Archive pour le 6 août, 2007
« Seigneur, sauve-moi ! »
6 août, 2007Saint Thomas More (1478-1535), homme d’Etat anglais, martyr
Lettre écrite prison 1534 (trad. Rogers/bréviaire rev.)
« Seigneur, sauve-moi ! »
Ma chère Meg, je ne peux pas manquer de confiance en Dieu ; pourtant je sens que la peur pourrait bien me submerger. Je me rappellerai que saint Pierre, à cause de son peu de foi, commençait à s’enfoncer sous un coup de vent, et je ferai comme lui : j’en appellerai au Christ et lui demanderai son secours. Ainsi j’espère qu’il me tendra la main, me saisira et ne me laissera pas sombrer dans la mer démontée.
Et s’il permet que je joue le rôle de Pierre dans sa conduite ultérieure, que je tombe tout à fait, en jurant et en abjurant (mais que notre Seigneur, dans la tendresse de sa miséricorde, m’en préserve, et qu’une telle chute me nuise plutôt que de me rapporter aucun avantage)…, s’il permet que je tombe, j’espère pourtant que dans sa bonté il jettera sur moi, comme sur Pierre, un regard plein de compassion (cf Lc 22,61) et qu’il me relèvera pour que je confesse de nouveau la vérité et que je libère ma conscience. J’espère aussi qu’il me fera supporter courageusement le châtiment et la honte d’un tel reniement.
Bref, ma chère Margot, je suis absolument certain que, sauf péché de ma part, Dieu ne m’abandonnera pas. En toute espérance et sécurité, je vais donc me confier totalement en lui… Donc, ma chère fille, garde un bon moral, ne te laisse troubler par rien de ce qui peut m’arriver en ce monde. Rien ne peut arriver sans que Dieu le veuille. Et, j’en ai la certitude, tout ce que cela peut être, si mauvais que cela nous paraisse, sera vraiment le meilleur.
Je vais à la celebration pour Lustiger…
6 août, 2007L’Eglise catholique de Paris – Communiqué de Mgr André Vingt-Trois
6 août, 2007L’Eglise catholique de Paris
http://catholique-paris.cef.fr/a-1-2279-communique-de-mgr-andre-vingt-trois.html
Communiqué de Mgr André Vingt-Trois
Le cardinal Jean-Marie Lustiger est mort le dimanche 5 août en
la Vigile de la fête de la Transfiguration du Christ, après plusieurs mois d’un long traitement qu’il a supporté avec constance. Les dernières semaines ont été plus particulièrement douloureuses et pénibles pour lui. Je veux d’abord exprimer notre reconnaissance à toutes celles et à tous ceux qui l’ont accompagné au long de ces derniers mois, en particulier au personnel de
la Maison Jeanne Garnier qu’il a quitté aujourd’hui. Nous sommes tous frappés par le chagrin de son départ, même s’il nous y avait préparé depuis quelques temps.Pour moi, c’est à la fois un père, un frère et un ami que je perds, après avoir reçu la lourde charge de lui succéder à la tête du diocèse de Paris. Depuis deux ans, j’ai pu apprécier d’une manière nouvelle sa délicatesse à mon égard. Toujours disponible pour répondre aux questions que je souhaitais lui poser et me donner les conseils dont j’avais besoin, sans jamais essayer d’interférer dans les décisions que j’avais à prendre ni vouloir s’en mêler de quelque façon.
Pour beaucoup d’évêques de France, de prêtres et de diacres de Paris, c’est celui qui les a consacrés dans leur ministère qui s’en va. Ils savent que ce départ n’est pas un abandon et qu’il continuera de veiller sur eux et de leur être proches.
Pour les catholiques parisiens, c’est un archevêque exceptionnel qui les quitte. Pendant presque vingt-cinq années d’épiscopat à Paris, il a marqué profondément la vie de notre diocèse. Sans cesse, il a eu le souci de relancer la mission des chrétiens dans un monde très changeant. Par ses nombreuses initiatives, il a profondément amélioré les moyens apostoliques de notre diocèse : moyens de formation, moyens de communication, moyens de relations culturels avec la société. Des noms évoqueront longtemps les institutions et les initiatives de son ministère épiscopal : École cathédrale, Radio Notre-Dame, Séminaire de Paris, KTO, Faculté Notre-Dame, Paris-Toussaint 2004, Collège des Bernardins, etc…
Pour notre pays, c’est une grande figure qui disparaît. Fils d’immigrés, il avait à cœur de défendre les droits de l’homme dans une société démocratique à laquelle il était profondément attaché. Toujours prêt à intervenir dans les débats publics aux moments difficiles ou importants comme à accueillir discrètement des personnages officiels, il tenait une place particulière dans notre société et dans les débats intellectuels de notre temps, notamment par sa participation à l’Académie Française.
Cardinal de l’Église romaine, il a été un conseiller fidèle et discret des papes successifs, tout entier dévoué au service de l’évangélisation dans le monde. Ses nombreux voyages et ses relations internationales donnaient un lustre particulier au siège de Paris. Sa réflexion comme son histoire personnelle l’ont conduit à jouer un rôle important dans l’évolution des relations entre juifs et chrétiens.
La tristesse de sa famille que nous partageons, notre tristesse, bien naturelle en ce moment pénible, est largement tempérée par l’action de grâce que nous devons rendre à Dieu pour ce qu’Il a accompli par la vie de son serviteur. Nous croyons qu’il entend la phrase de l’Évangile : « C’est bien, bon et fidèle serviteur,…entre dans la joie de ton Seigneur . » ( Mt. 25, 21)
Lundi 6 août à 21h30, en la cathédrale Notre-Dame de Paris, je célébrerai une Messe pour confier le Cardinal à la miséricorde de Dieu, en cette fête de
la Transfiguration du Seigneur. Tous ceux qui le veulent sont invités à s’y joindre. Une chapelle ardente sera organisée jeudi 9 août de 9h. à 22h., dans
la Cathédrale pour permettre aux Parisiens et à ceux qui le voudront de prier près du Cardinal ou de le saluer une dernière fois.
Les obsèques seront célébrées le vendredi 10 août à 10h à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Contact presse Marie Baudoin 0609255778
Le Saint-Père Benoît XVI rend hommage au Cardinal Jean Marie Lustiger
6 août, 2007Organisme: Etat du Vatican
Le Saint-Père Benoît XVI rend hommage au Cardinal Jean Marie Lustiger
TELEGRAMMA DEL SANTO PADRE
MONSEIGNEUR ANDRÉ VINGT-TROIS
ARCHEVÊQUE DE PARIS PARIS
APPRENANT AVEC UNE VIVE ÉMOTION LE DÉCÈS DU CARDINAL JEAN-MARIE LUSTIGER, ARCHEVÊQUE ÉMÉRITE DE PARIS, JE TIENS À VOUS EXPRIMER MA PROFONDE UNION DE PRIÈRE AVEC L’ARCHIDIOCÈSE DE PARIS, AVEC LES PROCHES DU DÉFUNT ET AVEC TOUS CEUX QUE TOUCHE
LA DISPARITION DE CETTE GRANDE FIGURE DE L’ÉGLISE EN FRANCE. JE CONFIE À
LA MISÉRICORDE DE DIEU LE CHER CARDINAL LUSTIGER QUI CONSACRA GÉNÉREUSEMENT SA VIE AU SERVICE DU PEUPLE DE DIEU DANS LE DIOCÈSE D’ORLÉANS ET DANS L’ARCHIDIOCÈSE DE PARIS. JE RENDS GRÂCE AU SEIGNEUR POUR SON MINISTÈRE ÉPISCOPAL, GARDANT PRÉSENT LE SOUVENIR DE CE PASTEUR PASSIONNÉ PAR
LA RECHERCHE DE DIEU ET PAR L’ANNONCE DE L’ÉVANGILE AU MONDE. DE SON MINISTÈRE AUPRÈS DES ÉTUDIANTS, IL AVAIT GARDÉ LE SOUCI DES JEUNES. DANS LES COMMUNAUTÉS QUI LUI ONT ÉTÉ CONFIÉES, IL CONTRIBUA À DÉVELOPPER L’ENGAGEMENT MISSIONNAIRE DES FIDÈLES ET IL S’ATTACHA PARTICULIÈREMENT À RENOUVELER
LA FORMATION DES PRÊTRES ET DES LAÏCS. HOMME DE FOI ET DE DIALOGUE, IL SE DÉPENSA GÉNÉREUSEMENT AFIN DE PROMOUVOIR DES RELATIONS TOUJOURS PLUS FRATERNELLES ENTRE CHRÉTIENS ET JUIFS. INTELLECTUEL CLAIRVOYANT, IL SUT METTRE SES DONS AU SERVICE DE
LA FOI, POUR RENDRE PRÉSENT L’ÉVANGILE DANS TOUS LES DOMAINES DE
LA VIE DE
LA SOCIÉTÉ. EN GAGE DE RÉCONFORT, JE VOUS ACCORDE, MONSEIGNEUR,
LA BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE, AINSI QU’À VOS AUXILIAIRES, AUX PROCHES DU CARDINAL DÉFUNT, AUX PRÊTRES, AUX DIACRES, AUX PERSONNES CONSACRÉES, AUX FIDÈLES DE L’ARCHIDIOCÈSE ET À TOUTES LES PERSONNES QUI PRENDRONT PART AUX OBSÈQUES.
BENEDICTUS PP. XVI
News Press 06/08/2007 14:20
LE CARDINAL LUSTIGER EST MORT, IL EST VIVANT EN PARADIS
6 août, 2007j’ai su de peu, du journal télévisé, que le Cardinale Jean-Marie Lustiger est mort, je suis très émue et je participe du votre douleur, mais je suis certaine que le Cardinal est vivant en Paradis
Hommages oecuméniques et politiques au cardinal Lustiger
6 août, 2007Un article de Reuters:
Hommages oecuméniques et politiques au cardinal Lustiger
PARIS (Reuters) – Représentants de toutes les religions et du monde politique ont rendu hommage au cardinal Lustiger, décédé dimanche, saluant particulièrement le rôle de l’ancien archevêque de Paris dans le rapprochement entre juifs et chrétiens.
Une messe est prévue en son honneur lundi soir en la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, où ses obsèques seront célébrées vendredi par Mgr André Vingt-Trois, qui fut son plus proche collaborateur avant de lui succéder à la tête du diocèse de Paris. Une chapelle ardente sera mise en place jeudi.
Jean-Marie Lustiger, emporté par un cancer à 80 ans dimanche, était considéré comme un « traditionaliste moderne » et comptait parmi les proches de l’ancien pape Jean Paul II.
Au début des années 1990, c’est sur lui que le souverain pontife s’était appuyé lorsqu’il décida de faire acte de repentance pour des fautes de l’Eglise envers les juifs.
Né Aaron Lustiger le 17 septembre 1926 de parents réfugiés polonais commerçants à Paris, il s’était converti au catholicisme durant la Deuxième Guerre mondiale, prenant le prénom de Jean-Marie. Sa mère fut déportée à Auschwitz, où elle mourut en 1943.
Il avait été ordonné prêtre en 1954, puis nommé évêque d’Orléans en 1979 et archevêque de Paris en 1981.
« Pour les catholiques parisiens, c’est un archevêque exceptionnel qui les quitte (…) Pour notre pays, c’est une grande figure qui disparaît (…) Pour moi, c’est à la fois un père, un frère et un ami que je perds », a déclaré Mgr Vingt-Trois dans un communiqué.
« Jean-marie Lustiger a été une figure historique des relations entre juifs et catholiques, non seulement en France mais dans le monde », salue lundi le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). « Nous savons que ce qu’il a planté continuera de se développer. »
Daniel Shek, ambassadeur d’Israël en France, rend hommage à une « figure emblématique du dialogue judéo-chrétien » et « grand ami d’Israël (…) qui tenait une place toute particulière dans le coeur des Israéliens ».
Mgr Lustiger « a toujours été pour nous, musulmans de France, un homme d’une bienveillance éclairée et d’un conseil sage et prudent », écrit pour sa part le recteur de la Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman (CFCM).
UNE VIE « À L’IMAGE DU XXE SIÈCLE »
« Avec tous les évêques de France, il sut trouver des mots forts pour l’accueil de l’étranger et le combat pour la tolérance », estime Dalil Boubakeur.
Au nom de la Fédération protestante de France, le pasteur Gill Daudé salue une « forte personnalité, exigeante et dérangeante (qui) a porté haut et fort l’identité et la visibilité de son Église dans une société en pleine mutation et en proie aux doutes ».
Tout au long de sa vie, il a ouvert « de nouvelles voies de dialogue avec le judaïsme, qui était aussi en dialogue avec sa propre histoire, douloureuse, confrontée à la Shoah », souligne-t-il.
Dimanche soir, depuis sa retraite estivale du New Hampshire, Nicolas Sarkozy a rendu hommage à une « grande figure de la vie spirituelle » de la France.
« Sa personnalité était à l’image des épreuves que la vie lui avait fait traverser et qui furent d’abord celles de l’Europe au cours du XXe siècle », a souligné le chef de l’Etat dans un communiqué.
De son côté, François Fillon salue la mémoire d’un homme d’église qui, « porté par son histoire et ses convictions, a considérablement enrichi le dialogue entre les religions ».
« Dans ses relations avec les pouvoirs publics, enfin, le cardinal Lustiger a su faire vivre une laïcité ouverte et respectueuse », note également le Premier ministre.
Secrétaire national du Parti socialiste chargé des questions de laïcité, Jean Glavany « salue la mémoire d’un homme de paix, de dialogue et d’échange entre les cultures, d’un sage ».
Pour le Parti communiste, le catholicisme français perd certes « une grande figure respectée » mais, déplore le PCF, « comme Jean Paul II », Jean-Marie Lustiger n’aura pas été « l’homme d’une évolution positive sur les questions liées à la sexualité et au sacerdoce des prêtres » et fit de son combat pour l’école privée « une grande bataille idéologique ».
Dans un communiqué, la présidente du Medef salue un homme qui « incarnait à lui seul toutes les réconciliations ».
Le cardinal Lustiger avait participé aux universités d’été du mouvement patronal. « Les chefs d’entreprise présents ont pu mesurer toute l’étendue de sa contribution à notre époque et en resteront marqués à jamais », écrit Laurence Parisot.
Le Paradis, la maison, aujourdui, du Cardinal Lustiger;