Saint Joseph – Leçons d’obéissance et de respect de l’autorité
sur « Spiritualité chretienne il y a différents très beaux textes sur Saint Giuseppe, du site:
http://www.spiritualite-chretienne.com/st-joseph/st-joseph.html
Mgr JOSEPH MARTIN (né en 1891)
Mgr Martin, archevêque de Rouen, a consacré sa Lettre pastorale de Carême de 1954 à saint Joseph. Trois parties la composent : Histoire de saint Joseph et de la dévotion envers ce saint – Leçons qui découlent de sa vie – Puissance de saint Joseph dans le ciel. Les lignes qui suivent sont extraites de la seconde partie.
Leçons d’obéissance et de respect de l’autorité
Saint Joseph obéit aux anges ; il obéit aux hommes, du moins à ceux qui sont accrédités pour parler de la part de Dieu et il nous donne ainsi un grand exemple de respect de l’Autorité.
Son obéissance est rapide. Il part en pleine nuit, aussitôt qu’il le faut. Il ne se fait pas répéter l’ordre deux fois. Puisque Dieu veut qu’il en soit ainsi, cela suffit.
Il met de la docilité à obéir, ce qui rend l’ordre plus aisé et plus agréable pour celui qui commande et l’exécution plus douce pour celui qui obéit. Il aurait pu faire valoir, au moment du recensement, les difficultés du voyage pour Marie et arguer de la situation de son épouse pour essayer de s’en dispenser, mais il nous donne au contraire l’exemple de la bonne volonté.
II n’attend pas d’avoir compris les raisons de ce qu’on lui commande pour obéir. S’il avait été raisonneur, que d’explications il aurait pu demander à l’Ange qui lui portait l’ordre du départ en Egypte à la veille du massacre des Innocents !
Mais l’ordre venu d’En-Haut lui suffit, car le fondement de l’obéissance est dans l’autorité de celui qui commande, et non pas dans l’approbation, par le subordonné, des raisons qui motivent les ordres.
Sa profonde conviction que l’ « Autorité vient de Dieu » lui donne à lui-même l’assurance dont il avait besoin comme chef de la Sainte Famille. Il était bien inférieur à Jésus et à Marie, et pourtant c’est à lui que l’Ange s’adresse : c’est par lui que Dieu fait passer ses ordres. Sachant que son autorité ne vient pas de lui-même mais de Dieu, Joseph commande et leur confiance n’est jamais trompée.
Cette leçon du respect de l’Autorité, toujours bonne, n’est-elle pas spécialement actuelle de nos jours ? Ah ! si nous savions entendre la voix de Dieu dans la voix de ceux qui commandent, que de désordres évités et que de malheurs épargnés ! Nous demandons à saint Joseph pour nos contemporains et pour nous la grâce d’une vue claire de la notion d’Autorité et celle de la docilité. Leçon de confiance et de foi
Nous trouvons aussi dans la vie de saint Joseph une leçon de confiance et de foi.
Qui donc n’a remarqué dans l’Evangile que l’Ange avait trouvé saint Joseph endormi toutes les fois qu’il était venu à lui ?
Tant de gens s’inquiètent dans la vie ! Le bon saint Joseph, lui, dormait tranquillement, du sommeil du juste, comme l’on dit ! Saint Paul devait recommander plus tard aux chrétiens de ne se préoccuper outre mesure de rien : Nihil solliciti sitis (Phil., IV, 6). Sous l’inspiration du Saint-Esprit, Joseph avait, avant l’heure, compris et pratiqué ce conseil.
Son sommeil n’était pas celui du lâche ou de l’indifférent qui s’endort égoïstement dans l’insouciance de tout, mais il était celui de l’homme de Foi qui sait qu’à chaque jour suffisent sa grâce et sa peine, que rien n’arrive que Dieu n’ait voulu ou permis et que Dieu ne veut ou ne permet rien, en fin de compte, que pour notre plus grand bien.
Oh ! mes frères, dans notre monde bouleversé où les hommes s’inquiètent et s’agitent comme si tout dépendait d’eux, que la leçon de calme et d’abandon de saint Joseph est bonne, bienfaisante et, somme toute, reposante à méditer !
Si les hommes avaient plus de foi, il y aurait sur terre moins de trouble, plus de paix et de sérénité. Nous prierons pour que la Paix de Dieu gagne sur terre – et tout d’abord en nous – et, par nous, autour de nous – par l’augmentation de la foi.Leçon de silence
Il sera bon de relever encore et de méditer la leçon de silence que nous donne saint Joseph.
Aucun mot n’est rapporté de lui dans l’Evangile ! Ce n’est pas à dire qu’il ne parlât point. Il aurait été un triste compagnon pour la Sainte Vierge s’il n’avait jamais rien dit ! Mais « juste » en toute chose, il n’était pas « bavard », il disait « juste » ce qu’il fallait dire, ni plus, ni moins, quand il le fallait et comme il le fallait. Bref, il parlait peu, mais il parlait bien.
Là encore, quel exemple pour notre siècle où l’on parle tant !
Un éminent prélat ne donnait-il pas, il y a quelque temps, à ses diocésains, la consigne de « savoir se taire » ?
Si l’on ne disait que ce que l’on sait, si l’on ne prophétisait pas à tort et à travers, si l’on ne jugeait que ce qu’on est capable de juger et quand on a autorité pour le faire, le règne de l’erreur et du mensonge, qui relève du prince des ténèbres, serait moins étendu sur terre !
Le silence de saint Joseph n’était pas seulement un silence de réserve et de prudence ; c’était aussi un silence de recueillement et d’union à Dieu. Ayant constamment sous les yeux l’exemple de la sainteté la plus éminente, des vertus les plus sublimes, saint Joseph, comme Marie, conservait dans son cœur le souvenir de toutes ces merveilles : « Conservabat omnia verba haec in corde suo » (Luc, II, 51). En les admirant et en les méditant, il concevait un amour toujours plus grand pour Jésus et Marie. « C’est le silence qui commence les saints, a écrit un pieux auteur ; c’est lui qui les continue ; c’est lui qui les achève. »
Je souhaite à mes diocésains de mettre du silence dans leur vie, un silence qui ressemble à celui de saint Joseph, le silence de la prière, celui des lectures saintes, de la méditation, de la messe et de l’Eucharistie – ces bienfaisants silences pendant lesquels l’âme découvre Dieu, parce que Dieu, qui n’aime pas le bruit, révèle ses splendeurs aux âmes qui le cherchent, loin des affaires du monde, dans le recueillement de l’esprit.
Je vous livre cette pensée d’un auteur contemporain : « Bienheureux ceux dont le silence est la patrie, et la parole un voyage de charité qu’ils font au pays de ceux qui les entourent.»
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