Archive pour mars, 2007

poesie (mienne…ehm!!!) 10.3.07

10 mars, 2007

Un ancien homme…(10.3.07)

Est saturée de non vie 

L’ obscurité des ombres , 

Mais un ancien homme, 

Avec une petite bougie, 

va à remplir de étoiles, 

de nouveau,  tout les choses, 

le soleil phare du jour, 

la lune chandelle de la nuit, 

toute en nouveau luisante, 

qui est-toi mon ancien vieux ? 

mais-il ne répond pas, 

je, pourtant, je sais : 

c’est Celui qui enflamme 

le ciel et la terre:

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Gabriella

Benoît XVI reçoit en audience une délégation de l’Académie des sciences morales et politiques de Paris

10 mars, 2007

Du site internet d’un journal « Il Giornale » italien :

http://www.ilgiornale.it/a.pic1?ID=155973

d’Andrea Tornielli – dimanche 11 février 2007, 07:00 de Rome

Benoît XVI reçoit en audience une délégation de l’Académie des sciences morales et politiques de Paris et tourne à parler de sa préoccupation pour la mentalité relativiste qui se répand en Europe :

« La confusion au niveau du mariage et de la reconnaissance de l’être humain dans toutes les étapes de son existence, de la conception à la fin naturelle – il a dit le Pape – ne laissent pas penser qu’il y ait des périodes où l’être humain n’existe pas vraiment ». Ratzinger a exhorté à avoir « dans la vie personnelle comme dans celle-là publie, le courage de dire la vérité et de la suivre, d’être libre en rapport avec le monde qui a souvent la tendance à imposer des modalités de voir et les comportements à adopter ». « Il est important ne pas se laisser enchaîner – il a expliqué Bénit XVI – d’éléments comme le relativisme, la recherche du pouvoir et du profit à tous coûts, drogue et la relation affectives désordonné ». Il intervient par contre directement en manifestant des doutes sur « Dico » (la loi sur les unions de fait) de le quotidien des évêques italiens, « Avvenire ». « La préoccupation – il explique le journal catholique dans l’éditorial non signé de première page – naît de ce que je dessine de loi affirme et prévoit, mais même – et pas de moins – de la tendance qui risque de stimuler sur le plan des dynamiques culturelles et sociaux. Un double impact négatif, qui motive des graves réserves de fond et impose un arrêt et un sévère jugement « . Selon le quotidien des « Cei » il est comme si d’aujourd’hui dans ensuite pour les jeunes « ils s’ouvraient deux voies toutes les deux juridiquement reconnus et protégées pour poursuivre son le projette de vie. Une, qui engage et publie, le mariage, l’autre – l’union de fait – plus légère et privée, mais même plus d’avantageux et donc plus qui gagne « . L’éditorial se conclut avec un auspice : « Nous ne pouvons pas ne pas espérer que le Parlement voudra maintenant faire – pour entier et avec somme liberté – sa partie, dans la conscience qui on traite de défendre pas la vestige du passé, mais dans le format de nos futur ». il insiste sur l’ « engagement de défense de la famille fondée sur le mariage », annonce la publication le 13 février d’une monographie sur famille, le mariage prochain et unions de fait avec des citations de le Pape et revendique la répondue « aux attaques de quel, encore aujourd’hui, ils voudraient boucher la bouche à l’Église et à le Pape sur des thèmes très délicats combien considérables ». Sur le « ddl » (décrète loi) approuvé il y à deux jours du gouvernement il est intervenu même l’archevêque de Lecce Cosmos Francesco Cassai, président des évêques des Pouilles : « On a fait un grand tapage autour de ce dessine de loi, dénommé Dis, mais on ne comprend pas bien à quel vraiment esclave né quels en soient les urgences ». « Les préoccupations, continûment soulevées de le Pape – il a continué – et prises de positions unanimes des bergers des Églises italiennes répondent pas à des motivations théologiques, mais sociales ; ce qu’il intéresse n’est pas l’obéissance à celle-ci ou à cette loi canonique, mais bien des familles et bien des futures générations, qu’elles voient s’affaiblir la famille de tout ceci « can can », qu’on fait dans ces jours. Nous espérons que Parlement – il a conclu l’archevêque de Lecce – corrige teste de ce dessine de loi et rapporte le discours de la famille ses aux vraies et réelles priorités « . Sur « Dico » il intervient finalement même l’évêque de Piacenza et le vice-président des « Cei », Luciano Monari, avec une intervention sur « Avvenire » : « Le motive pour lequel nous ne réussissons pas à accepter le Pacs, ou « similia », comme nouvelle figure juridique – il explique – n’est pas éthique, mais politique. Nous ne disons pas : les cohabitations sont contre le morale catholique et donc nous sommes contraires à les reconnaître juridiquement. Nous disons par contre : les cohabitations sont risquées pour bien de la société « 

Du Vatican : Observateur Romain

 

P. Cantalamessa : Se convertir n’est pas seulement un devoir, c’est une bonne nouvelle

10 mars, 2007

P. Cantalamessa : Se convertir n’est pas seulement un devoir, c’est une bonne nouvelle

Commentaire de l’Evangile du dimanche 11 mars

ROME, Vendredi 9 mars 2007 (ZENIT.org) Nous publions ci-dessous le commentaire de lEvangile de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc 13, 1-9

A ce moment, des gens vinrent rapporter à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer pendant qu’ils offraient un sacrifice. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière. »
Jésus leur disait encore cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le vigneron lui répondit : ‘Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.’ »

La prédication de Jésus
L’Evangile du troisième dimanche de Carême nous offre un exemple typique de la manière dont prêchait Jésus. Il part d’un fait divers (l’assassinat de Galiléens sur ordre de Pilate et la chute d’une tour qui a fait dix-huit morts) pour parler de la nécessité de veiller et de se convertir. Conformément à son style, il renforce son enseignement par une parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne… ». En suivant le programme que nous nous sommes fixé pour ce Carême, nous allons partir de ce passage pour étendre notre regard à toute la prédication de Jésus, en cherchant à comprendre ce qu’elle nous dit sur qui était Jésus.Jésus commença à prêcher par une déclaration solennelle : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1, 15). Nous nous sommes habitués au son de ces paroles et nous n’en percevons plus le caractère nouveau et révolutionnaire. Par ces paroles Jésus signifiait : le temps de l’attente est terminé ; l’heure de l’intervention décisive de Dieu dans l’histoire humaine, annoncée par les prophètes, a sonné ; cette heure, c’est maintenant ! Tout se décide maintenant et tout se décide en fonction du comportement que chacun adoptera face àmes paroles.On perçoit cette notion d’accomplissement, d’objectif finalement atteint, dans différents dictons de Jésus dont on ne peut mettre en doute l’authenticité historique. Un jour, s’adressant aux disciples qu’il avait pris à part, il dit : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Lc 10, 23-24).Dans le discours sur la montagne Jésus dit entre autre : « Vous avez entendu qu’il a été dit (par Moïse !)… Eh bien ! moi je vous dis ». Imaginons qu’un prédicateur monte en chaire et commence à dire : « Vous avez entendu que Jésus vous a dit… Eh bien ! moi je vous dis ». C’est à peu près l’impression que les paroles du Christ ont dû susciter chez ses contemporains. Face à de telles affirmations, il n’y a pas beaucoup d’explications : ou bien celui qui parle est un fou exalté, ou il dit tout simplement la vérité. Cependant un fou ne vit pas et ne meurt pas comme l’a fait Jésus et ne continue pas à ébranler l’humanité vingt siècles aprè

s sa disparition.La confrontation avec Jean-Baptiste illustre très clairement la nouveauté en ce qui concerne la personne et la prédication de Jésus. Jean parlait toujours d’un événement futur, d’un jugement sur le point de se produire ; Jésus parle du présent, d’un règne qui est arrivé et qui est en vigueur. Jean est l’homme du « pas encore », Jésus est l’homme du « déjà ».Jésus affirme : « Parmi les hommes, aucun n’est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui ». (Lc 7, 28) ou encore : « Jusqu’à Jean Baptiste, il y a eu la Loi et les Prophètes ; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun emploie toute sa force pour y entrer » (Lc 16, 16). Ces paroles montrent qu’entre la mission de Jean et celle de Jésus a eu lieu un saut qualitatif : le plus petit dans le nouvel ordre se trouve dans une meilleure position que le plus grand dans l’ ordre ancien.Ce sont ces raisons qui ont conduit les disciples de Bultmann (Bornkamm, Konzelmann…) a se séparer de leur maître, mettant la grande ligne de séparation entre l’ancien et le nouveau, entre judaïsme et christianisme, dans la vie et dans la prédication du Christ et non dans la foi de l’Eglise après Pâques. Ceci montre clairement qu’il est impossible de soutenir sur le plan historique, les thèmes de ceux qui enferment Jésus à l’intérieur du monde juif contemporain, en faisant de lui un juif comme les autres, qui n’a jamais eu l’intention de réaliser une rupture avec le passé, ou d’apporter une nouveauté substantielle. Ceci signifie faire régresser la recherche historique sur Jésus à un stade dépassé depuis longtemps.Revenons, comme de coutume, au passage de l’Evangile de dimanche, pour en tirer quelques enseignements pratiques. Jésus commente la nouvelle du massacre perpétré par Pilate et de l’écroulement de la tour de Siloé en disant : « Pensez-vous qu’elles [les victimes] étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien non, je vous le dis ; et si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de la même manière ». Nous en tirons un enseignement très important. Les malheurs ne sont pas, contrairement à ceux que pensent certains, un signe de châtiment divin à l’é gard des victimes ; ils sont tout au plus un avertissement pour ceux qui restent.
Ceci est une clé de lecture indispensable pour ne pas perdre la foi devant les catastrophes terribles qui se produisent chaque jour dans le monde, souvent parmi les populations les plus pauvres et sans défense. Jésus nous fait comprendre comment nous devrions réagir lorsque le soir la télévision nous rapporte des nouvelles de tremblements de terre, d’inondations, ou de massacres comme celui de Pilate. Non pas par de stériles « les pauvres ! », mais en en faisant la base d’une réflexion sur la précarité de la vie, sur la nécessité d’être prêts et de ne pas s’attacher de manière exagérée à ce qui d’un jour à l’autre peut disparaî
tre. On retrouve dans ce passage de l’Evangile le terme par lequel Jésus a commencé sa prédication : conversion. Je voudrais toutefois faire remarquer que se convertir n’est pas seulement un devoir mais aussi une possibilité pour tous, presque un droit. C’est une bonne et non une mauvaise nouvelle ! Personne n’est exclu de la possibilité de changer. Personne ne peut être considéré comme irrécupérable. Il existe dans la vie des situations morales qui semblent sans issue : divorcés remariés, couples avec enfants qui cohabitent sans être mariés, de lourds antécédents pénaux, des conditionnements de toutes sortes.Pour ceux-là aussi il existe la possibilité de changer. Lorsque Jésus fit remarquer qu’il était plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille que pour un riche d’entrer dans le royaume des cieux, les apôtres répondirent : « Qui donc peut être sauvé ? » Jésus répondit par une phrase qui vaut également pour les cas que j’ai mentionnés : « Pour les hommes c’est impossible mais pour Dieu tout est possible ».

P. Cantalamessa : Se convertir n’est pas seulement un devoir, c’est une bonne nouvelle dans Père Cantalamessa cantalamessa

Père Cantalamessa

« Heureux les cœurs purs » : Première méditation de Carême du p. Cantalamessa

10 mars, 2007

du site Zenith: 

2007-03-09

« Heureux les cœurs purs » : Première méditation de Carême du p. Cantalamessa

Texte intégral

ROME, Vendredi 9 mars 2007 (ZENIT.org) Nous publions ci-dessous le texte intégral de la première méditation de Carême prononcée ce vendredi matin par le prédicateur de la Maison pontificale, le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, en présence du pape et de ses collaborateurs de la curie.

 P. Raniero Cantalamessa
« Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu »

Premi
ère prédication de Carê
me 1. De la pureté rituelle à la pureté du cœurPoursuivant notre réflexion sur les béatitudes évangéliques, commencée durant les semaines de lAvent, nous voulons réfléchir, dans cette première méditation de Carême, sur la béatitude des cœurs purs. Quiconque lit ou entend proclamer aujourdhui : « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu », pense instinctivement à la vertu de pureté, comme si la béatitude était l’équivalent positif et intériorisé du sixième commandement : Tu ne commettras pas dactes impurs ». Cette interprétation, avancée sporadiquement dans le courant de lhistoire de la spiritualité chrétienne, est devenue prédominante à partir du XIXème siècle.En réalité, dans la pensée de Jésus, avoir le cœur pur nest pas une vertu particulière, mais une qualité qui doit accompagner toutes les vertus, afin que celles-ci soient vraiment des vertus et non de « splendides vices ». Son contraire le plus direct nest pas limpureté mais lhypocrisie. Un peu dexégèse et dhistoire nous aideront à
mieux comprendre.Ce que Jésus entend par « cœur pur », se déduit clairement à partir du contexte du sermon sur la montagne. Selon lEvangile, ce qui décide de la pureté ou de limpureté dune action quil sagisse de laumône, du jeûne ou de la prière cest lintention, cest-à-dire si cette action est faite pour être vue par les hommes, ou pour plaire à Dieu :

« Quand donc tu fais laumône, ne va pas le claironner devant toi ; ainsi font les hypocrites, dans les synagogues et les rues, afin d’être glorifiés par les hommes ; en vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense. Pour toi, quand tu fais laumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra » (Mt 6, 2-6).Lhypocrisie est le péché que Dieu dénonce avec le plus de force tout au long de la Bible, et la raison de cela est claire. En faisant acte dhypocrisie lhomme déclasse Dieu, le relègue au second plan, et place devant les créatures, le public. « Il ne sagit pas de ce que voient les hommes, car ils ne voient que les yeux, mais Yavhé voit le coeur » (1 S 16, 7) : cultiver lapparence plus que le cœur, signifie donner plus dimportance à lhomme qu’à

Dieu.Lhypocrisie est donc essentiellement un manque de foi ; mais cest aussi un manque de charité envers le prochain, dans ce sens quelle tend à réduire les personnes à des admirateurs. Elle ne leur reconnaît pas une dignité propre mais les voit uniquement en fonction de leur image.Le jugement de Jésus sur lhypocrisie est sans appel : Receperunt mercedem suam: ils ont déjà reçu leur récompense ! Une récompense qui est de plus illusoire, également sur le plan humain, puisque la gloire, on le sait, échappe à tous ceux qui la recherchent, et poursuit ceux qui la fuient.Les paroles violentes que Jésus prononce contre les scribes et les pharisiens, qui sont toutes centrées sur lopposition entre le « dedans » et le « dehors », lintérieur et lextérieur de lhomme, aident également à comprendre le sens de la béatitude des cœurs purs.« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui ressemblez à des sépulcres blanchis : au-dehors ils ont belle apparence, mais au-dedans ils sont pleins dossements de morts et de toute pourriture ; vous de même, au-dehors vous offrez aux yeux des hommes lapparence de justes, mais au-dedans vous êtes pleins dhypocrisie et diniquité »

(Mt 23, 27-28).La révolution que Jésus réalise dans ce domaine est dune portée incalculable. Avant lui, mises à part quelques rares allusions chez les prophètes et dans les psaumes (Ps 24, 3 : « Qui montera sur la montagne de Yahvé ? et qui se tiendra dans son lieu saint ? »), la pureté était présentée dans le sens de rite et de culte ; elle consistait à se tenir à l’écart des choses, des animaux, des personnes ou des lieux censés contaminer lhomme ou l’éloigner de la sainteté de Dieu. La naissance, la mort, lalimentation, la sexualité, surtout, entrent dans ce cadre-là. C’était le cas aussi dans dautres religions, en dehors de la Bible, sous dautres formes et avec des présupposés différents.Jésus fait table rase de tous ces tabous. Par les gestes quil accomplit tout dabord : il mange avec les pécheurs, touche les lépreux, fréquente les païens : tout ce que lon considérait comme potentiellement contaminant pour lhomme ; puis par les enseignements quil donne. Le ton solennel quil utilise pour introduire son discours sur le pur et limpur fait comprendre combien lui-même était conscient de la nouveautéde son enseignement :« Il nest rien dextérieur à lhomme qui, pénétrant en lui, puisse le souiller, mais ce qui sort de lhomme, voilà ce qui souille lhomme Car cest du dedans, du cœur des hommes, que sortent les desseins pervers : débauches, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, ruse, impudicité, envie, diffamation, orgueil, déraison. Toutes ces mauvaises choses sortent du dedans et souillent lhomme » (Mc 7, 14-15. 21-23).« Ainsi il déclarait purs tous les aliments », relève avec émerveillement l’évangéliste (Mc 7,19). Face à certains judéo-chrétiens qui souhaitent restaurer cette distinction entre pur et impur dans les aliments et dans dautres secteurs de la vie, lEglise apostolique réaffirmera avec force : « Tout est pur pour les purs », omnia munda mundis

(Tt 1, 15; cf. Rm 14, 20).La pureté, comprise dans le sens de continence et de chasteté, nest pas absente de la béatitude évangélique (parmi les choses qui polluent le cœur, Jésus cite également, nous lavons entendu, « les débauches, ladultère, limpudicité »); mais la place quelle occupe est limitée et pour ainsi dire « secondaire ». Cest un domaine parmi dautres. Ce qui est mis en évidence cest la place quoccupe le « cœur ». Il dit par exemple : « Quiconque regarde une femme pour la désirer a déjà commis, dans son cœur, ladultère avec elle » (Mt 5, 28).En réalité, dans le Nouveau Testament, les mots « pur » et « pureté » (katharos, katharotes) ne servent jamais à indiquer ce que nous entendons nous aujourdhui par ces mots, cest-à-dire labsence des péchés de la chair. Cest la raison pour laquelle on utilise dautres mots : maîtrise de soi (enkrateia), tempérance (sophrosyne), chasteté (hagneia).De tout ce qui a été dit, apparaît clairement que Jésus est lhomme au cœur pur par excellence. Ses adversaires sont obligés de dire de lui : « Maître, nous savons que tu es véridique et que tu ne te préoccupes pas de qui que ce soit ; car tu ne regardes pas au rang des personnes, mais tu enseignes en toute vérité la voie de Dieu » (Mc 12, 14). Jésus pouvait dire de lui : « Je ne cherche pas ma gloire » (Jn 8, 50).

2. Un aperçu historique

Dans l
exégèse des Pères nous voyons se profiler très vite les trois directions fondamentales vers lesquelles la béatitude des cœurs purs tendra et auxquelles lhistoire de la spiritualité chrétienne donnera son interprétation : morale, mystique et ascétique. Linterprétation morale met laccent sur la rectitude dintention, linterprétation mystique sur la vision de Dieu, linterprétation ascétique sur la lutte contre les passions de la chair. Ces trois exemples sont expliqués, respectivement, par Augustin, Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome.En respectant fidèlement le contexte évangélique, Augustin interprète la béatitude dun point de vue moral, comme un refus de « pratiquer votre justice devant les hommes pour vous faire remarquer deux » (Mt 6, 1), donc comme quelque chose de simple et de franc qui soppose à lhypocrisie. « Seul celui qui s’élève au dessus des louanges humaines ; qui, en faisant le bien, na en vue et ne cherche à plaire qu’à Celui qui pénètre les consciences, a le cœur simple, cest-à-dire pur » (1), écrit-il.Le facteur qui décide si notre cœur est pur ou pas est ici lintention. « Nos actes sont honnêtes et agréables à Dieu, si nous les accomplissons dun cœur pur, cest à dire tourné vers le ciel, dans un but damour Ce nest donc pas tant lacte en soi quil nous faut considérer mais lintention avec laquelle on laccomplit » (2). Ce modèle interprétatif qui fait levier sur lintention se perpétuera dans toute la tradition spirituelle postérieure, spécialement dans la tradition ignacienne (3).L’interprétation mystique dont linitiateur est Grégoire de Nysse, interprète la béatitude en fonction de la contemplation. Il faut purifier son cœur de tout lien avec le monde et avec le mal ; de cette manière le cœur de lhomme redeviendra cette image de Dieu pure et limpide quil était au commencement et la créature pourra « voir Dieu » dans son âme comme dans un miroir. « Si, avec une vie consciencieuse et attentive, tu laves les laideurs qui se sont déposées sur ton cœur, la beauté divine resplendira en toi En te regardant, tu verras en toi celui qui est le désir de ton cœur et tu seras bienheureux » (4).Ici le poids est entièrement sur lapodose, sur le fruit promis à la béatitude ; avoir le cœur pur est le moyen ; lobjectif est « voir Dieu ». On note, au niveau du langage, une influence de la spé

culation de Plotin qui est encore plus claire chez saint Basile (5).Cette ligne interprétative aura également une suite dans toute lhistoire successive de la spiritualité chrétienne qui passe par saint Bernard, saint Bonaventure et les mystiques rhénans (6). Dans certains milieux monastiques on ajoute toutefois une idée nouvelle et intéressante : celle de la pureté comme unification intérieure que lon obtient en voulant une seule chose, lorsque cette « chose » est Dieu. Saint Bernard écrit : « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu. Comme si on disait : purifie ton cœur, sépare-toi de tout, cest-à-dire soit seulement moine, cherche une seule chose du Seigneur et poursuis-la (cf. Ps 27, 4), libère-toi de tout et tu verras Dieu (cf. Ps 46, 11) (7).L’interprétation ascétiqueen fonction de la chasteté, qui deviendra prédominante, je le disais, à partir du XIXème siècle est en revanche assez isolée. Saint Jean Chrysostome en fournit lexemple le plus clair (8). En suivant cette ligne, le mystique Ruusbroec distingue une chasteté de lesprit, une chasteté du cœur et une chasteté du corps. La béatitude évangélique se réfère à la chasteté du cœur. Celle-ci, écrit-il, « rassemble et renforce les sens extérieurs, tandis qu’à lintérieur, elle freine et maîtrise les instincts brutaux elle ferme le cœur aux réalités terrestres et aux appâts trompeurs, tandis quelle louvre aux réalités célestes et à la vérité » (9).Avec des niveaux de bonheur différents, toutes ces interprétations orthodoxes restent dans le cadre de lhorizon nouveau de la révolution opérée par Jésus qui reconduit tout discours moral au cœur. Paradoxalement, ceux qui ont trahi la béatitude évangélique des purs (katharoi) de cœur sont précisément ceux qui en ont tiré leur nom : les cathares avec tous les mouvements semblables qui les ont précédés et suivis dans lhistoire du christianisme. Ceux-ci tombent en effet dans la catégorie de ceux qui font consister la pureté dans le fait d’être séparés, sur le plan rituel et social, de personnes et de choses jugées impures en soi, dans une pureté plus extérieure quintérieure. Ce sont les héritiers du radicalisme sectaire des pharisiens et des esséniens plus que de l’évangile du Christ.3. L’hypocrisie laïque

On met souvent en relief la portée sociale et culturelle de certaines béatitudes. Il nest pas rare de trouver écrit sur les banderoles de cortèges pacifistes « Heureux les artisans de paix ». La béatitude des doux qui possèderont la terre est à juste titre invoquée en faveur du principe de la non-violence, pour ne pas parler ensuite de la béatitude des pauvres et des persécutés par la justice. Mais on ne parle jamais de limportance sociale de la béatitude des cœurs purs, apparemment reléguée au domaine strictement personnel. Je suis convaincu au contraire que cette béatitude peut exercer aujourdhui une fonction critique dans notre société.Nous avons vu que pour Jésus, la pureté du cœur ne soppose pas, tout dabord, à limpureté mais à lhypocrisie. Un défaut très courant chez lhomme et qui est pourtant si peu confessé. Il y a des hypocrisies individuelles et des hypocrisies collectives.Lhomme écrit Pascal a deux vies : sa vraie vie et une vie imaginaire, qui vit dans lopinion, la sienne ou celle des autres. Nous travaillons sans cesse à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable. Si nous possédons une vertu ou un mérite, nous nous empressons de le faire savoir, dune manière ou dune autre, pour enrichir notre être imaginaire de cette vertu ou de ce mérite, quitte même à nous en passer, pour lui ajouter quelque chose, jusqu’à accepter parfois d’être lâche pour sembler courageux et de donner même sa vie pourvu que les gens en parlent (10).Cette tendance à donner plus dimportance à limage qu’à la réalité mise en lumière par Pascal , est fortement accentuée par notre culture actuelle, dominée par les mass media (film, télévision et monde du spectacle en général). Descartes dit : Cogito ergo sum

, je pense donc je suis ; mais aujourdhui on tend plutôt à remplacer cela par « je parais, donc je suis ».A lorigine, le terme hypocrisie était réservé à lart du théâtre. Il signifiait simplement réciter, représenter sur scène. Saint Augustin le rappelle dans son commentaire sur la béatitude des cœurs purs. « Les hypocrites écrit-il sont des auteurs de fictions comme des présentateurs dautres caractères dans les représentations théâtrales » (11).Lorigine du mot nous met sur la voie pour découvrir la nature de lhypocrisie. Elle consiste à faire de sa vie un théâtre où lon récite devant un public; à mettre un masque, à cesser d’être une personne pour devenir un personnage. Jai lu quelque part cette caractérisation des deux choses : « Le personnage nest autre que la corruption de la personne. La personne est un visage, le personnage un masque. La personne est nudité radicale, le personnage tout habillement. La personne aime ce qui est authentique et essentiel, le personnage vit de fiction et dartifices. La personne obéit à ses propres convictions, le personnage obéit à un scénario. La personne interprète la vie comme une traversée du désert, le personnage ne connaît que lespace dune brève apparition sur scène. La personne est humble et légère, le personnage est lourd et encombrant ».Mais la fiction théâtrale est une hypocrisie innocente car, malgré tout, elle fait toujours la distinction entre la scène et la vie. Ce nest pas parce quAgamemnon est sur scène (lexemple cité par Augustin) que les spectateurs pensent que la personne qui joue est vraiment Agamemnon. Or aujourdhui on assiste à un fait nouveau et inquiétant qui consiste à vouloir annuler ce décalage, et transformer la vie même en spectacle. Cest ce que prétendent les « reality show » qui envahissent désormais les chaînes de télévision dans le monde entier.Selon le philosophe français Jean Baudrillard, décédé il y a trois jours, il est désormais devenu difficile de distinguer les événements réels (11 septembre, guerre du Golfe) de leur représentation médiatique. On confond ce qui est ré

el et ce qui est virtuel.Le rappel à lintériorité qui caractérise notre béatitude et tout le sermon sur la montagne est une invitation à ne pas se laisser emporter par cette tendance qui cherche à vider la personne, la réduisant à une image, ou pire (selon un terme cher à Baudrillard) à un simulacre.Kierkegaard montre que laliénation est le résultat dune existence vécue dans la « pure extériorité », toujours et uniquement devant les hommes, et jamais devant Dieu et son propre moi. Un gardien de troupeau relève-t-il peut être un « moi » face à ses vaches, sil vit toujours avec elles et quil na quelles pour se confronter. Un roi peut être un « moi » face à ses sujets et se sentir un « moi » important. Même chose pour lenfant par rapport à ses parents, ou pour le citoyen face à lEtat…Mais ce sera toujours un « moi » imparfait, car il manque la mesure. « Quelle réalité infinie mon moi acquiert-il en revanche, quand il prend conscience dexister devant Dieu, et quil devient un moi humain dont Dieu constitue la mesure…Quel accent infini tombe sur le moi au moment où il obtient Dieu comme mesure ! ».On dirait un commentaire du dicton de saint François dAssise : « Ce quest lhomme qui est devant Dieu, voilà ce quil est et rien de plus » (12).

4. L’hyprocrisie religieuse

Ce que l
on peut faire de pire, en parlant dhypocrisie, cest de sen servir uniquement pour juger les autres, la société, la culture, le monde. Cest précisément ceux-là que Jésus qualifie dhypocrites : « Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton oeil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’oeil de ton frère ! » (Mt 7, 5).En tant que croyants, nous devons rappeler le dicton dun rabbin juif de l’époque du Christ qui affirmait que 90% de lhypocrisie du monde se trouvait alors à Jérusalem (13). Le martyr saint Ignace dAntioche sentait déjà le besoin de réprimander ses frères dans la foi en écrivant : « Il vaut mieux être chrétiens sans le dire que le dire sans l’être » (14).Lhypocrisie trompe surtout les personnes pieuses et religieuses et la raison en est simple : là où lestime des valeurs de lesprit, de la piété et de la vertu (ou de lorthodoxie !) est particulièrement forte, la tentation de les exhiber pour ne pas en sembler privé, est également forte. Cest parfois notre propre fonction qui nous pousse à le faire. « Or, comme lintérêt de la société humaine écrit saint Augustin dans les Confessions y fait un devoir de lamour et de la crainte, lennemi de notre véritable félicité nous presse, et par tous les pièges quil sème sous nos pas, il nous crie : Courage, courage ! Il veut que notre avidité à recueillir nous laisse surprendre ; il veut que nos joies se déplacent et quittent votre vérité pour se fixer au mensonge des hommes ; il veut que nous prenions plaisir à nous faire aimer et craindre, non pour vous, mais au lieu de vous »(15).Lhypocrisie la plus pernicieuse serait de cacher sa propre hypocrisie. Dans aucun schéma dexamen de conscience je ne me souviens avoir trouvé la question : « Ai-je été hypocrite ? Me suis-je préoccupé davantage du regard des hommes sur moi que de celui de Dieu ? » A un moment donné de ma vie, jai dû introduire moi-même ces questions dans mon examen de conscience et jai rarement pu passer indemne à la question suivanteUn jour, le passage dEvangile de la messe était la parabole des talents. En l’écoutant jai brusquement compris une chose. Entre la possibilité de faire fructifier les talents et celle de ne pas les faire fructifier il existe une troisième possibilité : celle de les faire fructifier mais pour soi-même, non pour le patron, pour sa propre gloire ou son propre avantage, et ceci est peut-être un péché plus grave que de les enterrer. Ce jour-là, au moment de la communion, jai dû faire comme le voleur surpris en flagrant délit qui, rempli de honte, vide ses poches et jette aux pieds du propriétaire tout ce quil lui a dérobé

.Jésus nous a laissé un moyen simple et exceptionnel pour rectifier nos intentions plusieurs fois par jour, les trois premières demandes du Notre Père : « Que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne. Que ta volonté soit faite ». Elles peuvent être récitées comme des prières mais également comme des déclarations dintention : tout ce que je fais, je veux le faire afin que ton nom soit sanctifié, afin que ton règne vienne et que ta volonté soit faite.Ce serait une contribution précieuse pour la société et pour la communauté chrétienne si la béatitude des cœurs purs nous aidait à garder vivante en nous la nostalgie dun monde propre, vrai, sincère, sans hypocrisie, ni religieuse ni laïque ; un monde dans lequel les actions correspondent aux paroles, les paroles aux pensées et les pensées de lhomme à celles de Dieu. Ceci nadviendra pleinement que dans la Jérusalem cé leste, la ville toute faite de verre, mais nous devons au moins tendre vers cela.Une auteure de fables a écrit une fable intitulée « Le pays de verre ». Elle parle dune enfant qui arrive, comme par magie, dans un pays de verre : avec des maisons en verre, des oiseaux en verre, des arbres en verre, des personnes qui se meuvent comme de gracieuses statues de verre. Rien ne sest jamais brisé car tous ont appris à sy mouvoir avec délicatesse pour ne pas se faire de mal. Lorsquelles se rencontrent, les personnes répondent aux questions avant que celles-ci ne soient formulées car même les pensées sont devenues ouvertes et transparentes ; personne nessaie plus de mentir, sachant que tous peuvent lire ce que lautre pense (16).On frissonne à lidée de ce qui se passerait si cela arrivait maintenant parmi nous ; mais il est salutaire de tendre au moins vers un tel idéal. Cest le chemin qui porte à la béatitude que nous avons tenté de commenter : « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu ».____________________________________
NOTES
(1) St Augustin, De sermone Domini in monte
, II, 1,1 (CC 35, 92)
(2) Ib. II, 13, 45-46.
(3) cf. Jean-Fran
çois de Reims, La vraie perfection de cette vie
, 2e partie, Paris 1651, Instr. 4, p.160 s).
(4) Gr
égoire de Nysse, De beatitudinibus
, 6 (PG 44, 1272).
(5) St Basile,
Sullo Spirito Santo
, IX,23; XXII,53 (PG 32, 109.168).
(6) Cf. Michel Dupuy,
Pureté, purification
, in DSpir. 12, coll, 2637-2645.
(7) St Bernard de Claivaux,
Sententiae
, III, 2 (S. Bernardi Opera, ed. J. Leclerq
H. M. Rochais).
(8) St Jean Chrysostome,
Homiliae in Mattheum
, 15,4.
(9) Giovanni Ruusboec,
Lo splendore delle nozze spirituali
, Roma, Città
Nuova 1992, pp.72 s.
(10) Cf. B. Pascal,
Pensées
, 147 Br.
(11) St Augustin,
De sermone Domini in monte
, 2,5 (CC 35, p. 95).
(12) St Fran
çois dAssise, Ammonizioni
, 19 (Fonti Francescane, n.169).
(13) Cf. Strack-Billerbeck, I, 718.
(14) St Ignace d
Antioche, Efesini
15,1 (“È meglio non dire ed essere che dire e non essere) et Magnesiaci, 4 (Bisogna non solo dirsi cristiani, ma esserlo
).
(15) Cf. St Augustin,
Confessions
, X, 36, 59.
(16) Lauretta,
Il bosco dei lillà
, Ancora, Milano, 2° ed. 1994, pp. 90 ss.

commentaire à l’évangile du jour – 10.3.07

10 mars, 2007

Saint Macaire (?-405), moine en Égypte
Homélie 16 de la 3e collection (trad. SC 275, p.207)
Le retour du fils prodigueApprochons-nous du Seigneur, de la porte spirituelle, et frappons pour qu’il nous ouvre. Demandons à le recevoir lui-même, lui le pain de la vie (Jn 6,34). Disons-lui : « Donne-moi, Seigneur, le pain de la vie afin que je vive, car je vais à ma perte, tenaillé par la famine du péché. Donne-moi le vêtement lumineux du salut afin que je cache la honte de mon âme, car je suis nu, privé de la puissance de ton Esprit et honteux de l’indécence de mes passions » (Gn 3,10).

Et s’il te dit : « Tu avais un vêtement, qu’en as-tu fait ? » réponds-lui : « Je me suis heurté à des brigands, ils m’ont dépouillé et laissé à demi-mort, puis ils m’ont dévêtu et me l’ont pris (Lc 10,30s). Donne-moi des sandales spirituelles, car les pieds de mon esprit sont transpercés par les épines et les chardons (Gn 3,18) ; j’erre dans le désert et je ne peux plus avancer. Donne la vue à mon coeur, afin que je voie de nouveau ; ouvre les yeux de mon coeur, car mes ennemis invisibles m’ont aveuglé en me recouvrant du voile de la ténèbre, et je ne peux plus contempler ton visage céleste et tant désiré. Donne-moi l’ouïe spirituelle, car mon intelligence est sourde et je ne peux plus entendre tes entretiens si doux et agréables. Donne-moi l’huile d’allégresse (Ps 44,8) et le vin de la joie spirituelle, pour que je l’applique sur mes blessures et puisse reprendre vie. Guéris-moi et rends-moi la santé car mes ennemis, de redoutables brigands, m’ont laissé étendu à demi-mort ».

Heureuse l’âme qui supplie avec persévérance et foi, comme indigente et blessée, parce qu’elle recevra ce qu’elle demande ; elle obtiendra la guérison et le remède éternels et elle sera vengée de ses ennemis, les passions du péché.

Jean-Marie Lustiger – La Promesse. « Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse »

9 mars, 2007

pour écouter de nouveaux Père Lustiger, du site Esprit & Vie Fevrier 2003:

http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=275

Jean-Marie Lustiger

La Promesse. « Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse »

Sr Cécile Rastoin, o.c.d.

Paris, Éd. Parole et silence, coll. « Essais de l’école cathédrale », 2002. – (14×21), 220 p., 18 €.

Esprit & Vie n°75 / février 2003 – 1e quinzaine, p. 7-9.

La promesse : « Mes yeux devancent la fin de la nuit pour méditer sur ta promesse (Ps 119, 148) ». Reprenant les mots du psalmiste, l’auteur s’adresse au Dieu d’Israël pour lui confier son espérance. C’est en lui seul que l’on peut trouver le courage d’aborder le mystère d’Israël : « Je sais le risque que je prends en mettant ces propos à la disposition de tous. Certains passages pourront paraître excessifs ou parfois déconcertants à des lecteurs juifs, et d’autres, déconcertants ou parfois excessifs à des lecteurs catholiques. Que les uns et les autres m’accordent le crédit de la bonne foi, dans le service de la Parole de Dieu livrée aux hommes pour le bonheur et le salut de tous » (Introduction, p. 9-10). 1. Mystère d’Israël au cœur de la réalité chrétienne

La première partie de l’ouvrage est une méditation prêchée à des moniales, où le P. Jean-Marie LUSTIGER, alors jeune prêtre du diocèse de Paris, prie à haute voix l’évangile de saint Matthieu. Nous sommes en 1979 et les moines du Bec- Hellouin viennent de commencer la fondation d’Abu Gosh. Il s’agit de conduire les moniales, qui les soutiennent par leur prière, à pénétrer l’enjeu de l’événement et approfondir le mystère d’Israël. Le choix de l’évangile de Matthieu n’est pas un hasard : le plus visiblement pétri des Écritures [d'Israël !], il manifeste aussi que l’Église est « le peuple de l’Alliance destiné à ouvrir aux païens la richesse d’Israël en attendant sa venue [du Messie] dans la gloire » (p. 106). À travers les pages d’évangile se déploie le grand midrash sur l’appel lancé aux juifs et aux païens à suivre Jésus, le Messie. Les bergers et les mages dans leur consentement, les scribes et Hérode en leur opposition manifestent que les deux grandes catégories de l’histoire du salut (p. 119) que sont les juifs et les païens semblent éclater en présence de Jésus de Nazareth…

« Dieu n’est pas adultère en ce sens qu’il est absolument fidèle à son Alliance » (p. 36). L’Alliance avec Israël est irrévocable ; en douter est blasphématoire car cela reviendrait à mettre en doute la fidélité de Dieu. « La réponse de Jésus [sur l'indissolubilité du mariage] vise l’Alliance de Dieu et de son peuple : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » Elle s’applique donc à Israël et à l’indissolubilité de la promesse » (p. 19). Cette reconnaissance de la permanence de l’Alliance d’Israël est donc la première condition exigée des païens pour pouvoir être greffés sur la promesse. Et « les païens n’entreront dans l’histoire du salut que s’ils font de cette histoire [d'Israël] leur propre histoire » (p. 48). Ils ont alors accès aux « richesses d’Israël » : l’histoire sainte, la Loi de Dieu, la Parole inspirée, la prière d’Israël, la terre, le règne, la rédemption, la repentance… Chasser les marchands du Temple, du parvis des païens, c’est d’abord pour le Christ une manière d’annoncer que le parvis des païens est désormais soumis aux mêmes exigences de sainteté que le parvis des juifs, c’est annoncer par un geste prophétique l’entrée des païens dans l’Alliance (p. 149).

Il n’y a pas rejet d’Israël de la part de Dieu, ni substitution de l’Église de Jésus au peuple d’Israël (voir p. 131). « Il n’y a pas substitution mais agrégation » (p. 132). Tel est le signe de Jonas proposé aux juifs : voir les païens entrer dans l’Alliance. Que ce signe n’ait pas été « lu » par tout le peuple juif, mais seulement par une partie, les juifs devenus disciples de Jésus, donne à réfléchir et conduit à un sérieux examen de conscience de la part des « pagano-chrétiens ». 2. Une histoire qui fait pleurer Rachel

La méditation du P. J.-M. LUSTIGER rejoint ici l’histoire en ce qu’elle a de plus douloureux. La grande fracture, au-delà des polémiques initiales, est sans doute l’extinction de l’Église de Jérusalem, qui représentait justement l’Église issue de la circoncision. L’Église, en devenant quasi exclusivement pagano-chrétienne (et qui plus est religion d’État !), devenait plus vulnérable encore à la tentation de rejeter Israël et de s’accaparer par la violence ce qui lui était offert dans la gratuité de la miséricorde de Dieu. « L’Église, là où elle s’est pratiquement identifiée à un pagano-christianisme, voit celui-ci s’effondrer sous ses propres critiques et perd de vue sa propre identité chrétienne. La raison qui l’explique en partie est qu’elle s’est coupée de ses racines juives… » (p. 80). On retrouve déjà ici la pensée du futur cardinal sur l’évolution de la civilisation occidentale et de la philosophie des Lumières [1].

Le midrash de Matthieu nous propose son éclairage cru et dense sur cette histoire douloureuse : la mort des enfants de Bethléem et les pleurs de Rachel. « Si Rachel refuse le Consolateur, c’est à cause du péché des païens, sa douleur est trop grande. Elle masque jusqu’à son espérance et elle ne peut reconnaître, dans le massacre de ses fils qu’elle pleure, l’espérance du Consolateur qui cependant lui est donné » (p. 53). Méditant sur l’histoire à la suite de Matthieu, l’auteur explicite comment l’hostilité des pagano-chrétiens a empêché une grande partie d’Israël de reconnaître son Messie, et que ce refus par les seconds a exacerbé l’hostilité des premiers. Boucle mortelle de haine et d’incompréhension dont la Shoah fut, sans doute, comme le paroxysme, mais aussi peut-être la fin en réveillant la conscience chrétienne.

Le P. Jean-Marie LUSTIGER, s’aventurant dans la prière aux frontières de l’indicible, trouve des accents proprement juifs pour marquer les limites de la parole, quand le respect impose silence : « Nous ne pouvons méditer sur Israël à la place de celui-ci ; nous devons méditer sur nous-mêmes, à notre place » (p. 127). « Même pour Israël, sa propre souffrance est une énigme. Le chrétien ne peut la lui expliquer ; il ne peut que faire comme le Christ qui entre dans le silence de sa Passion. Le Christ n’explique pas sa Passion ; il l’annonce et il y entre en se taisant » (p. 75). Le chrétien est alors acculé à prier au pied de la croix, « prier à la fois pour que les péchés soient pardonnés et pour que cette Passion trouve son sens. C’est un immense secret, qui ne peut être partagé que par ceux qui acceptent de porter le même poids. Mais il ne faut pas chercher à consoler Rachel » (p. 64). Le P. LUSTIGER retrouve ici presque littéralement les mots d’une fille d’Israël disciple de Jésus, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, qui, devenue carmélite, mourut à Auschwitz en 1942 [2]. 3. Une promesse plus grande que le cœur de l’homme

Paradoxalement, c’est dans la souffrance d’Israël, persécuté au nom de son rejet de Jésus, que transparaît le visage du serviteur souffrant, indissociablement figure d’un peuple-serviteur et d’un homme-serviteur. Le peuple juif en son histoire dit à la conscience chrétienne quelque chose du Christ humilié et souffrant pour nos péchés : « Si l’on a osé parler de déicide à propos d’Israël et du Christ, il faudrait parler de déicide à propos des peuples dits chrétiens d’Occident et du sort qu’ils ont réservé au peuple juif » (p. 76). « Les pagano-chrétiens ont tué les juifs sous le prétexte que ceux-ci ont tué le Christ ; ce qui est blasphème manifeste, révélation claire que c’est l’esprit du monde et non pas l’esprit du Christ qui les animait » (p. 76). On pourrait aussi mentionner la contagion d’aveuglement qui a saisi aussi de nombreux juifs devenus chrétiens, et antisémites, au cours de l’histoire, même si l’auteur ne s’étend pas sur ce point.

La conclusion, toute paulinienne, reprend l’épître aux Romains (voir p. 157) : nous avons tous besoin d’un salut offert en toute gratuité. Tous, le fils aîné comme le fils prodigue. Le fils aîné peut accueillir le salut dans la mesure où il accepte ce cadet pécheur, gracié sans mérite de sa part ; et le cadet peut entrer dans la joie de son Père par son humilité, en reconnaissant que seul l’aîné avait encore le droit d’être appelé fils (voir p. 139). N’est-ce pas la promesse, cette joie partagée des fils enfin réunis dans la maison de leur Père prodigue ? Et l’espérance partagée d’une terre nouvelle, sans pleurs ni souffrances, n’est-elle pas déjà promesse ?

La repentance de la conscience pagano-chrétienne face aux juifs, que Jean-Marie LUSTIGER appelle de ses vœux, en 1979, a commencé à s’accomplir en acte sous l’impulsion du pape, dans la grâce jubilaire. Mais il faut encore qu’elle pénètre tout le corps de l’Église, qu’elle évangélise en profondeur les cœurs. L’Église prend conscience qu’elle ne saurait être vraiment « catholique » si elle se coupe de ses racines juives, qu’elle défigure le Christ et l’outrage quand elle dénie le droit d’exister au peuple juif. Les textes de la deuxième partie du livre ont été prononcés en 2002 devant des interlocuteurs juifs, à Tel-Aviv, Paris, Bruxelles et Washington. Les lieux ne sont pas sans importance. La reconnaissance de l’État d’Israël par le Vatican, dont le P. LUSTIGER parle en 1979, s’est produite, non sans manifester d’une manière toute nouvelle la complexité de la condition juive, l’enchevêtrement humainement inextricable des conflits, des droits et des torts. Le cardinal LUSTIGER peut en parler ouvertement à Washington devant le Congrès juif mondial, pour la simple raison qu’il peut dire « nous » : « Nous sommes un peuple différent des Nations, parce que formé par Dieu pour le servir ; et nous sommes une Nation semblable aux autres, lorsqu’elle réclame roi et pouvoir comme les autres nations du monde » (p. 211). Chacun est renvoyé à sa propre responsabilité, et non pas à celle de l’autre ! Il y a deux paraboles : la parabole des talents et celle du jugement entre brebis et boucs. Selon la parabole des talents, qui concerne Israël, ce dernier sera jugé sur la manière dont il aura géré les dons irrévocables de son Maître, apparemment absent de la scène de l’histoire ; et viendra aussi le jugement des nations païennes, quand elles découvriront Dieu au dernier jour et seront jugées sur leur relation à autrui.

Mais ces deux catégories de l’histoire du salut, juifs et païens, ont justement éclaté depuis la mort de Jésus de Nazareth : les chrétiens forment l’assemblée messianique composée de juifs et de païens, qui ont reçu la mission de suivre le Christ jusqu’au bout (voir p. 66-67).

Ce livre, qui explore une déchirure énigmatique, porte aussi une espérance immense : si la résurrection de l’Église de Jérusalem porte déjà de tels fruits, que sera-ce à la fin des temps lorsque ceux, qui furent mis à l’écart, seront admis et à nouveau greffés sur leur propre olivier ?… Ô abîme de la sagesse et de la science de Dieu ! À lui soit la gloire éternellement [3] !

[1] Voir, entre autres, Osez croire, osez vivre, Paris, Éd. du Centurion, 1985, et Le choix de Dieu, Paris, Éd. de Fallois, 1987.

[2] Edith Stein écrit en 1933 :« Je parlais avec le Sauveur et lui dis que je savais que c’était sa croix dont était maintenant chargé le peuple juif. La plupart ne le comprendraient pas ; mais ceux qui le comprendraient devaient la prendre sur eux de plein gré au nom de tous » (Vie d’une famille juive, Éd. du Cerf-Ad Solem, 2001, p. 492). Le P. Lustiger conclut de même sa méditation douloureuse : « La vocation chrétienne, au sens le plus fondamental et le plus rigoureux du mot, trouve là une signification d’une force extrême : prendre part à la Passion du Christ qui porte la souffrance de son peuple et travaille à la rédemption du monde » (p. 79).

[3] Voir Rm 11.

France : Les mourants ont besoin des soins palliatifs, pas d’une nouvelle loi

9 mars, 2007

encore un important reflexion, du site Zenith:

2007-03-08

France : Les mourants ont besoin des soins palliatifs, pas d’une nouvelle loi

ROME, Jeudi 8 mars 2007 (ZENIT.org) En France, les mourants ont besoin des soins palliatifs, pas dune nouvelle loi, affirme Marie de Hennezel, alors que des candidats à l’élection présidentielle se prononcent pour une nouvelle loi et que des médecins et infirmiers déclarent : « Nous avons aidé des patients à mourir… ». Explications dans la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org).

Accusées d’empoisonnement pour avoir donné la mort à une patiente atteinte d’un cancer en phase terminale, le Dr Laurence Tramois et l’infirmière Chantal Chanez seront jugées du 12 au 16 mars par les assises de la Dordogne (cf revue de presse 19/05/06). Elles risquent 30 ans de réclusion criminelle.Avant ce procès et en pleine campagne présidentielle, 2 314 médecins et infirmières affirment dans « Le Nouvel Observateur » et « Ouest France » avoir aidé des patients à mourir avec décence. « Parce que, de façon certaine, la maladie lemportait sur nos thérapeutiques, parce que, malgré des traitements adaptés, les souffrances physiques et psychologiques rendaient la vie du patient intolérable, parce que le malade souhaitait en finir, nous, soignants, avons, en conscience, aidé médicalement des patients à mourir avec décence »

, affirment les signataires du manifeste.
Jugeant
« insuffisantes » les améliorations apportées par la loi sur la fin de vie d’avril 2005 (dite loi Leonetti), les signataires relèvent que « les récentes mises en examen de médecins et dinfirmières ayant aidé leurs patients à mourir prouvent que la loi est toujours aussi répressive et injuste car en décalage avec la réalité médicale »
.

La majorité des soignants qui « assistent régulièrement leurs patients jusqu’à la mort, utilisent, dans les circonstances décrites, des substances chimiques qui précipitent une fin devenue trop cruelle, tout en sachant que cette attitude est en désaccord avec la loi actuelle », ajoutent les signataires.Ils demandent « l’arrêt immédiat des poursuites à l’encontre des soignants mis en accusation », « une révision de la loi » et « des moyens adaptés permettant d’accompagner les patients en fin de vie »

.

Ce « manifeste des 2 000 soignants » rappelle celui des « 343 salopes ». En 1971, ces femmes y affirmaient avoir pratiqué des avortements clandestins ce qui avait ouvert la voie au débat sur l’avortement et abouti à sa dépénalisation.Fadek Beloucif, anesthésiste-réanimateur, qui a participé à un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur « la fin de vie, l’arrêt de vie et l’euthanasie » tempère : « La loi Leonetti est l’une des 2 seules lois votées au XXème siècle à l’unanimité. Elle règle les choses de manière humaine ». Elle offre une solution à toutes les situations « pour des patients qui souffrent »

, ajoute-t-il.

Pour Marie de Hennezel, psychologue, ce n’est pas d’une nouvelle loi dont les mourants ont besoin mais d’un véritable effort en faveur des soins palliatifs, qui sont encore absents de près de la moitié des départements français. Il n’existe que 700 lits pouvant accueillir les patients en soins palliatifs alors qu’au moins 10 000 personnes devraient en bénéficier, ajoute-t-elle.Bernard Debré, professeur de médecine et auteur de « Nous t’avons tant aimé. L’euthanasie, l’impossible loi », explique dans « La Vie » que les « médecins disposent de l’arsenal thérapeutique nécessaire pour soulager la majeure partie des douleurs [...] mais qu’il est évident que nous manquons d’unités de fin de vie et d’équipes mobiles de soins palliatifs ». Il précise que « tuer doit rester une transgression pour la société »

.

L’acharnement thérapeutique est « inconvenant », explique-t-il. Au cours de sa carrière, il a appris que « pour beaucoup, la dignité est rendue par le regard de l’autre ». « Dans les unités de soins palliatifs, les patients n’ont plus envie de demander la mort », souligne-t-il. Revenant sur l’affaire Humbert, il explique que l’important est que la transgression ait été reconnue : « la transgression doit être jugée. Je ne dis pas qu’elle doit être condamnée ». Enfin, il craint que le recours à l’euthanasie soit lié aux intérêts économiques car « la maladie, la vieillesse, le handicap coûtent cher ».Par ailleurs, dans le cadre de la mort de Piergiogio Welby, cet italien qui demandait à être euthanasié (cf revue de presse du 22/12/06), les procureurs n’ont retenu aucune charge contre le médecin qui l’a aidé à mourir. Ils ont estimé que l’anesthésiste avait agi dans l’esprit des droits constitutionnels de son patient. En Italie, l’euthanasie est illé

gale.

La synthèse de presse permet de retrouver en ligne, le manifeste en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie et la liste des signataires.

Sources : Le Nouvel Observateur (Isabelle Monnin) 8-14/03/07 – Ouest France 08/03/07 – Libération (Julie Lestrade) 08/03/07 – La Croix 08/03/07 – 20 minutes 08/03/07 – La Vie 08/03/07 – 7sur7.be

Sort des petites filles, le Saint-Siège appelle à « briser le silence »

9 mars, 2007

 sur le petite filles maltraitées, du site Zenith:

2007-03-08

ONU : Sort des petites filles, le Saint-Siège appelle à « briser le silence »

Y compris contre la pratique de l’avortement sélectif

ROME, Jeudi 8 mars 2007 (ZENIT.org) A lONU, le Saint-Siège défend le sort des petites filles maltraitées, en luttant aussi contre la « sélection pré-natale du sexe », l « infanticide », et la préférence pour un « fils » plutôt quune « fille », qui conduit à la pratique de « lavortement sélectif », souligne la Mission dObservation du Saint-Siège à New York qui souhaite que la Commission ad hoc « brise le silence ».

En effet, la 51e session de la Commission de lONU sur le Statut de la Femme (« CSW ») sachève dans trois jours. Le thème des travaux de cette année était particulièrement important, souligne la Mission conduite par Mgr Celestino Migliore : l’élimination de la discrimination et de la violence contre les petites filles dans leur vie quotidienne, dans le monde entier.

Il a été notamment question de la mutilation génitale, des mariages forcés, ou précoces. Le Saint-Siège a exprimé son soutien aux textes qui reflètent les besoins dune petite fille, notamment l’éducation, l’élimination de toute forme de violence, et du travail infantile, lamélioration de la santé, lapaisement des conflits, l’éradication des mutilations, la suppression des mariages forcés ou précoces, et le trafic des petites filles.

Mais le Saint-Siège soulignait que la Commission doit également affronter des thèmes importants comme la « sélection pré-natale du sexe », l « infanticide », et la préférence pour un « fils » plutôt quune « fille ».

Le saint-Siège souhaite que ces questions apparaissent dans les « Conclusions » finales de la commission et soient accompagnées de « résolutions » à adopter par cette 51e session de la CSW.

La pratique de lavortement sélectif nest pas nouvelle, reconnaît la délégation. Le sujet a été évoqué lors des grandes conférences de lONU sur la femme. Et des rapports récents du secrétaire général de lONU ont demandé que la question soit affrontée.

Mais en dépit de limportance du sujet, la Commission est restée silencieuse sur cette sélection pré-natale du sexe, linfanticide et la préférence pour un enfant mâle, déplore la délégation qui demande que lon « brise le silence » qui enveloppe encore ces questions si importantes.

Denier de Saint Pierre : Le « témoignage silencieux mais éloquent de l’amour » – Audience au cercle Saint-Pierre (Circolo San Pietro)

9 mars, 2007

Aujoud’hui nous avons plusière nouvelle, du site Zenith:

2007-03-08

Denier de Saint Pierre : Le « témoignage silencieux mais éloquent de l’amour »

Audience au cercle Saint-Pierre (Circolo San Pietro)

ROME, Jeudi 8 mars 2007 (ZENIT.org) Benoît XVI encourage le « témoignage silencieux mais éloquent de l’amour » manifesté par les activités du Cercle Saint-Pierre et loffrande des fidèles par le « Denier de Saint-Pierre ».Le pape Benoît XVI a reçu en fin de matinée, en la Salle des Papes, les membres du cercle Saint-Pierre (Circolo San Pietro) qui lui ont remis le fruit de la collecte pour « le Denier de Saint-Pierre ».Cette collecte est faite chaque année dans les paroisses et auprès des institutions catholiques du diocè

se de Rome, et du monde.Le pape a encouragé le Cercle à continuer avec enthousiasme son œuvre caritative mais aussi son « service d’honneur et d’accueil des fidèles lors des cérémonies présidées par le pape en la basilique vaticane ».Cette collecte, soulignait le pape « remonte aux premières communautés chrétiennes »

.Les premiers chrétiens avaient en effet conscience, précisait le pape, « de la nécessité de soutenir matériellement l’annonce de lEvangile et d’aider les pauvres et les personnes dans le besoin ».Aujourdhui encore, on collecte tous les ans le Denier de Saint-Pierre ou Obole de Saint-Pierre (Obolo di San Pietro) « dans chaque diocèse, dans chaque paroisse ou communauté »

.Le fruit de cette collecte est remis au pape pour quil puisse répondre « aux appels à l’aide qui lui parviennent ». Le pape a encouragé les fidèles à y participer.Benoît XVI a remercié les membres du Cercle pour « l’important service ecclésial qu’ils rendent », et il a souhaité quils puissent « réaliser tous leurs projets »

.En outre, depuis six ans, le Cercle romain finance lHospice du Sacré-Cœur pour les malades hospitalisés à Rome et leurs familles.Benoît XVI voit dans cette œuvre de charité « un témoignage silencieux mais éloquent de l’amour pour la vie et pour toute personne, qui mérite attention et respect jusqu’à son dernier soupir »

.Créé en 1869 à Rome, le Cercle de Saint Pierre compte aujourd’hui quelque 600 membres, engagés dans différentes activités de solidarité. Ils travaillent dans les paroisses, les hôpitaux, les centres d’accueil pour la nuit. Il offre des lits à plusieurs dizaines de sans-abri, surtout l’hiver, et des vêtements à plusieurs milliers de personnes.Une commission a été créée par l’association pour s’occuper plus particulièrement des mères célibataires ou des mères en difficulté. Un centre spécialisé

accueille par ailleurs des malades pauvres en phase terminale. Lan dernier, lors de laudience du 25 février, Benoît XVI avait souligné : « Le Denier de Saint-Pierre est lexpression la plus typique de la participation de tous les fidèles aux initiatives de
charit
é de l’évêque de Rome envers l’Église universelle. La valeur de ce geste nest pas seulement pratique, mais aussi symbolique, étant un signe de communion avec le Pape et un signe dattention aux nécessités de nos frères ; en cela, votre service possède une valeur profondément ecclésiale »
.Sur le site du Vatican, on peut faire un don en ligne (cf. http://www.vatican.va)

commentaire à l’évangile du jour – 9.3.07

9 mars, 2007

Saint Grégoire de Nysse (vers 335-395), moine et évêque
3ème homélie sur le Cantique des Cantiques (trad. cf. Delhougne, p. 176 et Canevet, Cerf 1992, p. 33)

Donner du fruit en Celui qui en a donné à la plénitude du temps

« Mon bien-aimé est une grappe de raisin de Chypre, dans la vigne d’En-Gaddi » (Ct 1,14)… Cette grappe divine se couvre de fleurs avant la Passion et verse son vin dans la Passion… Sur la vigne, la grappe ne montre pas toujours la même forme, elle change avec le temps : elle fleurit, elle gonfle, elle est achevée, puis, parfaitement mûre, elle va se transformer en vin. La vigne promet donc par son fruit : il n’est pas encore mûr et à point pour donner du vin, mais il attend la plénitude des temps. Toutefois, il n’est pas absolument incapable de nous réjouir. En effet, avant le goût, il charme l’odorat, dans l’attente des biens futurs, et il séduit les sens de l’âme par les parfums de l’espérance. Car l’assurance ferme de la grâce espérée devient jouissance déjà pour ceux qui attendent avec constance. Il en est ainsi du raisin de Chypre qui promet du vin avant de le devenir : par sa fleur — sa fleur c’est l’espérance — il nous donne l’assurance de la grâce future…

Celui dont la volonté est en harmonie avec celle du Seigneur, parce qu’« il la médite jour et nuit », devient « un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt » (Ps 1,1-3). C’est pourquoi la vigne de l’Époux, qui a pris racine dans la terre fertile de Gaddi, c’est-à-dire dans le fond de l’âme, qui est arrosée et enrichie par les enseignements divins, produit cette grappe fleurissante et épanouie dans laquelle elle peut contempler son propre jardinier et son vigneron. Bienheureuse cette terre cultivée dont la fleur reproduit la beauté de l’Epoux ! Puisque celui-ci est la lumière véritable, la vraie vie et la vraie justice…et bien d’autres vertus encore, si quelqu’un, par ses oeuvres, devient pareil à l’Époux, lorsqu’il regarde la grappe de sa propre conscience, il y voit l’Epoux lui-même, car il reflète la lumière de la vérité dans une vie lumineuse et sans tache. C’est pourquoi cette vigne féconde dit : « Ma grappe fleurit et bourgeonne » (cf Ct 7,13). L’Epoux est en personne cette vraie grappe qui se montre attachée au bois, dont le sang devient une boisson de salut pour ceux qui exultent dans leur salut.

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