commentaire à l’évangile du jour – 27.3.07
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons divers, n° 22 (trad. Brésard, 2000 ans B, p. 104 rev.)
« Quand vous aurez élevé le fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, Je suis »
Au Christ Jésus tu dois toute ta vie, puisqu’il a donné sa vie pour ta vie, et que lui a supporté d’amers tourments pour que toi tu ne supportes pas de tourments éternels. Que pourrait-il y avoir pour toi de dur et d’effrayant, quand tu te souviendras que celui qui était de condition divine au jour de son éternité, avant que naisse l’aurore, dans la splendeur des saints, lui, la splendeur et l’image de la substance de Dieu, est venu dans ta prison, s’enfoncer jusqu’au cou, comme il est dit, dans la profondeur de ta boue ? (Ph 2,6;Ps 109,3;He 1,3;Ps 68,3)
Qu’est-ce qui ne te semblera pas doux, lorsque tu auras rassemblé dans ton coeur toutes les amertumes de ton Seigneur et te rappelleras d’abord les contraintes de son enfance, puis les fatigues de sa prédication, les tentations de ses jeûnes, ses veilles dans la prière, ses larmes de compassion, les embûches qu’on a dressées contre lui…et puis les injures, les crachats, les soufflets, les fouets, la dérision, les moqueries, les clous, et tout ce qu’il a supporté pour notre salut ?
Quelle compassion imméritée, quel amour gratuit ainsi prouvé, quelle estime inattendue, quelle douceur stupéfiante, quelle invincible bonté ! Le roi de gloire (Ps 23) crucifié pour un esclave si méprisable ! Qui a jamais rien entendu de tel, qui n’a rien vu de pareil ? « Car à peine quelqu’un mourrait-il pour un juste » (Rm 5,7). Mais lui, c’est pour des ennemis et des injustes qu’il est mort, choisissant de quitter le ciel pour nous ramener au ciel, lui, le doux ami, le sage conseiller, le ferme soutien. Que rendrais-je au Seigneur pour tout ce qu’il m’a donné ? (Ps 115,3)
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