Archive pour le 17 septembre, 2007
Le marathon lyonnais du cardinal Barbarin
17 septembre, 2007du site:
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Le marathon lyonnais du cardinal Barbarin
Sept 15, 2007
Philippe Xavier Ignace Cardinal Barbarin
Il y a cinq ans, jour pour jour, Mgr Philippe Barbarin s’installait à Lyon, où Jean-Paul II l’avait nommé. Un défi considérable pour un jeune archevêque de 51 ans.
(La Croix, 14/09/2007) L’archevêque de Lyon a son image d’Épinal. Ou sa bande dessinée, lui, le passionné de Tintin. Il ne manquerait que Milou… Dans la collection, le titre L’étoile mystérieuse lui irait comme un gant. Ce jeune prélat est monté très vite en effet. Il y a cinq ans, jour pour jour, Mgr Philippe Barbarin s’installait sur la colline de Fourvière à Lyon.
Jean-Paul II avait confié le prestigieux siège de primat des Gaules à l’évêque de Moulins, inconnu du grand public, âgé de seulement 51 ans. Une marque insigne de confiance. Symbolique aussi, car le siège fondateur du christianisme en France est à Lyon, d’où son appellation de « primat ». Une étoile, donc, mais qui reste mystérieuse aux yeux de beaucoup. « Inclassable », concluent les multiples articles qui lui sont consacrés.
Paradoxal pour le moins. Le voilà en tenue de jogging, coureur de fond, alignant ses kilomètres quotidiens, avant de repasser son col romain sous un pull banal. Réputé classique, il brouille les pistes en invitant Mgr Jacques Gaillot, l’ancien évêque d’Évreux, à prêcher une retraite aux prêtres du diocèse…
« Vient le rencontrer qui veut »
Incarnant la « génération Jean-Paul II » – il dressera l’éloge funèbre du P. Marie-Dominique Philippe, fondateur des « petits gris » –, il mène la vie dure aux nouvelles communautés dont il exige la révision des statuts, quand ce n’est pas la suspension pure et simple.
Il innove en nommant des femmes dans le conseil épiscopal, son premier cercle, ou rassemble « comme des frères » les prêtres du diocèse qui ont quitté le sacerdoce. Il critique publiquement les « golden parachutes » des grands patrons mais côtoie sans complexe les chefs d’entreprise lyonnais tout en visitant les sans-papiers dans l’église Saint-André ou en prêchant lors des obsèques de l’abbé Pierre dont il était proche. Certains voient en lui – sans dire s’il s’agit d’un compliment – un « Sarkozy de l’Église » ! Fermons le ban…
Comment se fier à une image aussi confuse (Tintin, Sarkozy, l’abbé Pierre, Jean-Paul II) ? et qui est, au juste, Philippe Barbarin ? Ce n’est pas sous le feu des projecteurs mais près d’un pilier de sa cathédrale que l’on pourrait s’en approcher. Un pilier où il se tient, debout, chaque vendredi avant la messe du soir. Vient le rencontrer qui veut. Ce temps, une petite heure, l’archevêque y tient, pour accueillir « en direct et sans rendez-vous » le peuple dont il a la charge.
Ne pas devenir le « manager »
Il voudrait faire beaucoup plus pour favoriser ce contact mais il ne le peut car « la tâche est immense », et c’est là une de ses souffrances : « à Moulins, raconte-t-il, j’avais vu tous les prêtres, religieux et religieuses en quelques semaines. Ici, en cinq ans, je n’ai fait que quinze vraies visites pastorales, sur 150 paroisses, où j’ai pu rencontrer en profondeur les pasteurs, les équipes et les communautés. Je suis encore loin du compte. Ce n’est pas toujours facile d’arriver dans une sacristie pour célébrer la messe sans connaître le prénom et le nom des prêtres. »
Et d’ajouter, comme pour se rassurer : « Quand je croise des enfants dans une paroisse, je leur demande toujours de prier pour que je reste un serviteur. Ma hantise serait de négliger l’essentiel de ce qui fait la vie d’un prêtre : être un serviteur du Christ. »
Autrement dit, ne pas devenir le « manager » d’un diocèse qu’il a trouvé « cassé » après les décès successifs et rapprochés de ses trois prédécesseurs, les cardinaux Decourtray (1994), Balland (1998) et Billé (2001), sans oublier les périodes de vacance du siège.
Les finances redressées
« La charge est rude, confie-t-il, et il faut tenir le choc. J’ai heureusement la chance d’être aidé par des collaborateurs de grande valeur et des bénévoles de haut niveau. » Rester un pasteur, donc, malgré l’ampleur de dossiers tels que ceux des finances ou de l’immobilier.
Car la politique de recrutement de laïcs salariés (ils sont 189 attachés au diocèse après avoir été près de 250, contre 145 à Paris), que le cardinal Albert Decourtray a mise en place tant à Dijon qu’à Lyon, avait fini, dans une période plus difficile pour l’Église, par peser sur les finances.
Au point que la situation du diocèse de Lyon (au budget de 13 millions d’euros) était l’une des plus préoccupantes de France. La potion a été rude : économies, relance du denier de l’Église, programme de ventes immobilières, mais Mgr Barbarin, fils d’un banquier qui fut militaire, peut désormais affirmer : « Les finances restent fragiles mais elles sont aujourd’hui redressées.»
« On va vous rentrer dedans »
Pour s’en sortir, l’une de ses premières décisions a été surtout de transformer le conseil pour les affaires économiques en « une instance, extérieure, indépendante de la structure ecclésiale, compétente, avec des personnes profondément attachées à l’Église » devant qui « l’économe diocésain expose son travail et ses projets » mais qui statue ensuite librement et « m’aide à prendre les bonnes décisions », explique l’archevêque. La seconde innovation a été de s’adjoindre pendant quatre mois les services d’un cabinet de coaching professionnel.
Cet anglicisme désigne un art pratiqué dans les entreprises pour aider le manager dans sa fonction, en corrigeant ses méthodes, à l’image d’un entraîneur de sportifs de haut niveau. « J’ai étudié la théologie mais je n’avais aucune formation pour être PDG, dit le cardinal Barbarin.
Ce cabinet m’avait donc prévenu : “On va vous rentrer dedans”. Il a observé mon fonctionnement et mes dysfonctionnements, notamment sur le plan de la concertation et de l’information. Mes défauts sont toujours là mais au moins, je suis averti », conclut celui qui se sait parfois cassant ou impatient dans la gestion complexe de son diocèse.
« C’est du sport »
« Lyon m’a épuisé, reconnaît, cinq ans après, ce marathonien, mais Lyon m’a aussi dilaté. Par son histoire, sa diversité, sa dimension universelle, par le punch spirituel extraordinaire des catholiques, prêtres, religieux, laïcs, jamais à court d’idées et d’engagements. »
Lyon, qui est d’ailleurs réputé être le diocèse le plus difficile à gouverner de France. Ainsi s’étonne-t-il, à propos de son voyage au printemps dernier à Tibhirine avec des musulmans, de ne pas avoir reçu « le paquet malheureusement habituel de lettres de reproches » qui tombe après chaque décision ou geste posé.
Un punch et une réactivité qui rendent toutefois son ministère inconfortable. « C’est du sport », confie-t-il. Sur la durée, le cardinal Barbarin se trouve être en fait le premier vrai successeur du cardinal Albert Decourtray – le cardinal Balland est resté trois ans, le cardinal Louis Marie Billé quatre ans (et il était président de la conférence épiscopale).
Dans la lignée de Jean-Paul II
Sauf que ce primat des Gaules ne s’inscrit pas dans la même lignée ecclésiale et pastorale que cet illustre prédécesseur, ce qui trouble une partie de son clergé – 400 prêtres diocésains – et des laïcs engagés.
Disciple du théologien Hans Urs von Balthasar et du cardinal Henri de Lubac, Mgr Barbarin appartient plutôt à ce qui fut la jeune garde du pontificat de Jean-Paul II dont le cardinal Christoph Schönborn, nommé quasiment au même âge sur le siège de Vienne, est représentatif. Très pragmatique sur les moyens, d’où l’impression parfois « brouillonne » qu’il laisse à certains Lyonnais, il est sans concession pour ce qui lui paraît essentiel.
Et n’en fait d’ailleurs aucun mystère : « L’Église, dit-il, est en bonne santé quand elle s’occupe des autres. Elle est en mauvaise santé quand elle ne parle que d’elle-même. Je ne suis pas d’abord attentif aux courbes d’inscriptions à la catéchèse, aux chiffres du denier de l’Église, au nombre d’entrées au séminaire. Ce qui me préoccupe, c’est que Dieu soit au cœur des familles, des maisons, des emplois du temps. »
« Retrouver le sens du dimanche »
Philippe Barbarin se soucie d’abord de l’avenir : « Mon souci est de faire sauter cette chape de plomb matérialiste, activiste et performante qui scelle notre société, où le silence gratuit n’existe plus. Si le denier de l’Église baisse, je le sais aussitôt mais je ne sais pas, en revanche, l’effet majeur et plus important qui sera produit dans trente ans par des enfants qui aujourd’hui entendent parler de Dieu à la maison et prient dans leur chambre avant de se coucher. Comme j’envie les juifs et leur liturgie domestique du vendredi soir annonçant le jour du Seigneur ! Retrouver le sens du dimanche, de l’eucharistie, est en effet fondamental pour nous. Comme j’aimerais que les catholiques soient aussi sérieux que les musulmans dans leur fidélité à la prière quotidienne… »
Derrière son aura médiatique, son programme tient donc en deux mots, très explicites, « mission et évangélisation ». Il est d’ailleurs membre d’un groupe informel d’une dizaine d’évêques qui se réunit pour « relancer l’évangélisation de notre pays ».
Et le reste n’a finalement qu’une importance relative à ses yeux. Tout en renvoyant dos à dos « le pessimisme d’aujourd’hui qui est la même tentation que le triomphalisme d’hier », il n’exclut pas que l’Église de France connaisse à l’avenir « des Pâques douloureuses dans le dépouillement ».
Inclassable ? Ce cardinal français se dit en tout cas « changé » depuis « l’expérience brûlante » du conclave qui a élu Benoît XVI. Et surtout sait très bien où il va : « J’espère être classé comme quelqu’un qui tient à la Parole de Dieu, à la liturgie, à la fidélité à l’enseignement de l’Église, à une action sociale et caritative qui s’étende à la planète entière, qui implique nos communautés et nos familles car c’est à partir de la famille que tout se constitue. »
L’ART EST PROPHÉTIQUE.
17 septembre, 2007du site:
http://www.spcm.org/Journal/spip.php?article2077
L’ART EST PROPHÉTIQUE
Si cette liberté est « la glorieuse liberté des enfants de Dieu », si l’artiste est -comme tout chrétien pourrait l’être- un véritable disciple de Jésus-Christ, son expression artistique témoignera de la Vie qu’il a reçue. mercredi 12 avril 2006, par BRUNO LEROY Bref, qu’il soit devant le peuple chrétien à témoigner au monde, dedans pour faire grandir l’Église ou derrière pour préserver des traces, l’artiste, par son art sera le prophète de son Dieu.Mais nous sentons bien que l’art n’est pas le produit unilatéral d’un artiste. L’art est dialogue. Il l’est déjà dans l’esprit et le cœur du créateur, dans ce rapport entre le JE, dans sa solitude, et le NOUS qui l’unit à d’autres. En tant que créateur je me refuse à l’isolement, à la fermeture, à « l’étanchéité », je suis donc uni à d’autres par d’innombrables liens. Ce que je vais dire par mon geste artistique sera donc le produit de ce dialogue entre moi-le-solitaire et moi-parmi-d’autres. Je ne témoignerai pas de « moi » seulement, mais de « moi qui se pense NOUS ». Mais le dialogue ne s’arrête pas à cette recherche intérieure, il est aussi bien concret dans le résultat de ma création. Je propose mon art, je le donne à voir, à toucher, à entendre etc. Va t’on accueillir cette proposition ? Que va-t-on en faire ? Quelles seront les réactions ? Dialogues multiples avec les destinataires de la création artistique.
L’art peut-il être au service du témoignage ? Ne risque-t-on pas de « purger » l’art en l’enrégimentant, en lui donnant mission ? Oui, il ne peut s’épanouir que dans la liberté ; Mais si cette liberté est « la glorieuse liberté des enfants de Dieu », si l’artiste est -comme tout chrétien pourrait l’être- un véritable disciple de Jésus-Christ, son expression artistique témoignera de la Vie qu’il a reçue.
Alors, que l’artiste soit ce sculpteur du XIe siècle juché en haut d’une église romane qui crée une œuvre que seul verra un photographe acrobate du XXe siècle ; qu’il soit ce compositeur au nom oublié mais dont on chante et joue l’œuvre pendant des générations ; qu’il soit ce peintre dont une couleur de la toile résonne curieusement en moi et me parle. Bref, qu’il soit devant le peuple chrétien à témoigner au monde, dedans pour faire grandir l’Église ou derrière pour préserver des traces, l’artiste, par son art sera le prophète de son Dieu. Il sera prophète, « porte-parole », comme chaque chrétien doit l’être, et l’art sera alors un merveilleux reflet de l’Espérance que nous accueillons sans cesse et qui se renouvelle sans cesse.
Bruno LEROY.
Benoît XVI : L’humanité a besoin de témoignages de miséricorde
17 septembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16177?l=french
Benoît XVI : L’humanité a besoin de témoignages de miséricorde Angélus ROME, Dimanche 16 septembre 2007
(ZENIT.org) – « A notre époque, l’humanité a besoin que l’on proclame avec force la miséricorde de Dieu et qu’on en témoigne », a affirmé Benoît XVI ce dimanche avant la prière de l’Angélus.
Le pape Benoît XVI a rappelé combien l’humanité avait besoin de miséricorde, alors que la liturgie de ce dimanche invitait l’Eglise tout entière à méditer l’Evangile du « Fils prodigue » qui présente Dieu comme un Père miséricordieux.
« Le bien-aimé Jean-Paul II, qui fut un grand apôtre de la divine Miséricorde, a eu l’intuition de cette urgence pastorale, de manière prophétique », a rappelé Benoît XVI, dans son allocution avant la prière de l’Angélus, en présence des pèlerins réunis dans la cour intérieure de la résidence pontificale de Castel Gandolfo.
« Après les tragiques événements du 11 septembre 2001 qui ont obscurci l’aube du troisième millénaire, il a invité les chrétiens et les hommes de bonne volonté à croire que la Miséricorde de Dieu est plus forte que tout mal, et que le salut du monde ne se trouve que dans la Croix du Christ », a-t-il ajouté.
« Dans ce passage de l’Evangile, on a presque l’impression d’entendre la voix de Jésus qui nous révèle le visage de son Père et de notre Père », a déclaré Benoît XVI.
« Au fond, c’est pour cela qu’Il est venu dans le monde : pour nous parler du Père ; pour nous le faire connaître, à nous, enfants égarés, et ressusciter en nos cœurs la joie de lui appartenir, l’espérance d’être pardonnés et de retrouver notre pleine dignité, le désir d’habiter pour toujours dans sa maison, qui est également notre maison », a-t-il ajouté.
Le pape a expliqué que « la vraie religion » consiste à « entrer en harmonie » avec le Cœur de Dieu « riche en miséricorde », « qui nous demande d’aimer toutes les personnes, même les plus éloignées et les personnes ennemies, en imitant le Père céleste qui respecte la liberté de chacun et attire toute personne à lui avec la force invincible de sa fidélité ».
« C’est le chemin que Jésus indique à ceux qui veulent être ses disciples : ‘Ne jugez pas… ne condamnez pas… remettez et il vous sera remis. Donnez, et l’on vous donnera…. Montrez-vous compatissant comme votre Père est compatissant’ », a déclaré Benoît XVI.