Archive pour le 4 septembre, 2007

bonne nuit

4 septembre, 2007

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Orchis italica

http://www.capriorchids.com/localorchis.htm

Le Christ médecin

4 septembre, 2007

Saint Jérôme (347-420), prêtre, traducteur de la Bible, docteur de l’Église
Homélies sur l’évangile de Marc, no. 2 ; PLS 2, 125s (trad. DDB 1986, p. 51)

Le Christ médecin

« La belle-mère de Simon était couchée ; elle avait de la fièvre ». Puisse le Christ venir dans notre maison, entrer et guérir d’une seule parole la fièvre de nos péchés. Chacun d’entre nous est pris de fièvre. Chaque fois que nous nous mettons en colère, nous avons de la fièvre ; tous nos défauts sont autant d’accès de fièvre. Demandons aux apôtres de prier Jésus afin qu’il vienne auprès de nous et qu’il nous prenne la main ; car dès qu’il aura touché notre main, la fièvre disparaîtra.

Le chef des médecins est un médecin éminent et sérieux. Moïse est un médecin, Isaïe et tous les saints sont des médecins ; mais Jésus, lui, est le chef des médecins. Il sait parfaitement palper le pouls et sonder les secrets des maladies. Il ne touche ni le front, ni l’oreille, ni aucune autre partie du corps, mais il prend la main… Quand notre main révèle les symptômes de nos mauvaises actions, nous ne pouvons pas nous relever, nous sommes incapables de marcher, car nous sommes vraiment malades… Mais ce médecin miséricordieux s’approche lui-même du lit ; celui qui avait porté une brebis malade sur ses épaules s’avance à présent vers notre lit.

Pape Benoît prie devant la Vierge de Lorette

4 septembre, 2007

Pape Benoît prie devant la Vierge de Lorette dans images sacrée

In this photo released by Vatican newspaper L’Osservatore Romano Sunday, Sept. 2, 2007 Pope Benedict XVI prays in front of the Virgin Mary statue in the Holy House of the shrine of in Loreto, central Italy, Saturday, Sept. 1, 2007. (AP Photo/ Osservatore Romano, ho)

photo yahoo USA

La Vierge de Lorette

4 septembre, 2007

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http://www.le-marche.it/pgn/religione.htm

encore un article de « Avvenire » sur le rencontre du Pape avec le Jeune a Lorette: « Le gel entre les cheveux les yeux riant »s

4 septembre, 2007

encore un article de « Avvenire » sur le rencontre du Pape avec le Jeune a Lorette

(une traduction difficile et peut-être que ne rende pas bien le texte très bien écrit)

 

Public (ou Parterre, « Platea » en italien) comme aucune autre

Le gel entre les cheveux les yeux riants

Davide Rondoni

Il est serein et pensif. Aucun autre dans le monde ne se trouve de front un public ainsi. Aucun acteur, aucun chanteur. Un public de ce genre. Qu’elle n’est pas un public. Il n’est pas de gens, de garçons venus à s’amuser. Il n’est pas de gens qui ont payé un billet et veut s’amuser. Elle n’est pas une public qui a des exigences particulières. Qu’il ne semble occuper plus que beaucoup aux choses auxquelles en genre ils occupent des publics ainsi. S’il y a des chanteurs de crie, s’il y a des grands effets spéciaux, si cela détonne ou cet autre a le couvre-chef un peu tordu. Non, il a de front une public comme personne. Pour quantité, et pour ainsi dire, de qualité. Pas parce qu’il se traite de jeunes plus bons. Ou plus profonds. Ou plus jolis. Non, ils sont comme tous, tu attentes, ou distraits, font salut le tv, lambinent avec le portable, aiment ils les chapeaux coloriés qui ont couvert la place dans la canicule, en rendant tous – ministres, notables et gamins – amusants et semblables. Mais elle est un public qui s’attend d’lui une route. Pas un peu de sentiments. Pas un peu choc de facile. Mais une route. Il est pensif, serein. Il tient son homélie sur l’humilité – qui est un mot bombe pour l’actuelle culture. Il dit avec force qui Dieu cherche des cœurs jeunes. Il est pensif, serein. Il est l’unique au monde qui parle à une public ainsi. Il dit : aimées l’Église. Et cet applaudit. Il se rappelle des noms de garçons saints, et spécialement tant de garçons saints anonymes qui cependant ne sont pas anonymes pour Dieu. Il y a tendresse infinie dans ces mots. Il touche tous les thèmes importants. De l’éducation au bien commun. Du respect pour le créé, jusqu’au fort appel à être critique sur la séduction des media. Il parle décidé, comme un qui prie pendant qu’il parle. Beaucoup qui la forte invocation final à Marie, parce qu’à travers ces jeunes il ne manque pas l’annonce chrétienne, la conclut avec les yeux fermés. Peut-être qu’est-ce que en voyant, ou en cherchant d’apercevoir dans sa mission de bergères. Dans son tremblement et dans sa certitude de bergères. Il est serein, pensif. Ensuite il sourit. Parce que ces garçons ils sont la. Et ils lui veulent bien. Il semble qu’ils veuillent bien à l’Église. Personne n’a un public ainsi. Qu’elle n’est pas un public. Qu’il ne veut pas être séduit de quelque bonne chansonnette. De quelque gribouillis spirituel. Des quelques bonnes exhortations. Non, elle est une question impressionnante de certitude. Une question de vie non trahie dans ses désirs. Que donc il est disposée, second l’invitation ancienne et nouvelle, à ne pas avoir de la peur d’aller contre-courant. Il le disait Saint Paul : ne vous conformez pas. Il le répète Benoît : vous n’ayez pas de la peur d’apparaître différents. Les paroisses disparues d’Italie, les diocèses, les associations, groupes et très petit groupes, oratoires et chambrettes, le pullman et les petit pullmans, les sac et les voitures, ceux de grande foi et ceux-là ainsi ainsi, se sont mis en mouvement, sont devenus ce grand mouvement qui remplit la douce vallée aux pieds de Loreto. Il est pensif, serein. Il est un qui fait attention à l’essentiel. Et, en dépit de ce qui pense dans beaucoup, même elles pensent à l’essentiel. Pour ceci ils se sont trouvés. Eux et cette Pape qui en second lieu les cliché mondain ne devait pas avoir rien pour plaisent aux jeunes et que par contre il parle à une public de garçons, comme personne. Il occupe à l’essentiel, ferme les yeux en invoque Marie. Eux ont le gel entre les cheveux, les yeux riants. Beaucoup portent des croix dans. Et lui et eux s’occupent à l’essentiel. Personne n’a une public ainsi. Qu’elle n’est pas une public de spectateurs. Mais chacun un ami qui le regarde comme un qui sait qu’est-ce que est la vie. Terrible responsabilité. Il est pensif, serein.

 

Paul Poupard: « Ministre de la Culture du Saint-Siège », presque un quart de siècle

4 septembre, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-16068?l=french

« Ministre de la Culture du Saint-Siège », presque un quart de siècle

Discours du card. Poupard

ROME, Lundi 3 septembre 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le discours de remerciement du cardinal Paul Poupard, alors président du Conseil pontifical de la Culture et du Conseil pontifical pour le Dialogue Interreligieux, lors de la cérémonie de remise des Insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres, par M. Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre français de la Culture et de la Communication, le 10 septembre 2006 (cf. http://www.culture.gouv.fr).

Monsieur le Ministre,

Votre décision – pour moi inattendue – de me décerner le grade de Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres de la République Française m’honore grandement. Je vous en exprime ma vive gratitude, redoublée par votre geste exceptionnel de venir à Rome pour me remettre vous-même les Insignes de cette prestigieuse distinction, en cette Villa Bonaparte, siège de notre Ambassade de France près le Saint-Siège.

En vous remerciant des paroles trop aimables que le Ministre de la Culture de la République a eues pour celui que l’on appelle cavalièrement sur les bords du Tibre depuis presque un quart de siècle le Ministre de la Culture du Saint-Siège, permettez-moi, cher Collègue, si j’ose cette appellation plus familière que formelle, de dire merci du fond du cœur à Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur de France près le Saint-Siège, et à Madame Bernard Kessedjian, pour avoir convié à cette rencontre de culture, avec de fidèles amis parisiens, tant d’amis romains qui vous témoignent ainsi leur bonheur et leur fierté de vous avoir parmi nous en cette circonstance festive pour les arts et les lettres.

A l’aube du troisième millénaire, nous pressentons tous que l’identité culturelle sera sans nul doute la grande question de ce siècle, dès lors que la culture est l’ensemble des valeurs qui donnent aux êtres humains leurs raisons d’être et d’agir, et que nous partageons un passé à assumer et un avenir à assurer, dans un univers multiculturel et pluri-religieux contrasté. Chacun de nous y contribue à sa manière. Pour ma part, vous l’avez souligné, c’est un privilège de le faire avec toutes les ressources de la langue française dans le ministère qui est le mien à Rome.

La France et Rome.

Roma, amor. « Rome est la capitale du monde », disait Rabelais. « Chacun y est chez soi », pour le dire avec Montaigne, cependant que mon compatriote angevin Joachim du Bellay, chantre incomparable de son petit Liré qui est aussi le mien, décrivait de manière saisissante l’étonnante permanence de Rome dans sa mouvante mobilité :

Nouveau venu qui cherches Rome en Rome

Et rien de Rome en Rome n’aperçoit…

Rome de Rome est le seul monument…

Rome seule pouvait à Rome ressembler…

Veux-tu savoir, Duthier, quelle chose c’est Rome ?

Rome est de tout le monde un publique échafaud

Une scène, un théâtre auquel rien ne défaut

De ce qui peut tomber ès actions de l’homme.

Une fois encore, vous m’avez fait rouvrir les Regrets jaunis de mon compatriote du petit Lyré, le poète Joachim du Bellay. Et vous m’avez incité à transformer le premier quatrain de l’un de ses sommets les plus fameux. J’oserai l’énoncer ainsi aujourd’hui. « France, mère des arts, des lettres et des lois », avant de démentir le second tercet suivant : « Puisque le français,

Quoiqu’au grec et romain égalé tu te sois,

Au rivage latin ne se peut faire entendre ».

Le Français aujourd’hui bien au contraire ne cesse de se faire entendre au rivage latin et sur son versant Vatican, bien entendu de façon privilégiée avec ses sœurs latines, ses cousines anglo-saxonnes et ses plus lointains parents slaves.

Voici déjà un quart de siècle, alors que le jeune Pape Jean-Paul II demandait au jeune Recteur de l’Institut Catholique de Paris que j’étais de revenir à Rome pour y créer le Conseil Pontifical de la Culture, je me permettais de lui observer, en toute humilité, que je n’avais pas, comme lui et ses compatriotes le don des langues. Alors il a posé un peu brusquement sa fourchette –c’était un déjeuner de travail-, et il m’a lancé en termes plutôt vifs –je les restitue de mémoire- : « Alors naturellement, vous, les Français, partout vous pouvez vous faire comprendre dans votre langue. Mais nous autres Polonais, si nous voulons nous faire entendre, alors il faut bien apprendre le français et d’autres langues ! ». Bel hommage, à vrai dire, et ce n’était pas le premier que j’entendais en direct de la bouche d’un pape. Le premier, c’était le bon Pape Jean XXIII qui me disait, en ce lointain automne 1959, pour me détourner d’un avenir universitaire déjà programmé : « Tu es un jeune prêtre et tu veux servir l’Eglise. Alors, si le vieux Pape te demande de l’aider, tu ne vas pas lui refuser ! ». Son successeur, le Pape Paul VI, près de qui j’ai travaillé de longues années à la Section française de la Secrétairerie d’Etat, me partageait, un soir où il m’avait fait venir chez lui –c’était alors tout à fait exceptionnel, et disons même un peu suspect pour l’entourage- son bonheur d’un discours dont l’exorde l’enchantait : « Au moment de prendre la parole devant cet auditoire unique au monde ». Il me le répétait de mémoire treize ans plus tard, quelques semaines avant sa mort, où il m’avait demandé dans une belle lettre autographe de revenir le voir une fois encore, ajoutant avec ferveur : «Le français, cette langue qui exerce la magistrature de l’universel ».

Paul VI qui me disait, c’était à Pâques 1967, où il m’avait demandé de présenter à la Salle de Presse du Saint-Siège –ce fut ma première Conférence de presse- l’Encyclique Populorum Progressio : « Cette encyclique est née dans un berceau français. Et, avant même qu’elle ne fût, je l’ai aimée ». Un autre soir lointain, il me montrait avec tristesse la traduction française d’une remise en cause de la foi catholique dont la langue originale était moins répandue, et il ajoutait : « Maintenant que c’est traduit en français, cela fera le tour du monde » ! Notre Saint-Père Benoît XVI est le quatrième pape près duquel j’ai le privilège de collaborer au service du Saint-Siège pour l’Eglise. C’est le quatrième pape qui s’entretient toujours avec moi en français, et il le fait avec une élégance, et j’allais dire, un charme qui me touche profondément. J’ai encore en mémoire l’allocution qu’il prononçait ici même, alors que l’Ambassadeur de France lui remettait les Insignes de la Légion d’Honneur, et qu’il faisait l’éloge de « la douce France », comme il le fit encore quand il était venu présider le Jury du Prix Henri de Lubac créé pour honorer la meilleure thèse de doctorat en théologie écrite et soutenue en français dans l’une des Universités pontificales.

Un autre souvenir, d’un tout autre ordre, me revient en mémoire. C’est celui de la première réunion du premier Conseil de la Culture, en janvier 1983. Le Président poète Léopold Sedar Senghor, avec un accent métallique que je ne saurais imiter, proféra avec solennité, d’une voix sentencieuse teintée de quelque gourmandise, cet adage savoureux : « Le plus beau mot de la langue française, c’est –je vous le donne en mille !-, c’est confiture ! ».

Le Cardinal Agostino Casaroli, alors le jeune Monseigneur Casaroli, à cette époque lointaine où, ce qui était alors la Première Section de la Secrétairerie d’Etat, n’avait pas de minutant français, m’utilisait souvent pour cet exercice périlleux de limer ses textes en parfait français. Il me disait d’ailleurs avec humour : Je suis Archevêque titulaire de Lima ! Il pratiquait avec une subtilité extrême notre langue et savait me désarmer en me disant : « Je connais suffisamment votre belle langue pour savoir que ce terme est trop fort », et comme je lui en proposais un autre : « Mais celui-ci est trop faible ! », et il avait raison. Ce diplomate hors pair m’a beaucoup appris l’art des nuances entre regretter et déplorer, apprécier et approuver, et l’importance du mot juste, y compris et surtout dans ces textes écrits que les diplomates appellent NOTE VERBALE et qu’ils communiquent en des moments de tension accentuée. Comme le Président Senghor, son attachement privilégié à notre langue venait de l’aptitude singulière qu’il lui reconnaissait, plus qu’à d’autres, d’épouser les nuances les plus subtiles de la pensée, et d’en permettre l’expression avec clarté et précision.Lorsque j’en étais le Recteur, le Président Georges Pompidou, qui était un humaniste, m’avait demandé de participer aux sessions du Haut Comité de la Langue française, où j’avais le privilège de travailler avec d’éminentes personnalités, dont en particulier Gabriel de Broglie, aujourd’hui Chancelier de l’Institut,. Et je pourrais faire miennes les confidences qu’il livrait naguère dans son beau livre « Le Français, pour qu’il vive » (Gallimard, 1986) : « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours ressenti le français comme une fibre de mon être. L’amusement de mes jeux d’enfant, l’impression de mes premières lectures, la force de mes premiers sentiments, n’ont jamais été séparés de la découverte des mots et des phrases qui les traduisaient. Langue maternelle, mais davantage langue d’enfance, langue d’adolescence, langue de maturité. Et aussi langue gardienne, langue heureuse, langue laborieuse. Je n’ai jamais écrit une page sans solliciter le secours de la langue. Fibre de mon être, perception de mes sens, paysage de mon activité : j’ai vécu du français comme on respire le bon air ».

Car la langue est plus que le langage. Dans un récent discours au Cercle de la Revue des Deux Mondes, le 13 décembre 2005, vous avez justement souligné, Monsieur le Ministre, l’importance du rayonnement culturel dans les relations internationales, et exprimé votre conviction qui est aussi la mienne : C’est par la culture que la France est plus ancienne qu’elle ne sait, plus grande qu’elle ne croit, plus audacieuse, plus généreuse qu’elle ne l’imagine. Vous ajoutiez du reste aussitôt, et ce en parfaite syntonie avec le Conseil Pontifical de la Culture : « La diversité culturelle est une valeur essentielle qui offre la meilleure réponse à l’uniformisation, qui est l’une des menaces de la mondialisation actuelle » (Revue des Deux Mondes, Février 2006, p. 69-79).

Je l’ai redit le 27 octobre dernier à Faro où j’avais l’honneur de présider la Délégation du Saint-Siège pour la Célébration du cinquantième anniversaire de la Convention européenne culturelle du Conseil de l’Europe : « Le Saint-Siège, pour sa part, n’a cessé d’apporter son soutien aux initiatives du Conseil de l’Europe pour que les Européens reconnaissent leur patrimoine commun et divers, favorisent la mobilité et les échanges en vue d’une meilleure connaissance et d’une mutuelle compréhension, et soutiennent le vaste courant de coopération culturelle entre les peuples, objectifs fixés par la Convention (Documentation Catholique, n° 2349, 1er Janvier 2006, p.20). Car s’il n’est bien évidemment d’universel qu’enraciné dans le particulier, la culture d’expression française s’est toujours reconnue une vocation d’universalité. Au reste, est-il besoin de le souligner devant un parterre d’Ambassadeurs que je salue avec respect et cordialité, pour chacun d’entre nous, notre amour de la patrie n’est pas le nationalisme. Ce n’est pas un amour exclusif. C’est un amour privilégié. Il en va de même dans la pratique du dialogue des cultures que me confiait le Pape Jean-Paul II voici quasi un quart de siècle, dialogue interculturel que son successeur, le Pape Benoît XVI, m’a demandé de conjuguer désormais avec le dialogue interreligieux, dont l’universalité ne peut se particulariser qu’en s’exprimant dans les diverses cultures de notre vaste monde.

En ce monde plus que jamais pluriel, si le français privilégie la rigueur avec la nuance qui en assure au demeurant l’élégance, il importe de souligner combien l’accès aux grandes langues comme aux moins répandues ajoute de ressources de culture et donc d’humanité, chacune dans son génie propre, tant dans la structure de la pensée que dans le vocabulaire de l’expression, dont la fine pointe est souvent intraduisible dans sa nuance la plus originale. Mais, n’est-ce pas notre désir à tous, hommes d’Eglise aussi bien que diplomates et hommes de bonne volonté que de conjoindre nos efforts pour surmonter la tentation toujours récurrente de Babel par l’Esprit de Pentecôte. Il n’est de culture que de l’universel, non pas d’un universel abstrait, mais d’un universel concret, fait de la richesse des cultures dont la rencontre féconde nous permet d’œuvrer tous à cette civilisation de l’amour dont le Pape Paul VI déjà se faisait le héraut inlassable.

Les arts et les lettres sont le plus bel ornement de la culture. Ils brillent d’un éclat singulier dans l’expression millénaire de la culture française, dans le riche éventail des cultures du monde dont je salue les représentants avec respect et amitié. La culture, j’aime à le rappeler, est l’expression incarnée dans l’histoire de cette identité qui constitue l’âme d’un peuple. Elle façonne l’âme d’une nation qui se reconnaît dans des valeurs, s’exprime dans des symboles, communique par des signes, se pérennise dans des institutions et constitue, comme aimait à le dire le serviteur de Dieu Jean-Paul II, son Ethos propre. Dans la mutation culturelle qui ébranle le monde, chacun de nous est à la fois fils et père de la culture où il est immergé, qui imprègne sa manière de vivre, et s’en trouve progressivement modelé. J’éprouve pour ma part une profonde gratitude pour ma famille et ma paroisse natale, mon petit, grand et séminaire universitaire, tous ces maîtres qui m’ont transmis un patrimoine d’une richesse incomparable dont je leur suis redevable après Dieu. Et je vous remercie, Monsieur le Ministre, de m’avoir donné aujourd’hui l’occasion d’en rendre publiquement témoignage en cette Ville de Rome, dont nous sommes tous les hôtes et qui incarne depuis des millénaires l’insertion privilégiée de l’universel dans le particulier, de la durée dans l’instant, de l’éternité dans le temps.

Rome, cité des rencontres. Les rencontres culturelles sont d’abord des rencontres humaines. Et quoi de plus humain que la culture, dont chacune en sa propre histoire singulière est porteuse de ferments d’humanisme universel.

Rome. Et puisque vous venez, Monsieur le Ministre, de la Ville lumière, permettez-moi de vous dédier ces derniers mots empruntés à mon compatriote poète Joachim Du Bellay qui ne trouva rien de mieux, pour chanter la grandeur de Paris, que de prendre référence à la Ville éternelle :

Paris est en savoir une Grèce féconde

Une Rome en grandeur Paris on peut nommer.

+ Paul cardinal Poupard

Président du conseil pontifical de la Culture

Culture : Le cardinal Poupard se retire, nomination de Mgr Ravasi

4 septembre, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-16077?l=french

Culture : Le cardinal Poupard se retire, nomination de Mgr Ravasi un bibliste italien

ROME, Lundi 3 septembre 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a accepté la renonciation à la charge de président du Conseil pontifical de la Culture que lui a présentée le cardinal Paul Poupard, selon les normes du droit canon sur la limite d’âge. Le cardinal Poupard avait atteint la limite d’âge il y a deux ans, mais Benoît XVI l’avait confirmé à ce poste qu’il occupait depuis avant la fondation du conseil pontifical. Il est le plus ancien cardinal en poste dans un dicastère romain, lui qui voit la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille ».

Un bibliste pour recevoir le témoin
Pour lui succéder, le pape nomme un bibliste italien, Mgr Gianfranco Ravasi, jusqu’ici préfet de la Bibliothèque ambrosienne, de Milan, le nommant également président des commissions pontificales des Biens culturels de l’Eglise et d’archéologie sacrée, l’élevant à la dignité d’archevêque.

Benoît XVI avait chargé ce bibliste familier des media italiens de rédiger les textes des méditations du Chemin de Croix au Colisée lors du vendredi saint de cette année.

Alors que Benoît XVI vient de publier avec succès la première partie de son livre « Jésus de Nazareth », la nomination de Mgr Ravasi confirme cet auteur dans son choix exégétique de ne jamais séparer dans l’enseignement ou la prédication Jésus Christ vrai homme et vrai Dieu.

A la télévision italienne, il offre des commentaires bibliques pour un large public, dans son émission « Les frontières de l’esprit ». Il est également connu pour son commentaire des Psaumes.

Mgr Ravasi est né en 1942 à Merate, au nord de Milan. Il a fait ses études d’exégèse à Rome, à l’Institut biblique pontifical.

En 1989, Mgr Ravasi est devenu préfet de la Bibliothèque ambrosienne, fondée en 1607 par le cardinal Federigo Borromeo. Elle renferme des chefs-d’œuvre comme le « Codex Atlantique » de Léonard de Vinci ou la « Nature morte » du Caravage. De célèbres cardinaux en ont été préfets, dont un certain Achille Ratti, archevêque de Milan en 1921, et pape sous le nom de Pie XI l’année suivante.

Pour le cardinal Poupard, la culture, « un vrai champ de bataille »
En 2004, à l’occasion d’un double jubilé (prêtre depuis 50 ans et évêque depuis 25 ans), le cardinal Poupard estimait retirer de ces années d’expérience que la foi est l’espérance en l’amour et que l’intelligence de la foi est donnée aux pauvres : « Je comprends la joie de sainte Thérèse lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite », affirmait-il.

Le cardinal français, président du conseil pontifical de la Culture et naguère encore président du conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, a été un proche collaborateur de Jean XXIII, de Paul VI, de Jean-Paul II et de Benoît XVI. « Ma foi a grandi de manière telle que j’oserais donner cette définition, certes pas théologique mais du coeur : la foi, pour moi, est de plus en plus l’espérance en l’amour, même à travers la souffrance », confiait-il lors de ce double jubilé en la basilique Santa-Maria in Trastevere.

« Je comprends de mieux en mieux la joie de sainte Thérèse de Lisieux, lorsqu’elle se sent faible, lorsqu’elle se sent si petite. Que peut-elle faire ? Elle comprend que l’échelle de la vie est trop dure pour une fille aussi petite. Elle prendra donc l’ascenseur, c’est-à-dire les bras de Jésus. J’essaie de faire la même chose », avait confié le cardinal Poupard.

Il disait alors mieux comprendre également les Béatitudes : « Maintenant j’ai touché du doigt une béatitude paradoxale, c’est-à-dire que l’intelligence de la foi est donnée, comme dit Jésus, aux pauvres, aux pauvres en esprit, aux affligés, aux doux, à ceux qui ont faim et soif de justice, aux miséricordieux, aux coeurs purs et aux artisans de paix. La joie est vraiment le premier et le dernier mot de l’Evangile et notre monde en a tant besoin ».

« Je ne cesse d’apprendre de mes collaborateurs, des personnes que je rencontre, de tous les évêques du monde et surtout des malades », ajoutait-il.

Le cardinal disait voir la culture aujourd’hui comme « un vrai champ de bataille, où il n’y a aucune cohérence, et surtout où l’on trouve tout et son contraire ». « Mais dans l’Evangile nous avons le fil conducteur », ajoutait-il.

Le cardinal Poupard avait conclu en affirmant que le christianisme a bel et bien quelque chose à dire au monde : « Plus que jamais aimer Jésus Christ », car « personne ne peut vivre sans aimer et sans être aimé ».

Le cardinal Poupard est né en France, à Bouzillé (diocèse d’Angers), le 30 août 1930. Il a obtenu une licence en théologie et en histoire à la Sorbonne. Après un an au Centre National de Recherche Scientifique il était devenu official à la Secrétairerie d’Etat du Vatican, en 1959.

Recteur de l’Institut catholique de Paris, où il avait accueilli Jean-Paul II, il était nommé évêque auxiliaire de Paris en 1979 et, en 1980 Jean-Paul II le nommait président du Secrétariat pour les non-croyants et deux années plus tard président du conseil pontifical pour la Culture, qui venait d’être créé. Benoît XVI l’avait confirmé dans ces fonctions, lui demandant aussi d’assumer pour un temps la responsabilité du Dialogue interreligieux. Il vient de passer le témoin au cardinal Jean-Louis Tauran, le 25 juin dernier. Il est cardinal depuis le 25 mai 1985.

Le 10 septembre 2006, le cardinal Poupard a reçu les Insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et Lettres qui lui ont été remis par M. Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre français de la Culture et de la Communication, au siège de l’ambassade de France près le Saint-Siège, à Rome.

bonne nuit

4 septembre, 2007

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« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? »

4 septembre, 2007

Une homélie grecque du 4e siècle
Pour l’Octave de Pâques, attribuée à tort à St Jean Chrsostome (trad. SC 146, p. 77s rev.)

« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? »

Ce n’est pas un tissu d’étrangetés inouïes que je vous présente, mais cela même qui a été écrit d’avance dans l’Ancien Testament par les prophètes. N’avez-vous pas entendu le cri de Moïse : « Le Seigneur vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi » ? (Dt 18,18) N’avez-vous pas entendu Isaïe proclamer : « Voici que la vierge concevra et enfantera un fils » ? (7,14)… N’avez-vous pas entendu David clamer : « Il descendra comme la pluie sur la toison » ? (Ps 71,6)… Croyez donc les prophètes, comprenez la réalité qu’ils annoncent, et vous trouverez Jésus le Nazaréen (Mt 2,23). Regardez, je vous ai montré le chemin ; que celui qui le veut le suive. Voilà, j’ai allumé le flambeau ; sortez des ténèbres.

Jésus le Nazaréen : je dis son nom et sa patrie… Je ne dis pas : Jésus qui a déployé la voûte du ciel, qui a allumé les rayons du soleil, qui a dessiné les constellations dans le ciel, qui allume la lampe de la lune, qui a fixé son temps au jour, qui a attribué son cours à la nuit, qui a établi la terre ferme sur les eaux, qui a mis un frein à la mer par sa parole… Jésus le Nazaréen : celui de qui Nathanaël s’est écrié dans son doute : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1,46) Celui devant qui la troupe des démons a tremblé en disant : « Que veux-tu, Jésus de Nazareth ? » « Jésus le Nazaréen, dit l’apôtre Pierre, cet homme dont Dieu avait fait connaître la mission en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes »… Oui, « Jésus le Nazaréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous » (Ac 2,22).