Archive pour juin, 2007

SAINT BERNARD -PREMIER SERMON POUR LE JOUR DE LA CONVERSION DE SAINT PAUL. –

29 juin, 2007

du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome03/homsaints/saints001.htm

Saint Bernard

PREMIER SERMON POUR LE JOUR DE LA CONVERSION DE SAINT PAUL.

 Comment nous devons nous convertir à son exemple.

24 janvier

1. C’est avec raison, mes bien chers frères, que toutes les nations célèbrent aujourd’hui avec des transports d’allégresse, la fête de la conversion du Docteur des nations. Que de rameaux, en effet, sont sortis de ce tronc! Paul converti devient la conversion du monde entier. Il convertit bien des hommes quand il vivait, et maintenant encore, quoiqu’il ait cessé de vivre sur la terre, il en convertit toujours beaucoup à Dieu, par le ministère de la prédication ; et, bien qu’il mène à présent en Dieu une vie bien plus heureuse qu’autrefois, il ne cesse pas, dans son sein, de convertir encore les hommes, et cela par son exemple, par ses prières et par sa doctrine. Si donc, la mémoire de sa conversion est un jour de fête pour les hommes, c’est qu’elle est encore une source de biens pour ceux qui en conservent le souvenir. En effet, dans ce souvenir, le pécheur conçoit l’espoir du pardon, et se trouve ainsi porté à faire pénitence; quant à celui qui déjà se repent de ses fautes, il trouve la forme d’une conversion parfaite. Qui est-ce qui désormais pourrait se laisser aller au désespoir, à la pensée de la grandeur de ses fautes, quand il entend raconter comment Saul fut tout à coup changé en un vase d’élection, au moment même où il ne respirait que menaces et carnage contre les disciples du Seigneur? Quel homme, sous le poids de ses iniquités, pourra dire maintenant : je ne saurais m’élever à de meilleurs sentiments, en voyant au milieu de la route que parcourait le plus cruel persécuteur du nom chrétien, cet homme, le coeur débordant de rage, changé tout à coup en un prédicateur fidèle? Cette seule conversion nous montre à tous, dans un jour, la grandeur de la miséricorde et l’efficacité éclatante de la grâce de Dieu.

2. Saint Luc nous dit : « Tout à coup une lumière du ciel l’environna de toutes parts (Act. IX, 4). » O faveur vraiment inestimable de la bonté divine ! Elle inonde de l’éclat d’une lumière céleste le corps de celui qui n’est pas même encore capable d’ouvrir les yeux de l’âme aux rayons de cette lumière, elle répand sur lui la clarté qu’elle ne pouvait pas encore répandre en lui. « En même temps une voix se faisait entendre. » Les témoignages que rendent la lumière et la parole sont bien dignes de foi, et il n’y a point lieu de douter de la vérité quand elle entre dans notre âme en même temps par nos yeux et par nos oreilles. C’est ainsi, oui, c’est de la même manière que précédemment, sur les bords du Jourdain, une colombe apparut et une voix se fit entendre sur la tête du Seigneur; c’est ainsi encore que sur une montagne, quand Jésus-Christ se transfigura devant ses disciples, ils entendirent la voix du Père. « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Saul est pris sur le fait; il ne peut ni feindre, ni nier. Il tient à la main les lettres de sa cruelle mission, de son autorité exécrable, de l’injuste pouvoir qui lui est donné. « Pourquoi me persécutes-tu ? » dit la voix. Mais quoi, est-ce le Christ qu’il persécutait en massacrant ses membres sur la terre ? Est-ce que si ceux qui ont attaché son corps sacré à la croix ont persécuté Jésus-Christ, celui qui était transporté d’une haine inique contre son corps qui est l’Eglise, car l’ Eglise est, le corps de Jésus-Christ, ne. 1e persécutait pas aussi lui-même ? Enfin, s’il a donné son propre sang pour prix de la rédemption des âmes, ne vous semble-t-il pas que celui qui, poussé par la méchanceté, détourne de lui, par de pernicieux exemples et par le scandale, les âmes qu’il a rachetées, lui fait endurer une persécution beaucoup plus cruelle encore que celle des Juifs mêmes qui ont fait couler son sang.

3. Reconnaissez , mes frères , et redoutez l’alliance de ceux qui mettent obstacle au salut des âcres. C’est un sacrilège horrible qui l’emporte en quelque sorte sur le crime même de ceux qui ont porté des mains impies sur le Seigneur de majesté. Il semblait que le temps des persécutions était passé, mais, vous le voyez, elles ne font défaut ni au chrétien, ni au Christ lui-même. Et ce qu’il y a de plus grave, c’est que ce sont ceux qui ont reçu du Christ le nom de chrétiens qui le persécutent aujourd’hui. Oui, mon Dieu, ce sont vos proches et vos amis qui fondent sur vous et se lèvent contre volis. On dirait que tous les chrétiens, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, se sont concertés contre vous ; le mal a envahi le. corps fout entier, et n’ pas laissé une place intacte depuis la tête jusqu’aux pieds, et même il a pris naissance parmi les anciens de votre peuple, parmi vos vicaires sur la terre, parmi ceux-là mêmes qui semblent établis pour régir votre peuple. On ne peut plus dire avec le proverbe : « Tel peuple, tel prêtre, » car le prêtre et le peuple sont loin de se ressembler. Hélas, hélas ! Seigneur Dieu ! Les premiers à vous persécuter sont précisément ceux qui recherchent avec amour les premières places dans votre Eglise et y tiennent le premier rang! Ils se sont emparés de la citadelle de Sion et de tousses remparts; et maintenant ils promènent librement et comme il leur plait l’incendie dans la cité tout entière. Leur genre de vie est misérable, mais le bouleversement de votre peuple est bien plus misérable encore. Et plût au ciel qu’ils bornassent là le mal qu’ils font ! Peut-être s’en trouverait-il qui, prévenus et prémunis par les avertissements du ciel, se donneraient garde de faire ce qu’ils font, tout en pratiquant ce qu’ils enseignent, suivant ces paroles : « Faites ce qu’ils vous disent, mais ne regardez pas ce qu’ils font (Matt. XXIII, 3). » De nos jours, les ordres sacrés sont un moyen de faire des gains honteux, on spécule sur la piété. On trouve des gens d’un empressement excessif à recevoir ou plutôt à prendre des fonctions à charge d’âmes. Mais cette charge est pour eux le moindre de leurs soucis, le salut des âmes est la dernière de leurs préoccupations. Pouvait-on soulever une persécution plus grave contre le Sauveur des âmes ? Le reste des hommes agit mal envers Notre-Seigneur, et on peut bien dire que, de nos jours, il y a beaucoup d’antéchrists. Toutefois, on peut bien leur dire que, eu égard aux bienfaits et au pouvoir que ses ministres reçoivent de lui, leur persécution lui est plus cruelle et il la ressent plus vivement, bien que, à côté d’eux, il y en ait beaucoup qui agissent en mille manières différentes et en mille occasions diverses contre le salut du prochain. Voilà ce que le Christ a sous les yeux, et il garde le silence; voilà ce qu’il souffre, et il fait comme si de rien n’était. Aussi, devons-nous fermer également les yeux, et garder le silence, d’autant plus qu il s’agit de nos prélats et des chefs de nos églises. Oui, il le faut, et d’ailleurs ils aiment mieux eux-mêmes qu’il en soit ainsi, et échapper au jugement des hommes, au risque de subir un jour le terrible jugement réservé à ceux qui sont placés à la tête des autres, et de recevoir les châtiments rigoureux réservés à ceux qui ont eu la puissance en main.

4. J’ai peur, mes très-chers frères, qu’il ne se trouve un persécuteur du Christ jusque parmi nous; car la raison même nous dit que nuire au salut, c’est persécuter le Sauveur. Quelles actions de grâces, pour le salut de mon âme, puis-je rendre à celui de mes frères qui me verse le breuvage empoisonné de la détraction fraternelle ? C’est avec raison que les détracteurs sont représentés comme des êtres odieux à Dieu même (Rom. I, 31). Mais que dirons-nous, aussi, de celui qui, par son exemple, prêche le relâchement aux autres, les trouble par sa singularité, les inquiète par sa curiosité, et les fatigue par son impatience et ses murmures, de celui enfin qui contriste l’esprit de Dieu dont ils sont remplis, en scandalisant le moindre de ceux qui croient en lui? N’est-ce pas là manifestement persécuter le Seigneur? Aussi, mes frères, pour que le nom et le crime de persécuteurs du Christ soient à jamais loin de nous, je vous en prie, mes bien-aimés, montrons-nous constamment tous pleins de bienveillance et de douceur, supportons-nous les uns les autres avec patience, et excitons-nous mutuellement à ce qu’il y a de mieux et de plus parfait. Quel est le serviteur de Dieu qui croira avoir fait assez de ne le point persécuter, si, de plus, il ne se conduit point envers lui en véritable serviteur ? Quelle récompense pourrions-nous espérer si nous nous bornions à ne point lui résister sans songer à l’assister? D’ailleurs, s’il y avait un cœur assez faible pour se tenir satisfait de n’être pas contre Dieu, s’il n’est pas pour lui, qu’il écoute ce que le Christ lui-même a dit : « Celui qui n’est point avec moi, est contre moi; et celui qui n’amasse point avec moi, dissipe (Matt. XII, 30). »

5. « Saul , Saul, pourquoi me persécutez-vous? Il répondit : Seigneur, qui êtes-vous (Act. IX, 4 et 5) ? » On voit, à ces mots , qu’en effet, la lumière d’en haut n’était que répandue autour de lui et n’avait pas encore pénétré dans son âme. En effet, Paul entendait la parole du Seigneur, mais il ne voyait pas sa face, parce qu’il n’en était encore qu’à entendre pour croire, car, comme il le dit plus tard, « la foi vient de l’ouïe (Rom. X, 17). » Qui êtes-vous, dit-il? Car il ne connaissait point celui qu’il persécutait, et voilà pourquoi il obtint miséricorde, c’est parce qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. Apprenez, par là, mes frères, combien Dieu est un juste juge, et qu’il considère non-seulement ce que nous faisons, mais encore dans quelles dispositions d’âme nous le faisons, et prenez bien garde de ne point regarder comme petit, quelque petit que ce soit en effet, le mal que vous faites sciemment. Ne dites point dans votre cœur : c’est peu de chose, je n’ai pas besoin de m’en corriger, il n’y a pas grand mal pour moi à demeurer dans ces péchés véniels sans gravité. Parler ainsi, mes frères bien-aimés, c’est de l’impénitence, c’est un blasphème contre le Saint-Esprit, un blasphème irrémissible. Paul blasphéma aussi, mais non point contre le Saint-Esprit, parce qu’il blasphémait sans le savoir. Et comme son blasphème n’était point contre l’Esprit-Saint, il en obtint le pardon.

6. « Qui êtes-vous, Seigneur? Et le Seigneur lui dit : Je suis Jésus de Nazareth que vous persécutez (Ibidem, 5). » Je suis le Sauveur que vous persécutez à votre perte; je suis celui dont votre loi a dit : « Il sera appelé le Nazaréen (Matt. II, 23), » et vous ignorez que cette prédiction est accomplie. Mais lui : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse (Ibidem)? » Voilà, mes frères, le modèle d’une vraie conversion. « Mon cœur est prêt, dit-il, Seigneur, mon cœur est prêt (Psal. CVII, 2). » Je suis tout prêt et sans trouble dans l’âme pour garder vos commandements. Seigneur , que voulez-vous que je fasse ? Parole courte, mais pleine de sens, mais vive et efficace, mais digne d’obtenir un bon accueil (1 Tim. I, 15) ! Combien peu font preuve d’une telle obéissance, font une telle abnégation de leur propre volonté, au point de ne se réserver pas même leur propre coeur, et de ne rechercher constamment qu’une seule chose, non point leur volonté, mais la volonté de Dieu, et de s’écrier sans cesse : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? » Ou avec Samuel : « parlez Seigneur, votre serviteur écoute (I Reg. III, 10), » hélas ! nous avons bien plus d’imitateurs de l’aveugle de l’Évangile que de ce nouvel apôtre ! Le Seigneur avait dit à un aveugle : « Que voulez-vous que je fasse pour vous (Luc. XVIII, 41) ? » Quelle bonté, Seigneur, quel honneur et quelle grâce! Est-ce donc ainsi que le Seigneur s’informe de la volonté de son esclave pour la faire ? En vérité, cet aveugle était bien aveugle, pour n’avoir point vu cela, pour ne s’en être point ému, et ne s’être point écrié : Dieu me préserve de vous le dire, Seigneur, dites-moi plutôt ce que vous voulez que je fasse, car l’ordre exige, non que vous vous informiez de ma volonté, mais que je m’inquiète de la vôtre. Vous voyez, mes frères, combien il était nécessaire qu’il se fit là une vraie conversion. Il est encore de même aujourd’hui, telle est la faiblesse et la perversité de plusieurs qu’on est obligé de leur demander quelle est leur volonté, et de leur dire aussi, que dois-je faire pour vous? au lieu de dire eux-mêmes : « Seigneur, que voulez-vous- que je fasse? » Les ministres et les vicaires du Christ sont dans la nécessité de chercher ce que ces hommes veulent qu’on leur commande, non point quelle est la volonté du maître. L’obéissance de ces gens-là n’est pas complète, ils ne sont point disposés à obéir en toute chose, ils n’ont point l’intention de suivre partout celui qui n’est pas venu sur la terre pour faire sa volonté mais celle de son père. Ils distinguent, jugent et décident en quoi ils doivent obéir à ceux qui leur commandent quelque chose, que dis-je, en quoi ils doivent obéir? C’est en quoi leur supérieur doit faire leur volonté que je devrais dire. Que ceux qui sont dans ces dispositions, tout en voyant qu’on les supporte, qu’on condescend et qu’on se prête à leur faiblesse, ne restent point dans l’état où ils sont; qu’ils rougissent, je les en prie, d’être toujours comme des enfants; s’ils ne veulent s’entendre dire un jour Qu’ai-je du faire pour vous que je n’aie pas fait? Et si, après avoir abusé de la patience et de la bienveillance de leurs supérieurs, ils craignent que toute l’indulgence dont ils ont été l’objet ne mette le comble à leur trop juste condamnation.

7. « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? Et le Seigneur lui répondit : Levez-vous, entrez dans la ville, et là, on vous dira ce que vous avez à faire (Act. IX, 7). » O Sagesse qui disposes et règles tout, en effet, avec douceur ! Tu adresses à un homme, pour connaître de lui ta volonté, celui à qui tu parles toi-même, afin de lui faire apprécier les avantages de la vie commune et pour que, une fois qu’il aura été instruit par un. homme, il sache lui-même venir en aide à ses semblables, dans la mesure des grâces qu’il aura reçues. « Entrez dans la ville. » Voue voyez, mes frères, que ce n’est pas sans une disposition particulière de Dieu, que vous êtes vous-mêmes entrés dans la cité par excellence? du Seigneur des vertus, pour y apprendre quelle est la volonté de Dieu. Certainement celui qui vous a rempli d’une crainte salutaire, ô mon frère, et a tourné votre coeur vers le désir de votre sainte volonté vous a dit aussi : « Levez-vous, et entrez dans la cité. » Mais remarquez combien dans les lignes suivantes la simplicité et la douceur chrétiennes nous sont particulièrement recommandées. « Ayant ouvert les yeux, il ne voyait point, et les gens de sa suite le conduisaient par la main (Act. IX, 8). » O heureuse cécité que celle qui frappe de ténèbres salutaires, pour les convertir, ceux dont les veux n’étaient jadis ouverts que pour le mal. Je pense que dans les trois jours que Paul passe sans manger, dans une prière continuelle, il faut voir une règle de conduite donnée à ceux qui, venant de renoncer au siècle, ne respirent pas encore dans les consolations du ciel. Ils doivent aussi attendre le Seigneur en toute patience, prier sans relâche, chercher, demander et frapper, et leur Père des cieux finira par les exaucer en un temps opportun. Il ne les oubliera point pour toujours, il viendra à eux et y viendra même sans trop tarder. Si vous êtes avec le Seigneur plein de bonté et de miséricorde, pendant trois jours entiers, sans manger, vous pouvez être sûrs qu’il ne vous renverra point à jeûn.

8. Après cela, Ananie reçoit l’ordre d’imposer les mains à Saul : mais il ne s’y prête point sans résistance, car il est bien éclairé. Remarquez que c’est la conduite que plus tard saint Paul lui-même recommande de suivre à l’un de ses disciples, en lui disant : « N’imposez pas trop vite les mains à personne (I Tim. V, 22). » Il vit, dit notre Évangéliste, (a) un homme qui lui imposa les mains, pour lui faire recouvrer la vue (Act, IX, 12). » Or, mes frères, bien que Paul eût eu cette vision, il ne recouvra point encore pour cela la vue. Pensez-vous qu’il n’attendit point que Ananie vînt lui imposer les mains, parce qu’il ne connut peut-être qu’en songe qu’il devait venir? Si je vous fais cette réflexion, mes frères, c’est parce que je crains qu’il n’y en ait parmi vous qui se noient éclairés, bien qu’ils ne l’aient encore été qu’en songe, et qui, au lieu de permettre qu’on les conduise par la main, se posent en guides pour les autres, car lorsqu’on n’a point encore reçu la charge d’administrer les choses, quand on n’est pas encore établi pour en être le dispensateur, enfin lorsqu’on n’a pas encore reçu l’ordre de voir et de prévoir, pour ceux qui, bien que ayant les yeux ouverts, ne voient rien, osent présumer de leurs forces, dans de pareilles entreprises, c’est avoir l’esprit rempli de pensées vaines, et se nourrir de vains songes. Gardons-nous de ce défaut,. mes frères, autant qu’il dépendra de nous; préférons être sans honneur, et conduits par la main, à l’école de l’humble et doux Jésus, Notre-Seigneur, à qui est l’honneur et la gloire, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

a Saint Bernard désigne ici l’Évangéliste saint Luc par le mot Seigneur; toutefois il est hors de doute que les paroles qu’il rapporte ici sont de saint Luc, non point de Notre-Seigneur.

P. Cantalamessa : Jésus et les liens de parenté

29 juin, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-15744?l=french

P. Cantalamessa : Jésus et les liens de parenté

ROME, vendredi 1 juillet 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile du dimanche 1 juillet, proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 9, 51-62

Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem.
Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? » Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Et ils partirent pour un autre village.
En cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. » Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. »
Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. »
Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » Jésus lui répondit : « Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »

© http://www.aelf.org

Laisse les morts enterrer leurs morts

En avril dernier est sorti le livre de Benoît XVI « Jésus de Nazareth ». Je voudrais commenter certains des prochains Evangiles du dimanche en me basant sur les réflexions du pape. Tout d’abord, quelques mots sur le contenu et l’objectif du livre. Il est centré sur Jésus dans la période qui va de son baptême dans le Jourdain jusqu’au moment de la transfiguration, c’est-à-dire du début de son ministère public, environ jusqu’à la fin de son ministère. Un deuxième tome, si Dieu, confie le pape, lui donne les forces et le temps nécessaire pour l’écrire, sera centré sur le récit de la mort et de la résurrection, ainsi que les récits de l’enfance, qui n’ont pas été traités dans ce premier tome.

Le livre tient compte de l’exégèse historico-critique et se sert de ses résultats mais va au-delà de cette méthode, en cherchant une interprétation véritablement théologique, c’est-à-dire globale, et non sectorielle, qui prend au sérieux le témoignage des Evangiles et des Ecritures, comme des livres inspirés par Dieu.

Le but du livre est de montrer que la figure de Jésus que l’on obtient ainsi « est beaucoup plus logique et, du point de vue historique, également plus compréhensible que les reconstructions auxquelles nous avons été confrontés au cours des dernières décennies. J’estime, ajoute le pape, que ce Jésus précisément, celui des Evangiles, est une figure historiquement sensée et convaincante ».

Il est très significatif que le choix du pape de s’en tenir au Jésus des Evangiles trouve une confirmation dans les orientations les plus récentes, et qui font autorité, de la critique historique même, comme dans l’œuvre monumentale de l’écossais James Dunn (Christianity in the Making), selon lequel « les Evangiles synoptiques attestent un modèle et une technique de transmission orale qui ont garanti une stabilité et une continuité dans la tradition de Jésus, meilleures que celles que l’on a généralement imaginées jusqu’ici ».

Mais revenons au passage de l’Evangile de ce XIIIe dimanche du temps ordinaire. Il fait état de trois rencontres de Jésus au cours du même voyage. Concentrons-nous sur l’une de ces rencontres. « Il dit à un autre : ‘Suis-moi.’ L’homme répondit : ‘Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père.’ Mais Jésus répliqua : ‘Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu’ ».

Dans son livre, le pape commente le thème des relations de parenté, sous-entendu ici, en dialogue avec le rabbin juif américain Jacob Neusner. Neusner a écrit un livre (A Rabbi Talks with Jesus) dans lequel il imagine être l’un des auditeurs présents lorsque Jésus parlait aux foules et explique pourquoi, malgré sa grande admiration pour le rabbin de Nazareth, il n’aurait pas pu devenir son disciple. L’une de ses raisons est précisément la position de Jésus vis-à-vis des liens familiaux. A plusieurs reprises, affirme le rabbin, il semble inviter à enfreindre le quatrième commandement qui demande d’honorer son père et sa mère. Il demande, comme nous l’avons entendu, de renoncer à aller enterrer son propre père. A un autre endroit, il affirme que celui qui aime son père et sa mère plus que lui n’est pas digne de lui.

On répond généralement à ces objections en rappelant d’autres paroles de Jésus qui affirment avec force la validité permanente des liens familiaux : l’indissolubilité du mariage, le devoir d’assister son père et sa mère. Dans son livre, le pape donne cependant une réponse plus profonde et plus éclairante à cette objection, qui n’est pas seulement celle du rabbin Neusner mais de tant de chrétiens qui lisent l’Evangile. Il part d’une parole de Jésus qui répondit un jour à des personnes qui lui annonçaient la venue de sa famille : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ?… quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère » (Mt 12, 49-50).

Jésus n’abolit pas ainsi la famille naturelle, mais révèle une nouvelle famille dans laquelle le père est Dieu et les hommes et les femmes sont tous frères et sœurs, grâce à la foi commune en lui, le Christ. Avait-il le droit de le faire ? s’interroge le rabbin Neusner. Cette famille spirituelle existait déjà : c’était le peuple d’Israël uni par l’observance de la Torah, c’est-à-dire de la Loi mosaïque. Il n’était permis à un fils de quitter la maison paternelle que pour étudier la Torah. Mais Jésus ne dit pas : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que la Torah, n’est pas digne de la Torah ». Il dit : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ». Il se met à la place de la Torah et seul quelqu’un qui est supérieur à la Torah et à Moïse qui l’a promulguée, peut faire cela.

Selon Benoît XVI, le rabbin juif a raison de conclure : « Seul Dieu peut exiger de moi ce que Jésus exige ». La discussion sur Jésus et les liens de parenté (comme la discussion sur Jésus et l’observance du Sabbat) nous ramène, fait remarquer le pape, au cœur de la question sur qui est Jésus. Si un chrétien ne croit pas que Jésus agit avec l’autorité même de Dieu et qu’il est lui-même Dieu, il y a davantage de cohérence dans la position du rabbin juif qui refuse de le suivre que dans la sienne. On ne peut accepter l’enseignement de Jésus si l’on n’accepte pas également sa personne.

Relevons quelques enseignements pratiques de cette discussion. La « famille de Dieu », qui est l’Eglise, non seulement n’est pas contre la famille naturelle, mais elle en est la garantie et la promotrice. Nous le voyons aujourd’hui. Il est dommage que certaines divergences d’opinions au sein de la société actuelle sur des questions liées au mariage et à la famille empêchent tant de personnes de reconnaître l’œuvre providentielle de l’Eglise en faveur de la famille et qu’on la laisse souvent seule dans cette bataille décisive pour l’avenir de l’humanité.

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L’accord préalable écrit de l’éditeur est nécessaire pour toute reproduction des informations de ZENIT.

bonne nuit et bonne fête

29 juin, 2007

bonne nuit et bonne fête dans image bon nuit, jour, dimanche etc. Tulipani,_Padova

http://blog.libero.it/Quelcheresta/view.php?id=Quelcheresta&gg=0&mm=0705

Le témoignage historique le plus ancien du martyre de Pierre et de Paul

29 juin, 2007

Saint Clément de Rome, pape de 90 à 100 environ
Lettre aux Corinthiens, 5-7 (trad. cf. bréviaire)

Le témoignage historique le plus ancien du martyre de Pierre et de Paul

Laissons ces exemples [de persécution dans l’Ancien Testament] pour en venir aux athlètes les plus proches de nous ; évoquons les exemples vaillants de notre génération. La jalousie et l’envie ont déchaîné les persécutions contre les piliers de l’Église les plus hauts et les plus justes, qui ont lutté jusqu’à la mort. Regardons les saints apôtres : Pierre, à cause d’une jalousie injuste, a subi, non pas une ou deux, mais de nombreuses souffrances ; après avoir rendu ainsi son témoignage, il s’en est allé au séjour de gloire qu’il avait mérité. La jalousie et de la discorde ont permis à Paul de montrer comment on remporte le prix réservé à la constance. Sept fois emprisonné, banni, lapidé, devenu prédicateur de l’Évangile en Orient et en Occident, il a reçu la renommée qui correspondait à sa foi. Après avoir enseigné la justice au monde entier jusqu’aux limites de l’Occident, il a rendu son témoignage devant les autorités ; c’est ainsi qu’il a quitté ce monde pour s’en aller au séjour de la sainteté. Suprême modèle de courage ! A ces hommes qui ont mené une vie sainte est venue se joindre une grande foule d’élus qui, par suite de la jalousie, ont subi toutes sortes de mauvais traitements et de supplices, et qui ont donné parmi nous un exemple magnifique…

Nous vous écrivons tout ceci, mes bien-aimés, non seulement pour vous avertir, mais pour nous exhorter nous-mêmes. Car nous sommes dans la même arène ; le même combat nous attend. Laissons donc nos vains soucis inutiles pour suivre la règle glorieuse et vénérable de notre tradition. Ayons les yeux fixés sur ce qui est beau, ce qui est agréable aux yeux de celui qui nous a faits, ce qui est propre à le toucher. Fixons nos regards sur le sang du Christ et comprenons combien il a de valeur pour Dieu son Père, puisque, répandu pour notre salut, il a apporté au monde entier la grâce de la conversion.

le baise entre Pierre et Paul

28 juin, 2007

le baise entre Pierre et Paul dans images sacrée ph_sanpietro-paolo-02_gr

le baise entre Pierre et Paul,

http://www.korazym.org/news1.asp?Id=13731

Homélie de Mgr André Vingt-Trois pour l’ordinations sacerdotales du 23.6.07

28 juin, 2007

du site:

http://catholique-paris.cef.fr/vingttrois/homelies/23-juin-2007.php

Archevêque et prêtres > L’Archevêque de Paris

Homélie de Mgr André Vingt-Trois,
Archevêque de Paris

Samedi 23 juin 2007,
Ordinations sacerdotales
Messe en la cathédrale Notre-Dame de Paris
Jean-Baptiste, Louis-Pierre, Antoine, Étienne, Benoît, Olivier, Christophe, Vincent, Guillaume, Geoffroy, Xavier et Florent,

Chacun de vous a été appelé par son nom de baptême et par son nom de famille. Vous n’êtes pas arrivés ici de nulle part. Chacun de vous est l’héritier d’une longue tradition familiale qui vous a façonnés en vous transmettant ses mœurs et ses valeurs et cette histoire, vous la relisez avec reconnaissance et dans l’action de grâces. Avec vous, aujourd’hui, je veux remercier vos familles de tout ce qu’elles vous ont apporté. Mais, si important que soit cet héritage, votre vocation et votre engagement de ce jour ne sont pas le fruit d’un formatage culturel, d’une pression familiale ni même d’un héritage chrétien. Le récit de la naissance de Jean-Baptiste peut nous aider à comprendre le mélange intime de nos ascendances et de la radicalité nouvelle que Dieu produit en nos vies.

L’évangile selon saint Luc relate l’annonce faite à Zacharie prévenant que l’enfant qui allait naître n’était pas le simple fruit naturel du ménage formé par Zacharie et Élisabeth. En effet, c’est d’une femme qui ne peut plus enfanter que Dieu allait faire naître un nouvel espoir non seulement pour Zacharie et Élisabeth, mais encore pour Israël tout entier. Et la marque de cette irruption de la nouveauté divine dans l’histoire humaine a été le nom que Dieu lui-même a choisi et donné pour cet enfant nouveau-né.

« Il s’appellera Jean. » Dans la culture biblique, vous le savez, le nom n’est jamais une simple dénomination ; il est aussi un message et ce message est le signe d’une mission. « Dieu fait grâce » : tel est le sens du nom donné à Zacharie pour son fils à naître. En interrompant la chaîne des noms usuels de cette famille, Dieu annonce l’avènement d’une nouvelle époque pour Israël. Une fois de plus, la miséricorde de Dieu va se manifester et agir en faveur des hommes. Dieu fait grâce, et cette grâce sera la venue du Fils unique dans la chair humaine pour sauver ce qui était perdu.

A partir d’aujourd’hui, vous n’êtes plus simplement inscrits dans la longue tradition de vos familles, ni même dans la continuité de vos quelques décennies d’existence. Vous êtes comme enfantés à nouveau pour être les témoins et les serviteurs de la nouveauté radicale que constitue la venue du Christ en notre chair. Aujourd’hui commence pour vous une nouvelle étape de votre vie. Certes, nous le savons, ce commencement a été longuement préparé par tout ce que vous avez reçu. Il s’inscrit même dans une histoire secrète dont Isaïe nous disait à l’instant qu’elle remonte à l’avant de votre naissance : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. » Ce commencement a été soigneusement préparé par vos années de formation au séminaire durant lesquelles vous avez approfondi en même temps votre connaissance du Mystère de Dieu et la réalité de votre relation intime avec le Christ.

Mais ce que nous vivons aujourd’hui, ce que vous vivez aujourd’hui, n’est pas le simple produit historique de ces préparations. C’est une intervention de Dieu lui-même qui, par le ministère de son Église, vous consacre comme ministres de l’Alliance nouvelle et éternelle. Par l’imposition de nos mains et par l’onction de l’huile sainte, « la main du Seigneur est avec vous » et votre vie prend une nouvelle orientation. Récapitulant tout ce que vous avez reçu, le Seigneur vous envoie. Pour reprendre l’évangile de la multiplication des pains ; vous aviez en vos mains quelques pains et quelques poissons et il les reprend et il les bénit et il vous les confie à nouveau, mais cette fois pour nourrir toute la foule humaine.

Les voisins et la famille d’Élisabeth « se réjouissaient avec elle », nous dit l’évangile de saint Luc. Frères et Sœurs, je veux d’abord vous inviter à vous réjouir avec moi du don que Dieu fait aux hommes à travers notre ministère. Je rends grâce pour les centaines de prêtres que vous verrez tout à l’heure imposer les mains à leurs nouveaux frères. Je rends grâce particulièrement pour ceux qui fêtent leur jubilé de 70 ans, 65 ans, 60 ans, 50 ans, 25 ans et 10 ans de sacerdoce. Je rends grâce pour ceux qui nous entourent et pour ceux que l’âge ou la maladie retiennent loin de nous. Chers frères, vous qui fêtez cette anniversaire, entendez aujourd’hui la parole du prophète Isaïe, il disait : « Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces » et bien aujourd’hui vous le voyez, vous ne vous êtes pas fatigués pour rien, vous n’avez pas usé vos forces en pure perte, votre droit subsistait au yeux du Seigneur et votre récompense auprès de Dieu. Je rends grâce pour les prêtres que le Seigneur me donne comme collaborateurs pour l’annonce de l’Évangile. Je rends grâce pour la vitalité des communautés chrétiennes à Paris, pour leur foi vivante et leur engagement dans la mission de l’Église : elles suscitent au cœur de jeunes hommes le désir de se donner tout entiers pour cette mission.

Je rends grâce pour tous les jeunes qui entendent l’appel du Seigneur et qui ne le repoussent pas mais qui le laissent grandir en eux et se disposent à y répondre avec générosité. Je rends grâce pour les femmes et les hommes consacrés qui donnent le témoignage de l’absolu. Je rends grâce pour les couples qui vivent la fidélité de l’amour jusqu’au bout et pour les familles qui développent le sens de la vie fraternelle entre leurs membres. Bénissons le Seigneur pour tout ce qu’Il réalise au milieu de nous et avec nous. Ne soyons pas paralysés par nos pauvretés ni par l’image idéalisée de nos souvenirs. Le don de Dieu, c’est l’aujourd’hui qu’il nous donne et la mission qu’il nous confie avec les moyens que nous avons.

Fils très aimés, je voudrais souligner brièvement quelques traits de la mission à laquelle vous allez être associés en ce vingt et unième siècle de notre vieille Europe.

Tout d’abord, nous sommes appelés à être des témoins de la foi au Christ ressuscité. Entendons-nous bien : beaucoup de nos contemporains ont encore quelques souvenirs d’un nommé Jésus-Christ, peut-être même quelque sympathie pour certaines valeurs évangéliques si elles ont le bon goût de rester dans les limites de la raison commune. Nous ne méprisons pas ces traces de christianisme éparses dans notre culture et nous sommes toujours prêts à les reconnaître et à les saluer. Mais ce dont nous vivons et ce que nous annonçons est d’un autre ampleur et réclame une autre adhésion : il s’agit de la personne de Jésus de Nazareth, vrai Dieu et vrai homme, de sa vie, de ses actions, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection.

Vous n’êtes pas appelés à donner votre vie à un vague idéal de valeurs, même évangéliques. Vous êtes appelés à donner votre vie à une personne et à partager votre connaissance de cette personne : Jésus de Nazareth. La publication récente du livre de Joseph Ratzinger-Benoît XVI ne doit pas seulement nous réjouir comme un succès de librairie. Elle doit nous inciter à reprendre inlassablement notre quête de la vérité sur le Christ et animer notre passion de partager cette connaissance du Christ.

Témoins de la foi, nous sommes pasteurs d’un peuple qui nous est confié. Un peuple très divers dans ses origines, ses croyances et ses attentes. Nous savons que le premier langage directement compréhensible par tout homme n’est pas celui du catéchisme, c’est celui de l’amour. C’est à partir de l’amour que nous vivons entre membres de l’Église et à la qualité de l’amour que nous essayons de vivre avec nos contemporains que la question de la source de cet amour peut se poser réellement. Nous sommes les ministres de cet amour. Nous en sommes les ministres dans les communautés particulières auxquelles nous sommes envoyés. Nous en sommes les ministres auprès de tous les hommes. Pasteurs de l’Église, nous essayons de nous plonger tout entiers dans l’amour du seul vrai Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis.

Établis dans la foi, fortifiés dans l’amour que nous avons reçu et que nous partageons, nous vivons dans l’espérance. Mais cette espérance n’est pas simplement comme une posture, comme la dynamique d’une utopie. Elle se définit par le contenu de ce que nous espérons. Dans une société marquée par la sollicitation permanente des désirs à assouvir, l’espérance qui nous anime n’est pas de pouvoir satisfaire tous les désirs et tous les appétits qui traversent les cœurs des hommes. Elle est de trouver notre repos dans la quiétude de l’amour partagé. Et nous savons que cette espérance ne sera totalement comblée qu’au-delà de cette vie, mais déjà elle éclaire chacune de nos journées et le tissu de nos relations.

C’est elle qui vous aidera à scruter le signes des temps pour y discerner les premières lueurs du jour nouveau et qui vous permettra de rendre le courage et la force aux êtres blessés qui viendront vers vous. C’est elle qui vous rendra heureux d’être ministres de la réconciliation entre Dieu et les hommes. C’est elle qui fera de vous des artisans de la paix. Je suis heureux de vous accueillir aujourd’hui dans la mission de l’Église et de vous associer au presbyterium parisien.

Frères et Sœurs, dans quelques instants nous allons implorer l’Esprit-Saint de venir consacrer ces nouveaux prêtres, puis nous invoquerons en leur faveur l’intercession de tous les saints. C’est l’Église tout entière qui se rassemble et nous portons ensemble cette prière de l’Église. Que la grâce qui nous est faite aujourd’hui ravive en nous le désir de prendre notre part de la mission de l’Église.

A tous les jeunes qui ont accompagné les nouveaux prêtres de leur prière cette nuit et à tous ceux qui nous ont rejoints ce matin, je dis : ouvrez les yeux et regardez, ouvrez les oreilles et écoutez ! Ce qui se passe ce matin est un événement important pour notre ville de Paris et pour la mission de l’Église en Ile-de-France. Cette mission a besoin d’acteurs décidés, d’hommes et de femmes qui s’engagent à suivre le Christ dans leur profession et dans leur vie familiale. Elle a besoin d’hommes et de femmes consacrés dans la vie religieuse. Elle a besoin de prêtres pour faire vivre les communautés chrétiennes et annoncer l’évangile. Aujourd’hui, lequel de ces appels vous est adressé, lequel de ces appels vous concerne ? Qu’est-ce que le Christ vous dit ? Qu’est-ce qu’Il vous demande au secret de votre cœur ? Quelle sera votre réponse ? Serez-vous de ceux qui le suivent dans la joie ou de ceux qui rentrent chez eux tous tristes ?

A chacune et à chacun d’entre vous qui participez à cette ordination, je souhaite qu’elle soit un temps de réconfort dans votre vie chrétienne, et un temps de renouveau dans votre chemin à la suite du Christ, un temps de joie et de bénédiction pour les dons que Dieu nous fait. Amen

+ André Vingt-Trois
Archevêque de Paris

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR LA FÊTE DES APÔTRES PIERRE ET PAUL

28 juin, 2007

ce lecture est la deuxième de la liturgie des heures du matin, sur le site il y a touts la liturgie pour la fête de Pierre e Paul; 

http://www.prieravecleglise.fr/

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR LA FÊTE DES APÔTRES PIERRE ET PAUL (Editeur : P. Roguet)
Ils ont vu ce qu’ils ont prêché

Le martyre des saints Apôtres Pierre et Paul a fait pour nous de ce jour un jour sacré. Nous ne parlons pas de quelques martyrs obscurs: Ce qu’ils proclament a retenti par toute la terre, et leur parole, jusqu’au bout du monde. Ces martyrs ont vu ce qu’ils ont prêché, après avoir vécu selon la justice, en proclamant la vérité, en mourant pour la vérité.C’est le bienheureux Pierre, le premier des Apôtres, celui qui aimait fougueusement le Christ, qui a eu le bonheur de s’entendre dire: Et moi, je te le déclare: Tu es Pierre. Car lui-même venait de dire: Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Et le Christ lui dit alors: Et moi, je te le déclare: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. Sur cette pierre je bâtirai la foi que tu viens de confesser. Sur cette parole que tu viens de dire: Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant, je bâtirai mon Église. Car tu es Pierre. Le nom de Pierre vient de la pierre, et non l’inverse. Le nom de Pierre vient de la pierre, comme «chrétien» vient de Christ. ~

Ainsi que vous le savez, le Seigneur Jésus, avant sa passion, choisit ses disciples, et leur donna le nom d’Apôtres. Parmi eux, c est Pierre qui, presque en toute circonstance, mérita de personnifier toute l’Église à lui seul. C’est parce qu’il personnifiait l’Église à lui seul qu’il a eu le bonheur de s’entendre dire : Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux. En effet, ce n’est pas un homme seul, mais l’Église dans son unité, qui a reçu ces clefs. Ceci met en relief la prééminence de Pierre, car il a représenté l’universalité et l’unité de l’Église lorsqu’il lui fut dit: Je te confie, alors que c’était confié à tous. En effet, pour que vous sachiez que c’est l’Église qui a reçu les clefs du Royaume des cieux, écoutez ce que le Seigneur dit à tous ses Apôtres dans un autre endroit: Recevez l’Esprit Saint. Et aussitôt: Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. ~

Et c’est encore à juste titre que le Seigneur, après sa résurrection, confia à Pierre en personne la charge de faire paître ses brebis. Car il n’est pas le seul parmi les disciples qui méritait de faire paître les brebis du Seigneur; mais Si le Christ parle à un seul, c’est pour mettre en valeur l’unité. Et il s’adresse en premier à Pierre parce que Pierre est le premier parmi les Apôtres. ~ Ne sois pas triste, Apôtre, d’être interrogé trois fois: réponds une fois, réponds deux fois, réponds trois fois. Que ta confession soit victorieuse trois fois par l’amour, parce que ta présomption a été trois fois vaincue par la crainte. Il faut délier trois fois ce que tu avais lié trois fois. Délie par l’amour ce que tu avais lié par la crainte. Et cependant le Seigneur, une fois, deux fois, et trois fois, a confié ses brebis à Pierre. ~

En un même jour, on célèbre la passion de deux Apôtres! Mais ces deux ne faisaient qu’un: bien qu’ils aient souffert à des jours différents, ils ne faisaient qu’un. Pierre a précédé, Paul a suivi. Nous célébrons le jour de fête de ces Apôtres, consacré pour nous par leur sang. Aimons leur foi, leur vie, leurs labeurs, leurs souffrances, ce qu’ils confessaient, ce qu’ils prêchaient.

Cyrille de Jérusalem : Catéchèse impliquant le corps, l’âme et l’esprit

28 juin, 2007

du site:

http://www.zenit.org/article-15734?l=french

Cyrille de Jérusalem : Catéchèse impliquant le corps, l’âme et l’esprit

Une catéchèse « exemplaire pour les chrétiens d’aujourd’hui »


ROME, Mercredi 27 juin 2007 (ZENIT.org) La catéchèse de saint Cyrille de Jérusalem constitue une « catéchèse intégrale, impliquant le corps, l’âme et lesprit » qui demeure « exemplaire pour les chrétiens daujourdhui », explique Benoît XVI.

A loccasion de sa centième audience générale, tenue comme la semaine dernière en deux temps – à Saint-Pierre puis en la salle Paul VI – Benoît XVI a en effet évoqué la figure et l’œuvre du saint évêque de Jérusalem, Cyrille.

Le pape rappelait quelques repères biographiques : « Saint Cyrille de Jérusalem est né en 315. Après une formation centrée sur l’étude de la Bible, il fut ordonné prêtre, puis évêque de Jérusalem en 348. En vingt années, à cause de sa résistance à larianisme, il connut trois exils, dont le dernier dura onze ans ».

Du point de vue de la valeur de lenseignement de saint Cyrille, le pape précisait: « Sa doctrine fut parfois mise en doute, mais la lettre des Évêques dOrient, adressée au Pape après le deuxième Concile de Constantinople en 381, témoigne de sa parfaite orthodoxie, de la légitimité de son ordination et de la valeur de son action pastorale ».

Pour ce qui est de ses œuvres passées à la postérité, Benoît XVI rappelait que « nous conservons de lui vingt-quatre catéchèses célèbres, destinées aux catéchumènes, qui sont une véritable initiation à la prière et aux trois sacrements du Baptême, de la Confirmation et de lEucharistie ».

Du point de vue de la méthode exégétique de l’évêque de Jérusalem, Benoît XVI soulignait que « Cyrille y expose dabord la doctrine, dans un rapport symphonique entre les deux Testaments qui conduit au Christ, centre de lunivers. Puis il expose la doctrine morale de la vie nouvelle dans le Christ ».

Soulignant aussi le rapport entre théologie et liturgie, le pape ajoutait: « Enfin, dans les catéchèses mystagogiques, Cyrille fait découvrir aux nouveaux baptisés, sous les rites baptismaux de la Veillée pascale, les mystères de la foi. Illuminés par la lumière dune foi plus profonde dans la force du Baptême, les néophytes devenaient ainsi capables de mieux comprendre le dessein de Dieu, qui se réalise à travers les actes de salut du Christ, dans l’Église ».

« Cette catéchèse intégrale, impliquant le corps, l’âme et lesprit, reste exemplaire pour les chrétiens daujourdhui », a conclu le pape.

Aux francophones, le pape adressait cette salutation: « Jaccueille avec plaisir tous les pèlerins de langue française présents ce matin. À lexemple de saint Cyrille, mettez le Christ au centre de votre vie, de votre prière et de votre action. Bon séjour à Rome ! »

Lors de laudience générale en la salle Paul VI, Benoît XVI a résumé sa catéchèse en français, en anglais, en espagnol et en anglais. Le pape a ensuite salué les pèlerins en quatre langues: en portugais, en polonais, en croate, en slovène, et en italien.

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bonne nuit

27 juin, 2007

bonne nuit dans Pape Benoit Primula%20palinuri

Primula Palinuri

http://www.ilfornoantico.it/images/flora/pagine/Primula%20palinuri.htm

Un homme prévoyant constuit sa maison sur le roc

27 juin, 2007

Vie de saint François d’Assise dite « de Pérouse » (14e siècle)
§102 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, 1968, p. 986 rev.)

Un homme prévoyant constuit sa maison sur le roc

Dès le début de sa conversion, le bienheureux François, en sage qu’il était, voulait, avec l’aide du Seigneur, établir solidement à la fois lui-même et sa maison, c’est-à-dire son Ordre des Frères mineurs, sur un roc solide, à savoir sur la très grande humilité et la très grande pauvreté du Fils de Dieu.

Sur une profonde humilité : c’est pourquoi dès le début, quand les frères commençaient à se multiplier, il leur a prescrit de demeurer dans les hospices pour servir les lépreux. A ce moment-là, quand les postulants se présentaient, que ce soient des nobles ou des roturiers, on les prévenait qu’il leur faudrait servir les lépreux et résider dans leurs hôpitaux.

Sur une très grande pauvreté : il a dit en effet dans sa Règle que les frères doivent habiter leurs maisons « comme des étrangers et des pèlerins, et qu’ils ne doivent rien désirer sous le ciel », si ce n’est la sainte pauvreté, grâce à laquelle le Seigneur les nourrira en ce monde d’aliments corporels et de vertus, ce qui leur vaudra dans l’autre vie leur héritage, le ciel.

Pour lui-même aussi, François a choisi ce fondement d’une humilité parfaite et d’une pauvreté parfaite ; bien qu’il ait été un grand personnage dans l’Eglise de Dieu, par un choix libre il a voulu être tenu au dernier rang non seulement dans l’Eglise mais aussi parmi ses frères.

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