Archive pour le 1 juin, 2007

bonne nuit

1 juin, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. coralli-pesca-strascico

underwater de « Greenpeace »

« Par quelle autorité fais-tu cela ? »

1 juin, 2007

Saint Hilaire (v. 315-367), évêque de Poitiers et docteur de l’Église
De Trinitate, VII, 26-27

« Par quelle autorité fais-tu cela ? »

Il est bien au Père, ce Fils qui lui ressemble. Il vient de lui, ce Fils qu’on peut lui comparer, car il lui est semblable. Il est son égal, ce Fils qui accomplit les mêmes oeuvres que lui (Jn 5,36)… Oui, le Fils accomplit les oeuvres du Père ; c’est pourquoi il nous demande de croire qu’il est le Fils de Dieu. Il ne s’arroge pas là un titre qui ne lui serait pas dû ; ce n’est pas sur ses propres oeuvres qu’il appuie sa revendication. Non ! Il rend témoignage que ce ne sont pas ses propres oeuvres, mais celles de son Père. Et il atteste ainsi que l’éclat de ses actions lui vient de sa divine naissance. Mais comment les hommes auraient-ils pu reconnaître en lui le Fils de Dieu, dans le mystère de ce corps qu’il avait assumé, dans cet homme né de Marie ? C’est pour faire pénétrer en leur coeur la foi en lui que le Seigneur accomplissait toutes ces oeuvres : « Si j’accomplis les oeuvres de mon Père, alors, même si vous ne voulez pas croire en moi, croyez au moins mes oeuvres ! » (Jn 10,38)

Si l’humble condition de son corps semble un obstacle pour croire en sa parole, il nous demande de croire au moins en ses oeuvres. En effet, pourquoi le mystère de sa naissance humaine nous empêcherait-il de percevoir sa naissance divine ?… « Si vous ne voulez pas croire en moi, croyez en mes oeuvres, pour savoir et reconnaître que le Père est en moi, et moi dans le Père »…

Telle est la nature qu’il possède par naissance ; tel est le mystère d’une foi qui nous assurera le salut : ne pas diviser ceux qui sont un, ne pas priver le Fils de sa nature, et proclamer la vérité du Dieu Vivant né du Dieu Vivant… « Comme le Père qui m’a envoyé est vivant, de même, moi, je vis par le Père » (Jn 6,57). « Comme le Père a la vie en lui-même, de même il a donné au Fils d’avoir aussi en lui-même la vie » (Jn 5,26).

Saint Sergio

1 juin, 2007

Saint Sergio dans images ser_dove

texte original italien, du site:

http://www.stsl.ru/languages/it/page2.php

« …una volta san Sergio stava recitando le preghiere a Dio perché aiutasse la sua confraternita nella vita spirituale. Era già tardi quando, ad un tratto, sentì una voce che lo chiamava: « Sergio! ». Il santo, solo nella sua cella, si meravigliò di essere chiamato nel cuore della notte. Dopo aver terminato le preghiere san Sergio aprì la finestra. Una visione eccezionale gli si presentò: una luce abbagliante proveniente dal cielo illuminava a giorno la notte. La voce risuonò: « Sergio, stai implorando l’aiuto divino per i tuoi confratelli e Dio accetta la tua preghiera. Guarda quanti monaci si sono riuniti intorno a te, protetti dalla Santa Trinità!. » San Sergio vide molti begli uccelli volare al monastero e nuovamente udì la voce dal cielo: « In tal misura si moltiplicheranno i tuoi discepoli e non diminuiranno dopo la tua morte se seguiranno il tuo cammino. »

un jour san Sergio était en train de réciter les prières à Dieu parce que sa confrérie aidât dans la vie spirituelle. Tard il déjà était quand, tout à coup il entendit une voix, qu’il l’appelait: « Sergio! ». Le saint, seul dans sa cellule, il s’émerveilla d’être appelé dans le coeur de la nuit. Après avoir terminé les prières san Sergio il ouvrit la fenêtre. Une vision exceptionnelle se présenta: une lumière éblouissante provenante du ciel éclairait au jour la nuit. La voix résonna: « Sergio, boisseaux en implorant l’aide divine pour tes confrères et Dieu accepte ta prière. Regarde combien de moines se sont autour réunis à toi, protège-toi par la Sainte Trinité!.Saint Sergio vit beaucoup de begli oiseaux voler au monastère et il entendit la voix de nouveau du ciel: « En telle mesure tes disciples se multiplieront et ils ne diminueront pas ta mort après si ils suivent ton chemin.

A glorious Trinity

1 juin, 2007

A glorious Trinity  dans images lonergan-trinity-icon

texte original anglais, du site:

http://kmknapp.blogspot.com/2004_06_01_archive.html

This icon, in Toronto, Ontario, is titled, if my memory serves, « Holy Theologian Bernard in the Processions of the Holy Trinity. » The three holy visitors to Abraham, the iconic representation of the Trinity, are those three angel figures. The tiny guy in the righthand corner, who’s prostrating after dropping his book and pen, is the indomitable Bernard Lonergan. I myself suspect that Karl and Hugo Rahner and Hans Urs von Balthasar are just out-frame right in the same state of awe.A glorious Trinity Sunday to you!

« Questa icona, a Toronto, Ontario, è intitolata, se la mia memoria serve, « Il teologo San Bernardo (Lonergan – non lo conosco)nelle Processioni della Trinità santa.„ I tre ospiti santi a Abraham, la rappresentazione iconica della Trinità, sono quelle figure di tre angeli. Il tipo molto piccolo nel angolo destro, che prostrating dopo avere caduto il suoi libro e penna, è il Bernardo indomitable Lonergan. Io stesso sospetto che Karl e Hugo Rahner e Hans Urs von Balthasar sono destra giusta della fuori-struttura in stessi dichiara di avere (?). Una Una buona domenica a tutti. »

« Cette icône, à Toronto, Ontario, est intitulée, si ma mémoire sert, « théologien saint Bernard dans les cortèges de la trinité sainte. » Les trois visiteurs saints à Abraham, la représentation iconique de la trinité, sont ces chiffres de trois anges. Le type minuscule dans le coin droit, qui se prosterne après la chute de son livre et stylo, est le Bernard indomptable Lonergan. I moi-même suspect que Karl et Hugo Rahner et Hans Urs von Balthasar ont raison juste de dehors-armature dans le même état de crainte. Une trinité dimanche glorieuse à toi ! »

lecture de la fête de la Trinité et commentaire

1 juin, 2007

lecture de la fête de la Trinité et commentaire, du site:

http://www.cef.fr/catho/prier/commentaire.php

PREMIERE LECTURE – Proverbes 8, 22-31

Ecoutez ce que déclare la Sagesse :22 « Le Seigneur m’a faite pour lui au commencement de son action,avant ses oeuvres les plus anciennes.23 Avant les siècles, j’ai été fondée,dès le commencement, avant l’apparition de la terre.24 Quand les abîmes n’existaient pas encore,qu’il n’y avait pas encore les sources jaillissantes,je fus enfantée.25 Avant que les montagnes ne soient fixées,avant les collines, je fus enfantée.26 Alors que Dieu n’avait fait ni la terre, ni les champs,ni l’argile primitive du monde,27 lorsqu’il affermissait les cieux, j’étais là.Lorsqu’il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,28 chargeait de puissance les nuages dans les hauteurset maîtrisait les sources de l’abîme ;29 lorsqu’il imposait à la mer ses limites,pour que les eaux n’en franchissent pas les rivages,lorsqu’il établissait les fondements de la terre,30 j’étais à ses côtés comme un maître d’oeuvre.J’y trouvais mes délices jour après jour,jouant devant lui à tout instant,31 jouant sur toute la terre,et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »

COMMENTAIRE

Pour les hommes de la Bible, il ne fait pas de doute que Dieu conduit le monde avec sagesse ! « Tu as fait toutes choses avec sagesse » dit le psaume 104 (103) que nous avons chanté pour la Pentecôte. C’est même tellement une évidence qu’on en arrive à écrire des discours entiers sur ce sujet. C’est le cas du texte que nous venons de lire : il s’agit d’une véritable prédication sur le thème : « mes frères, n’engagez pas vos vies sur des fausses pistes. Dieu seul connaît ce qui est bon pour l’homme ; conformez-vous à l’ordre des choses qu’il a établi depuis les origines du monde, c’est le seul moyen d’être heureux.

Pour donner plus de poids à sa prédication, l’auteur fait parler la sagesse elle-même comme si elle était une personne. Mais ne nous y trompons pas : ce n’est qu’un artifice littéraire ; la preuve, c’est qu’au chapitre suivant, Dame Folie parle aussi.Pour l’instant donc, c’est Dame Sagesse qui se présente à nous : première remarque, elle ne parle pas d’elle toute seule… elle ne parle d’elle qu’en fonction de Dieu, comme s’ils étaient inséparables. « Le Seigneur m’a faite POUR LUI au commencement de son action… Avant les siècles, j’ai été fondée (sous-entendu par Dieu)… Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée (sous-entendu par Dieu)… Lorsque Dieu établissait les fondements de la terre, j’étais là à ses côtés… » Donc entre Dieu et la Sagesse existe une relation de très forte intimité… La foi juive au Dieu unique n’a jamais envisagé un Dieu-Trinité : mais on voit bien ici, que, sans abandonner l’unicité de Dieu, elle pressent qu’au sein même du Dieu UN, il y a un mystère de dialogue et de communion.

Deuxième remarque : « AVANT » est le mot qui revient le plus souvent dans ce passage ! « Le Seigneur m’a faite AVANT ses oeuvres les plus anciennes… AVANT les siècles, j’ai été fondée … DES LE COMMENCEMENT, AVANT l’apparition de la terre. Quand les abîmes n’existaient PAS ENCORE, qu’il n’y avait PAS ENCORE les sources jaillissantes, je fus enfantée. AVANT que les montagnes ne soient fixées, AVANT les collines, je fus enfantée. Alors que Dieu n’avait fait ni la terre, ni les champs, ni l’argile primitive du monde, lorsqu’il affermissait les cieux, J’ETAIS LA … » C’est clair : le leitmotiv est bien : « j’étais là de toute éternité, AVANT toute création »… Il y a donc là une insistance très forte sur l’antériorité de celle qui se prénomme la Sagesse par rapport à toute création.

Troisième remarque, la Sagesse joue un rôle dans la création : « Lorsque Dieu imposait à la mer ses limites, pour que les eaux n’en franchissent pas les rivages, lorsqu’il établissait les fondements de la terre, j’étais à ses côtés, comme un maître d’oeuvre ». Pour une oeuvre si belle qu’elle engendre une véritable jubilation : « J’y trouvais mes délices jour après jour, jouant devant lui à tout instant, jouant sur toute la terre, et trouvant mes délices avec les fils des hommes. » La Sagesse est auprès de Dieu et « elle trouve ses délices » auprès de Dieu… elle est auprès de nous… et « elle trouve ses délices » auprès de nous. On entend là comme un écho du refrain de la Genèse : « Dieu vit que cela était bon » ; plus encore, au sixième jour, tout de suite après la création de l’homme qui était comme le couronnement de toute son oeuvre, « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voilà, c’était très bon ! » (Gn 1, 31).

Du coup, ce texte nous révèle un aspect particulier et éminemment positif de la foi d’Israël : la Sagesse éternelle a présidé à toute l’oeuvre de création : l’insistance du texte est très forte là-dessus ; on peut en déduire deux choses : premièrement, depuis l’aube du monde, l’humanité et le cosmos baignent dans la Sagesse de Dieu. Deuxièmement, le monde créé n’est donc pas désordonné puisque la Sagesse en est le maître d’oeuvre. Cela devrait nous engager à ne jamais perdre confiance. Enfin, c’est bien la folie de la foi d’oser croire que Dieu est sans cesse présent à la vie des hommes, et plus encore qu’il trouve ses délices en notre compagnie… C’est une folie, mais le fait est là : si Dieu continue inlassablement de proposer son Alliance d’amour, c’est bien parce qu’il « trouve jour après jour ses délices avec les fils des hommes ».

Reste une question : pourquoi ce texte nous est-il proposé pour la fête de la Trinité ? Pas une fois on n’entend parler de Trinité dans ces lignes, ni même des mots Père, Fils et Esprit.En ce qui concerne le Livre des Proverbes, cela n’a rien d’étonnant puisque quand il a été écrit, il n’était pas question de Trinité : non seulement, le mot n’existait pas, mais l’idée même de Trinité n’effleurait personne. Au début, pour le peuple élu, la première urgence était de s’attacher au Dieu Unique ; d’où la lutte farouche de tous les prophètes contre l’idolâtrie et le polythéisme parce que la vocation de ce peuple est précisément d’être témoin du Dieu unique ; n’oublions pas cette phrase du livre du Deutéronome : « A toi, il t’a été donné de voir, pour que tu saches que c’est le Seigneur qui est Dieu ; il n’y en a pas d’autre que lui. »

Première étape, donc, découvrir que Dieu est UN ; pas question de parler de plusieurs personnes divines ! Plus tard seulement, les croyants apprendront que ce Dieu unique n’est pas pour autant solitaire, il est Trinité. Ce mystère de la vie trinitaire n’a commencé à être deviné que dans la méditation du Nouveau Testament, après la résurrection du Christ. A ce moment-là, quand les Apôtres et les écrivains du Nouveau Testament ont commencé à entrevoir ce mystère, ils se sont mis à scruter les Ecritures et ils ont donc fait ce qu’on appelle une relecture ; et en particulier, ils ont relu les lignes que nous venons d’entendre et qui parlent de la Sagesse de Dieu et ils y ont lu en filigrane la personne du Christ.

Saint Jean, par exemple, écrira : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu… » et vous savez combien cette expression en grec dit une communion très profonde, un dialogue d’amour ininterrompu. Le livre des Proverbes, lui, n’en était pas encore là.

***

« La Sagesse = la science des choses divines et humaines et de leurs causes »

Irénée et Théophile d’Antioche ont identifié la Sagesse avec l’Esprit, tandis qu’Origène l’identifiait avec le Fils. C’est cette deuxième interprétation qui a finalement été retenue par la théologie.cf Sg 7, 25-26 : « souffle de la puissance de Dieu, effusion toute pure de la gloire du Tout-Puissant, le reflet de la gloire éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté »Arius s’appuyait sur Pr 8, 22 (« Le Seigneur m’a créée ») pour nier à Jésus l’égalité avec le PèreRéponse du Concile de Nicée : « engendré, non pas créé »A partir du 3ème siècle ap.J.C., les Pères de l’Eglise (en particulier Athanase au 4ème s, puis Augustin) comprennent que cette Sagesse est le Christ lui-même.

PSAUME 8

2 O Seigneur, notre Dieu,qu’il est grand ton nompar toute la terre !

Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée3 par la bouche des enfants, des tout-petits :rempart que tu opposes à l’adversaire,où l’ennemi se brise en révolte. 4 A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,la lune et les étoiles que tu fixas,5 qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ?le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?

6 Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,le couronnant de gloire et d’honneur ;7 tu l’établis sur les oeuvres de tes mains,tu mets toute chose à ses pieds :8

les troupeaux de boeufs et de brebis,et même les bêtes sauvages,9 les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,tout ce qui va son chemin dans les eaux. 10 O Seigneur, notre Dieu,qu’il est grand ton nompar toute la terre !

COMMENTARE

« A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas… » Peut-être sommes-nous dans le cadre d’une célébration de nuit ; hypothèse tout à fait vraisemblable, puisque le prophète Isaïe fait parfois allusion à des célébrations nocturnes, par exemple quand il dit : « Vous chanterez comme la nuit où l’on célèbre la fête, vous aurez le coeur joyeux… » (Is 30, 29). Imaginons donc que nous sommes un soir d’été, à Jérusalem, au cours d’un pèlerinage, une célébration à la belle étoile. Ce qui saute aux yeux dès la lecture de ce psaume : c’est que la première et la dernière phrases sont exactement identiques ! « O Seigneur notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! » Donc pas besoin de chercher plus loin le thème de ce psaume : c’est une hymne à la grandeur de Dieu ! Au passage, d’ailleurs, remarquons que le nom employé pour Dieu ici, c’est une fois de plus le nom de l’Alliance, les fameuses 4 lettres, YHWH, le Nom très Saint qu’on ne prononce jamais : donc, même si le mot Alliance n’est pas employé une seule fois, il est sous-entendu ; c’est le peuple de l’Alliance qui s’exprime ici.

Revenons à cette phrase qui est répétée au début et à la fin : « O Seigneur notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! » On a donc là une parfaite symétrie… Elle encadre quoi ? une méditation sur l’homme. Cette construction est très intéressante. A la fois, l’homme est bien au centre de la création, ET en même temps tout, y compris l’homme, est rapporté à Dieu : Lui seul agit et l’homme contemple…Tout est « ouvrage des doigts de Dieu », tout est « oeuvre de ses mains… Tu fixas les étoiles…Tu penses à l’homme, Tu en prends souci, Tu le couronnes de gloire et d’honneur, Tu l’établis sur l’oeuvre de tes mains », Tu mets toute chose à ses pieds ».

La « couronne » de l’homme, c’est le cosmos justement : et ce n’est sûrement pas un hasard si le psaume est construit de telle manière que l’énumération des oeuvres créées par Dieu encadrent l’homme, lui faisant comme une couronne. Si on reprend la structure globale de ce psaume, il se présente comme des cercles concentriques : au centre l’homme « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme que tu en prennes souci ? Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur ; tu l’établis sur l’oeuvre de tes mains, tu mets toute chose à ses pieds »… Puis un premier cercle, la création : de part et d’autre des versets concernant l’homme : d’un côté le ciel étoilé, et la lune… de l’autre tous les êtres vivants : troupeaux, bêtes sauvages, oiseaux, poissons… Puis deuxième cercle, la fameuse phrase répétée : l’homme contemple le vrai roi de la création : « O Seigneur notre Dieu, qu’il est grand ton nom par toute la terre ! »

La royauté de Dieu est dite déjà par le mot « grand », un mot du langage de cour qui dit la puissance du roi vainqueur. Elle est dite aussi bien entendu par le mot « splendeur ». Ce roi est vainqueur de l’adversaire, de l’ennemi, sans difficulté apparemment, puisqu’il se contente pour rempart d’un gazouillis de nourrisson ; (la traduction de ce verset est très discutée… nous choisissons ici la traduction liturgique, puisque c’est celle-ci que nous entendons à la Messe et elle est très suggestive) : « Jusqu’aux cieux, ta splendeur est chantée par la bouche des enfants, des tout-petits : rempart que tu opposes à l’adversaire, où l’ennemi se brise en sa révolte ». (Sous-entendu le chant des tout-petits : voilà le rempart que tu opposes à tes ennemis ; cela suffit).

Cette royauté, Dieu ne la garde pas jalousement pour lui : puisqu’il couronne l’homme à son tour. L’homme aussi a droit à un vocabulaire royal : l’homme est « à peine moindre qu’un dieu »… il est « couronné »… toutes choses sont « à ses pieds » : il y a là l’image d’un trône royal : les sujets se prosternent en bas des marches. Pour dire la même chose, le livre de la Genèse avait raconté la création de l’homme comme intervenant en dernier après toutes les autres choses, après tous les autres êtres vivants, pour bien montrer que l’homme était au sommet ; et puis le livre de la Genèse encore avait montré l’homme donnant un nom à toutes les créatures, ce qui est un signe de supériorité, de maîtrise… Dans la création, la vocation de l’homme est bien d’être le roi de la création : Au premier couple humain, Dieu avait dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » (Gn 1, 28).

Je reviens sur la phrase : « A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? » Belle manière de dire la présence de Dieu auprès de l’homme, sa sollicitude.

Evidemment, un tel psaume respire la joie de vivre ! Mais il peut bien arriver dans nos vies des jours où cette présence de Dieu auprès de l’homme sera ressentie comme pesante. C’est ce qui arrive à Job un jour de grande souffrance : il était un grand croyant, un priant et il connaissait ce psaume par coeur, très certainement ; eh bien, un jour, dans son désespoir, il en arrive à regretter d’avoir chanté ce psaume avec tant d’enthousiasme, quand tout allait bien : et il va jusqu’à dire : « Laisse-moi… Quand cesseras-tu de m’épier ?… Espion de l’homme… Qu’est-ce qu’un mortel pour en faire si grand cas, pour fixer sur lui ton attention ? » Ce jour-là, sa foi a bien failli basculer ; et certains d’entre nous, trop éprouvés, connaissent ce vertige ; mais pour eux, comme pour nous tous, comme pour Job, Dieu veille et continue quoi qu’il arrive à « prendre souci de l’homme ».

DEUXIEME LECTURE – Romains 8, 8 – 17

Frères,1 Dieu a fait de nous des justes par la foi ;nous sommes ainsi en paix avec Dieupar notre Seigneur Jésus-Christ,2 qui nous a donné, par la foi,l’accès au monde de la grâcedans lequel nous sommes établis ;et notre orgueil à nous,c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu.3 Mais ce n’est pas tout :la détresse elle-même fait notre orgueil,puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ;4 la persévérance produit la valeur éprouvée ;la valeur éprouvée produit l’espérance ;5 et l’espérance ne trompe pas,puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurspar l’Esprit Saint qui nous a été donné.

COMMENTAIRE

Nous sommes à Rome, au temps de l’empereur Néron, l’année 57 ou 58 après Jésus-Christ ; comme dans presque toutes les villes du Bassin Méditerranéen, il y a une colonie juive ; on l’évalue à quelques dizaines de milliers de personnes ; et comme partout, certains de ces Juifs ont reconnu en Jésus de Nazareth le Messie promis, d’autres non ; première scission grave parmi les Juifs : désormais il y aura les Juifs et ceux qu’on appelle les Judéo-Chrétiens, chaque clan traitant l’autre d’hérétique ou de déviant. Et puis il y a aussi tous les anciens païens devenus Chrétiens : on les appelle les Helléno-Chrétiens ; les relations sont difficiles entre ces Chrétiens d’origine païenne avec toutes les séquelles possibles d’idolâtrie et les Chrétiens d’origine juive, restés parfois très accrochés à leurs pratiques religieuses ; nous avons déjà rencontré des traces de ces difficultés dans les lettres de Paul aux Philippiens et aux Galates. Dans toutes les communautés, et particulièrement à Rome, ces conflits se durcissent au fil des années et dans sa lettre aux Romains, Paul se donne pour tâche de ramener la paix.

Son grand argument : vous, Chrétiens, quel que soit votre passé, vous êtes tous égaux devant le salut ; car c’est le Christ qui vous sauve, et lui seul. Bien sûr, les Juifs n’avaient pas attendu les Chrétiens pour savoir que c’est la foi qui sauve et non les mérites de l’homme. Mais certains Chrétiens d’origine juive revendiquent le privilège d’être l’unique peuple de l’Alliance. Ils sont, eux, les descendants d’Abraham, les païens ne peuvent pas en dire autant. A ceux-ci Paul a répondu au chapitre 4 en faisant remarquer qu’Abraham a été déclaré juste par Dieu bien avant d’être circoncis ! Car Abraham était un païen quand il a entendu l’appel de Dieu et c’est la confiance et elle seule qui l’a inspiré quand il a obéi : Dieu lui a dit « Va pour toi, quitte ton pays, va vers le pays que je te montrerai » … et la suite du texte dit simplement : « Abram partit comme le Seigneur le lui avait dit » (Gn 12).Et, un peu plus loin, le même livre de la Genèse dit encore : « Abraham eut foi dans le Seigneur et, pour cela, le Seigneur le considéra comme juste » (Gn 15, 6). Et Saint Paul, ici, se réfère évidemment à cette histoire exemplaire d’Abraham. Dans ce chapitre 4 de la lettre aux Romains, il cite quatre fois cette phrase de la Genèse ; ce qui veut dire qu’il y a là pour lui un argument de poids. Ailleurs, dans la lettre aux Galates, il le dit expressément : « Puisque Abraham eut foi en Dieu et que cela lui fut compté comme justice, comprenez-le donc, ce sont les croyants qui sont fils d’Abraham » (Gal 3, 6). Ce qui revient à dire : Abraham, le croyant, est le père de tous les croyants, qu’ils soient ou non circoncis. Donc pas question de se battre entre Chrétiens sur ce terrain.

Voilà qui explique la première phrase de notre texte d’aujourd’hui : « Dieu a fait de nous des justes par la foi » ; et pour bien faire entendre que le salut est pur don gratuit de Dieu, et que seul l’abandon de la foi nous est demandé, il répète l’expression « par la foi » : « Dieu a fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a donné, par la foi, l’accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis. » Et les verbes sont au passé : justifiés, nous le sommes tous depuis la mort et la résurrection du Christ, c’est chose faite. Désormais, nous vivons dans l’intimité de Dieu, ce que Paul appelle « le monde de la grâce ».

L’émerveillement de Saint Paul, et de tout croyant, c’est que par pure grâce de Dieu, nous participons à la justice du Christ : par notre foi en lui, et par elle seule, nous sommes réintégrés dans l’Alliance de Dieu, dans la communion trinitaire. Ici, pas plus que dans le livre des Proverbes, nous ne lisons le mot « Trinité »… mais quand Paul parle du « monde de la grâce », c’est bien de cela qu’il est question ; d’ailleurs, on ne peut pas s’empêcher de remarquer que Paul, contemplant le mystère de Dieu, le fait spontanément en termes trinitaires ; en particulier dans ces deux phrases : « Nous sommes en paix avec Dieu par Jésus-Christ »…et « L’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ».

Cela ne veut pas dire que tout sera toujours facile ! Paul parle de « détresse » que traversent ses lecteurs ; mais la détresse elle-même peut être chemin vers Dieu . « La détresse produit la persévérance ; la persévérance produit la valeur éprouvée ; la valeur éprouvée produit l’espérance… » L’espérance est une vertu de pauvre : elle est au bout d’un long chemin de dépouillement ; elle est au-delà de nos découragements, de nos acharnements, de nos « quand même », elle naît quand nous sommes complètement remis à la confiance en Dieu, quand nous avons acquis la sérénité parce que notre oeuvre n’est pas la nôtre en réalité, mais la sienne…Car « L’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » : au fait, « l’amour DE Dieu » : on pourrait évidemment se demander le sens de la préposition « de » ici : est-ce l’amour que Dieu nous porte ou l’amour que nous portons à Dieu ? Mais c’est sûrement une mauvaise question : L’Esprit Saint répand en nos coeurs l’amour même que Dieu porte à l’humanité et, à notre tour, nous devenons capables d’aimer. Et ainsi, peu à peu, nous entrons davantage dans la communion trinitaire dès maintenant. C’est cela que Paul appelle « avoir part à la gloire de Dieu ». « Notre orgueil, c’est d’espérer avoir part à la gloire de Dieu… et l’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné ».

***

Il est particulièrement suggestif de lire cette lettre de Paul aux Romains et surtout le verset 5 juste après la fête de la Pentecôte !

EVANGILE – Jean Jean 16, 12 – 15

A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père,il disait à ses disciples :12 « J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire,mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter.13 Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,il vous guidera vers la vérité tout entière.En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :il redira tout ce qu’il aura entendu,et ce qui va venir, il vous le fera connaître.14 Il me glorifiera,car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.15 Tout ce qui appartient au Père est à moi ;voilà pourquoi je vous ai dit :il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

COMMENTARE

Avant de nous aventurer dans ce texte de Saint Jean, il faut plus que jamais nous « habiller le coeur » (comme disait Saint Exupéry) : Jésus livre ici l’intimité même de la Trinité, mystère dans lequel il nous introduit ; mais pour percevoir ce mystère d’amour et de communion, il faudrait que nous lui soyons accordés, que nous soyons nous-mêmes feu brûlant d’amour et de communion ; or, nous ressemblons plutôt à du bois trop vert mis au contact du feu : bien difficile de le faire « prendre ». Ce que Jésus nous dit ici, entre autres choses, c’est que l’Esprit de Dieu, le feu, va venir en nous : il va s’installer au coeur du bois vert. Nous sommes encore dans le contexte du dernier repas de Jésus avec ses disciples, au soir du Jeudi Saint : Jésus fait ses adieux et prépare ses disciples aux événements qui vont suivre. Il révèle le maximum de son mystère, mais il y a des choses qu’ils ne peuvent pas encore comprendre : « J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter ».

L’histoire de l’humanité, comme toute histoire humaine est celle d’un long cheminement. Comme nous, parents ou éducateurs, accompagnons ceux qui nous sont confiés dans leur éveil progressif, Dieu accompagne l’humanité dans sa longue marche. Tout au long de l’histoire biblique, Dieu s’est révélé progressivement à son peuple : ce n’est que peu à peu que le peuple élu a abandonné ses croyances spontanées pour découvrir toujours un peu mieux le vrai visage de Dieu. Mais ce n’est pas fini : la preuve, c’est la difficulté des propres disciples de Jésus à le reconnaître comme le Messie, tellement il était différent du portrait qu’on s’en était fait d’avance.

Et ce long chemin de découverte de Dieu n’est pas encore terminé, il n’est jamais terminé : il continuera jusqu’à l’accomplissement du projet de Dieu. Tout au long de ce cheminement, l’Esprit de vérité nous accompagne pour nous guider vers la vérité tout entière… La vérité semble bien être l’un des maîtres-mots de ce texte : à en croire ce que nous lisons, la vérité est un but et non pas un acquis : « L’Esprit de vérité vous guidera vers la vérité tout entière »… Cela devrait nous interdire de nous étriper sur des questions de théologie… puisqu’aucun de nous ne peut prétendre posséder la vérité tout entière! D’autre part, elle n’est pas d’ordre intellectuel, elle n’est pas un savoir ; puisque, dans le même évangile de Jean, Jésus dit « je suis la Vérité ». Alors nous comprenons pourquoi dans le texte d’aujourd’hui, il emploie plusieurs fois le verbe « connaître » : « Ce qui va venir, il vous le fera connaître… il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître ». En langage biblique on sait bien que « connaître » désigne une expérience de vie et non pas un savoir. A tel point que ce mot « Connaître », est celui qui est employé pour l’union conjugale. L’expérience de l’amour ne s’explique pas, on peut seulement la vivre et s’en émerveiller.

L’Esprit va habiter en nous, nous pénétrer, nous guider vers le Christ qui est la Vérité… alors, peu à peu, la révélation du mystère de Dieu ne nous sera plus extérieure : nous en aurons la perception intime : Là encore, j’entends un écho des promesses des prophètes : « ils me connaîtront tous du plus grand au plus petit ».

Dernière remarque : « Ce qui va venir, il vous le fera connaître ». « Ce qui va venir » : n’attendons pas des révélations à la manière des voyants… il s’agit de beaucoup plus grand : c’est le grand projet de Dieu qui se réalise dans l’histoire humaine : ce que Saint Paul appelle « le dessein bienveillant » et qui est, justement, l’entrée de l’humanité tout entière dans la vie intime de la Trinité. « Il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » : il n’est pas question, là non plus, de nous placer sur un plan intellectuel : ce ne sont pas les idées de Jésus qu’il va nous faire comprendre. C’est l’expérience même de sa vie qu’il va nous faire revivre à notre tour. Le cheminement même de l’homme-Jésus vécu avec l’Esprit-Saint devient le nôtre.

Depuis sa conception dans l’Esprit, les trois autres évangiles nous racontent sa croissance d’enfant et de jeune… Les Tentations au désert, c’est l’Esprit d’amour qui lui permet de les surmonter ; c’est encore l’Esprit qui le conduit dans toute sa mission, qui inspire ses paroles et ses actes… qui lui donne l’audace des miracles… jusqu’à la dernière audace de l’abandon total à Gethsémani. C’est cela la vérité tout entière du Christ, celle vers laquelle nous cheminons à travers l’expérience de nos vies. C’est cet Esprit qui nous habite désormais et qui nous donne à notre tour toutes les audaces de la mission. On est loin d’un savoir intellectuel ! C’est à l’expérience même de l’intimité de Dieu que nous sommes invités…

Au fond, quand nous célébrons la Fête de la Trinité, nous ne contemplons pas de loin un mystère impénétrable, nous célébrons déjà la grande fête de la fin des temps : celle de l’entrée de l’humanité dans la Maison de Dieu.

 

La fête de la Pentecôte à Jérusalem au temps d’Ethérie, par Jean-Marie Allafort

1 juin, 2007

Jai lis, quelque année passé, tout le “Journal de Etherie » (traduction littéral du titre italien du livre) il est tout enthousiasmant, il est comme faire nous même un voyage ensable a Ethérie, du site:

http://www.zenit.org/french/

2007-05-31

La fête de la Pentecôte à Jérusalem au temps d’Ethérie, par Jean-Marie Allafort

« Un Echo d’Israël », chrétiens en ligne et info de première main

ROME, Jeudi 31 mai 2007 (ZENIT.org) Au moment où les chrétiens viennent de célébrer la fête de la Pentecôte, Jean-Marie Allafort, rédacteur en chef de « Un Echo dIsraël », propose ce récit de la pèlerine Ethérie (ou Egérie) qui décrit la liturgie de cette fête à Jérusalem à la fin du IVe siècle (cf. http://www.un-echo-israel.net).

Cette journée est très chargée avec des processions et des célébrations particulièrement longues. Dans la Jérusalem chrétienne daujourdhui, il ne reste plus grand-chose des rites décrits par la célèbre pèlerine.

Le début de la fête se célèbre, comme chaque dimanche, dans lEglise du St Sépulcre (Anastasis) : « Le 50e jour après Pâques, qui est le dimanche, jour de très grande fatigue pour le peuple, tout se passe, depuis le premier chant du coq, comme dhabitude : on fait les vigiles à lAnastasis, l’évêque lisant le passage de l’évangile qui se lit toujours le dimanche, celui de la résurrection du Seigneur ; après quoi on fait à lAnastasis les cérémonies habituelles, comme toute lannée.

Quand le matin est arrivé, tout le peuple va en procession à l’église majeure, au Martyrium, et on fait aussi tout ce quon a lhabitude de faire ; les prêtres prêchent, puis l’évêque, on fait tout ce qui est de règle, cest à dire loblation (eucharistie) comme dhabitude, ainsi quon la fait tous les dimanches ; mais, ce jour là, on avance le renvoi au Martyrium, de manière quil ait lieu avant la troisième heure. »

Liturgie au Mont Sion

Puis la pèlerine détaille la liturgie particulière de ce jour de fête qui se poursuit au Mont Sion : « Quand le renvoi a eu lieu au Martyrium, tout le peuple sans exception, au chant des hymnes, conduit l’évêque à Sion, mais de manière à être à Sion juste à la troisième heure. Arrivé là, on lit le passage des Actes des Apôtres (Ac 2, 1 12) où lEsprit descendit, en sorte que des hommes de toutes les langues comprenaient ce qui était dit ; après quoi a lieu loffice de la façon ordinaire. Les prêtres sappuient sur ce texte qui a été lu, daprès lequel cest là lendroit, à Sion (il y a maintenant une autre église), où jadis, après la passion du Seigneur, s’était rassemblée la multitude avec les apôtres et où se passa ce que nous venons de dire : on y lit donc le texte des Actes des Apôtres. Après quoi, a lieu régulièrement la messe, on y fait loblation et, au moment de congédier le peuple, larchidiacre élève la voix et dit : « Aujourdhui, aussitôt après la 6e heure, soyons tous là, à lEléona, à l’église de lImbomon. » Tout le monde rentre donc, chacun chez soi, pour se reposer et, aussitôt après le déjeuner, on monte au mont des Oliviers, cest à dire à lEléona, dans toute la mesure du possible, en sorte que pas un des chrétiens ne reste dans la ville et personne ne manque dy aller. »

Liturgie au Mont des Oliviers

Le troisième moment des festivités de la pentecôte se déroule au Mont des Oliviers dabord au lieu de lAscension puis dans la basilique de lEléona (aujourdhui le lieu du Pater) qui était la plus importante église de Jérusalem après celle du St Sépulcre au IVème siècle. Selon le témoignage dEthérie, la fête de lAscension quarante jours après Pâques nexiste pas encore à cette époque. Cest le jour de la pentecôte que les chrétiens se souviennent de cet événement.

Ethérie raconte : « Une fois donc quon est arrivé sur le mont des Oliviers, cest à dire à lEléona, on va dabord à lImbomon, cest à dire à lendroit doù le Seigneur est monté aux cieux ; et là, l’évêque sassied ainsi que les prêtres, tout le peuple sassied, on fait des lectures, on dit des hymnes quon intercale, on dit aussi des antiennes appropriées au jour et au lieu ; de même les prières intercalées expriment toujours des pensées qui conviennent au jour et au lieu ; on lit aussi le passage de l’évangile qui parle de lascension du Seigneur (Me 16, 19 ; Le 24, 50 53) ; on lit en outre celui des Actes des Apôtres qui parle de lascension du Seigneur dans les cieux après sa résurrection (Ac 1, 4 13). Quand cest fait, on bénit les catéchumènes, puis les fidèles, et à la neuvième heure, on redescend ; au chant des hymnes, on va à lautre église qui est, elle aussi, à lEléona, cest à dire à la grotte où le Seigneur sasseyait pour instruire ses apôtres. Quand on est arrivé là, il est maintenant plus de la dixième heure ; on y fait le lucernaire, on dit une prière, on bénit les catéchumènes, puis les fidèles. »

Procession jusqu’au St Sépulcre

Ethérie décrit une procession au flambeau depuis lEléona jusquau St Sépulcre : « De là, on descend au chant des hymnes, tout le peuple sans exception, tous avec l’évêque, en disant des hymnes tout doucement, tout doucement jusquau Martyrium. Quand on arrive à la porte de la ville, il fait déjà nuit et on apporte des flambeaux d’église, au moins deux cents, pour la foule.

De la porte, comme il y a pas mal de chemin jusqu’à l’église majeure, cest à dire au Martyrium, alors on ny arrive qu’à la seconde heure de la nuit, à peu près, parce quon va toujours tout doucement, tout doucement, à cause du peuple, de peur quon ne soit fatigué daller à pied. On ouvre les grandes portes qui donnent sur le marché et tout le peuple entre au Martyrium au chant des hymnes, ainsi que l’évêque. Une fois entré dans l’église, on dit des hymnes, on fait une prière, on bénit les catéchumènes, puis les fidèles ; on repart de là au chant des hymnes pour aller à lAnastasis. De même, quand on est arrivé à lAnastasis, on dit des hymnes et des antiennes, on fait une prière, on bénit les catéchumènes, puis les fidèles ; et on fait de même à la Croix. »

Ultime procession jusqu’au Mont Sion

« Repartant de là, tout le peuple chrétien sans exception, au chant des hymnes, conduit l’évêque jusqu’à Sion. Arrivé là, on fait des lectures appropriées, on dit des psaumes et des antiennes, on fait une prière, on bénit les catéchumènes, puis les fidèles, et cest le renvoi. Après le renvoi, tous sapprochent pour baiser la main de l’évêque, puis chacun rentre chez soi, à peu près vers minuit. Ainsi donc, on a une très grande fatigue à supporter ce jour là, puisque, dès le premier chant du coq, on a célébré les vigiles à lAnastasis et quensuite, pendant toute la journée, on na jamais eu de cesse ; et toutes les cérémonies se prolongent tellement que cest à minuit, après le renvoi qui a eu lieu à Sion, que tout le monde rentre chez soi. »

Prions-nous frère

1 juin, 2007

J’ai écrit une prière cette nuit parce que mon cour était excitée, vers l’1,30, je vous la met sur ce Blog : 

Prions-nous frère  (1.6.07 original français) 

Prions-nous frère 

Prions-nous,  Même si dans l’âme 

Nous avons la tristesse,  Faiblesse du cœur, 

Fragilité corporelle,  Prions-nous ; 

Parce que notre vrai ami, 

Le toujours fidèle,  Perpétuellement chez-nous, 

Il est un bon ami,  Comme un Frère, 

Comme un Père,  C’est notre Dieu ; 

Alor que nous scrutons 

Le sens de la vie  Autour de nous, 

Le signe de Dieu  Y-il-a ; 

Nous pouvons contempler  La puissance de Dieu, Prions-nous, 

Parce que nous prions l’amitié de Dieu, la splendeur de son amour 

bonne nuit

1 juin, 2007

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. GreatEgret

Great Egret, du site:

http://www.sbs.utexas.edu/halldw/Bio340L/BirdList.html

« Ayez foi en Dieu »

1 juin, 2007

Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem, docteur de l’Église
Catéchèses baptismales, n° 5

« Ayez foi en Dieu »

« C’est une grande affaire, dit l’Ecriture, de trouver un homme qui a la foi » (Pr 20,6). Je ne te dis pas cela pour t’inciter à m’ouvrir ton coeur, mais pour que tu montres à Dieu la candeur de ta foi, à ce Dieu qui sonde les reins et les coeurs et qui connaît les pensées des hommes (Ps 7,10;93,11). Oui, c’est une grande chose qu’un homme qui a la foi ; il est plus riche que tous les riches. En effet, le croyant possède toutes les richesses de l’univers, puisqu’il les méprise et les foule aux pieds. Car, même si ceux qui sont riches possèdent des tas de choses au plan matériel, comme ils sont pauvres spirituellement ! Plus ils amassent, plus on les sent consumés du désir de ce qui leur manque. Au contraire, et c’est bien là le comble du paradoxe, l’homme qui a la foi est riche au sein de la pauvreté, car il sait qu’il n’a besoin que de vêtements et de nourriture ; il s’en contente et met sous ses pieds les richesses.

Et ce n’est pas seulement nous, qui portons le nom du Christ, qui vivons d’une démarche de foi. Tous les hommes, même ceux qui sont étrangers à l’Eglise, vivent d’une démarche semblable. C’est par une foi dans l’avenir que des gens qui ne se connaissent pas parfaitement contractent un mariage ; l’agriculture est basée sur la confiance que les travaux engagés porteront des fruits ; les marins mettent leur confiance dans un frêle esquif de bois… C’est selon une démarche de foi que tiennent la plupart des entreprises humaines ; tout le monde croit en des principes.

Mais aujourd’hui les Ecritures vous appellent à la vraie foi et vous tracent la vraie route qui plaît à Dieu. C’est cette foi qui, chez Daniel, a fermé la gueule des lions (Dn 6,23). Par « le bouclier de la foi vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais » (Ep 6,16)… La foi soutient les hommes jusqu’à marcher sur la mer (Mt 14,29). Certains, comme le paralytique, ont été sauvés par la foi des autres (Mt 9,2) ; la foi des soeurs de Lazare a été si forte qu’il a été rappelé des morts (Jn 11)… La foi donnée gratuitement par l’Esprit Saint dépasse toutes les forces humaines. Grâce à elle on peut dire à cette montagne : « Transporte-toi jusque là-bas » et elle se transportera (Mt 17,20).