« Marie retenait tous ces évènements et les méditait dans son coeur » (Lc 1,19)

Bienheureuse Élisabeth de la Trinité (1880-1906), carmélite
Dernière retraite, 15ème jour (OC, Cerf 1991, p. 184)

« Marie retenait tous ces évènements et les méditait dans son coeur » (Lc 1,19)

« La Vierge conservait ces choses en son coeur. » Toute son histoire peut se résumer en ces quelques mots ! C’est en son coeur qu’elle vécut, et en une telle profondeur que le regard humain ne peut la suivre. Quand je lis en l’Evangile « que Marie parcourut en toute diligence les montagnes de Judée » (Lc 1,39) pour aller remplir son office de charité près de sa cousine Elisabeth, je la vois passer si belle, si calme, si majestueuse, si recueillie au-dedans avec le Verbe de Dieu. Comme lui sa prière fut toujours celle-ci : «… Me voici. » Qui ? « La servante du Seigneur » (Lc 1,38), la dernière de ses créatures : elle, sa Mère ! Elle fut si vraie en son humilité, parce qu’elle fut toujours oublieuse, ignorante, délivrée d’elle-même. Aussi elle pouvait chanter : « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses ; désormais toutes les nations m’appelleront bienheureuse. » (Lc 1,49.48)

Cette Reine des vierges est aussi Reine des martyrs. Mais c’est encore en son coeur que le glaive la transperça (Lc 2,35), car chez elle tout se passe au-dedans… Oh ! qu’elle est belle à contempler durant son long martyre, si sereine, enveloppée dans une sorte de majesté qui respire à la fois la force et la douceur ! C’est qu’elle avait appris du Verbe lui-même comment doivent souffrir ceux que le Père a choisis comme victimes, ceux qu’il a résolu d’associer au grand oeuvre de rédemption, ceux qu’il « a connus et prédestinés pour être conformes à son Christ », crucifié par amour. Elle est là au pied de la croix, debout, dans la force et la vaillance.

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