Aujourd’hui Saint Athanase

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SAINT

ATHANASE-

 

Saint Athanase

Fête le 2 mai

Naissance 295 , Alexandrie en Egypte

Mort 373- Idem

Père et docteur de l’Eglise

Athanase (Athanasios) dit le Grand est né vers 295, vraisemblablement à Alexandrie, mort en 373 ou 374 : la dernière de ces dates est la plus généralement reçue. Il appartenait à une famille pauvre ou d’une médiocrité voisine de la pauvreté ; mais il fut distingué par l’évêque Alexandre et protégé par lui. Il n’étudia les lettres profanes, comme il le dit lui-même, que pour ne point paraître les ignorer ; mais, dès son enfance, il s’adonna à la lecture et à la méditation des livres saints. Cette direction de ses premiers travaux est attestée par le caractère de ses écrits, qui présentent peu d’indices de l’imitation ou de l’influence des modèles classiques, mais où se manifestent une profonde connaissance de l’Ancien et du Nouveau Testament et une fréquente et fort ingénieuse application des images et des arguments qu’ils peuvent fournir. Plus épris de sainteté que de littérature, il rechercha aussi, dès sa jeunesse, la société des anachorètes, et il fit auprès d’eux, notamment auprès de saint Antoine, dont il écrivit plus tard la vie, des séjours assez longs ou assez fréquents, dans lesquels il conçut pour eux la sympathie qui devait le rendre un zélé(violent?) propagateur du monachisme et, en retour, lui assurer les moines comme ses plus dévoués défenseurs aux jours d’épreuves. Alexandre, qui se l’était attaché comme secrétaire, l’ordonna diacre, vers 319, et le mit à la tête des diacres de l’église d’Alexandrie. a rapporté à cette première partie de la vie d’Athanase (avant 318) la composition de ses deux traités : Contre les Hellènes, c’est à dire contre les gentils, et Sur l’incarnation du Verbe, ouvrages qui ne contiennent curieusement aucune mention relative aux agitations soulevées par l’arianisme.

Dès les premiers incidents du débat théologique entre Alexandre et Arius, Athanase prit parti contre l’arianisme et, dès lors, il le combattit avec une ardeur (une haine?) dont la manifestation se trouve dans la plupart de ses ouvrages et une puissance qui fit de lui le représentant le plus éminent et comme la personnification de l’orthodoxie

nicéenne : tour à tour vainqueur ou vaincu, persécuteur ou persécuté avec elle. En 326, moins d’un an après la victoire remportée au concile de Nicée, Alexandre mourut, ayant désigné pour successeur Athanase qui n’était encore qu’un simple diacre. Celui-ci fut élu, à l’unanimité, suivant les historiens orthodoxes. Suivant les ariens, il le fut par une simple majorité, formée seulement au moyen du parjure de sept évêques, qui s’étaient engagés à ne nommer qu’un métropolitain dont tous les partis pussent s’accommoder. Suit une série de bannissement et de retour en grâce qui traduisent en partie le parti pris des empereurs pour les ariens, mais aussi la conduite intolérante et violente du zélateur, qui aurait fomenté des émeutes, démoli des églises, torturé ses adversaires.Condamné et déposé en 334 par le concile de Tyr, il fut, en 335, exilé à Trèves par l’empereur Constantin. Cet exil dura jusqu’en 338. En 341, nouvelle destitution prononcée par le concile d’Antioche et exil ordonné par Constance. En 347, cet empereur, cédant aux menaces de son frère, rappela Athanase que le concile de Sardique avait absous. En 353 pourtant, il le fit condamner par le grand concile d’Arles, sentence qui fut confirmée en 355 par le concile de Milan. Malgré les ordres de l’empereur, Athanase refusa de quitter son siège et cette résistance provoqua une lutte sanglante entre les soldats chargés de saisir l’évêque et les orthodoxes qui le défendaient. Athanase ne fut sauvé que par le dévouement des prêtres et des moines, qui réussirent à l’enlever pendant la mêlée. Il se réfugia d’abord parmi les cénobites d’Egypte et plusieurs de ceux-ci se laissèrent torturer plutôt que de le livrer ; pour leur épargner ces violences, il se retira avec un seul serviteur dans les solitudes les plus lointaines du désert.

Ce fut dans cette retraite qu’il composa ses principaux ouvrages polémiques. L’avènement de Julien (361) lui permit de rentrer à Alexandrie. Est-il responsable d’avoir excité une foule de fanatiques qui massacrent l’évêque arien de la ville Georges de Cappadoce (qui n’était pas un saint non plus) et jette les lambeaux de son corps dans le Nil ? L’empereur examine son cas, au passé déjà trouble, et bientôt, il fut expulsé de nouveau par ordre de l’empereur et réduit à se cacher. Porte t-il une responsabilité dans la mort de l’empereur Julien, dans une ultime bataille contre les Perses, juste après avoir prophétisé sa mort devant de nombreux fanatiques? Rappelé par Jovien (363), il fut encore banni par Valens. Toutefois, il ne partit pas, mais il passa quatre mois dans des tombeaux. Au bout de ce temps (367), l’empereur, effrayé du mécontentement du peuple, consentit à le laisser rentrer à Alexandrie. Depuis lors jusqu’à sa mort, il resta en possession de son siège.

Peu d’hommes tiennent, pourtant, dans histoire de l’Eglise une place plus importante qu’Athanase. Certains de ses contemporains lui avaient déjà donné le surnom de grand (grand chasseur d’ariens, s’est évident!), admiration qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours. La plupart des écrivains orthodoxes le considèrent comme le personnage le plus éminent de l’Eglise grecque, quelque uns même comme le plus éminent de toute l’Eglise. l’a appelé aussi le père de l’orthodoxie. Cette dernière qualification exprimerait avec justesse ce qui forme l’originalité d’Athanase. Il la mérite par le rôle qu’il joua à l’entrée de la carrière nouvelle ouverte au christianisme, devenu religion d’Etat. trouve réunis dans sa personne, dans sa vie et dans ses écrits des traits qu’on retrouvera chez bien des chefs du catholicisme : la domination dogmatique qui s’arroge un droit de superfétation sur la doctrine évangélique, en adjoignant aux données des textes sacrés le produit de conceptions métaphysiques; l’élaboration de formules qui enserrent dans une même définition des termes qui semblent contradictoires, en affirmant avec une égale énergie la vérité de chacun d’eux et la concordance de tous ; la haine théologique qui impute toute divergence aux dispositions criminelles des contradicteurs ; la prédilection pour le monachisme et l’emploi des moines comme les auxiliaires les plus dévoués ; à l’égard des puissances séculières l’empressement et l’adulation quand elles sont favorables, la résistance obstinée et la malédiction quand elles sont adverses. Athanase pratiqua ces choses avec une sincérité voisine de la passion et avec une austérité, un renoncement et une ce qui sont des titres à la sainteté et qui firent de lui un indomptable athlète de l’orthodoxie.

Les témoignages contemporains le représentent chétif et d’aspect vulgaire. La lecture de ses ouvrages, notamment de son Apologie à Constance, le montre, à certaines époques, livré à un état d’agitation, d’hallucination et de névrose produit vraisemblablement par les excitations de ses luttes et par les réactions de sa vie ascétique. Son style manque de l’élégance qu’on trouve chez plusieurs autres pères grecs, mais non de clarté, ni surtout de mouvement et d’habileté, une habileté parfois procédurière, experte à accommoder la relation des faits aux besoins de la cause plaidée. Outre ceux qui ont déjà été mentionnés, les principaux écrits d’Athanase sont:

- Lettre encyclique aux évêques d’Egypte et de Libye

- Apologie contre les ariens

- Sur les décrets du concile de Nicée

- Apologie à l’empereur Constance

- Apologie sur sa fuite

- Quatre discours contre les ariens

- Histoire des ariens écrite pour les moines

- Des synodes de Rimini et de Séleucie

- Quatre lettres à Sérapion ;
- Deux livres contre Apollinaire

- Explication des psaumes

- Lettres

Ils ont été publiés en France avec une vie d’Athanase, par le savant bénédictin Bernard de Montfaucon à Paris en 1698 – 3 vol. in-fol., publication
complétée en 1707, dans la Nova patrum et scriptorum
graecorum collectio

Athanase a été fait confesseur de la foi, docteur et père de l’Eglise. Après une évocation de sa vie, il y a de quoi s’étonner de tant de pieuses distinctions. Trop de doutes, trop de suspicion pèsent en effet sur ce trouble personnage, dont le nom a été mêlé à trop de violences pour qu’il fût sans conteste le saint que l’orthodoxie catholique n’a cessé d’admirer. La critique du XXe siècle a quelque peu remis les pendules à l’heure : Une étude de T. Barnes le qualifie même d’ «ecclesiastical gangster», même si ce point de vue, un peu caricatural, semble t-il, a été corrigé depuis, en particulier par Annick Martin, dans son ouvrage « Athanase d’Alexandrie et l’Église d’Égypte au IVe siècle, Rome 1996« .

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