Archive pour le 11 avril, 2007

Le chemin d’Emmaüs.

11 avril, 2007

du site:

http://www.saint.germain.free.fr/homelies/b1997/B97pa03.htm

Lc 24, 35-48

Le chemin d’Emmaüs.

13 avril 1997

Sur les trois récits de la Résurrection de Notre Seigneur dans l’Evangile de St Luc, nous en sommes ici au deuxième. Chaque dimanche du temps de Pâques, nous célébrons successivement les douze récits de la Résurrection racontés dans les quatre évangiles. La liturgie bizantine les rassemble en un seul évangéliaire souvent avec des riches enluminures, appelé Evangile de la Résurrection.

A partir de cette Mémoire des mémoires, nous pouvons comprendre ce qui est dans  » les Ecritures « . C’est Jésus Ressuscité sur la route d’Emmaüs qui donne la clé de l’explication de l’histoire du peuple de Dieu

 » Or, voici que, ce même jour, » raconte St Luc, c’est à dire le premier jour de la semaine, On vient d’apprendre par Marie de Magdala, puis par Pierre et Jean que le tombeau a été ouvert et vide et qu’ensuite c’est encore Marie de Magdala, la première qui a vu le Seigneur vivant. Mais toutes ces nouvelles n’ont pas pu empêcher les deux disciples de quitter Jérusalem pour retourner chez eux. St Luc les trouve sur le chemin d’Emmaüs qui, depuis, devient inoubliable dans la mémoire des hommes.

C’est le chemin du néant, de la « Shoah », de l’anéantissement. Il ne reste plus rien pour eux, de tout ce qu’ils ont cru. Leur coeur est dans une telle solitude que tout leur paraît absent. Le monde qui est là, les gens qui sont à leurs côtés, ils ne les voient même pas. C’est en eux un vide, le vide.

Ils ne peuvent pas penser que les « Ecritures » ont été données à partir de ce vide, la « shoah » du peuple de Dieu. Combien de fois a-t-il été réduit au néant. C’est comme une immense plaine d’ossements desséchés, dit le prophète, ou pire, comme dans  » l’holocauste  » moderne, il ne reste même pas d’ossements. Tout a été anéanti par le feu.

Cette expérience est à l’origine des premières pages de la Bible sur la création du monde. La foi biblique commence avec ce néant vécu. Les expériences de solitude dans la Bible sont si grandes qu’elles recoupent les souffrances de l’homme.

Le Christ ressuscité qui marche à côté de ses deux disciples sait parler au désert. Il leur explique que l’expérience du vide et du néant est nécessaire pour découvrir les merveilles de l’oeuvre de Dieu. C’est dans la souffrance de l’absence que l’on comprend ce qu’est la présence. Mais pour le moment, les deux disciples qui marchent à ses côtés ne pensent pas à le regarder.

Le fait de voir ne mène pas nécessairement à croire. Il faut garder dans son cœur et son esprit ce qu’on voit et alors on se met à regarder et à comprendre.

Et au lieu de dire: je doute, on réajuste son langage pour dire: je ne savais pas. Il doit y avoir des choses qui me dépassent et qui me donnent le vertige et m’interrogent. Quand on croit, on cherche moins à voir qu’à connaître la personne de l’autre.  » Celui qui demande à l’amour ses raisons, aime peut-être déjà un peu moins.  »

Nous pouvons réaliser maintenant comment l’Evangile de la Résurrection a l’ambition de nous communiquer l’expérience de la première communauté chrétienne sur sa rencontre avec le Christ Vivant. En Le voyant, c’est comme si on voyait le Mystère de Dieu sur le visage du Christ Ressuscité. Ressusciter veut dire alors vivre la vie en Dieu.

Le temps de Pâques est le temps unique dans notre histoire humaine où il a été donné de voir l’Eternel, de voir l’Invisible dans la Présence du Christ.

Le Christ Ressuscité initie les disciples au silence de Dieu, à la solitude du coeur. C’est la part que Dieu se réserve pour lui-même, le coin où rien du monde extérieur ne peut pénétrer, sinon soi-même en présence de Celui qui vit dans le silence. Il n’y a rien d’étonnant si l’on se trouve angoissé ou pris de vertige quand on essaie de voir Dieu avec ses mains, ou même avec ses yeux.

La grâce de ce temps de Pâques donne à chacun de nous, maintenant, dans l’immédiat, la joie de découvrir avec le Christ Ressuscité que nous pouvons voir Dieu, Le rencontrer maintenant là où Il a choisi d’établir son royaume : en nous-mêmes.

Dieu que, nous reléguons inconsciemment parmi ceux qui vivent loin, ne bénéficie de notre présence que d’un temps limité. Nous croyons, mais laissons :  » on verra plus tard « .

Jésus ressuscité est venu nous apporter le projet inouï de Dieu. Notre entrée comme notre départ de ce monde, nos défaillances morales ou physiques, nos relations, entre l’homme et la femme, entre la personne individuelle et morale, les fruits de nos labeurs, notre nourriture, la pain et le vin, tous nos vécus humains peuvent être le sacrement de sa présence. Désormais les générations successives de l’histoire, jusqu’à la fin des temps, peuvent Le retrouver comme Il l’a promis, comme c’est écrit,  » il prit le pain, prononça la bénédiction et le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent et Le reconnurent…c’est le Seigneur.

Messe en mémoire de Jean-Paul II, à l’occasion du II anniversaire de sa disparition

11 avril, 2007

du site Vatican, peut-être cet homélie je ne l’avais pas mis:

 

 Jean-Paul II a déversé sur le monde
son amour pour le Christ 

Messe en mémoire de Jean-Paul II, à l’occasion du II anniversaire de sa disparition

 

Dans l’après-midi du lundi 2 avril 2007, le Pape Benoît XVI a présidé sur la Place Saint-Pierre une Messe en mémoire du Serviteur de Dieu Jean-Paul II, à l’occasion du deuxième anniversaire de sa mort. Nous publions ci-dessous l’homélie prononcée par le Saint-Père à cette occasion:
Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,

chers frères et soeurs!

Il y a deux ans, un plus plus tard qu’à cette heure-ci, le bien-aimé Pape Jean-Paul II quittait ce monde pour aller vers la maison du Père. A travers cette célébration, nous voulons avant tout renouveler à Dieu notre action de grâce pour nous l’avoir donné pendant près de 27 ans, en tant que père et guide sûr dans la foi, pasteur zélé et prophète courageux d’espérance, témoin inlassable et serviteur passionné de l’amour de Dieu. Dans le même temps, nous offrons le Sacrifice eucharistique en mémoire de son âme élue, dans le souvenir indélébile de la grande dévotion avec laquelle il célébrait les saints Mystères et adorait le Sacrement de l’autel, centre de sa vie et de son inlassable mission apostolique.

Je désire exprimer ma reconnaissance à vous tous, qui avez voulu prendre part à cette Messe. J’adresse un salut particulier au Cardinal Stanislaw Dziwisz, Archevêque de Cracovie, en imaginant les sentiments qui emplissent son âme en cet instant. Je salue les autres Cardinaux, les Evêques, les prêtres, les religieux et les religieuses présents; les pèlerins venus exprès de Pologne; les nombreux jeunes que le Pape Jean-Paul II aimait avec une passion particulière, et les nombreux fidèles qui se sont donné rendez-vous aujourd’hui, ici, Place Saint-Pierre, de toutes les parties d’Italie et du monde.

Le deuxième anniversaire de la pieuse disparition de ce bien-aimé Pontife a lieu dans un contexte extrêmement propice au recueillement et à la prière: en effet, hier, avec le Dimanche des Rameaux, nous sommes entrés dans la Semaine Sainte, et la Liturgie nous fait revivre les dernières journées de la vie terrestre du Seigneur Jésus. Aujourd’hui, il nous conduit à Béthanie, où, précisément « six jours avant la Pâque » – comme le notait l’évangéliste Jean – Lazare, Marthe et Marie offrirent un repas au Maître. Le récit évangélique confère un intense climat pascal à notre méditation: le repas de Béthanie est un prélude à la mort de Jésus, sous le signe de l’onction que Marie accomplit en hommage au Maître et qu’Il accepta en prévision de sa sépulture (cf. Jn 12, 7). Mais c’est également l’annonce de la résurrection, à travers la présence même de Lazare ressuscité, témoignage éloquent du pouvoir du Christ sur la mort. Outre l’importance de la signification pascale, le récit du repas de Béthanie porte en lui un écho déchirant, empli d’affection et de dévotion; un mélange de joie et de douleur: une joie festive pour la visite de Jésus et de ses disciples, pour la résurrection de Lazare, pour la Pâque désormais proche; une profonde amertume car cette Pâque pouvait être la dernière, comme le laissaient craindre les intrigues des Juifs qui voulaient la mort de Jésus et les menaces contre Lazare lui-même dont on projetait l’élimination.

Dans cet épisode évangélique, un geste attire notre attention, qui, aujourd’hui encore, parle de façon particulière à nos coeurs: à un certain moment, Marie de Béthanie, « prenant une livre de parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux » (Jn 12, 3). C’est l’un des détails de la vie de Jésus que saint Jean a recueillis dans la mémoire de son coeur et qui contiennent une profondeur expressive inépuisable. Il parle de l’amour pour le Christ, un amour surabondant, prodigue, comme l’onguent « de grand prix » versé sur ses pieds. Un fait qui scandalisa de façon caractéristique Judas l’Iscariote: la logique de l’amour s’oppose à celle du profit.
Pour nous, réunis en prière dans le souvenir de mon vénéré prédécesseur, le geste de l’onction de Marie de Béthanie est riche d’échos et de suggestions spirituelles. Il évoque le témoignage lumineux que Jean-Paul II a offert d’un amour pour le Christ sans réserve et sans s’épargner. Le « parfum » de son amour « a empli la maison » (Jn 12, 3), c’est-à-dire toute l’Eglise. Certes, nous en avons profité, nous qui avons été proches de lui et nous en rendons grâces à Dieu, mais tous ceux qui l’ont connu de loin ont également pu en profiter, parce que l’amour du Pape Woj-tyla pour le Christ s’est déversé, pourrait-on dire, dans toutes les régions du monde, tant il était fort et intense. L’estime, le respect et l’affection que les croyants lui ont exprimé à sa mort n’en sont-ils pas le témoignage éloquent? Saint Augustin écrit, en commentant ce passage de l’Evangile de Jean: « La maison s’emplit de ce parfum; c’est-à-dire que le monde s’est empli de la bonne nouvelle. Le bon parfum est la bonne nouvelle… Par le mérite des bons chrétiens, le nom du Seigneur est loué » (In Io. evang. tr. 50, 7). C’est bien vrai: l’intense et fructueux ministère pastoral, et plus encore le calvaire de l’agonie et la mort sereine de notre bien-aimé Pape, ont fait connaître aux hommes de notre temps que Jésus Christ était véritablement son « tout ».
La fécondité de ce témoignage, nous le savons, dépend de la Croix. Dans la vie de Karol Wojtyla la parole « croix » n’a pas été qu’un mot. Dès son enfance et sa jeunesse, il connut la douleur et la mort. En tant que prêtre et en tant qu’Evêque, et surtout Souverain Pontife, il prit très au sérieux ce dernier appel du Christ ressuscité à Simon Pierre, sur la rive du lac de Galilée: « Suis-moi… Mais toi, suis-moi » (Jn 21, 19.22). En particulier avec la progression lente, mais implacable, de la maladie, qui l’a peu à peu dépouillé de tout, son existence est entièrement devenue une offrande au Christ, annonce vivante de sa passion, dans l’espérance remplie de foi de la résurrection.

Son pontificat s’est déroulé sous le signe de la « prodigalité », du don généreux sans réserve. Qu’est-ce qui le soutenait, si ce n’est l’amour mystique pour le Christ, pour Celui qui, le 16 octobre 1978, l’avait fait appeler, selon les paroles du cérémonial: « Magister adest et vocat te – Le Maître est ici et il t’appelle »? Le 2 avril 2005, le Maître revint l’appeler, cette fois sans intermédiaire, pour le conduire à la maison, à la maison du Père. Et Lui, encore une fois, répondit promptement avec un coeur courageux, et murmura: « Laissez-moi aller au Seigneur » (cf. S. Dziwisz, Une vie avec Karol, p. 223).

Il se préparait depuis longtemps à cette dernière rencontre avec Jésus, comme le documentent les diverses rédactions de son Testament. Au cours des longues stations dans sa Chapelle privée il parlait avec Lui, s’abandonnant totalement à sa volonté, et il se confiait à Marie, en répétant Totus tuus. Comme son divin Maître, il a vécu son agonie en prière. Au cours du dernier jour de sa vie, veille du Dimanche de la Divine Miséricorde, il demanda qu’on lui lise précisément l’Evangile de Jean. Avec l’aide des personnes qui l’assistaient, il voulut prendre part à toutes les prières quotidiennes et à la Liturgie des Heures, suivre l’adoration et la méditation. Il est mort en priant. Il s’est véritablement endormi dans le Seigneur.

« … La maison fut remplie par l’odeur du parfum » (Jn 12, 3). Revenons à cette annotation, si suggestive, de l’évangéliste Jean. Le parfum de la foi, de l’espérance et de la charité du Pape remplit sa maison, remplit la Place Saint-Pierre, remplit l’Eglise et se répandit dans le monde entier. Ce qui est arrivé après sa mort a été, pour ceux qui croient, l’effet de ce « parfum » qui est parvenu à chacun, qu’il soit près ou loin, et qui l’a attiré vers un homme que Dieu avait progressivement configuré à son Christ. C’est pourquoi nous pouvons lui appliquer les paroles du premier Poème du Serviteur du Seigneur, que nous avons écouté dans la première Lecture: « Voici mon serviteur que je soutiens, / mon élu en qui mon âme se complaît. J’ai mis sur lui mon esprit, / il présentera aux nations le droit… » (Is 42, 1). « Serviteur de Dieu »: voilà ce qu’il fut et, à présent, nous l’appelons ainsi dans l’Eglise, alors qu’avance rapidement son procès en béatification, dont ce matin l’enquête sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté a précisément été close. « Serviteur de Dieu »: un titre particulièrement approprié pour lui. Le Seigneur l’a appelé à son service sur la route du sacerdoce et il lui a ouvert peu à peu des horizons toujours plus vastes: de son diocèse jusqu’à l’Eglise universelle. Cette dimension d’universalité a atteint son sommet au moment de sa mort, un événement que le monde entier a vécu avec une participation jamais vue dans l’histoire.

Chers frères et soeurs, le Psaume responsorial a placé sur nos lèvres des paroles pleines de confiance. Dans la communion des saints, il nous semble les écouter de la voix même du bien-aimé Jean-Paul II, qui de la maison du Père – nous en sommes certains – ne cesse d’accompagner le chemin de l’Eglise: « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage; espère le Seigneur » (Ps 26, 13-14). Oui, que notre coeur prenne courage, chers frères et soeurs, et qu’il brûle d’espérance! Avec cette invitation dans le coeur nous poursuivons la Célébration eucharistique, en regardant déjà la lumière de la résurrection du Christ, qui brillera lors de la veillée pascale après l’obscurité dramatique du Vendredi Saint. Que le Totus tuus du bien-aimé Pontife nous incite à le suivre sur la route du don de nous-mêmes au Christ par l’intercession de Marie, et que ce soit précisément Elle, la Sainte Vierge, qui nous l’obtienne, alors que nous confions à ses mains maternelles notre père, frère et ami afin qu’il repose en Dieu et qu’il se réjouisse dans la paix. Amen.  

Pâques à Rome: les homélies secrètes du successeur de Pierre

11 avril, 2007

je voudrais vous demander, avec humilité, de légères attentivement l’articule de Sandro Magister, je crois d’avoir mis toutes l’homélie de le Pape de la semaine sainte, et je les ai écoutées toutes « en dirigée » et pour cet je sais que ce qu’écrit Magister est vrai, l’homélie des mass media ont été mutilés, sur son sitele journaliste les a rapportées toutes de nouveau intégralement, du site:  Pâques à Rome: les homélies secrètes du successeur de Pierre 

Secrètes sauf pour celui qui a pu les écouter en personne, quand Benoît XVI les prononçait. Dans le message « urbi et orbi », ce que le pape a évoqué était également beaucoup plus qu’une liste de pays en guerre. Voici les textes dans leur intégralité

par Sandro Magister

 

emmaus.jpg 

(Emmaus)



ROMA, le 11 avril 2007 – L’image ci-dessus est tirée d’une peinture du Caravage. Jésus ressuscité apparaît aux apôtres. En réponse aux doutes de Thomas, il dit: “Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté; cesse d’être incrédule, sois croyant“!

L’incrédulité de Thomas et sa profession de foi qui y fait suite – “Mon Seigneur et mon Dieu!“ – ont été au cœur du message adressé au monde par Benoît XVI le dimanche de Pâques.Le pape a déclaré que « chacun de nous peut être tenté par l’incrédulité de Thomas ». Les maux innombrables qui accablent les hommes mettent la foi à dure épreuve. Mais c’est justement dans les plaies du Christ ressuscité qu’apparaît le vrai visage de Dieu: « un Dieu qui, dans le Christ, s’est chargé des plaies de l’humanité blessée ». C’est là que la foi, qui était presque morte, renaî

t: car « seul un Dieu qui nous aime au point de prendre sur lui nos blessures et notre souffrance, surtout la souffrance des innocents, est digne de foi ».

C’est à ce moment que Benoît XVI a nommé les régions du monde où il y a le plus de blessures et de douleur, du Darfour au Congo, de l’Afghanistan à l’Irak et à la « Terre bénie qui est le berceau de notre foi ». Il a ensuite ajouté:« Chers frères et sœurs, à travers les plaies du Christ ressuscité, c’est avec des yeux d’espérance que nous pouvons voir les maux qui affligent l’humanité

« .

Auparavant, il avait déclaré que « l’humanité présente attend des chrétiens un témoignage renouvelé de la résurrection du Christ; elle a besoin de le rencontrer et de pouvoir le connaître comme vrai Dieu et vrai homme ».Mais les médias n’ont relayé qu’une petite partie, voire rien de cette annonce du Christ ressuscité. Seule la liste des pays frappés par la guerre et les désastres a été

mise en avant.

Il y a une limite que les paroles de Benoît XVI ne parviennent pas à franchir. Elles touchent dans leur plénitude seulement chez ceux qui les écoutent en personne, qu’ils soient présents physiquement ou à travers un direct télévisé. Le nombre de ces personnes est considérable, supérieur à celui de tous les pontificats précédents. Le message de Pâques « urbi et orbi » et le chemin de croix du vendredi saint ont été suivis par des foules nombreuses et retransmis dans plus de quarante pays. Cependant les personnes vers lesquelles ce message arrive amputé ou vers lesquelles il n’arrive même pas sont innombrables.Cette limite de communication a été expérimentée par Benoît XVI dans une plus forte mesure au cours des autres célébrations de la semaine sainte derniè

re.

Pendant la messe chrismale du matin du jeudi saint, le pape a consacré son homélie à l’explication du sens profond du fait d’être prêtres, « revêtus du Christ » et donc capables d’agir et de parler « in persona Christi », en parcourant la symbolique des habits liturgiques. Mais combien parmi les plus que quatre cent mille évêques et prêtres catholiques ont reçu ses paroles?Dans l’homélie de la messe « in coena Domini » du soir du jeudi saint, Benoît XVI a expliqué la nouveauté de la Pâque de Jésus par rapport à la Pâ

que juive.

Dans l’homélie de la nuit de Pâques, il a décrit la victoire de Jésus sur la mort en utilisant les représentations typiques des Eglises d’orient: avec Jésus ressuscité qui descend aux enfers et, ainsi, « porte à son accomplissement le chemin de l’incarnation. Par sa mort, il prend par la main Adam, tous les hommes en attente, et il les conduit à la lumière ».Cependant, parmi les personnes présentes à ces messes, seules celles qui comprennent l’italien pouvaient suivre profitablement les homélies du pape. Les médias catholiques qui ont traduit et retransmis les textes dans différents pays ont faiblement é

tendu leur diffusion, vers un public de niche.

C’est donc une limite sérieuse pour un pape comme Benoît XVI, qui a justement centré son ministère sur la parole. Au sein de la curie, les bureaux chargés de la communication n’ont jusqu’à présent rien fait de nouveau, pour y remédier au moins en partie. Par exemple, personne ne se charge de faire parvenir à temps à tous les évêques et prêtres du monde entier une newsletter contenant les textes du pape dans leur langue respective.Dans ce domaine, les seules initiatives efficaces viennent de Benoît XVI en personne. Avec son livre sur Jésus qui sortira dans quelques jours dans plusieurs langues, il atteindra de manière directe et personnelle un nombre très élevé

de lecteurs dans le monde entier.

Et Jésus « vrai Dieu et vrai homme » constitue justement le cœur du message de Benoît XVI, comme il a été le cœur de ses homélies de Pâques.

Les voici dans leur intégralité:

« Il marchait avec eux »

11 avril, 2007

du site EAQ: 

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Edith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, co-patronne de l’Europe
Pour le 6 janvier 1941 (trad. Source cachée, Cerf 1999, p. 279)

« Il marchait avec eux »

Le même Sauveur, que la Parole de l’Écriture nous met sous les yeux dans son humanité en nous le montrant sur tous les chemins qu’il a parcourus sur la terre, habite parmi nous caché sous l’apparence du pain eucharistique, il vient à nous tous les jours comme Pain de Vie. Dans ces deux aspects, il se fait proche de nous et sous ces deux aspects il désire que nous le cherchions et que nous le trouvions. L’un appelle l’autre. Lorsque nous voyons avec les yeux de la foi le Sauveur devant nous, comme l’Ecriture nous le dépeint, alors grandit notre désir de l’accueillir en nous dans le Pain de Vie. Le pain eucharistique à son tour avive notre désir de faire toujours plus profondément connaissance avec le Seigneur à partir de la Parole de l’Écriture, et donne des forces à notre esprit pour une meilleure compréhension.