Dialogues du Pape saint Grégoire le Grand sur les miracles des Pères d’Italie: Saint Benoît

aujourd’hui je mets ce texte pour la fête  de Saint Benoît,   du site, 

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/frame.html

Dialogues du Pape saint Grégoire le Grand

sur les miracles des Pères d’Italie

Saint Benoît

Extrait de l’introduction

I – Le vase brisé.

1. Ayant donc abandonné l’étude des lettres, il avait décidé de gagner le désert, et sa nourrice qui laimait passionnément fut seule à le suivre. Comme ils étaient arrivés à un endroit quon appelle Effide et que plusieurs personnages fort honorables les retenaient charitablement, ils séjournèrent dans l’église saint Pierre. La dite nourrice ayant demandé à ses voisines un crible pour purifier le grain, elle le laissa imprudemment sur la table : il vint à tomber, se brisa, et le voilà en deux morceaux ! A son retour, dès quelle le vit dans cet état, la nourrice se mit à pleurer à chaudes larmes en voyant que le crible quelle avait emprunté était maintenant brisé.

2. Cest alors que Benoît, qui était un enfant religieux et dévoué, voyant sa nourrice en larmes, fut ému de compassion : il emporta les morceaux du crible et se mit à prier en pleurant. Sa prière achevée, il se releva et découvrit à ses côtés le vase en bon état au point quon ne pouvait y voir aucune trace de laccident. Alors aussitôt, il consola sa nourrice avec tendresse et lui remit en bon état le crible quil avait emporté en morceaux. La chose fut connue de tout le monde dans le pays et elle suscita une telle admiration que les gens du coin accrochèrent l’objet à lentrée de l’église afin que tous, présents et à venir, apprennent à quel degré de perfection se trouvait le jeune Benoît, à peine avait-il reçu la grâ

ce de conversion. Pendant bien des ann

ées, lobjet demeura là, sous les yeux de tous, suspendu à lentrée de l’église, et cela jusqu’à l’époque des Lombards.

3. Mais Benoît, plus désireux de souffrir les maux du monde que ses louanges, de se fatiguer dans les travaux de Dieu plus que d’être promu aux faveurs de cette vie, quitta sa nourrice en secret et gagna une retraite située dans un lieu désert appelé Subiaco

à quelques 40 milles de Rome : de là émanent des eaux fraîches et transparentes lesquelles, grâce à leur abondance, forment au début un grand lac qui, à la fin, poursuivent leur chemin en rivière. 4. Alors que dans sa fuite, il

était parvenu à cet endroit, un certain moine, du nom de Romain le découvrit en train de marcher et lui demanda où il allait. Ayant pris connaissance de son désir, dune part il garda le secret, dautre part il lui accorda son aide, lui donnant lhabit de sainte vie et lui rendit tous les services quil était en droit de lui rendre. Parvenu à ce lieu, lhomme de Dieu, quant à lui, gagna une grotte très exiguë où, pendant trois ans, il demeura inconnu des hommes, à lexception du moine Romain.

5. Ce Romain vivait non loin de là dans un monastère sous la règle du Père Adéodat, mais il dérobait pieusement des heures aux yeux de son Père, et le pain quil pouvait soustraire à sa propre portion, il le portait, certains jours, à Benoît. Il ny avait pas de chemin de la grotte au monastère de Romain, car un rocher très élevé la surplombait. Cependant, du haut de ce rocher, Romain avait lhabitude de descendre le pain à laide dune très longue corde sur laquelle il avait mis une petite sonnette attachée par une ficelle afin quen entendant la clochette, lhomme de Dieu soit averti que Romain lui apportait du pain : alors il sortait pour le prendre. Mais lantique ennemi, jaloux de la charité de lun et du repas de lautre, voyant un jour quon faisait descendre le pain, jeta une pierre et brisa la sonnette. Romain cependant nen continua pas moins de le servir en usant de moyens adé

quats. 6. Mais le Dieu tout-puissant r

ésolut désormais que Romain se reposerait de son labeur et que la vie de Benoît serait offerte en exemple aux hommes afin que brille la lumière posée sur le chandelier pour tous ceux qui sont dans la maison : Il daigna apparaître en vision à un prêtre qui demeurait un peu plus loin et Il lui dit :  » Toi, tu te prépares un délice et mon serviteur, en ce lieu, est torturé par la faim « . Il se leva incontinent, en cette même solennité de Pâques, avec les aliments quil s’était préparés, il se dirigea vers lendroit et se mit en quête du serviteur de Dieu à travers les monts abrupts, les vallées encaissées et les terres défoncées ; il le trouva enfin qui se cachait dans la grotte.

7. La prière faite et après avoir béni le Seigneur, ils sassirent et ils échangèrent de doux entretiens sur la Vie. Après quoi, le prêtre qui était venu dit :  » Lève-toi et prenons de la nourriture car cest Pâques aujourdhui « . A quoi lhomme de Dieu répondit :  » Je sais que cest Pâques puisque jai mérité de te voir « . En effet, demeurant loin des hommes, il ignorait quen ce jour, c’était la solennité de Pâques. Mais le vénérable prêtre affirma de nouveau :  » En toute vérité cest aujourdhui le jour pascal de la Résurrection du Seigneur. Il ne te convient nullement de faire abstinence. Et cest pour ceci que jai été envoyé : pour que nous prenions ensemble les dons que les dons du Seigneur tout-puissant « . Alors, ayant béni Dieu, ils prirent de la nourriture. Et puis, ayant achevé le repas et lentretien, le prêtre revint à l’é

glise.

8. A la même époque également, des bergers aussi le trouvèrent, se cachant dans la grotte, et comme ils le voyaient couvert de peaux au milieu des fourrés, ils crurent que c’était une bête féroce. Mais ayant reconnu en lui un serviteur de Dieu, beaucoup dentre eux passèrent dune mentalité bestiale à la grâce de la piété. Cest pourquoi son nom fut connu dans tout le voisinage, et il advint qu’à partir de ce moment-là, beaucoup se mirent à le fréquenter : on lui apportait de la nourriture pour le corps, et on remportait, sortis de sa bouche, des aliments pour son propre cœ

ur.

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