Archive pour le 11 septembre, 2007
« Heureux, vous les pauvres »
11 septembre, 2007Saint Grégoire de Nysse (vers 335-395), moine et évêque
Les Béatitudes, 1 (trad. DDB 1979, p. 33 rev)
« Heureux, vous les pauvres »
Comme presque tous les hommes sont naturellement portés à l’orgueil, le Seigneur commence les Béatitudes en écartant le mal originel de la suffisance et en conseillant d’imiter le vrai Pauvre volontaire qui est vraiment bienheureux — de manière à lui ressembler par une pauvreté volontaire, selon notre pouvoir, pour avoir part à sa béatitude, à son bonheur. « Ayez en vous les sentiments qui ont été ceux du Christ Jésus. Quoique de condition divine, il ne s’est pas prévalu de son égalité avec Dieu, mais il s’est anéanti lui-même et a pris la condition d’esclave » (Ph 2,5-7).
Qu’est-ce qu’il y a de plus misérable pour Dieu que de prendre la condition d’esclave ? Quoi de plus infime pour le Roi de l’univers que de partager notre nature humaine ? Le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, le Juge de l’univers paie des impôts à César (1Tm 6,17;He 12,23;Mc 12,17). Le Maître de la création embrasse ce monde, entre dans une grotte, ne trouve pas de place dans une hôtellerie et prend refuge dans une étable, en compagnie d’animaux sans raison. Celui qui est pur et immaculé prend sur lui les souillures de la nature humaine, et après avoir partagé toute notre misère, il va jusqu’à faire l’expérience de la mort. Considère la démesure de sa pauvreté volontaire ! La Vie goûte la mort, le Juge est traîné devant le tribunal, le Maître de la vie de tous se soumet à un magistrat, le Roi des puissances célestes ne se soustrait pas aux mains des bourreaux. A cet exemple, dit l’apôtre Paul, se mesure son humilité (Ph 2,5-7).
aujourd’hui: Jean-Gabriel Perboyre (1802-1840) martyr, de la Congrégation de la Mission
11 septembre, 2007
Fils d’un laboureur, il est né dans le Quercy. En 1820, il entra chez les Pères Lazaristes. Après avoir été maître des novices, à Paris, rue de Sèvres, il est envoyé en Chine. Il apprend les langues locales, adopte les coutumes chinoises et s’établit au coeur du Kiang-Si, une province montagneuse interdite aux Européens. Après quatre années de prédication, il est arrêté en vertu d’une loi de l’empereur Kien-long qui interdit le christianisme. Fouetté, suspendu par les cheveux à un chevalet, brûlé au fer rouge, on lui grave sur le front : « Propagateur d’une secte abominable. » Tchouan Sie Kao. Ces tourments se prolongent plusieurs mois, lentement et avec raffinement. Sur vingt chrétiens arrêtés en même temps que lui, douze renièrent le Christ. Les bourreaux avaient reçu toute liberté : ils le chargèrent de chaînes, lui broyèrent les pieds dans un étau, lui firent boire du sang de chien, le tourmentèrent jusque dans sa pudeur la plus intime. Alors même qu’il agonisait, les membres écartelés sur une croix, ils lui donnaient encore des coups de pieds dans le ventre. Ils l’achevèrent en l’étranglant.
Jean-Gabriel Perboyre (1802-1840) martyr, de la Congrégation de la Mission Saint Jean-Gabriel PERBOYRE et sa vie sur le site Internet de l’Abbaye Saint Benoît de Port-Valais
Voir aussi Saints du diocèse de Saint-Flour ,
image:
http://santiebeati.it/immagini/?mode=album&album=76475&dispsize=Original
Homélie de Mgr André Vingt-Trois – Messe des obsèques du cardinal Lustiger
11 septembre, 2007du site:
http://catholique-paris.cef.fr/vingttrois/homelies/lustiger-obseques.php
Archevêque et prêtres > L’Archevêque de Paris
Homélie de Mgr André Vingt-Trois,
Archevêque de Paris
Vendredi 10 août 2007,
Messe des obsèques du cardinal Lustiger
Messe en la cathédrale Notre-Dame de Paris
« Rien n’est impossible à Dieu… »
Cette parole de l’ange Gabriel à Marie, rapportée par l’évangile de saint Luc que nous venons d’entendre, éclaire l’existence de chacun de ceux que Dieu appelle et qu’Il accueille dans son alliance. Elle éclaire particulièrement la vie du cardinal Jean-Marie Lustiger que nous accompagnons aujourd’hui tandis qu’il entre dans la lumière de Dieu et avant que son corps ne repose dans cette cathédrale, sa cathédrale. A travers ce que sa discrétion et sa pudeur ont laissé paraître de son histoire personnelle, nous comprenons que les enchaînements d’une vie peuvent toujours être déchiffrés de manière différente, selon la clé de lecture que l’on utilise. On peut évidemment lire l’histoire de la famille Lustiger dans la seule logique des bouleversements européens du XX° siècle qui conduisirent une famille juive à s’expatrier de Pologne en France, puis à subir la chasse meurtrière des nazis. On peut aussi la lire comme un chemin au long duquel les épisodes douloureux et les épreuves atroces sont comme la partie visible et cruellement éprouvée d’une alliance entre Dieu et l’humanité, entre Dieu et son Peuple élu, entre Dieu et chacun des humains dont Il veut faire ses fils.
Cette lecture croyante de l’histoire d’une vie est celle que Jean-Marie Lustiger a voulu partager dans les quelques ouvrages où il a levé un voile sur son histoire. Ce n’était pas chez lui un besoin de se justifier, moins encore un exercice apologétique. C’était un acte de foi et d’action de grâce : la volonté de témoigner du ressort ultime de son existence. Pouvons-nous quelques instants le suivre sur cette voie de la foi et de l’action de grâce pour évoquer quelques traits de cette personnalité si riche ? Pour ceux qui ont eu la chance de l’approcher et de le connaître personnellement, ce n’est ni son intelligence, ni l’acuité de son esprit, ni l’amplitude de sa culture, toutes réelles qu’elles fussent, qui frappaient d’abord, mais plutôt la vigueur et la force de sa foi. Avant tout, il était un croyant. Que ce soit dans l’accueil de la Parole de Dieu, dans l’expérience vécue des sacrements de l’Église, dans l’annonce de l’Évangile ou dans la conduite quotidienne de sa vie, tout était reçu de Dieu et tout était rapporté à Dieu. Sa découverte et sa rencontre en Jésus-Christ du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, avaient établi définitivement sa vie dans le régime de la grâce, du don reçu gratuitement et sans autre motif que la miséricorde du Dieu tout-puissant.
Persuadé d’avoir tout reçu gratuitement, il était passionné du désir d’annoncer à tous la surabondance de l’amour de Dieu pour l’humanité et de transmettre l’appel du Christ à vivre de cet amour. Depuis son premier ministère auprès des étudiants jusqu’à ses dernières initiatives apostoliques comme archevêque de Paris, toute son activité, foisonnante et incessante, était animée par ce désir. Des chemins de la Terre Sainte aux routes de Chartres, des appels paroissiaux à « Agir par la Foi » aux initiatives diocésaines couronnées par « Paris-Toussaint 2004 », toutes ces entreprises dans lesquelles il s’est engagé e sans réserve visaient à faire connaître le Christ, Sauveur du monde. Loin de se laisser enfermer dans le monde ecclésiastique, il avait dans la société française et dans le monde entier d’innombrables contacts: dans l’université comme dans le monde économique, dans les milieux politiques comme dans l’univers culturel. Son élection à l’Académie Française établit avec cette illustre compagnie des liens qui n’étaient pas seulement de convenance. Ce tissu serré de relations était comme une sorte de paroisse universelle où il voulait exercer son ministère de prêtre du Christ et de témoin de la foi. Créé cardinal par le regretté Pape Jean-Paul II, il portait avec lui le souci pastoral de l’Église entière en partageant profondément sa vision de l’homme dans le monde de ce temps.
Avec l’encouragement et le soutien de Jean-Paul II, il a posé pour le développement des relations entre les juifs et les chrétiens des actes décisifs que peut-être lui seul pouvait engager. Son histoire personnelle le conduisait à se reconnaître comme un témoin privilégié de la vocation universelle de l’Alliance conclue au Sinaï entre Dieu et son Peuple. Quelles que soient les incompréhensions bien explicables quelles que soient les souffrances secrètes dont il fût blessé, jamais il ne renonçait à ce qu’il comprenait comme sa mission propre. Ce que l’acuité de l’analyse et la perspicacité de l’intelligence lui révélaient comme une fulgurance se traduisait immédiatement en projet d’action et d’évangélisation. Ce qui lui advenait devait servir à l’accomplissement de la mission avec une exigence dont tous ses collaborateurs ont été les témoins et les acteurs sous son impulsion. Dans une période de la vie de l’Église Catholique où les regrets et les lassitudes risquaient de réduire les ambitions apostoliques à la mesure des moyens supposés, il discernait, – et pas seulement pour le plaisir intellectuel du paradoxe -, des opportunités nouvelles , il engageait de nouveaux projets, quitte à perturber la quiétude même des moins timorés. Ce n’était chez lui ni le désir de promouvoir ses œuvres propres, ni l’impatience d’agir, comme certains pouvaient l’en soupçonner. Cette tension permanente vers des objectifs à atteindre relevait de l’espérance raisonnée et d’une lecture des « signes des temps ».
En un quart de siècle cette passion de l’évangélisation s’est exprimée par des fondations qui trouvent peu à peu leur maturité : création de nouvelles paroisses, constructions d’églises, École cathédrale, Radio Notre-Dame, Séminaire diocésain, Fraternité Missionnaire des Prêtres pour la Ville, télévision KTO, Faculté Notre-Dame, Collège des Bernardins sont autant de ces projets dont l’articulation et la cohérence apparaissent à mesure qu’ils se développent. Il faut aussi évoquer les Journées Mondiales de la Jeunesse de Paris en 1997 et leur rayonnement tant en France que dans le monde et le lancement des Congrès pour l’évangélisation dont Budapest sera la prochaine étape en septembre 2007. Cette activité était enracinée dans une vie de communion au Christ. Prêtre, puis évêque d’Orléans et Archevêque de Paris, Jean-Marie Lustiger fut vraiment un maître spirituel. Il ne fut pas seulement un prédicateur talentueux et écouté, il avait le souci de la qualité de la prière dans l’Église, jusque dans la perfection de la mise en œuvre liturgique, conscient que Dieu agit à travers les gestes et les signes donnés aux hommes. Les moins avertis pouvaient bien n’y voir qu’un travers de maniaquerie ; en fait, ce qui l’animait était le souci de vivre par la pureté et la beauté des signes le sens profond des rites et d’aider les fidèles à y entrer. Comment pourrions-nous l’oublier dans cette cathédrale dont il a souhaité et réalisé le réaménagement que nous voyons et où il a si souvent présidé la Messe dominicale, célébré la Messe chrismale, ordonné les prêtres et les diacres du diocèse ?
Si le temps de l’historien n’est pas encore venu, nous sommes déjà dans le temps de l’action de grâce. Nous rendons grâce à Dieu d’avoir envoyé sur notre chemin un témoin tel que Jean-Marie Lustiger. Les fruits de son ministère parmi nous ne révèlent pas seulement une personnalité exceptionnelle ; ils sont à reconnaître comme des signes de l’œuvre de Dieu dans l’histoire humaine. Ils nous encouragent à comprendre comment nos limites et nos faiblesses, les difficultés rencontrées et les épreuves subies, sont autant d’occasions de reconnaître la puissance de Dieu agissant dans la faiblesse de ses serviteurs. Quelle que soit la valeur de la « poterie », pour reprendre l’expression de Paul, c’est de Dieu, – nous en sommes convaincus -, que vient la puissance extraordinaire du trésor qui nous est confié. C’est Dieu Lui-même qui se penche sur la faiblesse de ses serviteurs et de ses servantes pour les couvrir de l’ombre de son Esprit et les associer à l’enfantement mystérieux auquel participe la création tout entière. Le 8 décembre 1979, lors de sa consécration épiscopale à Orléans, la liturgie de la fête de l’Immaculée Conception proposait le récit de l’Annonciation dans l’évangile selon saint Luc. Est-ce cette occasion providentielle ou un choix plus délibéré qui conduisit Jean-Marie Lustiger à prendre le message de l’ange comme une phrase de référence, sinon comme une devise : « Rien n’est impossible à Dieu ! » ? Toujours est-il qu’il aimait revenir à cette profession de foi en la puissance de Dieu à travers la faiblesse des comportements humains. Ses entreprises les plus hardies n’ont-elles pas été marquées par cette confiance que Dieu seul construit et conduit son Église selon sa volonté ? S’il s’émerveillait, ce n’était ni de la notoriété, des charges ou des honneurs, ni non plus des incompréhensions, des jalousies ou des méchancetés, qui constituent la face visible de l’existence de quiconque approche des sommets des organisations humaines. Ce qui était la source de sa joie et de son action de grâce, c’était de voir que la Providence accomplissait son œuvre par des voies qui nous restent souvent mystérieuses mais que la foi apprend à reconnaître. Il ne recherchait pas l’approbation du monde, mais il cherchait toujours avec confiance et obstination à déchiffrer cet itinéraire par lequel Dieu veut conduire son Peuple.
Par le témoignage de sa vie, comme de celle de tant de disciples du Christ depuis deux mille ans, nous avons la preuve quotidienne que, vraiment, « rien n’est impossible à Dieu. » Ce qui a été vrai dans la vie de la Vierge Marie, ce qui a été vrai dans la vie de Jean-Marie Lustiger, est vrai aussi dans chacune de nos existences, et donc chacune et chacun d’entre nous, nous sommes appelés avec lui à reprendre à notre compte la réponse de Marie au message de l’ange : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
+ André Vingt-Trois
Archevêque de Paris
P. Lombardi : L’homélie de Mariazell, cœur du pèlerinage de Benoît XVI
11 septembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16132?l=french
P. Lombardi : L’homélie de Mariazell, cœur du pèlerinage de Benoît XVI
ROME, Lundi 10 septembre 2007 (ZENIT.org) – L’homélie du pape Benoît XVI a été un sommet, au « cœur » du pèlerinage de Benoît XVI en Allemagne, fait remarquer le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi.
Le P. Lombardi a fait un bilan, au micro de Radio Vatican, du voyage de trois jours du pape en Autriche.
« Le pape a dit souvent, et on le voyait, qu’en Autriche, il se sent chez lui, parce qu’il est originaire d’une terre très proche, frontalière et étroitement unie à l’Autriche d’un point de vue culturel et historique, comme la Bavière », a-t-il expliqué.
« Personnellement, ajoutait-il, j’ai été très frappé, puisque je comprends assez bien l’Allemand, de la prononciation des homélies, des discours. Le pape parlait sa langue, il la parlait avec une grande participation, et avec une grande finesse. A mon avis, l’homélie à Mariazell, même si le discours a été tenu dans des conditions difficiles physiquement, a été l’un des discours que j’ai entendus – au moins personnellement – comme dit par le pape avec le plus de participation et de finesse spirituelle. Cela a donc été pour nous un sommet. Le pape, dans sa langue, a tracé cette synthèse de théologie et de spiritualité, entre foi et expérience spirituelle du regard tourné vers le Christ, avec une intensité qui, selon moi, restera un document particulièrement précieux pour nous ».
A propos de la journée à Mariazell, le P. Lombardi ajoutait : « Je crois que les images de la messe à Mariazell sous la pluie ont été le cœur symbolique de ce voyage, parce qu’on a vu que le peuple chrétien qui est venu en pèlerinage, a fait le pèlerinage avec le Saint-Père, en dépit des difficultés, a été fidèle, s’est engagé, a résisté aux difficultés et a vécu avec enthousiasme ce moment de rencontre avec le pape. Je dirais donc que la messe à Mariazell a été indubitablement ce qui restera le plus longtemps de ce pèlerinage, même si il y a eu d’autres choses très belles, des moments de grand enthousiasme et de grande beauté, comme la liturgie à la cathédrale Saint-Etienne, ou des moments de joie dans la rencontre avec le bénévolat ».
« L’étape de Heiligenkreuz a été de nouveau un moment de magistère spirituel très profond. Le pape a parlé surtout de la prière, des personnes consacrées, de l’office divin, et aussi de la théologie unie à la spiritualité. La rencontre avec le bénévolat a été également très importante, parce qu’elle a été l’élargissement du message chrétien à l’engagement dans la société, le terrain commun de l’engagement gratuit pour les autres, dans une société ainsi dominée aussi par les intérêts et par la recherche de l’intérêt particulier : un thème vraiment fondamental où les chrétiens se rencontrent profondément dans la vie quotidienne, avec toutes les personnes de bonne volonté ».
Le bilan, disait le P. Lombardi, c’est aux évêques et au pape de le faire, mais il ajoutait « et nous savons que c’est un bilan positif ».
« Le pape comme le cardinal Schönborn, avec qui je parlais hier après-midi, étaient très contents de ce voyage. C’était ce qu’ils pouvaient attendre comme résultat et comme réponse des gens, aussi dans un contexte de conditions atmosphériques, si contraires, ces derniers jours. Je pense que l’Eglise autrichienne qui aime le Saint-Père a été très contente. Elle a démontré la participation fidèle et engagée surtout le jour de Mariazell, mais aussi hier matin, sur la place Saint Etienne. Donc, je crois aussi que le fait de pouvoir donner un message d’encouragement, de proximité, de la part du pape à l’Eglise autrichienne a été important. J’espère aussi que les paroles qui ont été dites pour la société autrichienne plus amplement, soit à travers le discours à Hofburg, qui élargissait aussi à l’horizon européen, soit en particulier par la rencontre avec le bénévolat, de dimanche soir, ont porté leurs fruits ».
« Les discours du Saint-Père ont été, comme toujours, mais cela m’a frappé de façon particulière, disait encore le P. Lombardi, d’une grande profondeur, et d’une grande intensité, et aussi d’une grande richesse spirituelle. C’est donc une chose sur laquelle nous pouvons aussi continuer de méditer, surtout en pensant aux thématiques traitées dans le pèlerinage, avec la présentation de cette spiritualité chrétienne, qui regarde vers le Christ et qui trouve là le fondement de la foi de chacun, et aussi l’enthousiasme de la joie de l’action quotidienne dans la charité, qui sont des thèmes qui, selon moi, dureront longtemps ».
Sandro Magister: Nouvelles tendances: le retour au confessionnal
11 septembre, 2007
du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/165641?fr=y
Nouvelles tendances: le retour au confessionnal
Les signes sont timides mais persistants. Le dernier en date: 12 000 jeunes, encouragés par le pape, ont reçu le sacrement du pardon à Lorette. Et l’on voit réapparaître dans les séminaires les textes permettant d’étudier les « cas de conscience » par Sandro Magister
ROMA, le 6 septembre 2007
– Un fait inattendu par son intensité et sa dimension s’est produit pendant les deux jours où Benoît XVI a rencontré à Lorette des centaines de milliers de jeunes venus d’Italie et de nombreux pays du monde: une affluence massive vers la confession sacramentelle. Entre le samedi 1er et le dimanche 2 septembre, sur la grande esplanade qui s’étend au bas de la ville et du sanctuaire marial, 350 prêtres ont confessé sans interruption de 14 heures à 7 heures du matin, assiégés par 12 000 jeunes dans l’attente du pardon.
Avant même l’arrivée du pape, de nombreux jeunes ont préparé l’événement par le rite de la pénitence. Les parcours de pèlerinage qui convergeaient vers Lorette comprenaient presque tous l’étape de la confession sacramentelle. C’était le cas à l‘abbaye de Fiastra, transformée par moments en confessionnal géant, ou au sanctuaire de Canoscio, dans les Apennins, toujours avec des dizaines et des dizaines de prêtres qui administraient simultanément le sacrement. Ce n’est pas une vraie nouveauté. Lors des Journées Mondiales de la Jeunesse de l’an 2000 à Rome, les jeunes étaient également très nombreux à se confesser: 120 000 en trois jours, dans l’immense stade de la Rome païenne, le Cirque Maxime, transformé en confessionnal à ciel ouvert.
Mais ce qui a semblé alors n’être qu’un feu de paille s’est ensuite révélé être une tendance durable et même en expansion, en particulier dans les sanctuaires et à l’occasion de grands rassemblements. Bien sûr, le pourcentage de jeunes catholiques qui se confessent est encore très bas. A Lorette, moins que 5% des personnes présentes. Mais l’inversion de tendance est réelle par rapport à la quasi-disparition de la pratique de ce sacrement il y a quelques années. D’ailleurs, plus que les chiffres, ce sont les signes qui parlent. L’image de tous ces jeunes qui se confessent de leur propre gré au cours d’un événement religieux suivi par tous montre bien que la confession n’est plus un sacrement tombé en désuétude. Au contraire, elle est à nouveau pratiquée et aimée.
Benoît XVI encourage résolument cette reprise de la confession, spécialement chez les jeunes. C’est lui qui, cette année, a décidé de consacrer tout un après-midi à la célébration du sacrement de la pénitence à Saint-Pierre, le jeudi avant la Semaine Sainte. Il est descendu en personne dans la basilique pour célébrer le rite, prêcher et confesser. Confession individuelle et non collective. La pratique de l’absolution générale à des groupes entiers de fidèles, après un « mea culpa » tout aussi collectif, s’est en effet spontanément répandue au lendemain de Vatican II, surtout en Europe Centrale, dans les deux Amériques et en Australie.
Rome n’a jamais encouragé cette pratique. L’absolution collective n’est autorisée – même après l’aggiornamento du rite en 1974 – qu’en cas de danger de mort, par exemple pour un bataillon en guerre, ou de manque très important de prêtres par rapport au nombre de pénitents présents. Cependant, celui qui a reçu l’absolution collective doit toujours impérativement se présenter « dès que possible, au plus tard avant un an » devant un prêtre, pour lui confesser individuellement ses péchés graves. Malgré cela, la pratique de l’absolution collective a perduré dans de nombreux diocèses du monde. L’objectif avoué de ses défenseurs, y compris des évêques, était de sauver le sacrement d’un abandon de masse. Mais le résultat a été justement d’accélérer cet abandon.
La confession collective a eu et a encore des partisans dans les séminaires et les facultés de théologie. Un théologien moraliste espagnol, Domiciano Fernandez, de la congrégation des clarétins, s’en est fait le défenseur dans un livre édité en Italie par Queriniana sous le titre « Dio ama e perdona senza condizioni [Dieu aime et pardonne sans condition]« . Avec le concours du liturgiste franciscain Rinaldo Falsini qui a signé la préface. Dans les séminaires, la baisse de la pratique de ce sacrement est allée de pair avec l’abandon d’un enseignement visant à former de bons confesseurs par une préparation pratique. Depuis quelques décennies, les « cas de conscience » ont cessé de faire l’objet de cours.
Là aussi, pourtant, on observe aujourd’hui des signes d’inversion de tendance. Cet été, en Italie, les éditions Ares ont publié un livre de l’éminent théologien moraliste Lino Ciccone, consulteur du conseil pontifical pour la famille, intitulé « L’inconfessabile e l’inconfessato. Casi e soluzioni di 30 problemi di coscienza [L’inconfessable et l’inconfessé: 30 problèmes de conscience et leur solution]« . Comme le titre le laisse entendre, le livre énumère 30 « cas de conscience », suivis par autant de solutions. Les cas sont très ancrés dans la vie réelle. Cela va de l’avortement à la pratique homosexuelle, du divorce à la corruption financière. L’ouvrage a été écrit expressément à l’intention de ceux qui se préparent au sacerdoce, comme « livre d’exercices » à ajouter aux textes de morale générale.
Mais il est également utile à celui qui est déjà prêtre et confesse. Et qui souhaite confesser davantage et mieux.
bonne nuit
11 septembre, 2007« Jésus s’en alla dans la montagne pour prier »
11 septembre, 2007Saint Ambroise (vers 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sur l’évangile de St Luc, 5,41 (trad. cf SC 45, p. 198 rev)
« Jésus s’en alla dans la montagne pour prier »
« En ces jours-là, Jésus se retira sur la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. » Ceux qui prient ne gravissent pas tous la montagne…, mais ceux qui prient bien, ceux qui s’élèvent des biens terrestres aux biens supérieurs, montent sur les sommets de la vigilance et de l’amour d’en haut. Ceux qui se soucient des richesses du monde ou des honneurs ne gravissent pas la montagne ; celui qui convoite les terres d’autrui ne gravit pas la montagne. Ceux qui cherchent Dieu montent ; ceux qui montent implorent l’aide du Seigneur pour leur marche. Toutes les âmes grandes, toutes les âmes élevées gravissent la montagne, car ce n’est pas simplement au premier venu que le prophète dit : « Monte sur une haute montagne, toi qui annonces la bonne nouvelle à Sion. Elève la voix avec force, toi qui donnes la bonne nouvelle à Jérusalem » (Is 40,9). Ce n’est pas par un exploit physique, mais par des actions élevées que tu escaladeras cette montagne. Suis le Christ…; cherche dans l’Évangile, tu trouveras que seuls les disciples ont gravi la montagne avec le Seigneur