Archive pour mai, 2007

Pétra, capitale de la Nabatène

30 mai, 2007

du site: 

http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/petra_capitale_de_la_nabatene.asp

Pétra, capitale de la Nabatène

de Christian Augé

Directeur de recherche au CNRSLa « cité rose » des Nabatéens, joyau de l’art universel, n’en finit pas de nous interroger, de nous fasciner, de nous envoûter. Aussi avons-nous demandé à Christian Augé, coauteur avec Jean-Marie Dentzer de Pétra, la cité des caravanes (Découvertes Gallimard, Paris, 1999) de nous présenter son livre qui n’a pas l’ambition d’offrir une mise au point archéologique ou historique complète, mais entend, en partant de sa redécouverte moderne, présenter par le texte et l’image ce site prestigieux, en guise d’invitation au voyage.

Une révélation romantique

Le visiteur qui débouche, après une marche au fond du défilé du Sîq, devant la haute façade rose de la Khazneh, puis traverse le vaste cirque de la Pétra antique, suit le même trajet que son découvreur, le Suisse Jean-Louis Burckhardt, en août 1812 – premier Européen depuis le Moyen Âge à y pénétrer. Il dut se contenter d’un hâtif aller-retour, mais on lui doit l’intuition géniale de l’avoir identifiée à la ville des textes anciens, et son souvenir ébloui suscita des émules : en 1818, l’Anglais William John Bankes et ses compagnons, en 1828 les Français Léon de Laborde et Louis-Maurice Linant de Bellefonds, qui y passèrent six jours pleins et en rapportèrent une description des monuments et de magnifiques dessins.

Il est passionnant de suivre ces premiers voyageurs qui racontent leurs péripéties, l’hostilité des habitants persuadés qu’ils viennent voler leurs trésors, les marchandages avec les chefs de tribus qui monnayent leur protection. Ils disent aussi leurs réticences face à cette architecture « barbare », et leur saisissement, pour citer Laborde, devant « la prodigieuse quantité de tombes qui ornent ses parois… On dirait une population qui n’était occupée que de sa mort, et qu’on a surprise pendant son enterrement. »

Ainsi naît le mythe et dans la « vallée mystérieuse » se succèdent artistes ou simples touristes, qui portent jusqu’en Amérique la renommée de la « ville vermeille, moitié vieille comme le temps ». Quant aux savants – historiens, spécialistes de langues orientales et archéologues – l’histoire de leurs recherches n’offre guère de surprises. Les premiers découvreurs ont décrit et dessiné les principaux monuments, leurs successeurs complètent l’exploration, font des relevés, copient et déchiffrent les inscriptions. La mission du duc de Luynes, en 1864, dresse déjà un bilan. Au tournant du XXe siècle, à la lumière des très importantes découvertes faites dans le reste de l’ancienne Nabatène, de la Syrie méridionale au Hedjâz, se succèdent à Pétra maintes missions, qui aboutissent à de grandes publications en français et en allemand, toujours utilisées de nos jours. Désormais, on s’attache aussi aux lieux de culte, aux aménagements publics et à la ville romaine, et on s’affranchit des études bibliques.

Une ère nouvelle s’ouvre en 1929 avec les premières fouilles britanniques puis, à partir des années cinquante, grâce à la collaboration entre le département des Antiquités de Jordanie et des missions étrangères de plus en plus nombreuses.

Énigmatiques Nabatéens

De ce peuple arabe, on ne connaissait que de simples mentions, en particulier chez Flavius Josèphe, mais aussi deux textes plus détaillés, de Diodore et de Strabon, contemporains de César et d’Auguste. Une cinquantaine d’années à peine les sépare, mais ils s’appuient sur d’autres témoignages, donnant deux images opposées des Nabatéens. En 312 avant J.-C., peu après la conquête d’Alexandre, c’est une tribu nomade, habile à tirer parti des maigres ressources du désert et enrichie par le commerce caravanier le long des routes de l’encens, qui résiste aux raids des Macédoniens en regroupant femmes, enfants, vieillards et trésors sur un refuge escarpé – situé aujourd’hui sur un autre site, plus proche de la mer Morte. Au tournant de notre ère, les voici confortablement installés dans une ville luxueuse, capitale d’un royaume étendu, puissance régionale que Rome, maîtresse du Proche-Orient, ne va pas tarder à dominer puis à transformer en une province d’Arabie dont le chef-lieu sera Bosra, dans le sud de la Syrie.

Les auteurs grecs et romains – tout comme les Européens face aux Bédouins du XIXe siècle – se disent dégoûtés par certains de leurs rites, mais séduits par leurs mœurs « conviviales » – le banquet y prend une grande importance – et par la simplicité « démocratique » de leur royauté. Les érudits du siècle dernier se captivent pour les mystères qui entourent ce peuple, celui de ses origines – vient-il bien de la péninsule Arabique, quand s’est-il installé dans le sud de l’actuelle Jordanie ? – et celui de sa disparition : en fait, sous la domination romaine, la population nabatéenne semble s’être fondue dans les arrivées successives d’autres tribus et sa langue, simple branche de l’araméen, s’être éteinte au cours de l’Antiquité tardive. Mais ces énigmes ne sont pas entièrement résolues, en dépit des résultats acquis après un siècle et demi de recherche. L’avancée décisive fut le déchiffrement des inscriptions nabatéennes, découvertes en grand nombre à Pétra, mais aussi dans le Sinaï, en Syrie du Sud, dans le Hedjâz, tandis que l’on identifiait et classait les monnaies : ces documents écrits, complétant les indications des auteurs, fournirent un cadre géographique et chronologique et des renseignements sur l’organisation politique, la société, la religion.

D’autre part, l’archéologie a pris une autre dimension. Les fouilles méthodiques se sont multipliées dans toute l’ancienne Nabatène : dans le sud jordanien, à Khirbet edh-Dharih et au Wadi Ram, mais aussi en Syrie méridionale, mise en valeur par les Nabatéens autour de Bosra au Ier siècle après J.-C., et le long des pistes du Néguev, du Sinaï et de l’Arabie Séoudite – l’exploration minutieuse du terrain s’appuyant sur la télédétection à partir de photographies aériennes et de clichés de satellite. L’informatique permet de maîtriser cette masse d’informations et d’étudier de façon plus fine la distribution de ces vestiges afin de préciser les étapes de l’occupation.

On est donc mieux renseigné sur l’abondante céramique nabatéenne, sur le petit artisanat fortement inspiré par l’art d’Alexandrie, sur l’architecture rupestre ou bâtie, sur la sculpture et le décor : des pièces spectaculaires ont tout récemment surgi dans le sanctuaire de Dharih. Ces trouvailles, qui mêlent les influences de l’ancienne Arabie, de l’Égypte hellénistique et de la Syrie gréco-romaine, donnent de la civilisation nabatéenne une vue plus large et nuancée, voire contrastée ; les Nabatéens gardent cependant une bonne partie de leur mystère, même sur ce terrain de recherche privilégié qu’est leur ancienne capitale.

Pétra, de la Roche à la cité

Pétra, « la Roche », est d’abord un monde minéral, qui impressionne le visiteur, surtout s’il escalade les sommets ou s’aventure dans les environs, passant des grès aux chaos de porphyre. Son ancien nom sémitique, Reqem, « la Bariolée », dit bien la variété des couleurs du rocher, du blanc crayeux au rouge vif.

Si l’on comprend que les sommets abrupts aient pu servir de refuges – apparemment dès l’époque édomite – il est surprenant qu’une agglomération importante ait été établie au fond d’un vaste cirque aride, dépourvu de ressources suffisantes en eau et en terrain cultivable, plutôt à l’écart des grandes routes. Sans doute ce choix est-il dû non seulement à la présence de sanctuaires sur les « hauts lieux » fréquentés par les nomades, mais aussi à la possibilité de creuser les parois pour y ménager des tombeaux, des habitations et des abris pour les animaux et les marchandises.

Les fouilles, longtemps limitées à quelques monuments, apportent depuis peu des précisions : ainsi a été mis en évidence le passage tardif de l’habitat temporaire à la maison bâtie, représentée par une demeure nabatéenne d’abord modeste, puis somptueuse, dont le plan et le décor mêlent des influences orientales et méditerranéennes. Les derniers rois, notamment Arétas IV (9 avant – 40 après J.-C.), semblent avoir suscité un spectaculaire développement monumental, inspiré de modèles hellénistiques et poursuivi au début de la période romaine : de grands tombeaux furent sculptés, un théâtre aménagé, des marchés et des sanctuaires bâtis ou rebâtis dans le centre de la ville, ordonné autour d’une large rue à colonnades qui aboutit au temple principal, le Qasr el-Bint. Ensuite, Pétra paraît avoir connu le destin banal d’une cité romaine d’Orient. La fouille d’une église ornée de belles mosaïques montre que l’époque byzantine, contrairement à ce que l’on croyait, n’est pas une période de déclin, malgré plusieurs tremblements de terre. Mais les renseignements manquent cruellement pour les périodes suivantes, et la construction de forts par les Croisés n’empêche pas le site d’être presque abandonné à partir du XIIIe siècle…

De part et d’autre du majestueux alignement central formé par les grands monuments de style gréco-romain s’est donc développée, sans doute dès l’époque hellénistique, une ville de type oriental, juxtaposant des noyaux d’habitation plus ou moins denses, sans limites ni sans espaces publics nettement définis, où l’habitat troglodytique et peut-être la tente ont longtemps conservé leur place. Ce mode de développement, adapté au terrain, amène à s’interroger : la société était-elle à l’origine composée de groupes différents, comme le feraient aussi supposer les très nombreux lieux de culte, inégalement dispersés ? L’étude fine de la distribution de ces vestiges, confrontée aux données épigraphiques, permettra peut-être de préciser comment et quand se forma l’identité sociale, politique et religieuse des habitants de Pétra.

Surtout, une exploration systématique fait ressortir l’extraordinaire somme de travail nécessaire pour créer une ville dans un environnement aussi difficile, pour en assurer la subsistance, la liaison, la protection. Afin de suppléer au faible débit des rares sources du site, tout en détournant par un tunnel les crues violentes du ruisseau, l’eau de pluie, recueillie sur la moindre surface rocheuse, s’écoulait par des chenaux dans des centaines de citernes et de réservoirs. Des barrages fermant chaque ravin, un vaste réseau de canalisations partant de sources distantes de plusieurs kilomètres, sont encore visibles aujourd’hui, ainsi que les terrasses des jardins et des champs que cette eau arrosait. En dehors de quelques grands axes pavés, les collines de la ville basse comme les hauteurs sont parcourues par un écheveau de sentiers, de plans inclinés, d’escaliers creusés dans le grès. Les sommets plus lointains sont encore couronnés par des points fortifiés, postes de guet et de signaux, qui formaient un système de défense sans doute hérité de la période nomade. Ils dominent des agglomérations périphériques, comme Beidha ou Sabra, offrant plus de place pour le stationnement des caravanes, où l’on voit des aménagements et même des monuments semblables à ceux de la ville.

Les Nabatéens nous proposent donc là d’autres énigmes : combien de temps fallut-il pour réaliser ces installations ? À quelles traditions technologiques recouraient-ils ? Seule une démarche archéologique et historique pourra répondre…

Christian Augé Septembre 1999

Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi « maître spirituel » pour les prêtres – Une sainte de la Pentecôte

30 mai, 2007

du site:

http://www.zenit.org/french/

Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi « maître spirituel » pour les prêtres

Une sainte de la Pentecôte

ROME, Mardi 29 mai 2007 (ZENIT.org) – Marie-Madeleine de’ Pazzi est aussi « un maître spirituel » pour les prêtres, souligne Benoît XVI. Une sainte de la Pentecôte.

Benoît XVI a adressé une lettre au cardinal archevêque de Florence, Ennio Antonelli, à l’occasion du IVe centenaire de la mort de sainte Marie-Madeleine dei Pazzi, carmélite florentine et mystique du XVIe s. (1566-1607). Un message publié le 26 mai par la salle de presse du Saint-Siège : la sainte s’est endormie en Dieu il y a eu 400 ans le 25 mai dernier.

Pour Benoît XVI, la sainte florentine demeure encore aujourd’hui « une source d’inspiration spirituelle des carmélites de l’antique observance, qui voient en elle la « sœur » qui a parcouru tout entière la voie de l’union transformante en Dieu, et qui désigne Marie comme « l’étoile » du chemin vers la perfection ».

Mais le pape souligne que « pour tous, cette grande sainte a le don d’être une maîtresse de spiritualité, particulièrement pour les prêtres envers lesquels elle a toujours nourri une véritable passion ».

Il souhaite que l’anniversaire de sa naissance au ciel contribue « à faire mieux connaître cette figure lumineuse qui témoigne aujourd’hui encore de la dignité et de la beauté de la vocation chrétienne », elle qui criait : « Venez aimer l’Amour ! ».

« Depuis Florence et son séminaire, depuis les couvents qu’elle a inspirés, la grande mystique doit continuer de faire entendre sa voix à toute l’Eglise et répandre l’annonce de l’amour de Dieu pour tout homme ».

Le pape rappelle qu’elle a été béatifiée par le pape florentin Urbain VIII, à peine 20 ans après sa mort, et qu’elle a été canonisée par le pape Clément IX, le 28 avril 1669. Et la lettre de Benoît XVI porte la date du 29 avril 2007.

Le calendrier du Carmel (http://perso.orange.fr/carmel-de-montmartre/cal_mai.htm) rappelle que, carmélite à seize ans, sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi, appartenait à la noblesse florentine, et elle vécut profondément l’idéal ecclésial apostolique du Carmel.

Vivant dans la prière, c’est par le renouveau spirituel qu’elle travailla à la réforme de l’Eglise de son temps. Elle laissa des écrits sur sa vie intérieure.

L’Esprit pénétrant vient dans l’âme comme une source qui la submerge. De même que deux fleuves jaillissants se mêlent de telle façon que le plus petit perde son nom et prenne celui du plus grand, c’est ainsi que cet Esprit divin agit quand il vient dans l’âme pour s’unir à elle.

Il faut que l’âme, qui est la plus petite, perde son nom et s’abandonne à l’Esprit. C’est ce qui se produira si elle se tourne vers l’Esprit pour ne plus faire qu’un avec Lui. Par l’élan de l’amour, l’Esprit, qui est à la fois immobile et très mobile, s’introduit en nous.

Son traité spirituel « Les huit jours de l’Esprit Saint » (édité en français par Gianfranco Tuveri, éd. J. Millon, 2004) rapporte une expérience mystique vécue par la sainte du 27 mai au 6 juillet 1584 : une période de « Quarante jours » au cours de laquelle elle vécut des extases quotidiennes, alors qu’elle n’était que la jeune professe et âgée de 18 ans.

Ce fut une « plongée dans le mystère de Dieu, contemplé dans la lumière de l’amour de Jésus et dans une filiale intimité avec la Vierge Marie ».

Un ans plus tard, elle vécut une semaine de « révélations » et de « lumières » : quasi huit jours et huit nuits, d’une extase continue.

Marie ed Elisabeth

29 mai, 2007

Marie ed Elisabeth dans images L5

image du site italien Maranathà

« Donner sa vie en rançon pour la multitude »

29 mai, 2007

Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), évêque et docteur de l’Eglise
(trad. Oeuvres, t.14)

« Donner sa vie en rançon pour la multitude »

Un Dieu qui sert, qui balaie la maison, qui se livre à des travaux pénibles — comme une seule de ces pensées devrait suffire à nous combler d’amour ! Lorsque le Sauveur s’est mis à prêcher son Évangile, il s’est fait « le serviteur de tous », déclarant lui-même « qu’il n’était pas venu pour être servi, mais pour servir ». C’est comme s’il avait dit qu’il voulait être le serviteur de tous les hommes. Et au terme de sa vie, il ne s’est pas contenté, dit saint Bernard, « d’avoir pris la condition de serviteur pour se mettre au service des hommes ; il a voulu prendre l’aspect d’un serviteur indigne pour être frappé et subir la peine qui nous était due en raison de nos péchés ».

Voici que le Seigneur, serviteur obéissant de tous, se soumet à la sentence de Pilate, tout injuste qu’elle est, et se livre à ses bourreaux… Ainsi, ce Dieu nous a tant aimés que, par amour pour nous, il a voulu obéir comme esclave jusqu’à mourir et à mourir d’une mort douloureuse et infâme, le supplice de la croix (Ph 2,8).

Or, en tout cela, il obéissait non comme Dieu, mais comme homme, comme esclave dont il avait assumé la condition. Tel saint s’est livré comme esclave pour racheter un pauvre, et il s’est attiré par là l’admiration du monde par cet acte héroïque de charité. Mais qu’est-ce que cette charité comparée à celle du Rédempteur ? Etant Dieu, voulant nous racheter de l’esclavage du diable et de la mort qui nous était dû, il se fait esclave lui-même, il se laisse ligoter et clouer à la croix. « Pour que le serviteur devienne maître, dit saint Augustin, Dieu a voulu se faire serviteur. »

Marie des Anges

29 mai, 2007

Marie des Anges dans images mosaico5

du site:

http://www.latheotokos.it/images.asp?id=629&page=1

Je desire vous dire et rappeller

29 mai, 2007

Je chaque jour je fais un choix d’écrits que j’il semble ils soient en accord avec le Saint-Père, avec le temps liturgique, avec quelque chose d’intéressant provenante de directions différentes, évidemment textes que je choisis, mais toujours de sources sûres et retrouvables aisément; je voudrais rappeler celui-ci parce que je fais fatigue à envoyer devant les Blog et je voudrais au moins faire savoir que « les textes qui mets ne les sont pas jetés », mais soigneusement choisis

LE SECRET DE MARIE – De Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

29 mai, 2007

d’un site su Grignon de Monfort que ait, il semble, tout le teste de ce Saint:

http://www.livres-mystiques.com/partieTEXTES/Montfort/secret.html

LE SECRET DE MARIE

SUR L’ESCLAVAGE DE LA SAINTE VIERGE

De Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

INTRODUCTION

I. Ame prédestinée, voici un secret que le Très-Haut m’a appris, et que je n’ai pu trouver en aucun livre ancien ni nouveau. Je vous le confie par le Saint-Esprit, à condition :

1 Que vous ne le confierez qu’aux personnes qui le méritent par leurs oraisons, leurs aumônes, mortifications, persécutions, et zèle du salut des âmes et détachement;
2 Que vous vous en servirez pour devenir sainte et céleste; car ce secret ne devient grand qu’à mesure qu’une âme en fait usage. Prenez bien garde de demeurer les bras croisés, sans travail; car mon secret vous deviendrait poison et serait votre condamnation…
3 A condition que vous remercierez Dieu, tous les jours de votre vie, de la grâce qu’il vous a faite de vous apprendre un secret que vous ne méritiez pas de savoir.

Et à mesure que vous vous en servirez dans les actions ordinaires de votre vie, vous en connaîtrez le prix et l’excellence que vous ne connaîtrez d’abord qu’imparfaitement, à cause de la multitude et [de] la grièveté de vos péchés et de vos attaches secrètes à vous-même.

2. Avant de passer outre dans un désir empressé et naturel de connaître la vérité, dites dévotement, à genoux, l’Ave maris Stella et le Veni Creator, pour demander à Dieu la grâce de comprendre et goûter ce mystère divin…
A cause du peu de temps que j’ai pour écrire, et du peu que vous avez à lire je dirai tout en abrégé…I. NECESSITE D’UNE VRAIE DEVOTION A MARIE

A. LA GRACE DE DIEU EST ABSOLUMENT NECESSAIRE

3. Ame, image vivante de Dieu et rachetée du Sang précieux de Jésus-Christ, la volonté de Dieu sur vous est que vous deveniez sainte comme lui dans cette vie, et glorieuse comme lui dans l’autre. L’acquisition de la sainteté de Dieu est votre vocation assurée; et c’est là que toutes vos pensées, paroles et actions, vos souffrances et tous les mouvements de votre vie doivent tendre; ou vous résistez à Dieu, en ne faisant pas ce pour quoi il vous a créée et vous conserve maintenant. Oh! quel ouvrage admirable! la poussière changée en lumière, l’ordure en pureté, le péché en sainteté, la créature en le Créateur et l’homme en Dieu! O ouvrage admirable! je le répète, mais ouvrage difficile en lui-même et impossible à la seule nature; il n’y a que Dieu qui, par une grâce, et une grâce abondante et extraordinaire, puisse en venir à bout; et la création de tout l’univers n’est pas un si grand chef- d’oeuvre que celui-ci…

4. Ame, comment feras-tu? Quels moyens choisiras-tu pour monter où Dieu t’appelle? Les moyens de salut et de sainteté sont connus de tous, sont marqués dans l’Evangile, sont expliqués par les saints et nécessaires à tous ceux qui veulent se sauver et arriver à la perfection; tels sont: l’humilité de coeur, l’oraison continuelle, la mortification universelle, l’abandon à la divine Providence, la conformité à la volonté de Dieu.

5. Pour pratiquer tous ces moyens de salut et de sainteté, la grâce et le secours de Dieu est absolument nécessaire, et cette grâce est donnée à tous plus ou moins grande; personne n’en doute. Je dis: plus ou moins grande; car Dieu quoique infiniment bon, ne donne pas sa grâce également forte à tous, quoiqu’il la donne suffisante à tous. L’âme fidèle à une grande grâce fait une grande action, et avec un faible grâce fait une petite action. Le prix et l’excellence de la grâce donnée de Dieu et suivie de l’âme fait le prix et l’excellence de nos actions. Ces principes sont incontestables.

B. POUR TROUVER LA GRACE DE DIEU, IL FAUT TROUVER MARIE

6. Tout se réduit donc à trouver un moyen facile pour obtenir de Dieu la grâce nécessaire pour devenir saint; et c’est ce que je veux [vous] apprendre. Et, je dis que pour trouver la grâce de Dieu, il faut trouver Marie. Parce que:

7. 1 C’est Marie seule qui a trouvé grâce [devant] Dieu, et pour soi, et pour chaque homme en particulier. Les patriarches et les prophètes, tous les saints de l’ancienne loi n’ont pu trouver cette grâce.

8. 2 C’est elle qui a donné l’être et la vie à l’Auteur de toute grâce, et, à cause de cela, elle est appelée Mère de la grâce, Mater gratiae.

9. 3 Dieu le Père, de qui tout don parfait et toute grâce descend comme de sa source essentielle, en lui donnant son Fils, lui a donné toutes ses grâces, en sorte que, comme dit saint Bernard, la volonté de Dieu lui est donnée en lui et avec lui.

10. 4 Dieu l’a choisie pour la trésorière, l’économe et la dispensatrice de toutes ses grâces; en sorte que toutes ses grâces et tous ses dons passent par ses mains; et, selon le pouvoir qu’elle en a reçu, suivant saint Bernardin, elle donne à qui elle veut, comme elle veut, quand elle veut et autant qu’elle veut, les grâces du Père éternel, les vertus de Jésus- Christ et les dons du Saint-Esprit.

11. 5 Comme dans l’ordre naturel, il faut qu’un enfant ait un père et une mère, de même dans l’ordre de la grâce, il faut qu’un vrai enfant de l’Eglise ait Dieu pour père et Marie pour mère; et, s’il se glorifie d’avoir Dieu pour père, n’ayant point la tendresse d’un vrai enfant pour Marie, c’est un trompeur qui n’a que le démon pour père…

12. 6 Puisque Marie a formé le Chef des prédestinés, qui est Jésus-Christ, c’est à elle aussi de former les membres de ce chef, qui sont les vrais chrétiens: car une mère ne forme pas le chef sans les membres, ni les membres sans le chef. Quiconque donc veut être un membre de Jésus-Christ, plein de grâce et de vérité, doit être formé en Marie par le moyen de la grâce de Jésus-Christ, qui réside en elle en plénitude, pour être communiquée en plénitude aux vrais membres de Jésus- Christ et à ses vrais enfants.

13. 7 Le Saint-Esprit ayant épousé Marie, et ayant produit en elle, et par elle, et d’elle, Jésus-Christ, ce chef- d’oeuvre, le Verbe incarné, comme il ne l’a jamais répudiée, il continue à produire tous les jours en elle et par elle, d’une manière mystérieuse, mais véritable, les prédestinés.

14. 8 Marie a reçu de Dieu une domination particulière sur les âmes pour les nourrir et faire croître en Dieu. Saint Augustin dit même que dans ce monde les prédestinés sont tous enfermés dans le sein de Marie, et qu’ils ne viennent au monde que lorsque cette bonne Mère les enfante à la vie éternelle. Par conséquent, comme l’enfant tire toute sa nourriture de sa mère, qui la rend proportionnée à sa faiblesse, de même, les prédestinés tirent toute leur nourriture spirituelle et toute leur force de Marie.

15. 9 C’est à Marie que Dieu le Père a dit: In Jacob inhabita: Ma Fille, demeurez en Jacob, c’est-à-dire dans mes prédestinés figurés par Jacob. C’est à Marie que Dieu le Fils a dit: In Israel haereditare: Ma chère Mère, ayez votre héritage en Israel, c’est-à-dire dans les prédestinés. Enfin, c’est à Marie que le Saint-Esprit a dit: In electis meis mitte radices: Jetez, ma fidèle épouse, des racines en mes élus. Quiconque donc est élu et prédestiné, a la Sainte Vierge demeurant chez soi, c’est-à-dire dans son âme, et il la laisse y jeter les racines d’une profonde humilité, d’une ardente charité et de toutes les vertus…

16. 10 Marie est appelée par saint Augustin, et est, en effet, le monde [moule] vivant de Dieu, forma Dei, c’est-à- dire que c’est en elle seule que Dieu [fait] homme a été formé au naturel, sans qu’il lui manque aucun trait de la Divinité, et c’est aussi en elle seule que l’homme peut être formé en Dieu au naturel, autant que la nature humaine en est capable, par la grâce de Jésus-Christ.
Un sclupteur peut faire une figure ou un portrait au naturel de deux manières: 1 se servant de son industrie, de sa force, de sa science et de la bonté de ses instruments pour faire cette figure en une matière dure et informe; 2 il peut la jeter en moule. La première est longue et difficile et sujette à beaucoup d’accidents: il ne faut souvent qu’un coup de ciseau ou de marteau donné mal à propos pour gâter tout l’ouvrage. La seconde est prompte, facile et douce, presque sans peine et sans coûtage, pourvu que le moule soit parfait et qu’il représente au naturel; pourvu que la matière dont il se sert soit bien malléable, ne résistant aucunement à sa main.

17. Marie est le grand moule de Dieu, fait par le Saint- Esprit, pour former au naturel un Homme Dieu par l’union hypostatique, et pour former un homme Dieu par la grâce. Il ne manque à ce moule aucun trait de la divinité; quiconque y est jeté et se laisse manier aussi, y reçoit tous les traits de Jésus-Christ, vrai Dieu, d’une manière douce et proportionnée à la faiblesse humaine; sans beaucoup d’agonies et de travaux; d’une manière sûre, sans crainte d’illusion, car le démon n’a point eu et n’aura jamais d’accès en Marie, sainte et immaculée, sans ombre de la moindre tache de péché.

18. Oh! chère âme, qu’il y a de différence entre une âme formée en Jésus-Christ par les voies ordinaires de ceux qui, comme les sculpteurs, se fient en leur savoir-faire et s’appuient sur leur industrie, et entre une âme bien maniable, bien déliée, bien fondue, et qui, sans aucun appui sur elle- même, se jette en Marie et s’y laisse manier par l’opération du Saint-Esprit! Qu’il y a de taches, qu’il y a de défauts, qu’il y a de ténèbres, qu’il y a d’illusions, qu’il y a de naturel, qu’il y a d’humain dans la première âme; et que la seconde est pure, divine et semblable à Jésus-Christ!

19. Il n’y a point et il n’y aura jamais créature où Dieu soit plus grand, hors de lui-même et en lui-même, que dans la divine Marie, sans exception ni des bienheureux, ni des chérubins, ni des plus hauts séraphins, dans le paradis même… Marie est le paradis de Dieu et son monde ineffable, où le Fils de Dieu est entré pour y opérer des merveilles, pour le garder et s’y complaire. Il a fait un monde pour l’homme voyageur, c’est celui-ci; il a fait un monde pour l’homme bienheureux, et c’est le paradis; mais il en a fait un autre pour lui, auquel il a donné le nom de Marie; monde inconnu presque à tous les mortels ici-bas et incompréhensible à tous les anges et les bienheureux, là-haut dans le ciel, qui, dans l’admiration de voir Dieu si relevé et si reculé d’eux tous, si séparé et si caché dans son monde, la divine Marie, s’écrient jour et nuit: Saint, Saint, Saint.

20. Heureuse et mille fois heureuse est l’âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le secret de Marie pour le connaître; et à qui il ouvre ce jardin clos pour y entrer, et cette fontaine scellée pour y puiser et boire à longs traits les eaux vives de la grâce! Cette âme ne trouvera que Dieu seul, sans créature, dans cette aimable créature; mais Dieu en même temps infiniment saint et relevé, infiniment condescendant et proportionné à sa faiblesse. Puisque Dieu est partout, on peut le trouver partout, jusque dans les enfers; mais il n’y a point de lieu où la créature puisse le trouver plus proche d’elle et plus proportionné à sa faiblesse qu’en Marie, puisque c’est pour cet effet qu’il y est descendu. Partout ailleurs, il est le Pain des forts et des anges; mais, en Marie, il est le Pain des enfants…

21. Qu’on ne s’imagine donc pas, avec quelques faux illuminés, que Marie, étant créature, elle soit un empêchement à l’union au Créateur: ce n’est plus Marie qui vit, c’est Jésus-Christ seul, c’est Dieu seul qui vit en elle. Sa transformation en Dieu surpasse plus celle de saint Paul et des autres saints, que le ciel ne surpasse la terre en élévation. Marie n’est faite que pour Dieu, et tant s’en faut qu’elle arrête une âme à elle-même, qu’au contraire elle la jette en Dieu et l’unit à lui avec d’autant plus de perfection que l’âme s’unit davantage à elle. Marie est l’écho admirable de Dieu, qui ne répond que: Dieu, lorsqu’on lui crie: Marie, qui ne glorifie que Dieu, lorsque, avec sainte Elizabeth, on l’appelle bienheureuse. Si les faux illuminés, qui ont été si misérablement abusés par le démon jusque dans l’oraison, avaient su trouver Marie, et par Marie Jésus et par Jésus Dieu, ils n’auraient pas fait de si terribles chutes. Quand on a une fois trouvé Marie, et, par Marie, Jésus, et par Jésus, Dieu le Père, on a trouvé tout bien, disent les saintes âmes: Inventa, etc. Qui dit tout n’excepte rien: toute grâce et toute amitié auprès de Dieu; toute sûreté contre les ennemis de Dieu, toute vérité contre le mensonge; toute facilité et toute victoire contre les difficultés du salut; toute douceur et toute joie dans les amertumes de la vie.

22. Ce n’est pas que celui qui a trouvé Marie par une vraie dévotion soit exempt de croix et de souffrances, tant s’en faut; il en est plus assailli qu’aucun autre, parce que Marie, étant la mère des vivants, donne à tous ses enfants des morceaux de l’Arbre de vie, qui est la croix de Jésus, mais c’est qu’en leur taillant de bonnes croix, elle leur donne la grâce de les porter patiemment et même joyeusement; en sorte que les croix qu’elle donne à ceux qui lui appartiennent sont plutôt des confitures ou des croix confites que des croix amères; ou, s’ils en sentent pour un temps l’amertume du calice qu’il faut boire nécessairement pour être ami de Dieu, la consolation et la joie, que cette bonne Mère fait succéder à la tristesse, les animent infiniment à porter des croix encore plus lourdes et plus amères.

C. UNE VRAIE DEVOTION A LA SAINTE VIERGE EST INDISPENSABLE

23. La difficulté est donc de savoir trouver véritablement la divine Marie, pour trouver toute grâce abondante. Dieu étant maître absolu peut communiquer par lui-même ce qu’il ne communique ordinairement que par Marie; on ne peut nier, sans témérité, qu’il ne le fasse même quelquefois, cependant, selon l’ordre que la divine Sagesse a établi, il ne se communique ordinairement aux hommes que par Marie dans l’ordre de la grâce, comme dit saint Thomas. Il faut, pour monter et s’unir à lui, se servir du même moyen dont il s’est servi pour descendre à nous, pour se faire homme et pour nous communiquer ses grâces; et ce moyen est une véritable dévotion à la Sainte Vierge.II. EN QUOI CONSISTE LA VRAIE DEVOTION A MARIE

A. PLUSIEURS VERITABLES DEVOTIONS A LA TRES-SAINTE VIERGE

24. Il y a, en effet, plusieurs véritables dévotions à la très Sainte Vierge: et je ne parle pas ici des fausses.

25. La première consiste à s’acquitter des devoirs du chrétien, évitant le péché mortel, agissant plus par amour que par crainte et priant de temps en temps la Sainte Vierge et l’honorant comme la Mère de Dieu sans aucune dévotion spéciale envers elle.

26. La seconde consiste à avoir pour la Sainte Vierge des sentiments plus parfaits d’estime, d’amour, de confiance et de vénération. Elle porte à se mettre des confréries du Saint Rosaire, du Scapulaire, à réciter le chapelet et le saint Rosaire, à honorer ses images et ses autels, à publier ses louanges et s’enrôler dans ses congrégations. Et cette dévotion, excluant le péché, est bonne, sainte et louable; mais elle n’est pas si parfaite et si capable de retirer les âmes des créatures et de les détacher d’elles-mêmes pour les unir à Jésus-Christ.

27. La troisiène dévotion à la Sainte Vierge, connue et pratiquée de très peu de personnes, est celle-ci que je vais découvrir.

B. LA PARFAITE PRATIQUE DE DEVOTION A MARIE

[1. En quoi elle consiste] 28. Ame prédestinée, elle consiste à se donner tout entier, en qualité d’esclave, à Marie et à Jésus par elle; ensuite, à faire toute chose avec Marie, en Marie, par Marie et pour Marie. J’explique ces paroles.

29. Il faut choisir un jour remarquable pour se donner, se consacrer et sacrifier volontairement et par amour, sans contrainte, tout entier, sans aucune réserve, son corps et son âme; ses biens extérieurs de fortune, comme sa maison, sa famille et ses revenus; ses biens intérieurs de l’âme, savoir: ses mérites, ses grâces, ses vertus et satisfactions. Il faut remarquer ici qu’on fait sacrifice, par cette dévotion, à Jésus par Marie, de tout ce qu’une âme a de plus cher et dont aucune religion n’exige le sacrifice, qui est le droit qu’on a de disposer de soi-même et de la valeur de ses prières, de ses aumônes, de ses mortification et satisfactions; en sorte qu’on en laisse l’entière disposition à la très Sainte Vierge, pour appliquer selon sa volonté à la plus grande gloire de Dieu qu’elle seule connaît parfaitement.

30. On laisse en sa disposition toute la valeur satisfactoire et impétratoire de ses bonnes oeuvres: ainsi, après l’oblation qu’on en a faite, quoique sans aucun voeu, on n’est plus maître de tout le bien qu’on a fait; mais la très Sainte Vierge peut l’appliquer, tantôt à une âme du purgatoire, pour la soulager ou délivrer, tantôt à un pauvre pécheur pour le convertir.

31. On met bien, par cette dévotion, ses mérites entre les mains de la Sainte Vierge; mais c’est pour les garder, les augmenter, les embellir, parce que nous ne pouvons nous communiquer les uns aux autres les mérites de la grâce sanctifiante, ni de la gloire… Mais on lui donne toutes ses prières et bonnes oeuvres, en tant qu’impétratoires et satisfactoires, pour les distribuer et appliquer à qui il lui plaira; et si, après s’être ainsi consacré à la Sainte Vierge, on désire soulager quelque âme du purgatoire… sauver quelque pécheur, soutenir quelqu’un de nos amis par nos prières, nos aumônes, nos mortifications, nos sacrifices, il faudra le lui demander humblement, et s’en tenir à ce qu’elle en déterminera, sans le connaître; étant bien persuadé que la valeur de nos actions, étant dispensée par la même main dont Dieu se sert pour nous dispenser ses grâces et ses dons, ils ne peuvent manquer d’être appliqués à sa plus grande gloire.

32. J’ai dit que cette dévotion consiste à se donner à Marie en qualité d’esclave. Il faut remarquer qu’il y a trois sortes d’esclavage. Le premier est l’esclavage de la nature; les hommes bons et mauvais sont esclaves de Dieu en cette manière.
Le second, c’est l’esclavage de contrainte; les démons et les damnés sont les esclaves de Dieu en cette manière. Le troisiène, c’est l’esclavage d’amour et de volonté; et c’est celui par lequel nous devons nous consacrer à Dieu par Marie, de la manière la plus parfaite dont une créature se puisse servir pour se donner à son Créatuer.

33. Remarquez encore qu’il y a bien de la différence entre un serviteur et un esclave. Un serviteur veut des gages pour ses services; l’esclave n’en a point. Le serviteur est libre de quitter son maître quand il voudra et il ne le sert que pour un temps; l’esclave ne le peut quitter justement, il lui est livré pour toujours. Le serviteur ne donne pas à son maître droit de vie et de mort sur sa personne; l’esclave se donne tout entier, en sorte que son maître pourrait le faire mourir sans qu’il en fût inquiété par la justice. Mais il est aisé de voir que l’esclave de contrainte a la plus étroite des dépendances, qui ne peut proprement convenir qu’à un homme envers son Créateur. C’est pourquoi les chrétiens ne font point de tels esclaves; il n’y a que les Turcs et les idolâtres qui en font de la sorte.

34. Heureuse et mille fois heureuse est l’âme libérale qui se consacre à Jésus par Marie, en qualité d’esclave d’amour, après avoir secoué par le baptême l’esclavage tyrannique du démon!

[2. Excellence de cette pratique] 35. Il me faudrait beaucoup de lumières pour décrire parfaitement l’excellence de cette pratique, et je dirai seulement en passant: 1 Que se donner ainsi à Jésus par les mains de Marie, c’est imiter Dieu le Père qui ne nous a donné son Fils que par Marie, et qui ne nous communique ses grâces que par Marie; c’est imiter Dieu le Fils qui n’est venu à nous que par Marie, et qui, nous ayant donné l’exemple pour faire comme il a fait, nous a sollicités à aller à lui par le même moyen par lequel il est venu à nous, qui est Marie; c’est imiter le Saint- Esprit qui ne nous communique ses grâces et ses dons que par Marie. N’est-il pas juste que la grâce retourne à son auteur, dit saint Bernard, par le même canal par lequel elle nous est venue?

36. 2 Aller à Jésus-Christ par Marie, c’est véritablement honorer Jésus-Christ, parce que c’est marquer que nous ne sommes pas dignes d’approcher de sa sainteté infinie directement par nous-mêmes, à cause de nos péchés, et que nous avons besoin de Marie, sa sainte Mère, pour être notre avocate et notre médiatrice auprès de lui, qui est notre médiateur. C’est en même temps s’approcher de lui comme de notre médiateur et notre frère, et nous humilier devant lui comme devant notre Dieu et notre juge: en un mot, c’est pratiquer l’humilité qui ravit toujours le coeur de Dieu…

37. 3 Se consacrer ainsi à Jésus par Marie, c’est mettre entre les mains de Marie nos bonnes actions qui, quoiqu’elles paraissent bonnes, sont très souvent souillées et indignes des regards et de l’acceptation de Dieu devant qui les étoiles ne sont pas pures. Ah! prions cette bonne Mère et Maîtresse que, ayant reçu notre pauvre présent, elle le purifie, elle le sanctifie, elle l’élève et l’embellisse de telle sorte qu’elle le rende digne de Dieu. Tous les revenus de notre âme sont moindres devant Dieu, le Père de famille, pour gagner son amitié et sa grâce, que ne serait devant le roi la pomme véreuse d’un pauvre paysan, fermier de sa Majesté, pour payer sa ferme. Que ferait le pauvre homme, s’il avait de l’esprit et s’il était bien venu auprès de la reine? Amie du pauvre paysan et respectueuse envers le roi, n’ôterait-elle pas de cette pomme ce qu’il y a de véreux et de gâté et ne la mettrait-elle pas dans un bassin d’or entouré de fleurs; et le roi pourrait-il s’empêcher de la recevoir, même avec joie, des mains de la reine qui aime ce paysan… Modicum quid offerre desideras? manibus Mariae tradere cura, si non vis sustinere repulsam. Si vous voulez offrir quelque chose à Dieu, dit saint Bernard, mettez-[le] dans les mains de Marie, à moins que vous ne vouliez être rebuté.

38. Bon Dieu que tout ce que nous faisons est peu de chose! Mais mettons-le dans les mains de Marie par cette dévotion. Comme nous nous serons donnés tout à fait à elle, autant qu’on se peut donner, en nous dépouillant de tout en son honneur, elle nous sera infiniment plus libérale, elle nous donnera « pour un oeuf un boeuf », elle se communiquera toute à nous avec ses mérites et ses vertus; elle mettra nos présents dans le plat d’or de sa charité; elle nous revêtira comme Rébecca fit Jacob, des beaux habits de son Fils aîné et unique Jésus- Christ, c’est-à-dire de ses mérites qu’elle a à sa disposition: et ainsi, comme ses domestiques et esclaves, après nous être dépouillés de tout pour l’honorer, nous aurons doubles vêtements: Omnes domestici ejus vestiti sunt duplicibus: vêtements, ornements, parfums, mérites et vertus de Jésus et Marie dans l’âme d’un esclave de Jésus et Marie dépouillé de soi-même et fidèle en son dépouillement.

39. 4 Se donner ainsi à la Sainte Vierge, c’est exercer dans le plus haut point qu’on peut la charité envers le prochain, puisque se faire volontairement son captif, c’est lui donner ce qu’on a de plus cher, afin qu’elle en puisse disposer à sa volonté en faveur des vivants et des morts.

40. 5 C’est par cette dévotion qu’on met ses grâces, ses mérites et vertus en sûreté, en faisant Marie la dépositaire et lui disant: « Tenez, ma chère Maîtresse, voilà ce que, par la grâce de votre Fils, j’ai fait de bien; je ne suis pas capable de le garder à cause de ma faiblesse et de mon inconstance, à cause du grand nombre et de la malice de mes ennemis qui m’attaquent jour et nuit. Hélas! si l’on voit tous les jours les cèdres du Liban tomber dans la boue, et des aigles, s’élevant jusqu’au soleil, devenir des oiseaux de nuit; mille justes de même tombent à ma gauche et dix mille à ma droite, mais, ma puissante et très puissante Princesse, gardez tout mon bien, de peur qu’on ne me le vole, tenez-moi, de peur que je ne tombe; je vous confie en dépôt tout ce que j’ai: Depositum custodi. – Scio cui credidi. Je sais bien qui vous êtes, c’est pourquoi je me confie tout à vous; vous êtes fidèle à Dieu et aux hommes, et vous ne permettrez pas que rien ne périsse de ce que [je] vous confie; vous êtes puissante, et rien ne peut vous nuire, ni ravir ce que vous avez entre les mains. » Ipsam sequens non devias; ipsam rogans non desperas; ipsam cogitans non erras; ipsa tenente, non corruis; ipsam protegente, non metuis; ipsa duce, non fatigaris; ipsa propitia, pervenis (Saint Bernard, Inter flores, cap. 135.) Et ailleurs: Detinet Filium ne percutiat; detinet diabolum ne noceat; detinet virtutes ne fugiant; detinet merita ne pereant; detinet gratiam ne effluat. Ce sont les paroles de Saint Bernard qui expriment en substance tout ce que je viens de dire. Quand il n’y aurait que ce seul motif pour m’exciter à cette dévotion, comme [étant] le moyen de me conserver et augmenter même dans la grâce de Dieu, je ne devrais respirer que feu et flammes pour elle.

41. 6 Cette dévotion rend une âme vraiment libre de la liberté des enfants de Dieu. Comme pour l’amour de Marie, on se réduit volontairement en l’esclavage, cette chère Maîtresse, par reconnaissance, élargit et dilate le coeur, et fait marcher à pas de géant dans la voie des commandements de Dieu. Elle ôte l’ennui, la tristesse et le scrupule. Ce fut cette dévotion que Notre-Seigneur apprit à la chère Agnés de Langeac, religieuse morte en odeur de sainteté, comme un moyen assuré pour sortir des grandes peines et perplexités où elle se trouvait: « Fais-toi, lui dit-il, esclave de ma Mère et prends la chaînette »; ce qu’elle fit; et dans le moment, toutes ses peines cessèrent.

42. Pour autoriser cette dévotion, il faudrait rapporter ici toutes les bulles et les indulgences des papes et les mandements des évêques en sa faveur, les confréries établies en son honneur, l’exemple de plusieurs saints et grands personnages qui l’ont pratiquée; mais je passe tout cela sous silence…

[3. Sa formule interieure et son esprit]
43. J’ai dit ensuite que cette dévotion consistait à faire toutes choses avec Marie, en Marie, par Marie et pour Marie.

44. Ce n’est pas assez de s’être donné une fois à Marie, en qualité d’esclave; ce n’est pas même assez de le faire tous les mois, et toutes les semaines: ce serait une dévotion toute passagère, et elle n’élèverait pas l’âme à la perfection où elle est capable de l’élever. Il n’y a pas beaucoup de difficulté à s’enrôler dans une confrérie, à embrasser cette dévotion et à dire quelques prières vocales tous les jours, comme elle prescrit; mais la grande difficulté est d’entrer dans l’esprit de cette dévotion qui est de rendre une âme intérieurement dépendante et esclave de la très Sainte Vierge et de Jésus par elle. J’ai trouvé beaucoup de personnes, qui, avec une ardeur admirable, se sont mises sous leur saint esclavage, à l’extérieur; mais j’en ai bien rarement trouvé qui en aient pris l’esprit et encore moins qui y aient persévéré.

Agir avec Marie

45. 1 La pratique essentielle de cette dévotion consiste à faire toutes ses actions avec Marie, c’est-à-dire à prendre la Sainte Vierge pour le modèle accompli de tout ce qu’on doit faire.

46. C’est pourquoi, avant d’entreprendre quelque chose, il faut renoncer à soi-même et à ses meilleures vues; il faut s’anéantir devant Dieu, comme de soi incapable de tout bien surnaturel et de toute action utile au salut; il faut recourir à la très Sainte Vierge, et s’unir à elle et à ses intentions, quoique inconnues; il faut s’unir par Marie aux intentions de Jésus-Christ, c’est-à-dire se mettre comme un instrument entre les mains de la très Sainte Vierge afin qu’elle agisse en nous, de nous et pour nous, comme bon lui semblera, à la plus [grande] gloire de son Fils, et par son Fils, Jésus, à la gloire du Père; en sorte qu’on ne prenne de vie intérieur et d’opération spirituelle que dépendamment d’elle…

Agir en Marie

47. 2 Il faut faire toute chose en Marie, c’est-à-dire qu’il faut s’accoutumer peu à peu à se recueillir au-dedans de soi- même pour y former une petite idée ou image spirituelle de la très Sainte Vierge. Elle sera à l’âme l’Oratoire pour y faire toutes ses prières à Dieu, sans crainte d’être rebutée; la Tour de David pour s’y mettre en sûreté contre tous ses ennemis; la Lampe allumée pour éclairer tout l’intérieur et pour brûler de l’amour divin; le Reposoir sacré pour voir Dieu avec elle; et enfin son unique Tout auprès de Dieu, son recours universel. Si elle prie, ce sera en Marie; si elle reçoit Jésus par la sainte communion, elle le mettra en Marie pour s’y complaire; si elle agit, ce sera en Marie; et partout et en tout elle produira des actes de renoncement à elle même…

Agir par Marie

48. 3 Il faut n’aller jamais à Notre-Seigneur que par son intercession et son crédit auprès de lui, ne se trouvant jamais seul pour le prier…

Agir pour Marie

49. 4 Il faut faire toutes ses actions pour Marie, c’est-à- dire qu’étant esclave de cette auguste Princesse, il faut qu’elle ne travaille plus que pour Elle, que pour son profit, que pour sa gloire, comme fin prochaine, et pour la gloire de Dieu, comme fin dernière. Elle [doit] donc en tout ce qu’elle fait, renoncer à son amour propre, qui se prend presque toujours pour fin d’une manière presque imperceptible, et répéter souvent du fond du coeur: O ma chère Maîtresse, c’est pour vous que je vais ici ou là, que je fais ceci ou cela, que je souffre cette peine ou cette injure!

50. Prends bien garde, âme prédestinée, de croire qu’il est plus parfait d’aller tout droit à Jésus, tout droit à Dieu dans ton opération et intention; si tu veux y aller sans Marie, ton opération, ton intention sera de peu de valeur; mais y allant par Marie, c’est l’opération de Marie en toi, et, par conséquent, elle sera très relevée et très digne de Dieu.

51. De plus, prends bien garde de te faire violence pour sentir et goûter ce que tu dis et fais: dis et fais tout dans la pure foi que Marie a eue sur la terre, qu’elle te communiquera avec le temps; laisse à ta Souveraine, pauvre petite esclave, la vue claire de Dieu, les transports, les joies, les plaisirs, les richesses, et ne prends pour toi que la pure foi, pleine de dégoûts, de distractions, d’ennuis, de sécheresse; dis: Amen, ainsi soit-il, à ce que fait Marie, ma Maîtresse, dans le ciel; c’est ce que fais de meilleur pour le présent…

52. Prends bien garde encore de te tourmenter si tu ne jouis pas sitôt de la douce présence de la Sainte Vierge en ton intérieur. Cette grâce n’est pas faite à tous; et quand Dieu en favorise une âme par grande miséricorde, il lui est bien aisé de la perdre si elle n’est pas fidèle à se recueillir souvent; et si ce malheur t’arrivait, reviens doucement et fais amende honorable à ta Souveraine.

[4. Les effets qu'elle produit dans l'âme fidèle] 53. L’expérience t’en apprendra infiniment plus que je ne t’en dis, et tu trouveras, si tu as été fidèle au peu que je t’ai dit, tant de richesse et de grâces en cette pratique que tu en seras surprise et ton âme sera toute remplie d’allégresse…

54. Travaillons donc, chère âme, et faisons en sorte que, par cette dévotion fidèlement pratiquée, l’âme de Marie soit en nous pour glorifier le Seigneur, que l’esprit de Marie soit en nous pour se réjouir en Dieu son Sauveur. Ce sont là les paroles de saint Ambroise: Sit in singulis anima Mariae ut magnificet Dominum, [sit] in singulis spiritus Mariae [ut] exultet in Deo… Et ne croyons pas qu’il y eut plus de gloire et de bonheur à demeurer dans le sein d’Abraham, qui est le Paradis, que dans le sein de Marie, puisque Dieu y a mis son trône. Ce sont les paroles du saint abbé Guerric: « Ne credideris majoris esse felicitatis habitare in sinu Abrahae, qui [vocatur] Paradisum, quam in sinu Mariae in quo Dominus thronum suum posuit. »

55. Cette dévotion, fidèlement pratiquée, produit une infinité d’effets dans l’âme. Mais le principal don que les âmes possèdent, c’est d’établir ici-bas la vie de Marie dans une âme, en sorte que ce n’est plus l’âme qui vit, mais Marie en elle, ou l’âme de Marie devient son âme, pour ainsi dire. Or, quand par une grâce ineffable, mais véritable, la divine Marie est Reine dans une âme, quelles merveilles n’y fait-elle point? Comme elle est l’ouvrière des grandes merveilles, particulièrement à l’intérieur, elle y travaille en secret, à l’insu même de l’âme qui, par sa connaissance détruirait la beauté de ses ouvrages…

56. Comme elle est partout Vierge féconde, elle porte dans tout l’intérieur où elle est la pureté de coeur et de corps, la pureté en ses intentions et ses desseins, la fécondité en bonnes oeuvres. Ne croyez pas, chère âme, que Marie, la plus féconde de toutes les créatures, et qui est allée jusqu’au point de produire un Dieu, demeure oiseuse en une âme fidèle. Elle la fera vivre sans cesse en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en elle. Filioli mei, quos iterum parturio donce formetur Christus in vobis (Gal 4,19), et si Jésus-Christ est aussi bien le fruit de Marie en chaque âme en particulier que par tout le monde en général, c’est particulièrement dans l’âme où elle est que Jésus-Christ est son fruit et son chef-d’oeuvre.

57. Enfin, Marie devient toute chose à cette âme auprès de Jésus-Christ: elle éclaire son esprit par sa pure foi. Elle approfondit son coeur par son humilité, elle l’élargit et l’embrase par sa charité, elle le purifie par sa pureté, elle l’anoblit et l’agrandit par sa maternité. Mais à quoi est-ce que je m’arrête? Il n’y a que l’expérience qui apprend ces merveilles de Marie, qui sont incroyables aux gens savants et orgueilleux, et même au commun des dévots et dévotes…

58. Comme c’est par Marie que Dieu est venu au monde pour la première fois, dans l’humiliation et l’anéantissement, ne pourrait-on pas dire aussi que c’est par Marie que Dieu viendra une seconde fois, comme toute l’Eglise l’attend, pour règner partout et pour juger les vivants et les morts? Savoir comment cela se fera, et quand cela se fera, qui est-ce qui le sait? Mais je sais bien que Dieu, dont les pensées sont plus éloignées des nôtres que le ciel ne l’est de la terre, viendra dans un temps et de la manière la moins attendue des hommes, même les plus savants et les plus intelligents dans l’Ecriture sainte, qui est fort obscure sur ce sujet.

59. L’on doit croire encore que sur la fin des temps. et peut-être plus tôt qu’on ne pense, Dieu suscitera de grands hommes remplis du Saint-Esprit et de celui de Marie, pour [par] lesquels cette divine Souveraine fera de grandes merveilles dans le monde, pour détruire le péché et établir le règne de Jésus-Christ, son Fils, sur celui du monde corrompu; et c’est par le moyen de cette dévotion à la très Sainte Vierge, que je ne fais que tracer et amoindrir par ma faiblesse, que ces saints personnages viendront à bout de tout…

5. Les pratiques extérieures

60. Outre la pratique intérieur de cette dévotion, dont nous venons de parler, il y en a d’extérieures qu’il ne faut pas omettre ni négliger…

La consécration et son renouvellement

61. La première, c’est de se donner à Jésus-Christ, en quelque jour remarquable, par les mains de Marie, de laquelle on se fait esclave, et de communier à cet effet, ce jour-là, et le passer en prières: laquelle consécration on renouvellera au moins tous les ans, au même jour.

L’offrande d’un tribut à la Sainte Vierge

62. La seconde pratique, c’est de donner tous les ans, au même jour, un petit tribut à la Sainte Vierge, pour lui marquer sa servitude et sa dépendance: ç’a toujours été l’hommage des esclaves envers leurs maîtres. Or, ce tribut [est] ou quelque mortification, ou quelque aumône ou quelque pélerinage, ou quelques prières. Le bienheureux Marin, au rapport de son frère, saint Pierre Damien, prenait la discipline publiquement tous les ans, au même jour, devant un autel de la Sainte Vierge. On ne demande ni conseille cette ferveur; mais, si l’on ne donne pas beaucoup à Marie, l’on doit au moins offrir ce qu’on lui présente avec un coeur humble et bien reconnaissant…

La célébration spéciale de la fête de l’Annonciation

63. La troisième est de célébrer tous les ans, avec une dévotion particulière, la fête de l’Annonciation, qui est la fête principale de cette dévotion, qui a été établie pour honorer et imiter la dépendance où le Verbe éternel se mit en ce jour, pour notre amour…

La récitation de la Petite Couronne et du Magnificat

64. La quatriènme pratique extérieure est de dire tous les jours, sans obligation à aucun péché, si l’on y manque, la Petite Couronne de la Très Sainte Vierge, composée de trois Pater et de douze Ave, et de réciter souvent le Magnificat, qui est l’unique cantique que nous ayons de Marie, pour remercier Dieu de ses bienfaits et pour en attirer de nouveaux; surtout, il ne faut pas manquer de le réciter après la sainte communion, pour action de grâces, comme le savant Gerson tient que la Sainte Vierge même faisait après la communion…

Le port de la chaînette

65. Le cinquième, c’est de porter une petite chaine bénite au cou, ou au bras, ou au pied, ou au travers du corps. Cette pratique peut absolument s’omettre, sans intéresser le fond de cette dévotion; mais cependant il serait pernicieux de la mépriser et condamner, et dangereux de la négliger… Voici les raisons qu’on a de porter cette marque extérieure:
1 pour se garantir des funestes chaînes du péché originel et actuel, dont nous avons été liés;
2 pour honorer les cordes et les liens amoureux dont Notre-Seigneur a bien voulu être garotté, pour nous rendre vraiment libres;
3 comme ces liens sont des liens de charité, traham eos in vinculis caritatis, c’est pour nous faire souvenir que nous ne devons agir que par le mouvement de cette vertu;
4 enfin, c’est pour nous faire ressouvenir de notre dépendance de Jésus et de Marie, en qualité d’esclave, qu’on a coutume de porter semblables chaînes. Plusieurs grands personnages, qui s’étaient faits esclaves de Jésus et de Marie, estimaient tant ces chaînettes qu’ils se plaignaient de ce qu’il ne leur était pas permis de les traîner publiquement à leur pied comme les esclaves des Turcs. O chaînes plus précieuses et plus glorieuses que les colliers d’or et de pierres précieuses de tous les empereurs, puisqu’elles nous lient à Jésus-Christ et à sa sainte Mère, et en sont les illustres marques et livrées!
Il faut remarquer qu’il est à propos que les chaînes, si elles ne sont pas d’argent, soient au moins de fer, à cause de la commodité… Il ne les faut jamais quitter pendant la vie, afin qu’elles nous puissent accompagner jusqu’au jour du jugement. Quelle joie, quelle gloire, quel triomphe pour un fidèle esclave, au jour du jugement, que ses os, au son de la trompette se lèvent de terre encore liés par la chaîne de l’esclavage, qui apparemment ne sera point pourrie! Cette seule pensée doit animer fortement un dévôt esclave à ne la jamais quitter, quelque incommode qu’elle puisse être à la nature.SUPPLEMENT

ORAISONS A JESUS ET A MARIE

ORAISON A JESUS

66. Mon aimable Jésus, permettez-moi de m’adresser à vous pour vous témoigner la reconnaissance où je suis de la grâce que vous m’avez faite, en me donnant à votre sainte Mère par la dévotion de l’esclavage, pour être mon avocate auprès de votre Majesté, et mon supplément universel dans ma très grande misère. Hélas! Seigneur, je suis si misérable que, sans cette bonne Mère, je serais infailliblement perdu. Oui, Marie m’est nécessaire auprès de vous, partout: nécessaire pour vous calmer dans votre juste colère, puisque je vous ai tant offensé tous les jours; nécessaire pour arrêter les châtiments éternels de votre justice que je mérite; nécessaire pour vous regarder, pour vous parler, vous prier, vous approcher et vous plaire; nécessaire pour sauver mon âme et celle des autres; nécessaire, en un mot, pour faire toujours votre sainte volonté et procurer en tout votre plus grande gloire. Ah! que ne puis-je publier par tout l’univers cette miséricorde que vous avez eue envers moi! Que tout le monde ne connait-[il] que, sans Marie, je serais déjà damné! Que ne puis-je rendre de dignes actions de grâces d’un si grand bienfait! Marie est en moi, haec facta es mihi. Oh! quel trésor! Oh! quelle consolation! Et je ne serais pas, après cela, tout à elle! Oh! quelle ingratitude, mon cher Sauveur! Envoyez-moi plutôt la mort que ce malheur m’arrive: car j’aime mieux mourir que de vivre sans être tout à Marie. Je l’ai mille et mille fois prise pour tout mon bien avec saint Jean l’Evangéliste, au pied de la croix et je me suis autant de fois donné à elle; mais, si je ne l’ai pas encore bien fait selon vos désirs, mon cher Jésus, je le fais maintenant comme vous le voulez que je le fasse; et si vous voyez en mon âme et mon corps quelque chose qui n’appartienne pas à cette auguste Princesse, je vous prie de me l’arracher et de le jeter loin de moi, puisque, n’étant pas à Marie, il est indigne de vous.

67. O Saint-Esprit! accordez-moi toutes ces grâces et plantez, arrosez et cultivez en mon âme l’aimable Marie, qui est l’Arbre de vie véritable, afin qu’il croisse, qu’il fleurisse et apporte du fruit de vie avec abondance. O Saint- Esprit! donnez-moi une grande dévotion et un grand penchant vers votre divine Epouse, un grand appui sur son sein maternel et un recours continuel à sa miséricorde, afin qu’en elle vous formiez en moi Jésus-Christ au naturel, grand et puissant, jusqu’à la plénitude de son âge parfait. Ainsi soit-il.

ORAISON A MARIE pour ses fidèles esclaves

68. Je vous salue, Marie, Fille bien-aimée du Père Eternel; je vous salue, Marie, Mère admirable du Fils; je vous salue, Marie, Epouse très fidèle du Saint-Esprit; je vous salue, Marie, ma chère Mère, mon aimable Maîtresse et ma puissante Souveraine, je vous salue, ma joie, ma gloire, mon coeur et mon âme! Vous êtes toute à moi par miséricorde, et je suis tout à vous par justice. Et je ne le suis pas encore assez: je me donne à vous tout entier de nouveau, en qualité d’esclave éternel, sans rien réserver pour moi ni pour autre. Si vous voyez encore en moi quelque chose qui ne vous apartienne pas, je vous supplie de le prendre en ce moment, et de vous rendre la Maîtresse absolue de mon pouvoir; de détruire et déraciner et d’y anéantir tout ce qui déplait à Dieu, et d’y planter, d’y élever et d’y opérer tout ce qui vous plaira. Et que la lumière de votre foi dissipe les ténèbres de mon esprit; que votre humilité profonde prenne la place de mon orgueil; que votre contemplation sublime arrête les distractions de mon imagination vagabonde; que votre vue continuelle de Dieu remplisse ma mémoire de sa présence; que l’incendie de la charité de votre coeur dilate et embrase la tiédeur et la froideur du mien; que vos vertus prennent la place de mes péchés; que vos mérites soient mon ornement et mon supplément devant Dieu. Enfin, ma très chère et bien-aimée Mère, faites, s’il se peut, que je n’aie point d’autre esprit que le vôtre pour connaître Jésus-CHrist et ses divines volontés; que je n’aie point d’autre âme que la vôtre pour louer et glorifier le Seigneur; que je n’aie point d’autre coeur que le vôtre pour aimer Dieu d’un amour pur et d’un amour ardent comme vous.

69. Je ne vous demande ni visions, ni révélations, ni goûts, ni plaisirs même spirituels. C’est à vous de voir clairement sans ténèbres; c’est à vous de goûter pleinement, sans amertume; c’est à vous de triompher glorieusement à la droite de votre Fils dans le ciel, sans aucune humiliation; c’est à vous de commander absolument aux anges et aux hommes et aux démons, sans résistance, et enfin de disposer, selon votre volonté, de tous les biens de Dieu, sans aucune réserve. Voilà, divine Marie, la très bonne part que le Seigneur vous a donnée et qui ne vous sera jamais ôtée; et ce qui me donne une grande joie. Pour ma part, ici-bas, je n’en veux point d’autre que celle que vous avez eue, savoir: de croire purement, sans rien goûter ni voir; de souffir joyeusement, sans consolation des créatures; de mourir continuellement à moi-même sans relâche; et de travailler fortement jusqu’à la mort, pour vous, sans aucun intérêt, comme le plus vil de vos esclaves. La seule grâce que je vous demande, par pure miséricorde, c’est que, tous les jours et moments de ma vie, je dise trois fois Amen: Ainsi soit-il, à tout ce que vous avez fait sur la terre, lorsque vous y viviez; Ainsi soit-il, à tout de que vous faites à présent dans le ciel; Ainsi soit- il, à tout ce que vous faites en mon âme, afin qu’il n’y ait que vous à glorifier pleinement Jésus en moi pendant le temps et l’éternite. Ainsi soit-il.LA CULTURE ET L’ACCROISSEMENT DE L’ARBRE DE VIE

AUTREMENT LA MANIRE DE FAIRE VIVRE
ET RÉGNER MARIE DANS NOS AMES.

1. Le Saint Esclavage d’amour. Arbre de vie.

70. Avez-vous compris, âme prédestinée, par l’opération du Saint-Esprit, ce que je viens de dire ? Remerciez-en Dieu! C’est un secret inconnu de presque tout le monde. Si vous avez trouvé le trésor caché dans le champ de Marie, la perle précieuse de l’Evangile, il faut tout vendre pour l’acquérir; il faut que vous fassiez un sacrifice de vous-même entre les mains de Marie, et vous perdre heureusement en elle pour y trouver Dieu seul. Si le Saint-Esprit a planté dans votre âme le véritable Arbre de vie, qui est la dévotion que je viens de vous expliquer, il faut que vous apportiez tous vos soins à le cultiver, afin qu’il donne son fruit en son temps. Cette dévotion est le grain de sénevé dont il est parlé dans l’Evangile, qui étant, ce semble, le plus petit de tous les grains, devient néanmoins bien grand et pousse sa tige si haut que les oiseaux du ciel, c’est-à-dire les prédestinés, y font leur nid et y reposent à l’ombre dans la chaleur du soleil et s’y cachent en sûreté contre les bêtes féroces.

2. La manière de le cultiver.

Voici, âme prédestinée, la manière de le cultiver:

71. 1 Cet arbre, étant planté dans un coeur bien fidèle, veut être en plein vent, sans aucun appui humain; cet arbre, étant divin, veut toujours être sans aucune créature qui pourrait l’empêcher de s’élever vers son principe, qui est Dieu. Ainsi, il ne faut point s’appuyer de son industrie humaine ou de ses talents purement naturels, ou du crédit et de l’autorité des hommes: il faut avoir recours à Marie et s’appuyer [sur] son secours.

72. 2 Il faut que l’âme, où cet arbre est planté, soit sans cesse occupée comme un bon jardiner, à le garder et regarder. Car cet arbre, étant vivant et devant produire un fruit de vie, veut être cultivé et augmenté par un continuel regard et contemplation de l’âme; et c’est l’effet d’une âme parfaite d’y penser continuellement et d’en faire sa principale
occupation.

73. Il faut arracher et couper les chardons et les épines qui pourraient suffoquer cet arbre avec le temps ou l’empêcher d’apporter son fruit: c’est-à-dire qu’il faut être fidèle à couper et trancher, par la mortification et violence à soi- même, tous les plaisirs inutiles et vaines occupations avec les créatures, autrement crucifier sa chair, et garder le silence et mortifier ses sens.

74. 3 Il faut veiller à ce que les chenilles ne l’endommagent point. Ces chenilles sont l’amour-propre de soi- même et des ses aises, qui mangent les feuilles vertes et les belles espérances que l’Arbre avait du fruit: car l’amour de soi-même et l’amour de Marie ne s’accordent aucunement.

75. 4 Il ne faut pas laisser les bêtes en approcher. Ces bêtes sont les péchés, qui pourraient donner la mort à l’Arbre de vie par leur seul attouchement: il ne faut même pas que leur haleine donne dessus, c’est-à-dire les péchés véniels, qui sont toujours très dangereux si on ne s’en fait point de peine…

76. 5 Il faut arroser continuellement cet arbre divin, de ses communions, ses messes et autres prières publiques et particulières; sans quoi cet arbre cesserait de porter du fruit.

77. 6 Il ne faut pas se mettre en peine s’il est soufflé et secoué du vent, car il est nécessaire que le vent des tentations le souffle pour le faire tomber, que les neiges et les gelées l’entourent pour le perdre; c’est-à-dire que cette dévotion à la Sainte Vierge sera nécessairement attaquée et contredite; mais pourvu qu’on persévère à le cultiver, il n’y a rien à craindre.

3. Son fruit durable : Jésus-Christ.

78. Ame prédestinée, si vous cultivez ainsi votre Arbre de vie nouvellement planté par le Saint-Esprit en votre âme, je vous assure qu’en peu de temps il croîtra si haut que les oiseaux du ciel y habiteront, et il deviendra si parfait qu’enfin il donnera son fruit d’honneur et de grâce en son temps, c’est-à-dire l’aimable et l’adorable Jésus qui a toujours été et qui sera l’unique fruit de Marie. Heureuse une âme en qui Marie, l’Arbre de vie, est plantée; plus heureuse celle en qui elle est accrue et fleurie; très heureuse, celle en qui elle porte son fruit; mais la plus heureuse de toutes est celle qui goûte et conserve son fruit jusqu’à la mort et dans les siècles des siècles.

Ainsi soit-il. Qui tenet, teneat.

Le message de Grignion de Montfort aux prêtres du XXIe s., par le card. Dias

29 mai, 2007

 du site:

2007-05-28

Le message de Grignion de Montfort aux prêtres du XXIe s., par le card. Dias

« La nouvelle évangélisation, grand défi du nouveau millénaire »

ROME, Lundi 28 mai 2007 (ZENIT.org) – « Saint Louis Marie Grignion de Montfort nous montre comment connaître, aimer, et servir Notre Seigneur en ayant Marie comme mère, modèle, et guide », affirme le cardinal Ivan Dias, qui a présenté ce « raccourci » pour la sainteté des prêtres du XXIe s.

Le « Traité sur la vraie dévotion à Marie », écrit par Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716) début 1700, bien qu’il soit adressé à tous les chrétiens en général, peut être appliqué de manière particulière aux prêtres, pour qu’ils « soient saints » selon le désir exprimé par le pape Jean-Paul II, et qu’ils soient prêtres « selon le Sacré Cœur de Jésus », a affirmé le cardinal Ivan Dias, préfet de la congrégation pour l’Evangélisation des peuples, qui soulignait l’importance du « Traité » dans sa vie sacerdotale, au cours d’une intervention à Dublin, le 24 mai, dans le cadre d’un séminaire sur « La nouvelle évangélisation : prêtres et laïcs – Le grand défi du nouveau millénaire ».

Le cardinal Dias a confié que dans le petit volume providentiellement acquis dans une librairie de Bombay, il a connu le secret que Saint Louis Marie Grignion de Montfort révélait, « un raccourci pour la sainteté » : « le secret est Marie, le chef d’œuvre de la création de Dieu. Louis de Montfort nous montre comment connaître, aimer, et servir Notre Seigneur avec Marie pour mère, modèle et guide. Ce livre est un trésor inestimable ». Dans le Traité, dont la lecture a été recommandée par de nombreux pontifes, Saint Louis Marie Grignion de Montfort « présente une image vivante de la Bienheureuse Vierge Marie très importante dans son rapport avec les prêtres ».

Le préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples a réfléchi à partir des trois principales dimensions de la vocation sacerdotale : un appel à la sainteté, un appel au service, un appel au combat spirituel. « Saint Louis-Marie nous enseigne comment Marie peut assumer un rôle essentiel dans chacun d’eux » a dit le cardinal. La sainteté consiste à aimer Dieu par-dessus tout de tout notre cœur, de toute notre âme, et de tout notre esprit. Pour atteindre cet objectif, Grignion de Montfort invite à se consacrer complètement à Jésus à travers Marie, dans un « esclavage d’amour ». Un esclavage qui certainement ne dégrade pas la personne humaine, mais l’ennoblit et élève la dignité humaine ».

La Vierge Marie constitue un exemple à suivre : « Elle s’est remise totalement à Dieu comme sa créature sans rien garder pour elle-même. Son existence entière a été tournée uniquement vers Dieu. De cette façon la Bienheureuse Vierge Marie nous enseigne à nous prêtres à nous garder de nous mettre sur un piédestal ou à prendre pour nous-même la gloire due seulement à Dieu. Un prêtre doit constamment se rappeler à soi-même que sa vocation sacerdotale est un don libre à Dieu, non à cause de mérites personnels, de talents, ou d’objectifs atteints, mais pour sa sanctification et pour construire le peuple de Dieu ».

Concernant le thème de l’humble service de l’amour qui caractérise la vocation sacerdotale, le cardinal Dias a rappelé qu’à l’école de spiritualité de Montfort, « un prêtre qui se consacre comme esclave de l’amour ne peut jamais considérer comme sa propriété personnelle aucune chose qu’il possède : sa position et ses talents, ses biens matériels, les personnes confiées à ses soins pastoraux. Toute chose lui a été donnée seulement pour être administrée ». Quand l’Archange Gabriel s’est éloigné de Marie après l’Annonciation, Marie ne s’est pas complu de la nouvelle dignité dont elle avait été investie, d’être la Mère de Dieu, « mais alla en hâte aider sa cousine Elisabeth qui, à un âge avancé, attendait un enfant ». Aux noces de Cana, tandis que tous festoyaient pendant le banquet, Marie s’aperçut des jarres de vin qui étaient vides et convainquit Jésus d’accomplir son premier miracle.

« Pour Marie, être créature du Seigneur signifie sortir et aller à la rencontre des besoins des autres, et elle continue à faire cela aujourd’hui encore, de son trône du ciel. Marie nous enseigne… à mettre notre temps et nos talents au service de Dieu et de notre prochain ». Le cardinal a ensuite cité plusieurs épisodes évangéliques de la vie du Christ, liés au service, qui constituent un exemple valable pour le déroulement du ministère sacerdotal.

La troisième considération du cardinal Dias, liée à la vocation sacerdotale, concerne le combat spirituel. La lutte contre le mal a commencé dans le jardin d’Eden, au début de l’histoire humaine. Déjà Dieu voulut que Marie entrât en scène et y restât jusqu’à la fin des temps. Dans les plus de deux mille ans de l’histoire de l’Eglise, le combat entre les forces du bien et du mal s’est déroulé avec une intensité variable, dans l’Eglise en général et chez les individus. Les saints en particulier ont expérimenté cet affrontement plus pleinement, par des persécutions, des souffrances, des difficultés de tout genre. « De nombreuses personnes, y compris les prêtres, préfèrent vivre une vie médiocre pour ne pas être assaillis par Lucifer et par ses démons – a affirmé le Cardinal Dias. Montfort compris très vite cette bataille, et lui-même eut beaucoup à souffrir à cause des astuces du Malin ». L’antidote à toutes les tentations du Malin (richesse, succès, pouvoir) est la pauvreté d’esprit, qui signifie détachement de tout ce qui nous éloigne de Dieu, et surtout l’humilité, qui intériorise le cœur de Dieu et le fait regarder vers les pauvres et les humbles. C’est précisément ce que Montfort propose dans la consécration à Jésus à travers Marie, affirmait le cardinal préfet.

Le cardinal Dias a ensuite rappelé les apparitions de la Vierge à Sainte Catherine Labouré et la signification de la Médaille miraculeuse, en qui la Vierge est représentée en train d’écraser avec le pied la tête du serpent, le diable. « La plus grande humiliation de Lucifer – a affirmé le cardinal, est d’être écrasé par la Bienheureuse Vierge Marie, un être purement humain appartenant à une catégorie inférieure à celle des anges : Elle l’a écrasé non seulement parce qu’elle est la Mère de Dieu, mais à cause de son humilité, qui est le coup de marteau avec lequel elle a écrasé l’orgueil invétéré de Lucifer ».

Le Cardinal Dias a conclu son intervention en rappelant qu’à l’époque où nous vivons, l’appel sublime au sacerdoce implique de devenir « des hommes de Dieu et des hommes pour les autres », et « dans le Traité sur la vraie dévotion à Marie nous avons un secret qui peut nous aider nous prêtres à porter en avant de façon efficace ces défis de notre vocation sacerdotale, de sorte qu’ils soient bien acceptés aux yeux de Dieu. Le secret est Marie, à travers qui Saint Louis Marie Grignion de Montfort nous appelle à nous consacrer comme esclaves de l’amour de Jésus ».

j’ai ouvert un troisième Blog pour raconter un peu de moi

28 mai, 2007

j’ai ouvert un troisième Blog pour raconter un peu de moi, quelque chose de plus que tout ce qu’écrit dans le « Pages » « je suis », j’essaie d’écrire une sorte de Journal c’est-à-dire, un peu libre, c’est-à-dire petit à petit que les faits, et les souvenirs, les pensées, me viennent à l’esprit, le titre:

jE SUIS…ICI,

je mets le lien, aussi sous lien:

http://imagepourmesblog.unblog.fr/

Gabriella

« Praesentatio »

28 mai, 2007

« Praesentatio »

du site italien: Maranathà

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