Archive pour le 22 septembre, 2007

Presepe du Pinturicchio

22 septembre, 2007

Presepe du Pinturicchio dans images sacrée Presepe

presepe del Pinturicchio, chiesa Santa Maria del Popolo a Roma

http://robot46.disp.uniroma2.it/~fabiop/luoghi/smpopolo/smpopolo.php

Chantez au Seigneur un chant nouveau

22 septembre, 2007

du site Vatican:  

Chantez au Seigneur un chant nouveau 

« Nous sommes invités à chanter au Seigneur un chant nouveau. L’homme nouveau connaît ce chant nouveau. Le chant est affaire de joie, et si nous y réfléchissons plus attentivement, il est affaire d’amour. Donc, celui qui sait aimer la vie nouvelle sait chanter le chant nouveau. Qu’est-ce que la vie nouvelle ? Nous y sommes invités à cause du chant nouveau. Car tout appartient au même royaume: l’homme nouveau, le chant nouveau, le testament nouveau. Donc l’homme nouveau chantera le chant nouveau et appartiendra au testament nouveau. 

Chacun aime, mais on doit chercher quel est l’objet de cet amour. Par conséquent, on ne nous demande pas de renoncer à l’amour, mais de choisir ce que nous devons aimer. Mais que pourrons-nous choisir, si d’abord nous ne sommes choisis ? Écoutez l’Apôtre Jean : Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier. Cherche comment l’homme peut aimer Dieu, et tu ne trouveras absolument rien d’autre que ceci : c’est Dieu le premier qui l’a aimé. Celui que nous avons aimé s’est donné lui-même, il s’est donné pour que nous ayons de quoi aimer. Qu’a-t’il donné pour que nous ayons de quoi aimer? Sachez plus clairement en écoutant l’Apôtre Paul, qui dit: L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs. D’où cela vient-il? de nous? de qui donc ? Par l’Esprit Saint qui nous a été donné

Puisque nous avons une telle garantie, aimons Dieu de par Dieu. Écoutez cette parole plus explicite de saint Jean : Dieu est amour. Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Il ne suffit pas de dire : L’amour vient de Dieu. Mais qui d’entre nous oserait dire comme saint Jean : Dieu est amour ? Celui qui a dit cela savait ce qu’il avait en lui. 

Dieu se donne à nous plus parfaitement. Aimez-moi, dit-il, et vous me possèderez; car vous ne pouvez m’aimer sans me posséder. 

Ô mes frères! Ô mes fils! Enfants de l’Église catholique! Plantation sainte et céleste! Vous qui êtes régénérés dans le Christ et qui avez reçu la naissance d’en haut, écoutez-moi, ou plutôt écoutez par ma voix : Chantez au Seigneur un chant nouveau! Et bien, dis-tu, je chante! Tu chantes, oui, tu chantes, je l’entends. Mais il ne faut pas que ta vie porte témoignage contre tes paroles. 

Chantez avec la voix, chantez avec le cœur, chantez avec la bouche, chantez par toute votre vie: Chantez au Seigneur un chant nouveau. Vous cherchez comment chanter celui que vous aimez? Car, sans aucun doute, tu veux chanter celui que tu aimes. Tu cherches quelles louanges lui chanter? Vous avez entendu: Chantez au Seigneur un chant nouveau. Vous cherchez où sont ses louanges? Sa louange est dans l’assemblée des fidèles. La louange de celui que l’on veut chanter, c’est le chanteur lui-même. Vous voulez dire les louanges de Dieu? Soyez ce que vous dites. Vous êtes sa louange, si vous vivez selon le bien.«  

Des Homélies de saint Augustin, évêque (Serm. 34, 1-3.5-6; CCL 41, 424-426)  

  

Prière 

Seigneur, tu ouvres ton Royaume à ceux qui renaissent de l’eau et de l’Esprit : fais croître en eux la grâce pour que, déjà purifiés de leurs fautes, ils ne rendent vaine aucune de tes promesses. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen  

copmmentaire au liturgie de dimanche XXV T.O.

22 septembre, 2007

du site:

http://www.portstnicolas.org/spip.php?article2876

25e dim. ordinaire (23/9) : Commentaire

Pendant cette messe, Jésus nous demande d’être un peu plus malins et de prévoir notre sortie de ce monde en nous faisant de bons avocats avec les pauvres que nous aurons secourus (évangile). Malheur à nous si, cupides, nous exploitons le petit ! (première lecture). Soyons donc bons. Et noublions pas de prier, pendant cette eucharistie, pour tous les hommes, car Dieu veut que tous arrivent à connaître la vérité (deuxième lecture).

Première lecture : Am 8,4-7

Amos (8e siècle avant J-C.) était un bouvier fruste et simple, mais droit et courageux. Il dénonce le luxe inouï des riches de Samarie, (dans le royaume du Nord), leur malhonnêteté : Vous écrasez le pauvre ! Vous observez bien les fêtes religieuses, celles de la nouvelle lune, le sabbat – mais de mauvais gré : elles vous empêchent de vendre. Vous navez que le profit en tête. Non seulement vous méprisez ainsi le culte, mais vous péchez encore en diminuant les mesures, vous augmentez les prix (on se dirait au 21e siècle), vous faussez les balances, vous achetez… le pauvre comme esclave pour une paire de sandales. Tout est bon pour le commerce, jusquaux déchets !

Sur de pareilles malversations sabat le jugement de Dieu, marqué par un serment : Le Seigneur jure, et – mot rare – par la fierté dIsraël : par tout ce qui était sacré pour Israël ; on peut aussi traduire : par Yahvé, lui-même Jamais je noublierai aucun de leurs méfaits ! Le misérable esprit de lucre de ces commerçants nest pas seulement une faute morale, cest une apostasie : leur coeur adore celui que l’évangile de ce jour appellera le Mammon, le dieu-argent.

Ainsi ce texte prépare-t-il la sentence du Christ : « Vous ne pouvez servir deux maîtres, Dieu et largent ».

Psaume : Ps 112

Qui est semblable au Seigneur ? Qui peut en faire à sa guise, alors que lui, il siège là-haut et regarde vers la terre pour juger les méfaits et les injustices dénoncés par Amos ?

Le pauvre exploité par le cupide. Dieu le retire de la cendre ; le faible qui ne peut se défendre, Dieu le relève.

Aussi louez-le, vous, ses serviteurs qui ne voulez servir le dieu-argent. Louez-le ! Faites action de grâce ! Et célébrez la liturgie de la justice et de la droiture !

Deuxième lecture : 1 Tm 2,1-8

Cette page introduit une série dordres (jinsiste), de recommandations (je voudrais) caractéristiques des lettres pastorales. Linspiration fougueuse des débuts, qui tenait lieu de règle, est relayée par les premiers éléments dun coutumier, dune réglementation ; en forçant un peu, on pourrait y lire les premiers paragraphes du Droit canon. Plus loin, il sera question de la tenue des femmes dans les assemblées (2,9-15), des évêques et des diacres (3,1-13). Ici, nous avons affaire à une ordonnance liturgique sur ce que lon pourrait appeler la prière universelle : quon fasse des prières… pour tous les hommes, pour les chefs dEtat et tous ceux qui ont des responsabilités.

Aujourdhui, notre sensibilité, la française surtout, hésite à prier pour lautorité ; par peur dingérence ou de compromission politique. Alors cette invitation tombait sur des chrétiens ayant été torturés par le pouvoir de Néron, de Domitien ; on déplorait des disparus dans les familles. Linvitation conciliante visait autant le pouvoir civil, pour lui prouver le loyalisme de la jeune Eglise, que les chrétiens eux-mêmes, tentés par le ressentiment contre ce pouvoir. Y perce aussi le désir dune coexistence pacifique : que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité.Mais la raison profonde de ces pri

ères universelles est que tous les hommes sont mes frères ! Tous enfants dun Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité. Voilà qui nous fera distinguer lhomme de sa politique, voilà qui nous fera garder confiance, même si un tel de notre famille ou de nos amis ne croit pas, a « mal tourné« . Dieu veut son salut, encore plus que nous !

Cette vue de foi s’élève jusqu’à une espèce de Credo, tel que dimanche dernier nous en avions déjà rencontré un (voir un semblable dimanche prochain) : Il ny a quun Dieu. Elément dun Credo juif, mais aussi acte de foi en face du pouvoir romain divinisé. Il ny a quun seul médiateur… le Christ Jésus qui sest donné lui-même en rançon, qui a « payé de sa personne » pour tous les hommes. Credo bref mais riche de lessentiel.

Voilà des perspectives qui nous éviteront une liturgie de ghetto. Une vraie liturgie porte tous les hommes et se prolonge dans la mission : jai reçu charge de messager pour enseigner aux païens (à notre temps, tout aussi paganisé) la foi et la vérité.

Évangile : Lc 16,1-13

Combien s’étonnent, sont troublés de ce que Jésus loue un coquin, le gérant malhonnête ! Ils oublient que Jésus raconte une parabole, peut-être un fait divers quon lui a rapporté, mais qui lui est prétexte à autre chose. Ce quil faut trouver, cest la pointe, ce que Jésus veut nous dire.

Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé, parce quil gaspillait ses biens. Il le convoque et le renvoie. Sec. Voilà le gérant confronté à la catastrophe. Mais, au lieu de baisser les bras, il réfléchit, il cherche une issue : Que vais-je faire ? – Je sais. On sait la suite, comment il fait falsifier les factures des débiteurs. Luc donne deux exemples de tricherie : 20 sacs de blé (73 hl) et 50 barils dhuile (18 hl), ce qui fait chaque fois environ 500 deniers (lhuile étant plus chère que le blé). Et voilà les débiteurs gratifiés chacun dune remise équivalant à une année et demie de salaire (d’époque, sentend !). Avec de pareilles royalties, il pouvait être assuré de trouver en eux des gens pour le recevoir, une fois renvoyé.Le ma

ître, que lon peut fort bien identifier à Jésus lui-même, loue le gérant. Non pour sa malhonnêteté ; il lappelle bel et bien un trompeur, un fils des ténèbres. Sil le loue, cest quil s’était montré habile. On pense au hold-up du siècle ; nous en admirons lastuce, sans pour autant approuver lacte lui-même. Et déjà perce la pointe de cette parabole. Vous aussi, vous allez bientôt quitter la gérance de votre vie et de vos biens, et vous devrez en rendre compte. Quallez-vous faire ? Eh bien ! Soyez au moins aussi habiles, vous, les fils de lumière, pour assurer votre vie éternelle, que lui, fils des ténèbres, la été pour son avenir matériel.

Admirez son astuce, soyez donc astucieux, habiles, vous aussi. Il sest trouvé des gens pour le recevoir. Et bien ! trouvez-vous, vous aussi, des amis pour vous recevoir, en portiers reconnaissants, dans les demeures éternelles.Comment ? En employant l

argent à faire le bien, en donnant aux pauvres qui se feront près de Dieu vos avocats quand vous aurez à rendre compte. Largent, il faut bien le placer et lastuce cest de prendre le pauvre comme le meilleur placement. Bas calcul ? Non, car donner généreusement est un geste du coeur, une expression de lamour. Or nous serons jugés sur lamour. Comme quoi penser aux autres est encore la meilleure façon de penser à soi-même.

Suivent deux paquets de sentences sur des sujets voisins. De lhabileté à se préparer le ciel on passe à la responsabilité vis-à-vis de ce bien véritable. Nous sommes invités à nous montrer dignes de confiance dans la bonne gestion de la toute petite affaire que sont nos biens matériels. Quel culot ! penseront les banquiers et hommes de finances qui brassent des affaires énormes. Pourtant, Jésus est formel, et on na pas de peine à le suivre quand il précise que la grande affaire, quil appelle encore le bien véritable, cest notre réussite définitive en Dieu. En regard, largent est dit trompeur : et parce quil nous trompe en nous détournant facilement de Dieu – et parce quil nous donne une fausse assurance : la fortune est fragile et nous voilà trompés. Jésus en rajoute : largent est un bien étranger, il ne nous appartient pas, il nest que prêté, nous en sommes les gérants. De plus, il risque de nous rendre étrangers à nous-mêmes, il nous « aliène » (on dirait une thèse de Marx !). Notre bien véritable, le nôtre, cest Dieu.Alors il faut choisir : Vous ne pouvez servir deux ma

îtres. Servir, cest-à-dire sattacher à, aimer. Lattachement à largent est incompatible avec lamour de Dieu. Combien de fois essayons-nous de servir les deux dans une « dévotion alternative » : Dieu pour le dimanche, mes affaires pour la semaine ! Impossible. Dieu veut que nous laimions de tout notre coeur, en tout ce que nous faisons. Vous ne pouvez servir Dieu et lArgent ! Le mot tombe une dernière fois, et en majuscule ! Le texte original personnalise lArgent, lappelle Mammon, pour bien montrer quil est une idole, un fétiche qui nous hypnotise. Quand nous le possédons, facilement il nous possède. Jésus nous invite à le maîtriser.

Le passage finit, chez Luc, avec le ricanement des pharisiens, et Jésus de leur lancer : « Aux yeux de Dieu, vous êtes une horreur !  » (versets 14,15). Ricanerons-nous ?

Dernière modification : 12 août 2007

SAINT COLOMBAN, ABBÉ DE LUXEUIL ET DE BOBBIO (+ 615)

22 septembre, 2007

bonjour, j’ai mis en article de Zenith d’aujourd’hui sur le moine Saint Colomban, il est sorti en Italie en livre d’en essayiste Paolo Giulisano intitulé « Colombano un santo per l’Europa » (Colomban en Saint pour l’Europe; j’ai étudié l’histoire et la prédication du Colomban et je suis contente de ce libre, j’ai pris cet article da le site au dessous pour en parlé en peu, j’espère que ce livre ou autre il arrive ancre en France ou vous l’avez déjà, du site:

http://www.catholic.pf/colomban.htm

SAINT COLOMBAN,
ABBÉ DE LUXEUIL ET DE BOBBIO (+ 615)

L’Église d’Irlande existait peut-être dès le 3ième siècle; organisée par saint Patrice (432), Breton d’origine et moine de Lérins, elle semble avoir hérité toute la piété des anciens ages chrétiens et toute la sainteté monastique de l’Occident pour les restituer aux pays donateurs, où la foi s’étiolait depuis les invasions barbares. Saint Colomban est le plus anciennement connu et le plus grand de ces seconds apôtres de l’Europe occidentale.
Il vint au monde à une date discutée, mais qu’il faut probablement fixer entre 525 et 530, en une localité inconnue des royaumes de Leinster, dans le centre-est de l’Irlande. Avant sa naissance, sa mère eut une vision: un soleil lui paraissait sortir de son sein; ainsi avertie que l’enfant devait avoir une influence bienfaisante, elle le destina à la vie intellectuelle et cléricale, où son intelligence exceptionnelle parut bientôt lui promettre une place hors pair. Mais vers 545, inquiet des dangers auxquels sa beauté pouvait exposer sa chasteté, et poussé par les conseils d’une religieuse demeurée inconnue, il quitta sa mère après une entrevue dramatisée par le biographe, et alla parfaire ses études à l’école monastique de Claén-Inis (l’île en Pente), située dans les lacs de l’Eirne (comté actuel de Fermanagh), dans la région ulidienne, au nord de l’Irlande. Il y poursuivit une brillante carrière d’élève, puis de maître dans les lettres religieuses et profanes. Vers 558, enthousiasmé par les exemples d’ascétisme héroïque donnés à Inis-Coimhéta (l’île de la Garde ), dans les environs de son monastère, par saint Comgall, représentant de l’école ascétique la plus rigoureuse des îles Britanniques, il le suivit à l’abbaye très vite célèbre qu’il fonda à Bangor (les 2 collines?) sur le Loch Laoigh, ou baie de Belfast, en Ulster (comté actuel de Down). Là il se forma à une observance très rigoureuse et continua d’enseigner la jeunesse pendant une bonne dizaine d’années.
Son existence pendant les 20 ans qui suivent ne peut être retracée qu’avec une part de conjecture, vu le caractère imprécis et les erreurs patentes que présente cette partie de sa biographie. Voici notre hypothèse : il se serait joint, d’abord en sous-ordre, à l’un des groupements missionnaires envoyés par saint Comgall dans le sud de l’Écosse actuelle. Après un séjour (570-573 ou 574?) dans la région de Strathclyde – autour du Firth de Solway – il aurait quitté ce pays, à la suite.., mettons : de revirements politiques.
Ce qui est sûr, c’est que les missionnaires passèrent en Gaule pour semer à nouveau la Foi dans les zones paganisées au siècle précédent par les Francs, notamment l’Austrasie (pays de la Meuse et du Rhin). Le roi Sigebert, affirme Jonas notre biographe, lui offrit, avant décembre 575, un vaste domaine pour fonder un monastère. Colomban refusa. Pendant 14 ans environ, nos pèlerins de Dieu semblent avoir mené une vie apostolique errante dans le nord-est de la Gaule et peut-être en Germanie.
Vers 588-590, les dernières années du roi Gontran, les voici en Bourgogne. Gontran leur céda le fort ruiné d’Annegray (commune de la Voivre , canton de Faucogney, Haute-Saône), dans la vallée du Breuchin. Fortin spirituel où il fut dur de tenir, assiégés par l’insidieuse faim qui fait perdre coeur aux plus braves. Mais Dieu parfois ravitaillait ses pionniers par quelques braves gens. L’union fraternelle, l’abnégation de l’équipe aidèrent Colomban à faire prospérer ce désert. On dut chercher ailleurs où loger les moines trop nombreux. Colomban choisit une ville d’eaux démolie depuis le 3ième siècle, Luxeuil. Le confort et le luxe de la civilisation gallo-romaine avaient laissé des débris ironiques. Les eaux thermales qui animaient jadis d’éclatantes piscines croupissaient en marais. En quête de pierres pour bâtir, les moines trouvaient des fragments de dieux, ou parfois l’image d’une danseuse. Colomban s’arrangea une douce vie semi-érémitique : jeûnes harassants, longues oraisons dans la solitude. Pour les fidèles, il remit en honneur la pénitence privée, avec des tarifs expiatoires importés d’Irlande. Aux pénitents qui voulaient l’habit religieux, il destina une 3ième maison, à Fontaine-les-Luxeuil. Le monastère colombanien comportait un atelier de copistes bien outillé. Artistes ou artisans travaillaient en groupes zélés. Certains cueillaient des simples pour la pharmacie. Une école servait la jeunesse.
Quand on fut 300, Colomban composa une Règle et un Pénitentiel. Nous sommes frappés par leur dureté, sans penser à la rudesse de ces gens-là, à leur brutalité naïve. C’était le temps où, pour se débarrasser d’une reine Brunehaut septuagénaire, on la livrait 3 jours durant, liée sur un chameau, en jouet à la soldatesque, puis on l’attachait à la queue d’un cheval sauvage. Les principes colombaniens sont d’une belle simplicité : « Il faut jeûner chaque jour, comme il faut prier chaque jour, comme il faut travailler chaque jour, comme il faut lire chaque jour. » Dépouillement et nettoyage spirituels sont les 2 premiers degrés de la perfection monastique. Le 3ième est une dilection de Dieu bien achevée, continue, un amour incessant des choses divines, qui succède à l’oubli des choses humaines. La vaine gloire est la mort de tout bien. A quoi bon une virginité physique, si l’esprit n’est pas vierge? La discrétion permet d’éviter les outrances. Le zèle pour l’ascèse doit être soumis au supérieur.
Veut-on des exemples du Pénitentiel? Si on oublie de répondre Amen au choeur, 30 coups. Si en crachant on atteint l’autel, 24 psaumes. Si un laïc s’enivre, mange ou boit jusqu’à vomir, qu’il soit une semaine au pain et à l’eau.

Le maître exigeant savait stimuler son monde par des conférences directes, prenantes, où fusaient parfois des cris pascaliens : « Homme, que tu es misérable! Ce que tu vois, tu dois le haïr, et ce qu’il faut que tu aimes, tu l’ignores. En toi, tu as ce qui t’entrave; en toi, tu n’as pas ce qui te libère. Tu as des yeux, et te laisses lier aveuglément : tu consens à ce qu’on te mène à la mort. » Le discours ascétique atteint d’un çoup d’aile la poésie lyrique dans ce chant de l’âme Celte en route vers l’absolu : « Puisque tu n’es rien, ô vie mortelle, qu’une image, fugitive comme un oiseau, comme une nuée incertaine, et fragile comme une ombre, comme un songe, il faut cheminer à travers toi, bien attentif, bien rapide… comme des routiers vers la vraie patrie!  » Lui aussi a orchestré ce duel solennel, à chaque minute, de la vie et de la mort en nous : « Ce que je suis, je ne le fus pas, je ne le serai pas; à chaque heure je suis autre, et jamais ne demeure le même. Perpétuelle course, depuis ma naissance jusqu’à ma mort: à travers tous les jours de ma vie, je change. Et tout ce qui change et comment cela change, je ne le vois pas. Fuis donc, fuis, ombre de la vie mortelle! Fuis-nous, et nous, puissions-nous te fuir!  » Progressons vers Dieu en mourant à tout le mortel, en vivant de plus en plus de Dieu. Respectons l’image pacifiante de Dieu en nous. « Toute notre vie est comme une marche d’une journée. En haut notre amour, en haut notre désir, en haut notre goût, en haut notre recherche de la patrie! Là, là est le Père!  » Péan triomphal après les thrènes sur l’homme sans Dieu. « Tu as soif? Bois la source de vie. Tu as faim? Mange le pain de vie. » Heureuse soif, inextinguible! Heureux amour toujours blessé, que Dieu soigne par des blessures nouvelles!

Colomban choqua l’épiscopat burgonde par son mode Irlandais de fixer la date des fêtes pascales : il avait l’air de judaïser.. Ces débats troublèrent les monastères, joints à certaines difficultés sur la Règle. Le grand abbé s’aliéna son protecteur et pénitent, le roi Thierry, ainsi que la grand-mère et tutrice de ce prince, Brunehaut, par l’ardeur, outrée dans la forme, qu’il mit à défendre la morale Chrétienne et les usages monastiques. Emprisonné à Besançon (printemps 610), il s’évada. Arrêté encore, semble-t-il, vers le début de l’automne, il se vit expulser de Bourgogne. L’exilé prophétisa que Thierry et sa race disparaîtraient 3 ans plus tard. Le prince le fit conduire en bateau jusqu’à Nantes, où on l’embarquerait pour l’Irlande. Dans ce port, il composa pour ses fils de Luxeuil une lettre où éclatent ses qualités de coeur, sa tendresse. Il les devinait troublés par des envies de le rejoindre, ou de se diviser. Voyons ses dernières lignes: « L’amour n’observe pas (non tenet) un ordre (cf. saint Jérôme, Epist., 7, fin : « Amor ordinem nescit »; 46, 3 « dilectionem ordinem non habere ») : aussi ma lettre est-elle confuse. J’ai voulu tout dire en bref : tout, je n’ai pas pu. Ce que j’avais voulu écrire, je ne l’ai plus voulu, en raison de la diversité des volontés. Ma volonté ne va peut-être pas sans faiblesse humaine : que la volonté de Dieu se fasse en tout!… Vous, voyez vos consciences, si elles sont plus pures et plus saintes en mon absence; ne me recherchez point par amour, mais seulement par nécessité. Ne soyez pas, à cette occasion, des lâcheurs; avec cette séparation, ne cherchez pas une liberté qui vous asservirait aux vices. Mon homme, c’est celui qui aime l’unité. Il n’est pas mon homme, celui qui sépare. Celui qui n’amasse pas avec moi, dit le Seigneur, disperse [Luc 11, 23]… Priez pour moi, mes petits (viscera), afin que je vive pour Dieu. » Un peu plus haut, il avait eu cette formule magnifique : « Si vous enlevez la liberté, vous enlevez la dignité » (Mon. Germ. hist., Epist., t. 3, p. 169).
Le bateau du moine expulsé s’échoua aussitôt. Colomban se rendit dans le royaume de Clotaire, à Rouen ou Beauvais, où il réussit à imposer le respect de la loi Chrétienne au roi et à son entourage. Au reste, Rome attirait l’éternel pèlerin. Il partit pour l’Italie en passant par l’Austrasie (printemps 611). Le prince austrasien Thibert (Théodebert), frère de Thierry, lui fit accepter de fonder un monastère qui convertirait des Alamans idolâtres. Les bateliers du roi remontèrent le Rhin avec Colomban; il composa pour eux un chant en vers au refrain rude, qui fait penser à un Kipling colonial et mystique. Écoutez la première et la dernière strophe (la 8ième). Le refrain est un peu modifié à partir de la 5ième.
« Voici, coupée dans les forêts, la nef qui passe, poussée par les flots du Rhin aux 2 cornes [Enéide, 8, 727 : allusion aux anciennes images des fleuves], et elle glisse, goudronnée [8, 91], sur l’onde. Allons! les hommes! que l’écho résonnant réponde à notre : Allons!
…Et le Roi des puissances, la Source des choses, le suprême Pouvoir, promet au combattant et octroie au vainqueur des récompenses. Que votre âme, les hommes, se rappelle le Christ et fasse retentir : Allons! » (Neues Archic, t.6, 1881, p. 191; M.-M. Dubois, p. 188.)
On s’établit d’abord à Tuggen, vers l’extrémité est du lac de Zurich. Mais le zèle excessif de Gall, un des disciples de Colomban (16 octobre), qui brûlait ou noyait les idoles, obligea les missionnaires à partir devant l’irritation populaire. Le vieil apôtre se replia sur la côte orientale du lac de Constance, à Bregenz. Il continuait à exhorter, en prose ou en vers, ses fils restés en Bourgogne. Mais il perdit son protecteur Thibert, vaincu et tué par son frère Thierry; Colomban jugea prudent de fuir celui qui l’avait exilé naguère, et il partit pour l’Italie, après avoir laissé sur place Gall, malade.
En Lombardie, il trouva la querelle des Trois Chapitres, qui opposait à la papauté romaine quelques diocèses de l’Italie du Nord. Les partisans des Trois Chapitres repoussaient la condamnation portée par le second concile de Constantinople (553) contre 3 écrits de théologiens orientaux taxés de nestorianisme, car le concile de Chalcédoine (451) leur avait témoigné quelques ménagements. Nulle protestation romaine ne s’était élevée contre la censure de 553.. Agilulf et Théodelinde, une catholique, roi et reine des Lombards ariens, poussèrent Colomban à écrire au pape de Rome en faveur du parti lombard qui se prétendait seul fidèle à Chalcédoine et critiquait l’orthodoxie de Rome sur les Trois Chapitres. Cette lettre respire la franchise, l’indépendance, une sorte d’impertinence candide. Elle supplie le pape de se disculper, de parler : humbles sommations, qui rappellent un peu Jérôme, jeune moine à Chalcis, relançant le pape Damase. L’ascète Irlandais, fourvoyé dans la politique italienne, invite Rome, avec des menaces vagues, à désavouer l’attitude du pape Vigile, défavorable aux Trois Chapitres.
Une tentative de Colomban contre l’arianisme vexa les Lombards. L’apôtre encombrant fut invité à se cantonner dans le monastère qu’il fonderait à Bobbio, sur l’Apennin ligure. Le nonagénaire y travailla de ses mains. Il vécut en ermite dans les grottes voisines, sans oublier ses amis auxquels il expédiait ses adieux en vers élégants. Et il priait, corps et âme. Le voyant entrevoyait son Dieu. Colomban mourut dans sa solitude, le 23 novembre 615 : extase définitive.

Merci à Jean Michel Dossogne pour le partage de ce texte

bonne nuit

22 septembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc.

passiflora

http://www.parks.it/giardini.botanici.hanbury/iti.html

« La semence, c’est la parole de Dieu »

22 septembre, 2007

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l’Église
Breviloquium, Prologue, 2-5, (trad. Éds. franciscaines, Paris 1966, p. 85-89 ; cf bréviaire)

« La semence, c’est la parole de Dieu »

L’origine de l’Écriture ne se situe pas dans la recherche humaine, mais dans la divine révélation qui provient du « Père des lumières », « de qui toute paternité au ciel et sur terre tire son nom » (Jc 1,17;Ép 3,15). De lui, par son Fils Jésus Christ, s’écoule en nous l’Esprit Saint. Par l’Esprit Saint, partageant et distribuant ses dons à chacun de nous selon sa volonté (He 2,4), la foi nous est donnée et « par la foi, le Christ habite en nos coeurs » (Ép 3,17). De cette connaissance de Jésus Christ découle, comme de sa source, la fermeté et l’intelligence de toute la sainte Écriture. Il est donc impossible d’entrer dans la connaissance de l’Écriture sans posséder d’abord la foi infuse du Christ, comme la lumière, la porte et le fondement de toute l’Écriture…

L’aboutissement ou le fruit de la sainte Écriture n’est pas n’importe quoi, c’est la plénitude du bonheur éternel. Car dans l’Écriture sont « les paroles de la vie éternelle » (Jn 6,68) ; elle est donc écrite, non seulement pour que nous croyions, mais aussi pour que nous possédions la vie éternelle dans laquelle nous verrons, nous aimerons et où nos désirs seront entièrement comblés. Alors, nos désirs étant comblés, nous connaîtrons vraiment « l’amour qui surpasse toute connaissance » et ainsi nous serons « remplis de la plénitude de Dieu » (Ep 3,19). C’est à cette plénitude que la divine Écriture s’efforce de nous introduire ; c’est donc en vue de cette fin, c’est dans cette intention que la sainte Écriture doit être étudiée, enseignée et entendue.