Archive pour le 10 août, 2007
pour l’Assomption en discours de pape Benoît
10 août, 2007du site:
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI LORS DE LA CÉLÉBRATION MARIALE POUR LA CONCLUSION DU MOIS DE MAI AU VATICAN
Grotte de Lourdes dans les Jardins du Vatican
Mardi 31 mai 2005 Chers frères et soeurs! C’est avec une grande joie que je m’unis à vous au terme de cette rencontre de prière, organisée par le Vicariat de la Cité du Vatican. Je constate avec plaisir que vous vous êtes réunis nombreux dans les Jardins du Vatican pour la conclusion du mois de mai. En particulier, il y a parmi vous de nombreuses personnes qui vivent ou travaillent au Vatican, avec leurs familles. Je vous salue tous cordialement; notamment Messieurs les Cardinaux et les Evêques, à commencer par Mgr Angelo Comastri, qui a guidé cette rencontre de prière. Je salue ensuite les prêtres, les religieux, les religieuses ici présents, avec également une pensée pour les Soeurs contemplatives du Monastère Mater Ecclesiae qui sont spirituellement unies à nous. Chers amis, vous êtes montés à la Grotte de Lourdes en récitant le Rosaire, répondant en quelque sorte à l’invitation de la Vierge à élever l’Esprit vers le Ciel. La Vierge nous accompagne chaque jour dans notre prière. En cette Année de l’Eucharistie que nous sommes en train de vivre, Marie nous aide avant tout à découvrir toujours mieux le grand sacrement de l’Eucharistie. Le bien-aimé Pape Jean-Paul II, dans sa dernière Encyclique – Ecclesia de Eucharistia – nous l’a présentée comme « femme eucharistique » tout au long de sa vie (cf. n. 53). « Femme eucharistique » en profondeur, en commençant par son attitude intérieure: depuis l’Annonciation, lorsqu’elle fit le don d’elle-même pour l’incarnation du Verbe de Dieu, jusqu’à la croix et la résurrection; « femme eucharistique » au cours de la période qui a suivi la Pentecôte, lorsqu’elle reçut dans le Sacrement ce Corps qu’elle avait conçu et porté dans son sein. Aujourd’hui en particulier, à travers la liturgie, nous nous arrêtons pour méditer le mystère de la Visitation de la Vierge à sainte Elisabeth. Marie se rend chez sa cousine âgée Elisabeth, que tous disaient stérile et qui en revanche était parvenue au sixième mois d’une grossesse donnée par Dieu (cf. Lc 1, 36), alors qu’elle porte dans son sein Jésus qui vient d’être conçu. C’est une jeune fille qui n’a pas peur, parce que Dieu est avec elle, Dieu est en elle. D’une certaine façon, nous pouvons dire que son voyage a été – nous sommes heureux de le souligner en cette Année de l’Eucharistie – la première « procession eucharistique » de l’histoire. Marie, tabernacle vivant de Dieu fait chair, est l’arche de l’Alliance, dans laquelle le Seigneur a visité et racheté son peuple. La présence de Jésus la comble d’Esprit Saint. Quand elle entre dans la maison d’Elisabeth, son salut déborde de grâce: Jean frémit dans le sein de sa mère, comme percevant la présence de Celui qu’il devra bientôt annoncer à Israël. Les fils exultent, les mères exultent. Cette rencontre imprégnée par la joie de l’Esprit, trouve son expression dans le chant du Magnificat. N’est-ce pas également la joie de l’Eglise, qui sans cesse accueille le Christ dans la sainte Eucharistie et l’apporte dans le monde à travers le témoignage de la charité active, emplie de foi et d’espérance? Oui, accueillir Jésus et l’amener aux autres est la véritable joie du chrétien! Chers frères et soeurs, suivons et imitons Marie, une âme profondément eucharistique, et toute notre vie pourra devenir un Magnificat (cf. Ecclesia de Eucharistia, n. 58), une louange de Dieu. Que ceci soit la grâce qu’ensemble, nous demandons tous à la Très Sainte Vierge, en conclusion du mois de mai. Je vous donne à tous ma Bénédiction.
Saint Laurent de Rome
10 août, 2007Diacre et martyr à Rome (+ 258)
La « passio » de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n’est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu’il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu’on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu’il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu’on pense de la valeur des « acta », il n’en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259…). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte.
Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.
Diacre de l’Eglise de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d’être le gardien des biens de l’Eglise. Lorsque l’empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l’espoir qu’il va livrer les trésors de l’Eglise. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. « Voilà les trésors de l’Eglise. » Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l’humour et un courage extraordinaire : « C’est bien grillé de ce côté, tu peux retourner, » dira-t-il au bourreau. Il fut l’un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s’élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom.
L’hommage de la nation au cardinal Lustiger
10 août, 2007du site:
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-943377@51-942139,0.html
L’hommage de la nation au cardinal Lustiger
LE MONDE | 10.08.07 | 11h29 • Mis à jour le 10.08.07 | 12h56
Porté par six séminaristes, le cercueil traverse la foule présente sur le parvis de Notre-Dame de Paris, sa cathédrale, avant d’être posé sur le pavé. C’est la première image des obsèques, vendredi matin 10 août, de Jean-Marie Lustiger. Le cardinal, qui avait lui-même réglé le détail de la cérémonie, voulait ainsi saluer une dernière fois son « peuple » – fidèles, parisiens, étrangers – quand son « peuple » saluerait son défunt.
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Il avait voulu faire de ses funérailles un acte d’alliance des deux religions issues d’Israël. Son arrière-petit cousin, Jonas Moses-Lustiger, lit en hébreu et en français un psaume, dépose sur le cercueil un vase de terre ramassée à Jéricho et Jérusalem, transportée au Mur des lamentations et au Saint-Sépulcre. Comment mieux résumer l’enracinement dans la Terre sainte et le parcours si singulier de ce « prince de l’Eglise » qui n’avait jamais renié son judaïsme? Toujours sur le parvis, penché sur le cercueil, l’historien Arno Lustiger, son cousin, récite en araméen le « kaddish des endeuillés », la prière juive des défunts, accompagné de rabbins et de personnalités juives venus rendre hommage à leur « frère » archevêque. « Dieu, que ton Royaume vienne. Que ton nom soit loué pour les siècles des siècles » : ces paroles ne sont pas étrangères à des oreilles chrétiennes. Certains ont regretté que le kaddish n’ait pas été récité à l’intérieur de la cathédrale. « Il ne fallait pas choquer. Le cardinal lui-même n’aimait pas le mélange des genres », répond un prêtre parisien.
Puis la maîtrise de Notre-Dame entonne le Requiem. Porté cette fois par six prêtres en étole violette, le cercueil remonte la nef de la cathédrale. La cérémonie tourne à l’hommage de toute une nation, au-delà de ses communautés et croyances, pour une haute figure morale et spirituelle. Arlette Lustiger, sœur du défunt, et sa famille, Mgr André Vingt-Trois, son successeur à Paris, conduisent le deuil. Au premier rang, le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, revenu de ses vacances aux Etats-Unis, exprime la sympathie de la République. François Fillon, de nombreux ministres, Bernadette Chirac, Bertrand Delanoë, la France officielle sont là. La communauté juive aussi, conduite par Richard Prasquier, président du CRIF et d’autres amis du cardinal comme Ady Steg, le président de l’alliance israélite universelle ou Serge Klarsfeld, qui a eu le privilège de le voir peu de temps avant sa mort.
Le cercueil est posé à même la dalle de pierre devant le maître-autel, pour signifier le dépouillement. Des religieuses allument quatre cierges en signe d’espérance de la Résurrection. Les insignes de l’évêque – la crosse, la mitre – et du prêtre – l’aube et l’étole – sont disposés sur le cercueil ou autour. Le cardinal avait aussi choisi les textes de sa messe de funérailles, notamment l’Evangile de l’Annonciation à Marie qui avait été celui de sa consécration comme évêque à Orléans en 1979, dans lequel figure cette formule « Rien n’est impossible à Dieu », dont il avait fait sa devise épiscopale. C’est ce thème que développera Mgr Vingt-Trois dans son homélie.UN MESSAGE DU PAPE
L’armée des célébrants qui bénissent le corps et montent à l’autel est impressionnante. Image de l’Eglise universelle dont l’archevêque de Paris fut l’un des « ténors » pendant un quart de siècle. Une quarantaine de ses amis évêques et cardinaux, français et étrangers, sont là, venus de Pologne (Franciszek Macharski, Josef Glemp, Josef Zycinski), de Vienne (Christophe Schönborn), de Rome (Camillo Ruini), de Bruxelles (Godfried Danneels), de Washington (Theodor Mac Carrick), de Westminster (Cormac Murphy O’Connor), de Cologne (Joachim Meissner), etc. Ils ont « rendu grâce » pour l’homme de foi, le passeur de frontières que fut le cardinal Lustiger.
Le Vatican est représenté par le cardinal Paul Poupard, président du conseil pour la culture, envoyé personnel du pape, et Jean-Louis Tauran, chargé à la Curie du dialogue interreligieux. Le premier devait lire un message de Benoît XVI, dont il était proche, louant à son tour « une grande figure de l’Eglise, respectée de tous (…), passionnée par la recherche de Dieu et par l’annonce de l’Evangile ». Le dernier intervenant devait être Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l’Académie française.
Henri Tincq
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-943377@51-942139,0.html
Saint Laurent, comme un grain jeté en terre
10 août, 2007Saint Maxime de Turin (?-vers 420), évêque
Sermon 40 (trad. coll. Pères dans la foi, Migne 1996, p. 178 rev.)
Saint Laurent, comme un grain jeté en terre
De prime abord, un grain de moutarde a l’air petit, commun et méprisable ; il n’a pas de goût, n’exhale pas de senteur, ne laisse pas présumer de douceur. Mais quand il a été broyé, il répand son odeur, il montre sa vigueur, il a un goût de flamme et il brûle d’une telle ardeur que l’on s’étonne de trouver un si grand feu lové en un si petit grain… De même, la foi chrétienne semble à première vue petite, commune et faible ; elle ne montre pas sa puissance, elle ne fait pas étalage de son influence. Mais quand elle a été broyée par différentes épreuves, elle montre sa vigueur, fait éclater son énergie, exhale la flamme de sa foi dans le Seigneur. Le feu divin la fait vibrer d’une telle ardeur que, tout en brûlant elle-même, elle réchauffe ceux qui la partagent, comme l’ont dit Cléophas et son compagnon dans le saint Evangile, tandis que le Seigneur s’entretenait avec eux après sa Passion : « Notre coeur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Ecritures ? » (Lc 24,32)…
Nous pouvons comparer le saint martyr Laurent au grain de moutarde ; broyé par de multiples tortures, il a mérité devant la terre entière la grâce d’un martyre éclatant. Alors qu’il habitait encore son corps, il était humble, ignoré et commun ; après avoir été torturé, déchiré et brûlé, il a répandu sur tous les fidèles à travers le monde la bonne odeur de sa noblesse d’âme… Vu de l’extérieur, ce martyr brûlait dans les flammes d’un tyran cruel ; mais une plus grande flamme, celle de l’amour du Christ, le consumait à l’intérieur. Un roi impie a beau rajouter du bois et allumer des feux plus grands, saint Laurent, dans l’ardeur de sa foi, ne sent plus ces flammes… Aucune souffrance sur terre n’a plus prise sur lui : son âme demeure déjà au ciel.