Jésus se rendit compte qu’ils allaient venir le prendre de force pour le faire roi ; alors il s’enfuit à nouveau dans la montagne, tout seul »
19 avril, 2007Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur saint Jean, 25, 2.
« Jésus se rendit compte qu’ils allaient venir le prendre de force pour le faire roi ; alors il s’enfuit à nouveau dans la montagne, tout seul »
Pourquoi le faire roi ? N’était-il pas roi, lui qui craignait de le devenir ? Oui, il l’était. Mais pas un roi comme en font les hommes ; il était un roi qui donne aux hommes le pouvoir de régner. Peut-être que Jésus veut, là aussi, nous donner une leçon, lui dont les actions sont des enseignements… Peut-être que « le prendre de force » c’était vouloir devancer le moment de son règne. En effet, il n’était pas venu pour régner à ce moment-là, comme il le fera, ainsi que nous le disons : « Que ton règne vienne ! » Comme Fils de Dieu, comme Verbe de Dieu, le Verbe par qui tout a été fait, il règne toujours avec le Père. Mais les prophètes ont prédit aussi son règne en tant qu’il est le Christ fait homme et qu’il a fait de ses fidèles des chrétiens. Il y aura donc un royaume des chrétiens, qui se forme actuellement, qui se prépare, qu’achète le sang du Christ.
Plus tard ce royaume se manifestera, lorsque la splendeur des saints rayonnera, après le jugement prononcé par le Christ. De ce royaume, l’apôtre Paul a dit : « Il remettra la royauté à Dieu le Père. » (1Co 15,24) Et lui-même en a parlé en disant : « Venez les bénis de mon Père ; recevez le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde. » (Mt 25,34) Mais les disciples et les foules qui croyaient en lui ont pensé qu’il était venu pour régner dès ce moment-là. C’était vouloir devancer son temps, qu’il cachait en lui-même pour le faire connaître et le faire éclater au bon moment, à la fin des siècles.