Archive pour juin, 2007
SAINT CYRILLE DE JERUSALEM
27 juin, 2007du site de l’èglise armenienne en attendant la traduction de la catéchèse du Pape d’aujourd’hui :
http://eglise-armenienne.com/Hagiologie/Saints_universels/Cyrille_Jerusalem.htm
SAINT CYRILLE DE JERUSALEM
Notice biographique disponible sur le site MISSEL
Il semble que Cyrille naquit à Jérusalem vers 315, au sein d’une famille chrétienne d’artisans de souche paysanne. Il reçut une éducation libérale et solide où entrèrent l’astronomie, l’anatomie et la géographie dont il fera référence dans ses » Catéchèses » ; il reçut aussi une bonne initiation aux Ecritures et aux Pères de l’Eglise dont il fera la base de son enseignement. Son style, agréable et soigné, est libre et très personnel.
Certains de ses biographes affirment que Cyrille fut moine ; pour les suivre il faut traduire le mot » monazontôn » qu’il emploie au chapitre vingt-trois de sa douzième catéchèse par moine plutôt que par ascète. Saint Jérôme dit qu’il fut ordonné diacre à vingt ans par saint Macaire (évêque de Jérusalem). Il semble sûr qu’il fut ordonné prêtre par Maxime de Jérusalem en 345. Sans doute fut-il très vite chargé de la formation des catéchumènes, puisqu’il prononça pour eux ses » Catécheses « , pendant le Carême et le temps pascal de l’année 348.
Dans des conditions obscures, à la mort de Maxime (vers 350), Cyrille fut élu évêque de Jérusalem. Ses tardifs détracteurs dont saint Jérôme se fit l’écho, disent que le pro-arien Acace, métropolite 1 de Césarée, lui aurait proposé le marché suivant : » Cher Cyrille, répudie l’ordre sacré que tu reçus des mains de Maxime. Nous te réordonnerons et tu seras évêque de Jérusalem. Je te le promets, en ma qualité de métropolite palestinien » ; Maxime aurait alors été chassé, et Cyrille aurait été installé à sa place. Théodoret (mort en 466) récuse cette légende : » Cyrille fut un vaillant défenseur de la doctrine catholique, injustement accusé par Jérôme qui ne l’aimait guère » 2.
La première année de son épiscopat fut marquée par l’apparition de la Croix glorieuse : » En ces jours mêmes de la sainte Pentecôte (7 mai 351), aux nones de mai, vers la troisième heure, une croix lumineuse gigantesque apparut dans le ciel, au-dessus du saint Golgotha, s’étendant jusqu’à la montagne des Oliviers. Elle ne fut pas seulement aperçue par une ou deux personnes mais se montra, fort nettement, à la population entière de la cité. Elle ne disparut pas rapidement comme on pourrait le supposer, à la façon d’un rêve fugace. Elle demeura visible pendant plusieurs heures, estompant par son éclat, les rayons du soleil. Assurément, elle aurait été éclipsée et dissimulée par eux, si elle n’avait offert aux spectateurs un éclat plus puissant que celui du soleil. Ainsi, tous les habitants de Jérusalem se précipitèrent brusquement dans la sainte église, saisis d’une crainte mêlée de joie au spectacle de cette vision céleste. Ils se jetèrent tous dans notre église, non seulement les chrétiens mais les païens étrangers, de passage à Jérusalem. Tous, d’une seule voix, firent monter des louanges sonores vers le Christ Jésus, notre Seigneur, le Fils unique engendré de Dieu, auteur de ces merveilles » 3.
Si Acace avait promu Cyrille pour être l’allié de l’arianisme, il aurait fait un bien mauvais calcul puisque, sans tarder, les deux épiscopes engagèrent un combat d’influence et de juridiction. Le métropolite Acace invoquait son droit de regard et de contrôle contre le nouvel évêque de Jerusalem qui lui opposait le septième canon du concile de Nicce qui précise : » l’évêque de Jérusalem exercera une primauté de droit et d’honneur « . Acace cita Cyrille à son tribunal, sous l’accusation mensongère de » dilapidation de biens ecclésiastiques » ; Cyrille lui rétorqua : » Au cours d’une famine, je vendis les vases sacrés et les ornements pour secourir les affamés du diocèse » ; sur son » refus de comparaître « , il fut condamné par contumace au bannissement.
Cyrille fit appel ; Acace dut venir en personne avec une escouade militaire pour chasser Cyrille du siège de Jérusalem où il installa un évêque arien. Cyrille partit à Antioche puis à Tarse dont l’évêque Sylvain lui fut hospitalier et confiant. Il faut dire que Sylvain était un des chefs des homéausiens qui étaient fort opposés aux ariens homéens que conduisait Acace de Césarée. Les homéens professaient un arianisme strict mais hostile à toute formulation technique : » le Fils est semblable (homoios) au Père » ; les homéausiens, préféraient une formule dogmatique mitigée : » Le Fils est semblable en substance (homoiausios) au Père « . Les uns et les autres sont hérétiques mais les premiers le sont plus radicalement que les seconds, généralement appelés semi-ariens ; la vraie doctrine, formulée par le concile de Nicée (325), a pour mot clef le terme grec homoousios, en latin consubtantialis qu’il est difficile de bien traduire en français avec précision autrement que par consubstantiel, car il faut dire deux choses à la fois : le Fils est » de même nature que le Père » et » de la même nature unique » (un seul Dieu en trois Personnes). Comme entre deux maux il faut choisir le moindre, Cyrille siège avec les homéausiens au concile d’Ancyre (359).
Cyrille, réhabilité au concile de Séleucie, revint à Jérusalem. Quelques mois plus tard, il fut de nouveau chassé lorsqu’un concile de Constantinople (360) présidé par Acace, d’accord avec l’empereur Constance, fit une nouvelle condamnation des homéausiens. Après la mort de Constance (362), Cyrille put retourner à Jérusalem mais, à la fin de l’année, le nouvel empereur, Julien l’Apostat, tenta de reconstruire le temple de Jérusalem pour démontrer la fausseté de la prédiction du Christ 4. Cyrille qui fit échouer l’entreprise impie de Julien l’Apostat, dut à la mort de l’Empereur (363) de ne pas être accablé de sa vengeance.
A Gélase, neveu de Cyrille, placé sur le siège de Césarée, on substitua l’arien Euzoius, puis l’édit impérial de Valens (367) prescrivit un nouveau bannissement qui dura onze ans. Lorsque Cyrille rejoignit son diocèse (378), il le retrouvera délabré. Bien que recru d’épreuves, il reprit sa tâche de réformateur souple et tenace. En 382, à la session complémentaire du premier concile œcuménique de Constantinople, les Pères, unanimes, adressèrent une » lettre au pape Damase « , véritable et touchant éloge : » Nous portons à votre connaissance que l’évêque de l’église de Jérusalem est le révérend et grand ami de Dieu Cyrille, lequel fut ordonné canoniquement par les épiscopes de sa province et soutint en divers lieux de nombreux combats anti-ariens « . Quatre ans plus tard, profondément attristé par les divisions de l’Eglise, Cyrille mourut (18 mars 386).
Saint Cyrille de Jérusalem serait moins connu sans les » Catéchèses » qu’il donna aux catéchumènes en 348, et pour lesquelles Léon XIII l’a proclamé docteur de l’Eglise en 1893. Dans ces vingt-quatre » catéchèses » il exposa les vérités de la foi et les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation, eucharistie). Il prononça ces » catéchèses » dans la basilique du Saint-Sépulcre, sauf les cinq dernières donna dans la rotonde de l’Anastasis. Commencées le premier dimanche du Carême, elles se poursuivaient tous les jours, sauf le samedi et le dimanche, jusqu’au baptême. Cyrille y expliquait les Ecritures, l’histoire du salut, puis le Symbole des apôtres. Dans la nuit pascale, les catéchumènes recevaient le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Au cours de la semaine pascale, leur instruction s’achevait par les » catéchèses mystagogiques » 5 qui étaient l’explication des rites de l’initiation chrétienne.
Après une introduction, appelée protocatéchèse, saint Cyrille a consacré ses quatre premières prédications à la conversion, en mettant l’accent sur le caractère moral et existentiel, puisqu’il s’agissait d’abord de faire comprendre aux catéchumènes qu’en devenant chrétiens, ils devaient changer de vie et de mœurs.
Les quatorze catéchèses suivantes commentaient le symbole de la foi. Cyrille ne se contentait pas d’énoncer les affirmations théologiques au sujet du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais il montrait admirablement le prolongement concret de cette doctrine dans la vie du chrétien. Le Père nous introduit dans le mystère de Dieu et dans celui qui fait de nous ses fils et ses filles. Le Christ est » notre Sauveur sous des formes variées, selon les besoins de chacun » ; il est tout à tous, tout en restant lui-même ce qu’il est. » L’Esprit nous introduit dans le mystère de l’Eglise qu’il sanctifie et défend » ; il transforme la vie du croyant. » Imaginez quelqu’un qui vit dans l’obscurité ; si, d’aventure, il voit soudain le soleil, son regard est illuminé et, ce qu’il n’apercevait pas, il l’aperçoit clairement. Il en est de même pour celui qui a été jugé digne de recevoir le Saint-Esprit, il a l’âme illuminée ; il voit au-dessus de l’homme des choses jusque là ignorées « .
La catéchèse des cinq dernières instructions développait la doctrine des sacrements de l’initiation chrétienne en expliquant les rites, qui étaient une leçon de choses pour découvrir leur signification. L’eau exprime la puissance de destruction et de vie. Saint Cyrille rattache chaque sacrement aux événements et aux figures de l’Ancien Testament, ce qui était le but de toute catéchèse de son temps.
1 Le métropolite (ou métroplolitain) est le chef d’une province ecclésiastique ; les occidentaux diront un archevêque.
2 Théodoret, Histoire ecclésiastique (I 2).
3 Lettre de saint Cyrille de Jérusalem à l’empereur Constance, 351.
4 Evangile selon saint Matthieu, XXIV 2.
5 Catéchèses mystagogiques : du grec mustès qui signifie initié, et agein qui signifie conduire.
Jean-Marie Lustiger: Y a-t-il une culture chrétienne ?
27 juin, 2007du site:
http://catholique-paris.cef.fr/diocese/lustiger/articles/culture.php
Jean-Marie Lustiger
Y a-t-il une culture chrétienne ?
En acceptant de traiter en vingt minutes ce sujet immense, je prends tous les risques possibles et vous aussi !
Tout d’abord, comment définir la culture ? Vaste espace d’incertitude ! Pour ma part, je placerai la culture du côté du sujet humain et de sa liberté, alors qu’on la place le plus souvent du côté des objets de culture que produit ce sujet. Ainsi, le Ministre de la Culture a-t-il pour mission de gérer cet ensemble d’objets accumulés par les siècles et d’en promouvoir la production.
Une culture peut se définir aussi selon le point de vue des ethnologues, des littéraires, des historiens de l’art, etc. Et que signifie aujourd’hui « un homme de culture » ? Arrêtons là ces énumérations. Je vous propose en guise de définition de mettre la culture du côté du sujet et des libertés, et non de la réduire aux objets produits, à une culture objectivée.
Y a-t-il une culture chrétienne ? Je réponds : oui ; et j’ajoute : elle est universelle. Inutile de vous dire que je suis conscient du tour paradoxal, provocateur de mon propos.
J’appelle « culture chrétienne » cette réalité de la communion dans la foi que nous pouvons expérimenter, nous, chrétiens – catholiques, protestants, orthodoxes (encore que les Eglises orthodoxes soient souvent liées à une culture nationale).
Ainsi, il existerait une culture chrétienne et elle serait universelle. En quel sens ? La foi au Christ Jésus, la manière dont elle est reçue et vécue ne se jauge pas à partir de l’observation de l’homme en son humanité, telle qu’elle peut apparaître à un sociologue, à un anthropologue, à un historien, voire à un juriste ; elle se manifeste à la mesure de la liberté qu’elle fait naître chez les croyants.
Car, le baptême, l’acte qui enfante un chrétien, est un acte où se rencontrent la souveraine liberté de Dieu qui nous aime et qui nous sauve, et la liberté de l’homme que la grâce du mystère de l’Incarnation et de toute l’histoire du salut vient saisir.
Si je me trouve par exemple avec un chrétien chinois, bien que nous ne parlions pas la même langue, bien que nos liturgies ne se ressemblent guère et puissent nous paraître impénétrables, bien que les signes extérieurs (rares dans ce temple, mais plus abondants dans les Eglises d’Orient et même dans l’Eglise catholique) par lesquels s’exprime la foi nous semblent étrangers parce que d’une culture étrangère, puisque nous professons ensemble la même foi, nos libertés coïncident dans l’affirmation de la même réalité. Elle ne constitue pas un noyau culturel que l’on chercherait à isoler dans la diversité des cultures. Cette réalité est le fait de personnes qui communient dans le même acte. Et cet acte est l’acte de l’Esprit en nous qui nous unit au Christ, lui-même, selon l’affirmation paulinienne. Et cet acte est un événement réel et majeur de l’histoire – même culturelle – de l’humanité.
Quand j’affirme qu’il existe une culture chrétienne universelle, j’évoque la manière singulière de vivre la vie humaine dans la foi. Car le mystère de l’homme s’explique ou du moins se dévoile par le mystère du Christ mort et ressuscité ; car la conduite de la liberté humaine trouve son déploiement dans le don de l’Esprit qui rend libre ; car la fraternité entre les hommes trouve sa source dans la paternité de Dieu révélée par le Fils.
De la sorte, dans les différences objectives des cultures, la culture prise au sens du sujet se déploie avec une force inouïe. Autrement dit, cette manière chrétienne de vivre humainement ne peut pas être purement et simplement réduite aux déterminations historiques d’une culture. On ne peut pas la culturaliser parce qu’elle peut habiter toutes les cultures et les faire communiquer entre elles sans les aliéner. Depuis deux millénaires, en vérité, cet événement spirituel rend perceptible le visage particulier du chrétien qui fait se reconnaître frères au plus intime de leur existence des hommes et des femmes de toute culture. Car l’Esprit nous donne ce même langage dont la source universelle est aussi l’Ecriture en sa particularité historique.
Dire qu’il y a une culture chrétienne et qu’elle est universelle, c’est dire qu’elle ne se réduit à aucune des cultures et leurs objets. Elle ne réside que dans cette liberté donnée par l’Esprit, liberté qui traverse l’histoire des hommes.
*
Par ces propos provocateurs, je vous propose un fondement pour notre réflexion. Elle nous met au cœur du débat sur ce qu’est la culture. En même temps, elle nous tient à distance des conflits de culture où le christianisme a pris sa place. Pour être cohérent avec mes prémisses, je préfèrerais dire non pas le christianisme, mais l’action, la vie dans la foi des chrétiens et des Eglises, des communautés chrétiennes avec leurs particularités.
Maintenant, chaussant les lunettes de l’historien ou de l’anthropologue, on peut identifier ce que l’on appelle « des cultures chrétiennes ». Il faut ici être précis et concret. Quelle culture chrétienne ? De quel siècle ? Pourquoi la disons-nous chrétienne ? En quoi l’est-elle ou ne le serait-elle pas ? Si elle l’est, quelles sont ses chances de survie ou, au contraire, a-t-elle dépéri et pourquoi ?
Nous avançons sur un terrain difficile. Il faut bien peser le rapport de cette puissance de l’Esprit et de la liberté qui est créatrice de ce que notre siècle a appelé « la culture ». Elle vise le rapport entre la force de l’Esprit et les civilisations dans lesquelles elle se déploie. A cet égard, aucune culture n’est déterminée, achevée. Seule est susceptible d’être circonscrite une culture morte, précisément parce qu’elle est morte !
Prenons par exemple la culture française. Qu’appelons-nous la culture française ? Faut-il l’historiciser en commençant au 9è S. avec Charlemagne et puis en tranches chronologiques jusqu’à nos jours ? N’est-ce pas aussi ce dont nous, aujourd’hui, nous héritons, tout ce travail dont nous sommes les continuateurs ? La culture française d’aujourd’hui, me direz-vous, c’est aussi le rock, le pop ou Dieu sait quoi d’autre ! Oui ; non ! C’est aussi la manière dont nous assumons aujourd’hui ces réalités. Nous réagirons différemment selon que pour nous l’idéal du temple de la culture est le musée, l’encyclopédie, voire la mémoire de l’ordinateur qui peut tout conserver. Ou bien selon que pour nous ce sont les êtres vivants qui portent et créent ce que nous nommons leur culture. Dès lors nous devons reconnaître que les cultures sont périssables ; périssables mais toujours en transformation.
Alors, culture chrétienne ? On peut dire que tel moment de la société, tel moment de la vie de l’Eglise a produit une culture très reconnaissable. Mais :
. Est-elle chrétienne ? Oui, dans la mesure où ceux qui la façonnent sont chrétiens.
. Par quels traits est-elle chrétienne ? Dans la mesure où les exigences de l’Evangile – amour de Dieu et amour du prochain – ont peu à peu pétri les comportements, suscité des œuvres où s’expriment les peurs mais aussi les espérances, les fantasmes mais aussi les vraies lumières données à une génération.
Mais si, au contraire, nous réduisons la culture à n’être qu’un objet, alors la culture chrétienne, a fortiori quand nous la mettons du côté de la vie sociale, s’identifie à la contrainte sociale, au conformisme. Il n’y a pas de société sans conformisme ; il est toujours présent, quoi qu’il arrive. La question est de savoir où se situe la liberté et comment ceux qui vivent l’assument et peuvent se comporter par rapport à lui.
La vraie culture chrétienne dans une civilisation n’appelle-t-elle pas la contestation ou la révolte ? Ce sont, me semble-t-il, les mouvements pendulaires des générations par rapport aux pesanteurs de la production des objets de culture.
Regardons l’histoire de la culture chrétienne de la France, ces deux derniers siècles : après les destructions de la Révolution française, Le Génie du christianisme de Chateaubriand, puis les philosophies spiritualistes du 19è, les peintres, etc. Quelles évolutions en peu de temps !
A chaque occasion, la foi chrétienne produit des œuvres de culture. Pourquoi ? Parce que la foi fondamentalement libère l’homme dans ses puissances spirituelles, en assumant la condition humaine avec toute son histoire. Ceci en vertu du mystère de l’Incarnation et de la réalité « sacramentelle » de l’Eglise (pardonnez-moi ce mot) ; elle façonne l’existence sans effacer pour autant les stigmates des péchés, des erreurs, des obscurités.
Nous ne devons donc pas accepter de réduire l’apport d’une culture chrétienne au sens que nous avons esquissé, à la pression sociale d’une culture normative devenue un moyen d’action majeur du pouvoir politique des Etats. Elles sont nécessaires, ces cultures chrétiennes. En quel sens ? Il est normal que nous exprimions ce qui est essentiel pour nous, dans notre vie par les objets que nous produisons, par les œuvres que nous faisons, par les rites sociaux que nous observons, par la manière dont nous nous comportons face aux puissances de l’esprit humain, et ce en croyants, mais sans chercher à forcer le trait.
Nous en sommes davantage conscients aujourd’hui, nous savons, que la science ne fait pas partie des idées platoniques qui se révèlent d’elles-mêmes ; mais c’est une recherche de l’homme ; l’homme l’oriente, pas seulement selon le désir de son esprit, mais surtout selon son centre d’intérêt : l’argent est un facteur majeur de la recherche avec les investissements qu’elle comporte. Une culture technicienne comme la nôtre joue sa valeur chrétienne sur sa capacité de réfléchir à ces investissements et d’en décider.
La plus grande œuvre du 20è siècle finissant et peut-être celle du 21è siècle, c’est la société elle-même, totalement bouleversée par les découvertes techniques et scientifiques. Les égyptiens ont fait leurs monuments funéraires. Nous, nous avons fait et des autoroutes et des communications et toute une manière de vivre dans l’image avec les conséquences sociales qui en découlent. Voilà notre culture, nous en sommes d’autant plus responsables pour nous et pour la génération qui vient.
Comment vivre en chrétiens dans cette culture ? C’est la question cruciale aujourd’hui. Comment faire en sorte que notre manière de vivre change cette culture dans ses axes et dans ses choix de façon qu’ils soient plus respectueux de la dignité humaine et laissent la place suffisante à la liberté de l’esprit pour adorer Dieu et reconnaître son amour ?
Jean Marie cardinal Lustiger
Première visite officielle en France patriarche Alexis II
27 juin, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-15723?l=french
Première visite officielle en France patriarche Alexis II
Vénération des reliques de la Passion du Christ
ROME, Mardi 26 juin 2007 (ZENIT.org) –Le patriarche Alexis II se rendra pour la première fois en visite officielle en France en octobre prochain, annonce le service de presse du diocèse de Chersonèse (http://www.egliserusse.eu).
Selon le communiqué du service de presse du diocèse de Chersonèse, publié dans le numéro 3 du « Messager de l’Eglise orthodoxe russe », le patriarche Alexis II de Moscou et de toute la Russie a accepté « avec gratitude » l’invitation du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France, de se rendre à Paris pour une rencontre fraternelle avec les chrétiens de France à l’occasion de sa visite à Strasbourg.
Le patriarche Alexis a également accepté « avec reconnaissance » l’invitation de Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, de visiter la cathédrale Notre-Dame pour y vénérer les reliques de la Passion du Christ.
La première visite d’un patriarche de Moscou à Paris aura lieu le 3 octobre 2007 et suivra sa visite à Strasbourg où, le 2 octobre, le primat de l’Église orthodoxe russe parlera devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à l’invitation de son président.
Pendant son séjour à Paris le patriarche de Moscou souhaite prier devant la Couronne d’épines du Sauveur à la cathédrale Notre-Dame, visiter l’église des Trois Saints Docteurs, église cathédrale du diocèse de Chersonèse, et y célébrer un office d’actions de grâces avec les fidèles de l’Église orthodoxe russe demeurant en France. Le programme prévoit également des rencontres avec les représentants du monde religieux, culturel et politique de France.
Le cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, donnera un déjeuner officiel en l’honneur du patriarche Alexis. Le soir du 3 octobre, à l’issue de l’office à Notre-Dame, le diocèse de Chersonèse organisera au Palais de la Conciergerie une réception privée à l’occasion de la visite du primat de l’Église orthodoxe russe en France.
Dans sa lettre d’invitation adressée au patriarche Alexis le cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, exprime l’espoir que cette visite contribuera à « renforcer les liens très anciens d’estime et d’amitié tissés entre l’Église catholique de France et l’Église orthodoxe russe ». L’archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois a déclaré dans sa lettre que pour lui et pour les catholiques de Paris ce sera « une fierté et une joie que de pouvoir accueillir le patriarche de Moscou ». Il a souligné que « la présence de l’orthodoxie russe en France est déjà ancienne et elle y a porté de beaux fruits » et exprimé l’assurance que cette visite sera un encouragement pour les orthodoxes vivant en France.
Nous serons reconnus par nos fruits
26 juin, 2007Saint Ignace d’Antioche (?-vers 110), évêque et martyr
Lettre aux Ephésiens, 13-15
Nous serons reconnus par nos fruits
Efforcez-vous de vous réunir plus fréquemment pour rendre à Dieu actions de grâces et louange. Car, quand vous vous rassemblez souvent, les puissances de Satan sont abattues et son oeuvre de ruine détruite par l’unanimité de votre foi. Rien ne surpasse la paix, qui triomphe de tous les assauts que nous font les puissances célestes et terrestres.
Rien de tout cela ne vous est caché, si vous portez à Jésus Christ une foi et un amour parfaits, qui sont le commencement et la fin de la vie : le commencement, c’est la foi, et la fin, la charité. Les deux réunies, c’est Dieu. Toutes les autres vertus qui mènent à la perfection découlent de ces deux premières. Nul, s’il professe la foi, ne pèche ; nul, s’il possède la charité, ne hait. « On connaît l’arbre à ses fruits » ; de même, c’est à leurs oeuvres qu’on reconnaîtra ceux qui font profession d’être du Christ. Car aujourd’hui l’oeuvre qui nous est demandée n’est pas une simple profession de foi, mais d’être trouvés dans la pratique de la foi jusqu’à la fin.
Mieux vaut se taire et être, que de parler sans être. Il est bon d’enseigner, si celui qui enseigne agit. Nous n’avons qu’un seul maître, celui qui « a dit et tout a été fait » (Ps 32,9) ; même les oeuvres qu’il a faites dans le silence sont dignes de son Père. Celui qui comprend véritablement la parole de Jésus peut entendre même son silence ; c’est alors qu’il sera parfait : il agira par sa parole et se fera connaître par son silence. Rien n’est caché au Seigneur ; même nos secrets lui sont familiers. Faisons donc tout dans la pensée qu’il demeure en nous ; nous serons ainsi ses temples et lui-même sera en nous notre Dieu
PARROCCHIA GRECO ORTODOSSA IN BOLOGNA
26 juin, 2007PARROCCHIA GRECO ORTODOSSA IN BOLOGNA
SAN DEMETRIO MEGALOMARTIRE
iconostasi
ma vocation: Par le Père Aybram
26 juin, 2007en allant à la recherche des vocations sacerdotales j’ai trouvé, entre l’autre, ce témoignage
http://www.mavocation.org/temoignages-pretre-religieuse/vocation/amour-de-la-messe/
Par le Père Aybram
A l’occasion de son jubilé d’ordination (25 ans), le P. Yvon Aybram, alors qu’il était curé de Bourg-la-Reine (92), confie sa reconnaissance.
Je pense que la principale raison qui m’a conduit à demander l’ordination sacerdotale est l’amour de la messe. Et depuis vingt-cinq ans, rares sont les jours où je ne l’ai pas célébrée. Grâce à Dieu, je ne m’en lasse pas.
Célébrer la messe est ma fonction principale, c’est ce qui structure mon existence
En lisant le concile Vatican II, je reviens à cette phrase: « Dans le mystère du sacrifice eucharistique, où les prêtres exercent leur fonction principale, c’est l’œuvre de notre Rédemption qui s’accomplit sans cesse. C’est pourquoi il leur est recommandé de célébrer la messe tous les jours ; même si les chrétiens ne peuvent y être présents, c’est un acte du Christ et de l’Église » (Presbyterorum ordinis, n° 13). Il faut croire que ce conseil est d’importance, puisqu’il a été repris en 1983 par le code de droit canonique (CIC, n° 904).
Que l’on comprenne bien, surtout en cette circonstance jubilaire: je ne veux donner de leçon à aucun confrère. Je dis simplement que c’est ma conviction et mon expérience : en effet, célébrer la messe est ma fonction principale, c’est ce qui structure mon existence. J’ai conscience d’être « ordonné » à cette célébration.
Jour après jour, chaque geste s’alourdit de sens. Pourtant, aucun n’est de moi. Je me contente d’accomplir et de dire, « de tout mon cœur, de toute mon âme et de toute ma force » (Dt 6,4), ce que me demande l’Église. Me laissant habiter par le dynamisme du missel, ces gestes et ces paroles deviennent, je l’espère, de plus en plus les miens. C’est le lieu où s’exercent mon obéissance et ma liberté.
La messe ne tourne pas vers la sacristie, mais vers le monde. Aussi curieux que cela puisse paraître, on ne connaît pas très bien l’origine du mot, mais il semble qu’on ait donné à l’ensemble de l’action liturgique une appellation venant de l’expression latine qui la conclut: Ite missa est, c’est-à-dire « Allez, c’est l’envoi. « Autrement dit, la perspective est largement missionnaire. Ayant été rassemblés pour se nourrir de la Parole et du pain eucharistique, les chrétiens sont renvoyés vivre au milieu des hommes de l’expérience du Royaume qu’ils viennent de partager.
Nous n’avons pas à choisir entre Dieu et les hommes, nous n’avons pas à choisir entre l’action de grâce et l’engagement de la charité quotidienne. Nous célébrons indissociablement « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». Tout simplement parce que la gloire de Dieu, c’est le salut du monde, parce que la volonté de Dieu, c’est le bonheur des hommes. Célébrer l’amour divin et travailler pour la paix et la justice sont les deux faces de l’engagement du chrétien.
Tout comme l’eucharistie, l’évangélisation est un acte dans lequel sont liés le Christ et son Église
© D.R.C’est pour vivre ainsi que nous avons besoin de la nourriture eucharistique. « Jésus-Christ s’offre comme le pain vivant venu du ciel et celui qui le mangera vivra éternellement » (Jn 6,51). Prêtre, je rends cela possible aujourd’hui lorsque je romps le pain que j’ai consacré à l’autel, pour venir le donner à mes frères : nul ne peut réaliser un acte plus sublime, et, malgré mes faiblesses et mon indignité, j’ai été choisi pour accomplir cet acte sublime.
Je regarde l’hostie consacrée par mon ministère et je vois le Christ ; je regarde l’Église rassemblée par mon ministère et je vois le Christ. Le corps du Christ, « c’est le sacrement de ce que vous êtes, que vous recevez », selon la célèbre formule de saint Augustin (sermon 272).
Je regarde aussi la multitude de ceux qui ne viennent pas dans nos églises: on dit qu’aujourd’hui, en France, 10% de la population vient à la messe chaque dimanche. Le Christ est aussi pour ceux qui ne franchissent pas les portes de nos sanctuaires. La liturgie est on ne peut plus claire: « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Heureux les invités au repas du Seigneur. » C’est une citation de l’Apocalypse (Ap 19, 9) et sa compréhension est sans ambiguïté : le festin des noces de l’Agneau est le triomphe définitif d’une foule immense » (Ap 19, 1) sur toutes les forces du mal. Ce triomphe est celui du Christ vainqueur.
« Heureux les invités au repas du Seigneur » est loin d’être simplement une invitation à s’avancer pour la communion. C’est la proclamation de l’universalité du salut. Déjà comblés par la nourriture eucharistique, vivant déjà du bonheur de l’éternité, nous sommes envoyés « aux croisées des chemins » (Mt 22, 9) pour faire entendre dans le langage d’aujourd’hui l’invitation du Maître du repas, la Bonne Nouvelle de l’Évangile.
Tout comme l’eucharistie, l’évangélisation est un acte dans lequel sont liés le Christ et son Église. Le prêtre est aussi là pour le signifier aujourd’hui.Puissent des jeunes et, en particulier, des jeunes de la communauté dont je suis actuellement le pasteur, comprendre cela et se rendre disponibles et persévérants dans la disponibilité à une ordination.
Aujourd’hui, je rends grâce pour celles et ceux, laïcs, religieuses et prêtres qui m’ont appris, depuis beaucoup plus de vingt-cinq ans, à aimer la messe et pour celles et ceux qui continuent de me la faire découvrir. Je rends grâce pour celles et ceux qui, grâce au ministère qui m’est confié, peuvent participer à la célébration de l’eucharistie. Je rends grâce pour celles et ceux auxquels nous sommes envoyés: « La moisson est abondante » (Mt9, 37).
Je regrette de ne pas toujours bien savoir le manifester, mais je suis heureux d’être prêtre et heureux d’être là où je suis envoyé.
Paru dans la revue Jeunes et Vocations N°98
L’Église fondée sur les pierres vivantes : les Apôtres et les prophètes.
26 juin, 2007du site libanese:
http://www.ayletmarcharbel.org/lecture12.htm
L’Église fondée sur les pierres vivantes : les Apôtres et les prophètes.
S’il s’agit de pierres vivantes, quelles sont les pierres placées dans les fondations ? Ce sont les Apôtres et les prophètes, suivant l’enseignement de saint Paul : Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus, notre Seigneur. Pour vous préparer plus activement, vous qui m’écoutez, à la construction de cet édifice, pour être une des pierres les plus voisines du fondement, vous devez savoir que c’est le Christ lui-même qui est le fondement de cet édifice que nous décrivons. Mais dans cette édifice, il faut aussi un autel. Aussi, je crois que tous ceux qui parmi vous, comme des pierres vivantes, sont capables de le devenir et sont résolus à vaquer à la prière, à offrir à Dieu nuit et jour leurs implorations et à immoler les victimes de leurs supplications c’est avec eux que Jésus bâtit son autel. Ces pierres intactes et sans souillures pourraient être les saint Apôtres, qui ne forment tous qu’un seul autel, à cause de l’union de leurs âmes et de leurs cœurs. On nous rapporte, en effet, que d’un seul cœur ils participaient à la prière.
Nous aussi, de notre côté, devons-nous nous efforcer d’avoir tous un même langage, le même amour, les mêmes sentiments, de n’être jamais intrigants ni vantards, d’être en parfaite harmonie de pensées et de sentiments, afin d’essayer, nous aussi, de devenir des pierres pour l’autel.
Origène
Où et comment Te trouver ?
26 juin, 2007du site libanese:
http://www.ayletmarcharbel.org/lecture20.htm
Où et comment Te trouver ?
O Seigneur mon Dieu, enseigne à mon coeur où et comment il Te cherche, où et comment il Te trouvera. Si Tu n’es pas ici, ô Seigneur ! Absent, où Te trouverai-je ? Sans doute Tu habites une lumière inaccessible. Mais où est cette lumière inaccessible, comment m’approcherai-je d’elle ? Qui me conduira, qui m’introduira dans ce séjour de lumière ? Qui fera que je T’y contemple ? Par quels signes ensuite, sous quelle forme Te chercherai-je ? Je ne T’ai jamais vu, Seigneur mon Dieu, je ne connais point Ta face. Que fera, Seigneur tout-puissant, cet être exilé par Toi, si loin de Toi ? Que fera Ton serviteur, tourmenté de l’amour de Tes perfections, et rejeté loin de Ta présence ? Il s’épuise en cherchant à Te voir, et Ta face est trop loin de lui. Il désire s’approcher de Toi, et Ta demeure est inaccessible. Il brûle de l’ardeur de Te trouver, et il ignore quel lieu Tu habites. Il ne respire qu’après Toi, et il n’a jamais vu Ton visage. Seigneur, Tu es mon Dieu, Tu es mon maître, et je ne T’ai jamais vu. Tu m’as créé et Tu m’as racheté, Tu m’as accordé tous les biens que je possède, et je ne Te connais pas encore. Enfin, j’ai été créé pour Te voir et je n’ai point encore atteint ce but de ma naissance. O sort plein de misère! L’homme a perdu le bien pour lequel il a été créé. O cruel malheur ! Hélas ! Qu’a-t-il perdu et qu’a-t-il trouvé ? Que lui a-t-il été ravi ? Que lui est-il resté ? Il a perdu le bonheur pour lequel il était né, il a trouvé le malheur auquel il n’était pas destiné !
Saint Anselme