Archive pour le 12 août, 2007
Qui est Sainte Jeanne Françoise de Chantal ?
12 août, 2007du site:
http://www.diocesequebec.qc.ca/visitandines/jeanne_fran_chantal.htm Qui est Sainte Jeanne Françoise de Chantal ?
Jeanne Frémyot naît à Dijon, le 23 janvier 1572. Elle perd sa mère quand elle n’a pas encore deux ans. Petite bourguignonne enjouée, au clair bon sens, elle reçoit une éducation soignée. Élevée dans la foi sans faille de son père, président au Parlement de Bourgogne, elle acquiert avec facilité une solide formation humaine, intellectuelle et chrétienne. Et puis, elle apprend « les bonnes manières », à danser, à « sonner des instruments », à faire des « ouvrages domestiques ».
Jeune fille recherchée, elle épouse, le 28 décembre 1592, le brave et séduisant baron Christophe de Babutin-Chantal. Femme aimante et aimée, mère comblée, elle rayonne sa foi et sa charité autour d’elle. Les paysans, attirés par sa bonté autant que par sa beauté, l’appellent la « Dame parfaite ». Sa vie paraît devoir ainsi s’écouler selon une belle ligne droite et tracée d’avance, quand survint, après neuf ans de bonheur conjugal, cet accident de chasse où le baron de Chantal meurt en pardonnant à l’ami maladroit, et en consolant son épouse entourée de ses quatre enfants. Nous savons, sur le témoignage de Jeanne elle-même, combien cette séparation lui coûta de larmes…
Pour cette âme assoiffée d’absolu, tout est remis en question : cette vie ardente, à qui va-t-elle la donner ? Jeanne fait preuve de fermeté ; elle refuse une nouvelle alliance et prononce le vœu de chasteté. En femme forte, elle va se dépenser dans le soin tendre, mais sûr, de l’éducation de ses enfants, le dévouement aux pauvres, aux malades, à ses proches, et surtout le support d’un beau-père acariâtre. Il y aurait, pour tout autre que Jeanne, de quoi remplir une existence ; mais elle veut tendre de tout son cœur à la perfection, au don total(CLIKKER.ICI LA PHOTO) Elle prie, mais ne voit pas le chemin qu’elle doit prendre. « Je disais tout haut à Notre Seigneur : Mon Dieu, je vous conjure, par la vérité et fidélité de vos promesses, de me donner un guide qui soit véritablement un saint et votre serviteur, qui m’enseigne votre volonté et tout ce que vous désirez de moi ; je vous promets et jure en votre face que je ferai tout ce qu’il me dira de votre part ». La prière est trop sincère pour ne pas attirer une réponse.
En 1604, François de Sales prêche un carême à Dijon. Mère de Chantal est là et ne veut rien perdre de ses paroles. Elle le rencontre chez son frère André, l’évêque de Bourges. Dans la prière, François est choisi pour remplacer un premier directeur pour le moins tyrannique. S. François de Sales reconnaît en sa nouvelle dirigée celle que Dieu a préparée pour le seconder dans son désir de fonder une nouvelle Congrégation religieuse. Tandis que ce projet lentement prend forme en son esprit et en son cœur, il va, sans tendreté, avec la ferme douceur qui est sa manière, former l’âme d’élite que Dieu lui a confiée. Il lui enseigne la vie d’oraison et cette « dévotion » qui consiste, dans la promptitude, à faire ce que Dieu inspire à chaque moment du jour…, cette dévotion qui a poussé Marie à partir « en hâte » vers Élisabeth. François achemine Madame de Chantal sans précipitation vers le détachement total : « Vous avez, ma fille, quatre enfants, vous avez un père, un frère et puis encore un père spirituel, tout cela vous est fort cher. Et si Dieu vous ravissait tout cela, n’auriez-vous pas encore assez d’avoir Dieu ? ».
C’est ainsi que bientôt viendra le jour du sacrifice, le jour où elle fera ses adieux à son père, et quittera son fils, non sans larmes. « Que voulez-vous, je suis mère ». Ses trois filles la suivront jusqu’à l’âge d’un choix de vie. Son cœur restera toujours sensible – toutes ses lettres en font foi – mais elle sait que « quiconque aime les siens plus que le Christ n’est pas digne du Christ ».
Le 6 juin 1610, Jeanne et ses trois premières compagnes s’installent bien pauvrement, dans l’humble maison de la Galerie au bord du lac d’Annecy. « La Visitation » vient de naître. Qui pouvait penser que, ce matin-là, une nouvelle et bien belle page de l’histoire monastique commençait à s’écrire ? Au fil des mois, la petite Communauté s’organise. Elle s’accroît rapidement ; cette forme de vie religieuse correspond à un véritable besoin. Un besoin d’âmes avides de Dieu. Jeanne communique sa foi, son espérance et sa charité à ses nombreuses filles. L’amour de Dieu est la source de sa sainteté et de toutes ses réalisations. Elle va droit au cœur et le conduit au don total ainsi qu’à l’intimité avec son Seigneur. À l’école de François de Sales, elle utilise souvent les moyens de communication : que de rencontres, d’échanges, de voyages, et surtout quelle correspondance ! Dans ses lettres, tout y passe : des conseils matériels, des conseils spirituels, des méthodes pour aider les Supérieures dans leurs responsabilités. Un seul exemple nous aide à comprendre…Elle écrit à la Supérieure de la Visitation de Rumilly qui avait l’habitude de dire à ses sœurs qu’il fallait « marcher droit ». « Marcher droit, cette parole est un peu impérieuse et sèche. Il vaut mieux les conduire droit, par exemple et encouragement, que de le dire. »
La Mère Jeanne-Françoise de Chantal meurt le 13 décembre 1641, à Moulins. Elle laisse l’Ordre solidement établi avec 87 monastères dont plusieurs sont fondés par elle-même. Mère de Chantal sera canonisée en 1767.
Angélus 12.8.07, en article du site « AsiaNews »
12 août, 2007Angélus 12.8.07, en article du site « AsiaNews »
(traduction – Je fais la traduction avec Babelfish et âpres la corrigé), du site:
http://www.asianews.it/index.php?l=it&art=10063&size=A
VATICAN
Pape:
le but du pèlerin est le paradis de Lui s’est rappelée aujourd’hui dans l’Angélus Benoît XVI, qui invite les fidèles à des « distanças des biens matériels » et à accomplir le « chemin vers le haut ». Il a tourné même une pensée aux nombreuses victimes des inondations du sud Asiatico, en invitant les communautés chrétiennes à la « prière et à l’aide je concrétise ». Castel Gandolfo (AsiaNews)
- le but du pèlerin est la ville des « solides fondations », l’architecte desquelles et constructeur est « Dieu même » : un but qui n’est pas de ce monde, mais est « le paradis ». De elle lui s’est rappelée aujourd’hui Papa Benoît XVI pendant l’Angélus dans le Palais Apostolique de Castel Gandolfo, en soulignant que telle conscience était bien enracinée dans la « primitive communauté chrétienne », que se considérait « forestier ici » et appelait ses noyaux résidents dans les villes « paroisses », que dans grec signifie des « colonies d’étrangers ».
Elle est orientée vers le futur, vers le ciel, la réflexion des Pontifie sur la liturgie du Parole qui invite encore une fois les chrétiens à des « distanças des biens matériels en grande partie illusoires » et à accomplir le chemin « vers le haut », prêt à accueillir les Seigneur lorsque « il viendra dans sa gloire ». « Les premiers chrétiens exprimaient-elle continue la Pape – la caractéristique plus importante de l’Église, qui est justement la tension vers le ciel, à la vie du monde qui viendra, comme nous répétons chaque tourne qu’avec Credo nous faisons notre profession de foi ». Il tourne en outre une invitation aux fidèles pour qu’ils vivent en mode « sage et prévoyant », en considérant attentivement « le destine » de chaque chrétien et des réalités dernières : « Les mortes, le jugement final, l’éternité, l’enfer et le paradis ».
La liturgie de la dimanche est même une invitation à se préparer à la solennité de l’Assomption, qu’on célèbre le 15 prochain août. Une fête qui est « toute orientée vers le futur, vers le ciel, où la Madonna » nous a précédés « dans la joie du paradis ». Au terme de l’Angélus la Pape a voulu même se rappeler des nombreuses victimes des inondations qui les derniers jours ont tourmenté différents Pays du Sud de l’Asie. « Dans exprimer ma profonde participation au douleur des populations frappées – il souligne Benoît XVI – exhorte les communautés ecclésial à prier pour les victimes et à soutenir ces initiatives de solidarité promûmes pour soulager les souffrances de tant de personnes durement éprouvées », en souhaitant à ce sujet même le soutien de la « Communauté Internationale ». Dans les dernières trois semaines quelques inondations ont tourmenté l’Inde, le Bangladesh, le Vietnam et la Chine méridionale, en semant des mortes et de la destruction : selon les dernières données ils sont au-delà des 30 million les personnes restées sans casa, seul en Inde les morts sont plus que 1600 pendant que les dommages dépassent les 270 millions de dollars
en attendant l’Assomption de Marie – Pape Benoît 18.12.05
12 août, 2007du site:
VISITE PASTORALE DANS LA PAROISSE ROMAINE
« SANTA MARIA CONSOLATRICE »
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
IV Dimanche de l’Avent, 18 décembre 2005
Chers frères et soeurs,
C’est réellement une grande joie pour moi d’être ici avec vous ce matin et de célébrer la Messe avec vous et pour vous. Ma visite à « Santa Maria Consolatrice », première paroisse dans laquelle je me rends depuis que le Seigneur a voulu m’appeler à être l’Evêque de Rome, est en effet pour moi, véritablement et concrètement, un retour à la maison. Je me rappelle très bien de ce 15 octobre 1977, lorsque je pris possession de mon église titulaire. Le curé était dom Ennio Appignanesi, les vice-curés étaient dom Enrico Pomili et dom Franco Camaldo. Le cérémonier qui m’avait été assigné était Mgr Piero Marini. Voilà, nous sommes tous à nouveau ici ensemble! C’est réellement pour moi une grande joie. Depuis lors, notre lien réciproque est devenu progressivement plus fort, plus profond. Un lien dans le Seigneur Jésus Christ, dont j’ai célébré tant de fois le sacrifice eucharistique et administré les sacrements dans cette église. Un lien d’affection et d’amitié, qui a réellement réchauffé mon coeur et qui le réchauffe encore aujourd’hui. Un lien qui m’a uni à vous tous, en particulier à votre curé et aux autres prêtres de la paroisse. C’est un lien qui ne s’est pas distendu lorsque je suis devenu titulaire du diocèse suburbicaire de Velletri et Segni. Un lien qui a acquis une dimension nouvelle et plus profonde, du fait que je suis désormais Evêque de Rome et votre Evêque. Je suis par ailleurs particulièrement heureux que ma visite d’aujourd’hui – comme dom Enrico l’a déjà dit – s’accomplisse en l’année où vous célébrez le 60 anniversaire de l’érection de votre paroisse, le 50 anniversaire de l’ordination sacerdotale de notre très cher curé, Mgr Enrico Pomili, et, enfin, les 25 ans d’épiscopat de Mgr Ennio Appignanesi. Une année au cours de laquelle nous avons donc des motifs particuliers pour rendre grâce au Seigneur. Je salue précisément maintenant avec affection Mgr Enrico Pomili, et je le remercie des paroles si courtoises qu’il m’a adressées. Je salue le Card. Vicaire Camillo Ruini, le Card. Ricardo María Carles Gordó, titulaire de cette église, et donc mon successeur à ce Titre, le Card. Giovanni Canestri, votre ancien curé bien-aimé, le Vice-gérant, l’Evêque du secteur Est de Rome, Mgr Luigi Moretti; nous avons déjà salué Mgr Ennio Appignanesi, qui a été votre curé, et Mgr Massimo Giustetti, qui fut votre vicaire paroissial. J’adresse un salut affectueux à vos vicaires paroissiaux actuels et aux religieuses de Sainte Marie Consolatrice, présentes à Casal Bertone depuis 1932, précieuses collaboratrices de la paroisse et véritables messagères de miséricorde et de réconfort dans ce quartier, en particulier pour les pauvres et pour les enfants. Avec les mêmes sentiments, je salue chacun de vous, toutes les familles de la paroisse et tous ceux qui se prodiguent à divers titres dans les services paroissiaux. * * * Nous voulons à présent brièvement méditer le très bel Evangile de ce quatrième dimanche de l’Avent, qui est pour moi l’une des plus belles pages de l’Ecriture Sainte. Et je souhaiterais – pour ne pas trop m’étendre – ne réfléchir que sur trois mots de ce riche Evangile. Le premier mot sur lequel que je voudrais méditer avec vous est le salut de l’Ange à Marie. Dans la traduction italienne, l’Ange dit: « Je te salue Marie ». Mais la parole grecque qui est traduite, « Kaire », signifie en soi « réjouis-toi », « sois contente ». Et il y a là un premier élément qui surprend: le salut entre les juifs était « Shalom », « paix », alors que le salut dans le monde grec était « Kaire », « réjouis-toi ». Il est surprenant que l’Ange, en entrant dans la maison de Marie, salue avec le salut des grecs: « Kaire », « réjouis-toi, sois contente ». Et les Grecs, lorsqu’ils lurent cet Evangile quarante ans plus tard, ont pu voir ici un message important: ils ont pu comprendre qu’avec le début du Nouveau Testament, auquel cette page de Luc faisait référence, avait également eu lieu l’ouverture au monde des peuples, à l’universalité du Peuple de Dieu, qui désormais n’embrassait plus seulement le peuple juif, mais également le monde dans sa totalité, tous les peuples. La nouvelle universalité du Royaume du vrai Fils de David apparaît dans ce salut grec de l’Ange. Mais il est opportun de noter immédiatement que les paroles de l’Ange sont la reprise d’une promesse prophétique tirée du Livre du prophète Sophonie. Nous trouvons ici presque littéralement ce salut. Le prophète Sophonie, inspiré par Dieu, dit à Israël: « Réjouis-toi, fille de Sion; le Seigneur est avec toi et prend en toi sa demeure ». Nous savons que Marie connaissait bien les Saintes Ecritures. Son Magnificat est une étoffe tissée de fils de l’Ancien Testament. Nous pouvons donc être certains que la Sainte Vierge comprit immédiatement qu’il s’agissait des paroles du Prophète Sophonie adressées à Israël, à la « fille de Sion », considérée comme demeure de Dieu. A présent, la chose surprenante qui fait réfléchir Marie est que ces paroles, adressées à tout Israël, sont adressées de manière particulière à Elle, Marie. Il lui apparaît ainsi avec clarté que c’est précisément elle la « fille de Sion » dont le prophète a parlé et que le Seigneur a donc une intention spéciale à son égard; qu’elle est appelée à être la véritable demeure de Dieu, une demeure qui n’est pas faite de pierres, mais de chair vivante, d’un coeur vivant; que Dieu entend en réalité prendre précisément elle, la Vierge, comme son véritable temple. Quelle indication! Et nous pouvons alors comprendre que Marie commence à réfléchir avec une intensité particulière sur ce que signifie ce salut. Mais arrêtons-nous à présent sur le premier mot en particulier: « réjouis-toi, sois contente ». C’est la première parole qui retentit dans le Nouveau Testament comme tel, car l’annonce faite par l’ange à Zacharie à propos de la naissance de Jean Baptiste est une parole qui retentit encore sur le seuil entre les deux Testaments. Ce n’est qu’avec ce dialogue de l’Ange Gabriel avec Marie, que commence réellement le nouveau Testament. Nous pouvons donc dire que la première parole du Nouveau Testament est une invitation à la joie: « réjouis-toi, sois contente ». Le Nouveau Testament est véritablement « Evangile », la « Bonne Nouvelle » qui nous apporte la joie. Dieu n’est pas loin de nous, inconnu, énigmatique, voire dangereux; Dieu est proche de nous, si proche qu’il se fait enfant, et que nous pouvons « tutoyer » ce Dieu. C’est dans le monde grec qu’a été ressentie cette nouveauté, qu’a profondément été ressentie cette joie, car pour eux il n’apparaissait pas clairement s’il existait un Dieu bon ou un Dieu méchant, ou tout simplement aucun Dieu. La religion de l’époque leur parlait de nombreuses divinités: ils se sentaient donc entourés par des divinités très différentes, en opposition l’une avec l’autre, au point de devoir craindre que si l’on faisait quelque chose en faveur d’une divinité, l’autre pouvait s’offenser ou se venger. Ils vivaient ainsi dans un monde de peur, entourés par des démons dangereux, sans jamais savoir comment se sauver de ces forces en opposition entre elles. C’était un monde de peur, un monde obscur. Et à présent, ils entendaient dire: « Réjouis-toi, ces démons ne sont rien, il y a le Dieu véritable et ce vrai Dieu est bon, il nous aime, il nous connaît, il est avec nous, avec nous au point de s’être fait chair! ». C’est la grande joie que le christianisme annonce. Connaître ce Dieu est vraiment la « bonne nouvelle », une parole de rédemption. Peut-être nous, catholiques, qui le savons depuis toujours, ne sommes-nous plus surpris, ne ressentons-nous plus avec acuité cette joie libératrice. Mais si nous regardons le monde d’aujourd’hui, où Dieu est absent, nous devons constater qu’il est lui aussi dominé par les peurs, par les incertitudes: est-il bon d’être un homme ou pas? Est-il bon de vivre ou pas? Est-il vraiment bon d’exister? Ou tout est-il peut-être négatif? Et les hommes vivent en réalité dans un monde sombre, ils ont besoin d’anesthésie pour pouvoir vivre. Ainsi la parole: « réjouis-toi, le Seigneur est avec toi » est une parole qui ouvre réellement un temps nouveau. Très chers amis, par un acte de foi, nous devons de nouveau accepter et comprendre dans la profondeur de notre coeur cette parole libératrice: « réjouis-toi! ». Lorsque quelqu’un a reçu cette joie, il ne peut pas la garder pour lui; la joie doit toujours être partagée. Une joie doit être communiquée. Marie est immédiatement allée communiquer sa joie à sa cousine Elisabeth. Et depuis qu’elle a été élevée au ciel, elle distribue de la joie dans le monde entier, elle est devenue la grande Consolatrice; notre Mère qui transmet joie, confiance, bonté et qui nous invite nous aussi à distribuer la joie. Tel est le véritable engagement de l’Avent: apporter la joie aux autres. La joie est le véritable don de Noël, et non pas les cadeaux coûteux qui prennent du temps et de l’argent. Nous pouvons communiquer cette joie de manière simple: par un sourire, par un geste de bonté, par une petite aide, par un pardon. Apportons cette joie et la joie donnée nous reviendra en retour. Cherchons en particulier à apporter la joie la plus profonde, celle d’avoir connu Dieu en Christ. Prions pour que dans nos vies transparaisse cette présence de la joie libératrice de Dieu. Le deuxième mot que je voudrais méditer est encore de l’Ange: « Sois sans crainte Marie! », dit-il. En réalité, il y avait lieu d’avoir peur, car porter à présent le poids du monde sur soi, être la mère du Roi universel, être la mère du Fils de Dieu, quel poids cela constituait-il! Un poids au-dessus des forces d’un être humain! Mais l’Ange dit: « Sois sans crainte! Oui, tu portes Dieu, mais Dieu te soutient. N’aie pas peur! ». Cette parole « Sois sans crainte » pénétra certainement en profondeur dans le coeur de Marie. Nous pouvons imaginer comment, en diverses occasions, la Vierge est revenue sur cette parole, l’a écoutée à nouveau. Au moment où Siméon lui dit: « Cet enfant doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même une épée te transpercera l’âme », à ce moment où elle pouvait céder à la peur, Marie revient à la parole de l’Ange, elle en ressent intérieurement l’écho: « Sois sans crainte, Dieu te soutient ». Ensuite, lorsque pendant la vie publique, les contradictions se déchaînent autour de Jésus, et que de nombreuses personnes disent: « Il est fou », elle repense: « Sois sans crainte » et elle va de l’avant. Enfin, lors de la rencontre sur le chemin du Calvaire, puis sous la Croix, alors que tout semble fini, elle entend encore dans son coeur la parole de l’Ange: « Sois sans crainte ». Elle reste ainsi courageusement aux côtés de son fils mourant et, soutenue par la foi, elle va vers la Résurrection, vers la Pentecôte, vers la fondation de la nouvelle famille de l’Eglise. « Sois sans crainte! », Marie nous adresse à nous aussi cette parole. J’ai noté plus haut que notre monde est un monde de peurs: peur de la misère et de la pauvreté, peur des maladies et des souffrances, peur de la solitude, peur de la mort. Dans notre monde, il existe un système d’assurances très développé: c’est un bien qu’elles existent. Nous savons cependant qu’au moment de la souffrance profonde, au moment de la dernière solitude de la mort, aucune assurance ne pourra nous protéger. La seule assurance valable en ces moments est celle qui nous vient du Seigneur, qui nous dit à nous aussi: « Sois sans crainte, je suis toujours avec toi ». Nous pouvons tomber, mais à la fin, nous tombons entre les mains de Dieu et les mains de Dieu sont de bonnes mains. Troisième parole: au terme de l’entretien, Marie répond à l’Ange: « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole ». Marie anticipe ainsi la troisième invocation du Notre Père: « Que ta volonté soit faite ». Elle dit « oui » à la grande volonté de Dieu, une volonté apparemment trop grande pour un être humain; Marie dit « oui » à cette volonté divine, elle se place dans cette volonté, elle insère toute son existence à travers un grand « oui » dans la volonté de Dieu et ouvre ainsi la porte du monde à Dieu. Adam et Eve, avec leur « non » à la volonté de Dieu, avaient fermé cette porte. « Que la volonté de Dieu soit faite »: Marie nous invite nous aussi à prononcer ce « oui » qui apparaît parfois si difficile. Nous sommes tentés de préférer notre volonté, mais Elle nous dit: « Sois courageux, dis toi aussi: « Que ta volonté soit faite », car cette volonté est bonne ». Tout d’abord elle peut apparaître comme un poids presque insupportable, un joug qu’il n’est pas possible de porter; mais en réalité, la volonté de Dieu n’est pas un poids, la volonté de Dieu nous donne des ailes pour voler haut, et nous pouvons ainsi aussi oser, avec Marie, ouvrir à Dieu la porte de notre vie, les portes de ce monde, en disant « oui » à sa volonté, en ayant conscience que cette volonté est le vrai bien et nous guide vers le vrai bonheur. Prions Marie, la Consolatrice, notre Mère, la Mère de l’Eglise, pour qu’elle nous donne le courage de prononcer ce « oui », qu’elle nous donne également cette joie d’être avec Dieu et qu’elle nous guide vers son Fils, vers la vraie Vie. Amen!