Comme Hérode, nous voulons voir Jésus
26 septembre, 2007Saint Pierre Chrysologue (vers 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Sermon 147 ; PL 52, 594-596 (trad. Orval)
Comme Hérode, nous voulons voir Jésus
L’amour n’admet pas ne pas voir ce qu’il aime. Tous les saints n’ont-ils pas considéré comme peu de chose tout ce qu’ils obtenaient tant qu’ils ne voyaient pas Dieu ?… C’est ainsi que Moïse ose dire : « Si j’ai trouvé grâce devant toi, montre-moi ton visage » (Ex 33,13). Et le psalmiste : « Montre-nous ton visage » (Ps 79,4). N’est-ce pas pour cela que les païens se sont fait des idoles ? Au sein même de l’erreur, ils voyaient de leurs yeux ce qu’ils adoraient.
Dieu savait donc les mortels tourmentés du désir de le voir. Ce qu’il a choisi pour se montrer était grand sur la terre et non le moindre dans le ciel. Car ce que, sur terre, Dieu a fait semblable à lui ne pouvait pas rester sans honneur dans le ciel : « Faisons, dit-il, l’homme à notre image et à notre ressemblance » (Gn 1,26)… Que personne donc ne pense que Dieu a eu tort de venir aux hommes par un homme. Il a pris chair parmi nous pour être vu de nous.
S. Cosma e Damiano
26 septembre, 2007La musique, Parole de Dieu prononcée par des voix humaines
26 septembre, 2007
du site:
http://www.inxl6.org/article2070.php
Réflexions
Deuxième volet du dossier sur la liturgie.
La musique, Parole de Dieu prononcée par des voix humaines
Dans un ancien numero de la revue Voix Nouvelles le Cardinal Jean Marie Lustiger livre, dans un entretien avec Jean-Michel Dieuaide, ses convictions sur la musique en rapport avec la liturgie.
Jean-Michel Dieuaide
12/08/2007
Voix Nouvelles : Partout où vous avez eu des responsabilités pastorales, vous avez laissé des traces dans le domaine des arts plastiques en particulier ; je pense à cette grande croix de cuivre barrant la nef de Chartres, le réaménagement de Sainte- Jeanne de Chantal ou de Notre-Dame ou encore récemment la grande croix de Toussaint 2004 décorée par Damon… Pourquoi cet appel constant à des plasticiens reconnus ?
Cardinal Lustiger : La liturgie est une action sacrée de l’Église et, dans le domaine des arts, j’ai toujours rencontré par providence des interlocuteurs avec qui j’ai pu discuter et réfléchir.
V.N. : Dans le dialogue avec les artistes, il faut avoir soi-même une attente. Qu’est-ce qui a forgé votre propre sensibilité ?
J.-M.L. : Je ne veux pas vous raconter ma vie! Il se trouve que, jeune enfant, mes parents m’ont mis devant un piano avec un professeur ; il avait été question que je poursuive dans cette voie et puis, dans ma vie d’étudiant, j’ai été plutôt sensible à la littérature et à la poésie. J’ai tourné autour de la grande révolution du début du XXe siècle, dans cette espèce de subversion, de réinvention des normes, la crise de l’art contemporain et c’est dans ce contexte que j’ai rencontré des personnalités fortes qui m’ont appris à écouter, à voir, à sentir, à percevoir, simplement en les regardant regarder ou en les entendant écouter.
L’action liturgique m’est apparue dès le début comme un acte symbolique extrêmement puissant qui demandait dignité et justesse qu’on ne pouvait rabaisser au niveau des comportements les plus vulgaires.
V.N. : Le Concile définit la liturgie comme « source et sommet de la vie chrétienne ». Quel rôle voyez-vous pour la musique dans l’action liturgique ?
J.-M.L. : La musique doit toujours être considérée dans son lien à la parole. La parole humaine retentit toujours dans un ‘inter espace’ : celui qui parle, comme celui qui écoute ou qui répond, est toujours placé dans un espace et l’espace liturgique est tout à fait décisif et original : la musique y agit dans des conditions d’écoute et d’attention très spécifiques. Car le ‘public’ n’en est pas un : il participe !… et les musiciens ne sont pas là pour ‘se produire’; les acteurs ne sont pas des acteurs : tout cela ressemble comme deux gouttes d’eau à une représentation et ce n’est pas une représentation, étant donné l’attitude et la convocation de ceux qui y participent. Il y a là une originalité absolue !
Dans le lien indissoluble entre espace et son/musique, l’irruption des techniques de sonorisation ne fait qu’ajouter à la complexité des rapports : sous prétexte des possibilités de sonorisation, il ne faut pas oublier ce facteur espace/son et espace/temps qui forme la nature même de l’action liturgique : par exemple, diffuser un enregistrement dans une célébration peut être « intéressant » mais reste un procédé artificiel ; il faut donc bien réfléchir à la convenance des genres, des styles ou des modes d’expression.
La musique est à mettre dans le registre de la parole ; car, si la musique est faite de sons inarticulés, ils ne sont pas pour autant un cri indistinct ! L’oreille humaine n’est-elle pas capable même de transformer du bruit en musique ? Les vagues de la mer, l’oreille de l’homme les perçoit dans leur rythme et leur musicalité…
La musique est parole, comme la liturgie est Parole : non pas des mots et des mots, mais Parole de Dieu prononcée par des voix humaines. Intégrée à la Parole, la musique n’est donc pas un supplément, un ornement ou une sorte de décor.
V.N. : Dans le contexte de notre société où toutes les musiques sont contemporaines les unes des autres, de quelle musique parle-t-on pour la liturgie ? Y aurait-il une musique qui lui soit propre et que fait-on du « trésor de la musique sacrée » dont parle le Concile ?
J.-M.L. : Sur la question du patrimoine, on est très dépendant des conditions culturelles d’une époque ou d’un pays. La mémoire culturelle d’une assemblée peut faire qu’une célébration eucharistique avec une messe de Mozart intégralement jouée ne soit pas perçue comme un concert. J’ai vécu cela à Aix-la-Chapelle avec une assemblée dont la sensibilité et l’éducation faisaient que la messe de Mozart ‘fonctionnait’ fondamentalement dans l’action liturgique sans que la beauté de la musique et son esthétique ne distraient les uns ou les autres de la pensée de Dieu et de l’action que nous étions en train de mener. Je crains que cela ne marche pas en d’autres circonstances !
V.N. : Il y a donc un lien entre la proposition musicale et la sensibilité et la culture de l’assemblée…
J.-M.L.
: Il m’est arrivé d’inviter des chorales africaines à Notre-Dame : le contraste entre la manière spontanée de ces témoins de leur culture et la froideur, la retenue peut-être excessive d’une population française moyenne était frappant, voire choquant pour certains.
V.N. : Mais, pour répondre à la sensibilité d’une assemblée, faut-il pour autant que la musique liturgique réponde à une forme de marketing ?
J.-M.L. : C’est là un grand problème. Si on prend comme seul critère ‘ce qui plaît’, on voit bien dans le patrimoine des musiques de cour ou des musiques complaisantes ! Mais il est essentiel de faire la différence entre une musique qui obéit d’abord à ce qui plaît et une musique qui obéit à cette nécessité intérieure du musicien qui porte la parole : Écoutez les Passions de Bach dans le texte allemand ! Il n’y a pas une note qui ne soit au service de cette Parole ! La musique n’y est pas une ‘sur-interprétation’, ou même un ornement; par ses moyens propres et sa complexité, elle dit la Parole.
V.N.: Qu’est-ce que cela serait pour aujourd’hui ?
J.-M.L. : Il se trouve que j’ai été très touché par la musique de Messiaen. J’y entends ce que la Parole peut inspirer à un musicien et ce qu’un musicien peut exprimer d’une Parole reçue ; j’y ai trouvé, dans la méditation exprimée du musicien, des aspects qui m’ont aidé à comprendre la Parole neuve qu’il commentait…
V.N.: Mais il s’agit là de musique non-articulée : Messiaen n’a jamais écrit de musique liturgique pour l’assemblée ! Dans le cas où une assemblée doit s’approprier le chant, nourrir sa propre mémoire, il se pose bien un problème de langage !
J.-M.L. : Il y a d’abord le problème de la langue. Beaucoup de musiciens (polonais ou allemands) continuent d’utiliser le latin pour leurs créations. Pour ce qui concerne la francophonie, nous sommes devant plusieurs types de difficultés : tout d’abord, la musicalité même de la langue avec ses nasales, les syllabes muettes, l’accent tonique, les liaisons, etc. Et puis, notre langue a subi depuis quelques décennies un véritable martyr du fait même de certains traitements musicaux (musique électronique, ‘rythmée’…) Tout cela peut égarer notre jugement sur la langue qui conviendrait à la liturgie.
Une autre difficulté tient au contenu des textes. Une des meilleures solutions serait de prendre l’Écriture elle-même conformément à la tradition du grégorien dont la souplesse permettait précisément de ne pas enfermer le texte dans une musique mesurée (étant à part le cas de l’hymnodie). Nous n’avons pas comme nos voisins anglo-saxons une tradition de textes en langue vernaculaire héritée de la Réforme. Il a fallu, aujourd’hui en une génération, tout inventer ! Or, on n’invente pas, comme cela sur commande, des œuvres d’art. Parce que la liturgie repose sur la mémoire, nous sommes dans une situation de pauvreté tragique : s’il n’y a pas de mémoire acquise de l’assemblée, il n’y a pas de liturgie possible. L’assemblée ne peut pas être en état permanent d’apprentissage, sauf à prendre les musiques les plus faciles et les plus vulgaires qui sont les seules qu’on puisse retenir instantanément, l’espace d’un soupir. Par nécessité, nous sommes pour le moment renvoyés à la pauvreté la plus médiocre. L’effort des musiciens et des liturgistes devrait être de ne pas laisser sombrer dans l’oubli le patrimoine de dix siècles de créations, sans tomber non plus dans le ‘faire-valoir’ ou ce qui flatte : le problème est toujours de jouer entre ce qui plaît et ce qui est convenable. Il y faut du flair et du discernement. Et puis… il faudrait espérer que la Providence envoie, sur un siècle, les artisans capables d’inscrire une permanence textuelle et mélodique indépendante des modes, dans un contexte où tout (la langue, la sensibilité, les modes musicales…) va continuer de bouger rapidement.
V.N. : Vous évoquiez tout à l’heure les chants de la Réforme. N’y trouve t-on pas des objets musicaux obéissant à des critères objectifs d’un chant adoptable par une assemblée, hors des critères de mode ou d’une subjectivité personnelle ?
J.-M.L. : Nous sommes effectivement dans un contexte de ‘hit-parade’, de ‘coup de cœur’… Il nous faut poursuivre un travail de fond systématique, patient et respectueux (c’est-à-dire à l’abri des marchands et des coteries) avec des musiciens et des poètes désireux de servir d’abord la liturgie. Il y a eu, dès avant le concile une tentative de maîtriser ce travail entre les musiciens, les poètes et les liturges; au fond, on n’y est pas arrivé. On est aussi tributaire de l’état littéraire d’un peuple: la création poétique est aujourd’hui à la marge de la création littéraire ; ce n’est plus un art socialement partagé.
V.N. : Mais la liturgie n’a t-elle pas déjà en partie ce qu’il lui faut en matière de textes ? Je pense aux psaumes qui sont des poèmes que les assemblées se sont peu à peu appropriés.
J.-M.L. : Oui, bien sûr, c’est un immense progrès qu’il ne faut pas sous-estimer! Mais il faudrait aller plus loin. Je vois avec satisfaction des lieux où on a pris la peine de faire psalmodier l’assemblée sur des psaumes entiers, au-delà même de ce que la liturgie prévoit, et en prenant soin d’accorder la couleur musicale à ce que dit le psaume, lui conférant ainsi une véritable identité musicale.
V.N. : Dans ce cas, il s’agit bien d’une démarche artistique de création, dépassant la production quasi-mécanique de musiques « faites d’avance ».
J.-M.L. : Mais plus encore, la conception même d’un programme musical est du ressort de la démarche artistique. La démarche de celui qui conçoit une programmation musicale liturgique ne peut pas être celle du consommateur qui, dans un supermarché, au hasard des rayons prend les articles qui le tentent. Sur le temps d’une célébration, on ne peut pas soumettre l’assemblée à une série de chocs résultants de choix musicaux hasardeux ou non maîtrisés. Au contraire, la musique peut et doit conduire l’assemblée dans sa démarche de prière, respectueusement et dans la cohérence. C’est une question de sensibilité (ou de formation) pour les responsables. En cette matière, comme en architecture, il y a une grammaire, des lois de proportion, des règles de construction qui font que, même si l’édifice n’est pas génial, il ne s’effondre pas.
La célébration liturgique est comme une symphonie, où chacun des intervenants (de l’assemblée au président en passant par les musiciens) doit entrer dans l’intelligence fine de la construction commune ; cette construction qui a son rythme général, ses ‘intensités’, ses repos, ses modalités d’enchaînement des actions, etc… Les choix musicaux doivent entrer dans ce mouvement et tenir compte de ce déploiement organique de la liturgie. Même un chant, bon en lui-même, peut ne pas convenir à telle action ou ne pas avoir sa place à tel moment de cette action mais plutôt à tel autre…
Propos recueillis par Jean-Michel Dieuaide pour la revue Voix Nouvelles
L’Osservatore Romano en langue française publie son 3000e numéro
26 septembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16242?l=french
L’Osservatore Romano en langue française publie son 3000e numéro
Par Mario Agnès et Jean-Michel Coulet
ROME, Mardi 25 septembre 2007 (ZENIT.org) – « L’édition hebdomadaire en langue française est la plus ancienne des éditions de L’Osservatore Romano en langues étrangères », explique Mario Agnès.« L’Osservatore Romano, un journal au service de l’évangélisation », titre aujourd’hui L’Osservatore Romano en langue française, à l’occasion de son 3000e numéro. En sous-titre on peut lire : « L’écho de la voix du Saint-Père et de l’Eglise dans le monde ».Le directeur de L’Osservatore Romano, Mario Agnès, et le directeur de l’Edition française, Jean-Michel Coulet, font le point sur cette aventure hebdomadaire et internationale :
L’édition hebdomadaire en langue française est la plus ancienne des éditions de L’Osservatore Romano en langues étrangères et elle a ainsi ouvert en quelque sorte la voie aux autres dans la tâche de diffuser le Magistère sur les divers continents.
L’étape du numéro 3.000 est, par conséquent, une occasion de joie non seulement pour tous ceux qui collaborent à sa réalisation et, nous le croyons, pour ses nombreux lecteurs, mais aussi pour toute la famille de L’Osservatore Romano. Cette circonstance, en effet, permet d’évoquer avec satisfaction plus d’un demi siècle de service ininterrompu rendu au Pape et au Saint-Siège: un service qui vient se greffer sur une histoire longue de plus de 146 ans.
Une étape significative, par conséquent, mais qui n’est qu’une étape intermédiaire car dès aujourd’hui, l’on repart avec une vigueur et un enthousiasme renouvelés vers d’autres objectifs plus exigeants encore, en poursuivant avec fidélité dans la tâche délicate et enthousiasmante d’être l’écho de la voix du Saint-Père et de l’Eglise dans le monde.
Le souhait, et le voeu, que nous formons est que les lecteurs continuent de nous accompagner et de nous soutenir avec chaleur dans cette aventure commune, en nous aidant à faire toujours mieux.
Mario AGNES
L’Osservatore Romano apporte à travers le monde la Parole du Pape et l’Amour du Christ pour chaque homme. Réflexion à l’occasion du 3000e numéro de l’édition en langue française.Il y a une quinzaine d’années, le Cardinal Van Thuân, dont nous venons de fêter le cinquième anniversaire de la mort, me conta une anecdote qui demeurera pour moi l’un des plus beaux témoignages pour notre journal: au cours de son emprisonnement dans les geôles de Vinh Quang au Viet Nam, sa mère, quand elle y était autorisée, lui apportait des paquets contenant de la nourriture ou des produits de première nécessité. Le contrôle était strict et les gardes examinaient les paquets avec rigueur. Aucun livre religieux, ni objet de piété n’était accepté, et pourtant, dans leur sévérité à vérifier le contenu, les gardes en oubliaient de vérifier le contenant: sa mère enveloppait le paquet dans l’édition française de L’Osservatore Romano, et les pages du journal ouvraient au pasteur emprisonné une fenêtre sur l’espérance, renforçant et nourrissant – selon ses propres termes – ce lien indestructible qui le liait à l’Eglise du Christ et au Successeur de Pierre. Quel témoignage plus fort pouvons-nous recevoir à la rédaction? Et si nous n’avions qu’un lecteur, ne vaudrait-il pas la peine de servir uniquement celui-là? De lui faire parvenir, où qu’il se trouve, et quelle que soit sa situation, la parole du Pape, de l’Eglise, de partager avec lui l’Amour du Christ qui unit et qui n’abandonne personne, qui ne laisse jamais seul? Car nombreux sont les pasteurs et les missionnaires isolés dans notre monde…
Telle est la mission prioritaire que s’assigne L’Osservatore Romano en langue française: établir un lien de profonde communion entre la Chaire de Pierre et les Eglises locales, entre le Pape et les hommes, entre tous les chrétiens. Vivre à la suite du Pape, c’est s’engager à défendre fidèlement la parole de Vérité, à partager l’Amour du Christ pour chaque homme, où qu’il se trouve.Quelques repères historiques
L’Osservatore Romano en langue française est le « fils » du quotidien italien dont il a pris le nom, et d’où il puise sa matière première. Depuis 1861, date de sa création, le quotidien italien est paru sans discontinuité et vient de fêter ses 146 ans d’existence (cf. ORLF n. 41 du 10 octobre 2006).C’est à l’approche de l’Année sainte de 1950 que le Pape Pie XII et son substitut, Mgr Gian Battista Montini, se préoccupent de s’adresser aux lecteurs dans leur langue vernaculaire. Ils décident de tenter l’expérience d’éditions de L’Osservatore Romano en d’autres langues que la langue italienne. La langue française servira d’essai à cette expérience. Et c’est ainsi qu’en septembre et en octobre 1949, se tiennent dans le bureau du Substitut et sous sa présidence, des réunions de préparation au lancement du journal. Le premier numéro de L’Osservatore Romano en langue française sortira le 16 décembre 1949. La rédaction a alors son siège à l’Imprimerie Saint-Paul à Issy-les-Moulineaux. C’est le 26 janvier 1951 qu’elle s’installe définitivement dans la Cité du Vatican, où se trouvent encore ses bureaux, ses services techniques et administratifs.En 1951, une édition en langue espagnole voit le jour, à Buenos Aires, en Argentine, qui s’établira au Vatican en 1969. Elle vient de fêter son deux millième numéro.
1968 voit naître l’édition hebdomadaire en langue anglaise (qui a récemment fêté elle aussi son deux millième numéro); 1969, l’édition en langue portugaise; 1971, l’édition en langue allemande, tandis qu’après l’élection de Jean-Paul II naîtra une édition mensuelle en langue polonaise.
Ainsi, de Pie IX à Benoît XVI, L’Osservatore Romano ne cesse de s’ouvrir au monde dans la diversité de ses langues, reflétant l’universalité de l’Eglise et du Saint-Siège.
L’écho de la parole du Pape
Tout au long de cet itinéraire aux côtés des Papes, de Pie XII à Benoît XVI, L’ORLF a eu pour seul souci de se faire l’écho, le porte-parole fidèle de l’enseignement du Successeur de Pierre. L’importance de la place de L’ORLF dans le large éventail actuel de la presse écrite réside précisément dans cette fidélité et dans l’authenticité de ses écrits. Semaine après semaine, depuis plus de 58 ans, le journal transmet avec une rigoureuse exactitude à ses lecteurs l’intégralité des homélies et des discours (lors des Visites ad limina des évêques, des présentations de Lettres de Créance des Ambassadeurs…) prononcés par le Pape, les catéchèses du mercredi, les méditations de l’Angelus, mais aussi tous les grands textes du Magistère comme les Encycliques, les Exhortations et Lettres apostoliques…L’ORLF suit également tous les voyages pontificaux, et cela depuis le premier voyage pontifical hors des frontières italiennes effectué par Paul VI en Terre Sainte en 1964, jusqu’au dernier pèlerinage de Benoît XVI en Autriche, ainsi que les différentes visites pastorales en Italie et, bien sûr, dans le diocèse de Rome, dont le Pape est l’Evêque.L’ORLF est également présent lors des grandes rencontres internationales. On pense surtout aux Journées mondiales de la Jeunesse inaugurées par Jean-Paul II, ou aux rencontres internationales des familles. Il publie également l’intégralité des interventions lors des Synodes, y compris les documents qui y sont liés (lineamenta, Instrumentum laboris, Relatio…), que l’on ne trouve pas dans la presse spécialisée. Autant de documents précieux pour les pasteurs dans leur diocèse: je pense notamment à l’Afrique (Burundi, Rwanda, Bénin, Congo…), aux Caraïbes (Haïti…), à l’Asie (Viet Nam…) qui se sentent souvent éloignés de Rome et des autres Eglises locales.
L’ORLF, c’est aussi la préparation spirituelle des fidèles à de grands moments de la vie de l’Eglise universelle comme, par exemple, les béatifications ou les canonisations, ou encore les grandes fêtes liturgiques comme Noël, Pâques, mais aussi le Temps de l’Avent, le Carême…
Notre édition s’attache également à présenter l’activité du Saint-Siège et de la Curie Romaine, à travers les différents Conseils et Congrégations, dont le rôle est d’aider le Pape dans son service à l’Eglise universelle. La présence du Saint-Siège au sein des Organisations internationales (Nations unies et Institutions spécialisées, OSCE…) fait l’objet d’un souci particulier dans notre journal, qui publie régulièrement les interventions des Observateurs permanents et des chefs de délégations aux Conférences. La spécificité de notre édition se traduit également par la publication d’articles et de célébrations propres au monde francophone.
Le journal constitue donc une source de documentation riche, précise et authentique pour la prédication des prêtres, ainsi que pour la connaissance et le ressourcement des fidèles. Pour de nombreuses personnes, religieux et laïcs, en particulier pour ceux qui vivent leur foi dans des conditions difficiles, c’est aussi une parole d’espérance, de vérité et d’unité.
Il est important de noter aussi le rôle que joue l’OR en tant qu’archives. Nombreux sont les chercheurs qui viennent étudier les Archives du journal aussi bien pour des recherches sur la vie de l’Eglise, la position des Papes dans un domaine particulier, que pour retrouver des textes anciens qui éclaireront des événements actuels. D’ailleurs, dans ses discours, le Saint-Père fait de nombreuses références à des documents et discours de son Magistère ou de celui de ses prédécesseurs que l’on retrouve dans l’OR.
Qui sont nos lecteurs?
Le courrier des lecteurs est un encouragement quotidien: nombreux sont ceux qui nous écrivent du continent africain, mais aussi d’Asie, ou de régions comme le Caucase ou le Moyen-Orient, le Liban ou la Terre Sainte, nous apportant des témoignages précieux.L’ORLF est lu dans 137 pays, du Kazakhstan au Liberia, du Canada à l’Afrique du Sud. Les critères qui ont été à l’origine de sa création, comme le monde francophone, sont aujourd’hui dépassés pour s’étendre à un large public francophile. Notre lectorat se compose de nombreux prêtres, communautés de religieux et de religieuses, mouvements apostoliques et institutions ecclésiales, mais aussi de particuliers qui ont à coeur de suivre les enseignements du Pape.En outre, une part importante de notre lectorat est constituée d’hommes politiques, de diplomates accrédités auprès du Saint-Siège ou auprès d’autres Etats, catholiques ou non, présents dans le monde, ainsi que des journalistes, qui savent qu’ils trouveront dans L’ORLF la pensée exacte du Pape sur un sujet particulier.
Et puis, quelle grande satisfaction pour nous d’apprendre que L’ORLF est lu dans les monastères lors des temps de récréation ou des repas, telle une nourriture spirituelle…
Conclusion
Chers lecteurs, c’est avant tout vers vous que se tournent aujourd’hui nos pensés, pour vous remercier de votre soutien. Vous le savez, l’ORLF rapproche le lecteur de ses frères qui sont éloignés et qu’il peut porter dans la prière. Il contribue à tisser à travers l’Eglise un réseau fraternel, manifestant par là que l’Eglise est le Corps vivant du Christ. Instrument de diffusion de la parole du Pape, L’ORLF véhicule un message de solidarité entre les hommes. A travers sept éditions en langues, L’OR ouvre la voie pour rencontrer l’Autre et édifier, sur la base de la Vérité annoncée, une culture de paix, une culture de l’Amour comme nous le rappelle Benoît XVI dans son Encyclique Deus caritas est, dans le respect de la diversité de toutes les cultures. Puisse-t-il poursuivre cette vocation au service du Saint-Père Benoît XVI et toujours porter sa parole évangélisatrice au-delà des frontières avec le même enthousiasme et la même exigence de vérité! Jean-Michel COULET
© L’Osservatore Romano – 25 septembre 2007
Aucun commerce de reliques de Jean Paul II
26 septembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16253?l=french
Aucun commerce de reliques de Jean Paul II
Démenti du postulateur de la cause de béatification
ROME, Mercredi 26 septembre 2007 (ZENIT.org) – La vente sur internet de reliques appartenant au Serviteur de Dieu Jean Paul II est une fausse nouvelle. Un mensonge incompréhensible, puisque l’Eglise considère le commerce des reliques comme un acte sacrilège.
Les rumeurs ont couru aussitôt que le Vicariat de Rome a annoncé qu’il était possible de faire une demande de reliques « ex-indumentis » – des vêtements et/ou d’une petite image du serviteur de Dieu Jean Paul II.
A ce propos, ZENIT a interrogé Mgr Slawomir Oder, postulateur de la cause de béatification et de canonisation de Jean Paul II.
Zenit – Mgr Oder, est-il vrai que l’on vend des reliques du pape Jean Paul II ?
Mgr Oder – Je voudrais préciser que la distribution des objets ou d’éléments provenant d’objets ayant appartenu à des candidats à l’honneur des autels, saints ou bienheureux, est une pratique très ancienne dans l’Eglise. C’est une chose qui va de pair avec le procès de béatification et qui fait partie d’un processus visant à faire connaître la spiritualité et la vie du candidat.
Des petites images pieuses du candidat sont distribuées, indiquant la modalité à suivre pour demander une grâce ou son intercession. C’est également le cas pour le Serviteur de Dieu Jean Paul II en marge de son procès.
Ces petites images pieuses, renfermant des prières et des éléments de sa soutane, sont distribuées par la postulation de la cause. Mais, il est évident que nous parlons d’une distribution gratuite.
Zenit – Pourquoi la vente de reliques est-elle considérée comme un sacrilège ?
Mgr Oder – C’est un sacrilège, absolument, une chose qui va contre la tradition de l’Eglise et contre la logique du souvenir de ce que Jésus nous a laissé : « vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ». La vente des reliques serait donc un outrage à Dieu, au saint ou au bienheureux, au candidat à l’honneur des autels.
Zenit – Qu’est-ce donc qu’une relique ?
Mgr Oder – Les reliques sont à insérer dans la logique de l’incarnation, du caractère concret de l’histoire. Celles-ci sont le signe de la présence d’un saint dans l’histoire. J’aime beaucoup cette expression que Mgr Marco Frisina (directeur du Centre liturgique du Vicariat de Rome, Ndlr) a utilisée dans un article que nous avons publié dans notre bulletin « Totus Tuus », qui accompagne le procès de béatification, et dans lequel nous avons expliqué la signification des reliques : quand nous touchons le corps d’un saint nous touchons le temple du Saint-Esprit, quand nous touchons un objet ayant appartenu à un saint nous touchons le monument de la présence de la grâce et de la miséricorde de Dieu dans la vie de cette personne. C’est ainsi qu’il nous faut considérer ces objets que nous appelons reliques, c’est-à-dire les mémoires, les choses qui restent de la vie du saint. Ce sont des réalités qui renvoient à l’œuvre de la grâce dans la vie du saint.
Zenit – Vous démentez donc la nouvelle selon laquelle des objets ou des fragments d’objets ayant appartenu à Jean Paul II seraient en vente ?
Mgr Oder – La nouvelle me désole et j’ignore les raisons de cela. Cette information est fausse. Je le répète : la vente des reliques serait un sacrilège. Ces petites images pieuses qui renferment des morceaux de l’habit du Saint-Père, nous les distribuons depuis fort longtemps. Nous recevons des demandes du monde entier, par centaines. C’est une opération qui se conjugue avec le procès et qui montre combien la figure de Jean Paul est source de grande vénération à travers le monde. Sa grande réputation de sainteté accompagne tout son procès.
« Proclamer le règne de Dieu »
26 septembre, 2007Saint François Xavier (1506-1552), missionnaire jésuite
Lettres 4 et 5 à Saint Ignace de Loyola (trad. bréviaire)
« Proclamer le règne de Dieu »
Depuis que je suis venu ici, je n’ai pas arrêté : je parcourais activement les villages, je baptisais tous les bébés qui ne l’avaient pas encore été… Quant aux enfants, ils ne me laissaient ni réciter l’office divin, ni manger ni me reposer tant que je ne leur avais pas enseigné une prière. Alors j’ai commencé à saisir que le Royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent (Mc 10,14). Aussi, comme je ne pouvais sans impiété repousser une demande aussi pieuse, en commençant par la confession de foi au Père, au Fils et à l’Esprit Saint, je leur enseignais le Credo des Apôtres, le Pater Noster et l’Ave Maria. J’ai remarqué qu’ils étaient très doués ; s’il y avait quelqu’un pour les former à la foi chrétienne, je suis sûr qu’ils deviendraient de très bons chrétiens.
Dans ce pays, quantité de gens ne sont pas chrétiens uniquement parce qu’il n’y a personne aujourd’hui pour en faire des chrétiens. J’ai très souvent eu l’idée de parcourir toutes les universités d’Europe, et d’abord celle de Paris, pour hurler partout d’une manière folle et pousser ceux qui ont plus de doctrine que de charité, en leur disant : « Hélas, quel nombre énorme d’âmes, exclu du ciel par votre faute, s’engouffre dans l’enfer ! »
De même qu’ils se consacrent aux belles-lettres, s’ils pouvaient seulement se consacrer aussi à cet apostolat, afin de pouvoir rendre compte à Dieu de leur doctrine et des talents qui leur ont été confiés ! Beaucoup d’entre eux, bouleversés par cette pensée, aidés par la méditation des choses divines, s’entraîneraient à écouter ce que le Seigneur dit en eux et, en rejetant leurs ambitions et leurs affaires humaines, ils se soumettraient tout entiers, définitivement, à la volonté et au décret de Dieu. Oui, ils crieraient du fond du coeur : « Seigneur, me voici ; que veux-tu que je fasse ? (Ac 9,10;22,10) Envoie-moi n’importe où tu voudras, même jusque dans les Indes ».