Archive pour le 8 juin, 2007
J’ai été à la célébration du Corpus Domini avec le Pape
8 juin, 2007J’ai été à la célébration du Corpus Domini avec le Pape et à la Procession jusqu’à la Sainte Maria Grand, il a été très beau, nous étions beaucoup plus de les autres ans alor que, à la fin de la procession, nous entrions tous dans la place, cette fois nous étions tellement nombreux que nous sommes restées, pour l’adoration, qui se déroule devant la Basilique Mariana, peu dehors de la Place, pourtant les journaux quotidiens, les télévisions national, les télévison régionaux ont pas reporté la nouvelle, milliers de gens (ne sauraient pas quantifier), qu’ils marchent en procession derrière l’hostie consacrée et au Pape, il ne fait pas de nouvelle;
deux photo du site Yahoo USA:
Pope Benedict XVI leads the Corpus Domini procession in an open van from St. John at the Lateran Basilica to St. Mary Major Basilica to mark the feast of the Body and Blood of Christ, in Rome, Thursday, June 7, 2007. Pope Benedict celebrated the evening Mass at St. John Lateran Basilica then traveled a short distance in a procession to St. Mary Major Basilica. (AP Photo/Pier Paolo Cito)
Pope Benedict XVI takes part in a candle-lit Corpus Domini procession, between the basilicas San Giovanni in Laterano and Santa Maria Maggiore, in Rome June 7, 2007. REUTERS/Chris Helgren (ITALY)
Le don de l’Eucharistie, destiné à tous, au monde entier, déclare Benoît XVI
8 juin, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-15562?l=french
Le don de l’Eucharistie, destiné à tous, au monde entier, déclare Benoît XVI
ROME, Jeudi 7 juin 2007 (ZENIT.org) – « Le don de l’Eucharistie (…) est destiné à tous, au monde entier », déclare Benoît XVI dans son homélie de la messe célébrée en la fête du Saint-Sacrement, sur le parvis de la basilique Saint-Jean du Latran, ce jeudi 7 juin, à 19 heures. Mais le pape insistait aussi sur le fait que l’Eucharistie est « un appel à la sainteté et au don de soi aux frères ».
Un don destiné à tous
« Le don de l’Eucharistie, les Apôtres le reçurent du Seigneur dans l’intimité de la Dernière Cène, mais il était destiné à tous, au monde entier. Voilà pourquoi il doit être proclamé et exposé ouvertement, afin que chacun puisse rencontrer ‘Jésus qui passe’ comme il arrivait sur les routes de Galilée, de Samarie, de Judée ; afin que chacun, en le recevant, puisse être guéri, renouvelé par la force de son amour », affirmait le pape.
Plus loin, le pape insistait sur ce « tous »: « Dans le passage de l’Evangile à peine proclamé, saint Luc, en racontant le miracle de la multiplication des cinq poissons et des deux pains, avec lesquels Jésus a rassasié la foule ‘dans un endroit désert’, conclut en disant : ‘Ils en mangèrent tous et tous furent rassasiés’(cf. Lc 9,11b–17). »
Pour l’humanité tout entière
« Je voudrais, expliquait Benoît XVI, souligner ce ‘tous’. C’est en effet le désir du Seigneur que tout être humain se nourrisse de l’Eucharistie parce que l’Eucharistie est pour tous. Si, le Jeudi Saint, on met en évidence le rapport étroit qui existe entre la Dernière Cène et le mystère de la mort de Jésus sur la Croix, aujourd’hui, en la fête du Corpus Domini, avec la procession et l’adoration eucharistique ensemble, on attire l’attention sur le fait que le Christ s’est immolé pour l’humanité tout entière. Son passage au milieu des maisons et par les rues de notre ville sera pour ceux qui y habitent une offre de joie, de vie immortelle, de paix et d’amour ».
Offrir chacun sa contribution
Mais le pape insistait aussi sur la « contribution » que chaque baptisé doit apporter en disant : « Le miracle accompli par le Seigneur contient une invitation explicite à offrir chacun sa contribution. Les cinq poissons et les deux pains indiquent notre apport, pauvre mais nécessaire, qu’il transforme en don d’amour pour tous ».
« Cette invitaiton, notre Rédempteur l’adresse en particulier à nous, chers frères et sœurs de Rome, rassemblés en cette place historique autour de l’Eucharistie : je vous salue tous avec affection », disait le pape tandis que l’assemblée lui répondait par des applaudissements.
Un rendez-vous important de foi
Pour ce qui est de la foi eucharistique, le pape faisait remarquer: « Nous réaffirmons avec enthousiasme notre foi dans l’Eucharistie, mystère qui constitue le cœur de l’Eglise. Dans la récente exhortation apostolique post-synodale ‘Sacramentum caritatis’ j’ai rappelé que le mystère eucharistique est ‘le don que Jésus Christ fait de lui-même, en nous révévant l’amour infini de Dieu pour tout homme’(n. 1). C’est pourquoi la fête du Corpus Domini est une fête particulière, et elle constitue un rendez-vous important de foi et de louange pour toute communauté chrétienne ».
Adorer, louer et remercier publiquement
Le pape rappelait que « c’est une fête qui a son origine dans un contexte historique et culturel déterminé : elle est née dans le but bien précis de réaffirmer ouvertement la foi du Peuple de Dieu en Jésus Christ vivant et réellement présent dans le très saint sacrement de l’Eucharistie. C’est une fête instituée pour adorer, louer et remercier publiquement le Seigneur qui ‘dans le Sacrement eucharistique continue de nous aimer ‘jusqu’à la fin’, jusqu’au don de son corps et de son sang’ (Sacramentum caritatis, 1) ».
Le Jeudi Saint et la fête du Saint-Sacrement
Benoît XVI rapprochait le climat de cette fête avec celui du Jeudi saint en disant: « La célébration eucharistique de ce soir nous rappelle, continuait le pape, le climat spirituel du Jeudi saint, jour où le Christ, à la Veille de sa Passion, institua, au Cénacle, la très sainte Eucharistie. Le Corpus Domini constitue ainsi une reprise du mystère du Jeudi saint, comme par obéissance à l’invitaiton de Jésus de ‘proclamer sur les toits’ ce qu’Il a transmis lui-même dans le secret (cf. Mt 10,27) ».
Efficacité inépuisable
« Tel est, chers amis, l’héritage perpétuel et vivant que Jésus nous a laissés dans le Sacrement de son Corps et de son Sang. Héritage qui demande à être constamment repensé, revécu, afin que, comme le disait le vénéré pape Paul VI, il puisse ‘imprimer son efficacité inépuisable dans tous les jours de notre vie mortelle’ (Enseignements (Inseganmenti), V [1967], p. 779) ».
Le « mystère »
Benoît XVI renvoyait à son exhortation apostolique post-synodale pour commenter l’exclamation du prêtre après la consécration : « Mystère de la foi !» (n. 6) en disant: « C’est justement parce qu’il s’agit d’une réalité mystérieuse qui dépasse notre compréhension que nous ne devons pas nous étonner si aujourd’hui encore beaucoup ont du mal à accepter la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Il ne peut pas en être autrement. Il en a été ainsi depuis le jour où, dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus a déclaré ouvertement qu’il était venu pour nous donner sa chair et son sang (cf. Jn 6,26-58). Ce langage apparut ‘dur’ et beaucoup se retirèrent ».
« Signe de contradiction »
Le pape ajoutait: « Alors comme aujourd’hui, l’Eucharistie demeure un ‘signe de contradiction’ et elle ne peut pas ne pas l’être, parce qu’un Dieu qui se fait chair et se sacrifie lui-même pour la vie du monde provoque une crise de la sagesse des hommes. Mais avec une humble confiance, l’Eglise fait sienne la foi de Pierre et des autres Apôtres et proclame avec eux (et nous proclamons): ‘Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle’ (Jn 6,68). Renouvelons ce soir notre profession de foi dans le Christ vivant et présent dans l’Eucharistie ».
Soutien sur le long chemin de l’exode
Pour ce qui est de la vie eucharistique aujourd’hui, le pape précisait: « L’Eucharistie est la nourriture réservée à ceux qui, dans le baptême ont été libérés de l’esclavage et sont devenus des enfants ; elle est la nourriture qui les soutient sur le long chemin de l’exode à travers le désert de l’existence humaine. Comme la manne pour le peuple d’Israël, ainsi, pour toute génération chrétienne, l’Eucharistie est l’indispensable nourriture qui la soutient alors qu’elle traverse le désert de ce monde desséché par des systèmes idéologiques et économiques qui ne promeuvent pas la vie, mais plutôt la mortifient ; un monde où domine la logique du pouvoir et de l’avoir plutôt que celle du service et de l’amour ; un monde où triomphe souvent la culture de la violence et de la mort ».
« Mais Jésus vient à notre rencontre et infuse en nous cette sécurité : Lui-même est ‘le pain de vie’ », insistait le pape.
Benoît XVI préside les célébrations de la Fête-Dieu – Une tradition remontant à Ste Julienne du Mont Cornillon
8 juin, 2007du site:
http://www.zenit.org/article-15563?l=french
Benoît XVI préside les célébrations de la Fête-Dieu
Une tradition remontant à Ste Julienne du Mont Cornillon
ROME, Jeudi 7 juin 2007 (ZENIT.org) – C’était, ce jeudi, la Fête-Dieu, la fête du Saint Sacrement, chômée au Vatican, et le pape Benoît XVI a présidé la messe sur le parvis de sa cathédrale, la basilique Saint-Jean du Latran, avant de présider la procession eucharistique de Saint-Jean du Latran à Sainte-Marie Majeure.
Le Vatican a maintenu cette fête à sa place originelle, le jeudi après l’octave de la Pentecôte, mais la célébration a été reportée au dimanche suivant par de nombreuses conférences épiscopales pour permettre aux fidèles d’y participer : c’est le cas notamment en France et en Italie.
Chaque année, des milliers de pèlerins de Rome et du monde viennent participer à cette manifestation publique de foi eucharistique.
On doit l’institution de cette fête en grande partie à une religieuse belge, dont le confesseur devint pape: sainte Julienne de Mont-Cornillon (1192-1258).
Urbain IV avait été, en Belgique, le confesseur de sainte Julienne de Mont Cornillon à qui revient le mérite d’avoir demandé l’institution de cette fête.
Orpheline, elle avait été recueillie à l’âge de cinq ans, avec sa sœur Agnès, d’un an son aînée, par les Augustines du Mont-Cornillon, près de Liège. Comme les religieuses soignaient les lépreux, elles vécurent d’abord en retrait, à la ferme. Mais à quatorze ans, Julienne fut admise parmi les sœurs.
Une vision dont elle fut favorisée deux ans plus tard est à l’origine de ses efforts pour faire instituer la Fête-Dieu en l’honneur du Saint-Sacrement.
Cependant, devenue prieure, Julienne se heurtait à de cruelles incompréhensions: on la traitait de fausse visionnaire. Ses visions, et son interprétation rigoureuse de la règle augustinienne, la firent chasser deux fois du monastère.
La première fois, l’évêque la rappela. La seconde, en 1248, elle se réfugia dans le Namurois, auprès d’un monastère cistercien, avant d’embrasser la vie d’ermite recluse, à Fosses.
L’abbaye cistercienne de Villers, entre Bruxelles et Namur, lui offrit une sépulture, aussi l’iconographie la représente-t-elle parfois revêtue de l’habit des Cisterciennes.
Cependant, relayés par la bienheureuse Eve de Liège (+ v. 1266), ses efforts ne furent pas vains, car la fête du Saint-Sacrement fut introduite dans son diocèse. Et elle allait être étendue à toute l’Eglise par Urbain IV, six ans après sa mort. C’est lui qui a célébré la première fête solennelle à Orvieto, en grande solennité, en 1264. La cathédrale d’Orvieto renferme en effet une grande partie des reliques (l’hostie, le corporal et les purificatoires de lin) du miracle eucharistique de la ville voisine de Bolsena, relaté par les fresques.
La fête recueillait ainsi le fruit des dévotions eucharistiques nées aux XIIe et XIIIe siècles, en réaction contre des doctrines hérétiques entamant la foi en la présence du Christ sous les espèces consacrées.
Urbain IV institua la fête du Corpus Domini par la bulle « Transiturus de hoc mundo » et confia alors à Saint-Thomas d’Aquin la rédaction de textes liturgiques. Et il fixa la fête au jeudi après l’octave de la Pentecôte. La fête fut ensuite confirmée par le pape Clément V en 1314.
Mais à Rome, c’est seulement à la fin du XVe siècle, sous Nicolas V, que l’on commença à célébrer la fête par une procession de Saint-Jean du Latran à Sainte-Marie Majeure.
Pourtant l’actuel tracé de la procession, el long de la via Merulana ne fut praticable qu’à partir de 1575, date de la fin des travaux voulus par Grégoire XIII. La tradition s’est ensuite maintenue pendant trois siècles. Mais en 1870, année de la prise de Rome, l’usage est tombé dans l’oubli. C’est Jean-Paul II qui a relevé la tradition dès sa première année de pontificat, en 1979.
La dernière messe du père Ragheed, martyr de l’Eglise Chaldéenne
8 juin, 2007
du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/dettaglio.jsp?id=145921&fr=y
La dernière messe du père Ragheed, martyr de l’Eglise Chaldéenne
Ils l’ont tué à Mossoul, avec trois des ses sous-diacres. Dans un Irak ravagé, c’était un homme et un chrétien qui témoignait de sa foi avec clarté et courage. Voici un portait écrit par quelqu’un qui le connaissait bien
par Sandro Magister
ROMA, le 5 juin 2007 – Ils l’ont tué le dimanche suivant la Pentecôte, après qu’il a célébré la messe dans l’église de sa paroisse consacrée à l’Esprit Saint, à Mossoul.
Ils ont tué le père Ragheed Ganni, un prêtre catholique chaldéen, ainsi que les trois sous-diacres qui étaient avec lui, Basman Yousef Daud, Wahid Hanna Isho, Gassan Isam Bidawed. Les assaillants ont éloigné la femme de ce dernier et ont abattu les quatre hommes de sang froid. Puis, ils ont placé des véhicules remplis d’explosifs autour de leurs corps pour que personne n’ose s’approcher. C’est seulement tard dans la soirée que la police de Mossoul est parvenue à désamorcer les engins et à recueillir les corps.
L’Eglise chaldéenne les a aussitôt pleurés comme des martyrs. A Rome Benoît XVI a prié. Le père Ragheed était l’un des prêtres qui donnaient le témoignage d’une vie chrétienne avec le plus de clarté et de courage, dans un des pays les plus ravagés.
Il était né à Mossoul il y a 35 ans. Ingénieur diplômé de l’université de Mossoul en 1993, il avait étudié, de1996 à 2003, la théologie à Rome à l’Angelicum, l’Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin, où il avait obtenu la licence en théologie œcuménique. Il parlait couramment, en plus de l’arabe, l’italien, le français et l’anglais. Il était le correspondant de l’agence internationale « Asia News », de l’Institut Pontifical des Missions Etrangères.
Le jour suivant son martyre « Asia News » en a publié ce portrait:
« L’Eucharistie nous rend la vie que les terroristes essaient de nous ôter »
« Sans la messe du dimanche, sans l’eucharistie, les chrétiens ne peuvent pas vivre en Irak »: le père Ragheed racontait ainsi l’espoir de sa communauté, habituée à voir chaque jour la mort en face, cette même mort qui l’attendait hier après-midi, au retour de la messe.
Après avoir nourri ses fidèles du corps et du sang du Christ, il a offert aussi son propre sang, sa vie, pour l’unité de l’Irak et l’avenir de son Eglise.
Ce jeune prêtre avait choisi, tout à fait consciemment, de rester à côté de ses fidèles, dans sa paroisse consacrée à l’Esprit Saint, à Mossoul, la ville considérée comme la plus dangereuse en Irak après Bagdad. La raison est simple: sans lui, sans son pasteur, le troupeau se serait égaré. Dans la barbarie des kamikazes et des bombes une chose au moins était certaine et donnait la force de résister: « Le Christ – disait Ragheed – avec son amour sans limites défie le mal, nous garde unis, et nous donne, à travers l’Eucharistie, la vie que les terroristes essaient de nous ôter ».
Il est mort hier, massacré par une violence aveugle. Il a été abattu en revenant de l’église, où les fidèles, de moins en moins nombreux, de plus en plus désespérés et effrayés, continuaient cependant à se réunir comme ils le pouvaient.
« Les jeunes – c’est ce que Ragheed racontait il y a quelques jours – organisent la surveillance après les attentats déjà subis par la paroisse, après les enlèvements et les menaces permanentes qui visent les religieux. Les prêtres célèbrent la messe parmi les ruines causées par bombes. Les mères voient avec inquiétude leurs enfants défier les dangers et se rendre au catéchisme avec enthousiasme. Les vieux confient à Dieu leurs familles qui fuient l’Irak, ce pays qu’ils ne veulent pas quitter, solidement enracinés dans ces maisons qu’ils ont construites pendant des années à la sueur de leur front et qu’il n’est pas question d’abandonner ».
Ragheed était comme eux, comme un père fort qui veut protéger ses enfants: « Notre devoir est de ne pas désespérer. Dieu écoutera nos supplications pour la paix en Irak ».
En 2003, après ses études à Rome, il avait décidé de revenir dans son pays, « parce que ma place est là- bas ». Il était aussi rentré pour participer à la reconstruction de sa patrie, à la reconstruction d’une « société libre ». Il parlait d’un Irak plein d’espoir, avec son sourire attachant: « Saddam est tombé, nous avons élu un gouvernement, nous avons voté une Constitution! ». Il organisait des cours de théologie pour les laïques à Mossoul; il consolait les familles en difficulté. Ce mois-ci il était en train de faire soigner à Rome un enfant avec des graves problèmes de vue.
Son témoignage est celui d’une foi vécue avec enthousiasme. Il était l’objet de menaces répétées et de tentatives d’attentat depuis 2004, il avait vu des parents souffrir et des amis partir. Il avait cependant continué jusqu’à la fin de rappeler que cette souffrance, ce massacre, cette anarchie de la violence avaient aussi un sens: il fallait les offrir.
Après l’attaque contre sa paroisse le 1er avril, dimanche des Rameaux, il disait: « Nous nous sommes sentis semblables à Jésus quand il entre à Jérusalem, sachant que la conséquence de Son amour pour les hommes sera la Croix. Nous avons également offert notre souffrance, pendant que les projectiles transperçaient les vitres de l’église, comme signe d’amour pour Jésus ».
Il racontait encore il y a quelques semaines: « Nous attendons chaque jour l’attaque décisive mais nous n’arrêterons pas de célébrer la messe. Nous le ferons aussi sous terre, où nous sommes plus à l’abri. Je suis encouragé par mes paroissiens à suivre cette décision. Il s’agit de guerre, de vraie guerre, mais nous espérons porter cette Croix jusqu’à la fin avec l’aide de la Grâce divine ».
Et parmi les difficultés quotidiennes il s’étonnait lui-même de réussir ainsi à comprendre d’une façon plus profonde « la grande valeur du dimanche, jour de la rencontre avec Jésus ressuscité, jour de l’unité et de l’amour entre tous, du soutien et de l’entraide ».
Ensuite les voitures remplies d’explosifs se sont multipliées; les enlèvements de prêtres à Bagdad et à Mossoul sont devenus de plus en plus fréquents; les sunnites ont commencé à demander un impôt aux chrétiens qui voulaient rester dans leurs maisons, sous peine de les voir confisquées par des miliciens. L’eau, l’électricité, continuent à manquer, les liaisons téléphoniques sont difficiles. Ragheed commence à être fatigué, son enthousiasme faiblit. Jusqu’à admettre, dans son dernier mail à « Asia News », le 28 mai dernier: »Nous sommes sur le point de nous écrouler ». Il parle de la dernière bombe qui est tombée sur l’église du Saint Esprit, juste après les célébrations du jour de la Pentecôte, le 27 mai; de la « guerre » qui a éclaté une semaine plus tôt, avec 7 voitures et 10 engins explosifs en quelques heures; du couvre-feu qui pendant trois jours « nous a gardés prisonniers dans nos propres maisons », sans pouvoir célébrer la fête de l’Ascension, le 20 mai.
Il se demande dans quelle direction son pays se dirige: « Dans un Irak sectaire et confessionnel, quelle place sera attribuée aux chrétiens? Nous n’avons pas de soutien, aucun groupe ne se bat pour notre cause, nous sommes seuls dans ce désastre. L’Irak est déjà divisé et ne sera plus jamais le même. Quel avenir pour notre Eglise? ».
Mais il confirme aussitôt la force de sa foi, éprouvée mais intacte: « Je peux me tromper, mais une chose, une seule chose, j’ai la certitude qu’elle est vraie, pour toujours: l’Esprit Saint continuera à illuminer des personnes afin qu’elles œuvrent pour le bien de l’humanité, dans ce monde si plein de mal ».
Cher Ragheed, avec ton cœur qui crie de douleur, tu nous laisses ton espoir et ta certitude. En te frappant, ils ont voulu anéantir l’espoir de tous les chrétiens en Irak. Cependant, avec ton martyre, tu nourris et tu donnes une nouvelle vie à ta communauté, à l’Eglise en Irak et à l’Eglise universelle aussi. Merci, Ragheed!