Archive pour le 6 septembre, 2007
« Les invités de la noce peuvent-ils jeûner pendant que l’Epoux est avec eux ? »
6 septembre, 2007Jean Cassien (vers 360-435), fondateur de monastère à Marseille
« Les invités de la noce peuvent-ils jeûner pendant que l’Epoux est avec eux ? »
Nous avions quitté la Syrie pour la province d’Égypte, désireux d’y apprendre les principes des vieux moines, et nous nous étonnions de la grande cordialité avec laquelle nous y étions reçus. Contrairement à ce qu’on nous avait enseigné dans les monastères de Palestine, on n’observait pas la règle d’attendre l’heure fixée pour le repas, mais, excepté le mercredi et le vendredi, où que nous allions, on rompait le jeûne. L’un des anciens à qui nous demandions pourquoi, chez eux, on omettait si facilement les jeûnes quotidiens, nous répondit : « Le jeûne est toujours avec moi, mais vous, que je vais bientôt congédier, je ne pourrai pas vous garder sans cesse avec moi. Et le jeûne, quoique utile et nécessaire, est pourtant l’offrande d’un présent volontaire, tandis que l’accomplissement de l’oeuvre de charité est l’exigence absolue du précepte. C’est pourquoi, accueillant en vous le Christ, je dois le restaurer, et, après vous avoir donné congé, je pourrai compenser en moi par un jeûne plus strict l’humanité que je vous ai manifestée par égard pour le Christ. En effet, « les amis de l’époux ne peuvent pas jeûner tandis que l’époux est avec eux », mais lorsqu’il se sera éloigné, alors ils pourront le faire.
B. Bertrando di Garrigue
6 septembre, 2007Il est nommé entre le saint d’aujourd’hui sur le site EAQ
http://santiebeati.it/immagini/?mode=album&album=90800&dispsize=Original
le gouvernement britannique a approuvé une proposition de loi autorisant la création d’embryons hybrides, humains et animaux, en vue de la recherche.
6 septembre, 2007du site Zenith:
ROME, Lundi 21 mai 2007 (ZENIT.org) –
Jeudi 17 mai, le gouvernement britannique a approuvé une proposition de loi autorisant la création d’embryons hybrides, humains et animaux, en vue de la recherche.
Selon le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Elio Sgreccia, cette décision est une « offense » à la dignité humaine.
« La création d’un hybride homme-animal est une frontière que tout le monde – et pas seulement les associations religieuses – avait jusqu’ici bannie du domaine des biotechnologies. Et cela, justement parce que la dignité humaine est compromise, offensée, et qu’on peut ensuite créer des monstruosités des monstres à travers ces fécondations », a dit Mgr Sgreccia.
« Il est vrai que ces embryons sont ensuite supprimés, que les cellules sont prélevées, mais dans tous les cas, la création d’un être homme-animal, représente une grave violation, la plus grave, des lois de la nature », a-t-il expliqué au micro de « Radio Vatican ».
« La condamnation morale doit donc être totale, au nom de la raison et au nom même de la justice et de la science qui doivent rester au service de l’homme et respecter la nature humaine », a-t-il ajouté.
Mgr Sgreccia souhaite que la Communauté scientifique internationale confirme sa ligne de défense en faveur de « la conservation » et du « respect des espèces ».
« Jusqu’à présent, l’individu humain n’a pas été respecté, dans la mesure où les embryons sont immolés et sacrifiés de plusieurs manières et dans ces mêmes fécondations artificielles – a-t-il relevé -. Mais la frontière entre une espèce et l’autre était respectée. Or aujourd’hui, même cette barrière-là est abattue et les conséquences n’ont pas été calculées ».
Pour Mgr Sgreccia il n’y avait, par ailleurs, aucun besoin de prendre cette décision. « Si l’on cherche des cellules souches capables de soigner des maladies comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, il est absolument inutile de créer un hybride homme-animal, car il existe des cellules souches adultes, celles du cordon ombilical, celles de l’homme adulte, pour pouvoir faire face – en toute confiance – à ces frontières », a-t-il précisé.
Le président de l’Académie pontificale pour la vie regrette que « les scientifiques ne considèrent que l’avancée de leurs recherches » au détriment « d’éléments anthropologiques et philosophiques tels que le respect de la nature et le respect de l’ordre naturel ».
« La soif du savoir a ses limites – a poursuivi Mgr Sgreccia – , s’il n’est pas contrôlé par un sens de l’équilibre et par la raison humaine, toute cette soif d’expériences risque de bouleverser le sens moral du chercheur ».
troisième rassemblement œcuménique européen – thème: « La lumière du Christ illumine tous les humains ».
6 septembre, 2007du site:
http://www.inxl6.org/article3325.php
Actu > Vie de l’Eglise
Sibiu…C’est parti!
Du 4 au 9 septembre, le troisième rassemblement œcuménique européen réunira plus de trois mille délégués et invités d’une trentaine de pays à Sibiu, en Roumanie, sur le thème « La lumière du Christ illumine tous les humains ». Il est organisé conjointement par le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE) et la Conférence des Eglises d’Europe (KEK).
5 questions au Père Mallèvre, op, directeur du service national pour l’unité des chrétiens de la Conférence des évêques de France.
Quel est l’objectif de ce rassemblement ?
L’objectif de ce rassemblement est d’abord de stimuler davantage le dialogue œcuménique au moment où l’on sent qu’il faut aussi stimuler la construction européenne. Les religions, en particulier les Eglises, ont en effet une trop grande place dans la vie des européens pour qu’elles ne jouent pas un rôle dans cette construction. Par ailleurs le défi de construire une Europe autre qu’économique renvoie les Eglises à l’obligation de s’unir. Ce défi, c’est au fond de donner une âme à l’Europe, et les Eglises ont quelque chose à apporter dans ces questions qui touchent la société civile. Elles le feront de façon d’autant plus crédible qu’elles seront unies.
Lors de ce rassemblement, nous travaillerons donc aussi bien sur des thèmes qui touchent spécifiquement les Chrétiens (unité de l’Eglise, spiritualité et témoignage) que sur des défis posés à tous nos contemporains sur notre continent (l’unité de l’Europe, les migrations, le dialogue avec les autres religions) et plus largement dans le monde (la justice, la paix, la sauvegarde de la création…).
L’enjeu d’un tel rassemblement est par ailleurs d’élargir les réseaux œcuméniques souvent centrés sur des réalités nationales.
«La lumière du Christ illumine tous les humains»… pourquoi le choix de ce thème ?
Ce thème est tiré de la liturgie orthodoxe, en lien avec le choix de la Roumanie, pays en majorité orthodoxe. Il nous rappelle que c’est le Christ qui nous unit. Le sous-titre, « Espoir de renouveau et d’unité en Europe », souligne le rôle que le christianisme peut jouer dans notre continent d’aujourd’hui. Cette perspective apparaît bien dans le double objectif que les organisateurs se sont fixé : d’une part, « recouvrer une nouvelle lumière pour le voyage de la réconciliation entre chrétiens » en Europe ; d’autre part, « redécouvrir le don de la lumière que le Christ représente pour l’Europe aujourd’hui. ». Ce double objectif permettra d’aborder les grands défis inhérents à la culture européenne marquée par la sécularisation et la quête de spiritualité, le pluralisme religieux, le processus d’unification européenne et les responsabilités que notre continent doit assumer vis-à-vis du reste du monde.
Quels en sont les temps forts ?
Le rassemblement se déroule sur 6 jours essentiellement sous la forme d’ateliers privilégiant la rencontre et l’échange sur les engagements de la Charte œcuménique. Cérémonie d’ouverture, veillée de prière du 8 septembre, envoi et message final en seront les temps forts.
Qui composera la délégation française ?
70 catholiques, 30 protestants seront présents. Les orthodoxes viendront avec leur patriarcat.
Mgr Maurice Gardès, archevêque d’Auch et président du Conseil pour l’Unité des Chrétiens et les relations avec le judaïsme, dirigera la délégation catholique française qui sera composée des délégués des provinces ecclésiastiques, de communautés religieuses et de réseaux œcuméniques et de représentants d’organismes engagés dans les questions sociales et politiques (Secours catholique, CCFD, CERAS…). Parmi les évêques Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Philippe Gueneley, évêque de Langres, Mgr Hippolyte Simon, évêque de Clermont et Mgr Claude Schockert évêque de Belfort-Montbéliard, seront présents.
Quels rayonnement ou suites en attendez-vous ?
Des veillées de prière oecuménique sont prévues dans différents diocèses et illustrent cette communion plus large. A la suite du rassemblement, les délégués rendront compte, dans leurs régions, de ce qu’ils auront vécu à Sibiu. Ce seront, pour les chrétiens de toutes confessions, des occasions de célébrer ensemble le Christ Lumière, de prendre conscience de leur responsabilité commune dans une Europe qui se cherche et de poursuivre la mise en œuvre des grands engagements de la Charte œcuménique, signée à Strasbourg en 2001.Participants et organisateurs
Comme les précédents rassemblements œcuméniques, celui de Sibiu est organisé conjointement par les deux principales instances ecclésiales de la « grande Europe », au-delà des pays de l’Union européenne :
la Conférence des Églises européennes (KEK), fondée en 1959, qui est une « communion fraternelle » de 126 Églises de tradition orthodoxe, protestante et vieille-catholique, auxquelles s’ajoutent 43 organisations associées de tous les pays du continent européen ;
le Conseil des conférences d’évêques d’Europe (CCEE), fondé en 1971, qui regroupe les présidents des 34 conférences épiscopales catholiques.
La moitié des délégué(e)s ont été nommé(e)s par les 34 conférences épiscopales catholique-romaines, membres du CCEE, tandis que l’autre moitié représente les quelques 120 Eglises membres de la KEK de la famille anglicane, orthodoxe et protestante.
Autriche : Programme de la visite de Benoît XVI à Mariazell
6 septembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-15944?l=french
Autriche : Programme de la visite de Benoît XVI à Mariazell
Hommage aux victimes de la ShoahROME, Jeudi 16 août 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI se rendra, rappelons-le, en Autriche du 7 au 9 septembre, au sanctuaire marial de Mariazell, à l’occasion du 850e anniversaire du sanctuaire. Le programme officiel est maintenant publié : il inclut un hommage aux victimes de la Shoah.
Voici le programme du pape :
- Vendredi 7 septembre
Matin : Départ de Rome et arrivée à l’aéroport de Vienne-Schwechat à 11h15
Premier discours du pape
Transfert à la Place « Am Hof » de Vienne en voiture panoramique, arrivée à 12h45
Prière au pied de la « Mariensäule », la colonne de la Vierge Marie
Transfert à la « Juden Platz », la Place des Juifs, Benoît XVI se recueillera vers 13h35, devant le monument à la mémoire des victimes autrichiennes de la Shoah.
Après midi : Arrivée à la nonciature vers 13h40.
Départ vers 17h15 pour le palais présidentiel de la « Hofburg », ancienne résidence des empereurs d’Autriche
Rencontre avec le président Heinz Fischer
Rencontre avec les autorités et le corps diplomatique, deuxième discours du pape.
Retour à la nonciature vers 18h45, où le pape demeure pour la nuit.
- Samedi 8 septembre, fête de la Nativité de la Vierge
Matin : Pèlerinage de Benoît XVI au sanctuaire marial de Mariazell
Départ de la nonciature à 8h pour la « Place des Héros », la « Heldenplatz », où le pape s’embarque sur un hélicoptère pour l’héliport de Mariazell.
Arrivée vers 9h15, transfert au sanctuaire en voiture panoramique vers 9h45.
Messe à 10h30, sur l’esplanade de la basilique, homélie de Benpoît XVI.
Déjeuner à la résidence pontificale de Mariazell avec les membres de la conférence épiscopale autrichienne, en compagnie des cardinaux et des évêques de la suite papale.
Après-midi : Passage, à pied, à la basilique de Mariazell, pour la célébration des vêpres, à 16 h 45, en présence des prêtres, religieux, diacres et séminaristes. Quatrième allocution du pape.
Départ de Mariazell en hélicoptère après 18 h, et retour à Vienne vers 19h30, transfert à la nonciature pour la nuit.
- Dimanche 9 septembre
Matin : Procession vers la cathédrale Saint-Etienne à 9 h 30.
Célébration de la messe, à 10 h 00.
Angélus sur le parvis de la cathédrale, vers 12 h, en présence de quelque 25 000 jeunes.
Transfert à pied au palais épiscopal à pied pour le déjeuner.
Après-midi : Départ pour la nonciature à 14 h 00.
Départ pour l’abbaye cistercienne de « Heiligenkreuz », située à 15 km de Vienne, à 16h00.
Prière avec les moines 6e allocution du pape.
Retour à Vienne, à 17 h, et rencontre, à 1è h 30 avec le monde associatif, au « Konzerthaus » : 7e allocution.
Départ de Vienne à 19 h 45, de l’aéroport de Vienne-Schwechat : dernière allocution et retour à Rome à 21h30.
Catéchèse sur saint Grégoire de Nysse (II)
6 septembre, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-16089?l=french
Catéchèse sur saint Grégoire de Nysse (II)
Texte intégral
ROME, Mercredi 5 septembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse que le pape Benoît XVI a prononcée au cours de l’audience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.
* * *
Chers frères et sœurs!Je vous propose quelques aspects de la doctrine de saint Grégoire de Nysse, dont nous avons déjà parlé mercredi dernier. En premier lieu, Grégoire de Nysse manifesta une conception très élevée de la dignité de l’homme. Le but de l’homme, dit le saint évêque, est celui de devenir semblable à Dieu, et il atteint ce but avant tout à travers l’amour, la connaissance et la pratique des vertus, « rayons lumineux qui descendent de la nature divine » (De Beatitudinibus 6: PG 44, 1272 C), dans un mouvement perpétuel d’adhésion au bien, comme le coureur qui est tendu en avant. Grégoire utilise, à ce propos, une image efficace, déjà présente dans la Lettre de Paul aux Philippiens : épekteinómenos (3, 13), c’est-à-dire « lancé vers l’avant », vers ce qui est plus grand, vers la vérité et l’amour. Cette expression appropriée indique une réalité profonde : la perfection, que nous voulons trouver n’est pas une chose acquise pour toujours ; la perfection est le fait de rester en chemin, c’est une disposition permanente à aller de l’avant, car l’on n’atteint jamais la pleine ressemblance avec Dieu ; nous sommes toujours en chemin (cf. Homilia in Canticum 12: PG 44, 1025d). L’histoire de chaque âme est celle d’un amour à chaque fois comblé et, dans le même temps, ouvert sur de nouveaux horizons, car Dieu étend sans cesse les possibilités de l’âme, pour la rendre capable de biens toujours plus grands. Dieu lui-même, qui a déposé en nous des germes de bien, et dont part toute initiative de sainteté, « modèle le bloc… En limant et en nettoyant notre esprit, il forme en nous le Christ » (In Psalmos 2, 11: PG 44, 544B).
Grégoire se soucie de préciser : « Ce n’est pas, en effet, notre œuvre, et ce n’est pas non plus la victoire d’une force humaine que de devenir semblables à la divinité, mais c’est le résultat de la munificence de Dieu, qui dès sa première origine a fait grâce à notre nature de la ressemblance avec Lui » (De virginitate 12, 2: SC 119, 408-410). Donc, pour l’âme, « il ne s’agit pas de connaître quelque chose de Dieu, mais d’avoir Dieu en soi » (De beatitudinibus 6: PG 44, 1269c). Du reste, remarque Grégoire avec acuité, « la divinité est pureté, est affranchissement des passions et disparition de tout mal : si toutes ces choses sont en toi, Dieu est réellement en toi » (De beatitudinibus 6: PG 44, 1272C).
Lorsque nous avons Dieu en nous, lorsque l’homme aime Dieu, par cette réciprocité qui est propre à l’amour, il désire ce que Dieu lui-même désire (cf. Homilia in Canticum 9: PG 44, 956ac), et il coopère donc avec Dieu à modeler en lui l’image divine, si bien que « notre naissance spirituelle est le résultat d’un libre choix, et nous sommes d’une certaine façon les parents de nous-mêmes, en nous créant comme nous voulons être et en nous formant par notre volonté selon le modèle que nous choisissons » (Vita Moysis 2, 3: SC 1bis, 108). Pour s’élever vers Dieu, l’homme doit se purifier : « La voie qui reconduit au ciel la nature humaine, n’est autre que l’éloignement des maux de ce monde… Devenir semblable à Dieu signifie devenir juste, saint et bon… Si donc, selon l’Ecclésiaste (5, 1), “Dieu est au ciel” et si, selon le prophète (Ps 72, 28), vous “adhérez à Dieu”, il s’ensuit nécessairement que vous êtes là où Dieu se trouve, du moment que vous êtes unis à Lui. Etant donné qu’il vous a ordonné, lorsque vous priez, d’appeler Dieu Père, il vous dit de devenir sans aucun doute semblables à votre Père céleste, avec une vie digne de Dieu, comme le Seigneur nous l’ordonne plus clairement ailleurs, en disant : ‘Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait’ (Mt 5, 48)» (De oratione dominica 2: PG 44, 1145ac).
Sur ce chemin d’ascèse spirituelle, le Christ est le modèle et le maître qui nous fait voir la belle image de Dieu (cf. De perfectione christiana, PG 46, 272a). Chacun de nous, en se tournant vers Lui, se retrouve être « le peintre de sa propre vie », qui possède la volonté pour exécuter le travail et les vertus comme des couleurs dont se servir (ibid.: PG 46, 272b). Si l’homme est considéré digne du Christ, comment doit-il donc se comporter ? Grégoire répond ainsi : «[Il doit] toujours examiner au plus profond de lui ses pensées, ses paroles et ses actions, pour voir si celles-ci sont tournées vers le Christ ou si elles s’éloignent de lui » (ibid.: PG 46, 284c). Et ce point est important en raison de la valeur qu’il attribue à la parole « chrétien ». Le chrétien est quelqu’un qui porte le nom du Christ, et il doit donc s’assimiler à Lui également dans sa vie. A travers le Baptême, nous chrétiens, assumons une grande responsabilité.
Mais le Christ – rappelle Grégoire – est présent également chez les pauvres, c’est pourquoi ils ne doivent jamais être offensés : «Ne méprise pas ceux qui gisent étendus, comme si pour cette raison ils ne valaient rien. Considère qui ils sont, et tu découvriras quelle est leur dignité : ils représentent pour nous la Personne du Sauveur. Et il en est ainsi : car le Seigneur, dans sa bonté, leur prêta sa personne elle-même, afin que, à travers celle-ci, s’émeuvent ceux qui sont durs de cœur et ennemis des pauvres » (De pauperibus amandis : PG 46, 460bc). Grégoire, avons-nous dit, parle de montée : montée vers Dieu dans la prière, à travers la pureté du cœur ; mais montée vers Dieu également à travers l’amour pour le prochain. L’amour est l’échelle qui conduit vers Dieu. Par conséquent, Grégoire de Nysse apostrophe avec vivacité chacun de ses auditeurs : « Sois généreux avec ces frères, victimes du malheur. Donne à l’affamé ce que tu ôtes à ton ventre » (ibid.: PG 46, 457c).
Avec une grande clarté, Grégoire rappelle que nous dépendons tous de Dieu, et c’est pourquoi il s’exclame : « Ne pensez pas que tout vous appartienne ! Il doit également y avoir une part pour les pauvres, les amis de Dieu. En effet, la vérité est que tout vient de Dieu, Père universel, et que nous sommes frères et appartenons à une même race » (cf. ibid.: PG 46, 465b). Il faut alors que le chrétien s’examine, insiste encore Grégoire : « Mais à quoi te sert-il de jeûner et de faire abstinence de la chair, si ensuite avec ta méchanceté tu ne fais rien d’autre que dévorer ton frère ? Quel gain tires-tu, face à Dieu, du fait de ne pas manger ce qui est à toi, si ensuite, agissant injustement, tu arraches des mains du pauvre ce qui lui appartient ? » (ibid.: PG 46, 456a).
Nous concluons ces catéchèses sur trois grands Pères de Cappadoce en rappelant encore cet aspect important de la doctrine spirituelle de Grégoire de Nysse, qui est la prière. Pour progresser sur le chemin vers la perfection et accueillir Dieu en soi, porter en soi l’Esprit de Dieu, l’amour de Dieu, l’homme doit se tourner avec confiance vers Lui dans la prière : « A travers la prière nous réussissons à être avec Dieu. Mais celui qui est avec Dieu est loin de l’ennemi. La prière est soutien et défense de la chasteté, frein de la colère, apaisement et domination de l’orgueil. La prière est conservation de la virginité, protection de la fidélité dans le mariage, espérance pour ceux qui veillent, abondance de fruits pour les agriculteurs, sécurité pour les navigateurs » (De oratione dominica 1: PPG 44, 1124A-B). Le chrétien prie en s’inspirant toujours de la prière du Seigneur : « Si nous voulons donc prier que descende sur nous le Royaume de Dieu, nous lui demandons cela à travers la puissance de la Parole : que je sois éloigné de la corruption, que je sois libéré de la mort, que je sois dégagé des chaînes de l’erreur ; que jamais la mort ne règne sur moi, que la tyrannie du mal n’ait jamais de pouvoir sur moi, que l’adversaire ne domine pas sur moi ni ne me fasse prisonnier à travers le péché, mais que ton Règne vienne sur moi, afin que s’éloignent de moi ou, mieux encore, que disparaissent les passions qui, à présent, me dominent et règnent en maîtres » (ibid., 3: PG 44, 1156d-1157a).
Une fois sa vie terrestre terminée, le chrétien pourra ainsi s’adresser avec sérénité à Dieu. Parlant de cela, saint Grégoire pense à la mort de sa sœur Macrine, et écrit qu’à l’heure de sa mort, elle priait Dieu ainsi : « Toi qui as sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, “détourne de moi tes yeux, que je respire” (Ps 38, 14), et pour que je sois trouvée à tes côtés sans tâche, au moment où je suis dépouillée de mon corps (cf. Col 2, 11), de façon à ce que mon esprit, saint et immaculé (cf. Ep 5, 27), soit accueilli entre tes mains, “devant toi [...] comme un encens” (Ps 140, 2» (Vita Macrinae 24: SC 178, 224). Cet enseignement de saint Grégoire demeure toujours valide : non seulement parler de Dieu, mais porter Dieu en soi. Nous le faisons avec l’engagement de la prière et en vivant dans l’esprit de l’amour pour tous nos frères.
Voici le résumé de la catéchèse, en français, lu par le pape
Chers Frères et Sœurs,Nous nous arrêterons ce matin à quelques aspects de la doctrine de saint Grégoire de Nysse, dont nous avons déjà parlé mercredi dernier. Grégoire a d’abord manifesté une conception très élevée de la dignité de l’homme. La fin de l’homme est de se rendre semblable à Dieu et il atteint cette fin par l’amour, la connaissance et la pratique des vertus. Mais pour s’élever vers Dieu, l’homme doit se purifier, et sur ce chemin de montée spirituelle, le Christ est le modèle et le maître, qui nous fait voir la belle image de Dieu.
Grégoire rappelle aussi que le Christ est présent dans les pauvres, et qu’ils ne doivent donc jamais être outragés. En effet, «ils nous représentent la Personne du Sauveur». En conséquence, Grégoire interpelle vivement chacun de ses auditeurs, en lui disant: «Sois généreux avec ces frères, victimes du malheur», rappelant, avec beaucoup de clarté, que nous dépendons tous de Dieu. En conclusion, nous relevons encore un aspect important de la doctrine spirituelle de Grégoire de Nysse, qui est la prière. Pour progresser sur le chemin de la perfection et accueillir Dieu en lui-même, l’homme doit s’adresser à Lui avec confiance dans la prière. Et c’est toujours en s’inspirant de la prière du Seigneur que le chrétien prie.
Je suis heureux d’accueillir ce matin les pèlerins de langue française, en particulier le séminaire interdiocésain de Lorraine, avec Mgr Raffin, Évêque de Metz, les séminaristes et le Conseil central des Missions étrangères de Paris, ainsi que les pèlerins du diocèse arménien catholique d’Alep. En suivant l’enseignement de saint Grégoire de Nysse, je vous invite tous à donner toujours à la prière une place essentielle dans votre vie!
Le pape a dit, en allemand :
J’accomplirai moi aussi au cours des prochains jours un pèlerinage et je me réjouis de la prochaine visite en Autriche à l’occasion du 850ème anniversaire du sanctuaire de mariazell. La devise de mon voyage est « Tourner le regard vers le Christ ». Cette invitation est adressée à tous ceux pour qui le Christ est le Seigneur de notre vie. Que Dieu vous bénisse ainsi que vos familles !Au terme de l’Audience générale le pape a lancé l’appel suivant pour la sauvegarde de l’environnement :J’adresse à présent un salut en langue anglaise aux participants au Symposium international sur la sauvegarde de l’environnement de l’Arctique.
Demain, sur la côte occidentale du Groenland, Sa Sainteté Bartholomaïos Ier, patriarche œcuménique de Constantinople inaugurera un symposium intitulé : « L’Arctique : miroir de vie ». Je désire saluer tous les participants, les divers responsables religieux, les scientifiques, les journalistes et les autres parties concernées, et les assurer de mon soutien à leurs efforts. La protection des ressources hydriques et l’attention au climat sont des questions d’une extrême importance pour toute la famille humaine. Encouragé par la croissante reconnaissance de la nécessité de sauvegarder l’environnement, je vous invite tous à vous unir à moi dans la prière et dans l’œuvre pour un plus grand respect des merveilles de la Création de Dieu !