Archive pour le 5 avril, 2007

commentaire à l’évangile du jour – vendredi saint – 6.4.07

5 avril, 2007

 du site EAQ

Saint Maxime de Turin (?-vers 420), évêque
Sermon 38 ; PL 57, 341s ; CCL 23, 149s (trad. L’Année en fêtes, Migne 2000, p.261 rev)
Le signe du salut

Dans sa Passion, le Seigneur a assumé tous les torts du genre humain afin qu’il n’y ait plus rien par la suite qui porte du tort à l’homme. La croix est donc un grand mystère, et si nous essayons de le comprendre, par ce signe le monde entier est sauvé. En effet quand les marins prennent la mer, ils dressent d’abord l’arbre du mât et tendent la voile pour que s’ouvrent les flots ; ils forment ainsi la croix du Seigneur, et en sécurité grâce à ce signe du Seigneur, ils gagnent le port du salut et échappent au péril de la mort. La voile suspendue au mât est en effet l’image de ce signe divin, comme le Christ a été élevé sur la croix. Voilà pourquoi, à cause de la confiance venant de ce mystère, ces hommes ne s’inquiètent pas des bourrasques du vent et arrivent au bon port souhaité. Pareillement, de même que l’Église ne peut pas rester debout sans la croix, de même un navire est affaibli sans son mât. Le diable en effet la tourmente et le vent frappe le navire, mais quand se dresse le signe de la croix, l’injustice du diable est repoussée, la bourrasque tombe aussitôt…

L’agriculteur aussi n’entreprend pas son travail sans le signe de la croix : en assemblant les éléments de sa charrue il imite l’image d’une croix… Le ciel aussi est disposé comme une image de ce signe, avec ses quatre directions, l’Orient, l’Occident, le Midi et le Nord. La forme de l’homme lui-même, quand il élève les mains, représente une croix ; surtout quand nous prions les mains levées, nous proclamons par notre corps la Passion du Seigneur… C’est de cette façon que Moïse, le Saint, a été vainqueur quand il faisait la guerre contre les Amalécites, non pas par les armes, mais les mains levées vers Dieu (Ex 17,11)…

Par ce signe du Seigneur donc, la mer est ouverte, la terre cultivée, le ciel gouverné, les hommes sont sauvés. Et même, je l’affirme, par ce signe du Seigneur, les profondeurs du séjour des morts sont ouvertes. Car l’homme Jésus, le Seigneur, lui qui portait la vraie croix, a été enseveli en terre, et la terre qu’il avait profondément labourée, qu’il avait pour ainsi dire brisée de toutes parts, a fait germer tous les morts qu’elle retenait.

Jeudi Saint – 5.4.07

5 avril, 2007

du site:

http://catholique-rouen.cef.fr/spip.php?article3346

Le jeudi saint – Messe du soir du Jeudi-saint en mémoire de la Cène du Seigneur

Lecture du livre de lExode 12,1-8.11-14.

Dans le pays d’Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron : « Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de lannée. Parlez ainsi à toute la communauté dIsraël : le dix de ce mois, que lon prenne un agneau par famille, un agneau par maison. Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez lagneau daprès ce que chacun peut manger. Ce sera un agneau sans défaut, un mâle, âgé dun an. Vous prendrez un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusquau quatorzième jour du mois. Dans toute lassemblée de la communauté dIsraël, on limmolera au coucher du soleil. On prendra du sang, que lon mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera. On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : cest la Pâque du Seigneur. Cette nuit-là, je traverserai le pays d’Égypte, je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusquau bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte jexercerai mes jugements : je suis le Seigneur. Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d’Égypte. Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. Cest une loi perpétuelle : d’âge en âge vous la fêterez. »

Psaume 115

Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien quil ma fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
jinvoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?

Je toffrirai le sacrifice daction de grâce,
jinvoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 11,23-26.

Je vous ai pourtant transmis, moi, ce que jai reçu de la tradition qui vient du Seigneur : la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce quil vienne.

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. « Tu nous donnes un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 13,1-15.

Avant la fête de la Pâque, sachant que lheure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusquau bout. Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, lintention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, quil est venu de Dieu et quil retourne à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge quil se noue à la ceinture ; puis il verse de leau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge quil avait à la ceinture. Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! » Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu nauras point de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on na pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, … mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et cest pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous mappelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Cest un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme jai fait pour vous.

Benoît XVI invite à goûter le silence du samedi saint

5 avril, 2007

du site Zenith:

Benoît XVI invite à goûter le silence du samedi saint

Audience du mercredi

ROME, Mercredi 4 avril 2007 (ZENIT.org) Le pape Benoît XVI invite à goûter le silence du Samedi Saint.

Benoît XVI a tenu laudience générale place Saint-Pierre, sous un ciel gris menaçant, mais une température assez douce pour les quelque 20.000 visiteurs. Le pape a consacré sa catéchèse au sens de chaque célébration du triduum pascal.

« Durant le Triduum pascal, a-t-il dit en français, nous allons commémorer le combat entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort. Conscients de nos fautes, cest dans ce contexte que nous devons nous situer, si nous voulons revivre avec profit ce Mystère qui est au cœur de notre foi ».

Quant au Jeudi Saint « la Messe chrismale met en lumière le don du sacerdoce ministériel par Jésus à son Église », soulignait le pape qui présidera cette célébration avec les prêtres de son diocèse, demain matin à 9 h 30 en la basilique Saint-Pierre.

« La Messe chrismale, a dit le pape en italien, peut être considérée comme le prélude au Saint Triduum ».

« Le Pasteur diocésain et ses plus proches collaborateurs, les prêtres, entourés du Peuple de Dieu, renouvellent les promesses formulées le jour de l’ordination sacerdotale. Il s’agit, année après année, d’un moment de profonde communion ecclésiale », soulignait le pape.

« Le soir, a poursuivi Benoît XVI, nous revivons la Cène où le Seigneur a anticipé le sacrifice de sa vie, le don définitif de lui-même à lhumanité, et il nous a donné le commandement nouveau de lamour ».

Commentant, en italien, le geste du lavement des pieds, le pape précisait : « Avec le lavement des pieds, se répète le geste avec lequel, ayant aimé les siens, Il les aima jusqu’à la fin (cf. Jn 13, 1) et laissa aux disciples comme leur signe distinctif cet acte d’humilité, l’amour jusqu’à la mort. Après la Messe in Cena Domini, la liturgie invite les fidèles à s’arrêter en adoration du Très Saint Sacrement, en revivant l’agonie de Jésus au Gethsémani. Et nous voyons que les disciples ont dormi, laissant le Seigneur seul ».

Benoît XVI, actualisant le texte, expliquait : « Aujourd’hui aussi, nous dormons souvent, nous qui sommes ses disciples. En cette nuit sainte du Gethsémani, nous voulons être vigilants, nous ne voulons pas laisser le Seigneur seul en cette heure; ainsi nous pouvons mieux comprendre le mystère du Jeudi Saint, qui englobe le triple don suprême du Sacerdoce ministériel, de l’Eucharistie et du Commandement nouveau de l’amour (agape) ».

Le Vendredi Saint, « jour de pénitence, de jeûne et de prière, nous commémorons les événements qui vont de la condamnation à mort à la crucifixion du Christ », continuait Benoît XVI.

Dans son discours en italien, le pape sest arrêté aussi sur le rôle de lapôtre Judas Iscariote en disant : « Dans la liturgie d’aujourd’hui l’évangéliste Matthieu repropose à notre méditation le bref dialogue qui eut lieu au Cénacle entre Jésus et Judas. Serait-ce moi, Rabbi?, demande le traître au divin Maître, qui avait annoncé: En vérité je vous le dit, l’un de vous me livrera La réponse du Seigneur est lapidaire: Tu l’as dit’» (cf. Mt 26, 14-25). Saint Jean quant à lui, termine le récit de l’annonce de la trahison de Judas avec quelques mots significatifs: Il faisait nuit (Jn 13, 30). Lorsque le traître abandonne le Cénacle, l’obscurité s’épaissit dans son cœur c’est la nuit intérieure , l’égarement s’accroît dans l’âme des autres disciples eux aussi vont vers la nuit , alors que des ténèbres d’abandon et de haine s’amoncèlent sur le Fils de l’Homme, qui s’approche de la consommation de son sacrifice sur la croix ».

A propos de la pratique du Chemin de Croix, le pape précise : « Nous pourrions dire que la Via Crucis nous éduque, pour reprendre une expression de saint Léon le Grand, à regarder avec les yeux du cœur Jésus crucifié, de manière à reconnaître dans sa chair notre propre chair (Disc. 15 sur la passion du Seigneur). Et c’est précisément là que se trouve la véritable sagesse du chrétien, que nous voulons apprendre en suivant la Via Crucis, précisément le Vendredi saint au Colisée ».

Le Samedi Saint est marqué par le silence, a souligné le pape c’« est le jour où la liturgie demeure dans le silence, le jour du grand silence, et les chrétiens sont invités à conserver un recueillement intérieur, souvent difficile à cultiver à notre époque, pour mieux se préparer à la Veillée pascale ».

« Lors de cette veillée, le voile de tristesse qui enveloppait l’Église sera rompu par le cri de victoire: le Christ est ressuscité, il a vaincu la mort pour toujours! », a rappelé Benoît XVI. qui a insisté sur la réalité de cette victoire pour le chrétien, en disant : « Le Mystère pascal, que nous revivrons en ces jours, demeure une réalité actuelle: aujourdhui encore, par son amour, le Christ vainc le péché et la mort. Le mal na pas le dernier mot. Le triomphe final est celui du Christ! Si nous sommes disposés à souffrir et à mourir avec lui, sa vie deviendra notre vie. Cest sur cette certitude que repose et se construit notre existence chrétienne ».

Aux francophones présent à laudience, le pape à dit : « Je salue avec joie les pèlerins francophones venus à cette audience, particulièrement les jeunes. Que Vierge Marie, qui a suivi Jésus sur le chemin de la Passion et de la Croix, vous aide à participer avec ferveur au Triduum pascal, pour goûter la joie de Pâques! »

poésie mienne du 5.4.07 h 1,45 jeudi saint,

5 avril, 2007

pour celui-ci est Tu l’amour,

poésie mienne du 5.4.07 h 1,45 jeudi saint, (traduction)

désir d’aimer,

larmes de passion,

où il y a halètement de toi,

mon Dieu et espoir,

désir brûlant,

lumière qu’il descend

d’un endroit limpide,

serviteur humble

qu’il se baisse au service délicat,

tu es tu celui qui aspect?

est-ce que tu es tu,

pauvre serviteur, le Seigneur?

je ne t’attandais pas ainsi pourtant,

pour celui-ci, tu es Tu: l’Amour

jeudi saint – 5.4.07

5 avril, 2007

Origène (vers 185-253), prêtre et théologien
Commentaire sur St Jean, § 32, 25-35.77-83 (trad. cf SC 385, p.199s)

« Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi »

      « Jésus, sachant que le Père avait tout remis entre ses mains, et qu’il était sorti de Dieu et retournait à Dieu, se lève de table. » Ce qui n’était pas entre les mains de Jésus auparavant est remis entre ses mains par le Père : non certaines choses et pas d’autres, mais toutes. David avait dit : « Le Seigneur dit à mon seigneur : Siège à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds » (Ps 109,1). Les ennemis de Jésus faisaient parti, en effet, de ce tout qu’il savait que son Père lui donnait… A cause de ceux qui s’étaient écartés de Dieu, il s’est écarté de Dieu, lui qui de nature ne veut pas sortir du Père. Il est sorti de Dieu afin que tout ce qui s’est écarté de Dieu revienne avec lui, entre ses mains, auprès de Dieu, selon son dessein éternel…

      Qu’est-ce que Jésus faisait donc en lavant les pieds des disciples ? En les lavant et en les essuyant à l’aide du linge dont il était ceint, Jésus ne rendait-il pas beaux leurs pieds au moment où ils allaient avoir à annoncer la bonne nouvelle ? C’est alors que s’est accompli, à mon avis, la parole prophétique : « Qu’ils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent les bonnes nouvelles ! » (Is 52,7;Rm 10,15). Mais si, en lavant les pieds des disciples, Jésus les rend beaux, comment exprimer la beauté véritable en ceux qu’il plonge tout entiers « dans l’Esprit Saint et le feu » (Mt 3,11) ? Les pieds des apôtres sont devenus beaux afin…qu’ils puissent poser le pied sur la route sainte et cheminer en celui qui a dit : « Moi, je suis le Chemin » (Jn 14,6). Car quiconque a eu les pieds lavés par Jésus, et lui seul, suit ce chemin vivant et qui mène au Père ; ce chemin n’a pas de place pour des pieds souillés… Pour suivre ce chemin vivant et spirituel (He 10,20)…, il faut avoir les pieds lavés par Jésus qui a déposé ses vêtements…afin de prendre en son propre corps l’impureté de leurs pieds avec ce linge qui était son seul vêtement, car « c’est lui qui porte nos infirmités » (Is 53,4).