Archive pour le 27 juin, 2007

bonne nuit

27 juin, 2007

bonne nuit dans Pape Benoit Primula%20palinuri

Primula Palinuri

http://www.ilfornoantico.it/images/flora/pagine/Primula%20palinuri.htm

Un homme prévoyant constuit sa maison sur le roc

27 juin, 2007

Vie de saint François d’Assise dite « de Pérouse » (14e siècle)
§102 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, 1968, p. 986 rev.)

Un homme prévoyant constuit sa maison sur le roc

Dès le début de sa conversion, le bienheureux François, en sage qu’il était, voulait, avec l’aide du Seigneur, établir solidement à la fois lui-même et sa maison, c’est-à-dire son Ordre des Frères mineurs, sur un roc solide, à savoir sur la très grande humilité et la très grande pauvreté du Fils de Dieu.

Sur une profonde humilité : c’est pourquoi dès le début, quand les frères commençaient à se multiplier, il leur a prescrit de demeurer dans les hospices pour servir les lépreux. A ce moment-là, quand les postulants se présentaient, que ce soient des nobles ou des roturiers, on les prévenait qu’il leur faudrait servir les lépreux et résider dans leurs hôpitaux.

Sur une très grande pauvreté : il a dit en effet dans sa Règle que les frères doivent habiter leurs maisons « comme des étrangers et des pèlerins, et qu’ils ne doivent rien désirer sous le ciel », si ce n’est la sainte pauvreté, grâce à laquelle le Seigneur les nourrira en ce monde d’aliments corporels et de vertus, ce qui leur vaudra dans l’autre vie leur héritage, le ciel.

Pour lui-même aussi, François a choisi ce fondement d’une humilité parfaite et d’une pauvreté parfaite ; bien qu’il ait été un grand personnage dans l’Eglise de Dieu, par un choix libre il a voulu être tenu au dernier rang non seulement dans l’Eglise mais aussi parmi ses frères.

Saint Cyrille de Jerusalem

27 juin, 2007

Saint Cyrille de Jerusalem dans images sacrée readImg.asp?gubun=300&maingroup=1&filenm=0318San+Cirillo+di+Gerusalemme

http://blog.chosun.com/blog.screen?blogId=16945&menuId=106025

SAINT CYRILLE DE JERUSALEM

27 juin, 2007

du site de l’èglise armenienne en attendant la traduction de la catéchèse du Pape d’aujourd’hui :

http://eglise-armenienne.com/Hagiologie/Saints_universels/Cyrille_Jerusalem.htm

SAINT CYRILLE DE JERUSALEM

Notice biographique disponible sur le site MISSEL

Il semble que Cyrille naquit à Jérusalem vers 315, au sein d’une famille chrétienne d’artisans de souche paysanne. Il reçut une éducation libérale et solide où entrèrent l’astronomie, l’anatomie et la géographie dont il fera référence dans ses  » Catéchèses  » ; il reçut aussi une bonne initiation aux Ecritures et aux Pères de l’Eglise dont il fera la base de son enseignement. Son style, agréable et soigné, est libre et très personnel.

Certains de ses biographes affirment que Cyrille fut moine ; pour les suivre il faut traduire le mot  » monazontôn  » qu’il emploie au chapitre vingt-trois de sa douzième catéchèse par moine plutôt que par ascète. Saint Jérôme dit qu’il fut ordonné diacre à vingt ans par saint Macaire (évêque de Jérusalem). Il semble sûr qu’il fut ordonné prêtre par Maxime de Jérusalem en 345. Sans doute fut-il très vite chargé de la formation des catéchumènes, puisqu’il prononça pour eux ses  » Catécheses « , pendant le Carême et le temps pascal de l’année 348.

Dans des conditions obscures, à la mort de Maxime (vers 350), Cyrille fut élu évêque de Jérusalem. Ses tardifs détracteurs dont saint Jérôme se fit l’écho, disent que le pro-arien Acace, métropolite 1 de Césarée, lui aurait proposé le marché suivant :  » Cher Cyrille, répudie l’ordre sacré que tu reçus des mains de Maxime. Nous te réordonnerons et tu seras évêque de Jérusalem. Je te le promets, en ma qualité de métropolite palestinien  » ; Maxime aurait alors été chassé, et Cyrille aurait été installé à sa place. Théodoret (mort en 466) récuse cette légende :  » Cyrille fut un vaillant défenseur de la doctrine catholique, injustement accusé par Jérôme qui ne l’aimait guère  » 2.

La première année de son épiscopat fut marquée par l’apparition de la Croix glorieuse :  » En ces jours mêmes de la sainte Pentecôte (7 mai 351), aux nones de mai, vers la troisième heure, une croix lumineuse gigantesque apparut dans le ciel, au-dessus du saint Golgotha, s’étendant jusqu’à la montagne des Oliviers. Elle ne fut pas seulement aperçue par une ou deux personnes mais se montra, fort nettement, à la population entière de la cité. Elle ne disparut pas rapidement comme on pourrait le supposer, à la façon d’un rêve fugace. Elle demeura visible pendant plusieurs heures, estompant par son éclat, les rayons du soleil. Assurément, elle aurait été éclipsée et dissimulée par eux, si elle n’avait offert aux spectateurs un éclat plus puissant que celui du soleil. Ainsi, tous les habitants de Jérusalem se précipitèrent brusquement dans la sainte église, saisis d’une crainte mêlée de joie au spectacle de cette vision céleste. Ils se jetèrent tous dans notre église, non seulement les chrétiens mais les païens étrangers, de passage à Jérusalem. Tous, d’une seule voix, firent monter des louanges sonores vers le Christ Jésus, notre Seigneur, le Fils unique engendré de Dieu, auteur de ces merveilles  » 3.

Si Acace avait promu Cyrille pour être l’allié de l’arianisme, il aurait fait un bien mauvais calcul puisque, sans tarder, les deux épiscopes engagèrent un combat d’influence et de juridiction. Le métropolite Acace invoquait son droit de regard et de contrôle contre le nouvel évêque de Jerusalem qui lui opposait le septième canon du concile de Nicce qui précise :  » l’évêque de Jérusalem exercera une primauté de droit et d’honneur « . Acace cita Cyrille à son tribunal, sous l’accusation mensongère de  » dilapidation de biens ecclésiastiques  » ; Cyrille lui rétorqua :  » Au cours d’une famine, je vendis les vases sacrés et les ornements pour secourir les affamés du diocèse  » ; sur son  » refus de comparaître « , il fut condamné par contumace au bannissement.

Cyrille fit appel ; Acace dut venir en personne avec une escouade militaire pour chasser Cyrille du siège de Jérusalem où il installa un évêque arien. Cyrille partit à Antioche puis à Tarse dont l’évêque Sylvain lui fut hospitalier et confiant. Il faut dire que Sylvain était un des chefs des homéausiens qui étaient fort opposés aux ariens homéens que conduisait Acace de Césarée. Les homéens professaient un arianisme strict mais hostile à toute formulation technique :  » le Fils est semblable (homoios) au Père  » ; les homéausiens, préféraient une formule dogmatique mitigée :  » Le Fils est semblable en substance (homoiausios) au Père « . Les uns et les autres sont hérétiques mais les premiers le sont plus radicalement que les seconds, généralement appelés semi-ariens ; la vraie doctrine, formulée par le concile de Nicée (325), a pour mot clef le terme grec homoousios, en latin consubtantialis qu’il est difficile de bien traduire en français avec précision autrement que par consubstantiel, car il faut dire deux choses à la fois : le Fils est  » de même nature que le Père  » et  » de la même nature unique  » (un seul Dieu en trois Personnes). Comme entre deux maux il faut choisir le moindre, Cyrille siège avec les homéausiens au concile d’Ancyre (359).

Cyrille, réhabilité au concile de Séleucie, revint à Jérusalem. Quelques mois plus tard, il fut de nouveau chassé lorsqu’un concile de Constantinople (360) présidé par Acace, d’accord avec l’empereur Constance, fit une nouvelle condamnation des homéausiens. Après la mort de Constance (362), Cyrille put retourner à Jérusalem mais, à la fin de l’année, le nouvel empereur, Julien l’Apostat, tenta de reconstruire le temple de Jérusalem pour démontrer la fausseté de la prédiction du Christ 4. Cyrille qui fit échouer l’entreprise impie de Julien l’Apostat, dut à la mort de l’Empereur (363) de ne pas être accablé de sa vengeance.

A Gélase, neveu de Cyrille, placé sur le siège de Césarée, on substitua l’arien Euzoius, puis l’édit impérial de Valens (367) prescrivit un nouveau bannissement qui dura onze ans. Lorsque Cyrille rejoignit son diocèse (378), il le retrouvera délabré. Bien que recru d’épreuves, il reprit sa tâche de réformateur souple et tenace. En 382, à la session complémentaire du premier concile œcuménique de Constantinople, les Pères, unanimes, adressèrent une  » lettre au pape Damase « , véritable et touchant éloge :  » Nous portons à votre connaissance que l’évêque de l’église de Jérusalem est le révérend et grand ami de Dieu Cyrille, lequel fut ordonné canoniquement par les épiscopes de sa province et soutint en divers lieux de nombreux combats anti-ariens « . Quatre ans plus tard, profondément attristé par les divisions de l’Eglise, Cyrille mourut (18 mars 386).

Saint Cyrille de Jérusalem serait moins connu sans les  » Catéchèses  » qu’il donna aux catéchumènes en 348, et pour lesquelles Léon XIII l’a proclamé docteur de l’Eglise en 1893. Dans ces vingt-quatre  » catéchèses  » il exposa les vérités de la foi et les sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation, eucharistie). Il prononça ces  » catéchèses  » dans la basilique du Saint-Sépulcre, sauf les cinq dernières donna dans la rotonde de l’Anastasis. Commencées le premier dimanche du Carême, elles se poursuivaient tous les jours, sauf le samedi et le dimanche, jusqu’au baptême. Cyrille y expliquait les Ecritures, l’histoire du salut, puis le Symbole des apôtres. Dans la nuit pascale, les catéchumènes recevaient le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Au cours de la semaine pascale, leur instruction s’achevait par les  » catéchèses mystagogiques  » 5 qui étaient l’explication des rites de l’initiation chrétienne.

Après une introduction, appelée protocatéchèse, saint Cyrille a consacré ses quatre premières prédications à la conversion, en mettant l’accent sur le caractère moral et existentiel, puisqu’il s’agissait d’abord de faire comprendre aux catéchumènes qu’en devenant chrétiens, ils devaient changer de vie et de mœurs.

Les quatorze catéchèses suivantes commentaient le symbole de la foi. Cyrille ne se contentait pas d’énoncer les affirmations théologiques au sujet du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais il montrait admirablement le prolongement concret de cette doctrine dans la vie du chrétien. Le Père nous introduit dans le mystère de Dieu et dans celui qui fait de nous ses fils et ses filles. Le Christ est  » notre Sauveur sous des formes variées, selon les besoins de chacun  » ; il est tout à tous, tout en restant lui-même ce qu’il est.  » L’Esprit nous introduit dans le mystère de l’Eglise qu’il sanctifie et défend  » ; il transforme la vie du croyant.  » Imaginez quelqu’un qui vit dans l’obscurité ; si, d’aventure, il voit soudain le soleil, son regard est illuminé et, ce qu’il n’apercevait pas, il l’aperçoit clairement. Il en est de même pour celui qui a été jugé digne de recevoir le Saint-Esprit, il a l’âme illuminée ; il voit au-dessus de l’homme des choses jusque là ignorées « .

La catéchèse des cinq dernières instructions développait la doctrine des sacrements de l’initiation chrétienne en expliquant les rites, qui étaient une leçon de choses pour découvrir leur signification. L’eau exprime la puissance de destruction et de vie. Saint Cyrille rattache chaque sacrement aux événements et aux figures de l’Ancien Testament, ce qui était le but de toute catéchèse de son temps.

1 Le métropolite (ou métroplolitain) est le chef d’une province ecclésiastique ; les occidentaux diront un archevêque.
2
Théodoret, Histoire ecclésiastique (I 2).
3
Lettre de saint Cyrille de Jérusalem à l’empereur Constance, 351.
4
Evangile selon saint Matthieu, XXIV 2.
5
Catéchèses mystagogiques : du grec mustès qui signifie initié, et agein qui signifie conduire.

Jean-Marie Lustiger: Y a-t-il une culture chrétienne ?

27 juin, 2007

du site:

http://catholique-paris.cef.fr/diocese/lustiger/articles/culture.php

Jean-Marie Lustiger

Y a-t-il une culture chrétienne ?

En acceptant de traiter en vingt minutes ce sujet immense, je prends tous les risques possibles et vous aussi !
Tout d’abord, comment définir la culture ? Vaste espace d’incertitude ! Pour ma part, je placerai la culture du côté du sujet humain et de sa liberté, alors qu’on la place le plus souvent du côté des objets de culture que produit ce sujet. Ainsi, le Ministre de la Culture a-t-il pour mission de gérer cet ensemble d’objets accumulés par les siècles et d’en promouvoir la production.
Une culture peut se définir aussi selon le point de vue des ethnologues, des littéraires, des historiens de l’art, etc. Et que signifie aujourd’hui « un homme de culture » ? Arrêtons là ces énumérations. Je vous propose en guise de définition de mettre la culture du côté du sujet et des libertés, et non de la réduire aux objets produits, à une culture objectivée.

Y a-t-il une culture chrétienne ? Je réponds : oui ; et j’ajoute : elle est universelle. Inutile de vous dire que je suis conscient du tour paradoxal, provocateur de mon propos.
J’appelle « culture chrétienne » cette réalité de la communion dans la foi que nous pouvons expérimenter, nous, chrétiens – catholiques, protestants, orthodoxes (encore que les Eglises orthodoxes soient souvent liées à une culture nationale).

Ainsi, il existerait une culture chrétienne et elle serait universelle. En quel sens ? La foi au Christ Jésus, la manière dont elle est reçue et vécue ne se jauge pas à partir de l’observation de l’homme en son humanité, telle qu’elle peut apparaître à un sociologue, à un anthropologue, à un historien, voire à un juriste ; elle se manifeste à la mesure de la liberté qu’elle fait naître chez les croyants.
Car, le baptême, l’acte qui enfante un chrétien, est un acte où se rencontrent la souveraine liberté de Dieu qui nous aime et qui nous sauve, et la liberté de l’homme que la grâce du mystère de l’Incarnation et de toute l’histoire du salut vient saisir.
Si je me trouve par exemple avec un chrétien chinois, bien que nous ne parlions pas la même langue, bien que nos liturgies ne se ressemblent guère et puissent nous paraître impénétrables, bien que les signes extérieurs (rares dans ce temple, mais plus abondants dans les Eglises d’Orient et même dans l’Eglise catholique) par lesquels s’exprime la foi nous semblent étrangers parce que d’une culture étrangère, puisque nous professons ensemble la même foi, nos libertés coïncident dans l’affirmation de la même réalité. Elle ne constitue pas un noyau culturel que l’on chercherait à isoler dans la diversité des cultures. Cette réalité est le fait de personnes qui communient dans le même acte. Et cet acte est l’acte de l’Esprit en nous qui nous unit au Christ, lui-même, selon l’affirmation paulinienne. Et cet acte est un événement réel et majeur de l’histoire – même culturelle – de l’humanité.
Quand j’affirme qu’il existe une culture chrétienne universelle, j’évoque la manière singulière de vivre la vie humaine dans la foi. Car le mystère de l’homme s’explique ou du moins se dévoile par le mystère du Christ mort et ressuscité ; car la conduite de la liberté humaine trouve son déploiement dans le don de l’Esprit qui rend libre ; car la fraternité entre les hommes trouve sa source dans la paternité de Dieu révélée par le Fils.
De la sorte, dans les différences objectives des cultures, la culture prise au sens du sujet se déploie avec une force inouïe. Autrement dit, cette manière chrétienne de vivre humainement ne peut pas être purement et simplement réduite aux déterminations historiques d’une culture. On ne peut pas la culturaliser parce qu’elle peut habiter toutes les cultures et les faire communiquer entre elles sans les aliéner. Depuis deux millénaires, en vérité, cet événement spirituel rend perceptible le visage particulier du chrétien qui fait se reconnaître frères au plus intime de leur existence des hommes et des femmes de toute culture. Car l’Esprit nous donne ce même langage dont la source universelle est aussi l’Ecriture en sa particularité historique.

Dire qu’il y a une culture chrétienne et qu’elle est universelle, c’est dire qu’elle ne se réduit à aucune des cultures et leurs objets. Elle ne réside que dans cette liberté donnée par l’Esprit, liberté qui traverse l’histoire des hommes.

*

Par ces propos provocateurs, je vous propose un fondement pour notre réflexion. Elle nous met au cœur du débat sur ce qu’est la culture. En même temps, elle nous tient à distance des conflits de culture où le christianisme a pris sa place. Pour être cohérent avec mes prémisses, je préfèrerais dire non pas le christianisme, mais l’action, la vie dans la foi des chrétiens et des Eglises, des communautés chrétiennes avec leurs particularités.

Maintenant, chaussant les lunettes de l’historien ou de l’anthropologue, on peut identifier ce que l’on appelle « des cultures chrétiennes ». Il faut ici être précis et concret. Quelle culture chrétienne ? De quel siècle ? Pourquoi la disons-nous chrétienne ? En quoi l’est-elle ou ne le serait-elle pas ? Si elle l’est, quelles sont ses chances de survie ou, au contraire, a-t-elle dépéri et pourquoi ?
Nous avançons sur un terrain difficile. Il faut bien peser le rapport de cette puissance de l’Esprit et de la liberté qui est créatrice de ce que notre siècle a appelé « la culture ». Elle vise le rapport entre la force de l’Esprit et les civilisations dans lesquelles elle se déploie. A cet égard, aucune culture n’est déterminée, achevée. Seule est susceptible d’être circonscrite une culture morte, précisément parce qu’elle est morte !
Prenons par exemple la culture française. Qu’appelons-nous la culture française ? Faut-il l’historiciser en commençant au 9è S. avec Charlemagne et puis en tranches chronologiques jusqu’à nos jours ? N’est-ce pas aussi ce dont nous, aujourd’hui, nous héritons, tout ce travail dont nous sommes les continuateurs ? La culture française d’aujourd’hui, me direz-vous, c’est aussi le rock, le pop ou Dieu sait quoi d’autre ! Oui ; non ! C’est aussi la manière dont nous assumons aujourd’hui ces réalités. Nous réagirons différemment selon que pour nous l’idéal du temple de la culture est le musée, l’encyclopédie, voire la mémoire de l’ordinateur qui peut tout conserver. Ou bien selon que pour nous ce sont les êtres vivants qui portent et créent ce que nous nommons leur culture. Dès lors nous devons reconnaître que les cultures sont périssables ; périssables mais toujours en transformation.

Alors, culture chrétienne ? On peut dire que tel moment de la société, tel moment de la vie de l’Eglise a produit une culture très reconnaissable. Mais :
. Est-elle chrétienne ? Oui, dans la mesure où ceux qui la façonnent sont chrétiens.
. Par quels traits est-elle chrétienne ? Dans la mesure où les exigences de l’Evangile – amour de Dieu et amour du prochain – ont peu à peu pétri les comportements, suscité des œuvres où s’expriment les peurs mais aussi les espérances, les fantasmes mais aussi les vraies lumières données à une génération.
Mais si, au contraire, nous réduisons la culture à n’être qu’un objet, alors la culture chrétienne, a fortiori quand nous la mettons du côté de la vie sociale, s’identifie à la contrainte sociale, au conformisme. Il n’y a pas de société sans conformisme ; il est toujours présent, quoi qu’il arrive. La question est de savoir où se situe la liberté et comment ceux qui vivent l’assument et peuvent se comporter par rapport à lui.
La vraie culture chrétienne dans une civilisation n’appelle-t-elle pas la contestation ou la révolte ? Ce sont, me semble-t-il, les mouvements pendulaires des générations par rapport aux pesanteurs de la production des objets de culture.

Regardons l’histoire de la culture chrétienne de la France, ces deux derniers siècles : après les destructions de la Révolution française, Le Génie du christianisme de Chateaubriand, puis les philosophies spiritualistes du 19è, les peintres, etc. Quelles évolutions en peu de temps !
A chaque occasion, la foi chrétienne produit des œuvres de culture. Pourquoi ? Parce que la foi fondamentalement libère l’homme dans ses puissances spirituelles, en assumant la condition humaine avec toute son histoire. Ceci en vertu du mystère de l’Incarnation et de la réalité « sacramentelle » de l’Eglise (pardonnez-moi ce mot) ; elle façonne l’existence sans effacer pour autant les stigmates des péchés, des erreurs, des obscurités.
Nous ne devons donc pas accepter de réduire l’apport d’une culture chrétienne au sens que nous avons esquissé, à la pression sociale d’une culture normative devenue un moyen d’action majeur du pouvoir politique des Etats. Elles sont nécessaires, ces cultures chrétiennes. En quel sens ? Il est normal que nous exprimions ce qui est essentiel pour nous, dans notre vie par les objets que nous produisons, par les œuvres que nous faisons, par les rites sociaux que nous observons, par la manière dont nous nous comportons face aux puissances de l’esprit humain, et ce en croyants, mais sans chercher à forcer le trait.

Nous en sommes davantage conscients aujourd’hui, nous savons, que la science ne fait pas partie des idées platoniques qui se révèlent d’elles-mêmes ; mais c’est une recherche de l’homme ; l’homme l’oriente, pas seulement selon le désir de son esprit, mais surtout selon son centre d’intérêt : l’argent est un facteur majeur de la recherche avec les investissements qu’elle comporte. Une culture technicienne comme la nôtre joue sa valeur chrétienne sur sa capacité de réfléchir à ces investissements et d’en décider.
La plus grande œuvre du 20è siècle finissant et peut-être celle du 21è siècle, c’est la société elle-même, totalement bouleversée par les découvertes techniques et scientifiques. Les égyptiens ont fait leurs monuments funéraires. Nous, nous avons fait et des autoroutes et des communications et toute une manière de vivre dans l’image avec les conséquences sociales qui en découlent. Voilà notre culture, nous en sommes d’autant plus responsables pour nous et pour la génération qui vient.
Comment vivre en chrétiens dans cette culture ? C’est la question cruciale aujourd’hui. Comment faire en sorte que notre manière de vivre change cette culture dans ses axes et dans ses choix de façon qu’ils soient plus respectueux de la dignité humaine et laissent la place suffisante à la liberté de l’esprit pour adorer Dieu et reconnaître son amour ?

Jean Marie cardinal Lustiger

Première visite officielle en France patriarche Alexis II

27 juin, 2007

du site: 

http://www.zenit.org/article-15723?l=french

Première visite officielle en France patriarche Alexis II

Vénération des reliques de la Passion du Christ

ROME, Mardi 26 juin 2007 (ZENIT.org) –Le patriarche Alexis II se rendra pour la première fois en visite officielle en France en octobre prochain, annonce le service de presse du diocèse de Chersonèse (http://www.egliserusse.eu).

Selon le communiqué du service de presse du diocèse de Chersonèse, publié dans le numéro 3 du « Messager de l’Eglise orthodoxe russe », le patriarche Alexis II de Moscou et de toute la Russie a accepté « avec gratitude » l’invitation du cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France, de se rendre à Paris pour une rencontre fraternelle avec les chrétiens de France à l’occasion de sa visite à Strasbourg.

Le patriarche Alexis a également accepté « avec reconnaissance » l’invitation de Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, de visiter la cathédrale Notre-Dame pour y vénérer les reliques de la Passion du Christ.

La première visite d’un patriarche de Moscou à Paris aura lieu le 3 octobre 2007 et suivra sa visite à Strasbourg où, le 2 octobre, le primat de l’Église orthodoxe russe parlera devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à l’invitation de son président.

Pendant son séjour à Paris le patriarche de Moscou souhaite prier devant la Couronne d’épines du Sauveur à la cathédrale Notre-Dame, visiter l’église des Trois Saints Docteurs, église cathédrale du diocèse de Chersonèse, et y célébrer un office d’actions de grâces avec les fidèles de l’Église orthodoxe russe demeurant en France. Le programme prévoit également des rencontres avec les représentants du monde religieux, culturel et politique de France.

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, donnera un déjeuner officiel en l’honneur du patriarche Alexis. Le soir du 3 octobre, à l’issue de l’office à Notre-Dame, le diocèse de Chersonèse organisera au Palais de la Conciergerie une réception privée à l’occasion de la visite du primat de l’Église orthodoxe russe en France.

Dans sa lettre d’invitation adressée au patriarche Alexis le cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, exprime l’espoir que cette visite contribuera à « renforcer les liens très anciens d’estime et d’amitié tissés entre l’Église catholique de France et l’Église orthodoxe russe ». L’archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois a déclaré dans sa lettre que pour lui et pour les catholiques de Paris ce sera « une fierté et une joie que de pouvoir accueillir le patriarche de Moscou ». Il a souligné que « la présence de l’orthodoxie russe en France est déjà ancienne et elle y a porté de beaux fruits » et exprimé l’assurance que cette visite sera un encouragement pour les orthodoxes vivant en France.