Archive pour mai, 2007

« Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie »

17 mai, 2007

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Homélies sur le Cantique des cantiques, n° 37 (trad. Beguin, Seuil 1953, p. 435 rev.)

« Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie »

«Ils s’en vont en pleurant, ils jettent la semence. » Vont-ils donc pleurer toujours ? Certainement pas : « Ils reviendront dans la joie, rapportant les gerbes » (Ps 125,8). Et ils auront raison de se réjouir, puisqu’ils porteront des gerbes de gloire. Mais, direz-vous, cela n’arrivera qu’au dernier jour, au temps de la résurrection, et l’attente est bien longue. Ne perdez pas courage, ne cédez pas à ces enfantillages. En attendant, vous recevrez, « des prémices de l’Esprit » (2Co 1,22), assez pour moissonner dès aujourd’hui dans la joie. Semez dans la justice, dit le Seigneur, et récoltez l’espérance de la vie. Il ne vous renvoie plus au dernier jour, où tout vous sera donné réellement et non plus en espérance. Il parle du présent. Bien sûr, notre joie sera grande, notre allégresse infinie, lorsque commencera la vraie vie. Mais l’espérance d’une si grande joie ne peut pas être sans joie dès maintenant.

prière – J’ai mis en ordre mes papiers

17 mai, 2007

j’ai écrit une prière cette nuit, naturellement en italien, j’ai traduit en français comme il était possible:

PRIÈRE

 

Mon Dieu J’ai mis en ordre mes papiers celles de mon existence

et ils ont émergé les souvenirs:

Silence et présence de Toi

silencieuse, tendre

comme d’un amour gentil;

Tu as été doux, délicat

dans l’enfance et en jeunesse

maintenant que les premières lumières du soir arrivent:

« tu restes chez moi Seigneur »

accompagne-moi sur cette terre

et dans ce temps,

puis tu mènes, selon Ton amour,

à la lumière bleue,

que je puisse rencontrer les amis:

Pierre, Paul, Augustin, François, combien!

et ton peuple: les élus,

Ta Mère et Toi Mon Dieu, que tu es l’Amour.

Gabriella

PAGES OTHODOXE: MÉDITATION SUR LA FÊTE AVEC LE PÈRE LEV GILLET

17 mai, 2007

Du site Orthodoxe :  http://www.pagesorthodoxes.net/fetes/ascension1.htm MÉDITATION SUR
LA FÊTE
AVEC LE PÈRE LEV GILLET
 

Le mercredi qui suit le cinquième dimanche après Pâques est le jour où, selon la terminologie liturgique, nous «  prenons congé  » de la fête de Pâques. Nous commémorons le dernier jour de la présence physique du Christ ressuscité parmi ses disciples ; et pour honorer cette présence, pour honorer encore une fois
la Résurrection, l’Église, en ce mercredi, répète intégralement l’office du dimanche pascal. Et maintenant nous touchons au quarantième jour après Pâques, au jeudi où l’Église célèbre la fête de l’Ascension [40]. 
Trois leçons de l’Ancien Testament sont lues aux vêpres de l’Ascension, le mercredi soir. La première leçon (Is 2, 2-3) nous parle d’une montagne : «  Il adviendra dans l’avenir que le mont du Temple du Seigneur sera établi au sommet des montagnes… Toutes les nations y afflueront… Venez, montons à la montagne du Seigneur  ». C’est une allusion au Mont des Oliviers, d’où Jésus s’éleva vers son père. La deuxième leçon (Is 62, 10 – 63, 3, 7-9) a été choisie à cause des paroles suivantes : «  Franchissez, franchissez les portes ! Frayez un chemin au peuple… Dans son amour et sa pitié, lui-même les racheta ; il se chargea d’eux, les porta…  ». Jésus montant aux cieux ouvre les portes à son peuple, lui prépare la route, le porte et l’élève avec lui. La troisième leçon (Za 14, 1, 4, 8-11) est encore une allusion au mont qui fut la scène du triomphe final de Jésus : «  Voici qu’un jour vient pour le Seigneur… Ses pieds, en ce jour se poseront sur la montagne des oliviers, qui fait face à Jérusalem du côté de l’Orient… En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem…  ». 

Les matines de l’Ascension sont déjà, dans leurs chants, pleines d’allusions à l’Esprit consolateur que Jésus va envoyer. L’Ascension prélude à
la Pentecôte. 
À la liturgie, nous lisons le début du livre des Actes (1, 1-12). Jésus, après un dernier entretien avec ses apôtres, s’élève et disparaît dans un nuage [41]. L’évangile de la liturgie (Lc 24, 36-53) reprend le récit des événements depuis la première apparition de Jésus ressuscité à l’assemblée des disciples [42] et continue ce récit jusqu’à l’ascension proprement dite. 

Il est rare, si l’on a sincèrement vécu la joie du temps pascal, que l’on n’éprouve pas un certain serrement de cœur lorsqu’arrive le jour de l’Ascension. Nous savons bien que c’est une des très grandes fêtes chrétiennes ; et, malgré nous, il nous semble que c’est là un départ, une séparation, et qu’ensuite Notre-Seigneur n’est plus présent tout-à-fait de la même manière. Les disciples n’ont pas réagi ainsi. Ils auraient pu être accablés de tristesse. Au contraire «  ils revinrent à Jérusalem en grande joie (Lc 24,52)  ». Essayons d’entrer, nous aussi, dans cette joie de l’Ascension. Pourquoi l’Ascension apporte-t-elle de la joie aux Chrétiens ? Tout d’abord parce que la gloire de Notre-Seigneur doit nous être chère. Or l’Ascension couronne sa mission terrestre. Il a accompli sur terre toute la mission qu’il avait reçue du Père. C’est vers le Père qu’il tend de son être. Maintenant il va recevoir du Père l’accueil que mérite sa victoire sur le péché et la mort, – victoire si douloureusement acquise. Maintenant il va être glorifié dans le ciel. La gloire et les désirs de Notre-Seigneur doivent être plus importants pour nous que les «  consolations sensibles  » que nous pouvons recevoir de sa présence. Sachons aimer assez Notre-Seigneur pour nous réjouir de sa propre joie. 

Puis l’Ascension marque l’acceptation par Dieu de toute l’œuvre réparatrice du Fils.
La Résurrection avait été le premier signe éclatant de cette acceptation.
La Pentecôte en sera le deuxième signe. La nuée qui aujourd’hui enveloppe Jésus et monte avec lui vers le ciel représente la fumée de l’holocauste s’élevant de l’autel vers Dieu. Le sacrifice est accepté. La victime est admise auprès du Père. Elle y continuera son oblation d’une manière éternelle et céleste. L’œuvre de notre salut est accomplie et bénie. 
Jésus ne revient pas isolé vers son Père. C’est le Logos incorporel qui était descendu parmi les hommes. Mais aujourd’hui c’est
la Parole faite chair, à la fois vrai Dieu et vrai homme, qui entre dans le royaume des cieux. Jésus y introduit la nature humaine dont il s’est revêtu. Il ouvre les portes du royaume à l’humanité. Nous prenons, en quelque sorte par procuration, possession des biens qui nous sont offerts et possibles. «  [Dieu] nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux dans le Christ Jésus (Ép 2,6)  ». Des places nous sont destinées dans le royaume si nous sommes fidèles. Notre présence y est désirée et attendue. 

L’Ascension nous rend plus présente, plus actuelle, la pensée du ciel [45]. Pensons-nous assez à notre demeure permanente ? Pour la plupart des chrétiens la vie dans le ciel n’est qu’un supplément – qu’ils se représentent très mal – de la vie terrestre. La vie dans le ciel serait en quelque sorte le post-scriptum, l’appendice d’un livre dont la vie terrestre serait le texte même. Mais c’est le contraire qui est vrai. Notre vie terrestre n’est que la préface du livre. La vie dans le ciel en sera le texte, et ce texte n’aura pas de fin. Pour employer une autre image, notre vie terrestre n’est qu’un tunnel, étroit et obscur – et très court – qui débouche dans un paysage magnifique et ensoleillé. Nous pensons trop à ce qu’est maintenant notre vie. Nous ne pensons pas assez à ce qu’elle sera. «  Nulle oreille n’a entendu, nul œil n’a vu… ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment (Is 64,3)  ». Aux matines de cette fête, nous avons chanté : «  Nous qui vivons dans ce monde, fêtons comme les anges…  ». C’est-à-dire : pensons davantage aux anges, essayons d’entrer dans leurs sentiments, éprouvons quelque chose de ce qu’eux-mêmes éprouvèrent, lorsque le Fils revint près du Père ; transportons-nous d’avance auprès de
la Bienheureuse Vierge Marie et des saints glorifiés, qui seront nos vrais concitoyens : «  Pour nous notre cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons Jésus-Christ… (Ph 3, 20)  ». Notre vie serait transformée si, dès maintenant, nous jetions nos cœurs de l’autre côté de la barrière, au-delà de ce monde, dans le royaume où se trouve non seulement notre vrai bien, mais le vrai bien de ceux que nous aimons. 
Les disciples, après avoir été séparés de Jésus, demeuraient pleins d’espoir, parce qu’ils savaient que l’Esprit allait leur être donné. «  Il leur enjoignit de ne pas quitter Jérusalem mais d’y attendre ce que le Père avait promis (Ac 1, 4)  ». La nuée recouvre Jésus, mais cette nuée se colore déjà du feu de
la Pentecôte. Jésus, en partant, nous fixe dans une attitude, non de regret, mais d’attente joyeuse et confiante. 

Le départ de Jésus a été, un acte de bénédiction et un acte d’adoration, l’un correspondant à l’autre : «  Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel… Pour eux s’étant prosternés devant lui, ils revinrent à Jérusalem en grande joie (Lc 24,51)  ». Telle devrait être pour nous la fête de l’Ascension. Si Jésus s’éloigne sur un geste de bénédiction, et si nous adorons Jésus s’éloignant (nous parlons selon les apparences), nous nous relèverons pleins d’une force nouvelle – provenant de cette adoration, de cette bénédiction – et nous rentrerons, comme les apôtres, «  en grande joie  ». NOTES 

[40] Cette fête était célébrée dans toute l’Église dès le début de Ve siècle. À cette époque, les chrétiens de Jérusalem allaient célébrer l’Ascension à Bethléem, dans l’église construite au-dessus du site traditionnel de la grotte. Il y avait dans cette coutume le désir de rapprocher le dernier jour de la vie terrestre de Jésus de son premier jour. [41] La présence du nuage indique bien le caractère symbolique de ce qu’on pourrait appeler l’aspect physique de l’Ascension. La nuée qui enveloppait le tabernacle et qui guidait Israël dans le désert constituait le signe visible de la présence divine. La disparition de Jésus dans un nuage n’est pas une imagerie grossière. Elle signifie que la fin de la vie terrestre de Notre-Seigneur a été l’absorption de son Corps glorifié dans le sein de Dieu. 

[42] Remarquons la simplicité du retour de Notre-Seigneur parmi ses disciples. Jésus ne commence pas par leur adresser des reproches ou de sublimes enseignements. Il leur souhaite la paix et leur demande aussitôt s’ils ont quelque chose à manger. Les disciples lui offrent du poisson frit et du miel. Il mange devant eux. C’est seulement ensuite que Jésus enseigne. De même, lorsque, d’une manière quelconque, nous nous sommes séparés du Sauveur, ne soyons pas anxieux au sujet de la manière dont nous rétablirons le lien : appelons simplement Jésus à nous ; donnons-lui notre poisson et notre miel, c’est-à-dire : installons-le aussitôt au centre de notre vie et de nos préoccupations quotidiennes. Reprenons la vie avec lui au point où elle a été interrompue. Il dira et fera le reste. [43] Luc 24, 52 

[44] Ep 2, 6 [45] Qu’est-ce au juste que le ciel ? Il n’y aurait rien de théologiquement impossible à ce que le ciel soit un «  lieu  », transcendant notre espace empirique. Mais, en tout cas, le ciel est un état : un état de bonheur parfait. Ce bonheur consiste premièrement et essentiellement dans la vision de Dieu – la «  vision béatifique  » – et l’union intime avec les Personnes et la vie d’amour de
la Sainte Trinité. La participation à la vie divine, source de toutes les perfections et de tous les bonheurs, est un océan de joie infinie. Secondairement nous trouverons en Dieu et auprès de Lui toutes les personnes et les choses dont il est le principe. Voilà ce que nous pouvons dire avec certitude du ciel – qui demeure un mystère. Plus simplement, pensons à ce que peut être la vision constante de Notre-Seigneur, la vie auprès de lui, une vie pénétrée par la sienne et à jamais fixée dans la sienne. 

[46] Is 64, 3. [47] Ph 3, 20. 

[48] Ac 1, 4. [49] Lc 24, 51. 

Extrait du livre L’An de grâce du Seigneur,
signé « Un moine de l’Église d’Orient »,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988. 

Fête de l’Ascension en Vatican :

17 mai, 2007

du site du «  Radio Vaticana » (traduction) : 

http://www.radiovaticana.org/it1/Articolo.asp?c=134205  

Fête de l’Ascension en Vatican :  

 Jésus, en salant en Ciel, affirme le Pape, il nous a rouvert la voie du Paradis qui en continue à rester près de nous vers le Paradis  Aujourd’hui en Vatican on célèbre la solennité de l’Ascension des Seigneur au Ciel, que dans quelques Pays, entre lesquels l’Italie, sera fêtée dimanche prochaine. Avec cette fête il se rappelle de la conclusion de la permanence visible de Dieu entre les hommes qui a porté à la diffusion du christianisme dans le monde.  Le service de Tiziana Campisi : Une manifestation de le congédie nécessaire : ceci a été l’Ascension de Jésus, reviens au Père qui a complété les Rédemption. « Si je ne vais pas ne viendra pas à vous les Paraclet, si par contre je vais vous l’enverrai », a dit Jésus aux Apôtre, selon combien il réfère Jean : « Dans cette fête
la Communauté chrétienne est invitée à tourner le regard au à Celui, que quarante jours après ses résurrection, entre la stupeur des Apôtres ` fut élevée en haut sous leurs yeux et un nuage le soustraire à leurs regard’. En salant au Ciel, Il a rouvert  la voie vers notre patrie définitive, qui est le Paradis. Maintenant, avec la puissance de son Esprit, il nous soutient dans le quotidien pèlerinage sur la terre « . 

 Avec ces mots, le 8 mai, il y à de deux ans, Benoît XVI s’est rappelé du sens de l’Ascension. « Après quarante jours de lorsque il s’était montré aux Apôtres sous les traits d’une humanité ordinaire, qui voilaient sa gloire de René – il explique le Catéchisme de l’Église Catholique – Christ salles au ciel et s’assied à la droite du Père. Il est le Seigneur qui règne avec son humanité  maintenant dans la gloire éternelle de Fils de Dieu et il intercède dans notre service sans cesse près du Père. Il nous envoie son Esprit et il nous donne l’espoir de lui atteindre un jour, en nous ayant prêt une place »: « En salant vers les ‘haute’, Il révèle en mode sans équivoque sa divinité : il revient là dont il est venu, c’est-à-dire en Dieu, après avoir accompli sa mission sur la terre. En outre Christ monte au Ciel avec l’humanité qui a assumé et qu’il a ressuscitait des morts : cette humanité est la nôtre, transfiguré, divinisé, devenue éternelle : et il reste homme dans eternel. L’Ascension, par conséquent, révèle la ‘très haute vocation ‘de chaque personne humaine : elle est appelée à la vie éternelle dans le Règne de Dieu, Règne de amour, de lumière et de paix « . Il est combien a spécifié le Pape pendant
la Reine Caeli du 21 mai de l’an passé, pendant que quelque mois après, en célébrant à Monaco les Vesprée, les 10 septembre, a précisé que Jésus « dans l’Ascension n’est pas allé dans quelque lieu lointain de nous ». « Le sien le tende, même avec son corps – il a dit le Pape – reste entre nous comme un de nous. Nous pouvons lui donner de Toi et parler avec Lui. Il nous écoute, et si nous sommes attentifs, nous sentons même qu’il répond « . 

Défis de l’Eglise du Brésil : sectes, jeunes, progrès social et spirituel, et justice

17 mai, 2007

 du site:

http://www.zenit.org/french/

2007-05-16 Défis de l’Eglise du Brésil : sectes, jeunes, progrès social et spirituel, et justice 

Le climat de ferveur à Aparecida, par le P. Lombardi ROME, Mercredi 16 mai 2007 (ZENIT.org) – Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi évoque au micro de Radio Vatican le climat de ferveur qui régnait à Aparecida lors de la visite de Benoît XVI, et les priorités de l’engagement de l’Eglise du Brésil : sectes religieuses, jeunesse, progrès humain, social et spirituel, et justice.Le P. Lombardi évoquait « un climat extrêmement cordial et enthousiaste » dans cette « capitale religieuse catholique du Brésil », le sanctuaire étant « immense par ses dimensions, mais très grand aussi par l’afflux » des pèlerins et pour leur « dévotion » étant donné qu’il attire des personnes de tout le pays.

Le P. Lombardi souligne aussi « le grand enthousiasme » qui a marqué la prière du rosaire, samedi soir, avec les personnes consacrées, les séminaristes et les familles, et pressentait que dimanche serait « le sommet spirituel et émotif de cette visite », car le peuple brésilien avait eu l’occasion les jours précédents de « connaître le Saint-Père à travers les rencontres, les rendez-vous du voyage et les transmissions des radios et des télévisions » : « On sent que grandit d’heure en heure cette affection et cette intensité de prière et de fête ».

Pour ce qui concerne la visite de Benoît XVI à la « Fazenda da Esperança », le P. Lombardi relève que « le cœur du discours, de l’attitude du pape, a été l’annonce de l’amour chrétien, celui de Deus Caritas Est, « Dieu est Amour », le thème de l’encyclique de Benoît XVI. Un thème qui se traduit en gestes concrets et se manifeste dans l’expérience chrétienne, dans la créativité de l’Eglise qui affronte les grands problèmes de la société d’aujourd’hui et en particulier les besoins de la jeunesse lorsqu’elle se trouve en difficulté, à travers une motivation d’amour gratuit qui est immensément plus efficace que toute organisation sociale ou sanitaire privée de cette force intérieure de l’amour ».

« Le message de la « Fazenda da Esperança » s’est adressé non seulement aux jeunes, ajoute le P. Lombardi, mais comme le disait le pape lui-même, à toutes les organisations, à toutes les initiatives qui – avec un esprit analogue – tentent d’affronter et de résoudre avec confiance, en ouvrant à nouveau l’avenir, les graves problèmes de la société d’aujourd’hui. Certes, il y a eu un avertissement, mais ce qui a dominé, a été l’esprit d’amour et la confiance dans la possibilité qu’a l’amour de recréer un avenir ».

A propos du discours du pape aux évêques du Brésil, à Sao Paulo, le P. Lombardi a fait remarquer: « C’était un discours très long, qui doit donc être relu et re-médité, aussi par les évêques eux-mêmes : j’en ai parlé avec le nouveau président de la conférence épiscopale, dom Geraldo, qui désire en faire l’objet d’une réflexion et de discussion avec ses confrères. Un des thèmes mis en relief est celui d’une annonce renouvelée capable d’arriver jusqu’aux gens et de les attirer, également comme une alternative à la diminution des adhésions à l’Eglise en faveur des sectes : c’est une chose très sensible ici. Au Brésil, on voit des chaînes de télévision animées aussi par des télé-prédicateurs de différentes sectes évangéliques, et ceci troubble certainement la foi du peuple. Je crois donc que cela est un des points importants, ainsi que, naturellement l’engagement chrétien pour la solution des graves problèmes sociaux des inégalités, et de la pauvreté : un domaine dans lequel l’Eglise du Brésil a une grande et belle tradition d’engagement. Pour résumer, je dirais : sectes religieuses, jeunesse, progrès humain, social et spirituel, et justice sont les grandes pistes sur lesquelles l’Eglise du Brésil avancera ». 

Que l’amour nous attire à sa suite

17 mai, 2007

Saint Grégoire le Grand (vers 540-604), pape, docteur de l’Église
Homélies sur les Evangiles, n° 29 (trad. Véricel, L’Evangile commenté, p. 352)

Que l’amour nous attire à sa suite

« Le Seigneur Jésus après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu » (Mc 16,19). Il repartait ainsi vers le lieu d’où il était, il revenait d’un lieu où il continuait de séjourner ; en effet, au moment où il montait au ciel avec son humanité, il unissait par sa divinité le ciel et la terre. Ce que nous avons à remarquer dans la solennité d’aujourd’hui, frères très aimés, c’est la suppression du décret qui nous condamnait et du jugement qui nous vouait à la corruption. En effet, la nature humaine à qui s’adressaient ces mots : « Tu es terre, et tu retourneras à la terre » (Gn 3,19), cette nature est aujourd’hui montée au ciel avec le Christ. Voilà pourquoi, frères très aimés, il nous faut le suivre de tout notre coeur, là où nous savons par la foi qu’il est monté avec son corps. Fuyons les désirs de la terre : qu’aucun des liens d’ici-bas ne nous entrave, à nous qui avons un Père dans les cieux.

Pensons aussi au fait que celui qui est monté au ciel plein de douceur reviendra avec exigence… Voilà, mes frères, ce qui doit guider votre action ; pensez-y continuellement. Même si vous êtes ballottés dans le remous des affaires de ce monde, jetez pourtant dès aujourd’hui l’ancre de l’espérance dans la patrie éternelle (He 6,19). Que votre âme ne recherche que la vraie lumière. Nous venons d’entendre que le Seigneur est monté au ciel ; pensons sérieusement à ce que nous croyons. Malgré la faiblesse de la nature humaine qui nous retient encore ici-bas, que l’amour nous attire à sa suite, car nous sommes sûrs que celui qui nous a inspiré ce désir, Jésus Christ, ne nous décevra pas dans notre espérance.

« UN HOMME DESCENDAIT DE JÉRUSALEM À JÉRICHO »

16 mai, 2007

J’ai trouve ce commentaire du Cardinal Poupard par hasard et je vous le mets tout de suit, que vous aime le Cardinal il me semble, du site Vatican:

« UN HOMME DESCENDAIT DE JÉRUSALEM À JÉRICHO »
(Lc. 10,30)

Introduction
Parmi les paraboles les plus puissantes, les plus personnelles, pastorales et concrètes de Jésus, se trouve celle du Bon Samaritain. C’est une parabole puissante, car elle parle du pouvoir de l’amour qui dépasse tous les credo et toutes les cultures et fait d’une personne complètement étrangère notre prochain. C’est une parabole personnelle. Elle décrit avec grande simplicité l’épanouissement d’une relation humaine qui implique un contact personnel, y compris d’ordre physique, au-delà des tabous sociaux et culturels: un homme bande les plaies d’un autre. C’est une parabole pastorale, riche du mystère du souci de l’autre, enraciné au cœur de la culture humaine: le Bon Samaritain se tourne vers son nouveau prochain et s’occupe de lui qui a tant besoin d’aide. Voilà une parabole essentiellement pratique. Elle nous lance un défi: dépasser toute barrière culturelle et communautaire pour aller et faire de même!
Chaque fois que nous lisons et réfléchissons sur cette parabole du Bon Samaritain et la méditons, nous sommes touchés par sa grande simplicité. Elle parle au cœur et trouble même notre conscience. Cette parabole l’illustre merveilleusement: «Vivante, en effet, est la parole de Dieu, efficace et plus incisive qu’aucun glaive à deux tranchants» (Héb 4, 12). Et j’ai ressenti de tels sentiments au fond de moi-même, lorsque j’ai entendu prononcer le Serment d’Hippocrate.
Même si quelques siècles séparent le Serment de la Parabole, il existe pourtant un lieu qui les unit, car ces deux textes expriment et invitent à partager une préoccupation commune: l’engagement pour «l’Évangile de la vie», qui s’enracine dans un intérêt et un profond respect pour la personne humaine. «En vertu du mystère du Verbe de Dieu qui s’est fait chair (cf. Jn, 1,14), tout homme est confié à la sollicitude maternelle de l’Église. Aussi toute menace contre la dignité de l’homme et contre sa vie ne peut-elle que toucher le cœur même de l’Église; elle ne peut que l’atteindre au centre de sa foi en l’Incarnation rédemptrice du Fils de Dieu et dans sa mission d’annoncer l’Évangile de la vie dans le monde entier et à toute créature (cf. Mc 16,15)» [1]. C’est précisément cette mission et cet engagement qui occuperont notre réflexion pendant les trois jours de notre participation à cette Dixième Conférence Internationale organisée par le Conseil Pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé. Le programme de cette Conférence le fait bien apparaître: plusieurs conférenciers sont invités à traiter, dans la richesse de l’interdisciplinarité, le thème général synthétisé dans le titre «D’Hippocrate au Bon Samaritain». La souffrance, le soin des malades, guérir les blessures, le médecin «homme pour tous», médecine et moralité, les femmes dans l’histoire du service de la santé: autant de thèmes qui vont nous retenir. Pour ma part, en ma qualité de Président du Conseil Pontifical de la Culture, je vous propose une méditation priante et pratique sur cette Parabole du Bon Samaritan.
L’homme dont nous parlons était en route, il descendait de Jérusalem à Jéricho. Jérusalem, c’est la cité sainte où se trouve le Temple que Yahvé a choisi pour sa demeure. Elle était donc un symbole du divin et du sacré, tandis que Jéricho représente le monde. Origène le dit bien: «L’homme qui voyage de Jérusalem à Jéricho, devenu la proie des voleurs, représente Adam conduit du paradis à l’exil de ce monde. Et quand Jésus alla à Jéricho et redonna la vue aux aveugles, ceux-ci représentaient tous ceux qui souffrent dans ce monde à cause de l’aveuglement de l’ignorance, pour lesquels le Fils de Dieu vient» [2]. Dans un certain sens, Jéricho est le symbole de la culture séculière, et cet homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho représente l’humanité tout entière, à vrai dire chacun de nous. Comme lui, ne sommes-nous pas nous aussi en route? Ne sommes-nous pas tous des pèlerins voyageant ensemble? Au cours de ce voyage, nous voici victimes d’embuscades et de vols, dépossédés et dépouillés de ce qu’il y a de meilleur en nous, de l’étincelle du divin et du sacré. La religion, qui exprime notre relation à Dieu, est, comme le sacré, au cœur même de la culture. Et pourtant, affirmait Paul VI: «La rupture entre Évangile et culture est sans doute le drame de notre époque, comme ce fut aussi celui d’autres époques» [3]. Quel secours pourrons-nous apporter, comme Église, au corps de l’humanité blessé et attaqué? Ne devons-nous pas avoir soin de lui et lui redonner sa santé et sa gloire originelles? Je vous propose de méditer cette grande parabole de trois points de vue: elle appelle notre Compassion, nous provoque à l’Engagement et s’achève dans la joie de la Communion.
1. L’appel à la compassion
Il y a une grande différence entre la pure pitié et la compassion. La pitié commence et finit avec notre propre moi. Et même si elle nous rend sensibles à la souffrance, elle reste fermée sur elle-même, car elle ne produit pas de fruits dans l’action. Le plus souvent, la pitié finit par un soupir ou un haussement d’épaules. La compassion, au contraire, nous pousse à sortir de nous-mêmes. En effet, non seulement elle nous fait avoir pitié de ceux qui souffrent, mais elle nous fait aussi être avec ceux qui souffrent. Montrer de la compassion, c’est souffrir avec ceux qui sont blessés et qui sont éprouvés, c’est partager leur douleur et leurs angoisses. S’il est vrai que nous ne pouvons jamais entrer pleinement dans la douleur d’une autre personne et que le plus souvent nous demeurons à l’extérieur, tels des spectateurs silencieux du tourment des autres, la compassion nous aide, dans une certaine mesure, non seulement à souffrir avec celui qui souffre, mais aussi à ressentir quelque chose de sa souffrance.
C’est la façon dont Jésus, le Bon Samaritain par excellence, a montré sa compassion: il souffrait avec et dans les personnes auxquelles il vient en aide. Il partageait leur faim, Il éprouve leurs chagrins, Il comprenait leur douleur, Il avait de la compréhension pour les pécheurs et se montrait leur ami, Il était en contact avec les exclus. Jésus a aussi assumé un dos et des épaules pour éprouver la douleur d’être flagellé. «Car nous n’avons pas un grand-prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché» (Héb 4,15). Quelques siècles avant la naissance du Christ, le prophète Isaïe avait affirmé: «Ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé… Il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison» (Is 53, 4-5).
La compassion ne nous laisse pas indifférents ou insensibles à la douleur de l’autre, car elle appelle la solidarité avec ceux qui souffrent. La solidarité «n’est donc pas un sentiment de compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun; c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun, parce que tous nous sommes vraiment responsables de tous» [4]. Parfois, nous ressemblons étrangement au prêtre et au lévite qui virent l’homme blessé et passèrent outre, spectateurs silencieux par peur de nous impliquer et de nous salir les mains.
Nous pouvons facilement trouver des parallèles dans la culture contemporaine. Les médias visuels aujourd’hui portent directement dans nos maisons des scènes bouleversantes de guerre et de violence, de famine et de pauvreté, de maladie et de malaise, de catastrophes naturelles comme les inondations et les tremblements de terre. Nous courons le risque de nous endormir dans une culture de regard passif, sans rien faire. Au lieu d’être des acteurs, nous finissons par devenir des spectateurs oisifs. La compassion nous pousse à nous libérer de nous-mêmes pour rejoindre les autres, ceux qui ont besoin de nous. Elle nous fait sortir de la coquille confortable où nous aimons nous dissimuler et nous pousse à aimer et à servir ceux qui comptent sur notre aide.
La santé ne se réduit pas strictement au bien-être physique ou corporel. Au sens symbolique, la notion de santé prend une signification beaucoup plus large. La réalité est simple et douloureuse: des sociétés, voire des cultures entières sont couchées «de l’autre côte de la route», «blessées», attaquées et appauvries par les contre-valeurs de la sociétés de consommation et du matérialisme, dépouillées de tout ce qu’il y a de meilleur et de plus beau dans la culture humaine. Privées de Dieu, elles Lui sont parfois hostiles, voire indifférentes.
Notre propre culture nous a tellement déshumanisés que nous avons perdu le sens de Dieu. Au fil des ans, nous avons fait le lit de la non- croyance et nous l’avons nourrie, pour aboutir à une indifférence religieuse, pire que l’hostilité. L’ennemi reconnaît la présence de l’autre, au moins pour nourrir sa violence, mais la personne indifférente, au contraire, ignore l’autre et lui dénie l’existence.C’est bien là l’indifférence et l’insensibilité illustrées par le prêtre et le lévite qui passèrent outre, sans s’arrêter pour prendre soin du voyageur blessé et dévalisé. Telle est la réalité bien présente de notre anticulture de l’isolement et de la banalité, véritable antichambre d’inhumanité.
Mais notre plus grande perversion, c’est de nous exposer à perdre le sens de Dieu. Car en perdant le sens de la paternité de Dieu, nous perdons nécessairement le sens de la fraternité de l’homme. Mais, si l’on peut Le nier ou Lui être indifférent, ce qui nous comble d’expérance et d’optimisme, c’est que le Dieu des chrétiens est un Dieu qui ressuscite d’entre les morts, qui ranime et renouvelle, qui redonne l’espérance, car Il renaît glorifié, bien plus réellement que le phénix renaît de ses cendres. C’est précisément vers ces cultures marquées par l’athéisme ou l’indifférentisme religieux, engourdies et dévitalisées, que l’Église, à la suite de Jésus-Christ, Bon Samaritain, doit se tourner, pour leur venir en aide et leur annoncer la Bonne Nouvelle. C’est là la véritable culture qui, silencieusement, fait appel à notre engagement actif. Quand l’Église, et avec elle la foi chrétienne, entre dans le vif de la culture, le mystère de l’Incarnation se renouvelle. Le Verbe se fait chair et il habite parmi nous. Il devient semblable à nous en toutes choses, excepté le péché. «Sans incarnation point de salut: le Christ n’est pas né dans le néant. Il s’est incarné dans le sein de Marie. Sa vie s’est intégrée au tissu social et culturel qui prévalait en son temps. Comme Verbe de Dieu, Il parlait une langue humaine, une langue spécifique avec un héritage culturel déterminé. Par analogie, les cultures ont été comparées à l’humanité du Christ. Par le mystère de l’Incarnation, c’est de l’intérieur qu’Il a pénétré la culture, il l’a purifiée et réorientée vers Dieu, pour qu’il fût adoré en esprit et en vérité» [5]. De même que le Bon Samaritain a rejoint dans sa condition l’homme étendu à terre, blessé et à demi-mort, pour le secourir, ainsi l’Église doit pénétrer ces cultures blessées et malades pour les revitaliser en leur annonçant l’Évangile de la vie.
2. Le défi à l’engagement
Le mot engagement est sans nul doute celui qui exprime le mieux le comportement et la conduite du Bon Samaritain. Il aurait pu passer outre, comme le prêtre et le lévite. Il aurait pu fermer son cœur et se refuser à répondre à une nécessité véritable. Mais il s’arrête. Il s’arrête pour s’humilier. Il s’humilie pour grandir. Et juste au moment où il s’arrête et s’humilie pour servir un étranger tombé aux mains des brigands, voilà qu’un prochain naît. La compassion stimulée par l’amour est «créatrice», elle crée un prochain! «On pourrait donc parler d’un sacrement, du sacrement de l’amour: quand une personne met à la disposition de son prochain son être vivant, son cœur, sa force et ses énergies, Dieu fait en sorte que son pouvoir créatif les pénètre et c’est alors qu’apparaît le miracle de la relation avec le prochain» [6].
A vrai dire, notre monde est constamment défié par une insensibilité croissante à la souffrance. Nous sommes tellement habitués à la souffrance, la maladie et la famine, que nous pouvons passer à côté des scènes les plus horribles sans sourciller. Nous sommes si habitués à voir de splendides gratte-ciel qui constituent la toile de fond à de sordides bas-fonds. La communauté mondiale n’est-elle pas restée à regarder en spectateur silencieux lorsque des milliers de personnes étaient anéanties dans l’un des plus affreux génocides connus dans l’histoire? La vie elle-même est devenue si superflue que nous avons inventé des expressions euphémiques pour étouffer les remords de notre conscience. Nous parlons aujourd’hui d’«interruption de grossesse» et d’«euthanasie», comme si nous pouvions les affranchir de la sacralité de la personne humaine dont la mort est prévue et mise à exécution!
L’Église, comme le Bon Samaritain, œuvre en faveur de la santé et de la vie. Ce qui fait de la démarche du Bon Samaritain un fait extraordinaire, c’est qu’il n’y avait aucune relation entre Juifs et Samaritains. Mais c’est à partir de cette attitude de charité, que deux personnes, qui n’ont pas de relation entre elles, commencent maintenant à avoir des relations dans la charité, et que le prochain peut naître. N’est-ce pas l’amour qui appelle le prochain à la vie?
Le texte de l’Évangile de Luc parle, au chapitre 10, d’«un homme [qui] descendait de Jérusalem à Jéricho…». Avons-nous jamais réfléchi sur l’identité de cet homme, dont nous ne connaissons ni le nom, ni la nationalité, ni la culture, ni la communauté d’appartenance, ni la race ni la religion? Il est tout simplement un homme. Oui, chaque homme, chaque personne qui a besoin d’aide et d’amour. Toute personne qui a besoin d’aide, c’est mon prochain. «Toute personne que je rencontre sur mon chemin et qui a besoin de moi, quels que soient son nom, sa race ou sa religion. Ne perdons pas de temps à chercher à connaître ces détails, ne passons pas outre, en refusant d’aider ceux qui ont besoin. Nous devons savoir une seule chose: que ce pauvre a besoin de moi et que son nom est Jésus!» [7].
3. La joie de la Communion
Le monde dans lequel nous vivons est un océan de souffrance. Je pense aux millions de personnes qui souffrent dans les hôpitaux, dans les hospices et dans les cliniques pour malades en phase terminale. Je me souviens de tout petits enfants, trop petits pour comprendre le mystère de la souffrance, mais assez grands pour en faire l’expérience. Je me souviens de jeunes gens pourtant forts, qui criaient à cause de la douleur insupportable; de personnes âgées très affaiblies luttant et se débattant dans leurs derniers souffles de vie. Je pense aux maladies mentales que bien des gens éprouvent, à la solitude des couples séparés, à l’isolement des orphelins qui n’ont jamais connu la chaleur d’une maison ni les caresses d’une mère ou d’un père, au tourment du drogué, à l’angoisse de ceux qui pleurent la mort d’un être cher, à la souffrance de ceux qui sont seuls. La souffrance, c’est vraiment notre patrimoine commun. Mais a-t-elle un sens? Quel est le sens chrétien de la souffrance? Paul Claudel l’a dit avec concision: «Dieu n’est pas venu pour éliminer la souffrance, mais pour la remplir de sa présence». Jesus n’a pas éliminé la souffrance, il l’a élevée, transfigurée.
Quelle devrait être notre attitude à l’égard de ceux qui souffrent? «La parabole du bon Samaritain appartient à l’Évangile de la souffrance. Elle indique, en effet, quelle doit être la relation de chacun d’entre nous avec le prochain en état de souffrance. Il nous est interdit de « passer outre », avec indifférence, mais nous devons « nous arrêter » auprès de lui. Le bon Samaritain, c’est toute personne qui s’arrête auprès de la souffrance d’un autre homme, quelle qu’elle soit. S’arrêter ainsi, cela n’est pas faire preuve de curiosité, mais de disponibilité» [8]. Bref, notre compassion, qui nous engage à agir pour venir en aide à ceux qui souffrent, s’accomplit dans la communion, lorsque tout homme et toute femme qui souffrent deviennent mon frère et ma sœur.
Chose étrange et pourtant vraie: la souffrance unit. Elle nous conduit plus près de ceux qui souffrent, et peut-être plus près aussi de nous-mêmes! Quand nous sommes abattus, faibles, avec un sentiment d’impuissance, nous percevons avec plus d’acuité, non seulement notre condition de créatures devant Dieu, mais aussi notre solidarité avec l’ensemble de l’humanité. Nous pouvons oublier ceux avec qui nous avons ri, mais nous n’oublierons jamais ceux avec qui nous avons pleuré! C’est ce lien qui conduit à la communion. «Il y a quelque chose de la clairvoyance dans l’amour: une capacité de deviner ce qui est caché, de comprendre ce qui n’est pas encore présent, de discerner ce qui doit arriver» [9]. Mais il est encore une autre Personne avec qui nous entrons en communion chaque fois que nous nous tournons vers les malades et ceux qui souffrent pour les servir. Cette personne n’est nul autre que Jésus-Christ Lui-même. Il nous le dit sans demi- mots: «En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Matt 25, 40). Nous aimons et nous servons le Seigneur, dans la mesure où nous aimons et servons notre prochain, celui qui a besoin de nous. En dernière analyse, c’est l’amour seul qui compte. Saint Jean de la Croix l’a bien résumé par ces mots décisifs: «Au soir de la vie, vous serez jugés sur l’amour».
Compassion, engagement et communion récapitulent le message de la parabole du bon Samaritain. C’est la compassion qui nous fait souffrir avec ceux qui souffrent. C’est une entente qui nous conduit à nous engager dans l’amour et le service en faveur des indigents; c’est cet engagement qui suscite une communion d’amour, non seulement avec ceux qui souffrent et auxquels nous venons en aide, mais aussi avec Dieu Lui-même.
Conclusion
Je voudrais conclure cette méditation par une brève anecdote. Un rabbin intruisait ses disciples. Au cours de son enseignement, il leur demanda: «Quand le jour commence-t-il?» Quelqu’un répondit: «Quand le soleil se lève et que ses doux rayons embrasent la terre et la revêtent d’or, un nouveau jour a commencé». Mais le rabbin ne fut pas satisfait de cette réponse. Alors, un autre disciple se risqua à avancer: «Quand les oiseaux commencent à chanter en chœur leurs louanges et que la nature elle-même reprend vie après le sommeil de la nuit, un nouveau jour a commencé». Cette réponse, elle non plus, ne donna pas satisfaction au rabbin. L’un après l’autre, tous les disciples hasardèrent leurs réponses. Mais personne ne parvenait à satisfaire le rabbin. Enfin, les disciples se rendirent et, tout agités, demandèrent: «Et maintenant, toi, donne-nous la juste réponse! Quand le jour commence-t-il?» Et le rabbin de répondre calmement: «Quand vous voyez un étranger dans l’obscurité et que vous reconnaissez en lui votre frère, le jour est né! Si vous ne reconnaissez pas dans l’étranger votre frère ou votre sœur, le soleil a pu se lever, les oiseaux peuvent bien chanter, la nature peut bien reprendre vie. Mais il fait encore nuit, et les ténèbres sont dans ton cœur!».
C’est l’amour qui nous donne des yeux pour voir, un cœur pour être sensibles et des mains pour porter secours. «La vocation des chrétiens, c’est de partager généreusement cet amour sur les chemins divers que parcourt aujourd’hui l’humanité, des chemins qui sont nouveaux et parfois dangereux, mais toujours ouverts aux personnes en route…» [10]. Ma fervente prière ce matin, alors que nous commençons notre réflexion, c’est que chacun de nous puisse être inondé et comblé de cette lumière d’amour qui nous fera sortir de nous-mêmes et nous tourner vers les autres qui ont besoin d’aide. Comme le bon Samaritain eut soin de l’homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho, nous aussi nous saurons avoir soin de ce corps de l’humanité qui, au cours de son pèlerinage terrestre, se retrouve à terre, attaqué et blessé, dépouillé de ce qui est au cœur de sa culture. Et nous saurons faire renaître en lui l’espérance, la santé et le bonheur, en l’imprégnant du divin et du sacré, le reconduisant ainsi à sa gloire première. Saint Irénée l’a bien dit: «La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu» [11]. Cette parabole du bon Samaritain deviendra vivante et parlera aujourd’hui à nos cœurs, dans la mesure où nous saurons qui est notre prochain et où nous obéirons au commandement donné par Jésus au légiste: «Va, et toi aussi, fais de même». Nous voici invités à entrer dans une réalité qui surpasse toute loi: Voilà notre défi: nous engager à aimer et communier au commandement nouveau du Christ. Nul ne peut vivre sans amour: L’amour seul est digne de foi.

Card. PAUL POUPARD
Président du Conseil Pontifical de la Culture

1 JEAN-PAUL II, Lettre Encyclique «Evangelium vitae», 1995, n. 3.
2 ORIGÈNE, Homélies, 6, 4.
3 PAUL VI, Exhortation Apostolique «Evangelii Nuntiandi», 1975, n. 20
4 JEAN-PAUL II, Lettre Encyclique «Sollicitudo Rei Socialis», 1987, n. 38.
5 Rooted in Cultures… Fruitful in Christ, Office of Education and Student Chaplaincy, F.A.B.C., Manila, 1995, p. 16.
6 ROMANO GUARDINI, Volontà e verità, Morcelliana, Brescia, 1978, p. 149.
7 Card. EDUARDO PIRONIO, «Homo quidam», Dolentium Hominum, 1986, n. 1, p. 8.
8 JEAN-PAUL II, Lettre Apostolique «Salvifici Doloris», 1984, n. 28.
9 ROMANO GUARDINI, op. cit., p. 150.
10 Card. PAUL POUPARD with MICHAEL PAUL GALLAGHER, What will give us Happiness? Dublin, Veritas, 1992, p. 124.
11 Adversus Haereses, IV, 20, 7.

Family Day : Plus d’un million de personnes à Rome pour défendre la famille

16 mai, 2007

oui, le « Family Day il y a eu voisin ma maison, c’est-à-dire à Place San Giovanni, etait 1.000.00 peut être 1.500.000, familles et enfants, une belle manifestation, presque… ménagère, du site:

http://www.zenit.org/french/

2007-05-14

Family Day : Plus d’un million de personnes à Rome pour défendre la famille ROME, Lundi 14 mai 2007 (ZENIT.org) – Plus d’un million de personnes ont manifesté samedi, dans un climat de fête, devant la Basilique de Saint-Jean-de-Latran à Rome, pour sensibiliser l’opinion publique italienne et en particulier son gouvernement, à la nécessité de soutenir la famille.Au départ ils étaient plusieurs centaines de milliers – affirment les organisateurs –, puis le nombre des participants n’a cessé d’augmenter, et à 18h00, ils étaient un million et de demi, selon l’un des deux porte-paroles du Family day, Savino Pezzotta.

Malgré les quelques polémiques et positions anticléricales de la veille, les témoignages et les interventions se sont enchaînés sur le podium, entrecoupés de choix de textes, de chansons et de jeux qui, dans une démonstration de grande humanité, ont exprimé tous ces gestes d’amour qui caractérisent la naissance, la vie et la capacité d’affronter les difficultés de la famille en général.

Le plus jeune des participants n’avait qu’un mois, le petit Thomas, alors que la plus âgée était une vaillante grand-mère de 93 ans.

Dans une myriade de couleurs, à dominante bleu et blanc, couleurs de la Vierge Marie, l’ensemble du secteur autour de la Basilique Saint-Jean-de-Latran fourmillait de banderoles en faveur de la famille, portées par les représentants de plus de 450 associations et des différentes réalités locales : « Famille une invention de Dieu », pouvait-on lire, ou encore « Dieu nous l’a donnée, gare à celui qui y touche », « Famille : une espérance pour l’humanité », « La famille construit l’avenir de tous », « La famille pour un ordre naturel et chrétien », « La famille chrétienne à l’image de la famille de Nazareth », « La famille sauve le monde ».

Le Chemin néocathécuménal avait mobilisé 200.000 membres pour participer à l’événement. On notait également une présence importante du Renouveau dans l’Esprit, de Famiglie Nuove (issu du Mouvement des Focolari) et de Communion et libération.

Les Eglises évangéliques italiennes étaient également présentes. D’après le pasteur Claudio Zappalà, 95% des Eglises évangéliques pentecôtistes ont adhéré, avec leurs familles, au Family day.

« Aujourd’hui nous sommes ici pour que la voix des familles italiennes résonne encore plus fort », a déclaré Giovanni Giacobbe, Président du Forum des Associations familiales, dans son intervention lors du rassemblement.

Pour sa part, Eugenia Roccella, porte-parole de la Family day, a mis l’accent sur « la beauté de la manifestation, égayée par tous ces enfants » et a remercié « toutes les femmes » pour : « cette passion, cet amour et cette générosité qui caractérisent les efforts qu’elles mettent à construire et à porter leur famille ».

La porte-parole du Family day a également remercié « les pères » car , a-t-elle dit, « nous voulons que la paternité reste un modèle important pour les hommes ; nous voulons une responsabilité partagée entre le père et la mère et non portée uniquement par les mères ».

Savino Pezzotta, également porte-parole du Family day, a précisé: « Loin de nous toute intention fondamentaliste ou toute intention de diviser le pays et d’alimenter des litiges anachroniques ».

« On n’instrumentalise pas la religion, mais on n’interdit pas non plus à la religion d’éclairer la conscience des personnes, croyantes ou pas ».

« Car la foi, pour un croyant, – a-t-il ajouté – n’est pas quelque chose d’insignifiant dans la construction de la société ».

Savino Pezzotta a conclu en rappelant que des manifestations en faveur de la famille ont également eu lieu en Belgique, au Portugal, en Espagne et en France. Il a par ailleurs exprimé sa solidarité et son affection au pape Benoît XVI et à Mgr Angelo Bagnasco « pour les insultes et les attaques » dont il a fait l’objet.

du Sandro Magister: Du Brésil retentit une parole plus tranchante qu’une épée

16 mai, 2007

une première, mais une importante lecture des discours de le Pape vien du journaliste Sandro Magister, pendant que je relis pour la deuxième tourne le discours fait de la Papa à CELAM ; (je l’écris en italien, en français ne sais pas comme elle est) (Conférence Episcopale Latine Américaine), du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/dettaglio.jsp?id=140861&fr=y

Du Brésil retentit une parole plus tranchante qu’une épée

Un mot qui est aussi une personne: Jésus. C’est le même à qui Benoît XVI a consacré le livre de sa vie. Pour le pape, l’avenir de l’Eglise en Amérique latine et dans le monde est lié à l’obéissance qu’on Lui doit. Et il s’est senti obligé de le rappeler aux évêquespar Sandro Magister

ROMA, le 15 mai 2007 – Parmi les douze discours, homélies, messages, saluts prononcés par Benoît XVI au cours des quatre jours de son voyage au Brésil, le plus attendu était le discours inaugural de la cinquième conférence de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes, à Aparecida.Mais c’est un autre discours qui sera considéré, à l’avenir, comme le plus révélateur des objectifs du pape. C’est le discours qu’il a adressé aux évêques brésiliens à la cathédrale de São Paulo, à l’issue des vêpres du vendredi 11 mai.

Ce discours est reproduit plus bas.

Le pape commence par des paroles « plus tranchantes qu’une épée »: les paroles du Nouveau Testament sur l’obéissance vouée au Père par Jésus, sauveur de tous justement parce qu’il a été obéissant en tout, jusqu’à la croix. Les évêques – dit le pape – sont simplement « liés » à cette obéissance: leur mission est de prêcher la vérité, de baptiser, de « sauver les âmes une à une » au nom de Jésus.

« Ceci, et rien d’autre, est le propos de l’Église », souligne Benoît XVI. Ainsi, là où la vérité de la foi chrétienne est cachée et les sacrements ne sont pas célébrés, alors c’est l’essentiel qui fait défaut, y compris pour résoudre les urgents problèmes sociaux et politiques « .

Les consignes données par le pape aux évêques brésiliens dans la suite de son discours découlent toutes de ce point de départ. L’intention de Benoît XVI est clairement de recentrer sur Jésus vrai Dieu et vrai homme la vie de l’Eglise latino-américaine: une Eglise qui, selon le pape, s’est trop déplacée au cours des dernières décennies sur le terrain sociopolitique, sous l’impulsion de la théologie de la libération.

Pour Benoît XVI, une évangélisation forte est la vraie réponse aux attaques lancées contre la famille, aux atteintes contre la vie, à l’abandon du catholicisme au profit des nouveaux cultes « évangéliques » et pentecôtistes. Le célibat du clergé vacille également quand « la structure de la consécration totale à Dieu commence à perdre sa signification la plus profonde ». Et « le baume divin de la foi doit être également offert aux pauvres, sans négliger le pain matériel ».

Evangéliser, cela signifie enseigner la vérité chrétienne dans son intégralité, telle qu’elle est synthétisée dans le Catéchisme. Cela signifie célébrer les sacrements, spécialement la Confession et l’Eucharistie: la Confession non pas de manière collective mais individuelle, parce que « le péché constitue un fait profondément personnel » et l’Eucharistie avec fidélité aux règles parce qu’elle « n’est jamais la propriété privée de qui que ce soit, ni du célébrant ni de la communauté ».

Aux évêques, le pape demande de surveiller la production théologique, d’être attentifs à la formation des prêtres, de pratiquer l’œcuménisme sans oublier que « l’Eglise unique du Christ subsiste dans l’Eglise catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques en communion avec lui ».

Il est facile de deviner les situations qui provoquent chacune de ces consignes données par Benoît XVI aux évêques brésiliens: de l’exubérance liturgique effrénée aux violations si courantes du célibat sacerdotal. Le pape ne s’est pas attardé à décrire de telles situations. De même qu’il n’a rien dit d’explicite – contrairement aux attentes de beaucoup de gens – sur la théologie de la libération. Il n’a consacré que très peu d’allusions à une analyse du succès des cultes pentecôtistes Il n’a rencontré aucun des leaders des ces cultes, pas même à l’occasion de la rencontre très rapide programmée à São Paulo avec les dirigeants des autres confessions chrétiennes et religions.

Au contraire, Benoît XVI a centré toute sa prédication sur le point de départ de son discours aux évêques: Jésus. C’est-à-dire qu’il a fait le même effort de concentration sur l’essentiel qui caractérise son encyclique « Deus caritas est » et son livre « Jésus de Nazareth ».

Les analyses et les axes d’action, il les confie aux évêques et aux délégués de la conférence continentale qu’il a inaugurée à Aparecida le 13 mai. Il leur a simplement indiqué l’objectif.

Par exemple, à propos du prosélytisme agressif des cultes pentecôtistes, il n’a pas proposé une contre-propagande du même genre. Au contraire, il a dit dans son homélie de la messe du dimanche 13 mai:

« L’Eglise ne fait pas de prosélytisme. Elle se développe plutôt par ‘attraction’. Comme le Christ ‘attire tous à lui’ par la force de son amour qui culmine dans le sacrifice de la Croix, de même l’Eglise accomplit sa mission dans la mesure où, associée au Christ, elle accomplit chacune de ses œuvres en conformité spirituelle et concrète avec la charité de son Seigneur ».

Ce message, Benoît XVI l’adresse non seulement au Brésil ou à l’Amérique latine, mais à l’Eglise du monde entier.

« Ceci, et rien d’autre, est le propos de l’Église… »

de Benoît XVI – São Paulo, le 11 mai 2007

Chers frères évêques!

« Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (Épître aux Hébreux 5, 8-9)

1. Le texte que nous venons d’entendre dans la lecture des Vêpres contient un enseignement profond. Une fois encore, nous réalisons que la Parole de Dieu est vivante et énergique, plus coupante qu’une épée à deux tranchants; elle pénètre au plus profond de l’âme et elle apporte réconfort à ses fidèles serviteurs (cf. Épître aux Hébreux 4, 12). [...]

2. Avec sa traditionnelle hospitalité, le Brésil accueille les participants de la Ve Conférence des évêques latino-américains. [...] Cette rencontre est un grand événement ecclésial qui se situe dans le contexte de l’élan missionnaire que l’Amérique latine a besoin d’entreprendre, à commencer par ici, en partant d’ici, du sol brésilien. C’est pourquoi j’ai voulu d’abord m’adresser à vous, évêques du Brésil, en commençant par ces mots, si riches de contenu, de l’Épître aux Hébreux: « Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel ».

Riches de signification, ces versets parlent de la compassion de Dieu pour nous, comme il l’a exprimé dans la passion de son Fils. Ils parlent de l’obéissance du Christ et de sa liberté, acceptant consciemment le plan de Dieu, comme cela apparaît clairement dans sa prière sur le Mont des Oliviers:  » Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne » (Luc, 22 42).

Jésus lui-même nous enseigne que le véritable chemin de salut consiste à conformer notre volonté à celle de Dieu. C’est ce pour quoi nous prions dans la troisième demande du Notre Père: que la volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au ciel, puisque où règne la volonté de Dieu, le Royaume de Dieu est présent. Jésus nous attire par sa volonté, sa volonté filiale, et nous conduit ainsi au salut. En acceptant librement la volonté de Dieu, en union avec Jésus-Christ, nous ouvrons le monde au Royaume de Dieu.

Nous, évêques, avons à manifester ensemble cette vérité centrale, parce que nous sommes directement rattachés au Christ, le Bon Pasteur. La mission qui nous est confiée comme maîtres de la foi consiste à rappeler, selon les mots de l’Apôtre des Gentils, que notre Sauveur « veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité » (1re Épître à Timothée 2, 4).

Ceci, et rien d’autre, est le propos de l’Église: la salut des âmes individuelles. Pour cette raison le Père a envoyé son Fils et, selon les mots du Seigneur lui-même transmis dans l’Évangile selon saint Jean, « de même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie » (Jean 20, 21).

D’où le mandat pour prêcher l’Évangile: « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28, 19-20). Ces mots sont simples mais sublimes; ils parlent de notre devoir de proclamer la vérité de la foi, du besoin urgent de vie sacramentelle, et de la promesse du Christ de toujours assister son Église.

Ce sont là des réalités fondamentales: ils parlent d’instruire le peuple dans la foi et dans la morale chrétienne et de célébrer les sacrements. Partout où Dieu et sa volonté sont absents, partout où la foi en Jésus-Christ et en sa présence sacramentelle fait défaut, les éléments essentiels pour résoudre les problèmes sociaux et politiques urgents manquent aussi. La fidélité au primat de Dieu et de sa volonté, connue et vécue en communion avec Jésus-Christ, est le don essentiel que nous, évêques et prêtres, devons offrir à notre peuple (cf. Populorum Progressio, 21).

3. Notre ministère d’évêques nous oblige à discerner la volonté salvifique de Dieu et à élaborer un plan pastoral capable d’entraîner le Peuple de Dieu à reconnaître et à embrasser les valeurs transcendantes, dans la fidélité au Seigneur et à son Évangile.

Certainement, le présent est un moment difficile pour l’Église, et beaucoup de ses enfants connaissent des difficultés. La société fait l’expérience d’un inquiétant égarement. La sainteté du mariage et de la famille est attaquée en toute impunité, tout comme des concessions sont faites à des groupes de pression qui ont des conséquences néfastes sur les processus législatifs; des crimes contre la vie sont justifiés au nom de la liberté et des droits individuels; des attaques sont perpétrées contre la dignité de la personne; la peste du divorce et des unions extra-conjugales est de plus en plus répandue.

Plus encore: quand, dans l’Église elle-même, le peuple commence à mettre en question la valeur de l’engagement presbytéral comme une totale confiance en Dieu à travers le célibat apostolique et comme une totale ouverture au service des âmes, et que la préférence est donnée à des sujets idéologiques, politiques et mêmes partisans, la structure de totale consécration à Dieu commence à perdre sa plus profonde signification.

Comment ne pouvons-nous pas nous attrister de cela? Mais soyons confiants : l’Église est sainte et irréprochable (cf. Épître aux Éphésiens 5, 27). Comme le dit saint Augustin: « L’Église sera ébranlée si ses fondations sont ébranlées ; mais le Christ pourra-t-il être ébranlé? Parce que le Christ ne peut être ébranlé, l’Église restera fermement établie jusqu’à la fin des temps » (Enarrationes in Psalmos, 103, 2, 5 : PL 37, 1353).

Un problème particulier auquel vous devez faire face comme pasteurs est certainement la question de ces catholiques qui ont abandonné la vie de l’Église.

Il semble clair que la principale cause de ce problème doit être trouvée dans le défaut d’une évangélisation complètement centrée sur le Christ et son Église.

Ceux qui sont le plus vulnérable au prosélytisme agressif des sectes – un juste motif d’inquiétude – et ceux qui sont incapables de résister aux assauts de l’agnosticisme, du relativisme et de la sécularisation sont généralement des baptisés qui ont été insuffisamment évangélisés; ils ont été facilement influencés parce que leur foi était fragile, confuse, facilement ébranlable et naïve, en dépit de leur religiosité innée.

Dans l’encyclique Deus caritas est, je déclarais qu’ »à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive » (n° 1). Par conséquent, il est donc nécessaire d’amorcer l’activité apostolique comme une véritable mission au milieu du troupeau que constitue l’Église du Brésil, et de promouvoir à chaque niveau une évangélisation méthodique visant à une fidélité personnelle et communautaire au Christ. Aucun effort ne doit être épargné en direction de ces catholiques qui se sont éloignés et de ceux qui connaissent peu ou pas Jésus-Christ, en mettant en application un plan pastoral qui les accueillera et les aidera à réaliser que l’Église est le lieu privilégié pour rencontrer Dieu, et aussi à travers un processus continuel de catéchèse.

Ce qui est demandé, en un mot, c’est une mission d’évangélisation capable d’engager toutes les énergies vitales présentes dans cet immense troupeau. Mes pensées se tournent vers les prêtres, les religieux et religieuses et les laïcs qui travaillent si généreusement, souvent en faisant face à d’immenses difficultés, en vue de propager la vérité de l’Évangile. Beaucoup d’entre eux coopèrent ou participent activement aux associations, mouvements et autres nouvelles réalités ecclésiales qui, en communion avec les pasteurs et en harmonie avec les directives diocésaines, apportent leurs richesses spirituelles, éducatives et missionnaires au cœur de l’Église, comme une précieuse expérience et un modèle de vie chrétienne.

Dans ce travail d’évangélisation, la communauté ecclésiale devrait être clairement marquée par des initiatives pastorales, spécialement en envoyant des missionnaires, laïcs ou religieux, pour vivre dans les banlieues des villes et à l’intérieur du pays, pour entrer en dialogue avec chacun dans un esprit de compréhension et de délicate charité. D’un autre côté, si les personnes qu’ils rencontrent vivent dans la pauvreté, il est nécessaire de les aider, comme le faisaient les premières communautés chrétiennes, en pratiquant la solidarité et en leur faisant sentir qu’elles sont vraiment aimées.

Les pauvres qui vivent dans les banlieues des villes ou les campagnes ont besoin de sentir que l’Église est proche d’eux, répondant à leurs besoins les plus urgents, défendant leurs droits et travaillant avec eux à bâtir une société fondée sur la justice et la paix. L’Évangile est adressé tout spécialement aux pauvres et l’évêque, prenant exemple sur le Bon Pasteur, doit particulièrement s’inquiéter de leur offrir la consolation de la foi, sans oublier leur besoin en « pain matériel ». Comme j’ai voulu le souligner dans l’encyclique Deus Caritas Est, « l’Église ne peut pas négliger le service de la charité, de même qu’elle ne peut négliger les Sacrements ni la Parole » (n° 22).

La vie sacramentelle, spécialement dans la confession et l’eucharistie, prend ici une importance particulière.

Comme pasteurs, votre première tâche consiste à vous assurer que les fidèles participent à la vie eucharistique et au sacrement de réconciliation. Vous devez être vigilants et vous assurer que la confession et l’absolution des péchés se font ordinairement de manière individuelle, dans la mesure où le péché lui-même est quelque chose de profondément personnel. (cf. exhortation apostolique post-synodale Reconciliatio et Paenitentia 31, III) Seule une impossibilité morale ou physique exempte le fidèle de cette forme de confession, auxquels cas la réconciliation peut être obtenue par d’autres moyens (cf. Code de droit canonique, canon 960, Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, n° 311). Il est approprié, par conséquent, d’enseigner aux prêtres la pratique d’une disponibilité généreuse pour accueillir les fidèles qui ont recours au sacrement de la miséricorde de Dieu (cf. lettre apostolique Misericordia Dei, n° 2).

4. Repartir du Christ dans tous les domaines de l’activité missionnaire ; redécouvrir en Jésus l’amour et le salut que nous donne le Père à travers l’Esprit saint : telle est la substance, la racine de la mission épiscopale qui fait de l’évêque le premier responsable de la catéchèse dans son diocèse.

En effet, il lui revient de diriger la catéchèse, en s’entourant lui-même de collaborateurs compétents et dignes de foi. Il est donc clair que la tâche du catéchiste ne consiste pas seulement à communiquer une expérience de foi; il doit être plutôt – sous la direction du Pasteur – un authentique héraut de la vérité révélée. La foi est un voyage guidé par l’Esprit saint qui peut être résumé en deux mots: conversion et mise à la suite du Christ. Dans la tradition chrétienne, ces deux mots indiquent clairement que la foi en Christ implique un chemin de vie fondé sur le double commandement d’aimer Dieu et son prochain – et ils expriment aussi la dimension sociale de la vie.

La vérité présuppose une claire compréhension du message de Jésus transmis au moyen d’un langage intelligible, inculturé, qui doit néanmoins rester fidèle au propos de l’Évangile.

En cette époque, il y a un besoin urgent d’une compréhension adéquate de la foi comme elle est présentée dans le Catéchisme de l’Église catholique et son Compendium. L’éducation aux vertus chrétiennes personnelles et sociales est aussi une part essentielle de la catéchèse, comme éducation à la responsabilité sociale. C’est précisément parce que la foi, la vie et la célébration de la sainte liturgie – la source de la foi et de la vie – sont inséparables qu’il est nécessaire d’appliquer plus correctement les principes liturgiques définis par le Second Concile du Vatican, ainsi que ceux contenus dans le Directoire pour le ministère pastoral des évêques (cf. n° 145-151) afin de restaurer le caractère sacré de la liturgie. C’est dans cette perspective que mon Vénérable prédécesseur sur la Chaire de Pierre, Jean-Paul II, avait souhaité « lancer un vigoureux appel pour que, dans la Célébration eucharistique, les normes liturgiques soient observées avec une grande fidélité… La liturgie n’est jamais la propriété privée de quelqu’un, ni du célébrant, ni de la communauté dans laquelle les Mystères sont célébrés » (Encyclique Ecclesia de Eucharistia, n° 52).

Pour les évêques, qui sont les « modérateurs de la vie liturgique de l’Église », redécouvrir et apprécier l’obéissance aux normes liturgiques est une forme de témoignage de l’Église, une et universelle, qui préside à la charité.

5. Il faut franchir un pas dans la qualité de la vie chrétienne du peuple, afin qu’il puisse témoigner de sa foi de manière claire et transparente. Cette foi, quand elle est célébrée et partagée dans la liturgie et la charité, nourrit et revivifie la communauté des disciples du Seigneur qui s’édifient eux-mêmes comme Église missionnaire et prophétique. L’épiscopat brésilien a une impressionnante structure fondée sur des statuts révisés et plus facilement applicables qui visent plus directement au bien de l’Église. Le pape est venu au Brésil pour demander que, selon les mots de Dieu, tous ses vénérables frères dans l’épiscopat deviennent réellement des messagers du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent au Christ (cf. Épître aux Hébreux 5, 10).

Si nous restons fidèles à notre engagement solennel comme successeurs des Apôtres, nous, pasteurs, devons être de fidèles serviteurs de la Parole, évitant toute vision réductrice ou erronée de la mission qui nous est confiée. Il n’est pas suffisant de regarder la réalité uniquement du point de vue de la foi personnelle ; nous devons travailler avec l’Évangile dans nos mains et ancrés nous-mêmes dans l’authentique héritage de la Tradition apostolique, libres de toute interprétation motivée par des idéologies rationalistes.

En effet, « dans les Églises particulières, il est de la responsabilité de l’évêque de garder et d’interpréter la Parole de Dieu et de poser des jugements d’autorité sur ce qui est ou non conforme avec elle » (Congrégation pour la Doctrine de la foi, Instruction sur la vocation ecclésiale du théologien, n° 19). Comme premier Maître de la foi et de la doctrine, l’évêque comptera sur la collaboration du théologien qui, en vue « d’être fidèle à son rôle au service de la vérité, doit prendre en compte la propre mission du Magistère et collaborer avec lui » (ibid, n° 20). Le devoir de préserver le dépôt de la foi et de sauvegarder l’unité demande une stricte vigilance afin que le dépôt de la foi soit « conservé et transmis fidèlement et que les positions particulières soient unifiées dans l’intégrité de l’Évangile du Christ » (Directoire pour le ministère pastoral des évêques, n° 126).

Ceci, donc, est une énorme responsabilité que vous devez assumer comme formateurs de votre peuple, et spécialement des prêtres et religieux sous votre responsabilité. Ils sont vos fidèles coopérateurs. J’ai conscience de votre engagement à ouvrir des chemins pour former de nouvelles vocations à la prêtrise et à la vie religieuse. La formation théologique, aussi bien que l’éducation aux sciences sacrées, doit être constamment mise à jour, mais cela doit toujours se faire en accord avec le Magistère authentique de l’Église.

J’en appelle à votre zèle sacerdotal et à votre sens du discernement vocationnel, spécialement en ce qu’il saura vous amener à amener à sa perfection la formation spirituelle, psychologique et affective, intellectuelle et pastorale nécessaire pour préparer les jeunes gens à un service mûr et généreux au service de l’Église. Une bonne et assidue direction spirituelle est indispensable pour stimuler la croissance humaine et éliminer le risque de s’égarer dans le domaine de la sexualité. Gardez toujours à l’esprit que le célibat sacerdotal « est un don que l’Église a reçu et sur lequel elle veut veiller, convaincue qu’il est un bien pour elle-même et pour le monde » (Directoire sur le ministère et la vie des prêtres, n° 57).

Je voudrais aussi vous recommander les communautés religieuses qui jouent un rôle si important dans la vie de vos diocèses. Elles offrent leur propre et précieuse contribution car « les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit » (Première épître aux Corinthiens 12, 4). L’Église ne peut pas ne pas manifester sa joie et sa gratitude envers tous les religieux et religieuses qui travaillent dans les universités, les écoles, les hôpitaux et les autres œuvres et institutions.

6. Je sais le dynamisme de vos assemblées et les efforts mis en œuvre pour développer de nombreux plans pastoraux qui donnent la priorité à la formation du clergé et de ceux qui les assistent dans leur travail pastoral. Certains d’entre vous ont encouragé des mouvements d’évangélisation pour faciliter le regroupement de fidèles dans une certaine ligne d’action. Le Successeur de Pierre compte sur vous pour vous assurer que la préparation que vous leur donnez soit toujours basée sur une spiritualité de communion et de fidélité au Siège de Pierre, afin que le travail de l’Esprit ne soit pas vain. En effet, l’intégrité de la foi, de même que la discipline ecclésiastique, est et doit toujours être un domaine qui requiert un regard attentif de votre part, spécialement quand sont prises en compte les conséquences qu’ »il n’y a qu’une seule foi et un seul baptême ».

Comme vous le savez, parmi les nombreux documents traitant de l’unité des chrétiens, il y va le Directoire pour l’œcuménisme publié par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. L’œcuménisme, vu comme la recherche de l’unité entre chrétiens, est devenu à notre époque, marquée par la rencontre des cultures et le défi du sécularisme, une des tâches les plus urgentes de l’Église catholique.

Par conséquent, étant donnée la croissance rapide du nombre de nouvelles dénominations chrétiennes, et spécialement certaines formes souvent agressives de prosélytisme, le travail œcuménique est devenu plus complexe. Dans ce contexte, une bonne formation historique et doctrinale est absolument essentielle, qui entraînera un nécessaire discernement et conduira à une meilleure compréhension de l’identité spécifique de ces communautés, des éléments qui les divisent, et des élément qui peuvent mener sur la route d’une plus grande unité.

Le principal terrain de collaboration devrait être la défense des valeurs morales, transmises par la tradition biblique, contre les forces culturelles relativistes et consuméristes qui tentent de les détruire. Un autre domaine est la foi en Dieu Créateur et en Jésus-Christ son Fils incarné. Plus que tout, qu’il y ait toujours le principe de l’amour fraternel et la quête de la compréhension mutuelle et du rapprochement. Nous devons toujours avoir à l’esprit la défense de la foi de notre peuple, le confirmant dans la certitude joyeuse que « unica Christi Ecclesia… subsistit in Ecclesia catholica, a successore Petri et Episcopis in eius communione gubernata » (« l’unique Église du Christ… subsiste dans l’Église catholique qui est gouvernée par le successeur de Pierre et par les évêques en communion avec lui » – Lumen Gentium n° 8).

Dans ce sens, à travers le Conseil national des Églises chrétiennes, vous devez serez capables d’un dialogue œcuménique franc, vous engageant au plein respect des autres confessions religieuses qui souhaitent rester en contact avec l’Église catholique qui est au Brésil.

7. Il n’est pas nouveau de dire que votre pays est confronté déficit historique de son développement social dont les effets extrêmes peuvent être constatés dans le grand nombre de Brésiliens qui vivent dans le besoin et les grandes inégalités de revenus.

C’est votre tâche, mes chers frères, en tant que hiérarchie du Peuple de Dieu, de promouvoir la recherche de nouvelles solutions imprégnées de l’esprit chrétien. Une vision de l’économie et des problèmes sociaux dans la perspective de la doctrine sociale de l’Église nous amènerait à considérer les choses du point de vue de la dignité humaine, qui transcende la simple interaction des facteurs économiques. D’où la nécessité de travailler inlassablement à former les politiciens, et tous les Brésiliens qui ont une certaine influence, petite ou grande, et tous les acteurs de la société, afin qu’ils assument pleinement leurs responsabilités et apprennent à donner à l’économie un visage réellement humain et compatissant.

Un authentique esprit de sincérité et d’honnêteté chez les politiciens et les milieux d’affaires est nécessaire. Ceux qui ont un rôle dirigeant dans la société doivent essayer de mesurer les conséquences sociales – directes et indirectes, à court et à long terme – de leurs propres décisions, en agissant toujours selon le critère du bien commun plutôt que de la simple recherche du profit personnel.

8. S’il plaît à Dieu, chers frères, nous trouverons d’autres occasions d’approfondir les questions qui interpellent notre sollicitude pastorale commune. Pour aujourd’hui, j’ai voulu, de manière sans doute non exhaustive, exposer les thèmes les plus importants qui s’imposent à ma considération de pasteur de l’Église universelle.

Je vous fais part de mon encouragement affectueux, qui est aussi une supplication fraternelle et sincère: puissiez-vous poursuivre votre tâche et travailler toujours, comme vous le faites déjà, dans la concorde, en ayant pour fondement une communion qui, dans l’Eucharistie, trouve son point culminant et sa source inextinguible.

Je vous confie tous à la très sainte Vierge Marie, mère du Christ et mère de l’Église, et du fond du cœur j’adresse à chacun de vous et à vos communautés respectives ma bénédiction apostolique.

[Traduction par "La Croix"]

« Il vous guidera vers la vérité tout entière »

16 mai, 2007

Saint Antoine de Padoue (vers 1195-1231), franciscain, docteur de l’Eglise
Sermons pour le dimanche et les fêtes des saints (trad. Bayart, Eds. franciscaines 1944, p170)

« Il vous guidera vers la vérité tout entière »

L’Esprit Saint, le Paraclet, le Défenseur, est celui que le Père et le Fils envoient dans l’âme des justes comme un souffle. C’est par lui que nous sommes sanctifiés et méritons d’être saints. Le souffle humain est la vie des corps ; le souffle divin est la vie des esprits. Le souffle humain nous rend sensibles ; le souffle divin nous rend saints. Cet Esprit est Saint, parce que sans lui nul esprit, ni angélique, ni humain, ne peut être saint.

« Le Père, dit Jésus, vous l’enverra en mon nom » (Jn 14,26), c’est-à-dire en ma gloire, pour manifester ma gloire ; ou encore, parce qu’il a le même nom que le Fils : il est Dieu. « Il me glorifiera » parce qu’il vous rendra spirituels, et il vous fera comprendre comment le Fils est égal au Père et non pas seulement un homme comme vous le voyez, ou parce qu’il vous enlèvera votre crainte et vous fera annoncer ma gloire au monde entier. Ainsi, ma gloire, c’est le salut des hommes.

« Il vous enseignera toutes choses. » « Fils de Sion, dit le prophète Joël, réjouissez-vous, car le Seigneur votre Dieu vous a donné celui qui enseigne la justice » (2,23 Vulg), qui vous enseignera tout ce qui regarde le salut.

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