Archive pour le 8 septembre, 2007

Etre son disciple

8 septembre, 2007

Philoxène de Mabboug (?-vers 523), évêque en Syrie
Homélies, n° 9 (trad. cf SC 44, p.295)

Etre son disciple

Écoute la voix de Dieu qui te pousse à sortir de toi pour suivre le Christ et tu seras un disciple parfait : « Qui ne renonce pas à tout ce qu’il a ne peut pas être mon disciple ». Qu’as-tu à dire ? Que peux-tu répondre à cela ? Toutes tes hésitations et tes questions tombent devant cette seule parole ; la parole de vérité est le sentier sublime par où tu avanceras. Jésus a dit encore : « Celui qui ne renonce pas à tous ses biens, et ne prend pas sa croix pour marcher derrière moi, celui-là ne peut pas être mon disciple ». Et pour nous apprendre à renoncer non seulement à nos biens, pour le glorifier, et au monde, pour le confesser devant les hommes, mais encore à notre vie, il a ajouté : « Si quelqu’un ne renonce pas à lui-même, il ne peut pas être mon disciple »… Il a dit dans un autre endroit : « Celui qui se détache de sa vie en ce monde la garde pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera » (Jn 12,25s). Et il a dit alors aux siens : « Levez-vous. Partons d’ici » (Jn 14,31). Par cette parole, il a montré que pas plus sa place que celle de ses disciples n’est ici-bas.

Seigneur, où irions-nous donc ? « Là où je suis, que mon serviteur y soit aussi » (Jn 12,26). Si Jésus nous crie : « Levez-vous, partons d’ici ! », qui sera donc assez sot pour consentir à rester avec des morts dans des tombeaux et à demeurer parmi les ensevelis ? Chaque fois donc que le monde veut te retenir, rappelle-toi la parole du Christ : « Levez-vous, partons d’ici ! » Si tu es un vivant, cette voix suffira à te stimuler. Chaque fois que tu veux t’asseoir, t’installer, te complaire à rester là où tu es, rappelle-toi cette voix pressante, qui te dit : « Lève-toi, partons d’ici ».

De toute façon, il faudra t’en aller ; mais va-t’en comme Jésus s’en va ; va-t’en parce qu’il te l’a dit, non parce que la mort t’emporte malgré toi. Que tu le veuilles ou non, tu es sur le chemin de ceux qui partent. Pars donc à cause de la parole de ton Maître, et non par simple contrainte. « Lève-toi, partons d’ici ! »… Pourquoi t’attardes-tu ? Le Christ aussi marche avec toi.

Photo du Pape de ce matin à Mariazell

8 septembre, 2007

Photo du Pape de ce matin à Mariazell dans Pape Benoit

Worshippers attend a holy mass with Pope Benedict XVI in Mariazell September 8, 2007. The Pontiff who is on a three-day trip to Austria, is visiting the 850-year old shrine of Mariazell on Saturday, where some 33,000 pilgrims including 70 cardinals are expected to join him. REUTERS/Fabrizio Bensch (AUSTRIA)

 dans Pape Benoit

Pope Benedict XVI waves during a rain-drenched mass in Mariazell September 8, 2007. Pope Benedict said on Saturday that Europe’s future will be bleak without more children and a return to trust in God and traditional values. Some 30,000 wet and cold people turned out to see the Pope at this shrine to Mary some 90 km southwest of Vienna on the second day of his visit to Austria. REUTERS/HO/Church (AUSTRIA).

Pope Benedict XVI kisses the altar before celebrating mass at the 850-year-old pilgrimage site of Mariazell, Austria. The pontiff has blasted Europeans for being selfish and not having enough children, in a sermon at the 850-year-old pilgrimage site.(AFP/Vincenzo Pinto)

Worshippers attend a mass that was celebrated by Pope Benedict XVI in Mariazell, Austria. The pontiff has blasted Europeans for being selfish and not having enough children, in a sermon at the 850-year-old pilgrimage site.(AFP/Dieter Nagl)

Sermon pour la Nativité de la Vierge Marie,

8 septembre, 2007

du site:

http://www.abbayes.net/lectio/bernard/aqueduc.htm

Sermon pour la Nativité de la Vierge Marie, « L’Aqueduc ».

1. Le ciel a la joie de connaître la présence de la Vierge féconde, la terre vénère le souvenir de son passage. Il en va de même de tous les biens : là-haut ils sont manifestes, ici on n’en a que la mémoire ; au ciel, c’est la satiété, sur terre les prémices et le faible avant-goût ; d’une part la réalité, de l’autre le nom seulement…

7. Vénérons Marie de toutes les fibres de notre coeur, de tout notre pouvoir d’aimer et de tous nos voeux. Telle est la volonté de celui qui a voulu que nous ayons tout par Marie. C’est sa volonté, dis-je, mais il le veut dans notre intérêt. En toute occasion et de toute manière, Marie vient en aide à nos misères, apaise nos tremblements, stimule notre foi, conforte notre espérance, écarte nos défiances et remédie à notre lâcheté. Vous craigniez de vous approcher du Père. Il sera exaucé par égard pour lui-même, car le Père aime son Fils. Aurez-vous peur de lui aussi ? Il est votre frère et votre chair, il a tout subi sauf le péché, afin d’apprendre la miséricorde. Ce frère, c’est Marie qui vous l’a donné. Mais peut-être craignez-vous en lui aussi la majesté divine, puisque, tout en se faisant homme, il est resté Dieu. Vous cherchez encore un avocat auprès de lui ? Recourez à Marie. En elle, vous trouverez l’humanité pure, non seulement pure de toute contamination, mais à l’état pur, puisqu’elle n’a que l’une des deux natures. Je n’hésite pas à dire qu’elle aussi sera exaucée par égard pour elle. Le Fils écoutera sa Mère, et le Père écoutera son Fils. Mes petits enfants, voici l’échelle des pécheurs, voici toute mon assurance et la raison de mon espérance. Quoi donc ? Le Fils pourrait éconduire sa mère, ou souffrir qu’on l’éconduise ? Ne pas l’entendre ou n’être pas entendu lui-même ? Certainement pas. « Tu as trouvé grâce auprès de Dieu », dit l’ange. Heureusement ! Marie trouvera toujours grâce, et c’est de la grâce seule que nous avons besoin. La Vierge ne recherchait pas, comme Salomon, la sagesse, ni les richesses, ni les honneurs, ni la puissance, mais la grâce. Et c’était sage, car nous ne pouvons être sauvés que par la grâce.

8. Pourquoi désirer autre chose, mes frères ? Cherchons la grâce, et cherchons-la avec l’aide de Marie, car elle trouve ce qu’elle cherche, et ne revient pas bredouille. Mais cherchons la grâce auprès de Dieu, non pas cette grâce illusoire que dispensent les hommes. Que d’autres veuillent s’acquérir des mérites ; nous nous emploierons à obtenir la grâce. Et n’est-ce point une grâce que nous soyons ici ? Oui, car sans la miséricorde du Seigneur, nous aurions été anéantis. Qui, nous ? Nous les parjures, les adultères, les homicides, les voleurs, nous les excréments de ce monde ! Interrogez vos consciences, mes frères, et avouez que là où abonda le péché, la grâce surabonde (Rm,5,20).

Marie n’allègue point son mérite, elle demande la grâce. Elle compte si bien sur la grâce, et elle est si peu orgueilleuse, qu’en entendant la salutation de l’ange, elle est prise de crainte. « Marie, dit l’Evangile, se demandait ce que signifiait cette salutation ». C’est qu’elle s’estimait très indigne d’être saluée par un ange. Elle se disait sans doute :  » Comment se fait-il qu’un ange du Seigneur vienne me trouver ?  » Ne crains rien, Marie, ne t’étonne pas qu’un ange vienne : un autre viendra, plus grand que l’ange. Ne sois pas surprise de voir l’ange du Seigneur. Et puis, pourquoi ne verrais-tu pas un ange, toi qui mènes déjà une vie angélique ? Pourquoi ne saluerait-il pas la concitoyenne des saints et la servante de Dieu ? La virginité est une vie angélique, car ceux qui ne prennent ni mari ni femme sont comme des anges de Dieu (Mt,22,30)

9. …Si tout homme qui s’humilie doit être exalté, qu’y a-t-il de plus sublime que l’humilité de Marie ? Elisabeth, toute surprise de sa venue, disait : « Comment se fait-il que la Mère du Seigneur vienne chez moi ? Mais elle devait s’étonner plus encore qu’à la manière de son Fils, Marie vînt pour servir, et non pour être servie (Mt,20,28). Aussi est-ce à juste titre que le Chantre divin l’accueillait de cet hymne de louange : Qui est celle qui monte comme l’aurore à son lever, belle comme la lune, lumineuse comme le soleil, redoutable comme une armée rangée en bataille ? (cant.8,9). Elle monte, en effet, au-dessus de tout le genre humain, elle monte jusqu’aux anges, mais elle les dépasse encore, et elle va occuper sa place plus haut que toute créature céleste. Il faut d’ailleurs qu’elle aille puiser plus haut que les anges cette eau vive qu’elle doit reverser sur les hommes.

10. Comment cela se fera-t-il, dit-elle, puisque je ne connais pas d’homme ? Vraiment sainte de corps et d’esprit, elle a gardé sa chair intacte et elle est résolue à la garder toujours, mais l’ange lui répond : L’Esprit-Saint surviendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre (Lc,1,34,35). Ne m’interroge pas, semble-t-il lui dire, ceci me dépasse et je n’ai rien à t’en dire. C’est l’Esprit-Saint, non pas l’esprit angélique, qui surviendra en toi ; et c’est la vertu du Très-Haut qui t’enveloppera de son ombre, ce n’est pas moi. Ne t’attarde pas parmi les anges, Vierge sainte ; la terre assoiffée attend de recevoir par ton intervention une eau désaltérante venue de plus haut. Quand tu auras un peu dépassé le ciel des anges, tu trouveras celui qu’aime ton âme. Un peu, te dis-je, non qu’il ne soit incomparablement supérieur aux anges, mais parce qu’entre eux et lui tu ne trouveras plus aucun intermédiaire. Dépasse donc les Vertus et les Dominations, les Chérubins et les Séraphins, pour parvenir à celui qu’ils acclament à l’envi :  » Saint, saint, saint, le Seigneur Dieu des armées (Isaie,6,3). Car le Saint qui naîtra de toi sera appelé le Fils de Dieu « . Il est source de sagesse, Verbe du Père au plus haut des cieux. Ce Verbe, par ton intermédiaire, se fera chair, et celui qui dit :  » Je suis dans le Père et le Père est en moi  » (Jn,14,10) dira aussi : « Je suis sorti de Dieu et je suis venu  » (Jn,8,42). « Au commencement était le Verbe », dit l’Evangile. Déjà la source jaillissait, mais seulement à l’intérieur d’elle-même. Car le Verbe était en Dieu, habitant la lumière inaccessible. Dès l’origine, le Seigneur disait : « J’ai des pensées de paix, et non d’affliction ». Mais ta pensée, Seigneur, est en toi, et nous ignorons ce que tu penses. Nul n’a connu la volonté de Dieu, nul n’a fait partie de son conseil. La pensée pacifique s’est donc réalisée sur terre dans l’oeuvre de paix : le Verbe s’est fait chair et habite désormais parmi nous. Par la foi, il réside dans nos coeurs, dans notre mémoire, dans notre pensée ; il est même descendu jusque dans notre imagination. Jusque-là, en effet, l’homme ne pouvait connaître de Dieu que l’idole qu’il s’en était forgée dans son coeur.

11. Il était incompréhensible et inaccessible, invisible et parfaitement insaisissable à la pensée. Mais il a voulu être compris, être vu, être saisi par la pensée. Comment, direz-vous ? En se couchant dans la crèche, en reposant au giron de la Vierge, en prêchant sur la montagne, en passant les nuits à prier, en se laissant clouer à la croix, dans la lividité de sa mort, dans sa liberté entre les morts, en régnant sur les enfers, puis en ressuscitant le troisième jour, et en montrant aux Apôtres, pour preuve de sa victoire, la marque des clous ; enfin, en montant au ciel sous leurs yeux. Chacune de ses actions appellent les réflexions les plus sincères et les plus pieuses. Dès que j’évoque l’une d’entre elles, je pense à Dieu, et à travers toutes il est mon Dieu. Méditer ainsi, c’est la sagesse même, je l’ai dit, et j’estime que rien n’est plus recommandable que de se remémorer toute la douceur de ces événements…

12. Considérez donc comment Marie s’est élevée jusqu’aux anges par la plénitude de la grâce, et plus haut encore par l’intervention en elle du Saint-Esprit. Les anges possèdent la charité, la pureté et l’humilité, toutes vertus qui sont éclatantes en Marie. Mais je l’ai déjà montré tout à l’heure, dans la mesure où nous sommes capables de parler de ces mystères ; il faut faire voir maintenant en quoi elle est supérieure aux anges. Quel est l’ange à qui il ait jamais été dit : « L’Esprit-Saint surviendra en toi, et la vertu du Très-Haut t’enveloppera de son ombre : c’est pourquoi le Saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu ? Car enfin, la Vérité est née de la terre (Ps,84,12), et non du monde des anges ; elle a fait sienne non pas la nature angélique, mais la race d’Abraham. Pour un ange, c’est déjà un grand honneur que d’être le serviteur du Seigneur ; mais Marie a mérité mieux : d’en être la Mère. La gloire sans pareille de la Vierge, c’est sa fécondité, et ce privilège unique la rend aussi supérieure aux anges que le nom de Mère surpasse la qualité de serviteur. Déjà pleine de grâce, déjà brulante de charité, vierge sans tâche, et pétrie d’humilité, il lui est échu cette grâce de surcroît : de concevoir sans connaître l’homme et de devenir mère sans subir les douleurs de l’enfantement. Mais c’est peu de chose encore : l’enfant qui est né d’elle est appelé le Saint, et il est le Fils de Dieu.

13. Dès lors, mes frères, nous devons tout mettre en oeuvre pour que la Parole sortie de la bouche du Père et venue jusqu’à nous par la médiation de la Vierge ne s’en retourne pas à vide ; par cette même médiation, il nous faut rendre grâce pour grâce. Tant que nous ne pouvons que désirer la présence de Dieu, célébrons sans cesse sa mémoire ; et que les flots de la grâce remontent à leur source première pour en revenir plus abondants encore. S’ils ne retournent à leur origine, ils tariront et, infidèles dans les petites choses, nous ne mériterons pas les grandes récompenses…

Sermon pour la Nativité de la Vierge Marie, « L’Aqueduc », de Saint Bernard.

Extrait des « Œuvres mystiques » de Saint Bernard
Préface et traduction d’Albert Béguin.
Editions du Seuil, Paris, 1953.

Le Pape a Mariazell – samedi, 8 septembre 2007

8 septembre, 2007

 LE PAPE A MARIAZELL – le 8-09-2007 13:25

Ce matin, Benoît XVI sest rendu à Mariazell par la route à cause du mauvais temps (à 110 km de Vienne). Depuis laéroport local, il a gagné le sanctuaire en papamobile vers 10 h où plus de 50.000 personnes lattendaient.

www.radinrue.com

 

La ville de Mariazell, dans les monts de Styrie, a été fondée en 1157, après le miracle de la Vierge au moine Magnus (un rocher qui interdisait le passage au moine, s’est ouvert après avoir invoqué Marie). Au XIII siècle, un prince de Moravie a construit la première église pour remercier la Vierge de sa guérison. En 1399, le Pape Boniface IX a concédé l’indulgence plénière pour l’octave de l’Assomption, ce qui s’est traduit par une forte augmentation des pèlerinages. En 1907, l’église a été élevée en basilique mineure et en 1908, l’image de la Vierge reçu le couronnement papal. Au XVII siècle, le sanctuaire a été reconstruit dans le style baroque, conservé son portail gothique. A l’intérieur de l’église, la chapelle des grâces a été construite par le roi Louis I de Hongrie après sa victoire sur les Turcs. On y vénère la statue d’époque romane de la Vierge, qui est enveloppée d’un manteau d’apparat. Ce sanctuaire marial est l’un des plus célèbres et des plus fréquentés d’Europe.A son arrivée, le Pape a été reçu par l’Abbé de Lambrecht, monastère bénédictin dont dépend le sanctuaire, et par le Recteur de ce dernier. Puis il est entré dans l’église où avaient pris place 2.000 personnes. Après avoir prié devant la statue de la Vierge, il est monté sur l’estrade dressée à coté de la basilique pour célébrer la messe de la Nativité de la Vierge, fête liturgique du sanctuaire de Mariazell. « Depuis 850 ans -a dit le Saint-Père à l’homélie- des personnes de tous les peuples et de tous les pays viennent ici…prier avec eux les souhaits de leurs cœurs et de leurs pays… Aller en pèlerinage veut dire…marcher vers un but. Cela confère également une beauté particulière au cheminement et à ses fatigues ».Le Pape a rappelé ensuite que parmi les pèlerins qui appartiennent à la généalogie du Christ, certains ont perdu le sens de l’orientation mais il y en a toujours eu d’autres qui ont su donné un sens à leur vie motivés par « la nostalgie du but ». « L’impulsion a donné vie à la foi chrétienne, et le commencement de l’Eglise de Jésus-Christ a été possible -a fait observer Benoît XVI- parce qu’il y avait en Israël des personnes qui ne se sont pas contentées de la routine quotidienne, mais qui regardaient plus loin à la recherche de quelque chose de plus grand  » et « comme leur cœur était à l’écoute, ils ont pu reconnaître Jésus comme l’envoyé de Dieu ». »Il faut que nous ayons ce cœur inquiet et ouvert. C’est la clef de voûte de ce pèlerinage. Il ne suffit pas non plus d’être et de penser comme les autres. Le projet de notre vie va bien au-delà. Ne nous faisons pas manquer de…ce Dieu qui nous a montré son visage et qui a ouvert son cœur, Jésus Christ. En effet, il y a de grandes personnalités dans l’histoire qui ont vécu de belles et émouvantes expériences de Dieu. Ce sont cependant, des expériences humaines, avec leurs limites humaines. Lui seul est Dieu, et c’est pour cela que seulement lui est le pont qui met en contact immédiat Dieu et l’homme ». Si nous appelons le Christ « unique médiateur du salut valable pour tous », a dit le Saint-Père, « cela ne signifie aucunement déprécier les autres religions ni l’orgueilleux absolutisme de notre pensée, mais cela exprime notre désir d’être conquis par celui qui nous a touché au plus profond de nous et comblés de dons pour que nous puissions faire de même avec les autres ». »De fait, notre foi s’oppose radicalement à la résignation qui considère l’homme incapable de vérité, comme si elle était trop grande pour lui. Cette résignation face à la vérité est le centre de la crise de l’occident, de l’Europe. S’il n’existe pas une vérité pour l’homme, alors il ne peut distinguer entre le bien et le mal. Par conséquent les grandes et merveilleuses découvertes de la science se font ambiguës : elles peuvent déboucher sur de grandes perspectives…pour…l’homme, mais elles peuvent aussi…se transformer en une terrible menace ». « Nous avons besoin de vérité. Mais à la racine de notre histoire, nous avons peur que la foi en la vérité conduise à l’intolérance. Si cette peur, qui a ses racines historiques, agit en nous, il est alors temps de regarder Jésus comme nous le voyons ici dans le sanctuaire de Mariazell. Comme un enfant dans les bras de sa mère…et comme le crucifié. Ces deux images…nous disent que la vérité s’affirme non par le pouvoir extrême,…mais qu’elle se concède à l’homme par le biais du pouvoir intérieur d’être véritable. La vérité se dévoile dans l’amour ».Et à la demande « Montre-nous Jésus !  » a dit le Pape, « Marie répond en le présentant avant tout comme un enfant. Dieu s’est fait petit pour nous,…il ne vient pas avec la force extérieure mais comme l’impuissance de son amour qui constitue sa force ». « L’Enfant Jésus nous rappelle évidement tous les enfants du monde… Si l’Europe est pauvre d’enfants, nous voulons tout pour eux et nous n’avons probablement pas assez confiance en l’avenir. Mais la terre sera privée de futur seulement si s’éteignent les forces du cœur et de la raison illuminée par le cœur, tant que le visage de Dieu ne resplendira pas sur la terre. Là où il y a Dieu, il y a un avenir ».Puis montrant le crucifix, le Pape a affirmé : « Dieu n’a pas libéré le monde avec l’épée mais avec la croix. Jésus, mourant a…un geste d’accueil par lequel il veut nous attirer à lui ». « Regardez le Christ ! Si nous le faisons nous nous rendons compte que le christianisme est différent et est plus qu’une morale, qu’une série de commandements et de règles. C’est le don d’une amitié qui dure dans la vie et la mort…et qui porte en soi une très grande force morale dont nous avons tant besoin face aux défis de notre époque. Si nous relisons avec le Christ et son Eglise le Décalogue du Sinaï…nous nous rendons compte que c’est…’un oui à Dieu qui nous aime et qui nous guide…et toutefois nous laisse notre entière liberté (les trois premiers commandements), qui nous laisse un amour responsable (sixième commandement), la responsabilité sociale et la justice (septième commandement), la vérité (huitième commandement), le respect des autres et de ce qui leur appartient (neuvième et dixième commandements). En vertu de la force de notre amitié avec Dieu vivant, nous vivons ce multiple oui tout en le portant comme un signe de notre souvenir du monde « .

Autriche : Discours de Benoît XVI au Corps diplomatique

8 septembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16116?l=french

Autriche : Discours de Benoît XVI au Corps diplomatique

Texte intégral

ROME, Vendredi 7 septembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte du discours adressé par le pape Benoît XVI au Corps diplomatique et aux représentants politiques, dans la Hofburg, à Vienne, dans le cadre de son voyage apostolique de trois jours en Autriche.Monsieur le Président fédéral, Monsieur le Président du Parlement national, Monsieur le Chancelier fédéral, Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement fédéral, Mesdames et Messieurs les Députés du Parlement national et les Membres du Sénat fédéral, Mesdames et Messieurs les Présidents régionaux, Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique, Mesdames et Messieurs !Introduction C’est pour moi une grande joie et un honneur de vivre aujourd’hui cette rencontre avec vous, Monsieur le Président fédéral, avec les Membres du Gouvernement fédéral, et avec les Représentants de la vie politique et publique de la République d’Autriche. Cette rencontre au Palais de la Hofburg est le reflet des bonnes relations, empreintes d’une confiance mutuelle, qui existent entre votre Pays et le Saint-Siège, dont vous avez parlé. Je m’en réjouis vivement.Les relations entre le Saint-Siège et l’Autriche s’inscrivent dans le vaste ensemble des relations diplomatiques dont la ville de Vienne constitue un important carrefour, parce que c’est ici que plusieurs organisations internationales ont aussi leur siège. Je me réjouis de la présence de nombreux Représentants diplomatiques, que je salue respectueusement. Je vous remercie, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, pour votre engagement non seulement au service des pays que vous représentez et de leurs intérêts mais aussi au service de la cause commune de la paix et de l’entente entre les peuples. C’est ma première visite, comme Évêque de Rome et comme Pasteur suprême de l’Église catholique universelle, dans ce pays que je connais cependant depuis longtemps et par de nombreuses visites précédentes. C’est – permettez-moi de le dire – une joie pour moi de me trouver ici. J’y compte de nombreux amis et, en tant que voisin Bavarois, le mode de vie et les traditions autrichiennes me sont parfaitement familiers. Mon grand Prédécesseur le Pape Jean-Paul II, d’heureuse mémoire, a visité l’Autriche à trois reprises. Chaque fois, il a été reçu par la population de ce pays avec une grande cordialité, ses paroles ont été écoutées avec attention et ses voyages apostoliques ont laissé leurs traces. Autriche Au cours des dernières décennies, l’Autriche a enregistré des succès, que personne, il y a encore deux générations, n’aurait osé imaginer. Votre pays n’a pas seulement connu un progrès économique considérable, mais il a aussi développé une vie sociale exemplaire, dont le terme « solidarité sociale » est devenu un synonyme. Les Autrichiens ont toutes les raisons d’en être reconnaissants et ils le manifestent en ayant un cœur ouvert aux pauvres et aux nécessiteux de leur pays, mais aussi en étant généreux quand il s’agit de manifester leur solidarité lors de catastrophes et de malheurs qui surviennent dans le monde. Les grandes initiatives comme « Licht ins Dunkel » – « Lumière dans les ténèbres » – avant Noël et « Nachbar in Not » – « Proche dans le besoin » – sont un beau témoignage de ces sentiments.L’Autriche et l’élargissement de l’Europe Nous nous trouvons ici dans un lieu historique, à partir duquel, pendant des siècles, a été gouverné un empire qui a uni de vastes parties de l’Europe centrale et orientale. Le lieu où nous sommes et le moment que nous vivons nous offrent donc une occasion providentielle pour fixer notre regard sur toute l’Europe d’aujourd’hui. Après les horreurs de la guerre et les expériences traumatisantes du totalitarisme et de la dictature, l’Europe a entrepris le chemin vers une unité du Continent, qui tend à assurer un ordre durable de paix et de développement juste. La division qui, pendant des décennies, a déchiré le Continent de manière douloureuse est, il est vrai, surmontée sur le plan politique, mais l’unité reste encore en grande partie à réaliser dans l’esprit et dans le cœur des personnes. Même si, après la chute du rideau de fer en 1989, une certaine espérance excessive a pu laisser place à la déception, et si, sur quelques aspects, il est possible de formuler des critiques justifiées vis-à-vis de quelques institutions européennes, le processus d’unification est de toute façon une œuvre d’une grande portée qui a permis à ce Continent, longtemps miné par des conflits continuels et des guerres fratricides désastreuses, de vivre une période de paix qu’il n’avait pas connue depuis longtemps. En particulier, la participation à ce processus constitue pour les Pays d’Europe centrale et orientale un stimulant ultérieur pour consolider chez eux la liberté, l’état de droit et la démocratie. Je voudrais rappeler à ce propos la contribution que mon Prédécesseur le Pape Jean-Paul II a apportée à ce processus historique. L’Autriche, qui se trouve aux confins de l’Occident et de l’Orient d’alors, a également, comme pays-pont, beaucoup contribué à cette union et en a aussi – il ne faut pas l’oublier – tiré grand profit. Europe La « maison Europe », comme nous aimons appeler la communauté de ce continent, sera pour tous un lieu agréable à habiter seulement si elle est construite sur une solide base culturelle et morale de valeurs communes que nous tirons de notre histoire et de nos traditions. L’Europe ne peut pas et ne doit pas renier ses racines chrétiennes. Elles sont une composante dynamique de notre civilisation pour avancer dans le troisième millénaire. Le christianisme a profondément modelé ce continent : en rendent témoignage, dans tous les pays et particulièrement en Autriche, non seulement les très nombreuses églises et les importants monastères. Mais la foi se manifeste surtout dans les innombrables personnes qu’elle a portées, au cours de l’histoire jusqu’à aujourd’hui, à une vie d’espérance, d’amour et de miséricorde. Mariazell, le grand Sanctuaire national autrichien, est en même temps un lieu de rencontre pour plusieurs peuples européens. C’est un de ces lieux dans lesquels les hommes ont puisé et puisent toujours « la force d’en haut », pour vivre une vie droite. Ces jours-ci, le témoignage de foi chrétienne au centre de l’Europe s’exprime aussi dans le « Troisième Rassemblement œcuménique européen » qui se tient à Sibiu en Roumanie, avec pour thème : « La lumière du Christ brille pour tous. Espoir de renouvellement et d’unité en Europe » . Bien entendu, on se souvient également du « Katholikentag » d’Europe centrale qui, en 2004, sur le thème « Le Christ – espérance de l’Europe », a rassemblé tant de croyants à Mariazell !On parle souvent aujourd’hui du modèle de vie européen. On entend par là un ordre social qui conjugue efficacité économique avec justice sociale, pluralité politique avec tolérance, libéralité et ouverture, mais aussi maintien des valeurs qui donnent à ce continent sa position particulière. Ce modèle, face aux impératifs de l’économie moderne, se trouve placé devant un grand défi. La mondialisation, souvent citée, ne peut être arrêtée, mais la politique a le devoir urgent et la grande responsabilité de lui donner des règlements et des limites capables d’éviter qu’elle ne se réalise aux dépens des pays les plus pauvres et des personnes pauvres dans les pays riches et au détriment des générations futures. L’Europe a certainement vécu et souffert aussi de terribles erreurs. Que l’on pense aux rétrécissements idéologiques de la philosophie, de la science et aussi de la foi, à l’abus de religion et de raison à des fins impérialistes, à la dégradation de l’homme par un matérialisme théorique et pratique, et enfin à la dégénérescence de la tolérance en une indifférence privée de références à des valeurs permanentes. Cependant, l’une des caractéristiques de l’Europe est sa capacité d’autocritique qui, dans le vaste panorama des cultures mondiales, la distingue et la qualifie. La vie C’est en Europe qu’a été formulé, pour la première fois, le concept des droits humains. Le droit humain fondamental, le présupposé pour tous les autres droits, est le droit à la vie elle-même. Ceci vaut pour la vie, de la conception à sa fin naturelle. En conséquence, l’avortement ne peut être un droit humain – il est son contraire. C’est une « profonde blessure sociale », comme le soulignait sans se lasser notre confrère défunt, le Cardinal Franz König.En disant cela je n’exprime pas un intérêt spécifiquement ecclésial. Je me fais plutôt l’avocat d’une demande profondément humaine et je me sens le porte-parole des enfants qui vont naître et qui n’ont pas de voix. Je ne ferme pas les yeux devant les problèmes et les conflits de nombreuses femmes et je me rends compte que la crédibilité de notre discours dépend aussi de ce que l’Église elle-même fait pour venir en aide aux femmes concernées. J’en appelle par conséquent aux responsables de la politique, afin qu’ils ne permettent pas que les enfants soient considérés comme des cas de maladie ni que la qualification d’injustice attribuée par votre système juridique à l’avortement soit de fait abolie. Je le dis par souci profond des valeurs humaines. Mais ceci n’est qu’un aspect de ce qui nous préoccupe. L’autre aspect est de faire tout notre possible pour rendre les pays européens de nouveau plus ouverts à l’accueil des enfants. Encouragez les jeunes qui, par le mariage fondent de nouvelles familles, à devenir mères et pères! Vous ferez ainsi du bien, non seulement à eux-mêmes, mais aussi à la société tout entière. Nous vous encourageons fermement dans vos efforts politiques pour favoriser des conditions qui permettent aux jeunes couples d’élever des enfants. Tout ceci, cependant, ne servira à rien, si nous ne réussissons pas à créer de nouveau dans nos pays un climat de joie et de confiance en la vie, dans lequel les enfants ne sont pas perçus comme un poids, mais comme un don pour tous. Le débat sur ce qu’on appelle « l’aide active à mourir » constitue aussi pour moi une vive préoccupation. Il est à craindre qu’un jour puisse être exercée une pression non déclarée ou même explicite sur les personnes gravement malades ou âgées pour qu’elles demandent la mort ou pour qu’elles se la donnent elles-mêmes. La réponse juste à la souffrance en fin de vie est une attention pleine d’amour, l’accompagnement vers la mort – en particulier aussi avec l’aide de la médecine palliative – et non une « aide active à mourir ». Pour soutenir un accompagnement humain vers la mort il faudrait mettre en place d’urgence des réformes structurelles dans tous les domaines du système sanitaire et social, ainsi que des structures d’assistance palliative. Ensuite, il faudrait prendre aussi des mesures concrètes: dans l’accompagnement psychologique et pastoral des personnes gravement malades et des mourants, de leurs parents, des médecins et du personnel soignant. Dans ce domaine, le « Hospizbewegung » fait des choses remarquables. Toutes ces tâches, cependant, ne peuvent leur être déléguées à eux seuls. Beaucoup d’autres personnes doivent être prêtes ou être encouragées à se rendre disponibles, sans regarder au temps ni à la dépense pour se consacrer à l’assistance pleine d’amour aux personnes gravement malades et aux mourants. Le dialogue de la raison Fait aussi partie de l’héritage européen une tradition de pensée, pour laquelle un lien substantiel entre foi, vérité et raison est essentiel. Il s’agit ici, en définitive, de se demander si, oui ou non, la raison est au principe de toutes choses et à leur fondement. Il s’agit de se demander si le hasard et la nécessité sont à l’origine de la réalité, si donc la raison est un produit secondaire fortuit de l’irrationnel, et si, dans l’océan de l’irrationalité, en fin de compte, elle n’a aucun sens, ou si au contraire ce qui constitue la conviction de fond de la foi chrétienne demeure vrai: In principio erat Verbum – Au commencement était le Verbe – à l’origine de toutes choses, il y a la Raison créatrice de Dieu qui a décidé de se rendre participant à nous, êtres humains.Permettez-moi de citer dans ce contexte Jürgen Habermas, un philosophe qui n’adhère pas à la foi chrétienne : « Par l’autoconscience normative du temps moderne, le christianisme n’a pas été seulement un catalyseur. L’universalisme égalitaire, dont sont nées les idées de liberté et de solidarité, est un héritage immédiat de la justice juive et de l’éthique chrétienne de l’amour. Inchangé dans sa substance, cet héritage a toujours été de nouveau approprié de façon critique et de nouveau interprété. Jusqu’à aujourd’hui, il n’existe pas d’alternative à cela ».Les tâches de l’Europe dans le monde De l’unicité de son nom découle aussi, cependant, pour l’Europe, une responsabilité unique dans le monde. À ce propos, elle ne doit surtout pas renoncer à elle-même. Le continent qui, sur le plan démographique, vieillit de façon rapide ne doit pas devenir un continent spirituellement vieux. De plus, l’Europe acquerra une meilleure conscience d’elle-même si elle assume une responsabilité dans le monde qui corresponde à sa tradition spirituelle particulière, à ses capacités extraordinaires et à sa grande force économique. L’Union européenne devrait par conséquent jouer un rôle de meneur dans la lutte contre la pauvreté dans le monde, et dans l’engagement en faveur de la paix. Nous pouvons constater avec gratitude que les pays européens et l’Union européenne sont parmi ceux qui contribuent le plus au développement international, mais ils devraient aussi faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très urgents défis portés par l’Afrique, aux horribles tragédies de ce continent telles que le fléau du SIDA, la situation au Darfour, l’exploitation injuste des ressources naturelles et le trafic préoccupant des armes. De même que l’engagement politique et diplomatique de l’Europe et de ses pays ne doit pas oublier la situation toujours grave du Moyen-Orient où la contribution de tous est nécessaire pour favoriser le renoncement à la violence, le dialogue réciproque et une cohabitation vraiment pacifique. Les relations avec les Nations d’Amérique latine et avec celles du Continent asiatique doivent continuer à croître, par des liens opportuns d’échange.Conclusion Monsieur le Président fédéral, Mesdames et Messieurs ! L’Autriche est un pays riche de nombreuses bénédictions : la grande beauté des paysages qui attire, année après année, des millions de personnes pour un séjour de repos; une richesse culturelle inouïe, créée et accumulée depuis de nombreuses générations; de nombreuses personnes dotées de talent culturel et de grandes forces créatrices. Partout on peut voir les témoignages des réalisations qui sont les fruits de l’application et des dons de la population qui travaille. Il y a là un motif de reconnaissance et de fierté. Mais l’Autriche n’est certainement pas une « île heureuse » et elle ne croit pas l’être non plus. L’autocritique fait toujours du bien et, elle est sans aucun doute répandue en Autriche. Un pays qui a tant reçu doit aussi donner beaucoup. Il peut compter beaucoup sur lui-même et aussi exiger de lui-même une certaine responsabilité vis-à-vis des pays voisins, de l’Europe et du monde.Beaucoup de ce que l’Autriche est et possède, elle le doit à la foi chrétienne et à sa riche influence sur les personnes. La foi a profondément formé le caractère de ce pays et de ses habitants. Par conséquent, il doit être dans l’intérêt de tous de ne pas permettre qu’un jour dans ce pays il n’y ait peut-être plus que les pierres à parler de christianisme ! Une Autriche sans une foi chrétienne vivante ne serait plus l’Autriche. Je vous souhaite, ainsi qu’à tous les Autrichiens, surtout aux personnes âgées et aux malades, mais aussi aux jeunes qui ont encore la vie devant eux, espérance, confiance, joie, et la Bénédiction de Dieu ! Traduction en français distribuée par la salle de presse du Saint-Siège Les modifications de dernière minute apportées par le pape ont été retranscrites par Zenit

bonne nuit

8 septembre, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. seerose.sized

Seerose

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 » Célébrons dans la joie la naissance de la Vierge Marie : par elle nous est venu le Soleil de justice » (Antienne d’ouverture)  »

8 septembre, 2007

Saint Jean de Damas (vers 675-749), moine, théologien, docteur de l’Eglise Homélie sur la Nativité de la Vierge (trad. SC 80, p.51 rev)

 » Célébrons dans la joie la naissance de la Vierge Marie : par elle nous est venu le Soleil de justice » (Antienne d’ouverture)  » 

Aujourd’hui une porte virginale s’avance ; par elle le Dieu qui est au-delà de tous les êtres doit « venir dans le monde » « corporellement », selon l’expression de Paul (He 1,6;Col 2,9). Aujourd’hui de la racine de Jessé une tige est sortie (Is 11,1), d’où s’élèvera pour le monde une fleur unie par sa nature à la divinité. Aujourd’hui, à partir de la nature terrestre, un ciel a été formé sur terre, par celui qui autrefois rendit solide le firmament en le séparant des eaux et en l’élevant dans les hauteurs. Mais c’est un ciel bien plus surprenant que le premier, car celui qui dans le premier créa le soleil s’est levé lui-même de ce nouveau ciel, comme un soleil de justice (Ml 3,20)… La lumière éternelle, née avant les siècles de la lumière éternelle, l’être immatériel et incorporel, prend un corps de cette femme, et comme un époux s’avance hors de la chambre nuptiale (Ps 18,6)… Aujourd’hui, « le fils de l’artisan » (Mt 13,55), la Parole partout active de celui qui a tout fait par lui, le bras puissant du Dieu Très-Haut…, s’est construit une échelle vivante, dont la base est plantée en terre et dont le sommet s’élève jusqu’au ciel. Sur elle Dieu repose ; c’est elle dont Jacob a contemplé l’image (Gn 28,12) ; par elle Dieu est descendu dans son immobilité, ou plutôt s’est incliné avec condescendance, et ainsi « s’est rendu visible sur la terre et a conversé avec les hommes » (Ba 3,38). Car ces symboles représentent sa venue ici-bas, son abaissement par pure grâce, son existence terrestre, la vraie connaissance qu’il donne de lui-même à ceux qui sont sur terre. L’échelle spirituelle, la Vierge, est plantée en terre, car de la terre elle tient son origine, mais sa tête s’élève jusqu’au ciel… C’est par elle et par le Saint Esprit que « le Verbe s’est fait chair et qu’il a habité parmi nous » (Jn 1,14). C’est par elle et par le Saint Esprit que s’accomplit l’union de Dieu avec les hommes.