Archive pour le 30 mai, 2007
« Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
30 mai, 2007Origène (vers 185-253), prêtre et théologien
7ème homélie sur St Luc ; PG 13, 1817s (trad. coll. Pères dans la foi, vol. 34, p. 45 ; SC 87, p.159)
« Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? »
« Tu es bénie entre les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. D’où me vient cette faveur que
la Mère de mon Seigneur vienne à moi ? » Ces mots : « D’où me vient cette faveur ? » ne sont pas un signe d’ignorance, comme si Élisabeth toute remplie du Saint Esprit ne savait pas que
la Mère du Seigneur était venue à elle selon la volonté de Dieu. Voici le sens de ses paroles : « Qu’ai-je fait de bien ? En quoi mes œuvres sont-elles assez importantes pour que
la Mère du Seigneur vienne me voir ? Suis-je une sainte ? Quelle perfection, quelle fidélité intérieure m’ont mérité cette faveur, une visite de
la Mère du Seigneur ? » « Car ta voix n’a pas plutôt frappé mes oreilles que mon enfant a exulté de joie dans mon sein. » Il avait senti que le Seigneur était venu pour sanctifier son serviteur même avant sa naissance.
Puisse-t-il m’arriver d’être traité de fou par ceux qui n’ont pas la foi, pour avoir cru en de tels mystères !… Car ce qui est tenu pour folie par ces gens-là est pour moi occasion de salut. En effet, si la naissance du Sauveur n’avait pas été céleste et bienheureuse, si elle n’avait rien eu de divin et de supérieur à la nature humaine, jamais sa doctrine n’aurait gagné toute la terre. Si dans le sein de Marie, il n’y avait eu qu’un homme et non le Fils de Dieu, comment aurait-il pu se faire qu’en ce temps-là, et aujourd’hui encore, soient guéries toutes sortes de maladies, non seulement du corps, mais aussi de l’âme ?… Si nous rassemblons tout ce qui est rapporté de Jésus, nous pouvons constater que tout ce qui a été écrit à son sujet est tenu pour divin et digne d’admiration, car sa naissance, son éducation, sa puissance, sa Passion, sa résurrection ne sont pas seulement des faits qui ont eu lieu en ce temps-là : ils sont à l’œuvre en nous aujourd’hui encore.
La fête de la Protection de la Mère de Dieu,
30 mai, 2007du site:
http://www.pagesorthodoxes.net/ressources/monastere-protection.htm
Monastère de la
Protection-de-la-Mère-de-DieuÉglise orthodoxe roumaine
Archidiocèse d’Amérique et du Canada
La fête de la Protection de la Mère de Dieu, célébrée le 1er octobre, rappelle une vision de saint André, le fol en Christ, un jour qu’on célébrait une vigile dans l’église des Blanchernes à Constantinople. À la quatrième heure de la nuit, le saint en prière éleva les yeux vers le ciel et vit la sainte Mère de Dieu se tenir au dessus de l’assemblée et recouvrir ses fidèles de son « mamphorion ». La Mère de Dieu voulait signifier par là qu’elle protégeait la ville impériale et, par analogie, toute la sainte Église dont elle est le Signe.
La Protection de la Mère de Dieu
(Pokrov) (Icône de la Chapelle)
Saint Paul, Première êpitre aux Corinthiens, 13,1-13
30 mai, 2007
1 Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis* comme un airain qui résonne ou comme une cymbale retentissante. 2 Et si j’ai la prophétie, et que je connaisse tous les mystères et toute connaissance, et que j’aie toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. 3 Et quand je distribuerais en aliments tous mes biens, et que je livrerais mon corps afin que je fusse brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne me profite de rien. 4 L’amour use de longanimité ; il est plein de bonté ; l’amour n’est pas envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas d’orgueil ; 5 il n’agit pas avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s’irrite pas ; 6 il n’impute pas* le mal ; il ne se réjouit pas de l’injustice, mais se réjouit avec la vérité ; 7 il supporte* tout, croit tout, espère tout, endure tout. 8 L’amour ne périt jamais. Or y a-t-il des prophéties ? elles auront leur fin. Y a-t-il des langues ? elles cesseront. Y a-t-il de la connaissance ? elle aura sa fin. 9 Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie ; 10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est en partie aura sa fin. 11 Quand j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; quand je suis devenu homme, j’en ai fini avec ce qui était de l’enfant. 12 Car nous voyons maintenant au travers d’un verre*, obscurément, mais alors face à face ; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j’ai été connu. 13 Or maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour.
image du site:
http://santiebeati.it/index.html
J’AI OUVERT EN ITALIEN UN BLOG SUR SAINT PAUL, EN FRANÇAIS NE SERAIS PAS CAPABLE DE LE FAIRE, JE METS LA CATÉGORIE DE SAINT PAUL SUR CE BLOG ET TOUT CE QUE JE PEUX METTRE EN FRANÇAIS JE LE METS, NE PEUX PAS RÉCUPÉRER LES ÉCRITS SUR SAINT PAUL LORSQUE J’AI OUVERT CE BLOG, JE COMMENCE D’AUJOURD’HUI:
http://gabriellaroma.unblog.fr/tag/saint-paul/
BASILIQUE SAINT PAUL HORS LES MURS, À ROME
Année Paulinienne
Pope Benedict XVI blesses a photo of 4-year-old abducted British girl Madeleine McCann,
30 mai, 2007Pope Benedict XVI blesses a photo of 4-year-old abducted British girl Madeleine McCann, while meeting her mother Kate McCann (R), after his weekly general audience at the Vatican May 30, 2007. The parents of a four-year-old British girl snatched from a Portuguese holiday resort nearly a month ago met Pope Benedict on Wednesday and the Pontiff blessed a photograph of the child. The mother of Madeleine McCann appeared to be holding back tears as she held up the picture of her daughter, which the Pope touched gently and then blessed with the sign of the cross. REUTERS/Osservatore Romano (VATICAN)
Benoît XVI – AUDIENCE GÉNÉRALE – Place San Pietro – Mercredi, 30 mai 2007
30 mai, 2007Du site Vatican (traduction, je vous recommande de revoir la traduction sur le site Vatican ou la traduction est la plus sûre, ma traduction je ne sais pas comment il résulte en français, mais elle est très voisine au texte original italien), je voudrais faire remarquer le discours qui fait presque à la fin, quand il parle des théologiens qui doivent être humbles, c’est un discours qu’il a souvent repris et que j’espère je sois accueilli près de ceux à qui il est tourné
Benoît XVI – AUDIENCE GÉNÉRALE
Place San Pietro – Mercredi, 30 mai 2007
Tertullien
Chers frères et sœurs, avec la catéchèse d’aujourd’hui nous reprenons le fil des catéchèses abandonné en occasion du voyage à Brésil et continuons à parler des grandes personnalités de l’Église ancienne : ils sont des maîtres de la foi même pour nous aujourd’hui et témoins de l’éternelle actualité de la foi chrétienne. Aujourd’hui nous parlons d’un africain, Tertullien, qu’entre la fin de la seconde et l’’entame du troisième siècle inaugure la littérature chrétienne en langue latine. Avec lui elle commence une théologie dans telle langue. Son œuvre a donné des fruits décisifs, qu’il serait impardonnable sous-estimer. Son influence se développe sur des différents plans : de ceux du langage et de la récupération de la culture classique, à ceux de la détermination d’une commune « âme chrétienne » dans le monde et de la formulation de nouvelles propositions de cohabitation humaine. Nous ne connaissons pas avec exactitude les dates de sa naissance et de ses mortes. Nous savons par contre qu’à Carthagène, vers la fin du II siècle, de parents et d’enseignants païens, elle reçut une solide formation rhétorique, philosophique, juridique et historique. Il se convertit ensuite au christianisme, attiré – comme il semble – de l’exemple des martyres chrétiens. Il commença à publier le sien écrit plus célèbre dans le 197. Mais une recherche trop individuelle de la vérité ensemble avec les intempérances du caractère – il était un homme rigoureux – menèrent graduellement à laisser la communion avec l’Église et à adhérer à la secte du montanisme. Toutefois, l’originalité de la pensée unie à l’incisive efficacité du langage lui assurent une position de me détache dans la littérature chrétienne ancienne. Ils sont célèbres surtout le sien écrits de caractère apologétique. Ils manifestent deux buts principaux : celui de réfuter très graves accusations que les païen tournaient contre la nouvelle religion, et cela – plus de qui propose et missionnaire – de communiquer le message de l’Évangile dans le dialogue avec la culture du temps. Son œuvre plus connue, l’Apologétique, dénonce le comportement injuste des autorités politiques vers l’Église ; il explique et défend les enseignements et les coutumes des chrétiens ; il détermine les différences entre la nouvelle religion et les principaux courants philosophiques du temps ; manifeste le triomphe de l’Esprit, qui à la violence des vexatoires oppose le sang, la souffrance et la patience des martyres : « Pour combien raffinée – il écrit l’Africain -, à rien il sert votre cruauté : au contraire, pour notre communauté, elle est une invitation. À chaque votre coup de faux nous devenons plus nombreux : le sang des chrétiens est une sème efficace ! (semen est sanguis christianorum !) » (Apologétique 50,13). Le martyre, la souffrance pour la vérité sont à la fin victorieux et plus efficaces de la cruauté et de la violence des régimes totalitaires. Mais Tertullien, comme chaque bon apologiste, avertit au même temps l’exigence de communiquer positivement l’essence du christianisme. Pour ceci il adopte la méthode spéculative pour illustrer les fondations rationnelles du dogme chrétien. Il les approfondit en manière systématique, à commencer de la description du « Dieu des chrétiens » : « Ce que nous adorons – atteste l’Apologiste – il est un Dieu unique ». Et il poursuit, en employant l’antithèse et les paradoxes caractéristiques de son langage : « Il est invisible, même si il se voit ; insaisissable, même si il est présent à travers la grâce ; inconcevable, même si les sens humains peuvent le concevoir ; donc il est vrai et grand! » (Ibid., 17.1-2). Tertullien, en outre, accomplit un pas énorme dans développe du dogme trinitaire ; il nous a donné dans latin le langage adéquat pour exprimer ce grand mystère, en introduisant les termes « une substance » et « trois Personnes ». De même, il a développé beaucoup même le correct langage pour exprimer le mystère de Christ Fils de Dieu et de vrai Homme. L’Africain traite même de l’Esprit Saint, en montrant le caractère personnel et divin : « Nous croyons que, en second lieu sa promesse, Jésus Christ envoya pour moyen du Père l’Esprit Saint, le Paraclet, qui sanctifie de la foi dont ils croient dans le Père, dans le Fils et dans l’Esprit » (ibid., 2,1). Ancre, dans les œuvres de l’Africain se lisent des nombreux témoins sur l’Église, qui Tertullien reconnaît toujours comme ` Mère’. Même après son adhésion au montanisme, il n’a pas oublié que l’Église est la Mère de notre foi et de notre vie chrétienne. Il s’arrête aussi sur la conduite morale des chrétiens et sur la vie future. Le sien écrits sont importants même pour cueillir des tendances vivantes dans les communautés chrétiennes en ce qui concerne Marie très sainte, aux sacrement de l’Eucharistie, du Mariage et de la Réconciliation, au record pétrin, à la prière… En mode spéciale, dans ces temps de persécution dans laquelle les chrétiens semblaient une minorité perdue, l’Apologiste les exhorte à l’espoir, qui – en étant à le sien écrits – n’est pas simplement une vertu à elle étant, mais une modalité qui investissent chaque attends de l’existence chrétienne. Nous avons l’espoir qui le futur est la nôtre parce que le futur est de Dieu. Ainsi les résurrection des Seigneur est présentées comme la fondation de nos futures résurrection, et représente l’objet principal de la confiance des chrétiens : « La chair renaîtra- il affirme catégoriquement l’Africain – : toute la chair, vraiment la chair, et la chair toute entière. Partout il se trouve, elle est dans dépose prés de Dieu, en vertu des très fidèle médiateur entre Dieu et hommes Jésus Christ, qui rendra Dieu à l’homme et de l’homme à Dieu « (Sur la résurrection des morts 63,1). Du point de vue humain on peut parler sans autre d’un drame de Tertullien. Avec le passer des ans il devint toujours plus exigeant vis-à-vis des chrétiens. Il prétendait d’eux dans chaque circonstance, et surtout dans les persécutions, un comportement héroïque. Rigide dans ses positions, il n’épargnait pas de critique lourdes et inévitablement il finit pour se trouver isolé. Du reste, même aujourd’hui ils restent ouvertes beaucoup de questions, pas seulement sur la pensée théologique et philosophique de Tertullien, mais même sur son attitude vis-à-vis des institutions politiques et de la société païen. À il moi fait beaucoup penser cette grande personnalité morale et intellectuelle, cet homme qui a donné une ainsi grande contribution à la pensée chrétienne. On voit qu’à la fin il lui manque la simplicité, l’humilité de s’insérer dans l’Église, d’accepter ses faiblesses, d’être tolérant avec les autres et avec si le même. Lorsque elle se voit seul sa pensée dans sa grandeur, à la fin elle est vraiment cette grandeur qui se perd. La caractéristique essentielle d’un grand théologien est l’humilité est avec l’Église, d’accepter le sien et ses faiblesses, parce que seulement Dieu est réellement tout saint. Nous par contre avons toujours du besoin de pardonne. En définitive, l’Africain reste des témoins intéressant des premiers temps de l’Église, lorsque les chrétiens on trouva à être des authentiques sujets de « nouvelle culture » dans la comparaison rapprochée entre héritage classique et du message évangélique. Elle est le sien la célèbre affirmation selon laquelle notre âme « est
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Saluts : Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les Frères membres du Chapitre général de l’Institut des Frères des Écoles chrétiennes. Prenant appui sur les authentiques valeurs culturelles, je vous invite tous à témoigner pacifiquement de la joyeuse espérance qui est vous.
Pétra, capitale de la Nabatène
30 mai, 2007du site:
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/petra_capitale_de_la_nabatene.asp
Pétra, capitale de la Nabatène
de Christian Augé
Directeur de recherche au CNRSLa « cité rose » des Nabatéens, joyau de l’art universel, n’en finit pas de nous interroger, de nous fasciner, de nous envoûter. Aussi avons-nous demandé à Christian Augé, coauteur avec Jean-Marie Dentzer de Pétra, la cité des caravanes (Découvertes Gallimard, Paris, 1999) de nous présenter son livre qui n’a pas l’ambition d’offrir une mise au point archéologique ou historique complète, mais entend, en partant de sa redécouverte moderne, présenter par le texte et l’image ce site prestigieux, en guise d’invitation au voyage.
Une révélation romantique
Le visiteur qui débouche, après une marche au fond du défilé du Sîq, devant la haute façade rose de la Khazneh, puis traverse le vaste cirque de la Pétra antique, suit le même trajet que son découvreur, le Suisse Jean-Louis Burckhardt, en août 1812 – premier Européen depuis le Moyen Âge à y pénétrer. Il dut se contenter d’un hâtif aller-retour, mais on lui doit l’intuition géniale de l’avoir identifiée à la ville des textes anciens, et son souvenir ébloui suscita des émules : en 1818, l’Anglais William John Bankes et ses compagnons, en 1828 les Français Léon de Laborde et Louis-Maurice Linant de Bellefonds, qui y passèrent six jours pleins et en rapportèrent une description des monuments et de magnifiques dessins.
Il est passionnant de suivre ces premiers voyageurs qui racontent leurs péripéties, l’hostilité des habitants persuadés qu’ils viennent voler leurs trésors, les marchandages avec les chefs de tribus qui monnayent leur protection. Ils disent aussi leurs réticences face à cette architecture « barbare », et leur saisissement, pour citer Laborde, devant « la prodigieuse quantité de tombes qui ornent ses parois… On dirait une population qui n’était occupée que de sa mort, et qu’on a surprise pendant son enterrement. »
Ainsi naît le mythe et dans la « vallée mystérieuse » se succèdent artistes ou simples touristes, qui portent jusqu’en Amérique la renommée de la « ville vermeille, moitié vieille comme le temps ». Quant aux savants – historiens, spécialistes de langues orientales et archéologues – l’histoire de leurs recherches n’offre guère de surprises. Les premiers découvreurs ont décrit et dessiné les principaux monuments, leurs successeurs complètent l’exploration, font des relevés, copient et déchiffrent les inscriptions. La mission du duc de Luynes, en 1864, dresse déjà un bilan. Au tournant du XXe siècle, à la lumière des très importantes découvertes faites dans le reste de l’ancienne Nabatène, de la Syrie méridionale au Hedjâz, se succèdent à Pétra maintes missions, qui aboutissent à de grandes publications en français et en allemand, toujours utilisées de nos jours. Désormais, on s’attache aussi aux lieux de culte, aux aménagements publics et à la ville romaine, et on s’affranchit des études bibliques.
Une ère nouvelle s’ouvre en 1929 avec les premières fouilles britanniques puis, à partir des années cinquante, grâce à la collaboration entre le département des Antiquités de Jordanie et des missions étrangères de plus en plus nombreuses.
Énigmatiques Nabatéens
De ce peuple arabe, on ne connaissait que de simples mentions, en particulier chez Flavius Josèphe, mais aussi deux textes plus détaillés, de Diodore et de Strabon, contemporains de César et d’Auguste. Une cinquantaine d’années à peine les sépare, mais ils s’appuient sur d’autres témoignages, donnant deux images opposées des Nabatéens. En 312 avant J.-C., peu après la conquête d’Alexandre, c’est une tribu nomade, habile à tirer parti des maigres ressources du désert et enrichie par le commerce caravanier le long des routes de l’encens, qui résiste aux raids des Macédoniens en regroupant femmes, enfants, vieillards et trésors sur un refuge escarpé – situé aujourd’hui sur un autre site, plus proche de la mer Morte. Au tournant de notre ère, les voici confortablement installés dans une ville luxueuse, capitale d’un royaume étendu, puissance régionale que Rome, maîtresse du Proche-Orient, ne va pas tarder à dominer puis à transformer en une province d’Arabie dont le chef-lieu sera Bosra, dans le sud de la Syrie.
Les auteurs grecs et romains – tout comme les Européens face aux Bédouins du XIXe siècle – se disent dégoûtés par certains de leurs rites, mais séduits par leurs mœurs « conviviales » – le banquet y prend une grande importance – et par la simplicité « démocratique » de leur royauté. Les érudits du siècle dernier se captivent pour les mystères qui entourent ce peuple, celui de ses origines – vient-il bien de la péninsule Arabique, quand s’est-il installé dans le sud de l’actuelle Jordanie ? – et celui de sa disparition : en fait, sous la domination romaine, la population nabatéenne semble s’être fondue dans les arrivées successives d’autres tribus et sa langue, simple branche de l’araméen, s’être éteinte au cours de l’Antiquité tardive. Mais ces énigmes ne sont pas entièrement résolues, en dépit des résultats acquis après un siècle et demi de recherche. L’avancée décisive fut le déchiffrement des inscriptions nabatéennes, découvertes en grand nombre à Pétra, mais aussi dans le Sinaï, en Syrie du Sud, dans le Hedjâz, tandis que l’on identifiait et classait les monnaies : ces documents écrits, complétant les indications des auteurs, fournirent un cadre géographique et chronologique et des renseignements sur l’organisation politique, la société, la religion.
D’autre part, l’archéologie a pris une autre dimension. Les fouilles méthodiques se sont multipliées dans toute l’ancienne Nabatène : dans le sud jordanien, à Khirbet edh-Dharih et au Wadi Ram, mais aussi en Syrie méridionale, mise en valeur par les Nabatéens autour de Bosra au Ier siècle après J.-C., et le long des pistes du Néguev, du Sinaï et de l’Arabie Séoudite – l’exploration minutieuse du terrain s’appuyant sur la télédétection à partir de photographies aériennes et de clichés de satellite. L’informatique permet de maîtriser cette masse d’informations et d’étudier de façon plus fine la distribution de ces vestiges afin de préciser les étapes de l’occupation.
On est donc mieux renseigné sur l’abondante céramique nabatéenne, sur le petit artisanat fortement inspiré par l’art d’Alexandrie, sur l’architecture rupestre ou bâtie, sur la sculpture et le décor : des pièces spectaculaires ont tout récemment surgi dans le sanctuaire de Dharih. Ces trouvailles, qui mêlent les influences de l’ancienne Arabie, de l’Égypte hellénistique et de la Syrie gréco-romaine, donnent de la civilisation nabatéenne une vue plus large et nuancée, voire contrastée ; les Nabatéens gardent cependant une bonne partie de leur mystère, même sur ce terrain de recherche privilégié qu’est leur ancienne capitale.
Pétra, de la Roche à la cité
Pétra, « la Roche », est d’abord un monde minéral, qui impressionne le visiteur, surtout s’il escalade les sommets ou s’aventure dans les environs, passant des grès aux chaos de porphyre. Son ancien nom sémitique, Reqem, « la Bariolée », dit bien la variété des couleurs du rocher, du blanc crayeux au rouge vif.
Si l’on comprend que les sommets abrupts aient pu servir de refuges – apparemment dès l’époque édomite – il est surprenant qu’une agglomération importante ait été établie au fond d’un vaste cirque aride, dépourvu de ressources suffisantes en eau et en terrain cultivable, plutôt à l’écart des grandes routes. Sans doute ce choix est-il dû non seulement à la présence de sanctuaires sur les « hauts lieux » fréquentés par les nomades, mais aussi à la possibilité de creuser les parois pour y ménager des tombeaux, des habitations et des abris pour les animaux et les marchandises.
Les fouilles, longtemps limitées à quelques monuments, apportent depuis peu des précisions : ainsi a été mis en évidence le passage tardif de l’habitat temporaire à la maison bâtie, représentée par une demeure nabatéenne d’abord modeste, puis somptueuse, dont le plan et le décor mêlent des influences orientales et méditerranéennes. Les derniers rois, notamment Arétas IV (9 avant – 40 après J.-C.), semblent avoir suscité un spectaculaire développement monumental, inspiré de modèles hellénistiques et poursuivi au début de la période romaine : de grands tombeaux furent sculptés, un théâtre aménagé, des marchés et des sanctuaires bâtis ou rebâtis dans le centre de la ville, ordonné autour d’une large rue à colonnades qui aboutit au temple principal, le Qasr el-Bint. Ensuite, Pétra paraît avoir connu le destin banal d’une cité romaine d’Orient. La fouille d’une église ornée de belles mosaïques montre que l’époque byzantine, contrairement à ce que l’on croyait, n’est pas une période de déclin, malgré plusieurs tremblements de terre. Mais les renseignements manquent cruellement pour les périodes suivantes, et la construction de forts par les Croisés n’empêche pas le site d’être presque abandonné à partir du XIIIe siècle…
De part et d’autre du majestueux alignement central formé par les grands monuments de style gréco-romain s’est donc développée, sans doute dès l’époque hellénistique, une ville de type oriental, juxtaposant des noyaux d’habitation plus ou moins denses, sans limites ni sans espaces publics nettement définis, où l’habitat troglodytique et peut-être la tente ont longtemps conservé leur place. Ce mode de développement, adapté au terrain, amène à s’interroger : la société était-elle à l’origine composée de groupes différents, comme le feraient aussi supposer les très nombreux lieux de culte, inégalement dispersés ? L’étude fine de la distribution de ces vestiges, confrontée aux données épigraphiques, permettra peut-être de préciser comment et quand se forma l’identité sociale, politique et religieuse des habitants de Pétra.
Surtout, une exploration systématique fait ressortir l’extraordinaire somme de travail nécessaire pour créer une ville dans un environnement aussi difficile, pour en assurer la subsistance, la liaison, la protection. Afin de suppléer au faible débit des rares sources du site, tout en détournant par un tunnel les crues violentes du ruisseau, l’eau de pluie, recueillie sur la moindre surface rocheuse, s’écoulait par des chenaux dans des centaines de citernes et de réservoirs. Des barrages fermant chaque ravin, un vaste réseau de canalisations partant de sources distantes de plusieurs kilomètres, sont encore visibles aujourd’hui, ainsi que les terrasses des jardins et des champs que cette eau arrosait. En dehors de quelques grands axes pavés, les collines de la ville basse comme les hauteurs sont parcourues par un écheveau de sentiers, de plans inclinés, d’escaliers creusés dans le grès. Les sommets plus lointains sont encore couronnés par des points fortifiés, postes de guet et de signaux, qui formaient un système de défense sans doute hérité de la période nomade. Ils dominent des agglomérations périphériques, comme Beidha ou Sabra, offrant plus de place pour le stationnement des caravanes, où l’on voit des aménagements et même des monuments semblables à ceux de la ville.
Les Nabatéens nous proposent donc là d’autres énigmes : combien de temps fallut-il pour réaliser ces installations ? À quelles traditions technologiques recouraient-ils ? Seule une démarche archéologique et historique pourra répondre…
Christian Augé Septembre 1999
Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi « maître spirituel » pour les prêtres – Une sainte de la Pentecôte
30 mai, 2007
du site:
Sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi « maître spirituel » pour les prêtres
Une sainte de la Pentecôte
ROME, Mardi 29 mai 2007 (ZENIT.org) – Marie-Madeleine de’ Pazzi est aussi « un maître spirituel » pour les prêtres, souligne Benoît XVI. Une sainte de la Pentecôte.
Benoît XVI a adressé une lettre au cardinal archevêque de Florence, Ennio Antonelli, à l’occasion du IVe centenaire de la mort de sainte Marie-Madeleine dei Pazzi, carmélite florentine et mystique du XVIe s. (1566-1607). Un message publié le 26 mai par la salle de presse du Saint-Siège : la sainte s’est endormie en Dieu il y a eu 400 ans le 25 mai dernier.
Pour Benoît XVI, la sainte florentine demeure encore aujourd’hui « une source d’inspiration spirituelle des carmélites de l’antique observance, qui voient en elle la « sœur » qui a parcouru tout entière la voie de l’union transformante en Dieu, et qui désigne Marie comme « l’étoile » du chemin vers la perfection ».
Mais le pape souligne que « pour tous, cette grande sainte a le don d’être une maîtresse de spiritualité, particulièrement pour les prêtres envers lesquels elle a toujours nourri une véritable passion ».
Il souhaite que l’anniversaire de sa naissance au ciel contribue « à faire mieux connaître cette figure lumineuse qui témoigne aujourd’hui encore de la dignité et de la beauté de la vocation chrétienne », elle qui criait : « Venez aimer l’Amour ! ».
« Depuis Florence et son séminaire, depuis les couvents qu’elle a inspirés, la grande mystique doit continuer de faire entendre sa voix à toute l’Eglise et répandre l’annonce de l’amour de Dieu pour tout homme ».
Le pape rappelle qu’elle a été béatifiée par le pape florentin Urbain VIII, à peine 20 ans après sa mort, et qu’elle a été canonisée par le pape Clément IX, le 28 avril 1669. Et la lettre de Benoît XVI porte la date du 29 avril 2007.
Le calendrier du Carmel (http://perso.orange.fr/carmel-de-montmartre/cal_mai.htm) rappelle que, carmélite à seize ans, sainte Marie-Madeleine de’ Pazzi, appartenait à la noblesse florentine, et elle vécut profondément l’idéal ecclésial apostolique du Carmel.
Vivant dans la prière, c’est par le renouveau spirituel qu’elle travailla à la réforme de l’Eglise de son temps. Elle laissa des écrits sur sa vie intérieure.
L’Esprit pénétrant vient dans l’âme comme une source qui la submerge. De même que deux fleuves jaillissants se mêlent de telle façon que le plus petit perde son nom et prenne celui du plus grand, c’est ainsi que cet Esprit divin agit quand il vient dans l’âme pour s’unir à elle.
Il faut que l’âme, qui est la plus petite, perde son nom et s’abandonne à l’Esprit. C’est ce qui se produira si elle se tourne vers l’Esprit pour ne plus faire qu’un avec Lui. Par l’élan de l’amour, l’Esprit, qui est à la fois immobile et très mobile, s’introduit en nous.
Son traité spirituel « Les huit jours de l’Esprit Saint » (édité en français par Gianfranco Tuveri, éd. J. Millon, 2004) rapporte une expérience mystique vécue par la sainte du 27 mai au 6 juillet 1584 : une période de « Quarante jours » au cours de laquelle elle vécut des extases quotidiennes, alors qu’elle n’était que la jeune professe et âgée de 18 ans.
Ce fut une « plongée dans le mystère de Dieu, contemplé dans la lumière de l’amour de Jésus et dans une filiale intimité avec la Vierge Marie ».
Un ans plus tard, elle vécut une semaine de « révélations » et de « lumières » : quasi huit jours et huit nuits, d’une extase continue.